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Sommaire
1. « Lépanouissement du jeune enfant par le jeu » ....... 4
2. « La cour d’école : entre violence et apprentissage
de la vie ? » ................................................................................................................ 7
3. « Les nouvelles technologies, créatrices de liens
sociaux ou d’isolement ? » ...................................................................... 10
4. « La relation école / famille » ........................................................ 13
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Table ronde du vendredi 27 mai 2011
1. « Lépanouissement du jeune enfant par le jeu »
Avec Anne Bacus, docteur en psychologie, Michèle Bonnot, puéricultrice et
Gérard Neyrand, sociologue
L’essentiel
a Le jeu n’est pas une activité annexe mais vitale. C’est, avant le langage,
l’instrument fondamental de la construction du nourrisson puis du jeune enfant. Dans
le jeu, par le jeu, l’enfant explore, se forme, éveille son intelligence, ses fonctions
motrices, sa sensibilité, à la fois dans la relation à son corps et à son environnement
: parents, proches, animaux domestiques, objets.
a Le meilleur jeu pour l’enfant est celui qui en fait le moins, et lui demandera donc
d’imp liquer davantage son imaginaire et ses sens. Les parents sont en
accompagnants bienveillants plus qu’en stimulateurs permanents ou en partenaires
omniprésents.
La règle du Jeu
Par le jeu, l’enfant grandit. Il recherche la complexité, par pulsion d’apprendre et de se
perfectionner. Tous les petits mammifères jouent pour exercer leur corps, leur intelligence, la
relation aux autres. « Le jeu est l’activité la plus sérieuse des enfants », écrivait Montaigne. L’enfant
s’investit totalement dans le jeu sous toutes ses formes (jeu physique, intellectuel, relationnel),
c’est un formidable moyen d’apprendre.
Il existe différentes catégories de jeux et de jouets, qui stimulent différentes dimensions
de l’enfant : la dimension affective (peluches, poupées, « doudous »), pédagogique, sociale,
motrice (une balançoire, des patins), créative (par des matériaux, par le dessin). Par la
manipulation d’objets, par des sauts, des courses, des jeux psychologiques relayés au tra-
vers de ses peluches et poupées, l’enfant découvre le monde extérieur. Il apprend ainsi les
lois de la physique : « Si je lâche la cuillère, elle tombe ». Les lois de la psychologie : « L’adulte la
ramassera d’abord patiemment avant de s’énerver ». La loi de la permanence des objets : « Ils dis-
paraissent et réapparaissent ».
La répétition dans le jeu est un stimulant, permettant de reproduire un évènement qui a
marqué l’enfant : par exemple, une coupelle lâchée qui s’est mise en toupie pendant quelques
instants avant de se stabiliser.
Le jeu demande donc implication, effort, apprentissage. L’enfant y pose ses propres défis,
de façon gratuite en cela, le principe de jeu éducatif est une aberration puisque tout jeu
constitue un moyen d’apprendre. Un enfant qui ne joue pas est soit malade, rêveur, ou sidéré
devant un écran où il reçoit un imaginaire d’adulte. Le jeu est fondamental pour faire vivre les
trois dimensions de l’enfant : son être biologique, psychique et social.
Explorer sous le regard bienveillant des adultes
Le jouet n’est pas indispensable au jeu de l’enfant. L’autre est aussi un support. On peut aussi
s’inventer un copain imaginaire. Le premier jeu de l’enfant est son propre corps. Le nourrisson
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capture ses mains qui passent devant son visage et réalisent par la suite que ces mains lui
appartiennent. Puis l’enfant joue avec le corps des parents, des proches, des animaux
domestiques. La voix et le babillement servent aussi à jouer. Tout cela crée les premiers liens
aux autres.
Cette exploration saccompagne d’une attention des proches, dans le respect des équilibres
enfantins (repas, changes, sommeil). Ces temps de partage avec l’adulte donnent de
l’assurance à l’enfant. Il faut le soutenir sans le priver de son sens de l’initiative. « Moins le jeu
en fait, plus l’enfant en fera ».
Changements de statut et de relation
Les travaux de psychologie clinique et de psychologie du veloppement ont changé la
perception du nourrisson par les adultes, en tant que sujet et non plus comme simple« tube
digestif ». Le jeu intervient avant l’acquisition du langage. Dans le jeu, l’enfant est un acteur
relationnel qui développe ses interactions avec autrui et son entourage. Le jeu est donc un
élément de maîtrise du rapport à l’environnement social (apparition / disparition d’un objet ou
d’une personne par exemple).
Le risque serait de surstimuler les nourrissons, car trop vouloir leur faire apprendre de choses
les stresserait et les renfermerait sur eux-mêmes. Les parents risquent d’être déçus et les
enfants aussi, en se dévalorisant. Mieux vaut ne pas les confronter à des défis ou à des jeux qui
ne sont pas de leur âge…
Il faut aussi déculpabiliser les parents qui ne veulent pas jouer. Jouer est une interaction,
un type d’attention porté à l’enfant, toute la vie quotidienne peut appartenir à ce registre.
Si une difficulté survient pendant que l’enfant joue, la mère assure symboliquement la part de
présence rassurante, de « corps à corps », tandis que le père se place de façon plus distante,
comme un guide vers l’autonomie.
Par le jeu, on donne à l’enfant la joie d’apprendre à apprendre. L’adulte n’a pas à intervenir
dans ce qu’il fait mais signaler sa présence et son intérêt. C’est ainsi que l’on crée les
conditions favorables à son développement et à son épanouissement.
Aparté
a Légalitarisme et le paritarisme de notre socté sont contredits par le maintien de
la différentiation sexuée des jeux : aux lles les poupées, aux garçons les armes et les
voitures
Biographies des intervenants
Anne Bacus est docteur en psychologie et psychothérapeute. Elle a travaillé en crèche et for-
des assistantes maternelles. Chargée de cours à l’université, elle est aussi l’auteur de nom-
breux ouvrages sur la petite enfance : Toutes les questions au psy, spécial tout-petits, Le guide des
mamans débutantes ou encore Le guide de votre enfant d’un à trois ans. Elle est aussi
régulièrement invitée dans l’émission « Les maternelles » sur France 5.
Michèle Bonnaud est puéricultrice et formatrice à l’association spécialiste de la petite enfance
Pikler Loczy. Ancienne Directrice de crèche à Gennevilliers, elle a travaillé pendant près de trente
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