Note d’information 3
Points essentiels
À mesure que l’urbanisation
s’accélère, le coût global des
approvisionnements alimentaires,
de la distribution des aliments
et de l’accès à la nourriture va
probablement augmenter alors que,
dans le même temps, la qualité et
la sécurité sanitaire des aliments
pourraient se dégrader.
L’horticulture urbaine et périurbaine
peut constituer une source
importante de nourriture pour les
populations des zones urbaines.
Les autorités municipales doivent
cependant s’employer à réduire
au minimum les conséquences
néfastes potentielles de l’HUP
sur la santé et l’environnement,
et adopter des réglementations
de nature à faciliter les activités
horticoles en milieu urbain.
Il convient d’investir dans la mise
en place d’infrastructures de
commercialisation, de stockage et
de transport, de manière à faciliter
le mouvement, dans l’espace et le
temps, des produits alimentaires à
un coût raisonnable.
Le secteur traditionnel de la vente
au détail de produits alimentaires
est un maillon essentiel de
l’amélioration de la distribution des
produits alimentaires dans les villes
des pays en développement.
Les citadins dépendent des marchés
pour se procurer la quasi-totalité des
produits alimentaires dont ils ont
besoin. La croissance démographique
et l’aggravation de la pauvreté en
milieu urbain et les problèmes liés à
l’approvisionnement alimentaire des
villes et à la distribution des produits
alimentaires à l’intérieur des zones
urbaines ont quatre conséquences
majeures sur la sécurité alimentaire des
populations urbaines.
• Les besoins fonciers liés au logement,
à l’industrie et aux infrastructures
réduisent la disponibilité de terres
agricoles productives.
• Des quantités accrues de nourriture
doivent être transportées jusqu’aux
centres urbains en pleine expansion
et distribués à l’intérieur même
des zones urbaines, ce qui ne
fait qu’accroître le nombre de
poids lourds en circulation, les
embouteillages, la pollution
atmosphérique et les pressions
s’exerçant sur les marchés existants.
• La demande croissante d’aliments
prêts à consommer et de plats
préparés soulève un certain nombre
d’interrogations en matière de qualité
et de sécurité sanitaire des aliments.
• Les ménages à faible revenu, qui
vivent dans des quartiers éloignés
des marchés alimentaires, doivent
faire face à des prix et à des coûts
de transport accrus et perdent
de plus en plus de temps pour se
procurer de quoi se nourrir.
À mesure que l’urbanisation
s’accélère, le coût global des
approvisionnements alimentaires, de la
distribution des aliments et de l’accès
à la nourriture – et, partant, le nombre
de ménages en situation d’insécurité
alimentaire – va probablement augmenter.
Le dé consiste donc à faciliter l’accès
des consommateurs à la nourriture et
à investir dans l’accroissement de la
production alimentaire et des capacités
et services de transformation et de
distribution, dans de bonnes conditions
d’hygiène et de salubrité et dans le
respect de l’environnement.
Approvisionnements
alimentaires
L’HUP peut être une source importante
de nourriture pour les populations
urbaines, en particulier lorsque les
systèmes ruraux de production
agricole et les transports ne sont pas
On s’accorde de plus en
plus à reconnaître que
les autorités locales
et municipales doivent
prendre l’initiative de
coordonner l’amélioration
des interventions axées
sur le renforcement de la
sécurité alimentaire en
milieu urbain
FAO
L’HUP et approvisionnement
alimentaire des villes
Horticulture urbaine et périurbaine
Pourquoi les aliments coûtent
plus cher en milieu urbain
Les coûts liés à l’approvisionnement
alimentaire des villes devraient
augmenter en raison de
l’accroissement des coûts de transport,
qui peuvent représenter jusqu’à 90pour
cent de la marge commerciale réalisée
sur les produits alimentaires, et d’autres
facteurs comme les pertes post-
récolte attribuables à des pratiques de
manipulation et de conditionnement
inadaptées, la nécessité de
s’approvisionner auprès d’un grand
nombre de petits producteurs, les
retards dus aux contrôles routiers,
les taxes et les embouteillages qui
paralysent les centres urbains et les
abords des marchés.
Un marchand de légumes sur un marché
bolivien. Le secteur traditionnel de la
vente au détail est un maillon essentiel de
l’amélioration de la distribution des produits
alimentaires en milieu urbain.
FAO
sufsamment développés. Toutefois,
lorsqu’elle se pratique à proximité de
zones densément peuplées, l’agriculture
soulève un certain nombre de
problèmes. En effet, l’usage inconsidéré
des produits chimiques et des déchets
solides et liquides est susceptible
d’entraîner une contamination des
produits alimentaires, des sols et des
ressources en eau. Alors que nombre de
ces problèmes pourraient être résolus
par le biais d’actions d’information et de
vulgarisation, les autorités municipales
ont le plus souvent pris le parti de
détruire les cultures vivrières urbaines et
d’expulser les producteurs des terrains
publics qu’ils exploitent.
Distribution des produits
alimentaires
Dans les villes des pays en
développement, nombre de marchés de
gros sont cernés par des zones urbaines
densément peuplées et ne peuvent donc
plus se développer faute d’espace. Les
installations d’entreposage en chambre
froide sont généralement insufsantes.
Ces difcultés entraînent des coûts
supplémentaires pour les négociants et
accentuent les risques de contamination
des aliments.
Dans les pays en développement,
le secteur commercial traditionnel
joue un rôle déterminant dans
l’amélioration de la distribution des
vivres en milieu urbain. Cela étant, les
marchés publics de détail sont souvent
saturés et n’offrent pas de conditions
satisfaisantes en matière de salubrité
et de sécurité. En règle générale,
les autorités locales prennent des
mesures dissuasives pour lutter contre
l’apparition de marchés spontanés.
Dans nombre de villes, la vente au détail
dans le secteur informel est en très forte
augmentation et contribue à combler
les carences des circuits de distribution
ofciels. Les activités informelles
de commercialisation des aliments
constituent de surcroît une source
importante de revenus pour nombre de
ménages à faible revenu.
Rôle des autorités municipales
et locales
On s’accorde de plus en plus à
reconnaître que les autorités locales et
municipales doivent prendre l’initiative
de coordonner les interventions visant
à renforcer la sécurité alimentaire en
milieu urbain. Elles doivent à cette
n s’appuyer sur les quatre principes
stratégiques suivants:
• adopter une approche participative
axée sur la création d’alliances et
associant le secteur privé;
• promouvoir la concurrence et réduire
l’inuence des gros intermédiaires;
• laisser au secteur privé le soin
d’exploiter les installations et les
services qui fonctionnent mieux
lorsqu’ils sont gérés comme des
entreprises;
• encourager un mode de
développement de nature à réduire le
coût de la vie et à stimuler l’emploi.
Les municipalités et les autorités
locales peuvent jouer un rôle primordial
dans le cadre des politiques nationales
de sécurité alimentaire, en appelant
les pouvoirs publics à appuyer les
projets et programmes visant à réduire
les contraintes locales qui pèsent
sur le développement des circuits
d’approvisionnement alimentaire.
Elles doivent aussi favoriser le
développement de l’HUP par le biais
de campagnes d’information et de
conseils techniques, an de réduire
au minimum les conséquences
néfastes des activités horticoles sur la
santé et l’environnement, et adopter
des réglementations favorables au
développement de ces activités.
Enn, les autorités municipales et
locales peuvent contribuer de manière
déterminante à la prise en compte des
questions relatives à la distribution
des produits alimentaires dans la
planication de nouveaux services,
infrastructures et installations.
Informations complémentaires
Cette note d’information a été préparée par
Olivio Argenti, de la Division des infrastructures
rurales et agro-industries de la FAO
Les produits cultivés localement sont plus frais – et coûtent moins cher
L’expansion des villes provoque la perte de terres agricoles au prot des terrains
fonciers, de l’industrie et des infrastructures. Les cultures maraîchères sont par
conséquent reléguées de plus en plus loin, vers les zones rurales. Les coûts de
transport, de conditionnement et de réfrigération, le mauvais état des routes de
campagne et les fortes pertes dues au transport aggravent la pénurie et renchérissent le
prix des fruits et légumes sur les marchés urbains.
Plus de la moitié de l’approvisionnement en légumes de Beijing provient des jardins
maraîchers de la ville, et cela coûte moins cher que de les faire venir par camion de
régions plus éloignées. Les cultures horticoles à Hanoi et aux alentours produisent plus
de 150 000 tonnes de fruits et de légumes par an. À Cuba ce secteur fournit 60% de la
production horticole.
L’HUP a d’autres effets positifs sur l’environnement. Elle évite d’acheminer vers les
villes des produits agricoles provenant de zones rurales éloignées, ce qui permet de
réduire les dépenses de carburant, les émissions de dioxyde de carbone et la pollution
atmosphérique. Elle fait en outre baisser
la température des villes et, lorsqu’elle
est pratiquée sur les ceintures végétales,
elle améliore les paysages et la qualité
de vie des habitants.
Développer des villes plus vertes
(FAO, 2010)
Production maraîchère intensive
près de Beijing
FAO
Contact
Programme de la FAO pour
l’horticulture urbaine et périurbaine
(HUP)
Division de la production végétale
et de la protection des plantes
Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture
Viale delle Terme di Caracalla
00153 Rome, Italie
email: greener[email protected]
www.fao.org/ag/agp/greenercities/fr/
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