INFORMATION POUR LES PATIENTS Sorafénib

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INFORMATION POUR LES PATIENTS
06/09
Sorafénib (NEXAVAR®)
Madame, Monsieur,
Vous êtes porteur d’une maladie tumorale évolutive, capable de dégrader plus ou moins
rapidement votre qualité de vie. Le traitement par NEXAVAR® qui vous est proposé constitue
une arme majeure contre la maladie.
1) Le médicament – Principe d’action
Ce médicament, disponible sous forme de comprimés, limite la croissance des nouveaux
vaisseaux fournis par l’organisme sain aux tissus tumoraux : il s’agit d’un traitement
antiangiogénique. Ainsi privées d’oxygène, les cellules tumorales ne peuvent plus progresser
aussi rapidement et peuvent même disparaître en grande partie. Cette thérapeutique est dite
"ciblée", car elle agit sur un mécanisme spécifique de la croissance tumorale, à savoir le
développement de vaisseaux nourriciers de la tumeur et de ses diverses localisations
potentielles et non pas sur les cellules tumorales elles-mêmes. Il ne s’agit donc pas d’une
chimiothérapie au sens général du terme. Pour autant cela n’est pas du tout synonyme
d’absence d’effets secondaires.
2) Les effets indésirables
La liste des effets indésirables potentiels est longue. Elle peut être impressionnante, mais elle
ne constitue jamais qu’un recensement intégral de tous les effets constatés dans le monde sur
tous les patients traités. En ce qui vous concerne, ils justifient simplement que vous notiez les
effets qui apparaissent après la mise en œuvre du traitement et tout au long de celui-ci. Votre
équipe soignante et en particulier votre oncologue médical doit les prendre en compte, les
enregistrer et si possible les traiter.
Une certaine toxicité est logique dans un tel traitement. Encore faut-il qu’elle vous permette
de mener une vie aussi normale que possible. Quelle que soit la nature des problèmes
rencontrés, des solutions sont possibles. Surtout, il ne faut jamais oublier l’enjeu du traitement
qui est de bien soigner une maladie sérieuse dont il faut contenir la progression.
Effets indésirables fréquents :
− Diarrhées et troubles digestifs (rares nausées et vomissements, douleurs abdominales,
ballonnements, troubles du goût).
− Eruptions cutanées et desquamation sur peau sèche.
− Syndrome mains-pieds (irritation des paumes des mains et plantes des pieds pouvant
être douloureuse).
− Hypertension artérielle (surveillance régulière au moins hebdomadaire de la tension
artérielle nécessaire).
Sérieux, mais plus rares : fatigue, gêne respiratoire, anémie, douleurs osseuses, douleurs au
niveau du site tumoral, chute partielle des cheveux.
Validé CUS 6/09
INFORMATION POUR LES PATIENTS
06/09
3) La conduite du traitement
Ce traitement oral est prescrit tous les jours à la dose initiale de 2 comprimés de 200 mg
deux fois par jour, soit au total 4 comprimés par jour. Il est recommandé de le prendre en
dehors des repas ou avec un repas pauvre ou modérément riche en graisses. Si vous avez
l'intention de prendre un repas riche en graisses, les comprimés de NEXAVAR® doivent être
pris soit au moins 1 heure avant, soit 2 heures après le repas. Les comprimés doivent être
avalés avec un verre d'eau, éviter la prise de jus de pamplemousse.
Il est parfois nécessaire qu’une adaptation de la dose ou du schéma de traitement initial soit
nécessaire du fait de l’apparition d’effets secondaires. Il ne s’agit pas d’une complication mais
bien d’une simple adaptation du traitement à votre tolérance personnelle. Il se peut que nous
soyons contraints de rechercher un équilibre entre l’effet positif recherché du médicament et
des effets secondaires gérables dans votre vie quotidienne.
Il s’agit dans tous les cas d’un traitement prolongé. En effet, le traitement par NEXAVAR® ne
sera pas actif rapidement sur la maladie. Il est donc nécessaire de votre part (en dehors de la
constatation d’une inefficacité évidente ou d’une toxicité inacceptable) d’accepter le
principe d’un traitement prolongé sur plusieurs mois ou plusieurs années.
La conduite du traitement ne peut pas se faire sans votre participation active. Nous avons
besoin de toutes vos remarques et suggestions. La connaissance de vos réactions est
essentielle à la conduite de ce traitement.
Une surveillance attentive et régulière de la part de votre oncologue et de votre médecin
traitant doit permettre de dépister un effet secondaire qui nécessiterait un traitement approprié
mais également d’apprécier l’effet du médicament sur la maladie par des évaluations
régulières. Dans le cas où le NEXAVAR® serait mal toléré ou insuffisamment efficace,
d’autres solutions thérapeutiques sont disponibles.
4) Les interactions avec d’autres médicaments :
Merci de nous signaler tout autre médicament ou traitement en cours, car le NEXAVAR® a de
nombreuses interactions médicamenteuses. Si possible, un traitement au long cours par des
médicaments antiacides doit être évité. De nombreux médicaments inducteurs des
cytochromes comme le millepertuis, la phénytoïne, la carbamazépine, le phénobarbital et la
dexaméthasone peuvent diminuer la concentration du NEXAVAR®. Une prudence s’impose
en cas de prise d’anticoagulants par la bouche et des contrôles réguliers de la coagulation
doivent alors être effectués.
5) Pouvez-vous recevoir des vaccins ?
La vaccination anti-grippale est autorisée. Par contre, les vaccins vivants atténués
(antipoliomyélitique buvable, BCG, Rougeole-Oreillons-Rubéole, fièvre jaune…) sont
interdits.
6) Ce médicament et la grossesse
Si vous êtes en âge d’avoir des enfants, le maintien d’une contraception fiable est
indispensable pendant toute la chimiothérapie.
Validé CUS 6/09
INFORMATION POUR LES PATIENTS
06/09
7) Que faire en cas d’urgence ?
Veuillez consulter votre médecin traitant sans tarder pour tous les problèmes qui peuvent
survenir à domicile et évidemment en cas d’urgence. Il contactera si besoin votre oncologue.
D’une façon générale n’hésitez pas à poser vos questions à l’équipe lors de vos venues à
l'hôpital : l’équipe médicale et infirmière reste à votre disposition pour tout renseignement
complémentaire.
8) Conclusion
Des effets secondaires sont régulièrement constatés avec le NEXAVAR®. Il est nécessaire de
les recenser et d’y pallier le cas échéant. Une adaptation de la dose ou du schéma est parfois
nécessaire.
Il ne faut pas oublier que l’enjeu de ce type de traitement ciblé, souvent prolongé, est de lutter
contre une maladie évolutive. Il convient donc d’accepter les avantages potentiels du
traitement, mais également les perturbations qu’il est susceptible d’entraîner.
Validé CUS 6/09
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