Les bataillons scolaires 1880-1891 L'éducation militaire à l'école de la République Collection "Espaces et Temps du Sport" dirigée par Jean Saint-Martin et Thierry Terret Le phél10mène sportif a envahi la planète. Il participe de tOllS les problèmes de société, qu'ils soient politiqlles, éducatifs, sociallx, culturels, juridiques ou dén10graphiqlles. Mais l'llnité apparente du sport cache mal une diversité allssi réelle qlle trollblante : si le sport s'est diffllsé dans le temps et dans l'espace, s'il est devenu un instrul11entd'accultllration des peuples, il est aussi marqué par des singularités locales, régionales, nationales. Le sport n'est pas éternel ni d'une essence trans-historique, il porte la marque des tel11pset des lieux de sa pratique. C'est bien ce qlle suggèrent les nombreuses analyses dont il est l'objet dal1s cette collection créée par Pierre Arnaud qui ouvre un nouveau terrain d'avel1tures pOlIrles sciences sociales. Dernières parutions Fabien GROENINGER, Sport, religion et nation, 2004. Florence CARPENTIER, Le co/nifé international olympique en crises: La présidence de Henri Baillet-Latour, 1925-1940, 2004. Pierre Lagrue, Le tour de France, reflet de I 'histoire et de la société, 2004. Fabien allier, Mythologies sportives et répressions sexuelles, 2004. Fabrice Delsahut, Les h0111meslibres de l 'Olynzpe : les sportifs oubliés de l 'histoire des Jeux Olyn1piques, 2004. Pierre-Alban Lebecq (Sous la direction de), Sport, éducation physique et /nouvements affinitaires, 2 tomes, 2004. James Riordan, Arnd I<.rÜgeret Thierry Terret, Histoire du sport en Europe, 2004 Albert BOURZAC Les bataillons scolaires 1880-1891 L'éducation militaire à l'école de la République L'Harmattan 5-7, me de l'École-Polyteclmique 75005 Paris France L 'Harmattan Hongrie Hargita u. 3 1026 Budapest HONGRIE L'Harmattan Italia Via Bava, 37 10214 Torino ITALIE (Ç)L'Harmattan, 2004 ISBN: 2-7475-6975-6 EAN : 9782747569750 À tous les jeunes qui, au lendemain de« l'Étrange Défaite» de 1940, épris de justice et de liberté, refusant soumission ou lâcheté, affirmèrent leur confiance en l'avenir. « C'est une minorité qui augmente tous les jours! Une minorité très remuante, qui ne demande qu'à s'embrigader, à porter des insignes, à brandir des drapeaux, à suivre des retraites militaires! Sous le moindre prétexte, aujourd 'hui, on va manifester devant la statue de Jeanne d'Arc ou la statue de Strasbourg! Et rien n'est plus contagieux! L 'homme de lafoule -le petit employé, le petit commerçant - n'est pas indéfiniment insensible à ces spectacles, à ces excitations fanatiques ... D'autant que la presse, orientée par le gouvernement, travaille les cerveaux dans le même sens... On persuade peu à peu au peuple de France qu'il est menacé, que sa sécurité dépend de ses poings, qu'il doit faire montre de sa force, accepter une préparation militaire intense. On a, sciemment, créé dans le pays ce que vous autres, médecins, vous appelez une psychose, la psychose de la guerre. Et, quand on a éveillé dans une nation cette anxiété collective, cette fièvre et cette peur, ce n'est plus qu'un jeu de la pousse,: aux pires folies! » Roger Martin du Gard, Les Thibault,1.III L'Été 1914, chap. XV, 1936. Introduction La vie politique au début de la Ille République entre dans une période d'organisation (lois constitutionnelles de février-juillet 1875, lois sur les libertés publiques de 1881, lois scolaires de 1881-1882). Cette période est également dominée par un débat qui oppose morale religieuse et morale républicaine. C'est une société en mouvement. Il faut consolider la République et effacer la période précédente, la monarchie et l'Empire: « République, patrie, nation, tout cela est associé comme des valeurs officielles» (Maurice Agulhon). L'école se doit d'enseigner les vertus civiques. Les grands événements, l'histoire du progrès, l'histoire de la civilisation, les grands personnages comme la grandeur de la France, évoquant un progrès continu de la Gaule à la République, fournissent le discours moral et patriotique nécessaire à la cohésion nationale. La liberté et l'instruction pennettent aux jeunes élèves de devenir des citoyens libres, dévoués et prêts à se sacrifier pour la défense de la patrie. C'est dans ce contexte que le décret du 06 juillet 1882 « relatif à l'instruction militaire et à la création des bataillons scolaires dans les établissements d'instruction primaire ou secondaire» intervient onze ans après 1'« année terrible» de 1871 et après des « années de recueillement» et de crises intérieures (Ordre moral, échec de la restauration monarchique). Si l'acte de naissance officiel des bataillons scolaires sur le plan national s'établit à la date du décret de création, d'autres projets l'ont précédé: en 1880, la proposition d'Aristide Rey, conseiller municipal de la ville de Paris, l'arrêté du préfet de la Seine du 09 août 1881, approuvant la délibération du conseil municipal du 10juillet 1881 portant création de bataillons scolaires. La suppression des bataillons scolaires, leur transformation en sections de gymnastique sont évoquées dans la presse ou dans les associations patriotiques ou gymnastiques dans le courant de l'année 1891. Ainsi pouvons-nous accepter 1891 comme date probable de leur disparition. Quelles traces ont-ils laissées? Il semble que ce sujet n'a été évoqué qu'à l'occasion d'études sur l'œuvre scolaire de la Ille République. Relevons toutefois le colloque à Troyes en 1977 placé sous le signe de l'école patriotique. Quant aux auteurs des ouvrages utilisés par les futurs professeurs d'EPS, au cours de leurs études, ils passent sous silence les bataillons scolaires ou n'accordent que remarques plaisantes « aux bataillons scolaires, de joyeuses mémoires1 ». Ils sont pourtant révélateurs de certains états de conscience collectifs, de certains rapports de force qu'exprime l'idéologie dominante de cette époque. Porteurs d'un certain enjeu, ils méritent qu'on leur prête intérêt. Notre problématique est fondée sur trois questions. La première pose les conditions d'émergence des bataillons scolaires, la deuxième dégage leur signification et évalue leur impact; quant à la troisième, elle s'attache à élucider leur disparition ou leur transformation dans les années 1890 ainsi que les causes de ce. changement. L'histoire des bataillons scolaires pendant la décennie qui les a vus naître, vivre puis disparaître ne peut se faire indépendamment d'une recherche de la signification et de l'impact qu'ils ont eus. Les passions partisanes qui les ont accompagnés, une certaine idée de l'homme qu'ils suggèrent, les valeurs sur lesquelles ils s'appuient autorisent une réponse qui, prenant en compte l'exaltation de' l'institution, les affirmations explicites du pouvoir, fasse également apparaître les réalités cachées ainsi que les intentions et les craintes implicites. l Ernest LOISEL, Les Bases psychologiques 1935, p. 67. de l'éducation 10 physique, Paris, Nathan, Première partie DE QUELQUES EXEMPLES D'EDUCATION MILITAIRE Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la tentative d'éducation militaire que constitue la création des bataillons scolaires sous la Ille République, vers la fin du XIXe siècle, était loin d'être une création originale ou un premier essai accompli dans le domaine éducatif. Dans un livre consacré à l'histoire de l'éducation dans l' Antiquitél, l'historien Henri-Irénée Marrou considère que, si « [.. .] l'éducation est la technique collective par laquelle une société initie sa jeune génération aux valeurs et aux techniques qui caractérisent la vie de sa civilisation », à un moment de son histoire, à la suite d'une évolution aux phases complexes, une société tout imprégnée d'esprit guerrier suscite « un système d'éducation cohérent et déterminé», éducation « à dominante militaire, orientée vers la formation du caractère, le développement de la vigueur physique et l'adresse [. . .] 2». Ainsi en a-t-il été, à .des degrés divers, de l'éducation dans l'Antiquité, au Moyen Âge et en Europe aux XVIIIe et XIXesiècles notamment en Belgique et en Suisse. Des projets d'éducation militaire, à la même époque, voient le jour en France. 1 Henri-Irénée MARROU, Histoire 6e édition 1965, p. 19. 2 H.-I. MARROU, op. cil., p. 21. de l'éducation 12 dans l'Antiquité, Paris, Seuil, CHAPITRE I L'EDUCATION MILITAIRE DANS L'ANTIQUITE ET AU MOYEN AGE Sparte Le prestige de Sparte fut longtemps incontesté. L'éducation spartiate accorde une place dominante à l'idéal militaire. C'est à Lycurgue qu'on attribue, au VIe siècle, l'éducation spartiate classique. poursuivant des fins' guerrières. Cette éducation, l'image parfois idéalisée qui en est donnée eurent des zélateurs farouches. Athènes L'éducation de l'ancienne Athènes présente des caractères différents. Aux VIe et ve siècles, les guerres se.poursuivent et Athènes lutte avec succès contre les autres cités. Pendant les Guerres médiques, elle joue un rôle important (Marathon, Salamine). « Mais il semble bien que le souci de préparer directement le citoyen à ses futurs devoirs de combattant ait cessé de jouer un rôle important dans l'éducation dujeune Grec1. » L'éducation militaire n'occupe pas, à Athènes, une place aussi prépondérante qu'à Sparte. L'Athénien n'est pas uniquement un soldat; c'est aussi un citoyen qui vote, qui juge, qui prend la parole dans les assemblées. Tout le but de son éducation est d'en faire un individu utile à l'État. Il lui fallait acquérir une certaine instruction; par la poésie, il accédait à la morale, par la gymnastique à l'harmonie née de la discipline. 1 H.-I. MARROU, op. cil., p. 75. Si la gymnastique le préparait à la vie militaire, ce n'est que lorsque son éducation est terminée qu'il accomplit deux ans de service militaire en qualité d'éphèbe (18-20 ans). La différence entre les deux pédagogies, la spartiate et l'athénienne, est grande. Rome Aborder l'éducation romaine, en montrer l'originalité, c'est souligner l'influence grecque qui a été très ancienne. Rome et l'Italie se sont trouvées intégrées dans l'ère de la civilisation grecque. L'ancienne équcation romaine est très originale. Elle persiste jusque sous l'Empire. C'est un idéal, « l'idéal collectif qui consacre l'individu à l'Étatl ». Cet «idéal» peut se résumer en deux mots: civis et miles (citoyen et soldat). L'influence sur nos systèmes éducatifs fut importante. Elle ne se limita pas à la France, mais nombre de pays y font réf~rence. L'Antiquité est inspiratrice de divers systèmes éducatifs. La Révolution française en actualise les exemples, la Ille République, au nom des « grands principes », y puise également des modèles à imiter. Les vertus républicaines authentiques s'incarnent dans la République romaine, à moins qu'on ne doive chercher la véritable démocratie à Athènes, et à Sparte l'image matériell~ de l'éducation militaire. L'éducation chevaleresque au Moyen Âge Très différente, en revanche, est l'éducation chevaleresque du Moyen Âge. Les seigneurs, nous dit-on, étaient fort peu instruits et ne savaient pas toujours lire. Lire et écrire n'étaient pas à ce moment-là indispensables à la fonction sociale du seigneur. Les seigneurs sont des chevaliers, ils sont «ceux qui ' / combattent» et protègent «ceux qui travaillent» et «ceux qui prient ». Les traditions de la chevalerie sont issues du système féodal fondé sur la possession de la terre et les relations d'homme à homme. L'époque féodale est le règne de la force. Les guerriers dominent la société: ils vivent de la guerre et ils vivent pour la guerre. 1 H.-I. MARROU, op. cil., p. 339-340. 14 L'éducation du futur chevalier reflète la violence de la guerre. Il reçoit une éducation destinée à faire de lui un «professionnel des armes» : il est valet, page, écuyer et enfin chevalier à l'occasion d'une cérémonie solennelle, 1'« adoubement ». Mais abandonnons l'Antiquité et le Moyen Âge pour nous tourner vers l'Europe des XVIIIe et XIXe siècles, avant d'aborder l'évolution des systèmes éducatifs en France. Il faut recenser et analyser les expériences d'éducation militaire de certains pays européens à partir du XVIIIesiècle. 15 CHAPITRE II LES EXPERIENCES D'EDUCATION PHYSIQUE ET D'INSTRUCTION MILITAIRE EN EUROPE AUX XVIIIE ET XIXE SIECLES À partir de la fin du xve siècle, les grands États se forment, la monarchie évolue entre deux pôles: monarchie absolue et monarchie contrôlée. Enfin la Révolution française entraîne l'Europe dans une politique dominée par les guerres. À l'intérieur des collectivités nationales qui se constituent, la pratique des exercices gymnastiques et militaires acquiert une certaine originalité: leur importance varie selon les pays et les circonstances. Ce sont là des exemples intéressants à étudier et à analyser, d'autant qu'au lendemain de 1871 on cherche les raisons de la défaite dans le retard accumulé en ce domaine par rapport à d'autres pays européens, ainsi qu'en témoigne la circulaire ministérielle du 5 novembre 1872 : « Nous avons été devancés par la plupart des pays voisins: en Suisse, par l'école des Cadets,. en Angleterre, par l'usage répandu dans un grand nombre d'écoles de consacrer aux exercices militaires une partie notable de lajournéel. » L'attitude officielle rejoint ici celle de l'opinion au lendemain de la défaite. Essayons de comprendre s'il s'agit d'une pétition de principe, de regrets tardifs, ou au contraire d'une claire appréciation de la réalité. Parmi .les pays européens qui pratiquent les exercices physiques et parfois les exercices militaires à l'école, la Belgique, la Suisse et l'Allemagne méritent une brève analyse. 1 A.M. de Beaune, circulaire ministérielle du 5 novembre 1872, citée dans la délibération du conseil municipal de Beaune (Côte-d'Or) le 7 novembre 1872 à l'occasion du vote du budget 1873 : installation d'un gymnase municipal-R II ~ 4n° 10. La Belgique Depuis le xve siècle, la Belgique est sous domination étrangère notamment de la France de 1794 à 1814. Après le traité de CampoFormio (octobre 1797), le pays est découpé en huit départements et à ce titre participe à la vie de la France. Les exercices physiques, surtout militaires, sont inscrits dans les programmes scolaires. Avant la conquête de l'indépendance en 1830, l'éducation n'est plus citée dans les programmes scolaires. Ce n'est que vers 1837 que naît un mouvement favorable aux exercices physiques sous la direction de Joseph Segers (1787-1869). Vers le milieu du siècle, la gymnastique devient obligatoire dans l'enseignement moyen; elle est pratiquée sous la conduite d'anciens officiers. Elle subit l'influence allemande (réveil des sentiments patriotiques) mais aussi celle de la gymnastique du Suédois Ling. La gymnastique est pour lui utile au soldat car elle favorise la formation du combattant!. L'effort accompli en faveur de la gymnastique, dans le domaine scolaire comme dans le domaine militaire, ne pouvait qu'enthousiasmer Ferdinànd Buisson2 qui, vers 1880 à son retour de . Bruxelles, dans une note à Jules Ferry, souligne l'importance des chants et surtout des drapeaux. Leur adoption par les bataillons scolaires prend peut-être son origine à Bruxelles3! . À côté du modèle belge, la Suisse offre une institution unifiée malgré sa diversité et assez structurée: les Cadets suisses. Les Cadets suisses Sans que l'on puisse à proprement parler d'un «lobby protestant », Jules Ferry et son entourage sont attachés à un certain nombre de valeurs, à une morale fortement marquée par les Évangiles 1 Fabienne LEGRAND, Jean LADEGAILLERIE, L'Éducation physique au XIX et au siècles, 1. II À l'étranger, Paris, Colin Bourrelier, 1970 (2e édition), p. 122. Ferdinand BUISSON (1841-1932). Directeur de l'Enseignement primaire de 1879 à 1896, collaborateur de Jules Ferry, il fut un des principaux organisateurs de l'enseignement primaire en France. 3 Bibliothèque de Saint-Dié (Vosges), Fonds Jules Ferry, F4 XVIII. d 2 18 et on ne saurait s'étonner que la Suisse protestante capte l'attention de ces républicains. Cette référence à l'école des Cadets est assez fréquente aussi bien dans l'université, dans les milieux militaires que dans les sociétés sportives. En 1879, Auguste Frette, officier de réserve, dans une publication de la Réunion des officiers décrit le corps des Cadets; puis il ajoute: « Il serait à souhaiter que nous eussions une organisation analogue [...] à celle des Cadets suissesl» et il propose de constituer dans le cadre de l'école un corps de Cadets en France. L'intérêt porté au corps des Cadets suisses invite à une étude plus approfondie de cette institution: son origine et son histoire, son organisation, ses techniques dans la conduite des exercices militaires. C'est en 1789 que le canton suisse d'Argovie crée le premier groupe de Cadets. D'autres cantons et des villes « imitent cet exemple2 » : Lenzbourg, Zofingue, Berne, Zurich, la Suisse romande, « aujourd'hui à peu près tous les cantons ont leurs corps de Cadets3 ». Le Cadet suisse « est formé par une préparation progressive au rôle qu'il devra jouer lors de son incorporation [...]. C'est pour développer ces qualités de l' enfance [héroïsme] et pour faciliter l'instruction de son armée, sans astreindre à un service actif trop long, que la Suisse organisa en corps armés les jeunes gens de ses collèges ». Ils démontrèrent leur valeur au cours des événements liés à la Révolution française. La politique du Directoire des «Républiques sœurs» aboutit à la réorganisation des treize cantons sur un modèle administratif français. Les Cadets participent aux combats contre les . troupes françaises en 1798-1799 (Berne-Zurich). En 1856, sous le commandement du colonel Ziegler, une fête commémorative de la bataille de Zurich (25 septembre 1799) voit évoluer 3 000 Cadets. Auguste FRETTE, A propos de l'organisation de l'armée et des Cadets en Suisse, Paris, Librairie militaire de J. Dumaine, 1879, (publication de la Réunion des officiers), p. 18 et 20-24. 2 A. FRETTE, op. cil., p. 13. 3 A. FRETTE, op. cil., p. 13. l 19 Les conditions d'inscription sont des conditions d'âge et de santé: « A partir de 10 ans, tous les élèves de collège dont l'état physique le permet font partie d'un corps de CadetsI. » Un état des services est régulièrement tenu sur un registre: entrée, sortie, mutations, avancement. Le Cadet sert dans une des deux années: infanterie ou artillerie. La « commission du corps des Cadets» nomme à des grades selon les aptitudes, l'ancienneté et « la conduite soit aux exercices, soit dans l'école2 ». Les deux aImes ont leur musique, voire un groupe de tambours. Un uniforme, pour chaque canton, est acheté par les élèves à leurs frais. Les effets d'équipement sont fournis par des magasins d'État à des prix réduits. Les punitions, lorsque des fautes graves d'indiscipline sont commises, sont « infligées par les instituteurs ou par les officiers et sous-officiers» ou par « la commission du corps de Cadets3 ». Ces fautes et ces pu~itions sont inscrites sur le registre matricule. L'instruction varie selon l'infanterie et l'artillerie; elle comporte les différents exercices d'entraînement au métier militaire: école du soldat, entretien des armes, école de batteries, manœuvres, etc. Le public peut apprécier le comportement guerrier de cette jeune troupe car les exercices ont lieu une fois par semaine, le jour de congé, sur « la place d'armes», dans « la salle de gymnastique (s'il fait mauvais temps) » ou sur « tout terrain favorable4 ». Les Cadets sont soumis à la discipline militaire; la musique et les tambours participent aux exerCIces. Les armes sont les mêmes que celles en usage dans l'armée (<<élite») mais elles sont « de dimensions différentes selon la taille du sujet ». Les inspections ont lieu tous les ans; une inspection générale par canton peut également être organisée; elle est l'occasion d'une l A. FRETTE,op. cil., p. 14. 2 A. FRETTE, op. cil., p. 14. 3 A. FRETTE, op. cil., p. 15. 4 A. FRETTE, op. cil., p. 16. 20