Donner du sens à
l'engagement collectif
Entreprendre, c’est prendre des risques. Entreprendre en économie
sociale, c’est aussi prendre des risques mais c’est surtout les partager, les
mutualiser avec d’autres porteurs de projet attachés à des valeurs, à des notions
très concrètes sur la place du travail par rapport au capital, lequel devient un moyen
et non une finalité. Qui fait passer le projet avant le profit, la satisfaction des
bénéficiaires avant celle des actionnaires, qui donne du sens à un engagement
collectif. Le sens du mot a son importance, penser collectif c’est aussi admettre que
le « nous » a plus de force que le « je » et que les choix de société qui en découlent
seront forcément inscrits dans la pérennité.
Promouvoir les valeurs portées par l’économie sociale est un des engagements de la
Chambre Régionale que j’ai l’honneur de présider. Participer, à travers ce guide, à
accomplir une partie de notre engagement est une grande satisfaction. Que ce guide
soit produit, en plus, par une collectivité territoriale est un signe fort d’encouragement
pour les têtes de réseaux que nous représentons.
La collaboration avec le Département des Pyrénées Orientales est assez récente. Elle
n’en est pas moins intense et surtout riche d’échanges fructueux, dans plusieurs
secteurs d’activités que recouvre le champ de l’ESS, que ce soit avec les techniciens
qui travaillent avec nous ou avec les élus qui en définissent la politique.
Il est aussi de notre responsabilité, aux côtés des réseaux existants, de favoriser
l’émergence de ceux qui pourraient se développer, d’élargir les domaines de
convergence pour accélérer la prise de conscience des porteurs de projet.
Osons affirmer qu’il est possible d’investir dans les entreprises de l’ESS ! Ce n’est ni
ringard ni dépassé, mais bien au contraire d’une brûlante modernité. Oser affirmer des
objectifs de création d’emplois, jusqu’à doubler le poids de l’ESS, n’est ni utopique ni
complètement décalé, ce n’est qu’ambition mesurée, qu’il s’agisse d’entreprises d’un
secteur concurrentiel, ou celles d’un secteur à forte utilité sociale. Nous pensons de
plus en plus que les deux secteurs ne sont pas en opposition. Osons évaluer les
résultats selon des critères différents, les collectivités doivent participer à la définition
de ces critères ; nous y travaillons par ailleurs.
Bonne lecture, courage et détermination dans vos démarches, réussite dans vos
projets collectifs.
Guy Barbotteau,
Président de la Chambre Régionale de
l’Economie Sociale - Languedoc-Roussillon