Bergson et Merleau-Ponty. La perception et le corps percevant

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UNIVERSITÉ PARIS IV SORBONNE
École Doctorale V : Concepts et Langages
EA : 3252 : Métaphysique, histoires, transformations, actualité
Thèse
Pour obtenir le grade de
Docteur de l’Université Paris Sorbonne (Paris IV)
En philosophie
Présentée et soutenue publiquement par Jean-Michel Blanchet
Vendredi 26 Juin 2009
Bergson et Merleau-Ponty. La perception et le corps
percevant. Étude pour une philosophie du corps.
Directeur de thèse :
Monsieur Jean-François Courtine
Professeur à l’université Paris Sorbonne (Paris IV)
Membres du jury :
Monsieur Renaud Barbaras, Professeur à l’université Panthéon-Sorbonne (Paris I)
Monsieur Frédéric Worms, Professeur à l’université Charles de Gaulle (Lille III)
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To Martine
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Remerciements
Je veux exprimer, en premier lieu, toute ma gratitude à Monsieur Jean-François
Courtine qui, en acceptant de diriger mon projet doctoral, me donna la chance de mieux
comprendre certains développements de la pensée philosophique et, finalement, de mieux
me comprendre. Je souhaite également le remercier pour le soutien, toujours efficace et
perspicace, dont il a pu me témoigner au cours de l’élaboration de mon travail.
Je souhaite remercier spécialement les membres du Jury, Monsieur Renaud
Barbaras et Monsieur Frédéric Worms, qui furent, à travers leurs travaux respectifs, des
interlocuteurs essentiels à la structuration de mon travail et qui pour moi, ayant accepté
de se constituer comme les membres du Jury, rendent particulièrement réjouissants les
derniers moments de ce long parcourt doctoral.
Je souhaite également remercier ma mère, mon père et ma sœur qui, pendant ces
années doctorales, m’ont constamment soutenu. Ils furent là pour moi. J’espère seulement
que je fus de la même manière présent pour eux.
Enfin, je veux remercier l’ensemble des relecteurs de ma thèse qui, de manière
significative, ont contribué à son intelligibilité. Merci donc à Alain, à Anaïse, à Christian,
à Christophe, à Florence, à Frédérique, à Hermès, à Isabella, à Julien, à Marie-Anne, à
Pierre et papa.
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Table des matières
Remerciements 3
Introduction 5
A) Le corps au monde comme corps du monde.
A.1) La question du corps propre en question :
A.1.1) L’expérience du corps propre et ses formulations.
A.1.1.1) Le corps au monde comme principe du monde 20
A.1.1.2) Dualité et dualisme 42
A.1.1.3) Touchant et touché 67
A.1.2) L’expérience du corps propre, expérience d’un paradoxe.
A.1.2.1) Le paradoxe du corps propre 106
A.1.2.2) De la partie au Tout et du Tout à la partie 119
A.1.3) L’intra-mondanéité du percevant.
A.1.3.1) Présentation et re-présentation 135
A.1.3.2) Première caractérisation du relationnel 192
A.2) La structure de la phénoménalité: apparaître e(s)t co-apparaître.
A.2.1) Considérations méthodologiques 204
A.2.2) La relation figure/fond comme condition de tout apparaître 230
A.2.3) La structure de la phénoménalité.
A.2.3.1) Le mode d’apparaître du Tout comme Totalité 255
A.2.3.2) La centration structurelle de la phénoménalité 281
A.2.3.3) Perception et incomplétude 310
B) Le corps du monde comme corps au monde.
B.1) Se comporter 352
B.2) Deuxième caractérisation du relationnel 482
Conclusion 496
Bibliographie 517
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Introduction
Ce travail tente de reprendre l’effort, pour ainsi dire inaugural de la philosophie,
de saisir le sens d’être du rapport à ce qui est, à l’Être. Il reprend l’effort philosophique
de rendre compte de l’expérience (perceptive), du fait même « que « quelque chose » est
là »1, en prenant pour seule perspective l’expérience elle-même. Autant dire que ce
travail s’inscrit dans la perspective de la phénoménologie qui, comme les grandes
orientations de la philosophie, provient précisément de l’effort de rendre intelligible ce
qui, à l’expérience, est l’évidence même, à savoir l’expérience elle-même. L’expérience
se présente comme une évidence et, pourtant, la philosophie apparaît devant le fait
irréductible de l’expérience comme devant un problème. L’irréductibilité de l’expérience
renvoyant l’apparition même du monde à un sujet inhérent à l’apparition du monde pose
problème à la philosophie qui, donnant à l’effort de déterminer l’expérience pour elle-
même des directions doctrinales différentes, même lorsque la philosophie est
phénoménologie, fait dépendre, à un moment ou à un autre, l’irréductibilité dont se
structure l’expérience sur un sujet positif, c’est-à-dire sur un sujet de l’irréductibilité elle-
même. Autrement dit, la dualité intérieure de l’expérience (perceptive) qui se manifeste à
même l’expérience est ultimement soumise au partage abstrait du dualisme. Ce constat de
l’impasse dans laquelle se situe la philosophie, même lorsqu’elle se développe consciente
de l’inadéquation de l’interprétation de l’expérience à partir de son dédoublement, motive
ce travail qui, adoptant le principe phénoménologique du « retour à l’expérience même »,
reprend l’effort de penser l’expérience à partir de l’expérience, c’est-à-dire à partir de et
selon l’irréductibilité même de l’expérience.
L’expérience que la philosophie ne parvient pas à proprement penser, la pensant à
partir de l’expérience de soi du sujet de l’expérience, est l’expérience comme ouverture à
« quelque chose », à l’ouverture même du monde. Lui apparaît impensable sans le réduire
à une signification transcendantale l’ « il y a » de l’expérience perceptive, c’est-à-dire le
plan de la phénoménalité lui-même au sein duquel nous nous trouvons toujours déjà
situés. L’expérience comme expérience du donné originaire de l’expérience elle-même,
de l’extériorité irréductible du monde dont s’ouvre l’expérience perceptive ne se trouve
être déterminable pour la philosophie subjectiviste que relativement à un être
1 Merleau-Ponty, Maurice, Le visible et l’invisible, Éditions Gallimard, Col. tel, 2001, p. 210.
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