Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle L1 -Anglais Economie-Gestion
M. Latreille Année 2012-2013
2°) Conditions de l’efficacité (ou de l’efficience) « au sens de Pareto »
Une économie est Pareto efficace à trois conditions : que les échanges soient efficaces, que la
production le soit et que la combinaison des biens produits le soit aussi.
Echanges efficaces : quand chacun reçoit les biens qu’il aime. A la fin de l’échange, les individus
n’ont plus de raisons d’échanger. Chaque consommateur, par ses actions individuelles, contribue à
assurer l’efficacité de l’échange. Personne ne peut savoir mieux que lui ce dont il a besoin (Smith :
2° citation).
Production efficace : il n’est pas possible d’accroitre la production d’un bien sans réduire la
production d’au moins un autre bien. L’économie doit se situer sur sa frontière des possibilités de
production. En passant de P1 à P2 on améliore le bien-être de la société. Mais comment choisir
entre P2 et P’2 ?
Efficacité de la combinaison des biens produits : c’est le système de prix qui va orienter vers la
production du bien A ou du bien B. Si la demande de A augmente relativement à son offre, le prix
va augmenter et va attirer des offreurs sur ce marché.
La concurrence peut donner lieu à une économie très efficace mais dont la répartition des
ressources (même optimale) est très inégalitaire. L’efficacité au sens de Pareto ne veut pas dire
qu’il n’existe aucun moyen d’améliorer le sort d’une ou de plusieurs personnes. Il est toujours
possible de retirer des ressources aux uns pour les donner aux autres, et d’améliorer ainsi le bien-
être de ces derniers. Pour redistribuer les revenus, la société n’est pas obligée de supprimer les
marchés concurrentiels. Il lui suffit de redistribuer les richesses détenues par les individus, SAUF
QUE presque toutes les mesures que prend l’Etat en matière de redistribution interfèrent avec le
fonctionnement de l’économie de marché. Citation de Stiglitz sur l’éducation, AVEC UNE LIMITE :
en produisant trop de diplômés l’Etat modifiera la valeur des diplômes…
B/ L’équilibre sur le marché du travail
La demande de travail dépend d’abord de la productivité marginale du travail : un salarié ne
peut pas être payé en dessous de sa productivité marginale. Ex : Si un apprenti boulanger
permet pendant 30 jours de faire 50 baguettes de plus par jour à 0,5 € de bénéfice unitaire, il
sera embauché si son salaire ne dépasse pas 50 x 0,5 x 30 = 750 €.
Comme la productivité marginale du travail est décroissante (en raison de la loi des rendements
décroissants) la demande de travail est décroissante en fonction du niveau moyen de salaire. En
effet, on suppose qu’au départ les employeurs embauchent les salariés les plus productifs à un
niveau de salaire égal à leur productivité marginale (donc élevé). Si les employeurs embauchent
plus de salariés, ils vont les choisir de moins en moins productifs et vont donc baisser le niveau
moyen de salaire en conséquence. Les payer autant que les premiers embauchés, plus productifs,
ne serait simplement pas rationnel, ni concurrentiel : un employeur « altruiste » qui s’y risquerait
aurait des coûts de production supérieurs à ses concurrents et ne serait pas compétitif.
La demande de travail dépend aussi du niveau des prix des biens vendus : si le prix des
baguettes augmente de 0,10 €, on embauchera des apprentis boulangers jusqu’à 900 €/mois.
Donc, la demande de travail dépend exactement du niveau moyen des salaires réels. Le salaire
réel est le salaire nominal divisé par le niveau des prix.
Puisque les salariés arbitrent entre le loisir et le travail, leur offre de travail est croissante avec
le salaire proposé. En effet, plus on travaille, plus le coût d’opportunité du loisir augmente,
c’est-à-dire que la valeur du temps de loisir sacrifié augmente (puisqu’il se fait rare). Seul un
salaire plus élevé peut donc justifier que le salarié se prive d’une heure supplémentaire de
loisirs. : l’effet de substitution joue dans un premier temps.