Présentation Résumé - Eric Zobel, acteur, metteur en scène

Film
Présentation
Film est un court-métrage expérimental de 22 minutes en noir et blanc réalisé
en 1964 par Alan Schneider sous la supervision de Samuel Beckett. L’unique rôle est
tenu par Buster Keaton. Le film fut projeté pour la première fois en 1965 au festival
du film de New-York. Il obtint un prix au Festival du Film à New York et le Prix du
Mérite à Venise mais eu toutefois peu de succès auprès du public.
Considéré comme un chef-d’œuvre (bien qu’il soit peu connu), ce film est
d’autant plus remarquable puisqu’il s’agit de l’un des rares films irlandais qui essaie
d’explorer une tradition intellectuelle purement irlandaise. La problématique que
développe Samuel Beckett dans son script repose sur une pensée du philosophe
irlandais Berkeley : « esse est percipi » (« être c’est être perçu ») ou que celui-ci
exprime dans cette formule : « tous ces corps qui composent la puissante armature
du monde ne subsistent pas sans esprit parce que leur existence c’est être perçu ou
connu. »
Il s’agit d’un film muet, le seul son perceptible est un sifflement : « ssh ».
Buster Keaton incarne un personnage qui, dans le langage de Beckett est « à la
recherche de la non-existence, en proie à la perception étrangère détruisant la
capacité d’auto perception. ». Beckett explique dans son script qu’il a divisé son
personnage en deux : le personnage interprété par Keaton s’appelle ‘O’ ou ‘l’objet’
qui est poursuivi par le sujet ‘E’ ou ‘l’œil de l’appareil photo’, sorte de Big Brother
avant l’heure qui représente le regard de l’autre et la terreur de l’image de soi-même.
Tant que l’appareil photo (‘E’) reste derrière Keaton (‘O’), celui-ci évitera d’être perçu.
L’appareil est appelé, dans une phrase de Beckett, ‘angle d’immunité’ de 45 degrés
qu’il ne faut pas excéder au risque de réveiller chez ‘O’ l’angoisse d’être vu.
Résumé
Le film, découpé en trois parties, débute dans la rue puis se poursuit
dans un escalier pour terminer dans une salle. Nous voyons Buster Keaton se
précipiter en avant lorsque l’objectif de l’appareil le suit puis longer un mur, afin
d’éviter d’être vu. Il bouscule des passants qui regardent l’appareil photo avec
horreur.
‘O’ rencontre ensuite une vieille femme qui s’effondre sur le sol en le voyant.
La scène finale se déroule dans une salle. Après plusieurs tentatives, il parvient à
faire sortir un chien et un chat dans une séquence qui rappelle le procédé de
slapstick de certaines scènes des premiers films de Keaton. ‘O’ ferme les rideaux,
couvre un miroir, il y a un perroquet dans une cage et un poisson dans un bocal. Il
arrache du mur une photo de « Dieu le père », s’assoit dans une chaise à bascule,
ferme les yeux et commence à basculer. Cet assoupissement permet, pour la
première fois, à l’appareil photo de montrer ‘O’ vu de face et ‘E’ se révèle être le
double de ‘O’ : nous voyons le même visage mais avec des expressions différentes.
‘O’ ferme les yeux.
Alan Schneider
Biographie
Alan Schneider est né en 1917 à Kharkov, en Russie.
En 1923, après la Révolution russe, sa famille et lui émigrent
vers les Etats-Unis. Il grandit donc à Brooklyn, puis dans le
Connecticut et le Maryland car son père, médecin, voyage
beaucoup.
Il intègre l’université Johns Hopkins et tente des études
de physique avant de quitter l’établissement pour l’université
du Wisconsin où il étudie le journalisme. Parallèlement, il
développe un vif intérêt pour le théâtre, ce qui l’amènera plus tard à mettre en scène
plusieurs pièces dont les œuvres de Bertolt Brecht, Michael Weller et Thorton
Wilder.
En 1940, il obtient à Cornell, son diplôme de littérature et d’arts dramatiques.
Sept années plus tard, il réalise son premier film au Studio 63 à New York.
Il découvre En attendant Godot paru en 1953 et rencontre Samuel Beckett.
Ce sera le début d’une longue collaboration artistique avec l’écrivain. Il dirige la
première américaine de la pièce et sera dorénavant le metteur en scène de toutes
les premières américaines des autres pièces de Beckett.
Alan Schneider aura été un réalisateur, un mentor ainsi qu’un metteur en
scène très prolifique. Il était responsable de plus de cent productions dans le théâtre
américain. Il meurt en 1984, à San Diego, en Californie.
Filmographie
Nous ne retiendrons que Film ; Alan Schneider est avant
tout un homme de théâtre.
Mises en scène
En attendant Godot de Samuel Beckett (1956), La fête d’anniversaire, Le serveur
sourd-muet et La collection de Harold Pinter, Le cercle caucasien de Craie de
Bertolt Brecht, Qui a peur de Virginia Woolf ? de Edward Albee, Moon children et
Lose Ends de Michael Weller.
Buster Keaton
Biographie
Enfant de la balle, né en 1895 à Piqua Hans, une petite du Kansas, Keaton se
produit dés l’âge de 3 ans sur scène dans le numéro de ses parents. Grâce à ce
spectacle, Buster Keaton atteint une réelle notoriété
dans le monde du music-hall, mais dés 1917, alors qu’il
est acclamé à Broadway, il renonce à son engagement
dans la célèbre revue Schubert, pour s’engager dans la
compagnie de Roscoe Fatty Arbuckle.
Les premiers films avec Fatty s’enchaînent,
Keaton se passionne pour la technique, discute avec les
techniciens, suit attentivement la mise en scène, la
construction des décors, le montage : tout d’abord
simple acteur, il devient rapidement assistant à la mise en scène.
R.F Arbuckle s’était fait une spécialité de films comiques assez agressifs, et
bien que son œuvre reste mineure, elle aura permis au jeune Buster d’apprendre à
filmer différemment, et imaginer un cinéma plus imaginatif et innovant. Les Arbuckle-
Keaton Comedies, produits par la Comique Films Co., témoignent remarquablement
de l’apprentissage du cinéma par Buster Keaton. L’acteur de music-hall Buster
devient rapidement Keaton, et s’impose avec un style à la fois plus subtil et plus
personnel. Il est le faire-valoir acrobate aux côtés du comique Fatty.
Cette collaboration donnera quatorze films, et sera le début d’une longue amitié.
En 1918, la Comique Co. quitte New York pour la Côte Ouest, et la notoriété
cinématographique de Keaton grandit. A la fin de la guerre, Buster Keaton interrompt
quelques mois sa carrière pour effectuer son service militaire en France, sans voir le
front. A son retour, il décline des offres de contrat de Jack Warner et de William Fox,
pour confirmer son engagement auprès de Fatty Arbuckle, engagé par la Paramount.
A partir de 1920, Buster Keaton tournera 19 courts-métrages avec le
producteur de la compagnie, Joseph M. Schenck. La reconnaissance est quasi
immédiate : Buster Keaton accède du jour au lendemain au statut de star. Il est
d’ailleurs le premier étonné de sa soudaine gloire, lui qui, sans formation autre que
familiale, se considère comme un artisan aux antipodes des grands. Mais Keaton est
désormais l’égal de Chaplin et de Harold Lloyd au Box Office.Cette série de films est
à l’image de Keaton. L’équipe des Buster Keaton Comedies travaille comme une
troupe de théâtre, et fonctionne comme une entreprise artisanale : l’émulation est
générale, et la créativité de l’ensemble est toujours supervisée par Keaton qui
assume tous les rôles.
Son personnage s’affine et quitte l’univers du burlesque et des farces
simplistes des comédies Slapstick. L’apprentissage familial l’a formé à toutes les
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