Nous tenons d'abord à signaler que les candidats entendus cette année ont paru
avoir prêté plus d'attention aux conseils de méthode figurant dans les précédents
rapports. Qu'ils en soient ainsi remerciés, tout comme leurs préparateurs durant
l'année.
Pour autant, trop peu de candidats encore maîtrisent l'art de la synthèse : tantôt
expédiée, tantôt interminable, la synthèse est trop rarement l'occasion pour le
candidat de prouver qu'il a su dégager les informations essentielles d'une actualité
et l'argumentation spécifique de l'article qui la présente. La synthèse doit être par
définition « synthétisante », c’est-à-dire dégager les enjeux majeurs de l’article. A
ce titre, la synthèse ne sera pas forcément un traitement linéaire du texte, une idée
maîtresse pouvant être contenue dans plusieurs paragraphes non successifs. Par
ailleurs, l'articulation logique du document doit être restituée avec soin, par
l'emploi pertinent de mots de liaison, de pauses, de questions et de variations dans
l'intonation. Aussi, peu de candidats ont su prendre en compte le ton, l’objectif ou
la subjectivité de l’auteur, informations qui très souvent renseignent sur le sens, la
portée ou éventuellement la partialité ou les non-dits de l’article. En revanche, les
candidats eux-mêmes sont tenus de rester neutres dans cette partie de l'exercice.
Nous encourageons d’ailleurs les candidats à préparer – et à annoncer en fin
d’introduction – un véritable plan de synthèse qui dégagera les lignes de forces de
l’article et permettra d’éviter l’écueil de la synthèse linéaire qui n’est bien souvent
que paraphrase, voire lecture.
Certains candidats ont compris que le commentaire consiste à définir à la suite de
l'étude du texte une problématique pertinente et à approfondir un des aspects de
celui-ci ; pourtant, au vu de certaines prestations, il convient de rappeler que le
commentaire ne peut se limiter à du plaquage de cours, ni à des considérations
anecdotiques ou personnelles peu porteuses, encore moins à une litanie de
généralités de type « café du commerce ». Il est fortement conseillé de présenter le
commentaire sous la forme d’un axe de discussion problématisé duquel découlera
une argumentation basée sur des faits techniques, scientifiques, culturels et
civilisationnels. Il est attendu des candidats qu'ils annoncent clairement leur
problématique et le plan de leur développement argumenté. Trop souvent les
candidats se contentent d’un catalogue d’exemples ou d’opinions en guise de
démonstration ou proposent en commentaire une simple reformulation des idées
développées par l'auteur du texte. Enfin, il convient d'utiliser le pronom "I" pour
avancer ses arguments, plutôt que le pronom "we" qui dénote une implication du
jury (une approche non pertinente pour ne pas dire risquée).
Cependant, la méthode n'est pas une condition suffisante à la réussite. Quelques
repères sur la civilisation et l'actualité récente des pays anglo-saxons sont
également nécessaires : le jury ne pouvait que s'étonner d'entendre tel candidat
affirmer que l'Irlande réclame son indépendance, tel autre évoquer le "Président
républicain Barack Obama" ou tel autre avouer ignorer qui réside au 10 Downing
Street ou qui est Mitt Romney. Ces candidats avaient-ils feuilleté ne serait-ce
qu'un seul journal ou magazine anglais ou américain pendant leurs deux, voire
trois, années de préparation? On peut en douter… Rappelons l'utilité d'une
fréquentation régulière dans l'année de la presse périodique en langue anglaise.