m Mots clés – PNB par habitant – taux d`ouverture Rappel de cours

Construction de l'Union européenne et croissance économique
Mots clés
– PNB par habitant
– taux d’ouverture
Rappel de cours 1
Le PNB, principal agrégat de la comptabilité nationale, mesure l’en-
semble des valeurs ajoutées créés par les unités économiques natio-
nales, qu’elles produisent sur le territoire national ou à l’étranger. Cet
indicateur, contrairement au PIB, ne comptabilise donc pas les activités
productives des entreprises étrangères sur le territoire national. Si on
observe peu de différences entre le PNB et le PIB pour les pays dévelop-
pés, il existe parfois pour certains PED, où l’implantation de firmes mul-
tinationales est forte, un écart significatif entre ces deux agrégats.
Le PNB par habitant est le rapport entre le PNB d’un pays pour une
année tet la population moyenne en milieu d’année (c’est-à-dire la moi-
tié de la somme de la population au 1er janvier de l’année tet de la popu-
lation au 1er janvier de l’année t+1). C’est un indicateur imparfait, mais
fréquemment utilisé, du niveau de vie par habitant. Il s’agit d’une
moyenne qui ne prend pas en compte les inégalités de répartition de
richesses au sein d’un pays.
Une variation du PNB par habitant permet d’établir si le pays est dans
une conjoncture favorable au développement ou non:
– si le taux de variation du PNB/hab. est négatif, alors le niveau de vie
moyen se contracte (période non favorable au développement);
– si le taux de variation du PNB/hab. est positif, le niveau de vie moyen
augmente (période favorable au développement).
Le taux d’ouverture d’une économie est défini en note dans le docu-
ment, il se calcule par la somme des importations et des exportations
divisée par deux et rapportée au PIB. Ce ratio permet d’évaluer le degré
d’ouverture d’un pays, c’est-à-dire la place que tient le reste du monde
(l’environnement extérieur) dans une économie nationale. Plus il est
élevé et plus l’insertion dans le commerce international est forte.
Que dit le document?
Ce document permet d’illustrer les relations éventuelles entre le taux
de croissance annuel moyen (TCAM) de la production par habitant des
PED, et leur niveau d’ouverture vers l’extérieur pendant plusieurs
périodes.
Document 1
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Une relation positive entre ces deux indicateurs se dégage, quelle que
soit la période considérée: plus l’économie est ouverte, plus le TCAM du
PNB/hab. est élevé. Ainsi, si de 1986 à 1992 le PNB/hab. des PED les plus
ouverts augmente en moyenne chaque année de 5,9 %, il diminue de
0,2 % pour les économies modérément ou très fermées. Les inégalités
de croissance entre PED ayant des degrés d’ouverture différents sem-
blent évoluer favorablement pour les pays les plus insérés dans le com-
merce international. Entre la première période (1963-1973) et la dernière
(1986-1992), le TCAM des pays très ouverts a baissé de 1,1 point et de 4,2
points pour les pays modérément fermés. De la même façon, le rapport
du TCAM des pays les plus ouverts avec celui des pays modérément
ouverts augmente: il est 2,4 fois plus élevé de 1986 à 1992, contre seule-
ment 1,4 fois de 1963 à 1973.
L’ouverture internationale, en apportant des ressources nouvelles
grâce aux exportations et en renforçant la concurrence entre les produc-
tions locales et les importations, permet une hausse du revenu national
et rend possible le financement du développement sans endettement
excessif. L’insertion dans le commerce international est donc un des fac-
teurs importants de la croissance économique et du développement.
Cette conclusion confirme l’analyse des économistes libéraux qui,
comme David Ricardo, plaident en faveur du libre-échange. On peut
également penser que la hausse de la production industrielle favorise en
retour l’insertion dans les échanges internationaux.
Rappel de cours 2
Le libre-échange est l’un des thèmes récurrents du libéralisme écono-
mique. Adam Smith montre au XVIIIesiècle qu’un pays a intérêt à se spé-
cialiser dans la production où il dispose d’un avantage absolu
(c’est-à-dire dont les coûts de production sont inférieurs à ceux de tous
les autres pays), et à acheter tous les autres biens. Chaque pays se pro-
cure ainsi tous les biens dans les meilleures conditions possibles. Mais
cette analyse exclut du commerce international les pays n’ayant aucun
avantage absolu. David Ricardo (1772-1823) parvient à dépasser cette
objection en montrant que chaque pays doit se spécialiser dans la pro-
duction où il détient un avantage relatif (production pour laquelle son
avantage est le plus grand ou son désavantage le plus faible). Cette spé-
cialisation permet d’utiliser le plus efficacement l’ensemble des res-
sources disponibles, ainsi tous les pays réalisent un gain à l’échange. Au
XXesiècle, les économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson ont cherché à
expliquer l’origine des différences des avantages comparatifs par la
dotation (ou répartition) en facteurs de production de chaque pays.
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Selon le théorème HOS, chaque pays doit se spécialiser dans la produc-
tion qui incorpore le maximum de facteurs de production qu’il détient
en abondance. L’échange international est donc un échange de facteurs
abondants contre facteurs rares.
Mots clés
– indice des prix
– marché mondial
Que dit le document?
Ce document retrace l’évolution de 1978 à 1996 de l’indice des prix du
cacao pour une quantité donnée sur le marché mondial; la base 100 cor-
respond à l’année 1996. Le cours du cacao comme celui des autres pro-
duits primaires (café, bauxite, sucre, céréales…) se détermine sur le
marché mondial selon les mécanismes de la loi de l’offre et de la
demande. L’offre correspond pour l’essentiel aux quantités exportées
par les PED, notamment les pays les moins avancés (PMA), et la
demande provient en grande partie des pays développés à économie de
marché (PDEM).
On note une baisse assez nette du prix du cacao: si pour une quantité
donnée le prix du cacao est de 100 en 1996, il était de 260 en 1978,
soit une différence de 160 points. Plus précisément, quatre périodes se
dégagent:
1. une baisse des prix de 1978 (indice 260) à 1981 (indice 160);
2. un redressement de 65 points (225 – 160) de 1981 a 1983;
3. une chute continue de 1983 à 1992: le prix du cacao en 1992 est trois
fois (225/75) moins élevé qu’en 1983;
4. enfin, depuis 1992, le prix augmente pour atteindre l’indice 120 en
1998.
Cette évolution globalement négative de la rémunération des produc-
teurs de cacao s’explique par une offre structurellement plus élevée que
la demande. Cet exemple démontre que toutes les spécialisations n’en-
traînent pas des effets équivalents sur la croissance, et donc sur le déve-
loppement. En définitive, une spécialisation dans des produits primaires
semble cumuler plusieurs handicaps:
– la part des produits primaires décline dans le commerce mondial au
profit des produits manufacturés;
Document 2
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– la demande reste peu dynamique, il existe effectivement de nombreux
substituts, notamment ceux issus de l’industrie chimique;
– les prix sont orientés à la baisse alors que ceux des pays manufacturés
importés par les PED augmentent, on assiste donc à une dégradation
des termes de l’échange;
– ces productions ont un faible contenu en technologie et ne donnent
pas lieu à des effets d’entraînement sur le reste de l’appareil productif.
L’insertion des PED dans le commerce mondial se traduit donc ici par
un renforcement de la dépendance de ces pays à l’égard des PDEM.
Cette thèse confirme l’approche des économistes d’inspiration marxiste,
qui voient le sous-développement comme la conséquence de rapports
de domination et de dépendance entre le centre (PDEM) et la périphérie
(PED). Le commerce mondial est un moyen pour les PDEM de lutter
contre la baisse tendancielle des taux de profit par l’importation de
matières premières à bas prix et par la surexploitation de la main-
d’œuvre des PED. Selon Arghiri Emmanuel, les PED sont victimes d’un
échange inégal, les pays les moins productifs échangent leurs produits
contre des biens et des services incorporant une moins grande quantité
de travail. Il faut alors rompre avec la logique de l’insertion dans le com-
merce international en mettant en œuvre des stratégies de développe-
ment autocentrées répondant à des objectifs internes.
Rappel de cours 3
Les termes de l’échange représentent le rapport entre l’indice des prix
des exportations et l’indice des prix des importations. Lorsque le rapport
diminue, on parle de dégradation des termes de l’échange. Ce qui signi-
fie que les pays doivent exporter plus en quantité pour maintenir l’équi-
libre des échanges extérieurs.
Mots clés
– pays émergents
– crise asiatique
Rappel de cours 4
Le concept de « pays émergents » est né dans les années 1980 avec le
développement des marchés boursiers des pays du Sud. Il désigne les
pays connaissant un accroissement rapide de leur revenu par habitant,
et par conséquence une part dans le revenu mondial en forte progres-
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sion et un degré élevé d’insertion dans le commerce et dans les flux de
capitaux mondiaux. Ce concept reste cependant assez flou puisqu’il
regroupe des pays dont le niveau de développement est proche des
PDEM comme la Corée du Sud, et des pays où le revenu par habitant
demeure faible (Maroc, Mexique…).
Que dit le document?
La multiplicité des crises monétaires et financières auxquelles sont
confrontés les PED démontre l’instabilité de leur régime de croissance.
Un accroissement rapide du revenu par habitant n’assure pas automati-
quement un développement sûr et harmonieux, et reposant sur une
industrie dynamique.
Les mécanismes de ces crises de surinvestissement, notamment ceux
de la crise asiatique de 1997, sont désormais bien connus. Un accroisse-
ment rapide des revenus entraîne un afflux important de capitaux. Cette
entrée massive de capitaux, stimulée également par le mouvement de
globalisation financière, provoque une appréciation des monnaies
locales qui diminue le coût de l’endettement extérieur pour les emprun-
teurs et ouvre la perspective de profits intéressants pour les investis-
seurs internationaux. Les investissements à la rentabilité plus ou moins
assurée se multiplient et contribuent à la création d’une bulle spécula-
tive, qui éclate lorsque les investisseurs constatent que la rentabilité
attendue n’est pas au rendez-vous. Des mouvements spéculatifs à la
baisse s’enchaînent et provoquent une perte de confiance envers la
monnaie et une restriction des crédits. Les conséquences économiques
et sociales de ces crises sont importantes: déséquilibre du solde exté-
rieur, multiplication des faillites, augmentation du chômage, contraction
rapide des revenus, développement de la misère, etc.
Ainsi, la réussite des stratégies de développement par promotion des
exportations n’est pas sans condition. Il est indispensable que les
recettes issues d’une participation au commerce international soient
effectivement réinvesties dans l’appareil productif et « permettent d’en-
clencher un cercle vertueux de croissance » comme le suggèrent les
économistes libéraux.
Ouverture
internationale
Croissance
économique
Exportations accrues et
intensification de la concurrence
Hausse de la demande intérieure
et de l’investissement Hausse du revenu national
Hausse de la production et
recherche de gains de productivité
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