processus dans le cadre d’une stratégie préventive. C’est en vue de cet objectif que la réalisation de prélèvements
à visée microbiologique dans l’environnement inerte (au bloc opératoire par exemple), les équipements médicaux
(endoscopes) et les fluides (air au bloc opératoire, eau chaude sanitaire, …) est indispensable. Ces prélèvements
doivent faire l’objet d’un plan d’échantillonnage défini de manière consensuelle entre l’EOHH et le laboratoire de
microbiologie. Des procédures définissant clairement les méthodes de prélèvements et l’interprétation qui sera
faite des résultats doivent êtres écrites, l’EOHH définissant parallèlement les actions qu’elle aura à mener au vu de
ces résultats. Ces types de prélèvements (fréquence des contrôles, interprétation des résultats, actions
correctives) font souvent l’objet soit d’obligations réglementaires soit de recommandations fortes par voie de
circulaire ou de la part de sociétés savantes.
2) Les prélèvements réalisés à l’occasion de l’investigation d’une épidémie.
Une augmentation significative du nombre de cas d’infections et/ou de colonisations liés à une même espèce
bactérienne dans un service ou un établissement peut être lié à la diffusion d’une même souche bactérienne ; il
s’agit alors d’une épidémie. La confirmation de l’identité clonale des souches passe par le typage moléculaire pour
lequel le laboratoire de microbiologie doit être disponible. Celui-ci doit, soit pouvoir assurer ce typage, soit avoir à
disposition un laboratoire de référence. Ce risque de diffusion épidémique de souches bactériennes, parasitaires
ou virales, doit conduire tout laboratoire de microbiologie à mettre en place une procédure de conservation des
isolats provenant de prélèvements cliniques pendant une période donnée (à définir en partenariat avec l’EOHH),
ceci étant souvent réalisé pour des souches bactériennes multirésistantes aux antibiotiques mais plus rarement
pour les autres. Une fois la confirmation du caractère clonale des souches obtenue, le laboratoire devra analyser
différents prélèvements comme les prélèvements d’environnement (air, eau, surfaces) ou d’équipements médicaux
mais aussi tout prélèvement pouvant concerner du matériel, des consommables, susceptibles d’être vecteurs et/ou
réservoirs à l’origine de cette dissémination clonale.
3) Les prélèvements à visée épidémiologique (dits de dépistage)
Ceux-ci ont leur place dans de nombreux établissements notamment dans le cadre de la prévention des
infections à bactéries multirésistantes (BMR). C’est au CLIN de définir au sein de chaque établissement la
stratégie de dépistage sur la base de la connaissance de l’épidémiologie de ces BMR. Pour mieux connaître cette
épidémiologie et son évolution, il peut être parfois utile de pratiquer des campagnes ponctuelles de dépistage pour
mieux définir cette épidémiologie. Là encore, la confrontation des besoins de l’EOHH et des contraintes du
laboratoire de microbiologie est nécessaire pour mettre en place une stratégie de dépistage adaptée à chaque
établissement.
4) Les prélèvements réalisés à des fins pédagogiques
Un bon exemple est représenté par l’empreinte de mains du soignant avant et après hygiène des mains
(lavage simple ou désinfection hydro-alcoolique). Ce genre de campagne de sensibilisation mobilise l’EOHH mais
aussi le Laboratoire de microbiologie (mise à disposition de l’EOHH de boites de pétri, incubation, lecture et
interprétation des boites après empreintes). Ce type de prélèvements à visée pédagogique peut concerner d'autres
domaines (bionettoyage au bloc opératoire par exemple).
Pour en savoir plus
Circulaire DHOS\E2-DGS\SD5C N°21 du 22 janvier 2004 relative au signalement des infections nosocomiales et à
l’information des patients dans les établissements de santé. 28 pages. (NosoBase n°12677)
Circulaire DGS/SD7A/SD5C/DHOS/E4 N° 2002/243 du 22 avril 2002 relative à la prévention du risque lié aux
légionelles dans les établissements de santé. 35 pages. (NosoBase n°10637)
SFHH. Prévention de la transmission croisée. 2009, 57 pages. (NosoBase n°24184)
Bertrand X, Talon D. Surveillance des infections nosocomiales : rôle du laboratoire. In : Maîtrise des infections
nosocomiales de A à Z. Rillieux-Crépieux : HEALTH&CO ed, 2004, p. 690-692
CTIN. Surveillance microbiologique de l'environnement dans les établissements de santé. Air, eaux et surfaces.
2002, pages (NosoBase n°10974).
Comité Technique National des Infections Nosocomiales (CTIN). 100 recommandations pour la surveillance et la
prévention des infections nosocomiales. 1999, 121 pages. (NosoBase n°6075)