Cycle préparatoire au DAEU – Cned Toulouse - Cours d’Histoire N°19 – page 3/3
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et l’organisation de loisirs. L’adhésion est volontaire, mais son contrôle par le parti en fait un
véritable outil d’encadrement des masses. L’OND a servi de modèle à une organisation nazie
équivalente : la Force par la joie.
3.2 L’encadrement de l’économie et de la société
- Le culte du chef est omniprésent, mis en scène par le ministère de la Presse et de la Propagande
: fêtes, défilés, affiches, radio. En outre, Mussolini établit systématiquement une filiation entre
l’Antiquité romaine et l’Italie fasciste et encourage les artistes à la célébrer. Ainsi,
l’embellissement de Rome joue un rôle central avec le dégagement des forums impériaux et la
réalisation d’un immense complexe sportif dont le style s’inspire de l’Antiquité.
- Les enfants sont enrôlés dans des organisations de jeunesse, garçons à partir de 4 ans et des
filles à partir de 14 ans.
- Les salariés sont encouragés à rejoindre les syndicats fascistes et le « Dopolavoro », organisme
prenant en charge les loisirs, ce qui permet de contrôler le temps libre, donc la vie privée.
- La propagande vante les mérites du chef et les réalisations du régime. Elle utilise la radio
transformée en monopole d’État en 1927 et le cinéma.
- La police politique, l’OVRA, traque les opposants, condamnés à de lourdes peines de prison par
un tribunal spécial ou assignés à résidence dans des régions déshéritées.
- L’économie transformée par une volonté de limiter la dépendance économique du pays dans la
perspective de préparer l’Italie à la guerre : contrôle des changes, augmentation de la
production de blé par extension des terres cultivables, grands travaux en particulier autoroutes et
bâtiments publics, contrôle par l’État du secteur industriel par l’intermédiaire de l’IRI, l’Institut
national pour la reconversion.
3.3 Le durcissement à partir de 1936
- L’Italie en se lançant à la conquête de l’Éthiopie s’isole diplomatiquement et se rapproche de
l’Allemagne avec qui est conclu l’Axe Rome-Berlin en 1936 puis le pacte d’Acier (1939).
- Une législation antisémite est votée en 1938, pour imiter l’allié allemand. Elle ne sera appliquée
véritablement que pendant la guerre.
- Un durcissement de l’autarcie pèse sur le pouvoir d’achat de la majorité des Italiens.
- L’Église manifeste son opposition à la place grandissante que l’État fasciste a prise dans
l’éducation des jeunes et menace Mussolini d’excommunication.
- Le roi Victor-Emmanuel III, toujours présent, ne règle pas le problème de sa succession
en faveur de Mussolini. Toujours en tête dans le protocole, il peut être un recours pour les
milieux conservateurs.
Conclusion :
L’Italie fasciste a été qualifiée de totalitarisme inachevé parce que le régime ne parvient pas à
s’assurer le contrôle de la totalité de l’État, une partie des cadres traditionnels de l’administration
et de l’armée restant en place. Le roi et l’Église incarnent des pouvoirs concurrents. En outre, une
grande partie des Italiens se détournent du fascisme par hostilité au durcissement du régime et à
la guerre qui se prépare.