Séquence 7 : l!Adjuvant
Séquence 8 : le Talapoin ou le Revanche de l!Adjuvant
Séquence 9 : l!Empereur de Chine
Séquence 10 : Youssouf Chéribi
Séquence 11 : le Dîner du Comte de Boulainvilliers
Séquence 12 : le Cirque
Les textes présentés dans cette collection, et qui forment la trame du
spectacle
Voltaire!s folies
, ne prétendent pas être une nouvelle édition de certaines
oeuvres de Voltaire. Pour construire son spectacle, Jean-François Prévand a dû
emprunter à des morceaux divers, notamment à des libelles, parfois manuscrits, ou
imprimés en Hollande ou en Suisse, courant sous le manteau, rarement signés,
mais parfaitement authentifiés par Beaumarchais et Condorcet, responsables de la
première édition complète de Voltaire. (…)
Les lecteurs curieux de retrouver l!intégralité et l!intégrité des textes
pourront toujours se référer au volume
Mélanges
de la collection La Pléiade.
Extrait de l!avertissement des
Nouvelles Voltaire!s folies
Séquence 5 : Le Sermon du Rabbin Akib
La scène se passe dans les nuages que les deux poules traversent pour aller au Paradis des
poules…
Le Rabbin Akib : Mes frères, n!avez-vous point appris le sacrifice de quarante-deux victimes
humaines que les sauvages de Lisbonne ont fait publiquement ? Ces sauvages appellent de
telles exécutions des actes de foi. Mes frères, ce ne sont point des actes de charité.
Élevons nos cœurs à l!Éternel !
Dans l!épouvantable cérémonie de cette petite langue de terre du Portugal, on commença par
livrer deux musulmans aux tourments les plus cruels parce que leurs pères et leurs grand-pères
avaient un tout petit peu moins de prépuce que les Portugais, qu!ils se lavent trois fois par jour
tandis que les Portugais ne se lavent qu!une fois par semaine, qu!ils appellent « Allah » l!Être
éternel que les Portugais appellent « Dios » et qu!ils mettent le pouce auprès de leurs oreilles
quand ils récitent leurs prières. Ah ! mes frères, la belle raison de brûler des hommes !
Élevons nos cœurs à l!Éternel !
Puissent tous les enfants d!Adam, les blancs, les noirs, les gris, les bleus, les rouges, les
basanés, les barbus et les sans barbe, les fanatiques et les superstitieux, les entiers et les
châtrés, devenir Hommes !
Élevons nos cœurs à l!Éternel !
Mes frères, il est temps de répandre des larmes sur nos trente-trois Israélites, brûlés dans cet
acte de foi ! Je ne dis pas que les Portugais les aient tous mangés, mais nous devons le
présumer de deux jeunes gens qui étaient fort gras et d!une jeune fille de douze ans qui était
fort appétissante !
Élevons nos cœurs à l!Éternel !
Ô tigres dévots, panthères fanatiques, qui avez un si grand mépris pour votre secte que vous
pensez ne pouvoir la soutenir que par des bourreaux… si vous étiez capables de raison je vous
interrogerais : si quelqu!un sortant d!un autodafé me dit qu!il est chrétien, je lui demanderai en
quoi il peut l!être !… Et si Jésus reparaissait aujourd!hui au monde, se reconnaîtrait-il dans un
seul de ceux qui se nomment chrétiens : il vécut juif, mourut juif… et vous nous brûlez parce
que nous sommes juifs ?...
Oh, Adonaï, qui nous a créé tous, et qui ne veux pas le malheur de tes créatures, Dieu, père
commun, Dieu de miséricorde, fais qu!il n!y ait plus ce petit globe, sur ce moindre de tes
mondes, ni fanatiques, ni persécuteurs !...
Amen.
Noir.