L’AFD au Vietnam
Contexte
En 2020, le Vietnam, qui figure parmi les 15 pays les plus peuplés du monde, dépassera la barre symbolique des
100 millions d’habitants. A cette date, il espère être entré dans le club des pays émergents.
Depuis les débuts de son ouverture économique (décidée en 1986, mise en œuvre à partir des années 1990), le
Vietnam, meurtri par 30 ans de guerre, s’est mué en « nouveau dragon » d’Asie du Sud-est : la croissance
moyenne de près de 6% depuis 1990, entraînée par les exportations croissantes de l’ordre de 20% par an et par
des investissements étrangers importants, a permis le doublement du RNB entre 2007 (920,5$ par habitant) et
2013 (1,893$ par habitant). Cet essor s’est accompagné de l’intégration croissante du pays dans l’environnement
économique mondial avec, en 1995, l’adhésion à l’Asean (Association des Nations d’Asie du Sud-est) puis, en
2007, à l’OMC (Organisation mondiale du commerce). En deux décennies, le pays essentiellement rural – incarné
par ses riziculteurs labourant leurs cultures à l’aide d’un buffle – a vu sa géographie économique et humaine
transformée. L’accélération de l’urbanisation et la diffusion des nouvelles technologies d’information et de
communication à une population à même d’en tirer le meilleur parti ont été des facteurs déterminants.
Les succès enregistrés auront permis au Vietnam d’atteindre la quasi-totalité des objectifs du millénaire pour le
développement. Notamment, le Vietnam est parvenu à une réduction sensible de la pauvreté, qui affectait 37,4%
de la population en 1998, seulement 7,6% en 2013. Pour autant, le « dragon » a encore un long chemin à
parcourir pour confirmer l’itinéraire de convergence avec les pays les plus développés de l’OCDE. Les habitants
des régions montagneuses continuent de vivre à l’écart des effets favorables de la croissance économique. Le
réseau électrique couvre désormais la quasi-totalité du territoire, mais ce n’est pas le cas de l’eau potable qui fait
encore défaut dans nombre de petites et moyennes villes. Plus encore, l’absence d’assainissement des effluents
liquides urbains accroît le risque de maladies hydriques et nuit à la commercialisation de la destination touristique
Vietnam. Enfin, en dépit de la vitalité du secteur privé vietnamien depuis le début du siècle, le pays porte encore
la marque d’une économie publique centralisée et omniprésente, qui peine à se réformer. Des programmes
importants de recomposition et de simplification dans la sphère publique bancaire et industrielle ont été engagés
mais leurs effets positifs tardent à se manifester.
Le développement du Vietnam induit aussi de nouveaux défis : répondre à la croissance de la demande d’énergie
(double de celle du RNB), adapter les agglomérations à la croissance démographique et à l’exode rural, former le
million de nouveaux jeunes travailleurs qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi, mettre à niveau les
productions locales en améliorant la productivité pour rivaliser dans le concert du commerce mondial.
S’ajoute une urgence : l’adaptation aux effets du changement climatique. Le Vietnam, avec ses 3.444 km de
côtes et ses deux deltas – Mékong et Fleuve rouge – aux équilibres fragiles, figure parmi les pays les plus
vulnérables au réchauffement. S’il n’est pas assez armé pour faire face au changement climatique, ses efforts de
réduction de la pauvreté et de développement pourraient être remis en cause, car les populations les plus
défavorisées, rurales notamment, seront les plus affectées par ses conséquences les plus dommageables.
Principes d’intervention
Le Vietnam compte parmi les trois premiers bénéficiaires des financements souverains de l’AFD.
Depuis quelques années, l’AFD propose, aux entreprises publiques vietnamiennes dont l’autonomie et la
solvabilité le justifient, ses produits de crédit non souverains, qui permettent à ces entreprises de financer à long
terme leurs projets de développement, sans accroitre l’endettement public national. L’AFD est pionnière dans le
développement de ces produits.
L’action de l’Agence française au Vietnam promeut un développement durable et inclusif, préservant
l’environnement et veillant à l’équité sociale dans l’accès aux fruits de la croissance. Sa stratégie d’intervention,
telle qu’elle a été conçue pour la période 2013-2015, en partenariat avec les autorités vietnamiennes, est déclinée
en trois piliers :
- appuyer le développement urbain. L’amélioration des services collectifs urbains, dans le domaine des
transports, de l’eau potable et de l’énergie notamment, fait l’objet de concours à l’Etat mais aussi directement
aux fonds d’investissement des collectivités locales, ou aux entreprises publiques voire, à travers PROPARCO
(filiale du groupe AFD en charge du financement du secteur privé), aux entreprises privées impliquées dans des