transport trop élevés. Entre 1970 et 1990, période de fort développement de la multinationalisation des firmes,
la part des coûts de transport dans le prix des importations a baissé d’environ 5,5 points (document 3).
Cependant, cette baisse relative des coûts de transport semble s’interrompre à partir du début des années 1990.
On assiste même à une hausse de ces coûts au cours de la seconde moitié des années 1990 (document 3). Si ce
phénomène perdure, on pourrait assister dans les années à venir à un mouvement de relocalisation des
activités.
[Transition]
La localisation des filiales de FMN dépend de critères quantitatifs liés aux coûts de production. Cependant, d’autres
critères à l’environnement économique, politique et social du pays d’accueil sont à prendre en compte.
II. Les déterminants qualitatifs liés à l’environnement économique, politique et social
Pour obtenir un avantage concurrentiel les FMN doivent tenir compte de l’environnement économique du pays
d’accueil.
1. L’importance de l’environnement économique
Lorsqu’on demande aux dirigeants de FMN quels sont les critères qui interviennent dans la décision de
localisation des filiales, 52 % donnent un rôle déterminant aux infrastructures logistiques et transports et 49 %
à la qualification de la main-d’œuvre (document 1). Ainsi, ces facteurs qualitatifs qui favorisent, directement
ou indirectement, la productivité des FMN expliquent en grande partie l’implantation de filiales dans les pays
développés. Ces « filiales-relais » sont destinées à produire pour les marchés des régions ou pays dans lesquels
elles sont implantées.
Le plus souvent, les localisations dans les pays développés répondent à une volonté d’améliorer la
compétitivité hors prix grâce à l’innovation et à la qualité de la production. Ainsi, le développement de pôles
de compétitivité dans certains pays (en France par exemple) favorise la concentration des filiales de FMN.
Disposant d’une main-d’œuvre qualifiée, ces filiales se constituent en réseaux favorisant la diffusion de
l’innovation et la maîtrise des nouvelles technologies.
2. La stabilité politique et sociale
Dans la décision de localisation des activités d’une FMN, la stabilité de l’environnement politique et social est
un facteur important. Ainsi, 49 % des décideurs internationaux font de la stabilité et de la transparence de
l’environnement politique et légal un critère important, et 41 % considèrent que la stabilité du climat social ne
peut qu’être positive pour inciter les FMN à s’implanter dans un pays (document 1)
On sait que les institutions peuvent jouer un rôle essentiel pour le bon fonctionnement du marché car sans
règles claires, concernant les droits de propriété notamment, les échanges peuvent être entravés. La stabilité
politique et sociale réduit l’incertitude pour les acteurs économiques. Ainsi, un système législatif stable qui
protège et respecte la propriété privée ainsi que les droits des individus favorise l’implantation des filiales de
FMN. De même, des politiques gouvernementales favorables à l’économie de marché encouragent les
investissements directs à l’étranger (IDE). C’est surtout vrai pour les pays en développement et les anciennes
économies socialistes qui connaissent le processus de transition vers l’économie de marché.
Conclusion
Les déterminants des stratégies d’internationalisation des FMN sont multiples. On peut les regrouper en deux
catégories principales. La première concerne les déterminants liés à l’environnement économique, politique et
social des pays d’implantation, la seconde catégorie concerne les coûts de production.
Les stratégies d’internationalisation de la production favorisent, depuis quelques années, les investissements
directs à l’étranger dans les économies émergentes. Une question intéressante est de savoir quels sont les
effets de cette évolution pour les pays d’origine des FMN, notamment en termes d’emplois et d’activités.