Notre Article : Syndicat& Patronat au Maroc, Quelle Relation ?
Porter une appréciation sur cette question n’est pas aisé. Il existe, certes, à différents niveaux (national, intermédiaire..), des rapports entre les parties
intervenant dans le domaine social (pouvoirs publics, représentants des entreprises et des salariés), mais l’information sur le déroulement de ces
contacts demeure peu formellement fournie. Mais on sait déjà que le point de vue, considérant que le rapport entre partenaires sociaux est par nature
conflictuel et ne peut s’inscrire que dans une logique de ‘’lutte’’ à travers laquelle chaque partie tente ‘’d’imposer’’ sa loi à l’autre, n’est plus de mise. Les
partenaires sont aujourd’hui convaincus du dialogue et de l’existence de rapports organisés entre eux et affichent cette position à toutes les occasions.
A la fois les syndicats comme les employeurs n’hésitent pas à exprimer publiquement leur volonté de favoriser l‘émergence d’un dialogue social qui
instaure des relations durables et équilibrées. Ceci ne date pas d’aujourd’hui. C’est un discours qui a émergé déjà durant la deuxième moitié des
années 90, période à laquelle les relations, entre les représentants des entreprises et les syndicats au niveau national, ont commencé à connaître un
début de structuration. L’avènement du code du travail a offert aux parties les conditions d’existence de relations régulières, couvrant un champ de
domaine très large et de diverses natures. Il apporte l’obligation de négocier à plusieurs niveaux (National, Entreprise, Etablissement). Il stipule la
concertation sur un large éventail de questions dont certaines à caractère stratégique. Il diversifie les institutions de représentation, espace de
rencontres et d’échange entre les acteurs sociaux. Malgré cela il ne semble pas que la relation entre salariés et employeurs ait atteint le niveau
d’efficacité souhaité. Pour preuve le nombre de conflits que connaissent les entreprises, dans un contexte de difficultés et contraintes dont la nature
devrait plutôt conduire, si une relation organisée existait, les partenaires à éviter tout ce qui peut aggraver la situation. L’expérience du dialogue social à
l’échelon national montre que les partenaires sociaux sont appelés à revoir, ensemble, la manière du déroulement de la négociation dans le but de
dégager une nouvelle approche du dialogue social, à même de permettre d’aboutir, rapidement, à des résultants raisonnables, acceptés par les uns et
par les autres. Et élargie aux autres niveaux de la négociation : secteur, entreprise, établissement. La relation entre partenaires sociaux ne devrait pas
se limiter à sa dimension formelle. En particulier dans un contexte comme celui d’aujourd’hui, il est du devoir des responsables économiques et
syndicaux de se retrouver, de temps à autres, pour discuter des questions sociales et de la manière de traiter les divergences avant qu’elles donnent
lieu à des conflits engendrant des pertes pour le pays, les entreprises et les salariés. Des relations, tenues, dans un cadre informel ne doivent pas être
ignorées par le système des relations sociales, comme c’est le cas dans certains pays.
A propos de notre Expert
Professionnel chevronnée du social, il a travaillé au sein de la Somaca et Lafarge Maroc. M. Larbi
Koullou était, des années durant, une des chevilles ouvrières de la Commission Sociale de la CGEM
que préside l’ancien directeur de la Somaca, M. Mohamed Belarbi. A ce titre, il intervenait à de
nombreuses manifestations sur les ressources humaines et participait au Conseil d’Administration de la
CNSS et de l’OFPPT. Il a longtemps été aussi membre du Bureau de l’AGEF (Association des
Gestionnaires et Formateurs) et de l’AFDIP, l’Association Africaine des Ressources Humaines. M.
Koullou a réalisé plusieurs études en tant que consultant pour la coopération maroco-allemande
commandée par la GTZ.Il est titulaire d’une licence ès sciences économiques et de deux CES
d’économie obtenus de la Faculté de Casablanca. Il est également détenteur d’un DESS en gestion des
ressources humaines à Bordeaux et du cycle supérieur de gestion de l’ISCAE.