omme toute grande société,
OCP applique une politique
Achat lui permettant de maî-
triser ses coûts et de gérer au
mieux les risques. Cependant,
la fonction Achat au sein du
Groupe ret bien plus que
sa dimension stratégique, qui
consiste à régir les transactions depuis
l’initiation d’un besoin jusqu’à la contrac-
tualisation et le paiement des prestations.
En effet, cette politique est fondée sur
sept piliers principaux, dont l’un traduit
particulièrement l’engagement d’OCP au
profit de l’économie nationale, comme en
témoigne Nordine Zinbi, directeur Achats
du pôle industriel : «En notre qualité d’en-
treprise citoyenne, nous avons le devoir et
la responsabilide velopper l’entreprise
marocaine et de faire en sorte qu’elle bé-
néficie du programme d’investissement du
Groupe». Un programme d’investissement
ambitieux, dont les retombées au profit de
l’économie nationale se traduisent sous dif-
férentes formes. OCP alise globalement
70% de ses acquisitions en biens et services
aups d’entreprises marocaines, ce qui en
valeur représente près de 10 milliards de
DH au titre de l’exercice 2010. Une orien-
tation qui se confirme depuis quelques an-
nées, contrairement au passé, pratique-
ment toutes les prestations se faisaient en
interne comme le précise Nordine Zinbi :
«La tendance est plutôt à l’externalisation
d’un certain nombre de métiers ne faisant
pas partie du cœur d’activité du Groupe,
qui est l’extraction et la transformation des
phosphates. L’externalisation permet de
créer de la richesse et de développer l’en-
treprise marocaine. Je dirai même que ces
prestataires externes ont un savoir-faire su-
périeur au tre dans certains domaines, vu
que c’est leur cœur detier».
Une montée en compétences
graduelle
Concrètement, OCP dispose d’un pa-
nel de 2.200 fournisseurs, dont près de
1.500 entreprises marocaines. Ces der-
nières sont systématiquement consultées
lors des appels d’offre, que ce soit pour la
maintenance ou le renouvellement des uni-
tés de production. Fait intéressant, 20%
environ d’entre elles sont constituées d’en-
treprises régionales de petite taille, situées à
proximité des sites de production. Une dé-
marche en somme parfaitement en phase
avec la volonté affichée du Groupe, qui
vise à participer activement au développe-
ment économique des régions accueillant
des sites d’exploitation. Pour encourager
ces petites sociétés et les accompagner dans
leur développement - certaines n’ont même
pas d’ordinateur!-, des petits marchés leur
sont attribués sur des familles d’achat ne
présentant pas d’enjeu stratégique : sécuri-
té, nettoyage, maintenance, assemblage…
Des marchés de l’ordre de 200.000,
500.000 et jusqu’à 1 million de DH sont
ainsi décrochés par ces sociétés régionales,
suite à un appel d’offres. Si elles donnent
satisfaction, OCP choisit de leur faire
confiance en pérennisant cette collabora-
tion. Ainsi, ces petites sociétés régionales
ont bénéficié en 2009 de marchés totali-
sant une valeur de 500 millions de DH, et
près de 700 millions en 2010. L’exemple le
plus éloquent de la réussite de cette poli-
tique est le programme de développement
du site de Jorf Lasfar à l’horizon 2015.
54
IJ I 
Soutien à
l’économie
nationale
En sappuyant sur les valeurs du Groupe,
la direction Achat, fonction stragique par
excellence, s’aaire à renforcer le tissu économique
marocain aux niveaux gional et national, avec
pour objectif ultime la création de richesses et
le transfert dexpertise à forte valeur ajoue.
Par Youssef azdi
achats
12
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Du matériel made in Morocco,
de la main d’oeuvre locale...
L’impact positif de la politique
OCP se fait ressentir au plan
économique et social.
13
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L’impact de la phase de construction sur
l’activité économique de la région est assez
important, puisqu’il est estimé à 750.000
heures de travail par mois sur une durée de
48 mois, soit 36 millions d’heures de travail
sur différents métiers tels que le génie civil,
la charpente métallique, les conduites, les
convoyeurs, les câbles… Un développe-
ment économique qui ne manque pas
d’engendrer des retombées sociales sur les
habitants de la région.
Un marché juteux pour
l’entreprise marocaine
Si la priorité est donnée aux entreprises
gionales, conformément à une démarche
similaire au «Small Business Acaméricain,
il est évident que les entreprises nationales
ont également droit de cité en fonction de
certains critères, notamment la complexité
des projets, l’expertise technique et le deg
d’innovation. Pour les prestations «généra-
listes», la priorité est ainsi donnée aux entre-
prises marocaines, quitte à être moins exi-
geant sur tel ou tel critère pour la favoriser,
comme l’explique Nordine Zinbi : «Cela
permet de créer un équilibre. Si le choix se
portait sur l’entreprise la plus performante,
il y aurait peu de place pour l’entreprise
marocaine face à la concurrence interna-
tionale». Cette politique s’avère payante au
vu des réalisations de certaines entreprises
marocaines et de l’expertise acquise au
contact d’OCP, au point de rivaliser avec
des sociétés européennes ! Le Groupe met
volontiers en avant de jolies réussites telles
que Stroc Industrie, Buzichelli, Skif Maroc
ou encore DLM. «Recourir aux nationaux
permet de gagner ainsi en performance, en
proximité. De plus, la communication est
plus simple et plus fluide avec ces sociétés,
sans oublier l’impact en termes de création
d’emplois» renchérit le directeur Achats du
pôle industriel.
Pour ces entreprises, l’enjeu n’est pas
uniquement économique. Décrocher un
marché OCP est en effet une très bonne
carte de visite, une valorisation de son
image de marque, qu’elle peut faire valoir
lors de la soumission à d’autres marchés.
«Il y a même des cas cette «référence
OCP» a été mise en avant sur des marchés
en Afrique et en Europe !», se félicite Zinbi.
Des partenariats win-win
pour une pleine réussite
Il va sans dire que les entreprises se
bousculent au portillon pour être référen-
cées auprès d’OCP. Le fichier fournisseur
reçoit près de 50 nouvelles demandes par
semaine ! Un processus rigoureux d’évalua-
tion permet de gérer ce fichier de façon dy-
namique, excluant certaines sociétés en rai-
son d’un défaut de qualité ou de respect des
délais d’exécution, et y intégrant d’autres.
Le programme d’investissement d’OCP
attire également bon nombre d’entreprises
étrangères, intéressées par la croissance
soutenue que connaît le Maroc, par op-
position aux économies occidentales dont
beaucoup accusent encore le coup de la
crise économique. Pour ces sociétés étran-
gères, une clause spéciale est stipulée sur
l’appel d’offres : en valeur, un minimum
de 30% doit être alisé par des entreprises
marocaines dans le cadre de ces partenariats
win-win. Si côté marocain, l’avantage est
manifeste en termes de création d’emplois
et de transfert de compétences, les sociétés
étrangères y trouvent aussi leur compte en
duisant leurs coûts. Ce qui leur permet
d’augmenter leurs marges et de gagner en
compétitivité. Certaines sociétés étrangères
vont même au delà de cette règle des 30%.
À l’instar du conglomérat turc Tekfen, qui
fait participer les entreprises marocaines à
hauteur de 40%. Une différence de taille,
quand on sait que Tekfen procède actuelle-
ment à la construction de deux unités DAP
à Jorf Lasfar, ainsi que le fameux pipeline,
d’une valeur de 3,6 milliards de DH.
De la sous-traitance
au transfert d’expertise
«Nous essayons d’aller au delà de ces
30%, car l’objectif est de transférer l’exper-
tise au Maroc et de voir dans quelle mesure
on peut «capturer» des technologies n’exis-
tant pas au niveau local et les y implan-
ter», souligne Nordine Zinbi. Le directeur
Achats nous confie que des partenariats
sont actuellement étudiés en ce sens sur des
familles d’achat plus «névralgiques», telles
que les pneumatiques et les bandes trans-
porteuses. «Nos fournisseurs étrangers sont
américains, allemands, japonais,… comme
Bridgestone, Dunlop ou Quantitec. Avant,
nous importions les bandes transporteuses
d’Europe. Nous sommes actuellement en
cours de négociation avec Dunlop pour
qu’il s’installe au Maroc»,moigne Zinbi.
C’est ainsi que Dunlop s’est déclaré prêt
à produire localement ces bandes, d’où le
transfert de technologie, ainsi que l’impact
en termes de création d’emplois. La même
démarche est faite avec Monsanto, qui est
entre autre leader sur l’ingénierie de l’acide
sulfurique. Les négociations sont en cours
pour la création d’un bureau d’ingénierie
local, afin de bénéficier de cette expertise
sur l’acide sulfurique. Il en ressort que 2011
sera l’année de la consolidation des sultats
de 2010, mais aussi celle de la construction
de partenariats avec les fournisseurs majeurs
sur les familles d’achat les plus importantes.
Ce cap franchi permettra de passer d’une
production locale à faible valeur ajoutée à
une production locale à forte valeur ajou-
tée. Ce qui incarne parfaitement lambition
d’OCP de remplir pleinement sa fonction
d’entreprise citoyenne, ainsi que la vision
créative déploe par sa direction Achats.
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