Régie du secteur socioculturel Activité cinéma Loriol

Régie du secteur socioculturel
Activité cinéma
Loriol sur Drôme
N°17 - SEPTEMBRE 2008
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
Un couple sulfureux
Couple célèbre à la vie comme à l'écran, Osvaldo Va-
lenti et Luisa Ferida, deux stars de ce cinéma dit des
« téléphones blancs » très en vogue dans l’Italie des
années trente, incarnaient à l’écran des personnages à
l’image trouble à laquelle faisait écho leur propre vie
privée… En outre ils firent le mauvais choix à un mo-
ment il était clair que le régime fasciste vivait ses
dernières heures. En effet, après l'armistice du 8 sep-
tembre 1943, ils adhérèrent à la République de Salò et
rejoignirent le nord de l'Italie. Ce fut le début de la
fin. Valenti s'enrôla dans la DECIMA MAS où on le
chargea de la contrebande dans un but d'autofinance-
ment. Il n’existe aucune preuve sur la participation de
Valenti à des actions de ratissage mais il est vrai qu’il
fréquentait assidûment un certain Pietro Koch, barbouze
de sinistre réputation, pour s'approvisionner en cocaïne.
Peu avant la Libération, après s’être rendus aux parti-
sans, Valenti et sa maîtresse furent exécutés sans procès
dans une rue sombre…
Un projet difficile à monter
Marco Tullio Giordana a commencé à écrire sur ce sujet
après son premier film, à la fin des années 70. Mais
cette histoire de deux acteurs fascistes exécutés à la
Libération n’était pas dans l’air du temps. Le fascisme,
Salò, le sexe, la cocaïne ou les exécutions sans procès
représentaient un sujet difficile source d'ennuis. L’idée,
un temps envisagée, de réaliser le film en anglais avec
des acteurs américaines fut rapidement abandonnée car
« l’histoire me semblait trop nôtre, trop italienne, pour
qu'on aille si loin. J'avais le sentiment que deux vedettes
américaines l'auraient dénaturée », avoue Marco Tullio
Giordana. Aujourd’hui le film existe mais il ne faut pas
se tromper sur les intentions de son auteur : « Je dois
d'abord préciser que Une histoire italienne n'est pas un
film d'enquête visant à reconstruire la véritable histoire
de Luisa Ferida et d'Osvaldo Valenti, mais une œuvre
de fantaisie inspirée par des événements et des person-
nages réels. C'est pour cela que je me suis permis d'in-
terpréter, de synthétiser, de couper, de tourner, d'ajou-
ter, d'inventer ».
Du reste on a beaucoup écrit sur cette période et il
convient pour mieux la saisir de la resituer dans son
contexte. Que savons-nous au juste de l’Italie de cette
époque et du fascisme qui lui est pour ainsi dire
consubstantiel ?
Séances Sanguepazzo (en VO)
Mercredi 17 septembre 20h30
Lundi 22 septembre 20h30
Film franco-italien 2007
2h28 drame historique réali-
sé par Marco Tullio Giordana.
Avec Monica Bellucci, Luca
Zingaretti, Alessio Boni.
A l'aube du 30 avril 1945, cinq
jours après la Libération, on
retrouve à la périphérie de
Milan deux cadavres ensan-
glantés. Une pancarte fraîche-
ment peinte les identifie : Os-
valdo Valenti et Luisa Ferida,
exécutés quelques heures au-
paravant par les partisans.
Mais qui étaient Osvaldo Va-
Qu’est-ce que le fascisme ?
Le terme désigne le mouvement politique fondé par Be-
nito Mussolini et le régime en vigueur en Italie de 1922 à
1945. Le fascisme est un régime totalitaire ou autoritaire,
selon les auteurs, antiparlementaire et légal du moins
jusqu’en 1943 (date de son arrestation sur ordre du Roi
Victor-Emmanuel III) qui puise ses sources idéologi-
ques dans le socialisme, le syndicalisme révolutionnai-
re, le nationalisme des frustrations du Traité de Ver-
sailles (non-satisfaction de certaines revendications terri-
toriales) et la geste D’Annunzienne (sur l’épisode de
Fiume cf. encart page suivante). Philosophiquement le
fascisme doit plus à Giovanni Gentile qu’à Julius Evola.
Le premier rejette l’individualisme, l'individu n’ayant pas
de sens en-dehors d’un État laïc seul détenteur de l'auto-
rité, le second est un penseur antimoderne, païen et élitis-
te dont la métaphysique politique est nourrie d'orientalis-
me et d'ésotérisme. En fait, il n’est pas facile de définir le
fascisme car il est très fortement lié à la personnalité -
complexe - de Mussolini. Pietro Nenni, socialiste, a dit à
ce sujet « chacune des tentatives de Mussolini pour pla-
cer ses actes sur une base théorique faisait naufrage sur
les écueils de son propre pragmatisme. Son système était
de n’en avoir aucun. Agir, agir, agir… tel était en résumé
son credo ».
I - D’une révolution à l’autre
Mussolini : un militant socialiste remuant !
Influencé par son père, Mussolini s'inscrit au parti so-
cialiste italien (PSI) en 1900. Après avoir obtenu le
baccalauréat en 1901, il est nommé maître suppléant à
l'école élémentaire de Pieve Saliceto, hameau de Gual-
tieri (en Émilie-Romagne). Pour fuir le service militaire
il s'établit à Lausanne en 1902 (Suisse). Il se déplace de
ville en ville et occupe des emplois occasionnels. Il est
expulsé et arrêté à plusieurs reprises à cause de son
activisme politique. Au cours de ces années, il collabo-
re comme journaliste à des périodiques locaux d'inspira-
tion socialiste. Il est alors très proche du syndicalisme
révolutionnaire. En novembre 1904, à la suite d’une
amnistie générale, Mussolini revient en Italie et effectue
son service militaire. Il enseigne de nouveau. À partir
de janvier 1910, il est secrétaire de la fédération socia-
liste livournaise et il dirige le périodique officiel L'idea
socialista qu’il rebaptise Lotta di classe (lutte des clas-
ses). Il est arrêté le 14 octobre 1911, jugé et condamné à
un an de réclusion pour avoir participé le 25 septembre,
avec son ami républicain Pietro Nenni, à une manifesta-
tion contre l’aventure coloniale africaine qu’il qualifie
« d’acte de brigandage international ». Le 8 juillet
1912, au congrès du PSI de Reggio d'Émilie, il pré-
sente une motion d'expulsion contre les formistes.
Grâce ses manœuvres et à sa qualité d'orateur, Mus-
solini devient le membre principal de l'aile maxima-
liste du socialisme italien et directeur de l'Avanti!,
quotidien officiel du PSI. Lors de la déclaration de la
Première Guerre mondiale, il s'aligne sur les positions
de l'Internationale socialiste (la guerre sert les intérêts
des entrepreneurs) mais à la fin de 1914, Mussolini est
exclu du PSI (29 novembre) suite à la publication d’un
article dans lequel il milite pour l’entrée en guerre de
l'Italie en 1915 aux côtés de l'Entente (alliance militaire
entre la France, le Royaume-Uni et la Russie). Le 15
novembre 1914, il crée Il Popolo d'Italia (le peuple
d'Italie) et en décembre, il prend part à Milan à la créa-
tion des faisceaux d'action révolutionnaire.
La révolution fasciste et la Marche sur Rome
De 1919 à 1922, l'Italie est secouée par une grave
crise sociale et économique. Mussolini crée les Fais-
ceaux de combat, futur noyau de son Parti national fas-
ciste, le 23 mars 1919 à Milan. Après un premier échec
aux élections politiques du 16 novembre, Mussolini se
rapproche de Giolitti, alors président du Conseil, com-
me en témoigne la constitution d’une liste commune
dite des blocs nationaux avec le parti d'État aux élec-
tions du 15 mai 1921. Il obtient 35 sièges et il est élu
député. À partir de ce succès, les squadristi (ils sont
issus en grande partie des rangs des arditi, troupes d'éli-
te démobilisées en 1918, dont l'uniforme est la chemise
noire) redoublent de violence notamment à l’encontre
de leurs adversaires politiques. Ce phénomène prend le
nom de squadrismo (de squadre, escouades). En 1922,
entre le 3 août et le 5 septembre, les squadristi oc-
cupent des mairies après de violents combats armés.
Certaines villes résistent comme Parme. Il s'agit du
début de la « volution fasciste » et d’une tentative
de prise du pouvoir. Le 24 octobre 40 000 chemises
noires défilent à NaplesEntre le 27 et le 31 octobre
1922, la «révolution fasciste» atteint son apogée avec
la «marche sur Rome», opération des groupes de che-
mises noires provenant de différentes régions d'Italie et
commandés par un quadriumvirat (Italo Balbo, Cesare
Maria De Vecchi, Emilio De Bono et Michele Bianchi).
Mussolini craignant une intervention de l’armée ne
prend pas part directement à la marche. Il reste à Milan
dans l’attente des suites de l'opération. Luigi Facta, le
président du conseil, demande au Roi de proclamer
l’état de siège mais Victor-Emmanuel III s’y refuse.
Au contraire, redoutant que le désordre gagne le pays, il
demande à Mussolini de constituer un gouverne-
ment de coalition (29 octobre). Le 16 novembre Mus-
solini se présente à la Chambre et obtient la confiance
avec 316 voix en sa faveur, 116 contre et seulement 7
abstentions.
II - Le fascisme d’Etat : la dictature et les avancées
sociales
La dictature
Le 24 novembre 1922, il obtient les pleins pouvoirs en
matière économique et administrative jusqu'au 31 dé-
cembre 1923 afin de rétablir l'ordre. Le 15 décembre
1922, le Grand conseil du fascisme se réunit pour la
première fois. Aux élections du 6 avril 1924, les deux
listes gouvernementales recueillent au total 64,9% des
votes soit 375 sièges au parlement dont 275 au parti
fasciste. Les consultations se déroulent dans un climat
de violence et d'intimidation. Le 10 mai, le député so-
cialiste Giacomo Matteotti demande l’annulation des
résultats. Le 11 juin, il est enlevé et assassiné par des
squadristi. Mussolini déclare assumer devant le parle-
ment « toutes les responsabilités historiques, politiques
et morales » de l'assassinat (discours du 3 janvier 1925).
La Régence italienne du Carnaro est un État indépendant
proclamé par Gabriele D'Annunzio dans la ville de Fiume
(aujourd'hui Rijeka, en Croatie), le 8 septembre 1920. Op-
posé à la solution proposée à la Conférence de paix de
Paris sur Fiume, Gabriele D'Annunzio s'empare de la ville à
la tête d'irréguliers italiens. Son objectif consiste à la rat-
tacher à l'Italie mais le gouvernement italien refuse
(blocus) et exige la reddition du poète-soldat. Ce dernier
ne se rendra qu'en décembre 1920 à la suite d'un bom-
bardement de la marine italienne. La constitution de la
Régence (la Charte du Carnaro), d’inspiration libertaire et
anarchosocialiste, établissait un État démocratique et cor-
poratiste dont la musique était le principe fondateur…
Ce discours marque les débuts de la dictature.
Entre 1925 et 1926, les lois fascistissimes (leggi fas-
cistissime) inspirées par le juriste Alfredo Rocco sont
approuvées. Elles transforment le Royaume d'Italie
en une véritable dictature. Elles commencent par la
loi 2263 du 24 décembre 1925 qui augmente les at-
tributions et les prérogatives du chef du gouvernement
(désormais appelé le « duce »).
D’autres lois suivent : contrôle de la presse
(accréditation préalable auprès du préfet), suppression
du droit de grève (création d’un ministère des corpora-
tions le 8 juillet 1926), suppression de la libre adminis-
tration des collectivités territoriales (les autorités loca-
les ou podestà sont nommées), contrôle de la jeunesse
au sein d’une organisation unique (avec une instruction
prémilitaire pour les jeunes italiens âgés de 8 à 18 ans),
fin du pluralisme (dissolution des partis politique hor-
mis le PNF) et instauration de la censure. Le confine-
ment des antifascistes est introduit et le régime met en
place un tribunal spécial pour la sécurité de l’Etat (avec
réintroduction de la peine de mort pour certains délits à
caractère politique). En 1927, le régime se dote d’une
police secrète, l'OVRA est créée (Organizzazione di
Vigilanza e Repressione dell'Antifascismo). Ces lois
sont complétées en 1928 par une modification des lois
électorales qui prévoit une liste nationale unique de 400
candidats choisis dans le grand conseil du fascisme et
soumis aux électeurs en bloc : les élections prennent
ainsi l'aspect d'un plébiscite.
Les lois sanitaires et sociales
L’Italie fasciste se dote en même temps d’une légi-
slation sociale très « avancée ». Le décret royal du 30
décembre 1923 n°284 établit la création des agences
communales d'assistance (secours des indigents). Avec
la loi du 17 avril 1925 n°473 sont établies les nouvelles
normes d’hygiène pour les entreprises et l’obligation de
pourvoir en leur sein au service sanitaire (les femmes et
les enfants ne doivent pas porter de poids excessifs,
contrôle étroit des substances nocives, etc.). Les
conventions collectives du travail ont force de loi et les
« patrons » peuvent y déroger seulement dans le cadre
de contrats individuels plus favorables aux travailleurs.
Par le décret royal du 1er mai n°582 naît l'Œuvre natio-
nale du temps libre. L'organisme organise des concerts
publics, des représentations théâtrales populaires et des
colonies de vacances à la mer et à la montagne pour les
enfants de familles nécessiteuses. Le 11 juin 1925, le
Président du Conseil annonce la bataille du grain. La
campagne a pour objectif d'atteindre l’autosuffisance de
l’Italie en ce qui concerne la production des produits
agricoles et particulièrement du blé. Le projet est réalisé
en partie grâce à la bonification des terres paludéennes
présentes dans la péninsule italienne (Marais Pontins).
En 1933 et 1934, le régime met en place le premier vrai
système italien de pension (prévoyance sociale), organi-
se les caisses d’accident du travail, instaure le congé
maternité et crée l’ONMI, Œuvre nationale pour la pro-
tection de la maternité et de l’enfance. En 1935, le sa-
medi devient férié (le « samedi fasciste »)…
III - La politique étrangère de Mussolini
La contestation du Traité de Versailles et le non-
alignement
Elle est marquée par les frustrations territoriales
nées du Traités de Versailles (1919). Beaucoup le juge
défavorable malgré les 650 000 morts et les sacrifices
consentis par le pays, Gabriele D'Annunzio parle de
« victoire mutilée ». Les prises de positions de Mussoli-
ni à ce sujet lui assurent le soutien de la population. Le
5 juin 1927, s'adressant au sénat, Mussolini fait part de
son révisionnisme en matière de politique étrangère,
déclarant que les traités signés après la Première Guerre
mondiale sont valides mais pas immuables. En janvier
1931, Mussolini, dans une interview au Daily Mail,
affirme la nécessité d’une révision du traité de paix
de la Grande Guerre. Le 17 mars 1934, un pacte à
trois, antiallemand et anti-français, est conclut avec la
Hongrie et l’Autriche (Protocole de Rome sur l’organi-
sation territoriales dans les Balkans).
Le 14 et le 15 juin 1934, Mussolini et Hitler débattent
essentiellement de la question autrichienne. Les rap-
ports entre les deux hommes sont tendus : le 25 juillet,
suite à l’échec du coup d’Etat en Autriche (Dollfuss est
assassiné), Mussolini envoie deux divisions au Brenner
(retirées le 16 août) pour défendre l’indépendance autri-
chienne. Finalement Hitler renonce. Le 6 septembre, à
Bari, à propos du national socialisme, Mussolini dira
que « trente siècles d’histoire nous permettent de regar-
der avec une souveraine pitié certaines doctrines venues
de l’autre côté des Alpes ». De la conférence de Stresa
(avril 1935) qui condamnent les violations allemandes
du traité de Versailles à la conférence de Munich
(septembre 1938), Mussolini apparaît comme un modé-
rateur et, s’agissant de cette dernière conférence, com-
me « le sauveur de la paix »…
La naissance de l’Empire et le Pacte d’Acier
En avril 1926, dans un discours à Tripoli, Mussolini
avance l’idée d’une thalassocratie (puissance politique
Affiche de propagande à
l’attention de la jeunesse
italienne :
« Son excellence Benito
Mussolini, Chef du Gou-
vernement, « Duce » du
Fascisme et Fondateur de
l'Empire, aime autant les
Balilla, les petites italien-
nes et les petits éry-
thréens.
Je serai un excellent sol-
dat pour (servir) la gran-
deur de l'Italie ! »
Tarif plein : 6 euros - Tarif réduit : 5 euros
Abonnement de 10 places : 50 euros.
fondée principalement sur la domination de la mer)
italienne sur la diterranée (mare nostrum) et oppose
pour la première fois fascisme et démocratie. L’antago-
nisme italo-éthiopien au sujet de l'Érythrée trouve de
nouveau à s’exprimer suite à un incident de frontière à
Ual Ual, le 5 décembre 1934. Après s’être assuré du
soutien de la France (janvier 1935) et avoir rassuré
Français et Britanniques sur leurs intérêts en Afrique
orientale, Mussolini déclare la guerre à l’Ethiopie le
2 octobre 1935. Le 18 novembre, l'Italie est frappée par
les sanctions économiques de la SDN au demeurant fort
peu efficaces. Le 9 mai 1936 la fin de la guerre est pro-
clamée : c’est la naissance de l’Empire. Le 4 juillet, la
SDN décrète la fin des sanctions… La guerre d'Éthio-
pie est le point de départ du rapprochement entre
Mussolini et Hitler. Le 24 juillet 1936, ils décident
conjointement d’envoyer des contingents militaires en
Espagne pour soutenir Franco. Le 1er novembre, Musso-
lini annonce dans un discours la création de l'Axe Rome
-Berlin (signé le 24 octobre). Le 6 novembre 1937, l'Ita-
lie adhère au pacte antisoviétique, dont l’Allemagne et
le Japon sont déjà signataires. Le 11 décembre 1937,
Mussolini annonce la sortie de l’Italie de la Société des
nations. Le pacte d’Acier, signé en mai 1939, scelle
l’alliance militaire entre Allemagne et l'Italie.
IV La fin du régime
L'arrestation de Mussolini et l’armistice
Si la politique de puissance inaugurée par l’Italie fascis-
te est reçue favorablement par le pays, elle pousse l’Ita-
lie vers le désastre de la Seconde Guerre mondiale
ainsi que l’illustre l’engagement de troupes sur le front
russe (en 1942, l’Armée italienne en Russie comptera
jusqu’à 200 000 hommes) et la retraite désastreuse
après Stalingrad ce sujet lire le livre documentaire
d’Eugenio Corti « La plupart ne reviendront pas » ou le
très beau roman de Mario Rigoni Stern « Le sergent
dans la neige »).
Près de la moitié des hommes de l’armée italienne présen-
te sur le front russe ont succombé, victimes des combats ou
de la rigueur des conditions climatiques.
Les forces de l’Axe reculent sur tous les fronts… Le 9
juillet les forces alliées débarquent en Sicile (l’île est
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conquise le 17 août). Le 16 juillet, un groupe de diri-
geants mené par Dino Grandi demande la réunion du
Grand conseil du fascisme Le 19 juillet, Rome est
bombardée. Le 24 et 25 juillet, dans un climat politi-
que tendu, le Grand conseil du fascisme approuve
l'ordre du jour présenté par Grandi : l'abandon des
charges du gouvernement par Mussolini. Cette déci-
sion servira de prétexte constitutionnel à Victor-
Emmanuel III. Mussolini est arrêté. Son successeur,
Badoglio, négocie l’armistice de Cassibile entre l'Italie
et les alliés (8 septembre). Celui-ci est rendu public sans
que des instructions précises soient parvenues aux trou-
pes italiennes. Le pays sombre dans le chaos. C’est aussi
le début d’une guerre civile, entre ceux qui soutiennent
les Alliés (qui occupent le sud de la péninsule) et ceux
qui acceptent de poursuivre la guerre au côté des Alle-
mands. Badoglio constitue un nouveau gouvernement.
L'Italie déclare la guerre à l'Allemagne le
13 octobre 1943.
La République sociale italienne (RSI) : un Etat fanto-
che
Le 12 septembre 1943, un commando de parachutis-
tes allemands libère Mussolini (l’opération Eiche). Il
est emmené en Allemagne il rencontre Hitler lequel
l’« invite » à former une république protégée par les Al-
lemands. De retour en Italie, Mussolini constitue son
nouveau gouvernement lequel se réunit pour la première
fois le 27 septembre. La nouvelle République est un
État fantoche à la solde de l’Allemagne nazie, du reste
les troupes de la RSI sont directement placées sous com-
mandement allemand. Entre le 23 et le
27 septembre 1943, le gouvernement de la RSI s'installe
à Salò (d’où son surnom). En avril 1945, toujours plus
isolé et impuissant surtout après l’effondrement de la
ligne gothique, Mussolini s'installe à Milan où il obtient
une rencontre avec le cardinal Schuster, qui, faisant offi-
ce de médiateur auprès du Comité de libération nationale
(CLN), négocie la reddition des forces fascistes. L’indé-
cision de Mussolini et l'intransigeance des parties en pré-
sence font obstacle à un accord. Peu avant l'arrivée du
Duce, les Allemands informent le cardinal qu'ils ont éta-
bli un pacte séparé avec les Alliés (sans l’accord d'Hitler)
et avec des hommes proches de la CLN. Apprenant la
nouvelle, se sentant abandonné de tous, Mussolini quitte
Milan. Il sera arrêté peu après par un petit groupe de
partisans. Son sort est scellé : le 28 avril 1945, il est fu-
sillé en compagnie de sa maîtresse, Clara Petacci…
Synthèse réalisée par Olivier VENET,
Directeur de la régie.
Sources documentaires principales :
« Mussolini, le fascisme » d’André BRISSAUD
& http://fr.wikipedia.org/wiki/Mussolini
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