Journal Identification = MET Article Identification = 0410 Date: September 3, 2013 Time: 4:42 pm
Le développement actuel de ces techniques a pour
principal but d’identifier des précurseurs amyloïdes non
reconnus par les techniques histologiques classiques, par
les techniques immunohistochimiques et par les tech-
niques d’immuno-électromicroscopie. Avec l’avènement
de la protéomique et le développement de la spectromé-
trie de masse, la tendance est l’association de plusieurs
techniques de biologie moléculaire. Lavatelli [4] et al. ont
ainsi rapporté une étude de cas permettant de démon-
trer l’apport de la spectrométrie de masse basée sur
la protéomique dans le diagnostic d’une amylose AL
(figure 2). Le patient est un homme de 62 ans qui pré-
sente une neuropathie périphérique. Les autres signes
cliniques sont une perte de poids, une dysphonie et
une amylose cardiaque (échocardiographie évocatrice,
NT-proBNP à 523 [n<322 ng/L]). Des dépôts amy-
loïdes sont identifiés par le Rouge Congo à l’analyse
histologique d’une masse rétropéritonéale. En immu-
nohistochimie, les marquages kappa/lambda sont peu
concluants. L’analyse des chaînes lourdes libres sériques
note une prédominance des chaînes et l’analyse des
chaînes légères libres sériques une prédominance des
chaînes lambda. Les analyses génétiques sont négatives
pour TTR, ApoAI, ApoAII, lyoszyme et fibrinogène. En
immuno-électromicroscopie de la graisse sous-cutanée
abdominale, les fibrilles amyloïdes sont en quantité abon-
dante mais non marquées par les anticorps anti-et
anti-lambda. L’analyse protéomique par technique 2D-
PAGE permet l’identification de protéines marquées par
les anticorps anti-lambda. L’analyse de ces protéines par
spectrométrie de masse (MALDI-TOF MS) et la compa-
raison à des séquences protéiques spécifiques révèle le
précurseur amyloïde qui est une chaîne légère lambda
(lambda V 10-54).
Imagerie nucléaire
et amylose systémique
Le diagnostic histologique d’une amylose systémique
par les techniques de coloration habituelles ne préjuge
pas de l’extension de l’amylose systémique et ne per-
met pas un suivi de l’efficacité des traitements entrepris.
L’imagerie nucléaire permet actuellement d’obtenir une
bonne visualisation de l’extension de certaines amyloses
systémiques [5] et peut, dans certains cas, autoriser un
suivi de l’efficacité des traitements.
La scintigraphie au composant P marqué
Il s’agit de la technique d’imagerie nucléaire la plus
utile dans le diagnostic de la localisation des dépôts amy-
loïdes dans l’ensemble du corps (figure 3). Le traceur
utilisé est le composant P marqué à l’iode 123 (123I). Le
composant P est une glycoprotéine, non fibrillaire, déri-
vée de la protéine amyloïde sérique (SAP), présente dans
tous les types de dépôts amyloïdes (AL, AA, sénile, TTR,
etc...). La SAP circule normalement dans le sérum des
sujets sains. La scintigraphie au SAP marqué a été mise
au point par l’équipe londonienne de Pepys et est actuel-
lement disponible au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. La
diffusion de cette technique n’a pas été large car elle fait
appel à une protéine dérivée du sang : la SAP. La Food
and Drug Administration (FDA) américaine et les autori-
tés sanitaires franc¸aises ont refusé son développement sur
les territoires concernés en arguant du risque infectieux
hypothétique que le patient courait lors de cet examen.
La scintigraphie au SAP marqué permet de visualiser la
localisation des dépôts amyloïdes quel que soit le type
d’amylose [6] et un suivi de l’examen dans le temps permet
de juger de l’efficacité du traitement de l’amylose.
Anti-µAnti-λ
Anti-λ
10
200
AB C D
310
50KDa
98
Try
842.50
Try
1045.50
178-190
1743.50
1-12
1244.63
194-203
1711.60
115-133+Na
2008/03
115-133
1098.00
134-153 or T
2211.17
107-133
2807.56
16-48 PyroClu
3329.58
16-45
3329.58
Lambda IGLV10-54
134-153 Methyl
2225.2
65
45
31
21
14
25KDa
pt
SAP
ApoA-1
MW W
M
Anti-µ
Figure 2. A)Immuno-électromicroscopie (17000x) montrant des fibrilles amyloïdes dans le tissu adipeux avec marquage anti-lambda et
antique; B) 2D-PAGE protéome du tissu adipeux ; C) Immunoblot des protéines extraites du tissu adipeux séparées par SDS-PAGE ; D)
Correspondance entre la séquence théorique en acides aminés de la chaîne lambda et la séquence de la protéine extraite de la moelle
osseuse (d’après [4]).
mt, vol. 19, n◦3, juillet-août-septembre 2013 231
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