son credo ».
I - D’une révolution à l’autre
Mussolini : un militant socialiste remuant !
Influencé par son père, Mussolini s'inscrit au parti so-
cialiste italien (PSI) en 1900. Après avoir obtenu le
baccalauréat en 1901, il est nommé maître suppléant à
l'école élémentaire de Pieve Saliceto, hameau de Gual-
tieri (en Émilie-Romagne). Pour fuir le service militaire
il s'établit à Lausanne en 1902 (Suisse). Il se déplace de
ville en ville et occupe des emplois occasionnels. Il est
expulsé et arrêté à plusieurs reprises à cause de son
activisme politique. Au cours de ces années, il collabo-
re comme journaliste à des périodiques locaux d'inspira-
tion socialiste. Il est alors très proche du syndicalisme
révolutionnaire. En novembre 1904, à la suite d’une
amnistie générale, Mussolini revient en Italie et effectue
son service militaire. Il enseigne de nouveau. À partir
de janvier 1910, il est secrétaire de la fédération socia-
liste livournaise et il dirige le périodique officiel L'idea
socialista qu’il rebaptise Lotta di classe (lutte des clas-
ses). Il est arrêté le 14 octobre 1911, jugé et condamné à
un an de réclusion pour avoir participé le 25 septembre,
avec son ami républicain Pietro Nenni, à une manifesta-
tion contre l’aventure coloniale africaine qu’il qualifie
« d’acte de brigandage international ». Le 8 juillet
1912, au congrès du PSI de Reggio d'Émilie, il pré-
sente une motion d'expulsion contre les réformistes.
Grâce ses manœuvres et à sa qualité d'orateur, Mus-
solini devient le membre principal de l'aile maxima-
liste du socialisme italien et directeur de l'Avanti!,
quotidien officiel du PSI. Lors de la déclaration de la
Première Guerre mondiale, il s'aligne sur les positions
de l'Internationale socialiste (la guerre sert les intérêts
des entrepreneurs) mais à la fin de 1914, Mussolini est
exclu du PSI (29 novembre) suite à la publication d’un
article dans lequel il milite pour l’entrée en guerre de
l'Italie en 1915 aux côtés de l'Entente (alliance militaire
entre la France, le Royaume-Uni et la Russie). Le 15
novembre 1914, il crée Il Popolo d'Italia (le peuple
d'Italie) et en décembre, il prend part à Milan à la créa-
tion des faisceaux d'action révolutionnaire.
La révolution fasciste et la Marche sur Rome
De 1919 à 1922, l'Italie est secouée par une grave
crise sociale et économique. Mussolini crée les Fais-
ceaux de combat, futur noyau de son Parti national fas-
ciste, le 23 mars 1919 à Milan. Après un premier échec
aux élections politiques du 16 novembre, Mussolini se
rapproche de Giolitti, alors président du Conseil, com-
me en témoigne la constitution d’une liste commune
dite des blocs nationaux avec le parti d'État aux élec-
tions du 15 mai 1921. Il obtient 35 sièges et il est élu
député. À partir de ce succès, les squadristi (ils sont
issus en grande partie des rangs des arditi, troupes d'éli-
te démobilisées en 1918, dont l'uniforme est la chemise
noire) redoublent de violence notamment à l’encontre
de leurs adversaires politiques. Ce phénomène prend le
nom de squadrismo (de squadre, escouades). En 1922,
entre le 3 août et le 5 septembre, les squadristi oc-
cupent des mairies après de violents combats armés.
Certaines villes résistent comme Parme. Il s'agit du
début de la « révolution fasciste » et d’une tentative
de prise du pouvoir. Le 24 octobre 40 000 chemises
noires défilent à Naples… Entre le 27 et le 31 octobre
1922, la «révolution fasciste» atteint son apogée avec
la «marche sur Rome», opération des groupes de che-
mises noires provenant de différentes régions d'Italie et
commandés par un quadriumvirat (Italo Balbo, Cesare
Maria De Vecchi, Emilio De Bono et Michele Bianchi).
Mussolini craignant une intervention de l’armée ne
prend pas part directement à la marche. Il reste à Milan
dans l’attente des suites de l'opération. Luigi Facta, le
président du conseil, demande au Roi de proclamer
l’état de siège mais Victor-Emmanuel III s’y refuse.
Au contraire, redoutant que le désordre gagne le pays, il
demande à Mussolini de constituer un gouverne-
ment de coalition (29 octobre). Le 16 novembre Mus-
solini se présente à la Chambre et obtient la confiance
avec 316 voix en sa faveur, 116 contre et seulement 7
abstentions.
II - Le fascisme d’Etat : la dictature et les avancées
sociales
La dictature
Le 24 novembre 1922, il obtient les pleins pouvoirs en
matière économique et administrative jusqu'au 31 dé-
cembre 1923 afin de rétablir l'ordre. Le 15 décembre
1922, le Grand conseil du fascisme se réunit pour la
première fois. Aux élections du 6 avril 1924, les deux
listes gouvernementales recueillent au total 64,9% des
votes soit 375 sièges au parlement dont 275 au parti
fasciste. Les consultations se déroulent dans un climat
de violence et d'intimidation. Le 10 mai, le député so-
cialiste Giacomo Matteotti demande l’annulation des
résultats. Le 11 juin, il est enlevé et assassiné par des
squadristi. Mussolini déclare assumer devant le parle-
ment « toutes les responsabilités historiques, politiques
et morales » de l'assassinat (discours du 3 janvier 1925).
La Régence italienne du Carnaro est un État indépendant
proclamé par Gabriele D'Annunzio dans la ville de Fiume
(aujourd'hui Rijeka, en Croatie), le 8 septembre 1920. Op-
posé à la solution proposée à la Conférence de paix de
Paris sur Fiume, Gabriele D'Annunzio s'empare de la ville à
la tête d'irréguliers italiens. Son objectif consiste à la rat-
tacher à l'Italie mais le gouvernement italien refuse
(blocus) et exige la reddition du poète-soldat. Ce dernier
ne se rendra qu'en décembre 1920 à la suite d'un bom-
bardement de la marine italienne. La constitution de la
Régence (la Charte du Carnaro), d’inspiration libertaire et
anarchosocialiste, établissait un État démocratique et cor-
poratiste dont la musique était le principe fondateur…