Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université LaarbiTébessi. TEBESSA FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES DEPARTEMENT DE LETTRES ET LANGUE FRANCAISE Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master Option : Sciences du langage et Didactique ÉTUDE COMPARATIVE DES EXPRESSIONS FIGÉES DE LA LANGUE FRANÇAISE DANS LES PRESSES FRANCOPHONES ALGERIENNE ET FRANÇAISE (Cas des journaux « le Quotidien d’Oran» et« le Parisien ») Sous la direction de : M. TAHAR Amor Présenté par : HAOUAM Moufida Année Universitaire : 2015-2016 1 2 Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université LaarbiTébessi. TEBESSA FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES DEPARTEMENT DE LETTRES ET LANGUE FRANCAISE Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master Option : Sciences du langage et Didactique ÉTUDE COMPARATIVE DES EXPRESSIONS FIGÉES DE LA LANGUE FRANÇAISE DANS LES PRESSES FRANCOPHONES ALGERIENNE ET FRANÇAISE (Cas des journaux « le Quotidien d’Oran» et« le Parisien ») Sous la direction de : M. TAHAR Amor Présenté par : HAOUAM Moufida Année Universitaire : 2015-2016 3 REMERCIEMENT Je remercie tout d’abord Dieu, le Tout Puissant, de m’avoir bardé de courage et de patience pour venir à bout de mes faiblesses et faire de l’amour des études mon faible. Je tiens à remercier du fond du cœur mon encadreur Mr. TAHAR Amor pour avoir daigné diriger cet humble travail et qui, à aucun moment, ne s’est épargné pour m’éclairer. Je remercie aussi toutes les personnes qui ont pu m’aider et qui sont intervenus d’une manière ou d’une autre dans la réalisation de ce mémoire, notamment : le chef du département et tous les profs de l’université de nous orienter tout au long de notre période de formation. Je tiens également à remercier mes amis et amies qui m’ont beaucoup encouragée tout au long de cette année Je suis extrêmement reconnaissante à tous les membres de ma famillequi ont toujours été à mes côtés. Je dédie ce mémoire à mes parents à qui je dois tout. 4 DEDICACE Je tiens à adresser une pensée affectueuse à : Mon père, qui m’a appris, la persévérance et la patience Ma mère qui a fait de moi une jeune femme qu’elle peut compter surmon mari Aimen mes frère Rahim et Nadir, et mes sœurs Salma, Amina, Sara. Je suis heureuse d’avoir pu lire la joie et de la fierté dans leur regard. Mon beau père et ma belle-mère pour leur soutien et encouragements. Et pour mes deux neveux Elyas et Yassine et ma nièce Ines que dieu les protège. 5 TABLE DES MATIERES INTRODUCTION GENERALE………………………………………….. 8 Premier chapitre:LE PHEOMENE DE FIGEMENT LINGUISTIQUE I. II. III. IV. Introduction………………………………………………………………………. Définition de figement et locution……………………………………..……… Les expressions et les locutions………………………………………………… Classement des locutions………………………………………………………… 1. 2. 3. 4. 5. V. VI. VII. Locutions nominales (noms composés)……………………………………………………... Locutions adjectivales…………………………………………………………………….. Locutions adverbiales…………………………………………………………………….. Locutions verbales………………………………………………………………………… Locutions phrases……………………………………………………………………….. Métaphore figée……………………………………………………………….. Les critères de figement ……………………………………………………… Caractéristiques majeur des expressions figées……………………………….. 1. L’opacité sémantique……………………………………………………….. 2. VIII. Figement et composition……………………………………………………….. 16 17 18 18 22 22 23 24 24 24 25 Les mots polylexicales(ou mots complexes)……………………………………………… Les critères de figement………………………………………………………………….. Les critères proposés par Gaston Gross……………………………………………………. 27 29 29 Les différents types des expressions figées …………………………………… Le figement entre locution et expression……………………………………….. Le défigement …………………………………………………………………. Conclusion……………………………………………………………………… 31 32 33 35 1. 2. 3. IX. X. XI. XII. L’absence d’alternance paradigmatique……………………………………... 12 12 15 16 6 Deuxième chapitre :LES PRESSES ÉCRITES PHRONCOPHONES I. II. Introduction …………………………………………………… PRESSE ECRITE ALGÉRIENNE……………………………. 1. 2. 3. 4. 5. III. PRESSE ECRITE FRANCAISE ………………………………….. 1. 2. IV. Création et historique de la presse française « le Parisien »….. Logo du journal français « le Parisien »…………………… Conclusion ……………………………………………………………… Troisième I. II. III. IV. V. VI. Création et historique du journal le « Quotidien d’Oran ».. Présentation des corpus utilisés « Tranche de vie »……….. Le français dans l’Algérie (durant et après la colonisation)… Les expressions utilisées dans la presse ……………………. Logo du journal algérien « le Quotidien d’Oran »…………. 37 37 37 39 40 41 43 43 43 45 45 chapitre :LE FIGEMENT LIGUISTIQUE COMME PROCEDE SOCIO-LINGUISTIQUE DANS LES ÉCRITS JOURNALISTIQUES Introduction …………………………………………………………… Présentation du corpus….…………………………………………….. Le choix du corpus …………………………………………………… Analyse du corpus ……....…………………………………………… Le résultat du corpus….......…………………………………………. Conclusion …………………………………………………………… CONCLUSION GENERALE……………………………..................... 47 47 47 48 54 54 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………...................... 55 57 ANNEXE………………………………………………………….............. 60 7 INTRODUCTION GÉNÉRALE 8 Dans notre parler quotidien on s’exprime souvent par des mots mais aussi des groupes de mots qui peuvent être prévisible ou imprévisible, ces groupes de mots sont appelées souvent «expressionfigée », et parmi ces termes grâce aux quels notre langue parait avoir plusieurs couleurs en nous permettant de se faire des différentes images acoustiques à l’intérieur de nos esprits, on citera à titre d’exemple : locutions, expressions, figements, défigements …etc. Par ce présent mémoire on utilise une méthode comparative pour repérer, analyser et quantifier les expressions figées de la langue française existant dans la presse algérienne « le Quotidien d’Oran » par rapport à la presse française « le Parisien » pour ensuite établir une similitude ou une différence entre les deux. Nous allons nous garantir l’authenticité des hypothèses par le biais d’un travail descriptif analytique qui passera en revue les expressions figées rassemblées dans la rubrique « Tranche de Vie » du « Quotidien d’Oran » au cours de l’année Décembre 2014 / Janvier, Fevries2015 ; et la presse Française « le Parisien » quelques journaux télécharges en Octobre 2013 et Octobre 2015. Notre étude a comme but d’atteindre la capacité de voir à quel niveau se présente la presse algérienne par rapport à celle du journalisme français, ainsi que la fréquence d’utilisation des locutions figées en analysant leurs richesses expressives et en se guidant par notre passions de la découverte de la compétence culturelle des journalistes pour apprécier la profondeur de leurs traces dans le vaste domaine des expressions figées françaises. Après avoir rassemblé notre corpus, nous procèderons au classement des expressions figées selon leurs critères pour but de savoir à quels points existe ces expressions dans les journaux choisies ensuite faire une comparaison entre les deux, d’une part, les articles « tranche de vie » feront l’objet d’une lecture analytique qui se veut détectrice du phénomène du figement dans tous ses cas de figure, d’autre part, une telle lecture se propose de rendre compte des différents aspects de ce phénomène. 9 Notre mémoire est conçu de trois chapitres précédés d’une introduction générale annonçant et problématisant la thématique choisie : « les expressions figées », et une conclusion qui propose des réponses à nos questionnements de départ. Le premier chapitre est consacré aux définitions avec les critères de figement en tant que phénomène linguistique intéressant à voir de plus près,en passant dans le second chapitre,présentations des journaux et leurs historiques. Quant au dernier chapitre on mettra un résultat d’une étude comparative entre les deux presses Algérienne et Françaises pour arriver à une conclusion générale du mémoire. En ce qui concerne la documentation qui nous sert, le plus, à réaliser ce travail, il convient de noter que la quasi-totalité des références consultées sont d’expression française. De même, certains ouvrages spécialisés en figements (comme «Les expressions figées en Français, noms composés et autres locutions» de « Gaston Gross» et « Les expressions verbales figées de la Francophonie » de « Béatrice Lameroy») font de bases très indispensables pour la rédaction du troisième chapitre. 10 Premier chapitre : LE PHENOMÈNE DE FIGEMENT 11 I. INTRODUCTION Dans ce chapitre nous avons cité plusieurs définitions qui ont relation au phénomène du figement qui est important dans nos actes de langage. Et dans ce présent chapitre nous essayons aussi de mettre au jour les définitions etles exemples de ce phénomène. Il sera aussi question d’expliquer le terme défigementainsi que les critères et les caractéristiques des expressions figées. II. DÉFINITION DE FIGEMENT LOCUTION Les expressions figées sont des groupes de mots qu’on ne peut pas modifier elles se trouvent à mi-chemin entre la langue et le discours. En effet, lorsqu'elles sont lexicalisées, elles relèvent de la langue, mais lorsqu'elles :«transcendent leur signification linguistique pourdésigner un sens, elles relèvent aussi dudiscours ».La signification de ces expressions, selon S. Mejri, elle : « [...] s'inscrit dans un continuum qui va de la transparence la plus totale (avoir froid, rendre justice, etc.) à l'opacité complète (manger des pissenlits par la racine), en passant par une transparence plus ou moins altérée ou une opacité quelque peu aérée(vin gris, panier de crabes) »1 Les séquences figées se diffèrent des suites libres par une« plus grande solidarité entre leurs constituants » Cette solidarité reste à définir pour chaque type de séquence, puisqu'il n'existe pas une seule manière de figement. En effet, le figement est changeable, et il n'a pas toujours la même étendue, ni la même intensité. Le figement peut être considérer comme un mot très vague, c'est-à-dire en fonction de la quantité des éléments des séquences qu'il englobe. Mais il peut aussi être considéré en fonction de son degré. 1 Corinne LÉDÉE. : L'interprétation des expressions figées du français vers la Langue des Signes Française. Le cas des expressions figées françaises relatives au corps humain.Mémoire de Master 2 Sciences du langage.Spécialité Interprétariat Langue des Signes Française / français, Septembre 2011, p.08. 12 Le figement peut déterminer la totalité ou seulement une partie d'une séquence donnée.Selon Gaston Gross (1996), les cas concernés par un figement complet peuventêtre: Un proverbe : (La nuit, tous les chats sont gris), Une suite verbale : (avoir les yeux plus gros que le ventre), Un substantif :(cordon-bleu, col-vert), Une suite adjectivale (à cran), Adverbiale (à fond la caisse) ou encore Une locution prépositive (aux bons soins de).2 Mais l’emploi complet du figement n’est pas souvent fréquent. Dans une séquence, généralement seule une sous-partie est réellement figée. Le fait de définir le début et la fin du figement au sein d'une séquence revient à délimiter la « portée » du figement. Toujours selon Gaston Gross (1996), le figement peut aussi être mesuré en termes de degré. En effet, certaines séquences sont considérées comme moins figées que d'autres, car elles peuvent faire l'objet d'une variation lexicale. Cette variation intervient habituellement dans une position donnée et ne peut se faire de façon anarchique. Ainsi dans la suite rater le coche, on peut remplacer le verbe « rater » par « louper » ou « manquer »:« Louper le coche, manquer le coche. Il y a là une liberté lexicale, même si le sens reste opaque dans les trois cas. Les variantes sont plus fréquentes que le figement total […] »3 D’une autre part, cette possible variation lexicale, une autre propriété est utilisée pour mesurer le degré de figement d'une séquence. Il s'agit d'observer les restrictions sémantiques et syntaxiques auxquelles ses constituants doivent se soumettre. Les relations entre certains éléments peuvent en effet être d'une grande liberté, ou au contraire, très fortement contraintes. Plus ces relations sont étroites, moins il est possible d'effectuer des changements pour mesurer le degré de figement d'une séquence, il s'agit 2 GASTON GROSS : Les expressions figées en français, noms composés et autres locutions,Editions OPHRYS. Droits d'auteur. 1996, disponible sur :https://books.google.dz/books?id=ROtRa4p8S4C&pg=PA10&lpg=PA10&dq=opacit%C3%A9+semantique&source=bl&o ts=jvHv10he3Q&sig=maBJVLHoy5oAcFXN-My2dIdSUns&hl=fr&sa=X&ei=8FkVYXuA4LC7gblgoLQCg&sqi=2&ved=0CDgQ6AEwBA#v=onepage&q=opacit%C3 %A9%20semantique&f=false ,article consultée le 12/01/2015 , p. 15. 3 Ibid, p. 16. 13 donc d'observer les changements distributionnelles lexicales mais aussi les modifications sémantique entre les constituants de cette séquence. Exemples de transformations syntaxiques : L’enfant a mangé cette pomme. L’enfant la manger. (Pronominalisation) Cette pomme l’enfant la manger. (Détachement) C’est cette pomme que l’enfant la manger. (Restriction) Cette pomme que l’enfant la manger. (Relativisation) La locutionest un groupement de mots figés ayant la même fonction qu’un mot, tant queles mots sont en différentes catégories qu'on appelle parties du discours. Mais il existe des expressions qui forment une unité de sens, dont les mots sont fixes et que l'on peut analyser, modifier, interpréter comme un mot simple. Selon l’importance qu'elles ont, on appelle ces expressions locution nominales, locution adjectivale, locution verbale… Ce sont aussi définit comme des suites de mots qu’on ne peut pas couper, ratisser ou les allonger, il existe trois types des expressions figées les locutions, les dictons, les proverbes. En 1984, Jacqueline Picoche lors d’une conférence au sujet de la locution en moyen français a énoncé toute une vérité : « La notion de syntagme figé est susceptible de degrés ; certains syntagmes figés peuvent admettre le sens usuel et plénier des mots qui les composent ; les modifications sémantiques dues à la subduction ou à la spécialisation référentielle peuvent être compatibles avec une certaine 4 liberté syntaxique. ». Les termes utilisés pour représenter ces groupes de mots – souvent appelés figés, pour des raisons multiples que nous croyons pouvoir citer dans cette étude. Parmi ces termes, on citera comme exemple locution, idiome, phrase figée, expression toute faite, fonction lexicale et phrasème. Par exemple: « arc de triomphe » « hôtel de ville » « pomme de terre »etc.ces expressions éveillent chacun dans l’esprit une image unique et non les images distinctes d’hôtel ; ville ; pomme ; terre…Comme l’indique déjàle sujet de ce travail nous ramène à une problématique théoriquement vaste et très subtile. 4 Jana Slezáková : Les locutions figées et les expressions figurées dans les farces médiévales françaises, université de Masarykovauniverzita, Akademickýrok 2005/2006,République tchèquep.08 14 Tableau n° : 01 Exemple des types locutions III. locution nominale Langue de bois, cordon bleu…… locution déterminative n'importe quel… locution adjective en panne, comme il faut… locution pronominale quelque chose… locution verbale Pécher dans le désert, tuer le temps… locution adverbiale en vain, tant mieux… locution prépositive Par cœur, afin de… locution conjonctive dès que, au fur et à mesure… locution interjective Tour de Babel ! à votre santé… LES EXPREEIONS ET LES LOCUTIONS L’expression et la Locution sont souvent considérer comme synonymes, car la différence entre les deux est, en effet, très abstraite. Alain Rey nous fournit une explication de la locution : « La locution est une unité fonctionnelle plus longue que le mot graphique, appartenant au code de la langue en tant que forme stable et soumise aux règles syntaxiques de manière à assumer la fonction d’intégrant. »5 On pourrait recopier la même phrase complexe pour définir l’expression, mais une légère distinction apparait lorsqu’on met l’accent sur le développement de chaque terme : Et la locution :c’est un mot (du latin locutio, de loqui:« parler ») Ça signifie « manière de parler », manière d’arranger un discours, la façon d’organiser les éléments disponibles de la langue pour produire une forme fonctionnelle. Selon Alain Rey, 5 REY, ALAIN.: Les implications théoriques d’un dictionnaire phraséologique. Le moyen français, revue d’études linguistiques et littéraires fondée par Giuseppe di Stefano, p. 119. 15 c’est pour cela qu’on peut parler de locutions adverbiales ou prépositives, alors que ces mots grammaticaux complexes ne seraient jamais appelés des expressions. Alors l’expression a la même natureestimée comme une « manière d’exprimer quelque chose »; elle mélange entre une rhétorique et une stylistique ; elle suppose le plus souvent le recours à une figure : métaphore, métonymie, etc. Elle refuse toutes les possibilités combinatoires ou transformationnelles qui caractérisent souvent une suite de ce type. Elle est figée sémantiquement quand le sens est opaque ou non compositionnel, c'est-à-dire quand il ne peut pas être déduit du sens des éléments composants. Exemple : Les carottes sont cuites. Ici le sens n’est pas transparent (clair) ; on ne peut pas le saisir. Exemple : Venez manger les carottes sont cuites. Ici le sens est transparent. Le figement peut être partiel si la contrainte qui pèse sur une séquence donnée n'est pas absolue, s'il existe des degrés de liberté (Gross 1996, p. 154)6 IV. CLASSEMENT DES LOCUTIONS Ici nous allons présenter une esquisse du classement formel des locutions : 1. Locutions nominales (Noms composés) Ce sont des associations de mots au moins qui constituent un tout syntaxique et qui ont un caractère nominal. Elles peuvent remplir dans l’énoncé la fonction de différentes parties du discours, les locutions nominales se laissent divises en locution, proprement nominales, en locution adjectivales, en locution adverbiales, ainsi qu’en locutions prépositionnelles. Dans le dictionnaire de linguistique Larousse, les expressions figées relèvent d’un processus linguistique qui, d'un syntagme dont les éléments sont libres, fait un syntagme dont les éléments ne peuvent être dissociés. Aussi, les noms-composés (cordon bleu, canapé-lit) sont-ils des syntagmes figés. Un mot composé est défini comme étant un groupe de mots d'au moins deux morphèmes lexicaux et correspondant à une unité significative. 6 Gross. G: Op.Cit. p. 154 16 « Le nom est une catégorie que la grammaire a privilégié du point de vue du figement : il est le seul qui ait reçu une dénomination particulières (nom compose) ; toutes les autres sont désignées sous le terme générique de locutions : locutions verbales, adjectivales, adverbiales. »7 2. Locutions adjectivales L’adjectif est un mot qui est liée toujours à un nomou à un pronom avec lequel il s’accorde en genre et en nombre pour exprimer une qualité de l’être ou de l’objet nomme ou pour introduit un nom dans le discours. Mais Gross leur donne une autre définition de point de vue sémantique « Nous considérons comme adjectifs les formes (simples ou composées) qui correspondent aux deux critères suivants : a) elles figurent, en position d’attribut, à droite du verbe être ; b) elles peuvent être nominalisées par le pronom invariable le ».8 Ex: Cette robe est à la mode. En premier lieu, il peut sembler étrange que le groupe de mots « à la mode » forme une locution adjectivale dans la mesure où la tendance générale parlerait plutôt d’un syntagme Le traitement automatique et lexicographique des locutions verbales figées en français prépositionnel. Mais le fait que cette suite soit pronominalisable par le pronom « le » plutôt que par l’adverbe « très » indique sa nature adjectivale (valeur). Ex: Cette robe est à la mode et très chère. Dans cette locution adjectivale, le sens est compositionnel : il est possible de prédire le sens de la suite à partir des éléments lexicaux qui la constituent. Il ne s’agit donc pas d’une construction figée. 7 8 Gross. G: Op.Cit, p. 90. Ibid. p. 90. 17 3. Locutions adverbiales L’adverbe, un mot (ou une locution) invariable, fait partie des classes grammaticales. Il a pour rôle de modifier ou de préciser le sens d’un verbe, d’un adjectif, d’un autre adverbe, d’une phrase. Il a un lien très étroit avec l’adjectif, lien par analogie à la morphologie. A propos de la morphologie, l’on constate une ambigüité syntaxique et sémantique, en ce sens que l’on éprouve des difficultés à distinguer l’adverbe de l’adjectif qualificatif. Suite de mots, figée par l’usage, pouvant être substituée à un adverbe dans une phrase pour constituer une nouvelle phrase grammaticalement correcte. Elles sont caractérisées surtout par leur diversité. Ex: Elle parle doucement. Ex: Elle parle avec douceur. 4. Locutions verbales C’est un assemblage de mots ou le composant essentiel a un caractère verbale, elle constitue la partie la plus nombreuse et la plus variée de toutes expressions figées, souvent à l’intérieur d’une locution verbale peut se trouver une locution nominale. La locution constituée d'un verbe suivi d'un ou plusieurs mots, et qui, par son ensemble figé, a un sens bien défini et qui exprime une idée unique et joue le rôle d’un verbe. Maurice Gross (1988), dans un article intitulé « Les limites de la phrase figée »9 met à jour une tripartition des verbes. Cette tripartition correspond en fait aux différentes natures sémantiques de la fonction verbale. Les trois types de verbes qu’il est donc possible de distinguer sont : les verbes usuels, les verbes composés, et les verbes supports. 9 MARIE VERONIQUE. : Le traitement automatique et lexicographique des locution verbales figées en français,Mémoire de recherche, Université Paris3 Sorbonne nouvelle ILPGA. Disponible : http://www.alerfan.com/images/pdf/Gaston%20Gross%20These.pdf, Consultée le 09/03/2015,p .25. 18 4.1 Les verbes usuels Les verbes usuels regroupent des verbes classiques tels que «chanter » ou « danser ». Le verbe est une partie de phrase qui peut être actualisé par leur conjugaison et par leurs compléments. Le verbe « chanter» suppose que le sujet du verbe soit un humain et le complément du verbe soit un nom appartenant à la classe sémantique duchant. Cette relation combinatoire entre le verbe et son complément peut être représentée ainsi : Le verbe opère une sélection sur l’ensemble des noms et cette sélection est restreinte dans la mesure où n’importe nom ne peut pas se combiner avec n’importe quel verbe. Ce type de notation sera utilisé dorénavant dans ce travail pour décrire un prédicat et ses arguments. 4.2 Les verbes composés M. Gross utilise le terme de « verbes composés »10 pour désigner les verbes qui apparaissent dans des expressions figées. Cet adjectif « composé » permet de signifier que les expressions dans lesquelles figure ce type de verbes sont non compositionnelles du point de vue sémantique, c’est-à-dire que le sens de ces expressions n’est pas prédictible. Il est donc aussi possible de parler de verbe figé. Une propriété soulignée par de nombreux auteurs réside dans la possibilité pour un verbe figé d’être substitué par un verbe ordinaire. Eneffet, le verbe qui apparaît dans une phrase figée, et le ou les compléments avec lesquels il est employé peut être substitué par un verbe morphologiquement simple et sémantiquement équivalent. Ex: Max casse du sucre sur le dos de Luc : Max dénigre Luc Le verbe composé et ses compléments « casser du sucre sur le dos de » peut-être substituer par le verbe simple « dénigrer ». 10 MARIE VERONIQUE : Op. Citp.25 19 Figure n : 01 Le traitement automatique et lexicographique des locutions verbales figées en français MANGER (h, n) h = humain n = nourriture Chanter (h, n) h = humain n = chant 11 4.3 Les verbes supports Il s’agit de verbes qui, comme leur nom l’indique, servent de support à des prédicats nominaux. Les verbes supports sont des verbes de sens général qui n’ont pas de fonction prédicative, et qui apportent à un substantif prédicatif les informations de temps, de personne, et de nombre et des informations aspectuelles. Le verbe support et le prédicat nominal avec lequel il est construit peuvent également être paraphrasés par un verbe simple sémantiquement équivalent. Ex : L'avion vole vers Zürich→Voyager Ex : Donner l’alimentation aux brebis →Alimenter D’après Gaston Gross, le verbe support permet d’actualiser le prédicat c’est-à-dire sa fonction « tout comme le fait la désinence verbale avec le prédicat verbal »12. G. Gross, par voie de conséquence parle aussi de noms supports :Ex : policier →Agent de police. 11 MARIE VERONIQUE : Op. Citp.26. 12 Ibid ,p.26 ,27. 20 Des verbes comme le verbe « être », « avoir », ou « faire » ont généralement un emploi de verbe support. D’autres verbes peuvent être connotés sémantiquement et apportent aux substantifs une actualisation mais aussi une contribution sémantique. Ex: Max déborde d’affection pour Marie. Le verbe « déborder » semble avoir un emploi de verbe support. Maurice Gross ajoute d’ailleurs que les nominalisations sont des transformations qui transforment des phrases à verbes ordinaires en phrases à verbes supports. Ex: Max juge sévèrement Luc. Max porte un jugement sévère sur Luc. Les verbes supports ne présentent pas de restriction de sélection sur l’ensemble des noms comme c’est le cas des verbes ordinaires. Gaston Gross dans un article consacré à la lexicographie (1981) utilise le terme de « verbes opérateurs »13 pour faire allusion aux verbes supports. Il dit donc qu’un verbe simple est traduit par un verbe de sens général désigné sous l’appellation de « verbe opérateur » accompagné par un substantif de même racine que le verbe simple. Ex: Le juge a lu le verdict. Ex : Le juge a donné lecture du verdict. Chacun des trois types de verbes décrits ici présentent des caractéristiques particulières. Il est cependant impossible de proposer des classes de verbes parfaitement distinctes. En effet, ces trois classes de verbes sont très proches et peuvent se confondre dans la mesure où les trois types de constructions ont recours au même lexique. Ex 1: Max porte une caisse. Ex2 : Max ne porte pas Luc dans son cœur. Ex3: Max porte de l’affection à Luc. Le verbe « porter » est présent dans ces trois phrases mais il n’a cependant pas le même emploi. Dans la phrase (1), il s’agit d’un verbe ordinaire, la phrase n’est donc pas figée et le verbe « porter » a un emploi libre. Dans la phrase (2), en revanche le verbe 13 MARIE VERONIQUE : Op. Cit, p.26,27. 21 « Porter » est un verbe composé employé dans une phrase figée et la phrase (3) emploie ce verbe en tant que support du nom « affection ». Comme nous pouvons le voir, un même verbe présente les trois emplois décrits ci-dessus. Le contexte peut permettre de déterminer s’il s’agit d’un verbe ordinaire, d’un verbe support, ou d’un verbe figé. 5. Locutions phrase (locutions nomino-verbales) Elles sont composées d’élément moniaux et possèdent des formes phrastiques les locutions nomino-verbales les plus typiques sent les proverbes et les locutions proverbiales, dictons, maximes Par exemples : (a bon chat, bon rat, tel père tel fils …) V. MÉTAPHORE FIGÉE La métaphore est une figure de style qui consiste à établir une comparaison entre deux réalités, comparaison qui est fondée sur une analogie que l’on instaure entre les deux référents .On emploi donc un terme concret dans un contexte abstrait pour introduire une comparaison , ainsi qu’on trouve derrière la majorité des locutions une image qui en motive le sens L’image qu’ils évoquaient au départ s’est estompée; on parle alors de métaphore figée, morte ou lexicalisée. Les métaphores sont souvent mentionner dans le contexte de figement ou elles sont décrites à l’aide des critères de figement. Par contre à leur relation qui nous emmène à une relation zéro, autrement dit : il n’y a pas une relation forte entre les deux. Exemples : - Il est encore dans la fleur de l’âge. - La racine du mal, c’est l’iniquité institutionnalisée. - Ils ont annoncé un gel des salaires. - Mon enfance s’est déroulée sans un nuage. La métaphore figée est une métaphore passe dans le langage courant. Le mot ou l’expression prend alors un sens nouveau qu’on trouve dans les dictionnaires. Exemples : « Lepied » d’un meuble. « L’aile » d’un avion, etc. 22 VI. LES CRITÈRES DE FIGEMENT Le figement est un phénomène très vaste qui se compose des trois critères principales sont : Le premier critère est un critère référentiel qui suppose qu’à une unité lexicale donnée correspond un référent unique. Ce critère peut prendre appui sur cette citation de M. Grevisse(1964) dans « Le Bon Usage »: « Un mot, quoique formé d’éléments graphiquement indépendants, est composé dès le moment où il évoque dans l’esprit, non les images distinctes répondant à chacun des mots composants, mais une image unique. Ainsi les composés ‘‘hôtel de ville’’, ‘‘pomme de terre’’, ‘‘arc de triomphe’’, éveillent chacun dans l’esprit une image unique et non les images distinctes d’‘‘hôtel’’ et de ‘‘ville’’, de ‘‘pomme’’ et de ‘‘terre’’, et d’ ‘‘arc’’ et de ‘‘triomphe’’. »14 Le second critère proposé est d’ordre sémantique. Ce critère adopte ce postulat : le sens du composé n’est pas compositionnel. Mais il s’avère inefficace dans la mesure où il existe des exemples de composés où le sens est compositionnel. Dans une expression telle que« faire chou blanc », Les éléments composants ne conservent pas leurs sens : il n’y a donc pas composition du sens. En revanche dans un syntagme nominal tel que «chaise longue » ou « mauvaise herbe », nous retrouvons bien le sens des éléments composants qui contribuent au sens général du syntagme et c’est l’ajout d’autres sens que ceux des composants qui confère au syntagme le statut de composé, autrement dit d syntagme figé. Le troisième critère est d’ordre syntaxique : une séquence figée implique que les opérations syntaxiques normalement disponibles dans les séquences libres soient bloquées pour les séquences figées. Par exemple, il se peut que des modifications syntagmatiques comme l’ajout d’un modifieur soient impossibles. Ex: « une chaise longue ». Ex1: « * une chaise | inexorablement | longue ». Ex2: « * une chaise | 14 très | longue ». MARIE VERONIQUE : Op. Cit. p.17. 23 Dans les exemples Ex1 et Ex2 il n’est pas possible d’interpréter ces groupes nominaux comme des syntagmes figés. Même s’ils permettent de se faire une idée de ce qui caractérise principalement le figement, ces critères restent tout de même génériques et devraient être plus précis. Le traitement automatique et lexicographique des locutions verbales figées en français. VII. CARACTÈRISTIQUES MAJEURS DES EXPRESSIONS FIGÉES D’après toutes les définitions citées avant, nous pouvons mettre en accent sur les caractéristiques majeures des expressions figées : 1. L’opacité sémantique : L’opacité sémantique constitue, sans conteste, l’aspect le plus spectaculaire voir le plus frappant des expressions figées. Elles ne sont pas interprétables, comme nous l’avons déjà vu, qu’en vertu d’un travail réflexif plus ou moins laborieux et faisant appel à d’autre sources comme dictionnaires et autres ouvrages de spécialité en la matière. 2. L’absence d’alternance paradigmatique : A l’opacité sémantique s’ajoute une autre caractéristique restrictive qui consiste en l’impossibilité ou réduction de possibilités d’alternance paradigmatique. Autrement dit, les syntagmes (mots) des expressions figées diffèrent foncièrement de ceux des expressions libres en ce que ces derniers sont facilement maniables et acceptent de substituer à certaines ou à la totalité des unités les constituant d’autres unités lexicales.15 15 M. LAHLALI SAMIR. :Pour une approche syntactico-sémantique des expression figées dans le « Quotidien d’Oran » cas de la rubrique « Tranche de vie » de l’année 2010, Mémoire de Magistère, Université L'hadj Lakhdar - Batna ,2012 ,p.26 . 24 VIII. FIGEMENT ET COMPOSITION Le figement est un phénomène linguistique complexe longtemps considérer comme irrégulier et qui a donc un caractère marginale dans la langue, il peut concerner des unités de divers ordres : unité lexicale (noms composés) ; unité locutionnaire (expressions idiomatique) ; unité phrasique (proverbes) ; unité textuelle (genre de discours). Le figement apparait comme phénomène susceptible d’intéresser l’ensemble de ramification de la science du langage. En conséquence, le figement apparaît comme un phénomène susceptible d’intéresser l’ensemble des ramifications des sciences du langage : il concerne bien entendu la lexicologie, la syntaxe et la sémantique, mais aussi la terminologie, la traductologie, la didactique, la rhétorique, la stylistique… Pour chacune de ces spécialités, le figement apparaît comme un champ de réflexion particulièrement fécond. La composition des mots consiste à créer de nouveaux lexèmes à partir de deux composants autonomes. Exemple : porte – avion, portemanteau, croque – monsieur, pot-de-vin, prêt à porter. Comme l'indique sa nomination, la composition est la simple opération de construction des mots. Traditionnellement elle consiste par l'adjonction de deux notions à la formation d'une unité lexicale soit par l'association de deux lexèmes, soit par l'adjonction d'un préfixe à une base lexicale. Ceci dit, la tendance actuelle exclut les formes (préfixe + base), en exigeant que les composants doivent pouvoir se manifester dans un énoncé à l'état libre. L'exclusion de la forme affixale à donner une nouvelle définition à la composition celle de "La juxtaposition de deux éléments qui peuvent servir de base à des dérivés" 16 16 YOUCEFI S. : Les chroniques dans la presse algérienne d’expression, Analyse de la créativité lexicale. Cas de « Raina Raikom » et « Tranche de Vie », mémoire de Magister, Université KasdiMerbah, OUARGLA, 2009, p.42 25 Donc un mot composé est obligatoirement construit par deux (ou plus) formants autonomes. Ce point a était traiter avec plus de détail dans une définition empruntée à A.LEHMANN et F. MARTIN-BERTHET qui considèrent que : « La composition est […] une opération de construction, dont la caractéristique est d'assembler deux mots (ou plus) pour en faire un troisième, selon certains modèles. […] on peut composer un nom avec un verbe et un nom, […] avec deux noms, […] avec deux noms reliés par une préposition […] ». 17 Il est à noter que les mots construit correspond à un Chois unique. Cette idée est fortement soutenue par E.BENVENISTE qui affirme qu' : "Il y a composition quand deux termes identifiables pour le locuteur seconjoignent en une unité nouvelle à signifier unique et constant" Par le même point de vue. M.GREVISSE explique qu' : "Un mot, quoique formé d'éléments graphiques indépendantsest composé dès le moment où il évoque dans l'esprit, non les images distinctes rependant chacun des mots composants, mais une image unique" 18 Cependant l'existence des composants à l'état libre ne peut en aucun cas refléter le même référent du mot composé. Il est d'une grande importance de faire remarquer, comme pour les autres procédés de formation de nouvelles notions, de la relation étroite entre la composition et les autres modes de formation (emprunt, composition), car d'un côté un mot composé peut inclure un mot dérivé ou emprunté. De l'autre côté il est fort possible de dériver un mot composé. 17 YOUCEFI S. :Op.Cit. p.43. 18 Ibid: p.44. 26 Tableau n ° : 02 Tableaux des Critères distinctifs entre lexèmes, syntagme lexicalisé et syntagme libre Ecriture grammairienne Oral Affixe Mot Re (dire) Lexème Mot composé Groupe de mot (locution) Syntagme Syntagme libre Morphologie Front Lexicalisé Phrase Lexicologie Mère Bras de fer (relève de la morphosyntaxe) Pomme de terre Le tricot de pierre19 Morphosyntaxe 1. Les mots polylexicales(ou mots complexes) Ceux qui désignent toute unité composée de deux ou plusieurs mots simples ou dérivés préexistants. Ces mots peuvent être soudés et donc ne pas comporter de séparateurs. GROSS oppose deux types de mots construits : les mots dérivés et les mots composés. La dérivation consiste en le rajout à une racine d’un affixe (préfixe ou suffixe) pour former un nom soudé. La composition, elle, assemble entre eux des unités lexicales autonomes pour avoir des unités polylexicales, séparées par des blancs ou par d’autres séparateurs. 19 M. LAHLALI SAMIR: Op.Cit p. 13. 27 Figure n° : 02 Les différents types d’unités lexicales selon Gaston Gross Mots / unités lexicales Mots / unités lexicales Mot construit Mot dérivé Mot poly-lexical ou mot complexe Mot préfixé Mot suffixé Marie-Véronique Le ROI résume les propos de GROSS dans le schéma précédent est beaucoup moins productive que la dérivation en matière de création de nouvelles unités est beaucoup moins productive que la dérivation en matière de création de nouvelles unités lexicales.20 Quoique ces deux procédés présentent des caractéristiques bien distinctes, bon nombre de personnes non initiées confondent composition et dérivation et ne se rendent compte de la réalité contradictoire des aspects qui les séparent que difficilement. Dans son traité sur le figement intitulé « les expressions figées en français »(1996), Gaston GROSS met la lumière sur deux contraintes majeures qui influent sur la description du figement : « Une contrainte d’ordre sémantique : l’opacité sémantique cette suite est-elle sémantiquement transparente ou opaque? -Une contrainte d’ordre syntaxique : une suite donnée estelle syntaxiquement libre ? »21 20 M. LAHLALI Samir :Op.Cit p.23. 21 GROSS, Gaston :Op.Cit.p.16. 28 Pour but de rendre compte des traits caractéristiques d’une séquence figée, on doit inéluctablement prendre en considération deux facteurs primordiaux : d’une part, l’opacité sémantique qui constitue un véritable écueil dans son interprétation, et d’autre part, le blocage qui pourrait avoir lieu dans certaines constructions syntaxiques. Il en découle qu’une expression ne peut être figée que lorsqu’elle sémantiquement opaque et syntaxiquement non libre. 2. Les critères de figement L’expression figée en tant que signe linguistique a, comme la plupart des signes, un signifiant et un signifié. Le signifiant est, comme c’est souvent le cas pour les notions abstraites, plus facile à décrire que le signifié. Cependant, on peut imaginer que les notions décrites par les noms des critères font partie, d’une manière ou d’une autre, du signifié de l’expression figée. Toutefois, en ce qui concernent les critères, nous n’avons pas de termes pour décrire leur signifié. Il n’existe pas de mot pour décrire ce qu’ils auraient en commun. Le trait qu’ils partagent est qu’ils arrivent à cerner certaines séquences de mots. Dans ce qui suit, nous allons donc essayer d’identifier les ressemblances de famille des critères à l’aide des expressions figées sur lesquelles ils ont été appliqués. C’est en regardant les expressions identifiées qu’il est possible de comparer les traits que les critères ont en commun. Un échantillon d’expressions figées de divers types montrera que la plupart d’entre elles ont des propriétés correspondant à plus d’un critère. Notre échantillon se compose des expressions figées suivantes : 1 à bon chat bon rat 6 douche écossaise 2 à la queue leu leu 7 les carottes sont cuites 3 à la Saint-Glinglin 8 mordre la poussière 4 au jour le jour 5 baisser pavillon 9 payé rubis sur l’ongle 10 vendre la mèche 29 3. Critères proposés par Gaston Gross Pour Gaston Gross, une séquence figée est une suite de mots ayant une existence autonome. Cette définition permet d’opposer le figement à la dérivation. Une séquence figée peut donc offrir deux lectures. Prenons l’exemple suivant : Ex: « Les carottes sont cuites ».22 Cette phrase peut avoir pour interprétation : Ex: 1« Les carottes sont cuites » : Les légumes sont prêts. Dans cette interprétation, le sens est compositionnel. La seconde interprétation notée n’est pas prédictible à partir des éléments constituant la séquence. Ex:2 « Les carottes sont cuites » : La situation est désespérée. Dans cette dernière phrase, le sens est donc non compositionnel. Gaston Gross introduit la notion d’opacité sémantique pour décrire la deuxième phrase L’opacité sémantique est un des critères proposés par G. Gross pour distinguer les séquences libres des séquences figées. Ce critère correspond au critère compositionnelle proposé au début de la section. Une suite est dite opaque quand le sens n’est pas compositionnel et à l’inverse cette suite est dite transparente quand le sens est compositionnel. Pour Gaston Gross, la deuxième phrase est donc opaque ou « sémantiquement figée et contrainte lexicalement » Les séquences figées permettent donc aux locuteurs d’avoir une double lecture d’un même énoncé. En effet un énoncé peut être interprété de manière compositionnelle ou figée. Le contexte d’énonciation permet aux locuteurs d’interpréter convenablement un énoncé : il n’y a donc pas d’ambiguïté entre ces deux lectures. G. Gross propose un deuxième critère qui est le blocage des propriétés transformationnelles. Ce critère correspond au critère syntaxique proposé au début de la section. Les séquences libres tolèrent en général un certain nombre de transformations ou changements de structure. Ainsi des transformations telles que la passivation, la pronominalisation, le détachement, l’extraction qui sont des transformations courantes sont rendues impossibles. Prenons par exemple l’expression « casser sa pipe ». Cette expression, dans sa lecture compositionnelle ou sémantiquement transparente, signifie « briser l’objet qui sert à fumer et qui est une pipe ». La lecture figée ou sémantiquement opaque de cette expression a pour sens « mourir » 22 Marie Véronique : Op. Cit.p.18 30 IX. LESDIFÉRENTSTYPES DES EXPRESSIONS FIGÉES Les locutions sont généralement décrites comme des syntagmes occupant une fonction syntaxique précise au niveau de la phrase, à même titre que les mots simples: elles peuvent tenir lieu de noms, d'adjectifs, de verbes, d'adverbes, de prépositions et de conjonctions « Une locution est un syntagme (nominal, verbal, adjectival, adverbial) dont les éléments composants ne sont pas actualisés individuellement et qui forme un concept autonome, que le sens global soit figé ou non. On parlera aussi de catégorie complexe ou poly-lexicale ».23 On peut constater que les locutions constituent un phénomène essentiellement grammatical, où l'aspect sémantique est relégué au second plan. Voici quelques exemples de locutions: tant bien que mal (locution adverbiale), remettre en question (locution verbale), à proximité de (locution prépositive). Un dicton est une expression proverbiale figée, une formule métaphorique ou figurée qui exprime une vérité d'expérience ou un conseil de sagesse pratique et populaire. Le dicton comporte généralement une note humoristique et est souvent régional. et aborde souvent le temps, les saisons et les jours, ainsi que les différents saints de l'année. Les dictons nous viennent d'un fond paysan, de génération en génération. Nos ancêtres vivaient de ces dictons. Ils n'avaient pas de radio pour les renseigner; ils apprenaient donc à connaître la nature pour éviter les foudres des éléments et pour déterminer les périodes de semailles et de récoltes. Les dictons constituaient un véritable code de conduite. 23 Gaston Gross (1996) Op.Cit.p .154. 31 X. LE FIGEMENT ENTRE LOCUTION ET EXPRESSION Nous allons ici faire un point très délicat dont l’objectif sera d’établir des balises permettant de reconnaître les limites entre la notion d’expression et celle de locution. A cet égard, Bruno LAFLEUR évoque une certaine similarité créant un lien de parenté entre ces deux termes et affirme corollairement que : « La nuance est bien mince entre locution et expression »24 Néanmoins, il est fort possible de reconnaître une locution par son emploi voué aux différentes classes grammaticales : lentement est adverbe, chercher noise est locution verbale alors que muet comme une carpe est une locution adjectivale. A la lumière de ces exemples, nous remarquons que la confusion se situe entre locution et expression figée et non pas entre locution et expression tout court. Cette affinitéd’appartenance se fait bien ressentir dans l’intitulé de l’ouvrage de Gaston GROSS :«Les expressions figées en français, noms composé et autres locutions». Cet état de fait nous mènerait à conclure que les locutions forment une souscatégorie des expressions figées que Gross définit comme étant : « Tout groupe dont les éléments ne sont pas actualisés individuellement»25 Ainsi, le sens de l’expression : boîte à savon « une voiture vétuste » n’est pas la somme des sens des syntagmes constituant la chaîne phrastique, mais il en est tout autre. Cette expression, qui en sus de son figement sémantique, présente un autre aspect de figement : c’est le figement lexical. On ne peut en aucun cas insérer dans cette séquence une autre unité lexicale comme un adjectif par exemple (* boîte à savon blanc). Les clichés sont, selon certains auteurs, des locutions toutes faites, d’une banalité établie et de lieux communs. MAROUZEAU évoque le caractère typique du cliché ainsi que sa banalité qui en font en quelque sorte les sentiers battus du langage humain. LAFLEUR, quant à lui, entreprend cette notion sous une autre optique. Il dit à cet égard que « les clichés sont des locutions toutes faites, transmises par la langue littéraire à la langue commune ». Une simple confrontation nous permet de dire que les deux définitions convergent sur l’aspect banal et l’emploi itératif et récurrent du cliché. 24 TAIBAOUI MOHAMMED.:Enjeux linguistiques des expressions figées dans les textes journalistiques : Pour une approche automatique (TAL),Mémoire de magistère, ’Université KasdiMerbah-Ouargla,2009, p22. 25 GROSS, Gaston.Op.Cit, P14. 32 XI. DÉFIGEMENT Si le figement constitue un fait peu ou prou difficile à contourner dans la mesure où il rend assez ardue la tâche d’interpréter les expressions figées, le défigement est, quant à lui, ce miroir déformant qui partant dans le sillage du défigement, cherche à élargir les horizons d’interprétation par un simple jeu de mots sur le langage. Il s’agit en effet, d’un fait linguistique créant un certain déblocage dans l’expression figée, et ce en ayant recours à un jeu de substitution. A l’encontre de la séquence figée qui a une syntaxe sempiternellement immuable, le défigement porte sur une possibilité de substituer aux unités lexicales initiales d’autres éléments de la même classe catégorielle. Cette substitution a pour objectif de créer des effets émotifs tout en actualisant le sens de l’expression figée. Gaston GROSS dit que : « Le figement peut être mis en évidence grâce à l’effet provoqué par le jeu du défigement, qui consiste à briser le carcan qui caractérise les suites figées. Le défigement consiste à ouvrir des paradigmes là où, par définition il n’y en a pas. Ce “coup de force“ s’observe de plus en plus dans la presse qui se sert du défigement en vue de certains effets particuliers destinés à attirer l’attention du lecture. L’effet de surprise attendu met en évidence le phénomène du figement ».26 Au vu de cette citation, nous constatons que GROSS met en évidence l’aspect publicitaire visant à accrocher le lecteur par le biais d’un jeu ludique, lequel jeu est censé produire un effet de surprise. Mais GROSS nous fait observer que le caractère figé est renforcé par le défigement qui est en quelque sorte un miroir produisant une image difforme mais aussi belle que celle de la séquence figée. Exemple de défigement : En proposant un bel exemple de défigement ludique et littéraire de cette expression qui a fourni à Victor Hugo la matière d’un poème (L’ogre et la fée)27 (1802-1885) où Gaston Gross souligne le vers où s’opère le défigement : 26 GASTON GROSS, Op.Cit. P20. 27 VICTOR HUGO: l’ogre et la fée. Disponible sur : http://www.etudes-litteraires.com/forum/topic1112ecriture-dinvention-sur-logre-et-la-fee-de-victor-hugo.html,Consulté le 12/03/2015. 33 Un brave ogre des bois, natif de Moscovie, Était fort amoureux d’une fée, et l’envie Qu’il avait d’épouser cette dame s’accrut Au point de rendre fou ce pauvre cœur tout brut. L’ogre, un beau jour d’hiver, peigne sa peau velue, Se présente au palais de la fée, et salue, Et s’annonce à l’huissier comme prince Ogrousky. La fée avait un fils, on ne sait pas de qui. Elle était, ce jour-là, sortie, et quant au mioche, Bel enfant blond, nourri de crème et de brioche, Don fait par quelque Ulysse à cette Calypso, Il était sous la porte et jouait au cerceau. On laissa l’ogre et lui tout seuls dans l’antichambre. Comment passer le temps, quand il neige, en Décembre, Et quand on n’a personne avec qui dire un mot ? L’ogre se mit alors à croquer le marmot. C’est très simple. Pourtant c’est aller un peu vite, Même lorsqu’on est ogre et qu’on est moscovite, Que de gober ainsi les mioches du prochain. Le bâillement d’un ogre est frère de la faim. Quand la dame rentra, plus d’enfant ; on s’informe. La fée avise l’ogre avec sa bouche énorme : As-tu vu, cria-t-elle, un bel enfant que j’ai ? Lorsque Gaston Gross fait remarquer que « le défigement est très en usage dans les mots croisés » (1996 : 20), on ne peut pas ne pas évoquer le recours surabondant de Perec à ce procédé, dont le célèbre « fait de vieux os » pour définir « gélatine » constitue une sorte d’exemple canonique. 34 XII. CONCLUSION D’après les définitions précédentes nous pouvons constater que le figement est loin d’être un phénomène marginal, c’est-à-dire qu’il est important mais il occupe, tout au contraire, une place majeure dans nos productions langagières quotidiennes. La diversité de ces définitions ainsi que les différentes catégories de phrases figées font de l’étude et de l’analyse de ce phénomène des tâches assez ardues. Il faut savoir qu’on ne peut pas modifier ni traduire une expression figée. Il est donc fort évident que pour s’aventurer dans une telle étude, on doit faire montre d’une bonne maîtrise de certains concepts de base, lesquels concepts serviront ultérieurement à jalonner la quête du sens. 35 Deuxième chapitre: LES PRESSES ECRITES PHRONCOPHONES 36 I. INTRODUCTION L’Algérie est un pays qui a vécu une situation linguistique très intéressante, l’arabe classique comme langue officiel et le français comme langue seconde. La presse écrite algérienne a connu certain changement dans son évolution précisément dans la période postcoloniale.Notre but dans ce chapitre est de définir la presse francophone le «quotidien d’Oran » et la presse française « le parisien » et parler du statut de français dans l’Algérie. II. PRESSE ÉCRITE ALGÉRIENNE La langue française possède un statut particulier par rapport aux autres langues étrangères. 1. Création et historique du journalle « Quotidien d’Oran » "Le Quotidien d'Oran" est un quotidien d’information francophone créé à Oran en 1994 par Mohamed Abdou BENABBOU. Le président directeur général, directeur de la publication déclare en décrivant les conditions de l’émergence de ce journal : " Le premier numéro est paru le 1 er janvier 1994. Fondé par un groupe de citoyens, sa nature juridique est particulière. Société par actions, ses actionnaires sont au nombre de 87 détenteurs chacun d'une à dix actions. Aucun actionnaire n'a plus de dix actions. Leurs profils vont du petit fonctionnaire à l'industriel et j'ai veillé en tant qu'élément centralisateur à ce que leurs colorations politiques soient les plus larges possibles. Leurs origines géographiques et ethniques aussi. La notion de bénéfice est secondaire pour les actionnaires et j'ai tenu à ce que le personnel d'encadrement du journal soit non seulement actionnaire mais aussi membres du conseil d'administration"28 En 1997 le Quotidien d'Oran devient une édition nationale en gardant toujours le même nom. Il est tiré à 195 000 exemplaires par jour et imprimé à Oran, Alger et Constantine, ce qui lui permet une diffusion au niveau national. Ce quotidien met à la 28 Source : M. BENABOU, Directeur de publication du « Quotidien d’Oran » 37 disposition de ses lecteurs toutes les archives depuis janvier 2001. Deux versions, HTML et PDF, sont consultables sur le site internet du quotidien. Le journal contient environ trente-deux pages dans lesquelles sont traités des sujets différents d’une manière impartiale. C'est ce que confirme le premier responsable en déclarant que : "Ma première préoccupation en tant que responsable de cette [édition] est de veiller à maintenir et à sauvegarder dans le traitement de l'information ce qui est commun à tout le monde sans préjugés et sans tabous, c’est-à-dire l'intérêt commun de tous, ceux qui sont braqués à l'ouest comme ceux qui le sont à l'est, ceux qui regardent à droite comme ceux qui s'en tiennent à gauche. Ceci fait que nous sommes estimés par l'opposition comme par le pouvoir. C'est, il est vrai, une fastidieuse gestion"29 Le journal privilégie l'analyse politique et le débat d'idées que ce soit pour les sujets nationaux ou étrangers, qui s'étalent, selon leur importance, long de trente-deux pages. De plus, il y a autres sujets qui touchent différents domaines de la vie et qui sont traités par des plumes renommées. Le Quotidien d'Oran rassemble dans son édition du jeudi les meilleures contributions des intellectuels et journalistes. La fin de l'année 2007, où le journal se préparait pour fêter ses treize ans, était en couleurs, car nous avons assisté à un changement de maquette, une impression faite pour la première fois sur papier journal, et, enfin l'introduction de la couleur à la une et à la dernière page qui a eu lieu le 15 novembre 2007. Le treizième anniversaire était aussi marqué par le billet écrit par le directeur général, directeur de la publication publié en page 32 et titré "le Quotidien d'Oran a treize ans". Dans ce billet M.A. BENABBOU a souligné l'importance de la solidarité et la réconciliation de tous les titres qui apparaissent en Algérie, tout en respectant la discrétion et la concurrence dans ce noble métier. Pour en finir, l'auteur a adressé un précieux conseil à tous ses confrères : "C’est que l’exercice de la clarté, dans un pays où tout est à refaire, semble relever de l’impossible. Quand on ne détient pas les balises élémentaires d’une profession aussi sensible que celle qui est la nôtre, tout devient permis mais aussi tout risque de sombrer dans l’interdit. A bien regarder, contrairement à l’idée reçue, la libre expression et la liberté d’expression ont comme base essentielle cette clarté-là."30 29 30 YOUCEFI S. :Op, Cit,, p.48. Ibid. 38 2. Présentation des corpus utilisés « Tranche de vie » Nous répertorions ci-après les différents types de phrases possibles dans « Tranche de Vie » du « Quotidien d’Oran» . Tranche de vie" traite des sujets qui correspondent à la vie de la société algérienne en accordant -bien entendu- un titre très significatif et dans la plus part du temps péjoratif à chacune de ces tranches. Cet intitulé est dans la totalité des cas est accompagné par un dessin caricatural (soussigné) assez représentatif de la situation traitée. Concernant ce chroniquer et ses écrits nous n'avons pu récolter aucun avis même défavorable. Seules ces deux lignes qui témoignent sur ces productions et leur rédacteur comme suit : 31 "El Guellil" est un journaliste au quotidien d'Oran, qui écrit "Tranche de vie. Guellilen arabe veut dire : pauvre, malheureux, sous-estimé, et indigent." La rubrique de location "Tranche de vie", "Tranche de vie" n'est pas inventée par l'auteur car cette structure existe dans le dictionnaire de langue française et qui se définit comme la description réaliste et fidèle et comme photographiée sur le vif de la vie quotidienne donc ces écrits reflètent la vie de tous les jours. Le journaliste reflète la critique situation économique partagée par la majorité du peuple algérien. Nous avons remarqué une grande simplicité dans la langue utilisée. Le Quotidien d'Oran est un quotidien généraliste qui traite aussi bien de politique intérieure que de sport, de culture ou d'actualité internationale. Toutefois, il consacre une place particulière à l'actualité de la ville d'Oran et de sa région. Parmi les rubriques phares du journal, citons: En outre, Le Quotidien d'Oran est connu pour ses pages réservées au débat et à l'analyse (notamment dans l'édition du jeudi). Cela lui donne la réputation d'un quotidien sérieux et prisé par les élites algériennes. Le Quotidien d'Oran possède un site fonctionnel mais peu esthétique. Contrairement à plusieurs de ses concurrents (El Khabar, El Watan,...), le journal ne possède aucune présence sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter. 31 YOUCEFI S.: Op, Cit,p.53. 39 Le 13 novembre 2008, le site internet a été la cible de hackers marocains en raison des prises de position du journal en faveur de la cause de l'autodétermination du peuple sahraoui. 3. Le français dans l’Algérie (durant et après la colonisation) La langue française en Algérie a eu beaucoup de changements elle n’a été et ne sera, peut-être, jamais stable. Puisqu'elle est conditionnée par le climat politico-social et parfois même économique qui entrent en jeu et qui ont un effet direct sur cette situation estimée très fragile surtout dans notre cas. Cette situation ne se manifeste que rarement chez nos voisins arabes de l'Afrique du nord (anciennes colonies françaises)32, et même jamais aux pays de l'Afrique noire qui ont le français comme langue officielle. Si nous suivrons de près le développement chronologique de la situation du français tout en prenant en compte de multiples études faites en ce sens, nous pouvons nous permettre de subdiviser ce parcours en trois grandes étapes où la langue française a changé de statut et parfois d'une façon bouleversante. Cependant ces périodes qui ont marqué l'existence de la langue française en Algérie sont étroitement liées, car la seconde étape -par exemple- est le résultat légitime de la politique linguistique établie pendant la première d'un côté, et d'un autre elle a été chargé de facteurs provocateurs de changements, ceux auxquels nous assistons actuellement. En attendant qu'une nouvelle étape sera établie, vu les offres du conseil de la francophonie qui n'ont jamais cessé d'inviter l'Algérie à se rejoindre officiellement aux pays francophones du fait qu'elle est l'un des grands pays utilisateurs du français dans le monde. Pendant la phase coloniale la politique linguistique en Algérie ne peut être qualifiée que de paradoxale. Pendant le décret du pouvoir de l'instauration officielle de la politique d'arabisation, qui donne à la langue arabe les caractères d'une langue tridimensionnelle, qui s'explique par le fait qu'elle sera à la fois langue maternelle, première et officielle en Algérie, commence à être appliquée. Tout de même la langue arabe continue de marquer toujours son absence au niveau de différents domaines, et ce, en tenant compte du fait que cette décision a été prise à une période critique et plus précisément le lendemain de l'indépendance. Cette phase était marquée par une grande sensibilité pour ne pas dire haine à tout ce qui est d'origine française entre autres, dans le côté linguistique, la langue du colonisateur, comme la nomment quelques « arabophiles » (sévères). Pour parler de cette 32 YOUCEFI S: Op.Cit. p.17 40 période nous avons fait recours à une "hypothèse centrale" d'un grand spécialiste de la sociolinguistique, notamment tout ce qui concerne les politiques linguistiques à travers le monde entier et plus précisément encore celles des ex-colonies françaises. Il s'agit de L. J. CALVET qui explique que la relation entre la langue du colonisateur et celle des autochtones (le français et l'arabe dans notre cas) est généralement réalisée par un rapport de supériorité dit "glottophagie"33. Après la guerre (le bouleversement de la situation du français34), l'Algérie a tenté de renverser la situation linguistique en faisant de l'arabe une langue supérieure et du français une langue inférieure, car, celle-ci est considérée comme une partie de l'héritage français en Algérie, qui s’ajoute à la pauvreté, les épidémies et l'ignorance. Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie comptait plus de 80% de son peuple qui ne sais ni lire ni écrire que ce soit pour le français ou l’arabe. La politique linguistique de cette époque dite nationaliste a voulu à tout prix valoriser la langue arabe en tant que l'image de sa culture et de l'identité arabo-musulmane d'un côté, et de reléguer la langue française à l’arrière-plan d'un autre côté. Dans l'autre côté de la balance est placée la langue française considérée comme première concurrente de la langue maternelle et la seule responsable du retard que la langue arabe a fait. Cette situation va dicter les critères de la troisième étape qui se caractérise de plus par la cohabitation des deux langues. "Le français reste la langue internationale de la culture, de la politique et de la diplomatie. Sa renommée et sa célébrité sont universellement démontrées.35" 4. Les expressions utilisées dans la presse Le français dans la presse écritefrancophone algérienne designe pour nous les algériens une langue parlée au quotidien, c’est un croisement de trois langues : l’arabe, le français et le kabyle. Une particularité algérienne parmi les pays arabes. 33 34 35 YOUCEFI S: Op.Cit. p.17 YOUCEFI S: Op.Cit. pp.18-19. RAHAL, Safia. La francophonie en Algérie : mythe ou réalité ?. p. 2/3. 41 L’Algérien emprunte beaucoup de mots français, ces mots sont utilisés avec parfois un léger changement phonétique soit pour les adapter à la phonétique arabe ou bien parce qu’ils étaient empruntés dans un temps où la plus part des algériens était illettrés. Parmi ces mots nous avons les plus fréquents comme par exemple : Comment ça va ? se dit : weche / ça va ? La première partie (weche) veut dire : alors, ou comment, et la deuxième partie : Ça va. Cette expression est très utilisée même parmi ceux qui sont très peu familiarisés avec le français. D’autres mots sont très fréquents dans le parler algérien avec un changement graphique au début des mots, car le déterminant : le ou la deviennent : el (qui vient de l’arabe). Exemple : El-Moto (la moto), El-Batiment (le bâtiment), El Cinéma (le cinéma), El-Cartable (le cartable), El-match (le match), El-Machina (la machine), El tabla (la table), El-marché (le marché). Et il y a d’autres mots qui gardent correctement la phonétique et la graphique : exemple : la gare, les cours, le train, la rue, la chemise, le restaurant, le bus, l’école, journal, taxi… Ces mots qui témoignent de l’influence du français sur le parler algérien sont enracinés dans le dialogue des algériens. Même si l’arabe contient la traduction de ces mots, on continue toujours à utiliser les mots français, c’est devenu une habitude enracinée dans le quotidien des algériens, au point que si on utilise le mot en arabe pour désigner le mot « taxi » , on pensera l’une des deux choses ou bien l’interlocuteur est en train d’ironiser, ou bien il montre ses capacités en langue arabe. Le français en Algérie, nous amène à parler de son influence aussi sur le kabyle, car la kabylie est une grande région de l’est algérien (la grande minorité en Algérie, environ 7 millions de personnes). Le kabyle s’est enrichi au contact de plusieurs langues, notamment de l’arabe, pour ce qui relève de la religion, et du français. Pour cette dernière, son impact est dû à une politique volontariste des autorités coloniales, mais aussi à une immigration massive des kabyles en France, depuis un siècle. Et dans beaucoup d’autres domaines. Enfin, les liens qui unissent les algériens et la langue française est une longue histoire, car à travers elle, ils ont exprimé leur malaise et leur joie, elle est une fenêtre ouverte sur l’universalité et ils ont pu le réconcilier avec la langue maternelle en créant un univers de coexistence entre les deux langues. 42 5. Logo du journal algérien « le Quotidien d’Oran » Le logo de Le Quotidien d'Oran a été créé et élaboré par BrikciTani Abdelmadjid le 28 36 septembre 2011. Figure n : 03 Logo du quotidien d'Oran III. PRESSE ÉCRITE FRANCAISE 1. Création et historique de la presse française « le Parisien » Le fondateur, Émilien Amaury (en Île-de-France, et Aujourd'hui en France pour l'édition dans le reste de la France), intitulé Le Parisienlibéréjusqu'en 1986, est un journalquotidienrégional français détenu par le groupe Amaury. Le siège et l'imprimerie sont situés à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Premier journal quotidien à Paris et en Ile-de-France, Le Parisien dépasse aujourd'hui les 600.000 exemplaires quotidiens, toutes éditions confondues. Il comprend en 36 Wikipédia : disponible sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Quotidien_d%27Oran consulté le 09/03/2015. 43 effet 10 éditions locales et une édition nationale intitulée Aujourd'hui en France. Voici l’histoire de ce quotidien fondé en 1944. Le Parisien est un quotidien régional appartenant au groupe Amaury. Son siège est situé à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis Ce journal, qui ne compte pas moins de 10 éditions départementales, se décline aussi sous la forme d'une édition nationale intitulée Aujourd'hui en France. Le Parisien a été créé en 1944, à la libération, sous le nom de Parisien Libéré. Il a été fondé par trois membres de la Résistance : Émilien Amaury, Claude Bellanger et M. Bloch-Mascar. Le premier numéro du Parisien Libéré, paru dans les kiosques le 22 août 1944, titrait "La victoire de Paris est en marche". Ce journal ne doit pas être confondu avec Le Petit Parisien, dont la création remonte à 1876 et qui fut l'un des principaux journaux populaires sous la IIIème République. Le Petit Parisien a été interdit de parution en 1944 pour collaborationnisme. Le Parisien Libéré 37s’est alors installé dans ses locaux avant de racheter ce titre en 1957. Le Parisien Libéré s’est rapidement hissé aux premiers rangs de la presse régionale. Dans les années 1960 et 1970, il s'est enrichi d'éditions départementales dans l'Oise, la région Parisienne, la Somme et la Seine-Maritime. Philippe Amaury, le fils d'Émilien Amaury, décida de moderniser ce titre et de repenser sa ligne éditoriale. Le 25 janvier 1986, ce quotidien est rebaptisé Le Parisien. La même année, il est pour la première fois imprimé en couleurs : une place considérable est donnée aux illustrations et en particulier aux photographies accompagnant le texte. En 1994, le groupe lance Aujourd'hui en France, l'édition nationale reprenant les informations nationales contenues dans le Parisien, ainsi que des pages spécifiques. Le Parisien compte à ce jour dix éditions départementales et une édition nationale. Ce titre, qui se présente comme un journal populaire de qualité, fait la part belle aux sujets de la vie quotidienne et aux préoccupations des Français. Ce quotidien s’est imposé comme l'un des meilleurs journaux d'investigation français et a détrôné France Soir (titre aujourd’hui en perte de vitesse). Il est l’un des seuls quotidiens français dont les ventes augmentent et qui réussit à résister à la concurrence des journaux gratuits. 37 Wikipidia : disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Parisien article consulté le 11/03/20015 44 2. Logo du journal français « le Parisien » Le logo du Parisien a eu plusieurs changements et celui dans la figure est le dernier logotype, ce dernier s’est renouveler le 27 novembre 2012. 38 Figure n :04 IV. Logo du journal français « le Parisien » Conclusion : Le français est présent dans les journaux des arabes et dans les actes langagiers des journalistes algériens ainsi que certain rubrique chroniques sont titrées en arabe algérien donc la confusion du français avec l’arabe en Algérie, est devenu après une très longue histoire dont les journalistes se servent pour s’exprimer dans les deux langues. 38 Wikipédia : disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Parisien article consulté le 11/03/20015 45 Troisième chapitre : LE FIGEMENT LINGUISTIQUE COMME PROCEDE SOCIOLINGUISTIQUE DANS LES ÉCRITS JOURNALISTIQUES 46 I. INTRODUCTION Ce chapitre posera l’accent sur des différents points et la quantité des séquences figées dans la presse Algérienne « Quotidien d’Oran » et la presse française « le Parisien », dans le but de repérer et analyser les locutions existant dans les articles précisé précédemment et ensuite faire comparer entre les deux journaux. II. PRÉSENTAIONDUCORPUS Nous répertorions ci-après les différents types de phrases possibles dans « Tranche de Vie » du « Quotidien d’Oran ». Tranche de vie traite des sujets qui correspondent à la vie de la société algérienne en accordant -bien entendu- un titre très significatif et dans la plus part du temps péjoratif à chacune de ces tranches. Cet intitulé est dans la totalité des cas est accompagné par un dessin caricatural (soussigné) assez représentatif de la situation traitée. Concernant ce chroniquer et ses écrits nous n'avons pu récolter aucun avis même défavorable. Seules ces deux lignes qui témoignent sur ces productions et leur rédacteur comme suit : "El Guellil" est un journaliste au quotidien d'Oran, qui écrit "Tranche de vie. Guellil en arabe veut dire : pauvre, malheureux, sous-estimé, et indigent." la rubrique de location "Tranche de vie", "Tranche de vie" n'est pas inventée par l'auteur car cette structure existe dans le dictionnaire de langue française et qui se définit comme la description réaliste et fidèle et comme photographiée sur le vif de la vie quotidienne donc ces écrits reflètent la vie de tous les jours. Le journaliste reflète la critique situation économique partagée par la majorité du peuple algérien. Nous avons remarqué une grande simplicité dans la langue utilisée. III. LE CHOIX DU CORPUS La rubrique « tranche de vie » écrite par le journaliste « EL-GUELIL »qui critique la situation du peuple algérien « Une tranche de vie désigne dans le langage courant, une petite séquence de la vie d’un être caractérisée par un événement particulier. »39. Le journaliste est connu par la richesse de sa langue EL GUELLIL offre des modèles de la société algérienne, souvent 39 Wikipédia : Tranche de vie, disponible sur :http://fr.wikipedia.org/wiki/Tranches_de_vie , consulté le 10/04/2015 47 sous une forme humoristique. C’est pourquoi on assiste à une diversité lexicale qui cible un lectorat assez large. La rubrique est présentée sous forme d’un article encadré pour attirer l’attention du lecteur, avec une marque typographique spécifique (italiques).40 « Tranche de vie » c’est rubrique caractérisé par : - la variété des sujets traités, - des titres accrocheurs (aguichants), - un métissage lexical qui relève de divers niveaux de langue, - l’intégration fréquente d’expressions figées sous forme de titres de rubriques, - la présence constante de proverbes populaires et d’expressions qui relèvent de notre patrimoine socioculturel, - un panorama lexical, et une alternance triadique entre le français, l’arabe et l’anglais. IV. ANALYSE DU CORPUS Cette caractéristique qu’ont les phrases (libres et figées) à se superposer et à représenter l’une le miroir qui reflète l’autre du point de vue syntaxique, font que les séries phraséologiques ne diffèrent guère des syntagmes libres, et par conséquent, sont abordables de façon identique. Nous essayons de délimiter ci-après les différents types de phrases possibles, ainssi que le nombre des locutions figées. 1. Quotidien d’Oran 40 Loc1 Le monde a besoin d’un coup de sang. Loc2 Le monde continue de tourner. Loc3 Nul n’est éternel. Loc4 Mais la haut ou là-bas. Loc5 Dans des bras de fer. Loc6 Sur le long de la route. Loc7 Courir après le temps. Loc8 Le bien et le mal. Khelladi Sid Ahmed : Processus d’intégration de l’emprunt lexical dans la presse algérienne d’expression française,UniversitéHassibaBenboualiChlef- Algérie, p. 73 48 Loc9 Le pied de la grue. Loc10 Du jamais vu depuis fort longtemps. Nous sommes ici à même de remarquer que le nombre, la nature et la structure syntaxique des arguments des séquences figées sontdiversifié. Nous allons prendre des exemples des expressions figées pour savoir leurs types et trouver la fréquence d’utilisation dans les presses, ensuite essayer d’expliquer leurs sens. Tableau n° :03 Lesexpressions figées dans la presse Algérienne le « Quotidien d’Oran » L’expression figée Type de l’expression Explication et sens figée Rez-de-chaussée Location-vente Ciné manga Perdre le gout des affaires Locution nominale Locution nominale Etage niveau de terrain La location-vente est un contrat conclu entre un propriétaire et un locataire Locution nominale Locution verbale Cinéma des mangas Ne plus avoir l’envie de travailler Un bébé depuis sa naissance jusqu’à Nouveau née Locution nominale Nouvel an berbère Locution nominale Mauvais temps S’installer ou l’amour fou le camp l’âge de 28 jours Premier jours de l’année berbère Locution nominale (nom composé) Temps pluvieux Locution verbale Le monde va bouger Locution nominale (métaphore) 49 Se disposer dans le mauvais endroit Prévenir quelque chose extraordinaire dans l’avenir Le pied de la grue Locution nominale Locution Sage-femme Main d’œuvre Du jamais-vu depuis fort longtemps nominale (nom composée) Femme qui aide à l’accouchement Locution nominale Le travail Locution nominale (proverbe) Comment lire dans les yeux de Locution l’avenir Support de la grue adjectivale (question) Voir un phénomène bizarre Prévenir l’avenir 2. Le Parisien 2loc1 2Loc2 L’avenir est dans nos mains On ne passe pas du jour au lendemain de l’obscurité à la lumière 2loc3 Mise en avant 2loc3 Le loup gagne une bataille 2loc 4 L’argent ne lui a pas tourné la tête 2loc5 Je me sens se mieux en mieux 2loc6 L’argent ne lui a pas tourné la tête 2loc7 En colère entre le calendrier 2loc8 Sa pate gauche 2loc9 Une situation de cauchemar 2loc10 Pète un plombe 2loc11 La fine bouche 2loc12 Des larmes dans la voie 2loc13 Tombe dans la poche de 2loc 14 Celui qui fait des changements blesse 50 Tableau n° : 04 Les expressions figées dans la presse dans la pesse française L’expression figée Typedel’expressionfigée Explication et sens à-coup Locution nominale En un moment A droite et à gauche Locution nominale Partout Sète sous les eaux Locution nominale Touchée par des tombées d’eau (pluie) Le sud-est de la France Locution nominale Tout le monde va lui Horizon entre le sud-est Locution nominale arriver subitement à quel qu’un Coup de main Locution nominale Aide Match piège Locution nominale Match dont on est trompée Week-end Locution nominale Fin de semaine Coup de pouce Locution nominale Aide Nuit blanche Locution nominale Nuit passé sans dormir Locution verbale Lieu où l’on doit se rendre tomber dessus Rendez-vous 51 Tableau n° : 05 Les différents types des expressions figées dans tous les rubriques la presse algérienne « Quotidien d’Oran » Types de locution Locution nominal Locution verbale Locution adjectivale Locution adverbiale locution déterminative Fréquence dans le journal 228 23 15 63 50 locution interjective 14 locution pronominale 43 locution prépositive 17 locution conjonctive 24 Tableau n° :06 Les différents types des expressions figées dans tous les rubriques la presse française le « Parisien » Types de locution Locution nominal Locution verbale Locution adjectivale Locution adverbiale locution déterminative Fréquence dans le journal 188 43 34 60 25 locution interjective 23 locution pronominale 56 locution prépositive 22 locution conjonctive 15 52 Figure n :05 Les différents types des expressions figées dans tous les rubriques de la presse algérienne Les différents types des expressions figées dans tous les rubriques la presse algérienne « Quotidien d’Oran » 250 200 150 100 50 la fréquence 0 Figure n :06 Les différents types des expressions figées dans tous les rubriques de la presse française Les différents types des expressions figées dans tous les rubriques la presse française « Le parisien » 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0 la fréquence 53 V. RESULTAT DE L’ANALYSE Dans tous les exemples précédents, nous avons trouvé des expressions, des locutions de mots et des proverbes dont tous les types qu’on a défini mais les arguments nominaux sont plus présent par rapport aux autres locutions, par exemple les noms composés Or, la position de ces derniers peut être occupée par d’autres types d’expressions, entre-autres, occupe une grande place. Les journalistes algériens utilisent tous types des locutions mais la totalité est un peut diminuer par rapport aux français. VI. CONCLUSION Après toute une analyse nous sommes ici à même de remarquer que le nombre, la nature et la structure syntaxique des séquences figées sont des catégories nominales similaires aux éléments constitutifs des phrases dites libres. La première remarque que nous avons prise c’est que les journalistes algériens utilisent toutes les types d’expressions figées ainsi que les proverbes, les dictons.Ensuitele journal francophone algérien est riches des formes fonctionnelles le français peut se présenter comme une variété qui constitue une partie intégrante de la situation linguistique algérienne, c’est pour quoi un grand nombre de lecteur sont attiré par la lecture des presses francophones. 54 CONCLUSION GÉNÉRALE 55 Notre objet d’étude porte sur la comparaison entre l’expression figées qui existe dans la rubrique «Tranche de vie » du quotidien algérien le « Quotidien d’Oran » et le quotidien français le « Parisien » au niveau de la fréquence de ces expressions ; une méthode quantitative et qualitative nous sert à quantifier l’existence et classer la catégorie des expressions figées La remarque que nous avons prise c’est que les expressions figées existent dans la presse algérienne car elles constituent un pan assez important de notre langage et ils sont largement employées tant à l’écrit qu’à l’oral. Pour conclure, nous nous devons rappeler, encore une fois, que le figement a été, est et sera toujours disponible dans notre vie quotidienne et nos journaux francophone Algérien car leurs utilisation développes l’imagination des journalistes. Malgré la presse française est plus fréquentes riches par rapport à notre presse « le Quotidien d’Oran ». Les expressions figées constituent un pan assez important de notre langage car largement employées tant à l’écrit qu’à l’oral. Nous nous sommes basé dans notre étude aux seules expressions nominale figées alors que le figement est présent au niveau de presque toutes les autres parties du discours : verbes, adjectifs, adverbes. Le français peut se présenter comme une variété qui constitue une partie intégrante de la situation linguistique algérienne, et le phénomène du figement est présent dans la réalité du français en Algérie, 56 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 57 OUVRAGES : GROSS, G. (1996), Les expressions figées en français. Noms composés et autres locutions. GROSS, G: Les expressions figées en français, noms composés et autres locutions LÉDÉE C, :L'interprétation des expressions figées du français vers la Langue des Signes Française. Le cas des expressions figées françaises relatives au corps humain.Mémoire de Master 2 Sciences du langage.Spécialité Interprétariat Langue des Signes Française / français, MÉMOIRES : JANASLEZAVOKA. : Les locutions figées et les expressions figurées dans les farces médiévales françaises, université de Masarykovauniverzita, Akademickýrok 2005/2006,République tchèque MARIE VERONIQUE. : Le traitement automatique et lexicographique des locution verbales figées en français,Mémoire de recherche, Université Paris3 Sorbonne nouvelle ILPGA. LAHLALI SAMIR. :Pour une approche syntactico-sémantique des expression figées dans le « Quotidien d’Oran » cas de la rubrique « Tranche de vie » de l’année 2010, Mémoire de Magistère, Université L'hadj Lakhdar - Batna ,2012 , YOUCEFI S. : Les chroniques dans la presse algérienne d’expression, Analyse de la créativité lexicale. Cas de « Raina Raikom » et « Tranche de Vie », mémoire de Magister, Université KasdiMerbah, OUARGLA, 2009 ARTICLES ET DOCUMENTS NUMERIQUES @ LIMAM, Abdou : Langues maternelles et citoyenneté en Algérie Edition Dar El Gharbe, 2002. Article :http://www.forum-algerie.com/litterature-culture-arthistoire/28831-abdou-elimam-linguiste-de-la-tour-de-babel-la-languematernelle.html Hugo, V: l’ogre et la fée. Disponible sur : http://lechatsurmonepaule.overblog.fr/article-victorhugo- l-ogre-et-la-fee-conseils-pour-le-commentaire-compose102717987.html . 58 Wikipédia : disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Quotidien_d%27Oran Wikipédia : disponible sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Parisien Wikipédia : Tranche de vie, disponible sur:http://fr.wikipedia.org/wiki/Tranches_de_vie 59 ANNEXES 60 La presse Algérienne : « Tranhe de vie » Le Quotidien d’Oran du mois de décembre (2014) Le Quotidien d’Oran du mois de janvier (2015) Le Quotidien d’Oran du mois de février (2015) La presse française : Le Parisien mois d’octobre (2013) téléchargeable sur internet Des articles téléchargés (2015) 61 Article N° : 01 Le 04/01/2015 N° :6114 62 Article N° : 02 Le 01/02/2015 N° :6138 63 Article N° : 03 Le 05/01/2015 N° :6115 64 Article n° : 04 Le 31/12/2014 65 Article n° : 05 Le 30/12/2014 N° :6112 66 Article N° :06 Le 29/12/2014 N° :6111 67