Retour sommaire Pages précédentes PRIORITE PREMIERE RETENUE EN1997 *LA PERINA TALITE * - Communication du Docteur Martine CHALAYER, médecin médecin Chef de PMI & Docteur Thierry CARDOSO, de PMI ; Conseil Général. Communication du Docteur Anne FA VRE, pédiatre, Centre Hospitalier de Cayenne. Rapport du Dr G. CARLES & Dr M. BERTSCH, Lapérinatologie à Saint-Laurent du Maroni. QUELLES TYPES D'INTERVENTIONS ENVISAGER EN PERINATALITE ? ThierryCardoso Dr MartineChalayer-Dr Service départemental de PMI DASS-Guyane EPIDEMIOLOGIE périnatale En 1996, les restent tropélevésen Guyane : tauxde mortalité à 28 SA ou 1000 grs 20,5 %o pourlesnaissances lesnaissances à 22 SA ou 500 grs 30,7 %o pour liés à: Les décèssontprincipalement Ma) ibrmations : 16% . HTA maternelle etcomplications : 15% . Prématurité : 15% Infections : 11% liés L'étudedes facteurs à cestauxmontre : insuffisant . Unsuivi de grossesse : 1/5eue ont moinsde 4 visites prénatales . Desmèresjeunes: de 1% moinsde 15 ans 8,5% moinsde 18 ans 15% moinsde 20 ans pathologiques: . Denombreusesgrossesses 26% ontau moinsune pathologie lemanque d'information du réseaude prévention d'un certain et l'exclusion surlagrossesse nombre de femmes en situations sociales précaires rendentdifficile une priseen chargecorrecte des grossesses, des accouchementsetdesenfants à lanaissance. La persistance d'untauxde natalité à 30 %o doitfaire réfléchir à l'adaptation de soinsen obstétrique nécessaire de l'offre et en néonatalogie. INTERVENTIONS : Deux interventions ontétéprogrammés: 1°)Le renforcementde laconnaissance épidémiologique :une étudeesten coursau service départemental de PMI. Ellea pourobjectifs principaux de : -décrire l'évolution périnatale de lamortalité etde sescomposantes -décrire lescaractéristiques de lapopulation desfemmes enceintes etdesnaissances -analyser lesdifférents déterminants socio-démographiques de risques etlesfacteurs secondaires etpourobjectifs : -l'évaluation du systèmede recueil de donnéesen placedanstoutes lesmaternités -d'envisager desrecommandations danslaprise en chargedesgrossesses 2°) Une campagne d'informationsur lesuivide grossesseen partenariat DDASS-EtatConseil général Objectif général : réduire d'aumoinsde moitiélenombre de femmes enceintes mal suivies d'ici l'an2000. Objectif spécifique : sur faire population du département aitpu avoiraccèsà une information en sorte que toute'la lesuivi de grossesse d'ici lafinde l'année 1998. Movens : -Un comitéde pilotage a étémis en place : constitué de professionnels de lanaissance etde lacommunication(lemédecincoordonnateur de PMI, un obstétricien, et un médecinépidémiologiste, une sage-femme,une aide-soignante ila étéchargéde choisir lemessageetsesmodalités de diffusion coordonne ; il un maquettiste) lesdifférents tempsde lacampagne. -plusieurs de l'information typesde supports ontétéenvisager pourladiffusion : une affiche etdes dépliants . des spotstélévisés etradiophoniques . des conférences-débats animés par les professionnels des centresde santé départementaux desdifférentes communes du département Une évaluation de PMI par l'étudede la variation d'un serafaiteau servicedépartemental certain nombre d'indicateurs avantetaprèslacampagne. LIMITES DE LA PRISE EN CHARGE DES NOUVEAU-NES en GUYANE Dr A.FAVRE UF de Néonatologie-Service de Pédiatrie Centre Hospitalier Général de CAYENNE Pour étayernotrepropos,partonsde l'histoire de Mme Mme Kar.. Kar. a 16 ans, elleest enceinte pour la première fois,et habite en commune. Pendant sa grossesse, Mme Kar. s'estprésentée au centre de santé,où le suiviest assuré par la sage-femme. Ellese rend régulièrementà ses consultations mensuelles,a bénéficiéd'examens par échographie,et de la consultation avancée d'obstétrique de Cayenne et de St Laurentdu Maroni. assurée par lesobstétriciens Lors de son suivi, ilest expliquéà Mme Kar.qu'il luifaudraalleraccoucher à la maternitéde Cayenne, car on ne faitplusd'accouchement au centrede santé. Mme Kar. ne comprend pas : pourquoi allerloindes siens,dans une ville qu'ellene connaît pas, enfermée dans un bâtiment avec des gens qui souvent ne parlentpas sa langue. Elle saitbien qu'en se présentant au derniermoment au dispensairelorsde l'accouchement,ilsera trop tard pour être " évacuée " sur ta maternité. La grossesse de Mme Kar. se complique, elle a perdu les eaux alorsqu'elle n'estqu'au 7ème mois. L'accouchement est imminent. Mme Kar. est transférée d'urgencepar leSAMU en hélicoptère sur l'hôpital de Cayenne. Mère etenfantont pu être sauvés, l'enfant, Paul, pèse 1500 grammes et est hospitalisé dans l'unité de Néonatologie. Mme Kar.luirend visite plusieursfoisparjour,c'estpratiquel'unité estjusteen dessous de lamaternité. donner qu'elle Ellecommence a tirerégulièrementet son lait au bout d'une semaine, Paul a prisdes forceset commence à téterau sein.Ilest difficile de reconnaître son enfanten ce toutpetitqui ressemble à un oiseau tombé du parait nid.Il si inaccessible dans sa couveuse avec tous ces appareils. L'équipequi est là,ne comprend pas sa langue,leséchanges sont difficiles. Paul devra resterà hôpital jusqu'à2 kg au moins. Le séjour de Mme Kar. en maternités'achève,ilfaut trouver une solution d'hébergement.Mme Kar. ne connaîtpersonne sur Cayenne, et se voitdonc obligée Faut à hôpital. de retourner chez elleen laissant L'allaitement maternel est interrompu,Paul qui est nourriau biberonne saura prendre plus le sein,et Mme Kar. n'aura plus de lait. De plus,Mme Kar. se sent le reconnaitra-t-elle quand ilarriveraà l'avion encore plus dépossédée de son fils, dans lesbras d'un(e)d'autre. PlusieursPaul sont revenus à l'hôpital quelques semaines plus tard pour stagnationpondérale,deshydrationgastro-entérite... Quand on analyse lasituation à bien des facteursde risque de maltraitanceou de défaut de soins sont posteriori, réunis : mère jeune, naissance prématurée, communication difficile entre l'équipe médicale etlesparents,séparationprolongée,retourbrutalde l'enfant. Au terme de cettehistoire fictive, je tenaisà dégager plusieursdifficultés qui limitent actuellementlepriseen charge médicale des nouveau-nés. 1.Tout d'abordlapriseen charge de la grossesse : Ilest maintenant clairpour tous,et ce qu'a montré l'évolution de la mortalité périnataleen Suède, que la préventionde la mortalité périnatale passe par un meilleursuivides grossesses. Combien y a-t-il de Mme Kar,en commune, qui ont pu bénéficierd'un suivi régulier par des personnels de santé spécialisés? Ou plutôtcombien de Mme Kar.n'ontpas eu accès à cetteconsultation? De même lerapportdu haut comité de lasanté publique " sécurité autourde la naissance " et différentes les analysesqui en ont découlés ont bien montrés qu'il faut naîtredans un centreadapté au risqueencouru. Où Mme Kar. devrait-elle idéalement accoucher ? L'obliger à aller à hôpital induit des effets pervers, les femmes cachent se " " au moment de l'accouchement alors c'est le où elles sont le plus exposées. moment que Il est primordial de privilégier les transferts in utero pour que les accouchements à risqueaientlieudans un centre pouvant accueillir le nouveau-né prématuré etfoumalade. a Comment maintenir le lien mère-enfant en l'absence de structured'accueil induitpar la séparation inquiète : comment adéquate. Le sevrage obligatoire seront préparés les biberons de Paul,avec quel lait, quelle eau, quels biberons ? Ne pourrait-on pas accueillir Mme de Paul ? Kar.sur Cayenne/e temps de l'hospitalisation Malgré toute J'efficacité du relais de l'équipe sur le secteur, comment peut-on préparer leretourde Paul dans sa famille, comment assurer un suivià domicile qui nécessite d'être personnalisé. Un renforcementdu réseau sanitaire au niveau du secteurparaitindispensable qu'une politique de prévention de la prématurité et de ses conséquences, puisse pour êtreeffective. L'organisation centresde soins doitdéfinir les relais en réseau des différents fonction des particularités géographiques du département. en 2.Quant à lapriseen charale du nouveau-né : Ilexisteactuellementen Guyane principalement2 structuresmédicales qui accueillent lesnouveau-nés : -t'unitéde Pédiatriedu Centre Hospitalier André Bourron à St Laurent du Maroni qui assure des soins de niveau bill, c'està dire jusqu'à des soins de respiratoire de courtedurée avant d'envisagerun transfert réanimationen particulier silasituation se dégrade où se prolonge, -t'unité de Néonatologiedu Centre Hospitalier Général de Cayenne qui assure actuellementdes soins de niveau IV,c'està diretous les soins de réanimationque de l'enfant l'état peut nécessiter. Travaillant dans cetteunitédepuis 18 mois maintenant,je me permettraide de cetteunité. parlerplusspécialementde lasituation L'unitéa reçu en 1997, 458 nouveau-nés.Cetteactivité semble stabledepuis 4 maximum 511 1996 (cf graphique 1). à ans avec un en Si on prend lesdonnées du 2ème semestre 1997, périodeà partir de laquelle particulièrement parmi enfants l'activité de réanimationa été plus codée, ces : -242 nouveau-nés ont été admis, -122 (50%) étaientprématurés (< 37 SA), -50 (20%) prématurissimes(<33 SA) (cfgraphique2) -51 (21%) ont nécessitésune ventilation artificielle (cfgraphique3) -25 (10%) sont décédés 17 (68%) pesaientmoins de 1500 g. (cfgraphique4) -dont -ladurée moyenne de séjourest de 12,04 jourspar enfant. Le graphique 2 montre la répartition des termes de naissance des enfants admis dans l'unité en 1996 en colonne et 1997 en ligne.La superpositiondes courbes montre que l'évolution termes de vers une augmentationdes trèspetits se fait Les de moins de SA représentent 20 % des admissions naissance. prématurés 33 en 1997. Le Graphique 3 montre le nombre d'enfantayant nécessité une ventilation artificielle en fonctiondu nombre d'enfantsdu même terme de naissance reçus.La populationdes moins de 33 SA représenteplusde lamoitiédes enfantsventilés. Ily a un deuxième groupe d'enfantsnécéssitantune réanimationrespiratoire alorsqu'ilssont à terme.Ces nouveau-nés correspondentaux situations d'asphyxie foetale per-natale souvent peu prévisibles. des décès en fonctiondu terme de Le graphique 4 montre la répartition naissance des enfants admis dans l'unité. La populationdes moins de 33 SA représente64 % des enfantsdécédés. Parmi les50 enfantsnés avant 33 SA, 16 soit32 % n'ontpas pu êtresauvés. Ces quelques chiffres montrentque dans le département,lesenfantsnés très prématurément payent un tourdtribuà lamortalité dans l'unité. L'étude menée sur le devenirdes prématurés de moins de 33 SA dans la régionparisiennemontraitily a 10 ans,que 18% décédaienten hospitalisation. L'unitéde Néonatologiedu CHG de Cayenne comprend 21 lits, qui s'articulent entre: -6 placesde réanimationou de soins intensifs, -1 sallede 5 placespour lesprématurés en couveuse, -5 boxes de 2 places pour lesnouveau-nés en soinscontinus. L'effectif de l'équipepara-médicalepermet d'assurerune permanence de 2 à 3 infirmières et/oupuéricultrices lejour,1 à 2 lanuit,et une auxiliaire de puériculture le jouret lanuit. Le niveau de soin maintenu dans l'unité nécessiterait 1 infirmière pour 2 à 3 enfantsen soins intensifs, et 1 infirmière pour 6 enfantsen soins continusplus des auxiliaires de puériculture en nombre suffisantpour qu'ily aitau minimum un (e) soignant(e)pour 5 enfantsen soinscontinus. La sous-dotationen personnel représente actuellementle facteurlimitant principal dans laqualitéde lapriseen charge des nouveau-nés. Quel niveau de soins peut-on appcéer à Paul et dans quelles conditions de sécurité? Comment expliquer à Mme Kar les progrès que fera Paul au fil de sa lente maturation,afinqu'elleaccueille son enfant comme le sien et non pas comme celuide hôpital? Ce même raisonnementpourrait médical,et aussipour êtretenu pour l'effectif l'équipementqui nécessite une réactualisation ainsi que pour l'organisation des locauxqui sonttropexigus. Pour travailler conjointementavec nos collèguesde St Laurent du Maroni,je faire leur porte parolepour direqu'ils sont confrontésaux mêmes limitations peux me humaines et matérielles. Ilparaiturgent que les moyens dont disposent les unités de Néonatologie soientrenforcés, et que l'activité de soinsintensifs etde réanimationsoitofficiellement patients. reconnue afinqu'ellepuisseassurerlessoinsattenduspour ces petits Graphique1 :nombre annueld'admissions etde décèsdans l'unité de néonatologie du CHG de Cayenne Graphique2 :Répartition des termesde naissance en pourcentage en d'aménorhée (SA) semaines en 1996et2ème semestre1997 Graphique :3nombre de nouveau-nésventilés du termede en fonction naissancependantle2ème semestre1997 graphique :4nombre de décèsen fonction du termede naissancependant le2ème semestre1997 Pages suivantes