Ecole de l'air
Concours 2010
Epreuve orale d'anglais
Rappelons tout d'abord qu'en application de l'arrêté du 9 janvier 2006 modifiant l'arrêté du 24
octobre 2005, tous les candidats admissibles au concours de l'Ecole de l'air sont tenus de passer une
épreuve de langue anglaise, quel que soit leur choix lors de l'inscription aux écrits des Concours
Communs Polytechniques. Malgré cette modification annoncée dès 2006, quelques candidats
semblaient n'avoir pas pris connaissance de la notice du concours pourtant disponible sur le site du
Ministère de la Défense. En revanche, les plus motivés avaient préparé cette épreuve en suivant les
cours d'anglais LV2 (option) des classes préparatoires scientifiques et se sont tirés honorablement de
cet oral.
Données statistiques : moyenne 10,35.
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Notes
Nb candidats
L'épreuve d'anglais se déroule en deux parties : on demande aux candidats de présenter une
synthèse d'un article extrait de la presse anglo-saxonne suivie d'un commentaire (l’ensemble de cette
prestation devant obligatoirement tenir dans les limites de 12 à 15 minutes), puis la restitution d'un
document audio authentique de deux à trois minutes après deux écoutes en continu.
Trop peu de candidats maîtrisent l'art de la synthèse : tantôt expédiée, tantôt interminable, la
synthèse est trop rarement l'occasion pour le candidat de prouver qu'il a su dégager les informations
essentielles d'une actualité et l'argumentation spécifique de l'article qui la présente. La synthèse doit
être par définition « synthétisante », c’est-à-dire dégager les enjeux majeurs de l’article. Aussi, peu de
candidats ont su prendre en compte le ton, l’objectif ou la subjectivité de l’auteur, informations qui
très souvent renseignent sur le sens, la portée ou éventuellement la partialité ou les non-dits de
l’article. Nous encourageons d’ailleurs les candidats à préparer – et annoncer en fin d’introduction - un
véritable plan de synthèse qui dégagera les lignes de forces de l’article et permettra d’éviter l’écueil
de la synthèse linéaire qui n’est bien souvent que paraphrase.
Certain candidats ont compris que le commentaire consiste à définir à la suite de l'étude du texte
une problématique et à approfondir un des aspects de celui-ci ; pourtant au vu de certaines prestations
il convient de rappeler que le commentaire ne peut se limiter à du plaquage de cours, ni à des
considérations anecdotiques ou personnelles peu porteuses, encore moins à une litanie de généralités
de type « café du commerce ». Il est fortement conseillé de présenter le commentaire sous la forme
d’un axe de discussion problématisé duquel découlera une argumentation basée sur des faits
techniques, scientifiques, culturels et civilisationnels. Trop souvent les candidats se contentent d’un
catalogue d’exemples ou d’opinions en guise de démonstration.
En revanche, la restitution, suivie d'un bref commentaire pour les meilleurs candidats, a souvent
dénoté le niveau satisfaisant de compréhension orale des préparationnaires. Il convient toutefois de
rappeler qu’une attention particulière est demandée sur la compréhension et la restitution des chiffres,
nombres et autres dates contenus dans les documents audio, exigence qui paraît éminemment
nécessaire lorsque l’on considère les carrières qui découlent de l’obtention du concours.
Enfin, nous tenons à préciser que la lecture d’un passage du texte n’est pas demandée dans cette
épreuve, sachant que celle-ci avantage rarement les candidats qui, le plus souvent, peinent à la rendre
significative ou authentique.
Cependant, la méthodologie n'est pas une condition suffisante à la réussite. Quelques repères sur
la civilisation et l'actualité récente des pays anglo-saxons sont également nécessaires : le jury est
resté sans voix quand tel candidat a affirmé que les Etats-Unis était un pays catholique, quand tel autre
ne pouvait nommer le Premier ministre du Royaume-Uni ou quand tel autre ne savait pas ce qu’était la
Cour Suprême aux Etats-Unis. Ces candidats avaient-ils feuilleté ne serait-ce qu'un seul journal ou
magazine anglais ou américain pendant leurs deux, voire trois, années de préparation? On peut en
douter…
La correction de la langue également, malgré une certaine richesse, est trop souvent négligée :
parmi les fautes les plus entendues, rappelons que want ne peut être suivi de that, que each tout
comme every fonctionne avec le singulier, que agree est un verbe et non un adjectif, que l'adverbe also
ne se place pas après le verbe (he means also that…,). Rappelons aussi que la troisième personne du
pluriel du présent simple ne s’accompagne pas de la terminaison –s du verbe, que les modaux should,
must et le semi-modal have to ne sont pas interchangeables, que le mot Internet s’accompagne de
l’article the. Il apparait aussi clairement que les prépositions et leurs emplois sont souvent mal
maîtrisées et doivent faire l’objet d’une attention plus particulière. Beaucoup trop de candidats ne
maîtrisent pas la règle pourtant simple qui requiert l'article défini devant les noms de pays au pluriel
mais pas quand le pays est un nom singulier. Il apparaît aussi bien fréquemment que les candidats ne
maîtrisent pas ou mal le système des temps du passé, ou encore qu’ils n’hésitent pas à utiliser un verbe
au présent pour faire référence au passé alors même qu’ils utilisent des adverbes tels que before ou
after. De telles bévues dénotent un relâchement inacceptable par rapport à l’exigence du concours.
Parmi les fautes de lexique, certains candidats confondent les verbes raise et rise ; touch et hit,
affect ou concern ; les adjectifs economic et economical ; les adverbes actually et currently ; et ne
maîtrise pas l’emploi du terme critic et de ses dérivés : critical, criticize, criticism, critique . D'autres
réinventent la langue anglaise en s'obstinant à employer phenomen, changement et bio la place de
l'adjectif organic) ou encore the common transport, interessant… ; peu connaissent le sens réel du
verbe provoke. Le jury attend également des candidats qu'ils maîtrisent les bases de la phonologie
anglaise, notamment la réalisation du phonème [au] dans power et allow, de la terminaison –ism, des
diphtongues et voyelles en général ou encore celle de pays acteurs du monde actuel (tels que la Chine
ou l’Irak par exemple) dont la mauvaise prononciation répétée au cours des prestations produisent un
effet fâcheux. Enfin, faut-il le rappeler, l’anglais demeure une langue accentuelle. Débiter ou, pire
encore, lire son propos d’une langue monocorde qui écrase tout accent de mot ou de phrase le rend
incompréhensible, si juste soit-il à l’écrit. Plus généralement, cette épreuve est une épreuve orale, ce
qui suppose du candidat une certaine présence (vocale, gestuelle, intonative), sans laquelle sa
prestation, quelles qu’en soient les qualités par ailleurs, reste peu convaincante.
Finissons sur une note positive en félicitant ceux qui, après un travail régulier et approfondi pour
acquérir les réflexes et la culture nécessaires à la réussite de cette épreuve très complète, il est vrai, ont
impressionné le jury par la pertinence de leur argumentation, l'originalité de leur réflexion et leur
maîtrise de la langue anglaise.
M. Boyer et R. Philibert
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