Rapport EA Anglais 2012

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Rapport École de l’air - Session 2012
Oral d'anglais
Rappelons tout d'abord qu'en application de l'arrêté du 9 janvier 2006 modifiant
l'arrêté du 24 octobre 2005, tous les candidats admissibles au concours de l'Ecole de l'air
sont tenus de passer une épreuve de langue anglaise, quel que soit leur choix lors de
l'inscription aux écrits des Concours Communs Polytechniques. Malgré cette
modification annoncée dès 2006, quelques candidats semblaient n'avoir pas pris
connaissance de la notice du concours pourtant disponible sur le site du Ministère de la
Défense. En revanche, les plus motivés avaient préparé cette épreuve en suivant les cours
d'anglais LV2 (option) des classes préparatoires scientifiques et se sont tirés
honorablement de cet oral.
Données statistiques : répartition des notes
Moyennes générale : 9,77
45
40
35
Nb candidats
30
25
20
15
10
5
0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Notes
L'épreuve d'anglais se déroule en deux parties : on demande aux candidats de présenter
une synthèse d'un article extrait de la presse anglo-saxonne suivie d'un commentaire
(l’ensemble de cette prestation devant obligatoirement tenir dans les limites de 12 à 15
minutes), puis la restitution directe d'un document audio authentique de deux à trois
minutes après deux écoutes en continu.
Nous tenons d'abord à signaler que les candidats entendus cette année ont paru avoir
prêté plus d'attention aux conseils de méthode figurant dans les précédents rapports.
Qu'ils en soient ainsi remerciés, tout comme leurs préparateurs durant l'année.
Pour autant, trop peu de candidats encore maîtrisent l'art de la synthèse : tantôt
expédiée, tantôt interminable, la synthèse est trop rarement l'occasion pour le candidat
de prouver qu'il a su dégager les informations essentielles d'une actualité et
l'argumentation spécifique de l'article qui la présente. La synthèse doit être par
définition « synthétisante », c’est-à-dire dégager les enjeux majeurs de l’article. A ce
titre, la synthèse ne sera pas forcément un traitement linéaire du texte, une idée
maîtresse pouvant être contenue dans plusieurs paragraphes non successifs. Par ailleurs,
l'emploi pertinent de mots de liaison permet de mettre en lumière l'argumentation de
l'auteur et est donc très souhaitable. Aussi, peu de candidats ont su prendre en compte le
ton, l’objectif ou la subjectivité de l’auteur, informations qui très souvent renseignent
sur le sens, la portée ou éventuellement la partialité ou les non-dits de l’article.
Nous encourageons d’ailleurs les candidats à préparer – et à annoncer en fin
d’introduction - un véritable plan de synthèse qui dégagera les lignes de forces de
l’article et permettra d’éviter l’écueil de la synthèse linéaire qui n’est bien souvent que
paraphrase, voire lecture.
Certains candidats ont compris que le commentaire consiste à définir à la suite de
l'étude du texte une problématique pertinente et à approfondir un des aspects de celui-ci
; pourtant au vu de certaines prestations il convient de rappeler que le commentaire ne
peut se limiter à du plaquage de cours, ni à des considérations anecdotiques ou
personnelles peu porteuses, encore moins à une litanie de généralités de type « café du
commerce », telles que "the Internet it's dangerous" ou encore "washing is good for the
odour ". Il est fortement conseillé de présenter le commentaire sous la forme d’un axe de
discussion problématisé duquel découlera une argumentation basée sur des faits
techniques, scientifiques, culturels et civilisationnels. Il est attendu des candidats qu'ils
annoncent clairement leur problématique et le plan de leur développement argumenté.
Trop souvent les candidats se contentent d’un catalogue d’exemples ou d’opinions en
guise
Il
arrive
de démonstration.
d'autre part que certains candidats proposent en commentaire une simple
reformulation des idées développées par l'auteur du texte.
Cependant, la méthode n'est pas une condition suffisante à la réussite. Quelques repères
sur la civilisation et l'actualité récente des pays anglo-saxons sont également nécessaires
: le jury ne pouvait que s'étonner d'entendre tel candidat affirmer que les Etats-Unis
menaient une guerre contre l'Iran, tel autre évoquer le "Président George Marshall", ou
tel autre avouer ignorer qui réside au 10, Downing Street ou ce que les initiales "NRA"
signifient. Ces candidats avaient-ils feuilleté ne serait-ce qu'un seul journal ou magazine
anglais ou américain pendant leurs deux, voire trois, années de préparation? On peut en
douter… Rappelons l'utilité d'une fréquentation régulière dans l'année de la presse
périodique en langue anglaise.
En revanche, la restitution, suivie d'un bref commentaire pour les meilleurs candidats, a
souvent dénoté le niveau satisfaisant de compréhension orale des préparationnaires. Il
convient toutefois de rappeler qu’une attention particulière est demandée sur la
compréhension et la restitution des chiffres, nombres et autres dates contenus dans les
documents audio, exigence qui paraît éminemment nécessaire lorsque l’on considère les
carrières qui découlent de l’obtention du concours.
La correction de la langue également, malgré une certaine richesse, est trop souvent
négligée : parmi les fautes les plus entendues, rappelons que "children" est le pluriel de
"child", que "want " ne peut être suivi de "that ", que "each " tout comme "every"
fonctionne avec le singulier, que agree est un verbe et non un adjectif, que l'adverbe also
ne se place pas après le verbe (he means also that…,). Rappelons aussi que la troisième
personne du pluriel du présent simple ne s’accompagne pas de la terminaison –s du
verbe (contrairement à la troisième personne du singulier!), que les modaux should,
must et le semi-modal have to ne sont pas interchangeables, que le mot Internet
s’accompagne de l’article the. Attention également à ne pas oublier le -s marqueur du
pluriel pour les substantifs. Il apparait aussi clairement que les prépositions et leurs
emplois sont souvent mal maîtrisées et doivent faire l’objet d’une attention plus
particulière.
Beaucoup trop de candidats ne maîtrisent pas la règle pourtant simple qui requiert
l'article défini devant les noms de pays au pluriel mais pas quand le pays est un nom
singulier. Il apparaît aussi bien fréquemment que les candidats ne maîtrisent pas ou mal
le système des temps du passé, ou encore qu’ils n’hésitent pas à utiliser un verbe au
présent pour faire référence au passé alors même qu’ils utilisent des adverbes tels que
before ou after. De telles bévues dénotent un relâchement inacceptable par rapport à
l’exigence du concours.
Parmi les fautes de lexique, certains candidats confondent les verbes " raise" et "rise",
"touch " et "hit ", "affect" ou "concern " ; les adjectifs "economic" et "economical" ; les
adverbes "actually" et "currently" ; et ne maîtrisent pas l’emploi du terme "critic" et
de ses dérivés : critical, criticize, criticism, critique. D'autres réinventent la langue
anglaise - souvent au travers de gallicismes - en s'obstinant à employer "phenomen ",
"changement " et "bio" (à la place de l'adjectif "organic") ou encore the common
transport, interessant… ; peu connaissent le sens réel du verbe "provoke".
Le jury attend également des candidats qu'ils maîtrisent les bases de la phonologie
anglaise, notamment la réalisation du phonème [au] dans "power " et "allow", de la
terminaison –ism, des diphtongues et voyelles en général ou encore celle de pays acteurs
du monde actuel (tels que la Chine ou l’Irak par exemple) dont la mauvaise
prononciation répétée au cours des prestations produisent un effet fâcheux, tout comme
les interjections du type "enfin" ou "euh ", certes compréhensibles en situation de stress,
mais qui, à haute dose, finissent invariablement par polluer le discours. Le "u " du mot
"guardian " ne se prononce pas; "hobbit " n'équivaut pas à "hobby"; des mots de base
tels que "clothes", "gate", to put ", ou "heart " devraient être prononcés sans faute.
Enfin, faut-il le rappeler, l’anglais demeure une langue accentuelle. Débiter ou, pire
encore, lire son propos d’une langue monocorde qui écrase tout accent de mot ou de
phrase le rend incompréhensible, si juste soit-il à l’écrit. Plus généralement, cette
épreuve est une épreuve orale, ce qui suppose du candidat une certaine présence (vocale,
gestuelle, intonative), sans laquelle sa prestation, quelles qu’en soient les qualités par
ailleurs, reste peu convaincante.
En outre, que ce soit du point de vue de la langue ou de l'expression, la capacité des
candidats à s'auto-corriger est particulièrement appréciée.
Finissons sur une note positive en félicitant ceux qui, après un travail régulier et
approfondi pour acquérir les réflexes et la culture nécessaires à la réussite de cette
épreuve très complète, il est vrai, ont impressionné le jury par la pertinence de leur
argumentation, l'originalité de leur réflexion et leur maîtrise de la langue anglaise.
C. Marquette, R. Philibert et A. Wawrzyniak
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