mémoire corrigé_Dorian version finale

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REPUBLIQUE DU BENIN
¤¤¤¤¤¤¤¤¤
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
UNIVERSITE D’ABOMEY-CAL AVI
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
FA C UL T E D ES S CI E N C ES E C ON OM IQ U ES ET D E G ES T IO N
( FAS EG )
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
Option :
SCIENCES ECONOMIQUES
MEMOIRE DE MAITRISE
ES-SCIENCES ECONOMIQUES
THEME :
EFFETS DES POLITIQUES AGRICOLES SUR L’OFFRE
DE RIZ LOCAL AU BENIN, CAS DU DEPARTEMENT DES
COLLINES.
Présenté et Soutenu par :
MONTCHO Cocou Muriel Dorian
Sous la Direction de :
Dr Yves B. QUENUM
Ir. Msc. Patrice Y. ADEGBOLA
&
Chef Programme Analyse de la
Maître Assistant
Politique Agricole
JUILLET 2010
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Certification
Je soussigné Yves B. QUENUM Maître-assistant des sciences économiques à la
FASEG/UAC certifie que ce mémoire a été entièrement réalisé par Cocou
Muriel Dorian MONTCHO sous ma supervision. En foi de quoi cette
autorisation tient lieu d’autorisation de dépôt.
Le directeur de mémoire
Dr. Yves Bonaventure QUENUM.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
ii
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
La FASEG/ UAC n’entend donner aucune approbation ni improbation
aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
iii
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
A
Mes parents, Denise et Pierre -Claver
Que Dieu vous bénisse. Amen
A
Mes frères Perrian et Maurianne,
Que ce travail soit pour vous un stimulant dans vos études
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
iv
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
REMERCIEMENTS
Le présent travail est le fruit résultant de l’effort conjugué et de la franche
collaboration de plusieurs personnes envers qui nous tenons à témoigner toute notre sincère
gratitude. Nous tenons particulièrement à remercier :
Docteur QUENUM Bonaventure Yves, pour sa disponibilité permanente malgré ses
multiples occupations. Qu’il retrouve ici nos sincères reconnaissances.
Monsieur ADEGBOLA Patrice, chef du Programme Analyse de la Politique Agricole
qui depuis le choix du thème jusqu’à la rédaction du mémoire, n’a cessé de nous faire
parvenir des documents, des suggestions, et des remarques malgré ses nombreuses
occupations. Qu’il reçoive ici l’expression de nos profondes gratitudes.
Messieurs ADEKAMBI Souleïmane et ZINSOU Jacques qui n’ont pas marchandé
leur franche collaboration et leur disponibilité avec nous tout au long de ce travail.
Messieurs SODJINOU Epiphane, AGOGNON Gérald, HOUNDEKON Victorin pour
tout leur soutien et leurs conseils.
Mesdames ATCHOUKPE Béatrice, GNANGNON Alice, HOUNKPONOU Jeanne
pour leur contribution.
Messieurs HINNOU Léonard, SOSSOU Hervé, OLOU Dénis, pour leur soutien moral
et leurs sages conseils.
Messieurs ABOUE Antoine, ADJIBI Lassissi, AKIYO Alain, MONSIA Idelphonse,
ZODOME Gildas pour leur collaboration au cours de la recherche d’informations à Glazoué
et au PPMA.
L’ensemble du corps professoral de la Faculté des Sciences Economiques et de
Gestions de l’Université d’Abomey Calavi (FASEG/UAC).
Les camarades étudiants et ceux de la promotion 2007 et 2008 de l’option économie.
Mes oncles et leurs épouses
Et tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
v
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACP :
Afrique Caraïbes Pacifique
ADRAO :
Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest (devenu le Centre
de Riz pour l’Afrique)
b:
système de deuxième saison
BDF :
Banque De France
c=
indice de la culture ; c= {1, 2, 3, 4, 5, 6}
Ca :
demande de consommation du ménage en produits agricoles
CARDER :
Centre d’Action Régional pour le Développement Rural
ccredk(k) :
coût de crédit engrais
ccredn (s, n) :
coût du crédit semences
CEDEAO :
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CeCPA :
Centre Communal pour la Promotion Agricole
CeRPA :
Centre Régional pour la Promotion Agricole
CES :
Constant Elasticity of Substitution
CENUCED :
Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement
CI :
demande de loisir du ménage
ck(k) :
coût d’achat de l’engrais
Cm :
demande de consommation du ménage en produits manufacturiers
Cm( c):
estimation du besoin alimentaire du ménage par an.
cn(s, n) :
coût d’achat de la semence par système et par variété
coef (s, k) :
le besoin en engrais pour un hectare
comec (t) :
coût supporter par le producteur pour labourer à la machine.
CPV :
Contrôleur de la Production Végétale
d:
système de première saison
demec(t) :
le temps total que la machine a passé dans l’exploitation
denali :
dépenses non alimentaires du ménage
Depali :
dépenses alimentaire du ménage
dig (g) :
disponibilité des terres.
dim(m) :
la disponibilité de la machine sur l’exploitation
dk :
la quantité d’engrais demandée,
dk1(k) :
quantité d’engrais acheté à crédit
dn(n) :
quantité de semences demandée
dn1(n) :
quantité de semence demandée à crédit
DPP
:
Direction de la Programmation et de la Prospective
E:
temps total dont dispose le ménage
Ecartrev :
écart entre les revenus des activités non agricoles et les dépenses non agricoles
FAO
Food and Agriculture Organization
FCFA :
:
Franc de la Communauté Financière en Afrique
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
vi
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
FMI :
Fonds Monétaire Internationnal
FOB:
Free On Board
G:
fonction de production du bien agricole par le ménage
g:
type de Terre
GAMS:
General Algebraic Modeling System
GTZ:
Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit
Id :
volume du facteur travail demandé par le ménage
INRAB :
Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
INSAE
:
Institut National des Statistiques et d’Analyse Economiques
Is :
volume du facteur travail offert par le ménage
k:
indice de l’engrais ; k= {1, 2}
lab(s, t) :
besoin de main d’œuvre en équivalent Hommes-heures par périodes de l’année et par système.
lf(t) :
quantité de la main d’œuvre familiale disponible dans le ménage
ls(t) :
quantité de la main d’œuvre salariée par période t
m:
le type de travail (manuel ou mécanique) ; m= {1, 2}.
MAEP :
Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MCA :
Millennium Challenge Account
meca (s, t) :
temps nécessaire pour labourer un hectare par système et par période
n:
variétés de la semence ; n= {1, 2, 3}
NERICA :
New Rice for Africa
NPF :
Nation la plus favorisée
NPK :
Azote, Phosphore et Potassium
OBAR :
Office Béninois d’Aménagement Rural
OCDE :
Organisation de Coopération et de Développement Economique
OCM :
Organisations Commune de marchés
odepali :
autres dépenses alimentaires du ménage
OMC
:
Organisation Mondiale du Commerce
ONASA :
Office Nationale de la Sécurité Alimentaire
ONG
Organisation Non Gouvernementale
:
P=
prix de vente de la production
Pa :
prix du bien agricole sur le marché
PAU :
Politique Agricole de l’UEMOA
PAPA :
Programme Analyse de la Politique Agricole
Pi ( c)=
prix au producteur de la culture c
Pi( c)
prix de vente par culture c
PIB:
Produit Intérieur Brut
Pm :
prix du bien manufacturier sur le marché
Pm( c) :
prix du marché par culture
PPMA :
Programme Politique de Mécanisation Agricole
PSRSA :
Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
vii
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
PSSA:
Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire
PUASA :
Programme d’Urgence d’Appui à la Sécurité Alimentaire
Px :
prix du marché du facteur variable X
Q=
quantité produite
Qa :
volume de la production agricole offerte par le ménage
Qi( c) :
quantité offerte par le producteur par culture c
Ragr =
revenu agricole
REDAD :
Réseau de Développement de l’Agriculture Durable
rend(s, c) :
rendement par système de culture.
Rnagr :
revenu non agricole du ménage estimé à partir des statistiques de l’INSAE(2004)
SADEVO :
Société d’Aménagement de la Vallée de l’Ouémé
sal(t) :
estimation du taux de salaire horaire par période,
SAR
:
Système d’Alerte Rapide
SONIAH :
Société National d’Irrigation et d’Aménagements Hydro-agricoles
t:
périodes de l’année.
TEC :
Tarif Extérieur Commun
tpl(s, m) :
le type de travail par opération culturale par système de production
tpl(s, m) :
le type de travail par opération culturale par système de production
trf :
montant des transferts reçus par le ménage
TSPV:
Technicien Supérieur de la Production Végétale
typ (b, g) :
cultures de deuxième saison en fonction du type de terre
typ (d, g) :
cultures de première saison en fonction du type de terre
U:
fonction d’utilité du ménage
UE :
Union Européenne
UAC
:
Université d’Abomey-Calavi
UEMOA :
Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
var(s, n) :
besoin en semences de l’exploitation
W=
prix des différents intrants utilisés
w:
le taux d’intérêt du crédit
W:
taux de salaire
X=
quantités des différents intrants utilisés
X:
demande du facteur variable de production (autre que le travail) par le ménage
x:
superficie emblavée
x(s) :
la superficie emblavée par système de culture dans l’exploitation.
Z=
facteurs fixes ou facteurs exogènes.
Zh :
vecteur des caractéristiques du ménage en tant que consommateur
Zq :
vecteur des caractéristiques du ménage en tant que producteur
Π=
profits
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
viii
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS.................................................................................................................................... V
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................... VI
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................... IX
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................................ XI
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................... XII
RESUME ................................................................................................................................................ XIII
INTRODUCTION .................................................................................................................................... 12
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ................................................................................................... 14
1.1.
1.1.1.
PROBLEMATIQUE .................................................................................................................. 14
Problème et intérêt de l’étude ......................................................................................................... 14
1.1.2.
Objectifs Poursuivis. ......................................................................................................................... 16
1.1.3.
Hypothèses de recherche ................................................................................................................. 17
1.2.
1.2.1.
REVUE DE LA LITTERATURE ............................................................................................... 17
Effets des politiques macroéconomiques sur l’offre des céréales et du riz ....................................... 18
1.2.2.
Effets des politiques sectorielles sur l’offre des céréales et du riz..................................................... 22
1.2.3.
Revue des travaux sur l’analyse des réponses de l’offre aux politiques économiques ...................... 27
•
Sur les effets des politiques de prix sur l’offre de riz (H1) ................................................................. 27
•
Sur les effets des politiques de subvention d’intrants sur l’offre (H2) .............................................. 28
•
1.2.4.
Sur l’impact de la mécanisation sur la production agricole (H3) ....................................................... 28
Revue des méthodes utilisées dans la littérature ............................................................................. 29
•
Sur les effets des politiques de prix sur l’offre de riz (H1) ................................................................. 29
•
Sur les effets des politiques de subvention d’intrants sur l’offre (H2) .............................................. 32
•
1.2.5.
Pour mesurer les effets de la mécanisation sur l’offre de produits agricoles (H3) ............................ 33
Définitions de quelques concepts ..................................................................................................... 33
CHAPITRE 2: METHODOLOGIE ......................................................................................................... 39
2.1.
2.1.1.
COLLECTE DES DONNEES ................................................................................................... 39
Justification de la zone d’étude ........................................................................................................ 39
2.1.2.
Unité de recherche et mode d’échantillonnage ................................................................................ 39
2.1.3.
Outils de collecte des données ......................................................................................................... 40
2.1.4.
Les limites des données collectées ................................................................................................... 41
2.2.
2.2.1.
LES INSTRUMENTS D’ANALYSES ....................................................................................... 41
Les méthodes d’analyses .................................................................................................................. 41
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
ix
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
2.2.2.
Spécification du modèle ................................................................................................................... 42
CHAPITRE 3 : LES EXPLOITATIONS DE SOWE ET DE ............................................................... 49
3.1.
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE.............................................................................. 49
3.2.
TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS ...................................................................................... 51
CHAPITRE 4: LES EFFETS DES POLITIQUES SUR ..................................................................... 59
4.1.
4.1.1.
VALIDATION DU MODELE DE BASE .................................................................................... 59
Les cultures de l’exploitation ............................................................................................................ 59
4.1.2.
La superficie emblavée par culture ................................................................................................... 59
4.2.
4.2.1.
ANALYSE DE L’OFFRE DU RIZ ............................................................................................. 61
La réaction de l’offre face aux variations du prix de vente................................................................ 61
4.2.2.
La réponse de l’offre de riz aux variations du prix des intrants ......................................................... 62
4.2.2.1. La demande d’engrais ....................................................................................................................... 62
4.2.2.2. L’offre de riz en réponse au prix d’intrants ...................................................................................... 63
4.2.3. L’effet de la mécanisation sur la production ..................................................................................... 64
4.2.4.
Le choix des politiques...................................................................................................................... 66
4.2.4.1. Effets d’une variation du prix des autres biens produits sur la production du riz .......................... 66
4.2.4.2. Effets d’une variation du prix de vente bord-champ et d’une variation du prix des intrants
agricoles .......................................................................................................................................................... 67
4.2.4.3. Effets d’une variation du prix de vente bord-champ avec une politique de mécanisation agricole. .
........................................................................................................................................................... 68
4.2.4.4. Effets d’une variation du prix de vente bord-champ, d’une subvention et d’une mécanisation ... 69
4.2.4.5. Effets d’une politique de crédit intrant sur la production de riz ..................................................... 69
4.2.4.6. Le PUASA et ses effets sur la production optimale de riz locale ................................................. 70
4.2.4.7. Analyse de la décision du producteur d’utiliser la machine. ........................................................... 72
4.2.4.8. Analyse du prix de vente ................................................................................................................... 73
4.2.4.9. Effet d’une subvention d’intrants si le producteur de riz doit vendre le riz à 140 FCFA. ................ 74
4.3.
IMPLICATIONS ........................................................................................................................ 76
4.3.1.
Implications économiques de l’étude ............................................................................................... 76
4.3.2.
Implications en termes de développement local ............................................................................. 76
4.3.3.
Suggestions et recommandations ..................................................................................................... 77
CONCLUSION....................................................................................................................................... 80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : ..................................................................................................... 82
LES SITES INTERNET VISITES ............................................................................................................... 86
ANNEXES ............................................................................................................................................... 87
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
x
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Liste des tableaux
Tableau Titre
Pages
1.
solde vivriers en riz de 1992 à 2006
15
2.
les différentes données collectées.
40
3.
les systèmes de culture rencontrés
52
4.
coefficients techniques de production par système (1)
53
5.
coefficients techniques de production par système (2)
53
6.
coefficients techniques de production par système (3)
53
7.
coefficients techniques de production par système (4)
53
8.
coefficients techniques de production par système (5)
53
9.
coefficients techniques de production par système (6)
54
10.
calendrier agricole de Sowé et de Ouédémé
57
11.
les différentes options existantes dans le milieu
58
12.
les cultures optimales
59
13.
les différents systèmes retenus
60
14.
quantité produite pour un prix de vente de 140 FCFA
61
15.
quantité produite pour un prix de vente de 200 FCFA
62
16.
demande d’intrants
63
17.
quantité produite en réponse à la variation du prix de l’intrant
63
18.
les quantités obtenues après la mécanisation
64
19.
réponses de l’offre à la mécanisation
65
20.
réactions de l’offre de riz à une variation du prix de vente des autres
produits
67
21.
quantités produites par culture suite à une augmentation du prix de
vente à 200 FCFA simultanément à une variation des prix des
intrants agricoles
67
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
xi
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
22.
effets d’une augmentation du prix de vente bord-champ avec
mécanisation
68
23.
effets de la variation du prix et de la mécanisation sur la production
69
24.
les effets du PUASA sur la production
71
25.
choix entre la mécanisation du labour et le labour manuel
72
26.
choix entre la production de la variété NERICA et les variétés
traditionnelles
74
27.
choix des variétés à produire après une subvention des intrants
75
28.
coût des opérations culturales du riz
76
Liste des figures
Figure
Titre
1
Evolution de la demande nationale en riz de 2001 à 2015
14
2
Modèle de fonctionnement d’une exploitation agricole
38
3
Carte de Glazoué (vue par satellite)
50
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
Pages
xii
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
RESUME
Apprécié pour ces qualités culinaires, le riz a pris une grande importance
dans l’alimentation des ménages au Bénin. Cependant, la production locale ne
couvre que 72,24% du besoin interne en riz du pays. Le solde vivrier en riz est
structurellement déficitaire depuis plus d’une décennie malgré les politiques et
les mesures qui sont prises pour accroître la production locale et réduire la
dépendance rizicole du pays vis-à-vis de l’extérieur.
Il convient de rechercher les raisons pour lesquelles la production locale
ne répond pas aux incitations des mesures de politiques économiques.
C’est dans cette optique que cette étude se propose d’analyser les effets
des politiques agricoles sur l’offre de riz des exploitations agricoles afin
d’identifier les politiques incitatrices de l’offre de riz locale dans le département
des Collines au Bénin.
Pour ce faire, un programme mathématique des ménages paysans à partir
de données d’exploitation a été utilisé. Des simulations de politiques ont permis
d’analyser l’effet de politiques agricoles sur l’offre des ménages.
Au terme de l’analyse, nous avons suggérer que pour accroître l’offre de
riz, il faudra que le prix de vente bord-champ du riz local fixé soit compris entre
200 à 250 FCFA. Nous avons aussi suggéré que le producteur supporte les coûts
de la mécanisation à hauteur de 10 000 FCFA/ha labouré. Nous avons proposé
enfin qu’il y ait un suivi effectif des producteurs pour éviter le détournement des
crédits-intrants et des subventions d’engrais spécifiques au riz vers d’autres
cultures.
Mots clés : riz local, politique agricole, système d’exploitation agricole,
exploitation agricole, model de ménage paysan.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
xiii
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Introduction
Au Bénin, l’agriculture représente à elle seule 70,2% des exportations, elle
contribue à 35% à la formation du PIB et occupe 54% de la population active agricole
(BDF, 2002 cité par Adékambi, 2005). En dépit de son importance pour l’économie
nationale, elle est caractérisée par une faible productivité (Ministère du Plan, 2000 cité
par Adidehou, 2004). Cette faiblesse des productivités du secteur est essentiellement
causée par la baisse de la fertilité des terres et la faible utilisation de fumure
(Adégbola, 2002), par la qualité des semences utilisées (Faladé, 2003 cité par
Arinloyé, 2006) et par l’absence de politiques appropriées (Arinloyé, 2006). Pour
relancer le secteur, le gouvernement a pris l’initiative de relancer certaines filières
stratégiques parmi les quelles se trouve la filière riz.
En effet, la filière riz est d’une grande importance dans l’économie béninoise.
Le riz est le deuxième produit le plus consommé après le maïs (Hirsh, 1999). Mais la
production nationale de riz ne couvre pas la demande en riz de la population. Le pays
importe environ 50.000 t de riz par an pour combler le déficit (Fiodendji, 2005).
C’est ainsi que pour réduire la dépendance en riz du Bénin vis-à-vis de
l’extérieur, et pour augmenter la production du riz dans le pays, beaucoup de travaux
ont été faits. On peut citer entre-autres : l’analyse de la filière riz au Bénin par
Adégbola et Sodjinou en 2002, l’analyse des déterminants de la demande de riz au
Bénin par Arinloyé (2005), l’étude des importations de riz au Bénin par Abiassi et
Eclou (2006), l’offre de riz au Bénin par une approche économétrique par Zinsou
(2008), etc. Pendant ce temps, des Programmes de Relance du Secteur Agricole
(PRSA) ont été élaborés de 2006-2008, et se sont préoccupés de la question.
Par ailleurs, pour améliorer les rendements et accroître l’offre de cette filière,
des travaux de recherches ont été réalisés par l’Institut National des Recherches
Agricoles du Bénin (INRAB) et l’Association pour le Développement de la Riziculture
en Afrique de l’Ouest (ADRAO). Ces travaux ont permis de mettre au point de
nouvelles techniques ainsi que des variétés plus améliorées comme le NERICA. Des
politiques agricoles ont été aussi élaborées (notamment la politique d’irrigation et
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
12
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
d’aménagement des plaines inondables, les politiques de subventions d’intrants, les
encadrements des producteurs etc.), (Oloukoi, 2007).
Cependant, l’adoption de ces techniques par les ménages rizicoles est très
faible. Ces derniers demeurent influencés par leur environnement socio-économique et
institutionnel. Il convient donc d’identifier les mesures de politique économiques
incitatrices appropriées pour accroître l’offre du riz local. Dans ce sens, des travaux
antérieurs ont mesuré l’impact des politiques de prix sur l’accroissement de l’offre
locale par une approche économétrique.
La présente étude vise à analyser les effets des politiques d’accroissement de
l’offre du riz local en considérant les contraintes influençant les comportements des
ménages rizicoles afin de pouvoir identifier les instruments appropriés à utiliser pour
les inciter à accroître la production du riz local.
Elle est organisée autour de quatre chapitres. Le premier chapitre traite du cadre
théorique de l’étude ; la méthodologie utilisée a été développée dans le deuxième
chapitre. Le troisième chapitre présente la zone d’étude et les caractéristiques des
exploitations étudiées. Le dernier chapitre contient la discussion des résultats obtenus.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
13
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Chapitre 1 : Cadre théorique
Dans cette partie nous présentons la problématique et la revue de littérature.
1.1.
Problématique
Cette section traitera de la problématique, des objectifs, des hypothèses de
l’étude et de la définition de quelques concepts.
1.1.1.
Problème et intérêt de l’étude
Dans la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, l’agriculture constitue une
part importante dans la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) et par ricochet dans
leur développement. La demande des produits vivriers, dans cette zone, augmente
d’années en années, en particulier celle du riz qui augmente de 6% par an d’après
l’INRAB (2006).
Au Bénin, le riz est devenu la denrée alimentaire de choix de la population. La
demande de riz par personne est estimée à environ vingt (20) kg par an (Abiassi,
2006). Cette demande est en constante évolution. En effet, la quantité totale
consommée était de 68.161 tonnes (t) en 2001 (Arinloyé, 2006). Sous l’hypothèse que
la demande est sans cesse croissante, que l’urbanisation est galopante et que l’effectif
de la population augmente, la projection du besoin national en riz à l’horizon 2015
montre que la demande en riz sera de 132.750 t. Le graphique N°1 illustre l’évolution
de la demande de 2001 à 2015.
Figure 1: évolution de la demande nationale en riz de 2001 à 2015
Source : à partir des estimations de l’ADRAO, 2004
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
14
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
L’offre locale ne peut malheureusement pas couvrir cette demande. Elle ne
couvre que 72,24% du besoin de la population. Le solde vivrier en riz est déficitaire au
Bénin. En effet, l’Office National de la Sécurité Alimentaire (ONASA), dans ses
bilans annuels sur la campagne agricole depuis 1992 présente des soldes vivriers en riz
déficitaire dont voici quelques chiffres:
Tableau 1: solde vivriers en riz de 1992 à 2006
Année
1992
1997
1998
1999
2000
2002
2003
2005
2006
Solde en riz (t)
-49130
-54515
-60888
-60363
-63566
-53144
-55922
-54118
-51105
Source : à partir des données de l’ONASA, 1992-2008.
Ces chiffres montrent que le Bénin est structurellement déficitaire en riz avec un
déficit sans cesse croissant.
Pour combler cet écart entre la demande et l’offre, le pays a recours aux
importations qui sont croissantes d’années en années. Les statistiques des importations
de riz au Bénin tirées du bulletin d’alerte de l’ONASA indiquent que la quantité de riz
importé consommée au Bénin est passée de 75.203 t en 2001 à 287.976 t en 2006 soit
une augmentation de 282,93 % en 5 ans. Cette situation de dépendance en riz fait
perdre des devises à l’Etat, réduit la compétitivité de son économie et l’expose aux
chocs extérieurs.
Conscient des conséquences d’une pareille situation sur son économie, l’Etat
béninois a pris des résolutions pour accroître la production et renverser cette
dépendance. Ainsi, de nombreux travaux (Adégbola et Sodjinou (2002 et 2003),
Ahoyo (1996), Mama et al. (2000), Midingoyi (2003) etc. ont été réalisés. Ils ont
consisté pour la plupart à identifier les contraintes qui entravent le développement de
la filière. L’INRAB et l’ADRAO ont mis au point des paquets technologiques
susceptibles d’améliorer les rendements dans la filière.
De plus, il faut noter que le Bénin dispose d’importants atouts agro-écologiques
pour satisfaire sa demande intérieure en riz. Selon Verlinden et Soulé (2003 : cité par
Arinloyé, 2006.) le Bénin dispose de 322.000 ha de terres rizicultivables, dont 205.000
ha de bas-fonds et 117.000 ha de plaines inondables. Mais seulement 7% (Abiassi,
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
15
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
2006) de ces potentialités sont exploités en raison des politiques rizicoles non
appropriées (Arinloyé, 2006).
Pourtant depuis les indépendances, le développement de la filière riz a toujours
été la préoccupation des différents Gouvernements qui ont dirigé le pays. De même, le
riz compte parmi les 12 filières stratégiques à relancer d’ici 2015 ; et parmi les quatre
prioritaires d’ici 2011 dans le plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA)
2007. Aussi, diverses mesures ont été prises par les différents Gouvernements pour
favoriser le développement de la production locale. Il s’agit entre autres des réformes
de 1960, de 1975, de 1983, de 2000, etc. (Houeninvo, 2002). Ces différentes mesures
ont contribué à augmenter la production de la filière de façon conjoncturelle. Il s’agit
des politiques de subvention d’intrants spécifiques au riz, de la mécanisation agricole,
de la garantie de commercialisation de la production, du soutien de la production
locale, de la construction et de la réhabilitation des périmètres irrigués et des
infrastructures hydrauliques (pompes à eau), de l’encadrement, de la formation des
riziculteurs, etc. Malgré ces efforts, les objectifs de ces politiques ne sont pas atteints.
Zinsou (2006) a réalisé une étude économétrique de l’offre de riz local au Bénin
à partir des données transversales. Dans son étude, il a simulé les effets des politiques
de prix sur la production locale du riz et de la demande d’intrants agricoles utilisées
dans la riziculture au Bénin. Cependant dans son étude, il ne tient pas compte de ces
effets sur les autres cultures de l’exploitation, ce qui ne permet pas de tenir compte de
leur influence des décisions prises par le producteur.
Dans la présente étude, nous allons considérer le système d’exploitation et
l’environnement de la production. Elles déterminent la réponse de l’offre de riz local
au Bénin. Ainsi, après avoir simulé les différentes politiques, nous allons déterminer
celles qui sont incitatrices de l’offre de riz sous les contraintes de l’environnement de
la production.
1.1.2. Objectifs Poursuivis.
L’objectif général de cette étude est d’identifier des mesures susceptibles de
favoriser l’augmentation de la production locale de riz de façon à tendre vers
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
16
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
l’autosuffisance alimentaire en riz. Pour ce faire, les objectifs spécifiques suivants sont
poursuivis.
1. Déterminer l’effet d’une variation du prix de vente au bord champ sur la
production optimale riz.
2. Déterminer les réponses de l’offre de riz locale face à la politique de subvention
d’intrants.
3. Déterminer l’effet de la mécanisation sur la production optimale de riz local.
1.1.3. Hypothèses de recherche
1. Une augmentation du prix de vente bord-champ du riz local entraîne une
augmentation plus que proportionnelle de l’offre de riz.
2. La subvention d’intrants a un effet positif moins que proportionnel sur l’offre
de riz.
3. La mécanisation du labour a un effet positif sur la quantité produite.
1.2.
Revue de la littérature
Le riz est devenu l’aliment de base très consommé dans le monde. Sa demande
augmente de plus en plus. Plusieurs mesures sont prises dans le monde et en Afrique
pour augmenter la production de riz, réguler le commerce du riz et satisfaire cette
demande sans cesse croissante. Ces différentes mesurent ne sont pas sans effets sur la
production du riz. Plusieurs auteurs se sont intéressés à déterminer et mesurer les effets
des différentes politiques sur l’offre de produits agricoles, et en particulier sur l’offre
de riz dans le monde, en Afrique, et au Bénin. Parmi ces études, nous distinguons
celles qui ont mesuré les effets des politiques macroéconomiques et ceux des
politiques sectorielles. Dans ce chapitre, nous allons présenter : une synthèse des
travaux ayant porté sur les effets des politiques macroéconomiques et sectorielles sur
l’offre des produits agricoles et sur l’offre de riz, une revue par hypothèses des travaux
sur les réponses de l’offre de riz aux politiques économiques et une synthèse des
différentes méthodes utilisées par les auteurs pour faire de telles analyse.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
17
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
1.2.1. Effets des politiques macroéconomiques sur l’offre des céréales
et du riz
Au plan macroéconomique, dans le monde, on distingue les études sur les effets
des politiques de libéralisation et de protectionnisme sur l’offre de produits agricoles et
plus particulièrement sur le riz. Certains auteurs sont pour la libéralisation et d’autres
auteurs sont pour le protectionnisme.
La protection ou la subvention favorise la hausse des prix des biens agricoles ce qui
se traduit par une hausse des prix des terres car la terre est le seul facteur fixe en
agriculture. Il ressort de la théorie pure des échanges internationaux qu'en protégeant
un secteur on provoque un transfert de production vers ce secteur, qui attire des
ressources du reste de l'économie du fait de la modification des prix relatifs résultant
des mesures de protection. (Martin et al, 1989). La protection a aussi des effets sur les
termes de l’échange, ce qui se traduira par des gains ou des pertes de bien-être. Bien
que le protectionnisme favorise la flambée des prix, il ne peut être rendu responsable
de la crise alimentaire de 2007. En effet, pour Bouet et Laborde De Bucquet (2009),
une libéralisation commerciale accrue dans le secteur agricole aurait un effet
ambivalent : elle faciliterait le développement de plusieurs pays, mais elle entraînerait
aussi une hausse des prix agricoles. Pour ces derniers, le protectionnisme est juste un
frein pour le développement des pays en voie de développement. Selon P. Hugon
(2008), la libéralisation et la baisse des subventions agricoles doivent plutôt peser à la
hausse sur les prix agricoles en raréfiant l'offre.
Il importe toutefois de rappeler que les pratiques des engagements s'éloignent des
principes, que les règles de l'OMC sont peu respectées et que les incertitudes sont
grandes face aux très fortes instabilités. Ce constat explique les difficultés rencontrées
dans la mise en œuvre des recommandations du cycle d’Uruguay. Finger (2001) a
montré que les obligations de l’OMC reflètent une petite inconscience des problèmes
de développement et une faible appréciation des capacités des pays développés à faire
face à leurs engagements.
Au nombre des effets des politiques macroéconomiques en Afrique, on trouve les
effets de la politique de libéralisation et de privatisation du programme d’ajustement
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
18
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
structurel (PAS), les effets de la dévaluation, et les effets de la subvention des
agriculteurs européens sur l’offre de riz en Afrique.
D’après la Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement
(CNUCED), les politiques de libéralisation du PAS ont eu des effets sur la production
des pays africains. Si une libéralisation agricole pourrait favoriser certains pays en
développement, elle aurait certainement un effet négatif sur d’autres pays en
développement, importateurs nets de produits agricoles et alimentaires. Ces pays sont
très hétérogènes. Par ailleurs, les bénéfices de la libéralisation commerciale
multilatérale pourraient être nuls, voire négatifs, pour les pays ayant actuellement des
accès préférentiels vers des pays riches, comme les Pays les Moins Avancés (PMA)
vers l’Union européenne (Accord Tout Sauf les Armes) (Bouet et al., 2009).
Dans l'ensemble, ces politiques n'ont pas eu les effets escomptés du fait des
asymétries d'information, d'un niveau peu concurrentiel, du rôle des incertitudes liées
aux risques naturels, à la faiblesse des marchés des facteurs de production et à un
environnement institutionnel déficient (Hugon, 2008). Pour Bouet et al. (2009) ce sont
les institutions inadaptées ou de mauvaises qualité, des infrastructures de transports ou
de télécommunication médiocres, des politiques macroéconomiques défaillantes qui
sont les facteurs majeurs du sous-développement. Le modèle des pays développés (ou
de la Banque mondiale et du FMI) transposé à l'Afrique n'a pas intégré les facteurs des
réussites agricoles comme en Asie (prix garantis et stabilisés, proximité du crédit, rôle
de l'État dans les infrastructures, voire subventions et protections).
Selon la FAO (2004), pour les cultures vivrières, la dévaluation pourrait accroître
la substitution aux importations à mesure que la production intérieure se développe.
D'une façon générale, elles apparaissent favorables pour la production du riz pluviale,
qui est moins tributaire d'intrants importés et pour laquelle les superficies cultivées
peuvent être assez facilement étendues, tandis que les possibilités d'expansion du riz
irrigué sont limitées à court terme. La hausse des coûts des denrées alimentaires
importées pourrait également susciter des changements dans les habitudes de
consommation, par exemple le remplacement du riz par le mil et le sorgho. De même,
la consommation de racines et tubercules pourrait s'accroître dans les pays côtiers de
l'Afrique de l’Ouest ou dans ceux de l'Afrique Centrale. D'une façon générale, pour les
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
19
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
pays fortement tributaires des exportations agricoles, les revenus réels ruraux devraient
être améliorés par la plus grande rentabilité des cultures de rapport. Les habitants des
villes, en revanche, tendront à voir leur revenu réel diminuer du fait de l'augmentation
des prix des biens importés (y compris les denrées alimentaires) consommés
essentiellement dans les zones urbaines. La meilleure rentabilité de la production
agricole pourrait aussi accroître les incitations à convertir les terres boisées à
l'agriculture. L'amélioration des incitations à la production commerciale de bois
pourrait elle aussi accroître la pression exercée sur les forêts, et il pourrait en aller de
même pour les ressources halieutiques. La dévaluation semblerait donc renforcer la
nécessité de politiques appropriées de gestion des ressources dans ces deux secteurs.
En conclusion, la dévaluation du franc CFA n'est pas une solution en soi aux
sérieux problèmes économiques dans les Pays Africains de la Zone Franc, mais elle
représente une possibilité qui, si elle s'accompagne de mesures appropriées dans les
domaines macroéconomique, structurel et social et d'une assistance de la communauté
internationale, pourrait aider les pays CFA à retrouver la voie de la croissance
économique.
Tous ces effets conduisent N’Diougou (2005) à dire qu’avec la libéralisation et la
mondialisation, l’agriculture ouest-africaine entre directement dans une compétition
impitoyable et déloyale avec des agricultures hautement productivistes jouissant de
larges mesures de soutien et de subvention.
La politique nationale des pays membres de la Communauté Economique des Etats
de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est influencée par la politique régionale de la
communauté. La politique agricole des pays membres de la communauté a été
influencée depuis les indépendances par :
-
La convention de Yaoundé 1 (1963) et Yaoundé 2 (1969)
-
La convention de Lomé 1 (1974) et Lomé 2 (1979)
-
Les politiques de stabilisation des recettes extérieures
La plupart de ces politiques n’ont pas été efficaces. Selon Assogba (1995),
l’inefficacité de ces politiques de développement prouve que toutes les stratégies
extérieures élaborées à travers les expériences occidentales ne peuvent être que
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
20
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
défavorables. Le regard est tourné vers le nouvel ordre économique intérieur de la
CEDEAO.
-
Le plan d’action de Lagos (1980)
-
Le nouvel ordre économique intérieur de la CEDEAO
Mais pour Sabourin (1987), tous les projets de négociations globales pour un
Nouvel Ordre Economique International ont échoué et les pays en voie de
développement recherchent de nouveaux mécanismes de restructuration de
l’économie internationale pour un développement plus large et des échanges
commerciaux mieux réglementés.
-
L’accord de partenariat économique ACP-UE de Cotonou (2007).
La politique agricole de l’UEMOA (PAU) élaborée en 2001 s’est fixé pour objectif
global de contribuer, de manière durable, à la satisfaction des besoins alimentaires de
la population, au développement économique et social des Etats membres et à la
réduction de la pauvreté. Malheureusement, la PAU a été un “bébé mort-né’’ à cause
de la démarche et du faible niveau de protection dont jouit l’agriculture ouest africaine
(N’Diogou, 2005). En effet, les droits de douane aux frontières connus sous
l’appellation du Tarif Extérieur Commun (TEC) sont tellement faibles que l’Afrique
de l’Ouest est devenue trop rapidement une zone franche pour de nombreux produits
alimentaires d’importation. Cela a sans aucun doute contribué à aggraver la situation
de pauvreté des ménages ruraux (N’Diogou, 2005). Pour le riz, le TEC est fixé à 5%.
Si ce TEC est appliqué au niveau de la CEDEAO, l’agriculture ouest africaine ne
saurait être prospère. Il faut noter que cette faible tarification des droits de douane est
une imposition du FMI (N’Diogou, 2005). L’application de cette mesure a des
conséquences graves sur le riz local et sur les producteurs. Les producteurs du
Burkina, du Niger, du Mali et du Bénin ont été évincés de leur propre marché par du
riz asiatique ou américain. Pour le Mali la situation est simplement cocasse. Ce pays a
tous les atouts pour produire suffisamment de riz pour l’ensemble de l’Afrique de
l’Ouest. Mais à seulement 25 km de la zone de production, l’office du Niger, toutes les
boutiques de commerçants sont remplies de riz importés (N’Diogou, 2005).
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
21
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Au Bénin, Houndékon (1996), Bailey (2002), Adégbola (2005) et Abiassi (2006)
ont montré qu’avec la libéralisation, le volume des importations a augmenté affectant
la compétitivité intérieure du riz local.
Comme on peut le constater la politique de l’UEMOA empêche tout décollage
économique et tout développement d’une industrie de transformation car elle
internalise les coûts et externalise les bénéfices, sur toute la chaîne de valeur ajoutée.
(N’Diogou, 2005)
1.2.2. Effets des politiques sectorielles sur l’offre des céréales et du riz
Les politiques spécifiques aux filières en agriculture ont intéressé beaucoup
d’auteurs. Certaines études se sont intéressées à une catégorie de biens pendant que
d’autres ont porté sur des biens précis comme le sucre et le riz (Larson, 2001). Il faut
noter que la protection du marché local est une mesure mise en œuvre dans beaucoup
de pays surtout dans les pays développés. De plus, les politiques de subvention des
producteurs dans les pays riches, les interventions perverses de ces pays encouragent
les autres pays à instituer le protectionnisme. Ces interventions des pays développés
déprécient les cours mondiaux, dévaluent les ressources domestiques employées dans
la production agricole dans les pays pauvres (Larson, 2001). La CNUCED a remarqué
que les politiques sectorielles diffèrent selon les pays. C’est ainsi qu’elle souligne que
les Etats-Unis, le Japon, l’Union Européenne ont adopté des politiques spécifiques
d’aides à la production tout en cherchant à se conformer aux règles de l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC). Il s’agit de : la diminution des subventions,
l’application des taxes à l’entrée et le soutien aux exportations des produits locaux (cf.
annexe 2). Les politiques des autres pays, généralement gros producteurs, reposent sur
les principes suivants :
-
Taxes à l’exportation en cas de déficit sur le marché interne,
-
Subventions à l’exportation en cas d’excédent.
En Afrique, nous notons que les politiques sectorielles des pays sont influencées
par les accords de partenariat, les politiques agricoles régionales et la politique
agricole de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE).
Plusieurs politiques sectorielles ont été mises en œuvre tant au niveau régional qu’au
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
22
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
niveau des pays. Au nombre de ces politiques ont peut citer les politiques d’irrigation,
les politiques de formation et de recyclage des producteurs, les mesures
d’accompagnement de la production (subvention d’intrants, construction de pistes
rurales, aménagement des rizières etc.)
S’agissant des subventions, Martin et al. (1989) trouvent que dès lors que l'on
protège ou que l'on subventionne l'agriculture, deux possibilités se présentent: soit le
prix intérieur de ce secteur augmentera par rapport au prix intérieur de l'industrie et des
services, soit ses coûts de production diminueront par rapport aux autres secteurs. En
conséquence, la production agricole deviendra plus rentable et la valeur du produit
marginal du capital et du travail augmentera dans le secteur agricole par rapport aux
autres secteurs. Dans ces conditions, une partie du capital et du travail précédemment
mis en œuvre dans l'industrie et les services se déplacera vers le secteur agricole, de
sorte que la production dans l'industrie et dans les services aura tendance à diminuer.
Quoi qu’il en soit, la protection accordée à l’agriculture a l’effet d’une taxe à
l’importation sur les autres secteurs de production de biens échangés (Martin et al,
1989).
Une politique de prix incitatifs favorise la production. En effet selon Hugon (2008)
les pays africains (Côte d'Ivoire, Kenya, Malawi) qui ont adopté des prix incitatifs et
(ou) stabilisés ont connu des progrès notables de production. Beaucoup d’auteurs ont
montré que l’application de prix incitatifs encourage les producteurs à augmenter leur
offre. Phélinas (1988) a par exemple montré que l’augmentation de l’offre de riz sur le
marché en 1974 en Côte d’Ivoire est due en partie à la hausse des prix du riz. Selon ce
denier, Ce phénomène laisse supposer d’une part que les producteurs ont satisfait
leurs besoins en riz ou qu’ils ont préféré consommer d’autres denrées et profiter de
l’opportunité d’un prix du riz élevé. D’autre part, les ajustements aux variations de
prix privilégient l’extension des superficies plutôt que l’intensification de la
production. Ceci peut s’expliquer par le fait que le riz en Côte d’ivoire est cultivé
principalement de manière traditionnelle : les inputs «modernes » (engrais, pesticides,
herbicides, etc.) sont peu utilisés, l’irrigation est encore peu développée. De ce fait,
nous pouvons noter que la politique des prix est un instrument très puissant. L’étude
de Phélinas (1988) a mis en lumière la réaction des producteurs de riz face à la hausse
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
23
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
et à la baisse des prix du riz. Mais il faut noter que cet instrument doit être utilisé avec
prudence dans la mesure où le riz importé est devenu peu couteux sur le marché
africain. Diagne (2003) a montré qu’après la dévaluation au Sénégal, l’offre de riz a
baissé malgré les politiques incitatifs du prix alors que la politique de prix avait un
effet positif sur l’offre de riz avant la dévaluation. Il faut noter qu’après la dévaluation
le taux de protection du riz au Sénégal a diminué, favorisant la vente du riz importé à
un prix relativement bas.
Toutefois s’il apparaît que les riziculteurs peuvent réagir très vivement à une
amélioration ou à une détérioration des incitations économiques, celles-ci ne peuvent à
elles seules expliquer entièrement le comportement des producteurs. D’autres facteurs
autres que le prix et le prix semblent jouer des rôles complémentaires. Phélinas (1988)
a trouvé que le coefficient b, représentant l’impact des facteurs autres que le prix s’est
révélé statistiquement significatif pour presque toutes les relations testées: prix et
facteurs autres que le prix semblent jouer des rôles complémentaires. Il faut alors une
cohérence entre la politique des prix et les autres politiques agricoles (concernant les
facteurs de production, l’amélioration des réseaux de commercialisation, etc.)
Le secteur agricole au Bénin a fait l’objet de plusieurs réformes agricoles et des
actions stratégiques depuis les indépendances. Elles visent à accroître la production
locale du riz et à atteindre l’autosuffisance alimentaire. On peut citer :
• La réforme de la période 1960-1975 qui principalement fait la promotion des
cultures de rente (Houeninvo, 2002). Il faut aussi noter qu’au cours de cette
période, d’importantes actions ont porté sur le riz. Par une politique d’irrigation en
1966, 1452 ha de périmètres rizicoles ont été mises en place. Ces périmètres ont
connu l’appui de la coopération chinoise (1966-1971) qui avait proposé une
exploitation de type coopératif. Aussi, un système de crédits intrants et un système
de commercialisation ont-ils été mis en place. Mais ces systèmes ont cessé de
fonctionner au départ de la coopération chinoise (Oloukoï et Adégbola, 2007).
• La politique de la période 1975-1983 a donné la priorité à l’autosuffisance
alimentaire et à l’approvisionnement en matières premières des industries de
transformations locales naissantes. Les cultures vivrières furent encouragées à
travers des “campagnes de production’’ au détriment des cultures d’exportation.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
24
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Au cours de cette période, on a assisté à des interventions successives des sociétés
étatiques dans la mise en place des aménagements considérables afin de rendre le
Bénin autosuffisant en riz. Mais seule la SADEVO, avec une superficie de 1200 ha,
a pu en 1977 atteindre 20461 tonnes de riz produit grâce aux aménagements
réalisés dans le Borgou, l’Ouémé et le Mono (Oloukoï et Adégbola, 2007). Les
autres sociétés (SONIAH, OBAR) n’ont pas pu réaliser leurs objectifs.
• Au cours de la période 1983-1990, la politique agricole a mis l’accent
simultanément sur les cultures vivrières et les cultures de rente. Mais dans cette
période, il y a eu dégradation générale des indicateurs économiques du Bénin
traduisant ainsi la mauvaise gestion des finances publiques et des sociétés étatiques
(Houeninvo, 2002). L’Etat a donc abandonné les grands périmètres rizicoles faute
de moyens financiers et humains pour l’entretien (Oloukoï et Adégbola, 2007). Les
périmètres ont été confiés aux CARDERs actuelle CeRPA pour l’encadrement des
producteurs. La stratégie d’aménagement a été remise en cause et orientée vers les
micro-aménagements avec l’approche participative sous la conduite du Génie
Rural (Projet Bas-fond) à partir de 1984 (Oloukoï et Adégbola, 2007).
• Le projet BEN/84/012-BEN/91/002 : “inventaire, étude et aménagement des basfonds’’ a permis de réhabiliter quelques grands périmètres rizicoles.
• 1999 : installation d’unités de démonstration par le Programme Spécial pour la
Sécurité Alimentaire (PSSA) dans les communes de Kandi, Dangbo et Glazoué.
• La politique agricole des années 2000 : en juillet 2000, la lettre de déclaration de
développement rural de 1991 a été ajustée pour tenir compte des recommandations
de la table ronde du secteur rural de septembre 1995, de la Conférence Economique
Nationale de 1996, du premier Programme d’Action du Gouvernement de Kérékou
II, ainsi que des résultats des différentes réformes menées depuis la première
déclaration de politique de développement rural en 1991. Elle présente de grandes
options et des choix stratégiques pour les prochaines années.
Actuellement, les chinois appuient les producteurs dans l’aménagement et la
maîtrise de l’eau sur les périmètres irrigués de Dévé dont le bassin rizicole couvre 150
ha. De plus, dans le cadre de l’intensification des cultures, les techniciens vietnamiens
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
25
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
et leurs homologues béninois apportent un appui technique à la production de riz dans
les trois zones d’intervention du PSSA sus-citées.
Pour Oloukoï et Adégbola (2007) toutes ces politiques n’ont pas permis d’atteindre
leurs objectifs. Après une enquête quantitative et qualitative, ils ont présenté le bilan
des différentes politiques rizicoles. Ce bilan montre que la plupart de ces politiques
rizicoles n’incitent pas vraiment la production du riz local mais réduisent plutôt sa
compétitivité face au riz importé. Ces différentes politiques ont des effets au niveau de
la balance des paiements qui est déficitaire suite à l’accroissement des dépenses
d’importations face au recul des recettes d’exportation et au niveau des producteurs
qui ne sont pas très stimulés à augmenter l’offre de riz face à une demande sans cesse
croissante. Pour pallier à ces effets pervers de la politique agricole, de nouvelles
mesures ont été prises. C’est ainsi que depuis 2006, un accent particulier est mis sur le
développement des cultures vivrières. Pour inciter la production du riz local et assurer
la sécurité alimentaire en riz au Bénin, l’Etat a pris de nouvelles mesures. Ces mesures
consistent entre autres à appuyer le riziculteur dans sa production et lui permettre de
produire efficacement. Ces mesures sont : modernisation agricole, promotion et
diversification des filières agricoles, promotion des grandes exploitations/entreprises
agricoles, appui à l’émergence et à la professionnalisation des acteurs, amélioration
des approches de gestion des projets et programmes, mise en place d’un mécanisme de
financement de l’agriculture, renforcement de l’autorité de l’Etat dans son rôle de
contrôle et de régulation, maîtrise de la variation inter-saisonnière des flux des
produits et de leurs prix, amélioration de l’environnement institutionnel, juridique,
législatif et réglementaire, revalorisation du statut des producteurs et des productrices,
sécurisation du foncier, préservation et valorisation de l’environnement. Pour la filière
riz l’objectif de la politique agricole est d’atteindre une production de 180 000 t en
2011.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
26
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
1.2.3. Revue des travaux sur l’analyse des réponses de l’offre aux politiques
économiques
• Sur les effets des politiques de prix sur l’offre de riz (H1)
Dans la littérature, plusieurs études ont porté sur les réponses de l’offre suite aux
variations de politiques économiques. Parmi ces études, on distingue celles qui ont
étudié les réponses de l’offre aux politiques de prix des produits agricoles, celles qui
ont porté sur les réponses de l’offre aux politiques de subvention d’intrants, celles qui
se sont intéressées à la mécanisation de l’agriculture, celles qui ont proposé un choix
de politiques agricoles pour augmenter la production et celles qui ont déterminé les
réponses de l’offre aux politiques commerciales. Dans le cadre du présent travail, nous
allons nous intéressé aux quatre premières. Il faut noter que ces études peuvent se
situer à deux niveaux que sont le niveau macroéconomique (filière, secteur, production
nationale, économie nationale, etc.) et le niveau microéconomique (exploitation,
ménage-paysan, producteur, etc.)
L’aspect le plus discuté de la politique des prix est la réponse de la production
totale pour changer les prix relatifs. Tous les auteurs ne partagent pas le même point de
vue sur ce sujet. On rencontre les auteurs comme Grilishes (1959), Shultz (1978),
Peterson (1979) et Zinsou (2008) qui défendent l’idée selon laquelle l’agriculture dans
les pays en développement fait face à des prix défavorables. Pour ces auteurs, les prix
de vente des produits agricoles jouent un rôle pivot dans le développement agricole.
C’est ainsi que Zinsou (2008) trouve que pour obtenir une augmentation de 2500t par
an, il faudrait augmenter les prix de vente de 15%, ramener le prix d’achat des engrais
à 185F et diminuer les salaires de la main-d’œuvre de 8% par département au Bénin.
Par contre, les auteurs comme Raj (1969), David (1976) et Krishna (1982) sont loin
d’accepter que les termes de l’échange jouent un rôle pivot dans le développement
agricole. On retient des travaux de ces derniers que les changements de prix ne sont
pas l’appareil effectif qui influence la production globale. En effet, David (1976) a
montré que lorsqu’on inclut la maîtrise de l’eau, les crédits agricoles et la technologie
dans l’analyse, que seulement le 1/3 des variations de l’offre peut être expliqué par les
prix. Quel est le point de vue des auteurs sur la subvention des intrants ?
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
27
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
• Sur les effets des politiques de subvention d’intrants sur l’offre (H2)
Les prix des intrants ont un aspect intégral pour inciter la production agricole.
De plus, la politique des prix des intrants cherche à changer la production ou guider les
exploitants à l’optimum social combiné avec les imperfections du marché. C’est par
ces arguments que plusieurs auteurs tels que Grilishes (1958), David (1975) et Timmer
(1976), ont souligné l’importance de la subvention d’intrants comme une mesure de
l’incitation économique de l’agriculture. On retient de Grilshes (1958) qu’une
augmentation de 10% du prix d’engrais entraine une diminution de 5% de son
utilisation la première année puis de 20% à long terme. Ces résultats ont été confirmés
par Timmer (1976). Par contre de David (1975) il ressort qu’une augmentation de 10%
d’utilisation d’engrais augmente la production de 1,43% quand on considère toutes les
contraintes environnementales et 0,7% lorsque ces contraintes sont supposées
constantes. Ces conclusions ont été renforcées par des études microéconomiques de
Dobbs et Foster (1972) et de Rosegrant et Herdt (1981). De ces dernières, ont peut
retenir que l’investissement privé dans l’augmentation des rendements semble être
effectivement contraint par les facteurs tels que les petites dimensions des champs, la
fragmentation des champs et l’absence de crédits convenables. Quel est l’impact de la
mécanisation sur l’offre ?
• Sur l’impact de la mécanisation sur la production agricole (H3)
L’impact de la politique de la mécanisation sur la production agricole a été
abordé par beaucoup d’auteurs. Parmi ces auteurs ont peut citer Umetsu et al. (2003)
qui ont montré que l’utilisation des variétés améliorées, l’adoption massive des
tracteurs, les investissements massifs en infrastructures et en éducation et les bonnes
conditions climatiques accroissent considérablement l’offre du riz local. Beaucoup
d’autres se sont intéressés à la substitution de la main d’œuvre par le capital plutôt que
sur la réponse de l’offre. Face à toutes ces politiques quels choix les décideurs de
politiques doivent-ils faire ?
Pour Krishna (1967) les subventions sont traditionnellement préférées aux supports
de prix au plan macroéconomique parce que les soutiens du prix des produits
n’améliorent pas le solde budgétaire, et seuls les paysans en bénéficient. Cependant il
trouve qu’il est préférable de supporter les prix de vente parce que
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
28
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
(1) les paysans y sont familiers et sensibles,
(2) le soutien des prix de la production est facilement compatible avec les
objectifs de stabilisation des prix.
Mais Parish et McLaren (1982) sont plutôt favorables au soutien de la
subvention d’intrants. Partant de l’hypothèse que si le coût moyen augmente avec la
production à cause des deséconomies techniques, ils trouvent que le coût de la
subvention d’un intrant est plus faible que le coût du support des prix de la production.
Pour Phélinas (1988) et Diagne (2003), l’offre est très sensible à la politique des
prix dans un environnement où la production locale est fortement protégée contre le riz
importé. Mais cette politique est plus incitatrice lorsqu’elle est accompagnée par des
politiques agricoles autres que le prix. Larson (2001) ont confirmé ce résultat pour le
sucre.
1.2.4. Revue des méthodes utilisées dans la littérature
• Sur les effets des politiques de prix sur l’offre de riz (H1)
Dans la littérature, plusieurs méthodes ont été utilisées pour analyser le
comportement de l’offre des produits agricoles.
Askari et Cummings (1974: cité par Rao, 1988) ont utilisé l’approche
économétrique avec des séries temporelles pour analyser la réaction de l’offre des
produits agricoles suite aux changements de politique en Thaïlande, au Chili, en Inde
et aux Etats-Unis. Ils ont estimé les élasticités de rendement et de surface. Cette
méthode a des limites et aussi des inconvénients. L’estimation des élasticités à long
terme par la méthode des séries temporelles pose des difficultés considérables dans la
construction des indices des termes de l’échange et l’interprétation des résultats
statistiques.
A coté de ces études, il y a des auteurs qui ont utilisé l’approche économétrique
avec des données transversales. Cette deuxième méthode d’analyse est celle utilisée
par Ahmed (1981), Raj (1982), Tarrant (1982) et Peterson (1979 : cités par Rao, 1988).
Mais cette méthode a aussi des avantages et des limites. Elle est limitée par la
variabilité des prix entre régions, elle ne tient pas compte des problèmes
caractéristiques des séries temporelles. Les élasticités sont instables et faibles. Mais
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
29
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
l’analyse de Peterson (1979), à partir de la méthode des données transversales,
présente des élasticités 8 à 10 fois plus grandes que celles obtenues à partir des séries
temporelles. Elle amplifie les réponses au prix par une allocation inadéquate aux
facteurs de l’offre qui ne peuvent être considérés comme une réponse causale au prix.
Chhibber (1982 : cité par Rao, 1988), présente les avantages et inconvénients de ces
deux méthodes avant de reprendre l’analyse de Peterson (1979) en intégrant une
variable d’irrigation. Il trouve donc :
*Comme avantages de l’approche économétrique avec des données transversales
-
que les réponses obtenues à partir de cette méthode approchent la réponse réelle
de l’offre à long terme parce que les prix ne sont pas sensibles aux fluctuations
transitoires du prix comme le sont les estimations de séries temporelles.
-
que ces réponses incorporent complètement toutes les réponses de la
technologie, des investissements publics, et les variables structurelles de changement
des prix.
*Comme limites que les analyses avec des données transversales échouent dans le
contrôle de l’offre des facteurs spécifiques du pays et si la variable prix est comme une
donnée pour l’estimation, alors elles surestiment l’effet du prix. (Peterson, 1979).
Dans une autre analyse de la réponse de l’offre, Askari et Cummings (1977) ont utilisé
les régressions multiples. Lau et Yotopoulos, (1979 : cités par Rao, 1988) ont estimé
les élasticités de l’offre à l’aide d’une étude des fonctions de profit. Ils ont trouvé pour
la Malaisie, la Chine, la Turquie, la Thaïlande et pour le Japon respectivement 0,42 ;
0,35 ; 0,52 ; 0,90 et 0,98. Ces résultats diffèrent de ceux obtenus de l’estimation avec
les données transversales.
Il existe aussi les méthodes de la programmation mathématique. Chhibber et
Hrabovszky (1983 : cités par Rao, 1988) ont, par la programmation linéaire, obtenu de
faibles élasticités pour les principales cultures sauf le Sorgho au Soudan. Le modèle de
Nerlove (1958 : cité par Rao, 1988) est traditionnellement utilisé dans les travaux
empiriques sur l’offre agricole. Elle est très utilisée pour analyser les réponses de
l’offre aux variations de prix. Il fait l’hypothèse que les paysans anticipent les prix par
rapport à leurs informations et aux prix passés. Mais les attentes des paysans ne
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
30
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
devraient pas changer avec toutes les variations transitoires des prix. Clairement, il est
difficile de mesurer statistiquement les attentes de prix.
Sadouley et de Janvry (1995) ont remarqué qu’en modélisation, il y a souvent
un dilemme entre la réalité et la théorie. D’après ces auteurs, le modèle de
programmation des ménages paysans se focalise à un niveau intermédiaire aux deux,
travaillant avec des modèles suffisamment flexibles et détaillés pour capter les aspects
essentiels de la réalité bien que restant très proche de la théorie économique. Ils
trouvent alors que cette approche de modélisation essaie de reproduire (bien qu’en
simplifiant) les mécanismes actuels de l’économie réelle, là où plusieurs agents
maximisent indépendamment leur fonction de satisfaction et simultanément
déterminent la production globale de la communauté. Dans un contexte pareil, les
faiseurs de la politique peuvent seulement affecter indirectement la production en
modifiant, avec les instruments de politique économique qu’ils contrôlent, les
stimulations et les contraintes qui s’appliquent aux individus. Cette méthode s’oppose
aux modèles de planification, dans les traditions d’entrée et de sortie et aux modèles de
programmations linéaires où le processus d’allocation des ressources est renforcé par
un agent central comme dans une économie téléguidée (Tinbergen, 1952). Elle
s’oppose aussi aux analyses au prix de référence, considérées dans la matrice
d’analyse des politiques (M.A.P) (Monke et Pearson, 1989), qui évaluent les politiques
dans un environnement où il ne devrait pas avoir de distorsions du marché et où le
marché serait parfait. Le modèle des ménages paysans considère l’environnement
actuel, avec les imperfections du marché qui le caractérisent, et simule les politiques
alternatives dans cet environnement, ou dans un environnement modifié par une
politique d’intervention particulière. (Sadoulet et de Janvry, 1995). Au Bénin les
producteurs de riz local sont en même temps les principaux consommateurs. Ainsi,
pour mieux apprécier les mécanismes de l’offre de riz locale, il faudra tenir compte de
la relation entre la production et la consommation. Le modèle de ménage paysan a
pour principe de tenir compte de ces deux objectifs.
Dans une étude similaire à celle-ci, au Madagascar, Robilliard (1998), a utilisé le
modèle de ménage paysan pour étudier l’offre de riz des ménages agricoles malgaches.
Le modèle de base est récursif et repose donc sur l'hypothèse que les ménages sont
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
31
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
"price-taker1" pour l'ensemble des produits qu'ils consomment ou produisent. Ce qui
permet de considérer que les décisions de production et de consommation sont
séquentielles. Un programme classique de maximisation du profit est appliqué,
déterminant la demande de travail salarié et la production totale. Ensuite, un
programme de maximisation de l'utilité est calculé sous la contrainte du revenu
déterminé précédemment. La forme de l'utilité une fois spécifiée, les demandes de
biens consommables et de loisirs sont calculées.
Selon Robilliard (1998), si on abandonne l'hypothèse que les ménages sont "pricetaker" pour les biens qu'ils produisent et consomment, alors on doit abandonner
l'hypothèse de récursivité. C'est ce qui se produit dans une situation de défaillance des
marchés. La défaillance des marchés peut être modélisée moyennant l'introduction de
coûts de transaction qui sont à l'origine d'un différentiel entre prix de vente et prix
d'achat des biens. Lorsque le prix implicite d'un bien c'est-à-dire le prix qui équilibre
l'offre et la demande du bien considéré au sein du ménage, se trouve dans la bande de
prix, le ménage ne participe pas au marché. Dans cette situation, il n'est plus possible
de séparer la résolution du programme de la production et celle du programme de
consommation : le modèle n'est plus séparable.
• Sur les effets des politiques de subvention d’intrants sur l’offre (H2)
Pour analyser la réponse de l’offre aux subventions d’intrants, plusieurs
méthodes sont utilisées. Rosegrant et Herdt (1981 : cité par Rao, 1988) ont utilisé un
modèle détaillé de prise de décision dans l’exploitation puis ils ont simulé les effets
conjugués et indépendants du crédit et de la subvention des engrais pour analyser
l’impact des subventions sur l’offre. Par contre, pour analyser l’impact des
subventions d’intrants sur l’offre agricole, Sanders et Ruttan (1978), McInerney et
Donaldson (1975), Rao (1974), Stevenhagen (1970), Johnson et Cownie (1969 : cité
par Rao 1988) ont utilisé un modèle de programmation linéaire de maximisation de
profit. Ils ont recherché l’impact sur la superficie emblavée, le rendement et la main
d’œuvre. Timmer et Falcon (1975), David (1975, 1976), Timmer (1976) et Griliches
(1958 : cité par Rao, 1988), pour étudier la réponse de l’offre de riz à la subvention
d’intrants, sont partis de l’hypothèse que l’engrais est un bien normal, ils ont cherché
1
Les ménages considèrent les prix pratiqués sur le marché lors de leurs prises de décisions.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
32
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
l’effet d’une augmentation du prix sur la quantité d’intrants demandée, puis ils ont
déterminé l’effet d’une augmentation d’intrant sur l’offre de produits agricole.
• Pour mesurer les effets de la mécanisation sur l’offre de produits agricoles (H3)
Plusieurs méthodes ont été utilisées pour mesurer l’effet de la mécanisation sur
l’offre de riz. Farell (1957 : cité par Umetsu et al., 2001) a utilisé l’inverse de la
fonction de Shéphard. Cette méthode permet de mesurer l’efficacité des techniques
utilisées. La mesure de Farell nécessite beaucoup de données indépendantes des
données liées au prix. Elle varie de 0 à 1. Umetsu et al. (2001) ont construits des
indices de Malmquist de la croissance de la productivité. Pour la construire, ils ont
utilisé des séries temporelles de 1971 à 1990 pour douze différentes régions rizicoles
des Philippines. Les inputs ont été classés en inputs traditionnelles et en inputs
modernes. Ces auteurs ont utilisé une régression des indices de Mamlquist de 1971. Ils
ont trouvé que la mécanisation a un effet positif sur la production du riz. Mais il faut
noter que des auteurs comme Binswanger, Khandker et Rosenweig (1993 : cités par
Umetsu et al., 2001) ont ajouté que la construction des infrastructures rizicoles en
milieu rurale a aussi un effet positif sur l’augmentation de la production du riz.
Boserup (1965 : cité par Umetsu et al., 2001) trouve que la pression démographique
entraine un changement technique et intensif de l’agriculture.
Pour proposer des politiques agricoles incitatrices au Mali, Sissoko, 1998 a utilisé
un programme mathématique pour construire un modèle de ménage et un modèle
régional. Il a mesuré à partir de ces deux modèles les effets des politiques agricoles
sur l’offre agricole. Pour choisir les politiques incitatrices de l’offre agricole, il a
comparé les effets des différentes politiques. Anderson (2003) et beaucoup d’autres
auteurs sont partis des élasticités et l’analyse de la sensibilité pour proposer des
politiques incitatrices de l’offre de produits agricoles.
1.2.5. Définitions de quelques concepts
Une base conceptuelle rendant compte du fonctionnement global de
l’exploitation agricole est nécessaire pour comprendre le système et les éléments
essentiels concourant à son évolution.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
33
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Riz local : dans le cadre de cette étude, le riz local désigne l’ensemble du riz
produit dans la zone de l’étude, quelle que soit la variété cultivée. Par opposition au riz
local, nous parlerons de riz importé. Dans un cadre plus général, le riz produit sur le
territoire béninois sera également dénommé riz local.
Politique
agricole :
options
prises
par
un
gouvernement,
dirigées
principalement mais pas exclusivement vers les problèmes agricoles, vers les
problèmes des communautés rurales, vers les problèmes de consommation alimentaire
et vers les problèmes de l’agro-industrie.
Selon Griffon, (1987 : cité par Sissoko 1998), la politique agricole est définie
comme un ensemble de mesures politiques (prix, investissements, progrès techniques,
structures de production/ transformation, des échanges et de la consommation) prises
dans le cadre d’un schéma global de développement. Ces différentes mesures se
situent dans le cadre de la régulation de la politique macroéconomique à court terme.
Cette définition fait apparaître l’Etat comme décideur principal d’une politique
agricole, mais il n’est lui-même qu’un des éléments du système économique global.
Les autres agents économiques en particulier les producteurs jouent aussi un rôle
déterminant dans la réussite d’une politique agricole (Sissoko, 1998).
Exploitation agricole : c’est une entreprise agricole qui cherche à combiner un
certain nombre de facteurs, des intrants agricoles, une technologie et des stratégies
pour atteindre des objectifs du ménage agricole (sécurité alimentaire, maximisation du
revenu, etc). C’est aussi l’ensemble des terres cultivées, les terres en friches, les
jachères et les terres cédées à autrui contre une rente foncière appartenant à un ménage
agricole.
La définition classique microéconomique conçoit l’exploitation agricole comme
une entreprise ayant un niveau de décision et un objectif unique ; celui d’optimisation
du profit de l’entreprise en combinant les différentes productions et les différents
facteurs de production. Cette définition ne s’applique cependant pas très bien à la
structure et à l’organisation de la production en Afrique. Les objectifs au sein du
ménage africain peuvent être multiples et même contradictoires. Les possibilités en
matière de choix des productions et des facteurs sont souvent très limitées par des
raisons écologiques et socio-écologiques.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
34
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Benoit Cattin et Faye (1982 ) définissent l’exploitation agricole familiale en
Afrique au sud du Sahara comme l’unité de production constituée par l’ensemble d’un
groupement familiale qui partage la même unité de cuisine et dont l’aîné2 assure la
charge en y affectant une partie de sa production en contre partie du travail que lui
alloue les autres membres du groupement.
Selon Billaz et al. (1981), au Sahel, avoir des champs et un grenier collectif
commun sous une même autorité (Chef d’exploitation) constitue un repère de base
pour délimiter l’exploitation agricole. Celui-ci regroupe l’ensemble des terres utilisées
pour la production agricole, et exploitées directement par une ou des personnes,
l’exploitant ou les membres du ménage. L’exploitant, le producteur, ou le paysan sont
des termes interchangeables qui font référence à la personne qui à l’initiative et la
responsabilité économique et technique de gérer l’exploitation agricole.
Système d’exploitation agricole et son fonctionnement
Définition du système d’exploitation
Lorsqu’on parle de système d’exploitation agricole, il est important de définir à
qu’elle unité d’analyse on fait référence. En général, on fait référence à l’exploitation
agricole familiale.
Les particularités qui caractérisent les systèmes d’exploitation africains ont
conduit à opter pour une approche plus globale de l’organisation de la production au
sein du ménage. L’approche systémique offre un cadre conceptuel intéressant pour
rendre opérationnel l’analyse des systèmes de productions agricole traditionnelles.
Cette approche définit de façon générale un système comme une série d’éléments ou
de composantes internes dépendantes qui réagissent les unes par rapport aux autres.
Tout changement endogène (interne) ou exogène (externe) au système aura un impact
sur l’organisation de la production. L’étude des systèmes d’exploitation s’aborde bien
par une approche systémique.
Selon Adégbola (1999), une unité de production agricole se caractérise par son
système d’exploitation c’est-à-dire la combinaison qu’elle fait de ses moyens de
production, des technologies disponibles et des activités pour atteindre les objectifs qui
lui sont propres. Gret (1990 : cité par Adégbola 1999) élargit cette définition au
2
L’aîné signifie chef de famille
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
35
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
ménage agricole. Selon cet auteur, l’exploitation agricole est une unité de production
(système d’exploitation) constituée d’un ensemble de facteurs de production gérés par
un agriculteur et sa famille (ménage agricole) en fonction de leurs objectifs. Ces
objectifs constituent les principes qui guident l’organisation et le fonctionnement de
l’exploitation agricole. L’atteinte de ces objectifs sera fonction des ressources dont
dispose le ménage, des contraintes qui limitent son développement et de la capacité du
ménage à gérer et à organiser les ressources dont il dispose.
Badouin (1989 : cité par Biaou, 1995) définit le système d’exploitation comme
le mode de fonctionnement des unités de production.
Le fonctionnement du système d’exploitation
La figure 2 présente un modèle descriptif du fonctionnement d’une exploitation
agricole.
L’environnement de l’exploitation agricole comporte des éléments humain et
naturel (ou technique). L’élément naturel regroupe les facteurs physiques (eau, sol,
ensoleillement, température, etc.) et biologiques (physiologie des plantes et animaux,
les pestes, etc.). L’élément humain se subdivise en facteurs exogènes et endogènes.
Les facteurs exogènes se composent de structures, normes et croyances
communautaires y compris la région, les institutions extérieures influençant les
décisions relatives aux approvisionnements en inputs et aux marchés pour les produits
des agriculteurs. D’autres facteurs tels que la situation géographique des champs et la
densité de population sont pris en compte. Les facteurs endogènes, sous le contrôle des
exploitations agricoles sont constitués des besoins et perspectives des ménages
agricoles, des facteurs de production. Ces facteurs, qui constituent les ressources du
ménage, varient considérablement en qualité et en quantité d’un ménage à un autre et
d’une région à une autre. La quantité et la qualité de ces ressources (facteurs de
production) combinées à la capacité de gestion de l’exploitation, influencent
l’efficacité et le potentiel de production du système. Les stratégies du ménage et de
chacun de ses membres auront en dernière instance, un impact directe sur l’atteinte des
objectifs du ménage. Les objectifs et la motivation des individus qui composent le
ménage constituent les éléments qui donnent une dynamique au système.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
36
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Ces éléments humains et naturels, qui composent l’environnement de
l’exploitation, représentent les contraintes et possibilités de celle-ci (Jouve, 1986). Ils
sont à la base du fonctionnement interne du système d’exploitation agricole.
A l’intérieur du système d’exploitation agricole, viennent se greffer aux
activités agricoles les activités extra-agricoles (artisanat, commerce, etc.). Ensemble,
elles constituent le processus de production ou le système de production qui permet de
générer d’une part la production pour l’autoconsommation et d’autres parts les revenus
du ménage nécessaires à la satisfaction des besoins non satisfaits par la production du
ménage.
Le système d’exploitation s’insère dans un environnement social et économique
que l’on peut subdiviser en plusieurs sous-systèmes. Ces sous systèmes sont
interdépendants et peuvent être influencés par des politiques de l’Etat. L’une des
tâches principales de la politique gouvernementale est d’investir dans des mesures qui
sont appropriées et donc profitables sur le plan social pour augmenter l’efficacité du
secteur agricole et satisfaire les besoins de base de la population.
En tenant compte de l’environnement de l’exploitation agricole et de leurs
objectifs de production, les décideurs de l’unité de production (chef de ménage,
épouses, collatéraux et enfants, adultes) seront amenés à prendre des décisions
(techniques et de gestion). C’est l’analyse de ces décisions qui est à la base de la
compréhension du fonctionnement du système d’exploitation et par conséquent, de
l’évaluation des possibilités de son amélioration (Adégbola, 1997). Selon Timmer et
al. (1986), les décisions que prendront les producteurs en matière de production
agricole se résument à trois questions principales que l’on peut séparer pour mieux les
comprendre et qui sont en pratique prises simultanément :
-
Quels produits cultiver ?
-
Quelle combinaison adopter pour différents niveaux de production ?
-
Comment déterminer la quantité optimale d’intrants et de produits ?
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
37
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Figure 2: Modèle de fonctionnement d’une exploitation agricole
Source : Adégbola (1997)
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
38
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Chapitre 2: Méthodologie
Dans cette partie, nous avons présenté la méthodologie et les outils d’analyse.
2.1.
Collecte des données
2.1.1. Justification de la zone d’étude
L’insuffisance de moyens nous a conduits à choisir une zone pouvant accueillir cette
étude. Les critères de choix de la zone sont :
• La culture du riz est le premier critère du choix.
• La quantité produite de paddy
• Les conditions agro-écologiques du milieu (bas-fond, maitrise de l’eau, pluvial)
• Le nombre d’années dans la production du riz
• L’encadrement des riziculteurs
Sur la base de ces critères, après une recherche documentaire, trois zones répondent
à ces critères. Le département de l’Alibori, de l’Atacora, et des Collines. Compte tenu
des contraintes administratives et des contraintes financières, nous n’avons pas pu
parourrir les trois zones, nous nous sommes limités seulement au Département des
Collines. Des trois zones, elle présente le meilleur rendement, et connaît l’appui de
plusieurs ONG (Borne Fonden par exemple), des coopérations internationales et des
groupes de recherche (ADRAO par exemple).
Une fois que le département a été retenu, nous avons procédé au choix des villages
pouvant accueillir l’étude. Nous sommes partis du recensement des villages rizicoles
réalisé par Adégbola, en 2001. Ce document nous a permis de retenir les villages de
Sowé et de Ouédémé dans la commune de Glazoué comme villages pouvant accueillir
cette étude.
2.1.2. Unité de recherche et mode d’échantillonnage
Notre unité de recherche est l’exploitant agricole.
Il faut aussi noter que le PAPA, observait déjà certains paysans dans la zone et
il y a une équipe qui va de façon périodique relever les informations sur les
exploitations. Nous n’avons été sur le terrain que pour collecter les informations
supplémentaires.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
39
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
A Glazoué, nous avons utilisé les chiffres enregistrés par les contrôleurs de
production végétales (CPV) et les encadreurs de chaque localité de notre zone. Nous
avons classé les producteurs dont les informations étaient disponibles auprès des
agents du CeCPA / Glazoué par catégorie. Nous avons ensuite relevé les
caractéristiques communes à ces producteurs. Le choix des exploitants a été fait après
une analyse des réalisations faites par les paysans dans chaque catégorie.
A partir de ces caractéristiques, nous avons, compte tenu de nos moyens très
limités, choisi dans chaque catégorie quatre paysans à interviewer dans chacun des
villages de notre étude.
Les critères de choix des paysans représentatifs :
-
être producteur de riz ;
-
produire aussi les autres cultures les plus pratiquées par les exploitants de la
classe à la quelle il appartient ;
-
Avoir bénéficié des mesures de politiques agricoles ;
-
Avoir des habitudes et pratiques similaires aux autres paysans de la classe.
Nous avons interviewé 16 paysans de façon individuelle et nous avons fait 3 focus
groupes de 3 à 5 paysans en présence de leur encadreur.
2.1.3. Outils de collecte des données
Pour réaliser l’étude, nous avons utilisé des données primaires et des données
secondaires. Les données primaires ont été collectées par des entretiens semi-directifs
avec les agents du CeCPA/ Glazoué et quelques exploitants agricoles. Des guides
d’entretien ont été élaborés (cf. annexe 1). Les données secondaires ont été collectées
au cours d’une recherche documentaire à l’ONASA, au MAEP, à l’INSAE, au PAPA,
au PUASA, au PPMA et dans des mémoires à la FSA. La synthèse des données
collectées est présentée dans le tableau N°2.
Tableau 2: les différentes données collectées.
Guide d’entretien (Variables)
Revue documentaire (Variables)
Cultures de l’exploitation
Revenu non agricole
Superficies totales cultivées
Transferts reçus
Nombre de jours de travail agricole
Dépenses non alimentaires
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
40
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Guide d’entretien (Variables)
Revue documentaire (Variables)
Quantités de main d’œuvre
Evolution des prix
Nombres d’hommes-jours par an et par type
d’opérations culturales
Coût de la mécanisation
Valeurs des intrants achetés (engrais,
pesticides, insecticides)
Biens agricoles consommés
Biens manufacturés consommés
Prix des biens manufacturés
Prix des biens agricoles consommés
Nombres d’actifs du ménage
Temps consacré par activité
Les différentes réalisations par culture de
1993 à 2007
Les types d’associations culturales
Le revenu agricole du ménage
Le coût de production par culture
Données démographiques
Biens consommés
Les différentes cultures du milieu
Les pratiques culturales
Coût de la main d’œuvre par opération
culturale
Différents systèmes de l’exploitation
Sources : nos investigations, 2009
2.1.4.
Les limites des données collectées
Les données primaires ont été collectées en un passage unique. Elles peuvent ne
pas refléter la réalité exacte du milieu. Les données secondaires utilisées ne sont pas
sans biais. Elles peuvent contenir des biais liés à leurs méthodes de collecte et de
traitement. Cependant elles pourront nous aider à obtenir des résultats qui présentent
une tendance de la réalité.
2.2.
Les instruments d’analyses
2.2.1. Les méthodes d’analyses
La méthode d’analyse quantitative a été essentiellement utilisée pour atteindre
les objectifs fixés par cette étude. Elle s’est faite en deux étapes. La première phase a
consisté à décrire sous GAMS le comportement des ménages paysans ; la deuxième, a
consisté à faire des simulations à partir des résultats de la première phase.
La saisie des données s’est faite à l’aide du logiciel Windows Microsoft Excel
2007. La modélisation et les simulations se sont faites à l’aide du logiciel GAMS 23.0.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
41
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Le traitement des données (études qualitatives et descriptives) s’est fait à l’aide du
logiciel Windows Microsoft Excel 2007.
2.2.2. Spécification du modèle
Première hypothèse :
L’insuffisance des données de séries longitudinales, nous a poussé à utiliser la
programmation linéaire avec des données transversales d’exploitation. La prise en
compte des décisions de production et de consommation du ménage nous a conduits à
utiliser un modèle de ménage paysan.
Le modèle de ménage paysan est constitué de plusieurs groupes d’équations dont la
spécification est donnée à la page 40. Il est à noter qu’une telle structure a été
reformulée en vue de simplifier et de rendre compréhensible la structure mathématique
informatisée qui est utilisée pour effectuer les différentes simulations avec le logiciel
GAMS.
Le producteur a la possibilité de pratiquer différentes cultures. Dans le cadre de
notre étude, nous nous sommes limités aux six cultures principales de notre milieu. Il
s’agit du maïs, du riz, de l’igname, du soja, du manioc et de l’arachide. Le producteur
a pour objectif de maximiser son profit. Le profit qu’il maximise est la différence entre
sa recette et ces dépenses.
Il obtient sa recette en vendant sa production sur le marché. La recette totale est la
somme des recettes par culture de son exploitation. L’équation de la recette s’écrit :
(1)
Où : Ragr = revenu agricole
Pi ©= prix au producteur de la culture c
Qi©= quantité produite de la culture c
Et c= indice de la culture ; c= {1, 2, 3, 4, 5, 6}
Avec cette recette, il doit couvrir ses charges. Il s’agit de l’achat des intrants, la
rémunération de la main d’œuvre, et les dépenses du ménage.
L’achat des intrants.
Le producteur achète les intrants en fonction de ces disponibilités financières. Ces
intrants sont : l’engrais (NPK et Urée), la semence (améliorée et/ou traditionnelle), les
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
42
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
produits phytosanitaires (herbicides). La superficie qu’il emblave dépend de sa
capacité à acheter les intrants. On a les équations suivantes :
Quantité d’engrais demandée :
(2)
(3)
Avec :
dk : la quantité d’engrais demandée,
coef (s, k) : le besoin en engrais pour un hectare
ck(k) : coût d’achat de l’engrais
dk1(k) : quantité d’engrais acheté à crédit
w : le taux d’intérêt du crédit
ccredk(k) : coût de crédit-engrais
k : indice de l’engrais ; k={1, 2}
Pi© : prix de vente par culture c
Qi© : quantité offerte par le producteur par culture c
Ecartrev : écart entre les revenus des activités non agricoles et les dépenses non
agricoles3
x(s) : la superficie emblavée par système de culture dans l’exploitation.
Dans l’équation (3), le deuxième membre désigne les disponibilités financières de
l’exploitant.
Quantité de semences demandée
3
Avec Rnagr : revenu non agricole du ménage estimé à partir des statistiques de l’INSAE(2004)
trf : montant des transferts reçus par le ménage
denali : dépenses non alimentaires du ménage
odepali : autres dépenses alimentaires du ménage.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
43
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
(4)
(5)
Avec :
dn(n) :quantité de semences demandée
cn(s, n) : coût d’achat de la semence par système et par variété
dn1(n) : quantité de semence demandée à crédit
ccredn (s, n) : coût du crédit semences
var(s, n) : besoin en semences de l’exploitation
n : variétés de la semence ; n={1, 2, 3}
La rémunération de la main d’œuvre.
Le producteur est limité dans son désir d’engager des ouvriers par ses disponibilités
financières. La main d’œuvre familiale n’arrive pas à couvrir le besoin de
l’exploitation surtout dans les périodes de grande intensité de main d’œuvre. Il est
confronté à la résolution des équations suivantes :
(6)
(7)
Avec :
lab(s, t) : besoin de main d’œuvre en équivalent Hommes-heures par périodes de
l’année et par système.
ls(t) : quantité de la main d’œuvre salariée par période t
lf(t) : quantité de la main d’œuvre familiale disponible dans le ménage
sal(t) : estimation du taux de salaire horaire par période,
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
44
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
t : périodes4 de l’année.
Le deuxième membre de l’équation (14) représente la disponibilité totale en main
d’œuvre de l’exploitation.
La disponibilité des terres au niveau de l’exploitation
Le producteur ne peut produire qu’en fonction des terres dont il dispose. A chaque
type de terre, correspond une ou des culture(s) particulière(s). Nous avons classé les
types de terre en deux groupes distincts : les bas-fonds et les terres fermes. Le
producteur fait des cultures de première saison et des cultures de deuxième saison. Il
doit allouer toute sa superficie disponible aux deux saisons de production.
(8)
Avec :
typ (d, g) : cultures de première saison en fonction du type de terre
typ (b, g) : cultures de deuxième saison en fonction du type de terre
x : superficie emblavée
d : système de première saison
b : système de deuxième saison
g : type de terre
dig (g) : disponibilité des terres.
La mécanisation
L’exploitant a parfois la possibilité de mécaniser certaines activités (le labour par
exemple). S’il tient compte de cette possibilité, on obtient :
(9)
Avec :
tpl(s, m) : le type de travail par opération culturale par système de production
dim (m) : la disponibilité de la machine sur l’exploitation
m : le type de travail (manuel ou mécanique) ; m={1, 2}.
4
Dans notre étude, les périodes désignent les mois de l’année.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
45
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
La machine peut être utilisée gratuitement ou non. Dans le cas ou le producteur
devra supporter un coût pour utiliser la machine, on a l’équation :
(10)
Avec :
meca (s, t) : temps nécessaire pour labourer un hectare par système et par période
comec (t) : coût supporter par le producteur pour labourer à la machine.
Le temps total que la machine a passé dans l’exploitation s’écrit :
(11)
Avec :
demec(t) : le temps total que la machine a passé dans l’exploitation.
Les dépenses du ménage
Le ménage consomme des biens produits sur l’exploitation et des biens qu’il ne
produit pas. Il utilise une partie de son revenu pour acheter sur le marché ce qu’il ne
produit pas. Cette réalité rend le programme beaucoup plus complexe. Nous avons
alors considéré qu’il achète tout ce qu’il consomme sur le marché. Les biens qu’il
produit sont achetés au prix bord-champ, alors que ce qu’il ne produit pas est acheté au
prix du marché. On peut séparer les décisions de production et les décisions de
consommation du ménage. De plus le ménage prends ces décisions en fonction du prix
sur le marché. Le modèle est donc un modèle de ménage séparable. L’équation des
dépenses de consommation de ménage s’écrit donc :
(12)
Avec :
Pm© : prix du marché par culture
Cm© : estimation du besoin alimentaire du ménage par an.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
46
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Depali : dépenses alimentaires du ménage5.
La fonction objective du ménage paysan s’écrit donc :
(13)
La quantité produite
La quantité produite par l’exploitation peut s’obtenir par la relation
(14)
Avec : rend(s, c) : rendement par système de culture.
Deuxième hypothèse :
Pour tester la deuxième hypothèse, nous sommes partis du programme de base réalisé
pour la première hypothèse. Nous avons fait varier les prix d’achats des intrants. Et
nous avons comparé les quantités produites obtenues avec la situation de base.
Troisième hypothèse :
Pour tester cette hypothèse, nous avons utilisé les coûts d’utilisation des tracteursétalon de 60 chevaux. Nous avons ensuite comparé les systèmes optimaux obtenus
avec cette nouvelle option à celles obtenues dans le modèle de base. Nous avons
ensuite comparé les différentes quantités produites dans les différents cas ci- dessus
citées.
Pour proposer les politiques incitatrices, nous avons dans un premier temps fait des
scénarii de politiques. Nous avons comparé les effets des différentes politiques sur la
production de riz. Nous avons ensuite discuté les choix des producteurs de riz dans
chaque cas. Pour ce faire, nous avons utilisé des outils d’aides aux prises de décision
5
Depali représente les dépenses pour acheter les biens produits dans l’exploitation. Les dépenses pour les
autres biens consommés sont prises en compte dans le calcul de ecartrev. (cf. 9)
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
47
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
des paysans : les budgets partiels et les tableaux de coûts marginaux, pour identifier les
politiques qui incitent le producteur de riz. Celles qui accroissent la production seront
les politiques retenues.
Les scénarii utilisés sont :
Scénario1 : utiliser la politique de subvention d’intrant pour accroître la production du
riz local
Scénario2 : utiliser une politique de soutien de la production
Scénario3 : utiliser les deux politiques simultanément.
Nous allons ensuite comparer les effets de chacune de ces politiques sur l’offre de riz
locale. Puis nous allons choisir celle (s) pour laquelle (lesquelles) la réponse est plus
grande..
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
48
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Chapitre 3 : Les exploitations de Sowé et de Ouédémè
Dans ce chapitre, nous avons présenté les villages de l’étude et les
caractéristiques des exploitations.
3.1.
Présentation de la zone d’étude
La commune de Glazoué est une commune du centre du Bénin. Elle comprend
dix arrondissements. Elle est une zone de production de riz. Les villages de Sowé et de
Ouédémé sont les deux villages grands producteurs de riz dans la commune. Ces deux
villages sont ceux qui ont été choisis pour la présente étude, compte-tenu des critères
de choix de la zone d’étude. Dans cette section nous allons présenter la zone d’étude et
caractériser les exploitations. La figure N°3 présente la carte de Glazoué.
Climat
Situés dans la zone de transition entre le climat subéquatorial, la frange côtière et le
climat soudano guinéen du nord Bénin, les villages de Sowé et de Ouédémé jouissent
au même titre que toutes les autres régions du département des collines :
• d’une grande saison pluvieuse de mi-mars à fin juillet ;
• d’une petite saison sèche tout le mois d’août ;
• d’une petite saison de pluie début septembre à mi-novembre ;
• d’une grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars.
Dans cette zone les pluies sont irrégulières et ne couvrent pas le besoin en eau
pour la culture de riz qui est estimée à 1000 mm3 d’eau.
Végétation et hydrographie
Le village de Sowé est caractérisé par une végétation de savane arborée à Parkia
Biglobosa, Mangifera indica, Butyrospermum paradoxum, Kaya Senegalensis, et
Pterocarpus erinaceus. A cette végétation naturelle s’ajoutent des plantations de
Tectona grandis, d’Anacardium occidentalis, et de Musca sinensis.
Sur le pan hydrographique, le village de Sowé est arrosé par trois rivières que sont
Adjakété, Trantra et Klou qui traversent par leurs nombreuses branches les bas-fonds.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
49
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Figure 3: Carte Glazoué (vue par satellite)
Source : Logiciel Microsoft Encarta 2009
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
50
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
3.2.
Typologie des exploitations
Les exploitations de Sowé et de Ouédémé sont pour la plupart des exploitations
familiales. La main d’œuvre utilisée est une main d’œuvre de type familiale en général
mais on rencontre aussi l’entraide au sein des groupements et le salariat selon les
disponibilités financières de l’exploitant. Les cultures sont pratiquement les mêmes au
niveau des exploitations de la zone. On rencontre le riz, le maïs et l’igname dans
toutes les exploitations des hommes, le soja, le niébé, l’arachide, le manioc dans
environ 60% de ces exploitations. Dans les exploitations des femmes, on rencontre en
plus du riz, du maïs, de l’arachide, du soja et du niébé, les cultures maraîchères
(Falladé, 2003).
Description des systèmes de cultures de la zone d’étude
Au niveau des villages de Sowé, et de Ouédémé, on peut distinguer différentes
technologies pour produire les différentes cultures. Ces technologies varient suivant le
chef d’exploitation. On distingue généralement les cultures comme le riz, le maïs, le
soja, l’arachide, l’igname et le manioc.
Il existe plusieurs variétés de riz dans le milieu, mais nous avons considéré trois
variétés : le NERICA qui est considéré ici comme variété amélioré, et le GAMBIAKA
et BERIS qui sont considérés comme la variété traditionnelle. Le riz se cultive
essentiellement dans les bas-fonds. La culture du riz nécessite la combinaison de
plusieurs facteurs et de différentes technologies. Les quantités de facteur utilisé
dépendent de la technologie utilisée et de la variété. Pour notre analyse nous
retiendrons les technologies dominantes du milieu.
Le riz est cultivé avec engrais, et sans pesticides. Le type de travail peut être
manuel ou mécanisé. Dans le milieu, la traction animale est pratiquée. Mais la plus
part des paysans ne l’utilisent pas.
Le maïs se cultive sur terre ferme avec ou sans engrais. Les paysans n’utilisent
pas d’herbicides pour le maïs. Le travail est manuel.
L’arachide, l’igname et le manioc sont cultivés sur terre ferme et sans engrais et
sans herbicide. Le travail est manuel. L’igname peut être aussi cultivée dans des basfonds.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
51
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Le soja est une culture de bas-fond qui utilise ou non de l’engrais et du
pesticide.
Le tableau N°3 présente les différents systèmes de culture pour notre milieu.
Tableau 3: les systèmes de culture rencontrés
Cultures
Variété de la
culture
NERICA
Type Engrais
de sol
Riz
BasOui
fond
Riz
NERICA
BasOui
fond
Riz
NERICA
BasOui
fond
Riz
NERICA
BasOui
fond
Riz
NERICA
BasOui
fond
Riz
NERICA
BasOui
fond
Riz
Gambiaka/
BasOui
Béris
fond
Riz
Gambiaka/
BasOui
Béris
fond
Maïs
Terre
Oui
ferme
Maïs
Terre
Oui
ferme
Maïs
Terre
Non
ferme
Maïs
Terre
Non
ferme
Arachide
Terre
Non
ferme
Arachide
Terre
Non
ferme
Igname
Terre
Non
ferme
Soja
BasNon
fond
Manioc
Terre
Non
ferme
Source : nos observations, 2009.
Urée Herbicide
Oui
Non
Type de
travail
Manuel
Oui
Non
Oui
Saison Système
1
S11
Manuel
2
S12
Non
Mécanique
1
S21
Oui
Non
Mécanique
2
S22
Oui
Oui
Mécanique
1
S31
Oui
Oui
Mécanique
2
S32
Oui
Non
Manuel
1
S41
Oui
Non
Mécanique
1
S51
Oui
Non
Manuel
1
S61
Oui
Non
Manuel
1
S62
Non
Non
Manuel
1
S71
Non
Non
Manuel
2
S72
Non
Non
Manuel
1
S101
Non
Non
Manuel
2
S102
Non
Non
Manuel
1
S81
Non
Non
Manuel
1
S11
Non
Non
manuel
1
S91
Les coefficients techniques de production par système et par culture :
** nous avons les cultures cultivées avec engrais et sans herbicide par un travail
manuel. Dans ces conditions, les quantités de facteurs combinés sont :
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
52
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Tableau 4: coefficients techniques de production par système (1)
Culture
Engrais/ha Urée/ha Quantité de main d’œuvre/ha Rendement (kg/ha)
NERICA-S1
4
2
304
1700
GAMBIAKA-S4
4
1
304
2200
Source : CeCPA, 2009.
** nous avons les cultures avec des activités mécanisées
Tableau 5: coefficients techniques de production par système (2)
Culture
Engrais/ha Urée/ha Quantité de Superficie Coût
de Rendement
main
emblavée
location du (kg/ha)
d’œuvre/ha par
la matériel/ha
machine
NERICA-S2
4
2
268
0,5 ha
25000
1800
GAMBIAKA4
1
268
0,5 ha
25000
3100
S5
Source : CeCPA, 2009.
** nous avons les cultures avec herbicide
Tableau 6: coefficients techniques de production par système (3)
Culture
Engrais/ha Urée Quantité
Superficie Coût
de Quantité
de
main emblavée location du d’herbicide/
d’œuvre/ha par
la matériel/ha ha
machine
NERICA4
2
268 0,5 ha
25000
5L
S3
Source : CeCPA, 2009.
Rende
ment
(kg/ha)
1900
** nous avons les cultures sur terre ferme, avec utilisation d’engrais et d’urée,
fait à partir du travail manuel
Tableau 7: coefficients techniques de production par système (4)
Culture Engrais/ha Urée/ha Quantité de main d’œuvre/ha Rendement (kg/ha)
Maïs-S6
3
1
67
2000
Source : CeCPA, 2009.
** nous avons les cultures sur terre ferme sans utilisation d’engrais et d’urée
avec travail manuel.
Tableau 8: coefficients techniques de production par système (5)
Culture
Engrais/ha Urée/ha Quantité de main d’œuvre/ha Rendement (kg/ha)
Maïs-S7
0
0
67
1500
Igname –S8
0
0
94,25
4000
Manioc-S9
0
0
86,75
8841
Arachide-S10
0
0
84
1000
Source : CeCPA, 2009.
** cultures de bas-fond sans intrants avec travail manuel
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
53
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Tableau 9: coefficients techniques de production par système (6)
Culture Quantité de main d’œuvre Rendement (kg/ha) Culture
S11
17,5
1200
Soja
Source : CeCPA, 2009.
Type de main d’œuvre par catégorie d’opérations et par
cultures
Les enfants sont scolarisés. Nous ne considérons pas leurs contributions à la
production car elle est très négligeable. Ils aident leurs parents au cours des opérations
de semis du riz, des sarclages, de la chasse aux oiseaux et des buttages d’igname.
Les femmes participent aux activités sur l’exploitation. Elles travaillent dans les
champs de leurs maris après avoir travaillé dans les leurs en période morte, mais
effectuent le contraire pendant les périodes d’intensité de main d’œuvre.
Pour les opérations de l’igname, la main d’œuvre est familiale. Les producteurs des
deux villages de l’étude justifient cette pratique par leurs croyances coutumières.
La main d’œuvre disponible au niveau des exploitations de Sowé est en
moyenne de 7,5 personnes contre 6 à Ouédémé. Cette main d’ouvre disponible varie
entre 2 et 14 personnes au niveau de ces exploitations. Sur l’exploitation travaillent en
moyenne 6 hommes de 6 h à 18 h en moyenne par jour en période de grande intensité
et 3 hommes en période de faible intensité. Les enfants travaillent souvent dans
l’exploitation pendant les congés ou les vacances. (Nos investigations, 2009).
La production
En matière de production, le rendement à l’hectare dépend de la qualité du sol
et des entretiens faits à la terre. La variété de la culture n’est pas négligeable car le
rendement de la variété NERICA (1700 kg/ha) est différent de celui du BERIS (2500
kg/ha).
Le soja est l’une des cultures de rente rencontrée au niveau de la zone d’étude.
La terre
La disponibilité des terres selon les paysans ne constituent pas un goulot
d’étranglement à la production agricole dans les villages de l’étude. Les exploitations
de Sowé s’étendent en moyenne sur 4,74 ha avec des disparités allant de 9 ha chez les
hommes à 3,5 ha chez les femmes en moyenne. Sur cette superficie, le riz occupe en
moyenne 0,242 ha. Au niveau de Ouédémé, la superficie totale disponible est de 4 ha
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
54
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
en moyenne avec une superficie de 0,5 ha emblavée en riz. La terre est disponible
selon les paysans. L’héritage est le mode dominant. Il est suivi du don et du prêt. Au
niveau du grand bas-fond communautaire de Sowé, seul le prêt est le mode d’accès à
la terre. Pour l’instant, la terre n’est pas une contrainte à la production en matière de
superficie disponible. Mais en matière de qualité des terres, elle est une contrainte : les
terres sont pauvres. C’est pour cette raison que la superficie emblavée pour le riz et le
maïs dépend de la disponibilité en engrais NPK et Urée de l’exploitant.
Le capital
Il est utilisé pour acheter l’engrais, les semences et rémunérer la main d’œuvre
salariée. C’est un facteur limitant la production du riz sur les exploitations. Les
paysans achètent l’engrais et les semences en fonction de leur capacité à satisfaire la
main d’œuvre nécessaire pour couvrir la production. Le NPK, l’urée, l’herbicide, les
semences sont les principaux intrants utilisés dans le milieu.
La consommation
Les ménages de la zone d’étude sont pour la plupart des producteurs. Ils
consomment essentiellement ce qu’ils produisent. Cependant, en plus de ce qu’ils
produisent, ils consomment quelques produits manufacturés (le cube, le sucre, le lait,
le café, des produits textiles, etc.). Les différents biens consommés dépendent du type
de ménages. Les ménages sont pauvres ou non pauvres.
On a remarqué que les gros producteurs de riz sont des ménages non pauvres
pour la plupart. Par contre, il est difficile de dire qu’un petit producteur de riz est
pauvre. Il y a de petits producteurs de riz qui sont de grands producteurs d’igname, ou
de gros producteurs de maïs. Plusieurs producteurs préfèrent ne pas produire du riz à
cause de la pénibilité des opérations.
Les opérations culturales et les différentes activités sur
l’exploitation
Les différentes opérations
Le système d’exploitation à Glazoué est principalement traditionnel, la main
d’œuvre est intensive. Les méthodes de culturation traditionnelles incluent l’utilisation
de simples instruments comme la houe, le coupe-coupe pour cultiver. Ces méthodes de
culturation influencent sévèrement la récolte.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
55
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Dans ce système d’exploitation à faible utilisation d’engrais, l’augmentation de
la superficie cultivée est la stratégie utilisée pour augmenter la production. Cette
augmentation est limitée par la main d’œuvre disponible et la disponibilité financière.
La main d’œuvre en période de semis est une contrainte majeure à la production
(Akinwumi, 1985). En effet, il constate au Burkina Faso, que la main d’œuvre est
fortement demandée durant la première période de semis. La contrainte de la main
d’œuvre au cours de cette période cruciale a été détectée comme un facteur limitant
l’adoption de la technologie (Akinwumi, 1985). Les différentes opérations culturales
sur l’exploitation sont présentées dans le calendrier agricole (tableau N°10).
L’utilisation de l’herbicide
Lorsque l’herbicide est utilisé, ils l’appliquent avant de mettre l’engrais.
L’herbicide est mis au 21ème jour après le semis et l’engrais le 45ème jour après le semis
au lieu du 15ème jour après le semis dans le cas où l’herbicide n’est pas utilisé.
L’association de cultures
Ils ont l’habitude de faire l’association culturale. L’association de cultures se
fait pour plusieurs raisons :
-
pour apporter des nutriments à la terre,
-
pour assurer l’autosuffisance alimentaire.
Les paysans disent « on préfère utiliser des terres qui sont déjà labourés pour
une culture principale plutôt que de chercher de nouvelles terres. En plus, c’est juste
pour la consommation domestique. » Le gombo, le sésame, l’arachide, le niébé, le pois
d’angole sont des cultures qu’on associe à des cultures principales. Mais cette année,
les paysans n’ont pas trop fait d’association culturale. Ils prétendent de ne pas avoir eu
le temps pour le faire, et que les terres devaient se reposer pour être plus productives.
Ils ajoutent que les terres sont fatiguées.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
56
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Tableau 10: calendrier agricole de Sowé et de Ouédémé
Périodes
Mais
Riz
igname
Arachide
Janvier
semis
Février
sarclage
Mars
préparatio
n du sol
Avril
labour
défrichage sarclage
Mai
Semis
labour
Juin
sarclage
Semis
Juillet
sarclage
sarclage+
épandage
Aout
récolte
chasse
aux
oiseaux +
sarclage
Décembre
Récolte
Sésame
mais 2
riz2
défrichage
Semis
Récolte
labour +
semis
Sarclage
sarclage
préparatio
n du sol
Sarclage
Semis
Récolte
arachide2 niébé 2
semis
Sarclage
préparatio
n du sol
Sarclo- buttage
sur le champ de
mais
sarclage
Sarclage
Semis
semis
labour /
sarclobuttage
labour
+ semis
Récolte
Sarclage
sarclage
semis+
sarclage
sarclag
e
Sarclage
sarclage
Récolte
récolte
récolte
récolte
récolte
sarclage
défrichage
labour
Soja
Sarclage
Septembre
Octobrenovembre
Niébé
préparatio
n du sol
défrichage+
labour
sarclage
récolte
man
récolte
sarclage + épandage
Source : CeCPA/ Glazoué 2009.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
semis après la
récolte du riz1
57
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Les rotations culturales
Les rotations culturales sont une pratique souvent utilisée pour reconstituer les terres et
les apprêter à recevoir une autre culture. Les paysans ont l’habitude de faire les
rotations présentées dans le tableau 11.
Tableau 11: Les différentes options existantes dans le milieu
Option
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
1
Igname
Igname
Igname
Igname
Igname
Riz
Riz
Riz-sésame
Riz-riz
Riz
maïs
maïs
Jachère
Igname
2
Igname-manioc
maïs
maïs -manioc
maïs
Jachère
Riz
Riz
Riz-sésame
Riz-sésame
Soja-niébé
Soja-arachide
Soja-niébé
Riz
Riz
3
Jachère
Jachère
Jachère
Arachide
Jachère
Riz
Jachère
Riz
Riz
Soja-niébé
Maïs
Soja
Jachère
Jachère
4
jachère
jachère
jachère
maïs
jachère
riz
Jachère
Jachère
Jachère
maïs
Jachère
jachère
jachère
jachère
5
Jachère
Jachère
Jachère
Jachère
Jachère
Jachère
Riz
Jachère
Jachère
Jachère
Jachère
Jachère
Jachère
Jachère
Sources : CeCPA/ Glazoué (2009) et Falladé
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
58
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Chapitre 4: Les effets des politiques sur la production du
riz dans les Collines
Dans le présent chapitre, nous avons validé le modèle de base et procédé aux
différentes analyses.
4.1.
Validation du modèle de base
4.1.1. Les cultures de l’exploitation
La situation de base de notre étude est la situation où le PUASA n’était pas
encore rentré en application : c’est la campagne agricole 2006-2007. Dans cette
situation, les producteurs de riz n’avaient ni accès à la mécanisation agricole ni à une
politique de subvention en faveur de la production du riz dans la zone d’étude.
Par la suite, pour l’analyse, nous allons introduire les systèmes de production
utilisant la mécanisation agricole.
Le calibrage a été fait par rapport aux situations réelles rencontrées avant le
PUASA.
Les systèmes retenus par le modèle d’optimisation sont : le maïs cultivé avec de
l’engrais en première (s61) et en deuxième saison (s62), les systèmes de manioc (s9),
d’igname (s8), de soja (s11) et d’arachide de deuxième saison (s102). Le riz n’est pas
produit en grande quantité parce que le producteur préfère acheter le riz pour sa
consommation domestique. Cette situation est celle dans la quelle se trouve la plupart
des paysans de notre zone d’étude.
4.1.2. La superficie emblavée par culture
Le tableau N°12 présente les cultures optimales, les superficies optimales et les
réalisations obtenues sur l’exploitation.
Tableau 12 : les cultures optimales
CULTURES Superficie moyenne
Superficie obtenue sur Écart entre les
obtenu par le modèle (are) l’exploitation (are)
superficies obtenues
Riz
11,9
24,2
-12,3
Mais
204,5
200
4,5
Arachide
70,8
50
20,8
Igname
112,4
150
-37,6
Manioc
0,5
-0,5
Soja
0
0
Source: les résultats d’analyse, (2009), et CeCPA/ Glazoué (2009).
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
59
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Le modèle ressort que la production du riz est optimale en deuxième saison tout
comme la production de l’arachide. On remarque que les cultures de maïs, et d’igname
sont des cultures de premières saisons. Mais le maïs est aussi produit en deuxième
saison. La superficie de maïs emblavée en première saison est plus grande que celle de
la deuxième.
Tableau 13: les différents systèmes retenus
Systèmes
s11*
s41
s51
s61
s71
s81
s91
s101
s111
s12
s62
s72
s73
Superficie (are)
0
0
0
101,6
0
112,4
0
0
0
11,9
102,9
0
70,8
Source : résultats d’analyse, 2009.
(*) Cf. définition des systèmes dans le tableau 3 : les systèmes de culture
rencontrés P48.
En comparant les résultats obtenus du modèle avec ce qui est pratiqué dans la zone,
on remarque que mis à part le riz qui est aussi produit par certains producteurs de riz
en première saison, et qui est produit selon le modèle en deuxième saison, que les
autres résultats sont pratiquement conformes à ce qui est observé. Le manioc n’est pas
une culture en tant que telle dans le milieu. Elle est produite juste autour des cultures
d’igname ou bien sur une petite superficie. Sa production n’est pas très grande. Le soja
est une culture qui entre petit à petit dans les habitudes culturales du milieu ; elle est
souvent destinée à la vente par ceux qui la produisent. Sa production dépend pour
l’instant de plusieurs facteurs (la demande du soja par exemple).
L’écart entre les situations observées et la situation obtenues dans le tableau N°12
peut s’expliquer par les biais liés à la collecte des informations. Un premier biais est
lié à la mémoire du producteur au moment de la collecte. Les parcelles ne sont
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
60
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
généralement pas rigoureusement mesurées pour plusieurs raisons : les périodes de
collecte, l’état des parcelles au moment des collectes, les contraintes administratives,
etc.). Les superficies recueillies ne sont souvent que des estimations obtenues à partir
de la quantité de semence utilisée par le producteur pour emblaver son champ. Un
deuxième biais est lié à la dose utilisée par le producteur pendant le semis. Cette dose
n’est pas souvent la même tout au long de l’opération. Elle n’est pas souvent
rigoureusement respectée. Pour réduire ces biais, il est souvent conseillé au chercheur
de résider dans la zone d’étude pendant au moins une campagne pour collecter luimême toutes les données dont il a besoin pour l’étude.
Cependant les résultats obtenus du modèle ne sont pas contraires à ce qui peut être
observé dans la zone d’étude. Nous pouvons alors valider le modèle.
4.2.
Analyse de l’offre du riz
4.2.1. La
réaction de l’offre face aux variations du prix de vente
Dans ce paragraphe, nous testons la première hypothèse. Le marché influence la
production par le prix des produits de l’exploitation. Pour faire cette analyse, nous
n’avons pas considéré la situation où certaines activités peuvent être mécanisée mais
celle où elles ne le peuvent pas. Ce choix se justifie par le fait que l’objectif visé est de
voir l’effet de la variation du prix de vente sur la quantité produite. Nous recherchons
les variations de l’offre par rapport au prix du riz.
Scénario 1 : le prix du riz au producteur est à 140 FCFA
A ce prix, nous sommes au prix de base. Nous allons rechercher la quantité que
le producteur va produire à ce prix. Le tableau N°14 présente les résultats.
Tableau 14: quantité produite pour un prix de vente de 140 FCFA
CULTURES
Mais
Riz
Arachide
Igname
Manioc
Soja
Source : résultats d’estimation (2009)
Quantité produite
(kg)
4089
203
708
4495
0
0
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
61
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Les résultats présentés dans le tableau N°14 indiquent qu’à ce prix, le
producteur préfère maximiser sa production d’igname et de maïs et ne produire que
203 kg de riz.
Considérons un prix p = 200
Le prix de 200 FCFA a été choisi parce qu’à ce prix certains producteurs sont
prêts à produire du riz. A ce prix, on constate que la quantité de riz produit augmente
de 203 kg à 2068 kg, soit une augmentation de plus de 900%. On constate par ailleurs
que le niveau de production du maïs et de l’arachide a baissé alors que la quantité
d’igname a augmenté. Les résultats sont résumés dans le tableau N°15:
Tableau 15: quantité produite pour un prix de vente de 200 FCFA
CULTURES Quantité produite (kg)
3428
2068
416
5743
0
0
Mais
Riz
Arachide
Igname
Soja
Manioc
Quantité produite pour 100 FCFA
(kg)
3639
0
833
4694
260
Source : résultats d’estimation (2009)
Lorsque le prix diminue à 100 FCFA, le riz n’est plus optimal. Il sort du modèle
au profit du soja. La quantité de soja produit s’élève à 260 kg. Dans le même temps la
production d’arachide augmente et la quantité d’igname et de maïs produite diminue.
Il existe donc une relation directe plus que proportionnelle entre le prix de vente et la
quantité produite.
En conclusion, on constate que le prix de vente bord-champ influence la
production de riz. L’hypothèse 1 est vérifiée.
4.2.2. La
réponse de l’offre de riz aux variations du prix des
intrants
Dans ce paragraphe, nous mesurons l’effet d’une augmentation du prix de
l’engrais sur la demande d’engrais et sur la production de riz : deuxième hypothèse.
4.2.2.1. La
demande d’engrais
Au départ (modèle de base), le prix de l’engrais de riz est fixé à 17 500 FCFA le
sac. A ce prix, le producteur demande 12 kg d’urée et 331 kg de NPK. Lorsque le prix
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
62
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
d’achat de l’engrais augmente et devient 20 000 FCFA le sac, le producteur achète 273
kg de NPK. Il n’achète plus d’urée. On conclu donc que la demande d’engrais diminue
lorsque son prix augmente. C’est donc un bien normal. Ce résultat confirme ceux de
Timmer et Falcon (1975).
Tableau 16: demande d’intrants
Situations
Initiale
Demande d’urée (kg)
Demande de NPK
(kg)
Source : résultats d’estimation (2009)
Après
l’augmentation
12
331
0
273
4.2.2.2. L’offre de riz en réponse au prix d’intrants
A présent nous allons déterminer l’effet d’une politique de subvention sur la
production de riz. Nous allons fixer le prix de l’engrais à 11 500 FCFA puis nous
allons nous intéresser au niveau de la production. Ce prix a été choisi parce que c’est
le prix du sac d’engrais subventionné dans la zone d’étude pendant la campagne 20072008. Les résultats sont présentés dans le tableau N°17.
Tableau 17: quantité produite en réponse à la variation du prix de l’intrant
Cultures
Quantité produite
Quantité produite
Pourcentages de
avant la subvention
après la subvention variations (%)
(kg)
(kg)
Maïs
40889
4719
15
Riz
203
796
292
Arachide
708
683
3,5
Igname
4495
3914
14
Manioc
0
0
Soja
0
0
Source : résultats d’estimation (2009)
De ces résultats, on constate que la subvention a permis d’augmenter la
production de riz de 292% et celle du maïs de 15%. Par contre la quantité d’arachide et
d’igname produits ont diminué.
On conclu alors que la subvention a un effet positif direct moins que
proportionnel sur l’offre de riz.
L’hypothèse deux (2) est donc vérifiée.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
63
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
4.2.3. L’effet
de la mécanisation sur la production
Dans cette partie de l’analyse, nous avons intégré les systèmes utilisant la machine.
Pour mesurer l’effet de la mécanisation sur la production de riz, nous avons considéré
plusieurs niveaux de coût d’utilisation de la machine :
-
0 FCFA c'est-à-dire il y a mécanisation mais le producteur ne supporte aucun
coût. Tout est pris en compte par l’Etat.
-
10000 FCFA : le producteur supporte un coût forfaitaire estimé à 10000 FCFA
comme coût du carburant et coûts annexes.
-
250006 FCFA : le coût d’utilisation revient à 25000 FCFA. Il faut noter que
l’option de la traction animale est au même coût.
Cas 1 : le coût est nul
Lorsqu’on intègre les systèmes utilisant la mécanisation, on constate que les
systèmes optimaux de production diffèrent. Ainsi on obtient les systèmes suivants :
-
« Riz NERICA avec mécanisation, sans herbicide, avec engrais, en première
saison et en deuxième saison ».
-
« Riz NERICA avec mécanisation, avec herbicide, avec engrais, en deuxième
saison ».
-
« Maïs avec engrais en première et en deuxième saison ».
-
« Arachide en deuxième saison ».
-
Et « igname ».
Nous considérons cette nouvelle situation comme une deuxième situation de base.
Dans cette situation, les quantités produites sont résumés dans le tableau N°18:
Tableau 18: les quantités obtenues après la mécanisation
Cultures
Quantités
Quantités produites avant Pourcentage
de
produites (kg)
la mécanisation (kg)
variation (%)
Riz
1829
203
800,4
Maïs
3996
4089
-2,25
Igname
5516
4495
22,7
Arachide
244
708
-65,55
Soja
0
0
Manioc
0
0
Sources : résultats d’analyse, 2009.
6
C’est une estimation des charges que doivent supporter les producteurs s’ils préfèrent labourer au tracteur.
Ces coûts ont été obtenus auprès des ingénieurs en mécanique travaillant dans le Programme Politique de
Mécanisation Agricole (PPMA), 2009.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
64
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Lorsque nous comparons ces réalisations avec celles obtenues dans la première
situation de base, on remarque que la quantité de riz produit dans la nouvelle situation
est plus grande. Mais le producteur diminue sa production de maïs et d’arachide. Le
niveau de production de l’igname a par contre augmenté.
Cas 2 : le coût d’utilisation est fixé à 10000 FCFA
A ce prix, on remarque que la production de riz et du maïs diminuent
respectivement de 42% et de 19% pendant que la production de l’igname et de
l’arachide augmentent de 6% et de 82%. De plus, on constate que le soja est produit.
Tableau 19: réponses de l’offre à la mécanisation
Cultures
Quantités
Quantités produites Pourcentage de
produites (kg)
dans le cas 1 (kg)
variation (%)
-42
1829
Riz
1061
-19,44
3996
Maïs
3220
6,77
5516
Igname
5889
82,71
244
Arachide
446
0
Soja
451
0
Manioc
0
Sources : résultats d’analyse, 2009.
A ce coût, nous avons constaté que le producteur ne trouve plus optimal d’utiliser la machine.
L’observation des systèmes retenus indique que le producteur continue de pratiquer les
systèmes nécessitant la machine ; mais il faut noter que ces systèmes ne sont pas optimaux. La
production manuelle est pour le producteur plus optimal.
Cas 3 : 25 000 FCFA
A ce coût, on obtient les mêmes réalisations que dans le cas précédent. Le
producteur préfère garder la même stratégie.
En recherchant le coût à partir duquel l’utilisation de la machine cessera d’être
optimal, nous avons constaté que jusqu’à 9 600 FCFA, il existe des systèmes utilisant
la machine qui sont toujours optimaux.
L’observation des systèmes montrent que ce sont les systèmes
-
« Riz NERICA, avec engrais au travail manuel en deuxième saison»
-
« Riz Gambiaka, avec engrais et sans travail mécanique est cultivé en première
saison »
-
« le maïs avec engrais est cultivé pendant les deux saisons de l’année »
-
Et les systèmes de l’igname et de l’arachide.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
65
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Ainsi, les systèmes utilisant la machine ne sont plus optimaux. Dans ce cas, le
producteur préfère produire à la main.
Il faut noter que pour faire cette analyse, nous n’avons pas tenu compte de
l’effet de l’utilisation des machines sur les dates de réalisation des autres
opérations. Car, l’utilisation des tracteurs permet au paysans de faire les opérations
à bonnes dates, ce qui réduit les pertes liées au retard des cultures (effets
climatiques, effets des oiseaux migrateurs, récolte pressée, etc.)
En définitive, on remarque que l’utilisation de la machine fait accroître la
production. L’hypothèse trois (3) est donc vérifiée.
4.2.4. Le choix des politiques
On constate que la politique de soutien des prix de vente du riz, la politique de
la subvention d’intrants et la politique de mécanisation sont toutes incitatrices. Mais la
politique des prix est plus incitatrice car la variation de la production est nettement
supérieure à celui de la subvention d’intrants, la politique de mécanisation vient en
deuxième position. Cependant, analysons l’effet simultané de ces politiques.
4.2.4.1.
Effets d’une variation du prix des autres biens produits sur la
production du riz
Pour faire cette analyse, nous allons nous limiter à la situation où les activités
ne sont pas mécanisées. Cette partie de l’analyse se justifie par le fait qu’étant donné
que les quantités produites des autres cultures varient suites aux variations du prix de
vente du riz, il peut avoir une politique de prix par rapport à une autre spéculation qui
peut avoir un effet positif plus que proportionnel sur l’offre du riz.
Nous avons fixé le prix de vente du riz à 140 FCFA et avons varié le prix des autres
biens un à un.
Dans le tableau N°21, nous nous sommes limités aux variations de la
production de riz suite à des variations du prix des autres biens. Nous avons remarqué
que l’offre de riz est plus sensible à une diminution du prix de vente bord-champ de
l’arachide qu’à celle d’une augmentation du prix de vente bord-champ du maïs ou du
manioc. Lorsque le prix du soja, de l’arachide, ou de l’igname augmente, le producteur
diminue sa production de riz. Il peut même cesser de produire du riz. Il en est de même
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
66
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
lorsque le prix du maïs diminue. Le tableau N°21 présente les différents résultats
obtenus.
Tableau 20: réactions de l’offre de riz à une variation du prix de vente des autres produits
Cultures
Prix de vente bord- Quantité de riz
champ (FCFA)
produit (kg)
Maïs
200
735
125
0
Igname
250
0
150
133
Arachide
150
0
100
1055,196
Manioc
150
203,100
200
320
Soja
150
203,100
200
0
Sources : résultats d’analyses, 2009.
4.2.4.2.
Effets d’une variation du prix de vente bord-champ et d’une
variation du prix des intrants agricoles
On constate qu’une augmentation des prix de vente bord-champ simultanée à
une diminution du prix d’achat des intrants augmente la quantité de riz produit. Les
résultats sont présentés dans le tableau N°22.
Tableau 21: quantités produites par culture suite à une augmentation du prix de vente à 200 FCFA
simultanément à une variation des prix des intrants agricoles
Cultures
Maïs
Riz
Arachide
Igname
Soja
Manioc
Sources : résultats d’analyse, 2009.
Quantités produites
(kg)
3428
2068
414
5743
0
0
Après lecture des résultats, on constate que l’effet résultant de la mise en œuvre
de ces deux politiques n’est que l’effet de la politique des prix. Ce résultat indique que
l’effet de la subvention est très marginal sur la production par rapport à l’effet du prix.
Ce qui explique peut être les petites superficies des champs de riz observées dans les
exploitations de notre zone d’étude. Analysons à présent l’effet de la réponse de l’offre
suite à une mécanisation.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
67
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Effets d’une variation du prix de vente bord-champ avec une
4.2.4.3.
politique de mécanisation agricole.
Dans cette partie, nous allons considérer les trois (3) cas que nous avons cités
plus haut dans le paragraphe de la politique de mécanisation.
Cas 1 : le producteur ne supporte aucun coût d’utilisation de la machine
Dans ce cas, nous considérons l’effet d’une variation du prix de vente sur le
niveau de production de l’exploitation.
Nous constatons que lorsque le prix au producteur est fixé à 200 FCFA, le
producteur ne modifie pas sa décision de produire. Il voit juste sa marge brute
augmenter. En d’autres termes, le niveau de production ne varie pas. Mais lorsque le
prix de vente est fixé à 250 FCFA, il augmente sa production de riz, d’igname, et
d’arachide mais diminue sa production de maïs. Les résultats sont présentés dans le
tableau N°23.
Tableau 22: effets d’une augmentation du prix de vente bord-champ avec mécanisation
Cultures
Quantité produite Quantité produite
après
la avant
la
mécanisation à 250 mécanisation à 250
FCFA (kg)
FCFA (kg)
Riz
2646
2319
Maïs
1134
2333
Igname
7487
6462
Arachide
689
603
Source : résultats d’analyse, 2009.
Quantité produite Pourcentage
après
la de variation
mécanisation à 140
FCFA (kg)
1829
14%
3996
-51%
5516
16%
244
14%
En comparant la quantité produite avant la mécanisation à un prix de vente de
250 FCFA à la quantité produite après la mécanisation, on constate que la
mécanisation du labour du riz a un effet positif sur la production du riz, de l’igname et
de l’arachide. Par contre, il a un effet négatif sur la production de maïs. On peut ainsi
dire que la mécanisation est profitable.
Cas 2 : le producteur supporte environ 10 000 FCFA
A ce coût, la mécanisation n’est pas profitable. Le niveau de production du riz,
du maïs, et de l’arachide a diminué alors que la quantité d’igname produit a augmenté.
Mais, l’augmentation du prix de vente bord-champ de riz suite à une politique de
mécanisation a un effet positif sur la production. Cependant, il n’est pas profitable de
mécaniser. En observant les systèmes de production optimaux, on constate que le
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
68
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
producteur continue de préférer les travaux manuels à la mécanisation ; cependant il
utilise un peut la machine. Ce qui explique le résultat obtenu.
Tableau 23: effets de la variation du prix et de la mécanisation sur la production
Cultures
Quantité produite Quantité produite
avant
la après
la
mécanisation à 200 mécanisation à 200
FCFA (kg)
FCFA (kg)
Riz
2068
1985
Maïs
3428
3145
Igname
5743
6027
Arachide
414
414
Source : résultats d’analyse, 2009.
Quantité produite Pourcentage
après
la de variation
mécanisation à 140
FCFA (kg)
1061
-4%
3220
8%
5889
-5%
446
0%
Cas 3 : coût fixé à 25 000 FCFA
Les résultats obtenus sont conformes à ceux du cas 2 ci-dessus.
Ces résultats indiquent que la mécanisation accroîtra la production dans la
mesure où son coût d’utilisation sera plus faible que celui du travail manuel. Les
analyses au coût marginal nous permettront d’approfondir cette discussion.
4.2.4.4.
Effets d’une variation du prix de vente bord-champ, d’une
subvention et d’une mécanisation
Dans ce paragraphe, nous analysons l’effet simultané des trois politiques
précédemment citées.
Lorsque l’on mécanise, augmente les prix de vente bord-champ, et on diminue
le prix de vente de l’engrais, on constate que le niveau de production ne varie presque
pas. Ces mesures permettent d’augmenter la marge brute du producteur. Il ne modifie
pas sa décision de production.
4.2.4.5.
Effets d’une politique de crédit intrant sur la production de riz
Les crédits intrants consistent à vendre les intrants à crédits à 11 500 FCFA le
sac puis le paysan rembourse le crédit à la récolte soit en nature soit en équivalent
monétaire au CeCPA. Le paysan remet un sac de 100 KG de riz en contre partie du sac
d’engrais reçu. Il a la possibilité de payer sa dette en liquide soit 14000 FCFA le sac
d’engrais. Le taux d’intérêt du crédit est donc 0,22% l’an. Pour faire cette analyse,
nous avons considéré le cas où les activités peuvent être mécanisées et le cas contraire.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
69
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Nous avons constaté que lorsque le producteur a la possibilité d’accéder aux
crédits intrants, il demande de l’engrais d’avantage. Il est indifférent par rapport au
crédit semence et il augmente aussi ses niveaux de production. Ce résultat montre que
les producteurs sont financièrement limités dans leurs décisions de production. De
plus, la possibilité de demander du crédit est limitée. Nous avons remarqué que le
producteur demande plus le crédit lorsque le prix de vente bord-champ du riz
augmente. La possibilité pour le paysan d’accéder au crédit lui permet aussi de pouvoir
produire le soja et d’augmenter aussi les niveaux de production des autres
spéculations.
4.2.4.6.
Le PUASA et ses effets sur la production optimale de riz
locale
Le Programme d’Urgence d’Appuis à la Sécurité Alimentaire (PUASA) est mis
en place par le gouvernement pour lutter contre les effets pervers de la crise
alimentaire de novembre 2008 par la mise sur le marché de consommation, ceci en
quantité et en qualité suffisantes, des denrées alimentaires issues des exploitations
agricoles de spéculations à cycles courts (MAEP, 2009). Ce programme était un
programme de lutte contre une crise conjoncturelle. Mais, par la suite, il est devenu un
programme de lutte contre une crise structurelle. Son objectif initial était d’inciter les
paysans à produire suffisamment de grains pendant la contre saison 2008 (MAEP,
2009). Pour atteindre cet objectif, des politiques d’incitations de la production ont été
mises en application. Dans le présent paragraphe, nous nous proposons de déterminer
les effets de ce programme sur la production.
Les actions du PUASA se résument aux points suivants :
-
Semences améliorées gratuitement
-
Subvention d’engrais pour le riz et le maïs
-
Aménagement des bas-fonds rizicoles
-
Suivi et encadrement des riziculteurs
-
Octroi de crédits agricole pour la production du riz et du maïs
-
Achat de la production auprès des paysans pour constituer un stock alimentaire
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
70
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Dans notre zone d’étude, toutes ces actions n’ont pas été exécutées. Celles qui ont
été réellement mises en place et qui feront l’objet de la présente analyse sont :
-
Semences améliorées gratuitement
-
Engrais subventionné
-
Prise en charge par le gouvernement de toutes les opérations de préparation des
terres dans le volet aménagement des périmètres rizicoles
-
Suivi et encadrement des producteurs
-
Achat partiel de la production pour la constitution du stock alimentaire. (nos
investigations, 2009)
Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau N°25. Ces résultats montrent
que les niveaux de production du riz et du maïs ont fortement augmenté. Les
producteurs ont essentiellement produit du riz et du maïs. La superficie de riz a atteint
un hectare au niveau du riz contre 4 ha pour le maïs. De plus, ce programme a
amélioré la marge brute des producteurs qui a augmenté de plus de 500 000 FCFA.
Les producteurs demandent beaucoup plus d’intrants.
On voit bien que ces mesures incitatrices ont eu un impact positif sur le producteur
et sur la quantité produite. Mais le programme étant devenu structurel, quels sont les
mesures à prendre pour favoriser sa perpétuation ? Pour cela, nous proposons après
analyse que les producteurs supportent à 50% les coûts liés à la préparation des terres
pour le semis et que le prix de vente bord-champ augmente d’environs 42%.
Tableau 24: les effets du PUASA sur la production
Culture Quantité produite (kg)
Avant
PUASA
Avec
PUASA
Riz
203
3100
Maïs
4088
8000
Source : résultats d’analyse, 2009.
Superficie emblavée (are)
Marge
(FCFA)
Avant
PUASA
Avant
PUASA
Avec PUASA
12
200
100
400
brute
1.051.901
totale
Avec
PUASA
1.589.914
Les résultats montrent que le PUASA a eu de très bons effets sur la production et
les marges des producteurs. Mais il est à noter que ce programme n’a pas couvert tous
les producteurs de la zone d’étude a travers ses interventions. La grande majorité des
producteurs est resté en marge de ce programme. Plus loin, dans les implications, nous
avons proposée un ensemble de mesures à prendre en compte pour inciter la
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
71
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
production. Nous suggérons que les acteurs des réformes agricoles s’en inspirent dans
l’élaboration des politiques agricoles.
Tous ces effets a des implications en terme économiques et en terme de
développement local.
4.2.4.7.
Analyse de la décision du producteur d’utiliser la machine.
Nous avons vu, plus haut, que la mécanisation n’est plus profitable à partir d’un
niveau de prix donné. la présente analyse est faite pour déterminer les conditions de
profitabilité de la mécanisation du labour. Pour ce faire, nous allons élaborer un budget
partiel.
Tableau 25: choix entre la mécanisation du labour et le labour manuel
Désignation
Rendement moyen (kg)
Prix au producteur (FCFA)
Recette brute
Coût variables
Main d’œuvre
Quantité (kg)
Prix (FCFA)
Total
Mécanisation
Carburant + lubrifiant
Quantité (L)
Prix (FCFA)
Total
Autres coûts
Coût total
Marge brute
Source : à partir des données du CeCPA/ Glazoué
Labour
Manuel Mécanique
1.700
140
238.000
1.800
140
252.000
24
1.500
36.000
2,25
0
-
172.500
208.500
29.500
20
500
15.000
172.500
187.500
64.500
Au prix de 140 FCFA, si le producteur devra utiliser le riz NERICA, on se rend
compte que le labour mécanique est profitable tant que son coût d’utilisation (frais de
location, carburant, etc.) reste inférieur au coût du labour manuel. Mais puisqu’il a la
possibilité de choisir l’une des variétés ordinaires, la mécanisation sera plus profitable
s’il a la possibilité d’en bénéficier en cultivant une variété ordinaire.
Nous n’avons considéré ici que les dépenses du carburant. Etant donné que dans
le village, il n’y a pas de station d’essence, nous avons considéré le prix de l’essence
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
72
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
sur le marché informel de Ouédémé et de Sowé. L’essence coûtait 500 FCFA le litre
en Février 2009 dans le village.
Nous n’avons pas considéré les frais de location parce que ces informations ne
sont pas disponibles. Actuellement, c’est le CeRPA qui envoie le tracteur dans le
village. En réalité, on ne devait pas considérer les frais de carburant puisque les
paysans ne supportent pas ces frais avec le programme PUASA. Mais si nous les
avons considéré c’est parce que avec les tracteurs qui étaient utilisées au temps des
groupements villageois dans la zone, c’était le chef d’exploitation qui assurait le
carburant dans la machine. Pour l’instant, tous les riziculteurs n’ont pas accès à la
mécanisation.
Nous allons à présent voir les seuils à partir desquels le riziculteur est en mesure de
produire du riz.
4.2.4.8.
Analyse du prix de vente
Nous avons remarqué qu’une augmentation du prix de vente bord-champ
augmente la quantité de riz produit. À présent, nous voulons voir le prix qui arrange le
producteur de Glazoué étant donné que le prix p =140F est un prix auquel il n’est pas
prêt à vendre son riz.
Nous allons d’abord faire une analyse à partir du budget partiel quant aux choix
des variétés à produire. Le budget partiel est un outil qui permet au producteur de
prendre des décisions par rapport aux différentes techniques à utiliser pour produire.
Ensuite, nous allons déterminer le coût marginal de la production, et le seuil de
rendement. Ces deux derniers résultats nous permettrons de voir si le producteur de riz
a raison de refuser de vendre son riz à 140 FCFA.
Le coût par variété
Pour faire notre analyse, nous avons classé les variétés en deux groupes à
savoir : la variété NERICA, qui regroupe toutes les variétés NERICA produites dans le
village, et la variété ordinaire qui regroupe les autres variétés traditionnelles cultivées
dans le village.
Le tableau N°27 présente le budget partiel de la production de riz suivant les deux
variétés.
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73
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Tableau 26: choix entre la production de la variété NERICA et les variétés traditionnelles
Désignation
Variétés du riz
NERICA
Variétés
ordinaires
Rendement moyen
1.700
2.500
Prix de vente bord140
140
champ
Recette totale
238.000
350.000
Coût des opérations
208.500
208.500
Herbicides (Calfifor G)
Quantités
5
5
Prix
7.500
7.500
Totale
37.500
37.500
Engrais (NPK et Urée)
Prix
17.500
17.500
Quantités
6
5
Totale
105.000
87.500
Semences
350
350
Prix
75
60
Quantités
Totale
26.500
21.000
Coût total
377.500
354.500
Source : résultats d’analyse, 2009.
À la lecture du tableau N°27, on constate que les coûts totaux sont nettement
supérieurs aux recettes obtenues. Ces résultats expliquent les raisons pour lesquelles
les producteurs ont du mal à produire du riz s’ils doivent le vendre à 140 FCFA. Ce
résultat explique aussi pourquoi le riz est pendant longtemps resté une culture de
subsistance des ménages agricoles riches. Car les ménages pauvres préfèrent encore
maximiser la production de l’igname dans le village et acheter du riz au marché pour
satisfaire leur besoin domestiques.
Le calcul du coût marginal montre que le producteur doit vendre le riz NERICA
à 222,058 FCFA et le riz ordinaire à 141,8 FCFA pour couvrir les coûts de la
production.
4.2.4.9.
Effet d’une subvention d’intrants si le producteur de riz doit
vendre le riz à 140 FCFA.
Nous avons vu que la subvention d’intrants et le soutien des prix sont deux
politiques incitatrices. Ce résultat nous a poussé à analyser la décision que prendra le
producteur de riz.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
74
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
A partir du budget partiel réalisé précédemment, nous allons voir le prix auquel le
producteur serait prêt à vendre son riz s’il bénéficie d’une subvention d’intrants.
Tableau 27: choix des variétés à produire après une subvention des intrants
Désignation
NERICA
Engrais
Prix
Quantités
Total
Semences
Prix
Quantités
Total
Total 1
Autres
coûts
Total 2
Variétés du riz
Variétés
ordinaires
11.500
6
69.000
11.500
5
57.500
300
75
22.500
91.500
246.000
300
60
18.000
75.500
246.000
337.500
321.500
Source : résultats d’analyse 2009.
On remarque que malgré la subvention, le coût total de production du riz
NERICA est supérieur à la recette obtenue par le producteur lorsqu’il vend son riz à
140 FCFA. Mais la subvention l’encourage à produire la variété ordinaire ; ainsi, si la
subvention était destinée à produire uniquement le riz NERICA, le producteur ferait du
détournement, il utilisera les intrants destinés au NERICA pour produire de la variété
ordinaire. En effet, certains producteurs ont eu ce comportement à Sowé avec le
programme PUASA.
Avec la subvention, le riz doit être vendu à 197,86 FCFA au moins pour inciter
la production du NERICA. Ce résultat permet d’expliquer le comportement des
producteurs de la zone d’étude qui ont refusé en Janvier 2009 de vendre le riz
NERICA à un prix inférieur à 200 FCFA le kilogramme. On comprend aussi pourquoi
les producteurs ont du mal à produire du riz local, et aussi pourquoi l’adoption des
paquets technologiques par les producteurs est difficile. Il urge donc de fixer des prix
plus élevés que ceux qui sont actuellement pratiqués sur le terrain. Mais étant donné
que les politiques de soutien de prix sont des politiques de moyen et long terme et
aussi que ces politiques dépendent fortement des politiques macroéconomiques,
quelles peuvent être alors les mesures d’urgence pour inciter l’offre de riz ?
Pour répondre à cette question, nous allons voir dans un premier temps les
différents niveaux où nous pouvons réduire les coûts de production de riz local.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
75
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Le tableau N°29 montre en détail les différents coûts de la production du riz local.
Tableau 28 : coût des opérations culturales du riz
Opérations de la production Coût des opérations (ha)
du riz
Fauchage
25.000
Labour
36.000
Planage
25.000
Semis
37.500
Sarclages
30.000
Epandage
5.000
Récolte
25.000
Battage et vannage
30.000
Source : nos investigations, CeCPA/ Glazoué, 2009.
NB : il faut noter que l’essouchage du terrain n’a pas été pris en compte parce que le
riz n’est pas toujours la première spéculation de la parcelle. Cependant, il peut être
considéré pour des analyses en faisant une évaluation de l’amortissement des frais de
l’essouchage. Pour ce faire, il faudra connaître le nombre de cultures, et le nombre de
fois que cette terre a été utilisée entre l’essouchage et sa nouvelle mise en jachère.
4.3.
Implications
4.3.1.
Implications économiques de l’étude
L’augmentation du prix de vente au producteur permet au producteur
d’augmenter sa production de riz et de l’igname. Ce qui fait augmenter sa marge brute
totale. Avec la mécanisation à 10 000 FCFA/ha, un plus grand nombre de producteurs
pourront en bénéficier et cela favoriserait la production. Les activités rizicoles
deviendront rentables et le producteur sera inciter à augmenter sa production. La mise
en œuvre de ces politiques encouragera beaucoup de producteurs qui ne produisaient
pas le riz à en produire car ils pourront aisément augmenter leur profit. De ces
résultats, nous pouvons aussi souligner que l’amélioration du prix de vente du riz
permettra au producteur de riz d’augmenter le niveau de production d’autres
spéculations le soja par exemple.
4.3.2.
Implications en termes de développement local
Les producteurs de riz vont voir leur richesse augmenter. De ce revenu, ils
pourront améliorer leur habitation et scolariser d’avantage les enfants. Malgré la
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
76
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
présence de l’électricité dans le village, la plupart des paysans vivent encore sans
courant électrique et sans eau potable. L’application des mesures incitatrices permettra
au producteur d’améliorer son niveau de vie.
4.3.3.
Suggestions et recommandations
Nous suggérons que l’Etat augmente son soutien aux producteurs de riz. Qu’il
achète le riz à un prix beaucoup plus attractif, soit un prix compris entre 200 et 250
FCFA. Que l’Etat intensifie la mécanisation des exploitations. Mais qu’il prenne le
soin de faire participer les producteurs dans le coût d’utilisation des tracteurs. Nous
suggérons que les producteurs paient 10 000 FCFA pour se faire labourer l’hectare à la
machine. Nous avons trouvé que la subvention des intrants n’a pas de grands effets sur
la production de riz. Ainsi, nous suggérons que les travaux d’aménagements et
d’irrigations soient faits au profit de la subvention d’engrais. Enfin, nous avons trouvé
que le crédit permet d’augmenter la production de riz. Des actions doivent être faites
dans ce sens. Nous suggérons qu’un taux compris entre 5% et 8% soit appliqué sur le
crédit.
Etant donné que les politiques de soutient de prix sont des politiques de moyen
et de long terme et que ces politiques sont fortement influencées par les politiques
macroéconomiques, les implications nous ont permis de proposer des mesures
d’urgences pour inciter l’offre de riz. Une première mesure serait de réduire les coûts
totaux de la production de façon à ce qu’elles soient égales aux recettes totales. Pour
ce faire, il faudrait :
• que l’on mécanise les activités de production de riz qui peuvent être mécanisées
de façon à ce que le coût d’utilisation des machines par les paysans soit très
inférieur au coût du travail manuel. Les activités comme le labour, le semis, le
planage, le fauchage, la récolte sont des activités que l’on peut mécaniser. Il
faut prendre des mesures pour le faire si et seulement si ces mesures
contribueront à réduire le coût total de production de riz local.
• que l’herbicide et les intrants soient subventionnés.
• que des recherches soient faites pour améliorer le rendement du riz NERICA
(dans les bas-fonds).
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
77
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
• Inciter les producteurs de riz en leur donnant des primes de rendements à
l’hectare.
• Aménager les périmètres rizicoles et construire des infrastructures d’irrigation.
Actuellement, le gouvernement incite les producteurs à augmenter l’offre de riz
locale. Mais cette incitation n’aura pas l’effet souhaité si le riz produit n’est pas vendu.
Dans ce cas, on serait auto-suffisant en riz sans que l’objectif de sécurité alimentaire
en riz ne soit atteint. De plus, les producteurs seront découragés et l’offre ne pourra
plus répondre aux incitations de politiques agricoles.
En conclusion partielle, on constate que la subvention des intrants n’est pas une
politique très incitatrice de la production. Les politiques de soutien de prix et de
mécanisation sont plus incitatrices. De plus, on trouve que la variété NERICA, ne peut
pas permettre d’atteindre les objectifs de sécurité alimentaire dans ces deux villages
tant que son rendement à l’hectare ne sera pas meilleur à celui des variétés ordinaires
en milieu paysan. En plus, les paysans disent qu’“elle est plus absorbante que la
variété ordinaire’’. Des paquets technologiques devraient tenir compte de cette réalité
pour améliorer la qualité de la variété NERICA.
Au Bénin, pendant longtemps, l’accent a été mis sur la subvention d’intrants,
l’aménagement des bas-fonds et l’élaboration des paquets technologiques. Nous
venons ainsi de constater que ces mesures ne sont pas très incitatrices. Ce qui peut
expliquer les faibles résultats obtenues dans la filière malgré toutes les politiques mises
en œuvre.
Nous suggérons aussi que des recensements soient faits de façon régulière dans
le domaine afin que des données récentes soient disponibles pour mener à bien de
pareilles études.
Nous suggérons ensuite qu’il y ait un suivi effectif des paysans par les
encadreurs et les contrôleurs du secteur, et que les données de chaque exploitation,
qu’ils ont la charge de suivre, soient enregistrées au fur et à mesure qu’elles sont
disponibles ; que ces informations soient centralisées dans les CeCPA de chaque
commune et que les données du Recensement National de l’Agriculture soient vite
traitées et vulgarisées. Cela faciliterait l’acquisition des informations et des données
pour de pareilles études et permettraient d’affiner les analyses.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
78
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
De nouvelles études pourraient s’intéresser aux circuits de commercialisation de
la production locale, les effets du libre-échange et le protectionnisme, les effets de la
politique économique de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO) sur l’offre de riz local au Bénin.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
79
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
CONCLUSION
Cette étude nous a permis d’identifier des mesures susceptibles de favoriser
l’augmentation de la production locale de riz de façon à tendre vers l’autosuffisance
alimentaire en riz. Plus concrètement, elle a permis de déterminer l’effet d’une
variation du prix de vente au bord champ et de la mécanisation sur la production
optimale riz ; de déterminer les réponses de l’offre de riz locale face à la politique de
subvention d’intrants et de proposer une ou des paquet(s) de politique(s)
économique(s) susceptible(s) d’inciter le producteur béninois à la production du riz.
Pour cela, nous nous sommes appuyés sur les hypothèses suivantes : une augmentation
du prix de vente bord-champ du riz local entraîne une augmentation plus que
proportionnelle de l’offre de riz ; la subvention d’intrants a un effet positif moins que
proportionnel sur l’offre de riz ; la mécanisation a un effet positif sur la quantité
produite et les mesures efficaces ont un effet positif plus que proportionnel sur
l’accroissement de l’offre de riz local.
Les résultats trouvés vérifient toutes nos hypothèses. Nous avons trouvé que
l’augmentation du prix de vente bord-champ du riz local entraine une augmentation
plus que proportionnelle de sa production tandis que la subvention d’intrants a un effet
moins proportionnel et que la mécanisation favorise la production du riz local. Nous
avons remarqué que même si l’application des prix favorables accroit de façon plus
que proportionnelle l’offre de riz, il est préférable d’utiliser cette mesure avec des
mesures d’aménagement comme la mécanisation par exemple que de mettre en œuvre
une politique de prix et de subvention d’intrants. Nous avons aussi remarqué que la
politique de crédit intrants à un taux compris entre 5% et 8% favorise la production du
riz. Notre analyse nous a conduits à remarquer que les politiques mises en œuvre dans
le PUASA ont permis d’augmenter la production de riz.
L’analyse de la marge brute nous a permis de constater que les prix pratiqués
n’incitent pas à la production du riz. Nous avons trouvé que le paddy vendu entre 200
FCFA 250 FCFA, pourrait inciter la production du riz, en présence de certaines
mesures d’accompagnement (aménagements des périmètres rizicoles, subvention
d’intrants, accès au crédits-intrants).
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
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Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
L’analyse des budgets partiels nous a permis de constater que les producteurs
seraient en mesure de supporter une partie des charges liées à la mécanisation des
activités à hauteur de 10 000 FCFA l’hectare pour les activités du labour.
Malgré les limites de notre travail, cette étude nous a permis de mettre en relief
certains problèmes du développement de l’agriculture à Glazoué. Elle n’a tenue
compte que du riz, mais le programme utilisé nous permet de mesurer l’effet des
politiques sur les autres cultures retenues dans le milieu.
Le problème du développement de la filière riz étudié ici n’est pas spécifique à
la zone d’étude. Les conclusions de cette étude peuvent être généralisées à un niveau
régional voire national où les exploitations de riz présentent les mêmes coefficients
techniques de production même si les cultures sont différentes.
Mémoire de maîtrise en économie rédigé par MONTCHO Cocou Muriel Dorian
81
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
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86
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire des agents du CeCPA et à quelques producteurs de notre zone d’étude
Au Technicien spécialisé en production végétale (TSPV)
Quelles cultures rencontre t-on ici ?
R.
Maïs, riz, niébé, arachide, sésame, cultures maraîchères, manioc, igname, soja, patate, anacarde,
mangue et orange….
Quelles sont les superficies emblavées
R.
Elles varient suivant les cultures et selon les producteurs.
Pour le riz par exemple, les producteurs ont cultivé entre 1 parcelle et 10ha dans les deux villages réunis.
Tous les producteurs font-ils du riz ?
R.
Non tous les producteurs ne font pas du riz. La majorité des producteurs de notre localité s’adonne aux
cultures de maïs et d’igname. Juste une minorité produit du riz.
Quelles sont les grandes emblavures du riz ?
R.
Les grandes emblavures varient entre 1,5 ha et plus
Quelles sont les petites ?
R.
A partir d’une parcelle de riz.
Quels sont les problèmes que les riziculteurs posent ?
R.
Engrais, semences, main d’œuvre, essouchage.
Pourquoi les autres ne produisent pas du riz ?
R.
Pour des raisons diverses : pénibilité des opérations, activité contrayante, difficile à écouler sur le
marché à un prix abordable.
Qu’est-ce qui les inciterait à accroître la production du riz
Comment ont t-ils perçu le PUASA ?
R. Bien
Avez-vous des statistiques sur les exploitations ?
R.
OUI, pour certains producteurs
Quelles sont les variétés de riz qui existent ici ?
R. Gambiaka, Beris, NERICA 1, 3, 4.
Quel est le rendement de riz dans le milieu
R. il varie selon la variété
Gambiaka : 2500 kg/ha à 2800kg/ha
Béris : 2500kg/ha
NERICA : 1500 à 1900kg/ha
Peut-on connaître les rendements des autres cultures.
R.
Oui, mais elles varient en fonction des exploitations. Elles dépendent du soin que le producteur
apporte à la spéculation.
Aux Contrôleurs de production végétale (CPV)
Qu’elle cultures rencontre t-on ici ?
Qu’elles sont les superficies emblavées
Tous les producteurs font-ils du riz ?
Qu’elles sont les grandes emblavures du riz ?
Qu’elles sont les petites ?
Qu’elles sont les problèmes que les riziculteurs posent ?
Pourquoi les autres ne produisent pas du riz ?
Qu’est-ce qui les inciterait à accroître la production du riz
Comment ont t-ils perçu le PUASA ?
Qu’elles sont les différents assolements dans le milieu ?
A-t-il utilisé de l’engrais
Combien en faut-il par hectare
Pourquoi il n’a pas eu assez,
Pourquoi les prix des intrants sont différents.
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87
Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Quelles associations culturales fait-on dans le milieu ?
A quelques paysans de notre zone d’étude
Que peut-on produire ici ?
Que produisez-vous dans vos champs ?
De quelle superficie vous disposez pour produire ?
Combien êtes-vous prêts à dépenser pour acheter vos semences ?
Quelles quantités de semences avez-vous acheté cette campagne pour chacun de vos produits ?
A combien les avez-vous acheté ?
Quelle superficie avez-vous allouée à chaque culture ?
Quels sont les intrants que vous avez utilisés pour produire ?
Avez vos faits des cultures de 2e saison ?
Quelle superficie Avez-vous emblavé ?
Comment répartissez-vous vos activités champêtres ?
De quelle quantité de main d’œuvre disposez-vous dans votre exploitation ?
A combien vous achetez vos intrants ? et où ?
Quelle quantité pouvez-vous acheter ?
Engagez-vous des salariés dans votre exploitation ?
A Combien sont ils payé ?
Pour chacune des opérations culturales, qu’elle superficie un adulte peut il faire par jour, s’il devait bien
travailler ?
Pour chacune des opérations en combien de jours vous les faites ? et combien de personnes avez-vous utilisé
pour le faire ?
Quelle quantité avez-vous récolté cette année ?
Qu’en avez-vous fait ?
A combien les avez-vous vendu ?
Comment financez vous vos activités agricoles ?
Qu’est-ce qui vous a poussé à produire ces cultures et pas d’autres ?
Pourquoi avez-vous produit cette quantité ?
Quelles sont vos autres activités ?
Obtenez-vous d’autres revenus ? (Rente, loyer, …)
Avez-vous l’habitude de produire cette quantité ?
Pourquoi l’avez-vous fait maintenant ?
Quelles cultures avez-vous fait l’année passée ?
Quel rendement avez-vous obtenu ?
Qu’est-ce qu’on mange ici ?
Que mangez-vous ?
Quels sont vos mets préférés ?
Comment les acquérez-vous ?
Achetez-vous d’autres biens sur le marché ?
Combien ça coûte ?
Quelle quantité vous avez l’habitude de consommer par an ? (Environ)
Il y a combien de personnes qui mangent chez vous ?
Vous avez combien d’enfants ?
Vous aident t-ils aux champs ?
Dans quelle période vont-ils au champ avec vous ?
Vous avez combien de femmes ?
Que font-elles ?
Pouvez vous nous parler un peu de ce qu’elles produisent ?
Qu’elles superficie emblavent t’elles ?
Comment produisent t-ils ?
Avez-vous des gens qui produisent pour vous et qui vous rapportent la récolte ?
Comment avez-vous perçu le PUASA ?
Que souhaitez-vous comme amélioration de la part du gouvernement ?
Avez-vous utilisé une fois un tracteur ?
Quels avantages avez-vous trouvé ?
Qu’elles en sont les inconvénients ?
Quels sont globalement ceux à quoi vous allouez vos revenus ?
Pourquoi vous n’utilisez pas du pesticide ? de l’herbicide ?
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Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Quelles superficies avez-vous mis en jachère ?
Comment faites-vous les rotations culturales ?
Quelles cultures pratiquez-vous en association dans vos champs ?
Avez-vous des plantations ?
Si oui quelles superficies avez-vous ?
A quel prix vous vendez la production ?
Quelles quantités vous en consommez ?
Annexe 2 : les différentes politiques agricoles utilisées dans le monde pour inciter la production locale
Tableau a : Les politiques utilisées par les pays gros exportateurs de riz pour inciter leur production du riz
Part dans la
Part des exportations
production
mondiales, tous types
Pays exportateurs
mondiale, riz
de riz, quantités
Politiques commerciales
paddy moyennes moyennes de 1995 à
de 1995 à 2002
2001.
Thaïlande
4,2 %
26%
-Subvention aux exportations
-Soutien des prix intérieurs par des achats
publics et des stocks régulateurs.
Viêt Nam
5%
15%
-Prix d'exportation minimum fixé par le
gouvernement.
-Prix planché sur le marché intérieur.
10%
-Soutien à la production, les organismes
collecteurs achètent au-dessus d'un prix
plancher.
-Système d'aide ou de taxe à l'exportation
suivant les disponibilités internes du pays.
Inde
22%
-Soutien aux agriculteurs :
-Soutien aux prix prenant la forme de contrat
de production entre producteurs et
1,5%
11%
Etats-Unis
gouvernement,
-Prêt de campagne disponible lorsque le prix
mondial est inférieur au prix de référence.
Source : http://www.unctad.org/infocomm/français/riz/ecopol.htm, 2005.
Tableau b: Les politiques utilisées par les principaux pays importateurs de riz pour protéger leur propre
production
Pays
Importateurs
Indonésie
Union
européenne
Part dans la
production
mondiale, riz
paddy
moyennes de
1998 à 2002
8,5%
Part des
Tarif douanier NPF moyen
importations
1999
mondiales, tous
types de riz,
quantités
Paddy Brun Décortiqué
moyennes de 1998
à 2002.
13,5%
3,5% (échanges
intra UE exclus)
0,4%
7,7% (échanges
intra UE inclus)
0
7,7 N.A.
Politiques
commerciales
Bien que la filière soit
libéralisée, il existe des
0 taxes à l'importation
pour protéger les
producteurs locaux.
0
N.A.
Régime de prix :
-un prix d’intervention
est fixé avant chaque
campagne.
-des organismes
achètent la récolte à ce
prix.
Régime de change
-tarif douanier appliqué
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Effets des politiques agricoles sur l’offre de riz local au Bénin, Cas du département des Collines
Pays
Importateurs
Part dans la
production
mondiale, riz
paddy
moyennes de
1998 à 2002
Tarif douanier NPF moyen
Part des
1999
importations
mondiales, tous
types de riz,
quantités
Paddy Brun Décortiqué
moyennes de 1998
à 2002.
Politiques
commerciales
aux importations sauf riz
Japonica et Indica
-contingents sans droits
(ACP-OCM)
Paiement compensatoire
lié à la superficie :=aide
directe par hectare de riz
cultivé.
ACP Brésil
Bangladesh
1,7%
3,4%
3,4%
4,5%
8,7
13
14
0
0
0
Les prix et la mise sur le
marché sont soumis à
l’intervention de l’Etat
-contingent : le riz
importé n’est pas
0
commercialisé
-le prix FOB de vente du
riz japonais est soutenu
et attractif (4 fois celui
en Australie)
Japon
2,2%
2%
0
0
Chine
32%
1%
114
114
114
Source : http://www.unctad.org/infocomm/français/riz/ecopol.htm; secrétariat de la CNUCED, d'après le
Règlement 395R3072 (dans ce site, cliquez sur législation, entrez l'année (1995) et tapez le numéro ci-dessus) et
la proposition de réforme de l'OCM riz (838KB). Pour de plus récentes informations veuillez consulter: "EU
Rice Round Up for 2004/05 - Intervention, Imports and Tariffs", USDA, 2005.
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