
Une relation positive entre ces deux indicateurs se dégage, quelle que
soit la période considérée: plus l’économie est ouverte, plus le TCAM du
PNB/hab. est élevé. Ainsi, si de 1986 à 1992 le PNB/hab. des PED les plus
ouverts augmente en moyenne chaque année de 5,9 %, il diminue de
0,2 % pour les économies modérément ou très fermées. Les inégalités
de croissance entre PED ayant des degrés d’ouverture différents sem-
blent évoluer favorablement pour les pays les plus insérés dans le com-
merce international. Entre la première période (1963-1973) et la dernière
(1986-1992), le TCAM des pays très ouverts a baissé de 1,1 point et de 4,2
points pour les pays modérément fermés. De la même façon, le rapport
du TCAM des pays les plus ouverts avec celui des pays modérément
ouverts augmente: il est 2,4 fois plus élevé de 1986 à 1992, contre seule-
ment 1,4 fois de 1963 à 1973.
L’ouverture internationale, en apportant des ressources nouvelles
grâce aux exportations et en renforçant la concurrence entre les produc-
tions locales et les importations, permet une hausse du revenu national
et rend possible le financement du développement sans endettement
excessif. L’insertion dans le commerce international est donc un des fac-
teurs importants de la croissance économique et du développement.
Cette conclusion confirme l’analyse des économistes libéraux qui,
comme David Ricardo, plaident en faveur du libre-échange. On peut
également penser que la hausse de la production industrielle favorise en
retour l’insertion dans les échanges internationaux.
Rappel de cours 2
Le libre-échange est l’un des thèmes récurrents du libéralisme écono-
mique. Adam Smith montre au XVIIIesiècle qu’un pays a intérêt à se spé-
cialiser dans la production où il dispose d’un avantage absolu
(c’est-à-dire dont les coûts de production sont inférieurs à ceux de tous
les autres pays), et à acheter tous les autres biens. Chaque pays se pro-
cure ainsi tous les biens dans les meilleures conditions possibles. Mais
cette analyse exclut du commerce international les pays n’ayant aucun
avantage absolu. David Ricardo (1772-1823) parvient à dépasser cette
objection en montrant que chaque pays doit se spécialiser dans la pro-
duction où il détient un avantage relatif (production pour laquelle son
avantage est le plus grand ou son désavantage le plus faible). Cette spé-
cialisation permet d’utiliser le plus efficacement l’ensemble des res-
sources disponibles, ainsi tous les pays réalisent un gain à l’échange. Au
XXesiècle, les économistes Hecksher, Ohlin et Samuelson ont cherché à
expliquer l’origine des différences des avantages comparatifs par la
dotation (ou répartition) en facteurs de production de chaque pays.
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