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Au XVIIème siècle, les anglais plantent massivement du sucre à la Barbade (vers 1640) puis à la Jamaïque
(années 1660). La flambée des prix sucriers incite au défrichage des Antilles françaises.
En 1619, pour la première fois 19 engagés (volontaires) noirs arrivent en Virginie.
C’est là qu’aura lieu la première vente aux enchères de ces noirs (qui ne sont toujours pas esclavage à vie) en
1638.
En 1661, le code des esclaves de Barbade, de droit anglais, sert de base légale.
Il institue l’esclavage à vie et par naissance à tous les descendants d’esclaves
avec droit de vie et de mort pour leurs propriétaires.
Aux Antilles françaises, cette loi inspirera le code noir, mis en place en 1685
par Louis XIV rompant avec une tradition propre aux pays latins, dans lesquels
les métis étaient pour la plupart affranchis et qui a favorisé le métissage à grande
échelle dans l’empire espagnol de l’ Amérique du Sud.
Le code noir institue qu’être esclave est héréditaire. C’est la femme qui transmet le statut à son enfant.
Fini l’espoir pour ces femmes de voir leurs enfants libres….
L’hypocrisie du législateur le pousse ... pour mettre fin aux abus des colons qui se constituaient ainsi un cheptel
bon marché ?...ou par souci moral ?... À rajouter que « avoir un enfant avec une esclave est sanctionné par une
amende ». Par contre « si le maitre l’épouse, la femme et l’enfant sont affranchis ».. Mais cela ne s’est pas pro-
duit souvent….on s’en doute.
Le code noir met en place un catalogue de sanctions en fonction des fautes commises par les esclaves…
Les propriétaires ont le droit de les fouetter comme ils veulent...mais pas de les torturer !
Les esclaves qui s’enfuient, au bout d’un mois, auront les oreilles coupées et seront marqués d’une fleur de lys au
fer rouge. S’ils recommencent, on leur coupera le jarret… et 2ème fleur de lys sur l’autre épaule… la 3ème fois, la
mort.
Le code noir est appliqué aux Antilles en 1687, en Guyane en 1704,
à la Réunion en 1723 et en Louisiane en 1724 où l’article 9 est durci
en interdisant le mariage interracial.
Le texte du Code Noir fait de la notion “d’esclave” un fait, une réalité. En légi-
férant sur un statut pour les esclaves, il légalise officiellement l’esclavagisme.
Le Code encourage à baptiser, instruire, éduquer et enterrer les esclaves dans la reli-
gion catholique. Il interdit la pratique du protestantisme. Ses rédacteurs pensaient
que les esclaves étaient dotés d’une âme et donc qu’ils étaient capables de salut.
Etrange hypocrisie qui fait dire dans le même texte à l’article .44 que « l’esclave
est meuble » et peut par conséquence être acheté, vendu, donné ou saisi tel un meu-
ble.
Ils ne sont pas pour autant des choses car ils peuvent se marier, témoigner ou se
plaindre. Cependant leur personnalité juridique est celle d’une personne mineure,
leur témoignage est considéré comme peu fiable et ils doivent avoir l’autorisation
de leur maitre pour se marier.