Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle L1 -Anglais Economie-Gestion
M. Latreille Année 2012-2013
Chp 2 : L’équilibre néral néoclassique
Les néoclassiques ont été les premiers à formaliser les raisonnements économiques sous forme
mathématique, donc à faire des modèles. Mais ils raisonnaient d’abord au niveau des
comportements individuels, dans la mesure ils prolongent la pensée libérale des classiques
(Smith, Say, etc.). C’est Léon Walras qui a for le modèle d’équilibre général (dit walrassien),
devenu au fil du temps le modèle de concurrence parfaite. Pour lui l’économie est une science
naturelle.
Les modèles théoriques (et économétriques) sont des représentations simplifiées de la réalité.
Cette image théorique sert à la fois un but descriptif -ou positiviste (comprendre scientifiquement
le el) et normatif (trouver les règles qui permettent d’atteindre des objectifs que l’on se pose).
Le modèle de concurrence parfaite est souvent considéré comme un modèle normatif car il est
souvent utilisé comme tel ! Il peut être aussi considéré comme une sorte d’étalon à partir duquel
on peut comprendre par « écarts au réel » les mécanismes de la vie économique concrète.
I/ Présentation générale du modèle
A/ Les fondements micoéco de la macroéco :
La microéconomie analyse comment les consommateurs et les producteurs effectuent des
choix sous contrainte :
Choix de consommation sous contrainte de revenu pour les Cteurs (droite d’isobudget)
Choix de leur combinaison des facteurs de production (droite d’isocoût) sous contrainte
physique de rareté du travail et du capital pour les Pteurs.
Les producteurs de l’analyse microéconomique deviennent des offreurs (en macroéconomie)
qui produisent des biens à l’aide de facteurs de production de deux types : travail et capital qui
s’échangent sur leur marché respectif. Seul importe de savoir combien ils utilisent de travail et de
capital et combien ils fournissent de biens finis sur leur marché. L’offre globale est la somme de
toutes les offres individuelles.
Les consommateurs de la microéconomie deviennent des demandeurs en macroéconomie, qui
expriment une demande solvable variant en fonction du prix des marchandises. La demande
globale est la somme de toutes les demandes individuelles.
B/ Les objectifs du modèle :
L’analyse macroéconomique s’intéresse aux équilibres sur les marchés (marché = lieu de
rencontre de l’offre et de la demande de biens et services, variables en fonction du prix. Le prix qui
égalise l’offre et la demande et « vide » le marché est le prix d’équilibre).
REPRESENTATION (NB : les prix sont en ordonnées)
C’est par la variation des prix que l’équilibre peut être atteint. Ils jouent le rôle de signal auprès
des agents pour modifier leurs offres et leurs demandes. Ils résument toute l’information dont ont
besoin les agents pour déterminer leur niveau d’offre/demande ils sont fait pour dire les coûts
et le reste : qualité, rareté, etc.- comme les horloges pour dire l’heure » Marcel Boiteux).
Elle cherche à décrire comment l’interdépendance des marchés aboutit à un équilibre général
(EG) qui correspond au système de prix permettant l’allocation optimale des ressources.
L’existence de l’EG a été posé par Léon Walras mais a été démontré en 1954 par Kenneth Arrow et
Gérard Debreu (Arrow : Nobel 1972, Debreu : Nobel 1983). C’est un optimum de Pareto
(définition) donc un équilibre dans lequel plus aucun agent n’a intérêt à échanger. Définir
l’équilibre néoclassique comme un optimum paretien sert d’argument normatif aux libéraux.
CITATION de STIGLITZ : Lanalyse macroéconomique s’intéresse donc uniquement aux échanges
et pas vraiment à la production et la consommation, même si certaines hypothèses posées en
microéconomie jouent un rôle essentiel. Le contexte institutionnel (= normes juridiques ou
culturelles) n’est présent dans le modèle qu’à travers les prix (taxes, progrès technique, etc.).
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II/ Principes de construction du modèle néoclassique
Les acteurs sont rationnels-maximisateurs donc la demande est toujours décroissante avec les
prix et l’offre est toujours croissante avec les prix.
A/ Les « conditions de la concurrence parfaite ».
ATOMICITE / La concurrence se définie comme la rencontre sur un marché d’une multitude
d’offreurs et de demandeurs. En macroéconomie cette hypothèse ne sert à rien puisqu’on a une
demande globale pour chaque bien et une offre globale. En revanche, ce qui importe est que les
quantités offertes et demandées s’ajustent en fonction des prix, donc que les agents soient « price
takers ». Or, la situation réelle qui assure que les agents ne peuvent influencer les prix est celle
leur petite taille leur interdit d’influencer le marché (d’avoir un pouvoir de marché).
HOMOGENEITE / Pour qu’un agent n’influence pas le prix, il ne doit pas pouvoir modifier le
produit. Tous les produits échangés sur un marché sont donc considérés comme strictement
identiques. Sur certains marchés (du travail, du logement,…) on sait que chaque bien est unique.
LIBRE ENTREE + MOBILITE des facteurs de production / Pour que les ressources soient allouées de
la meilleure façon possible, il faut que les facteurs de production puissent se déplacer librement,
sans délai et sans coût.
TRANSPARENCE / L’information de tous les agents est parfaite. Ils doivent tout savoir sur la qualité
des biens échangés mais aussi sur l’existence et sur la situation sur tous les marchés. Par exemple,
sur le marché du travail, dès que le prix diminue, les contrats doivent être renégociés
instantanément.
On voit que toutes ces conditions sont idéal-typiques, qu’elles ne sont que des représentations
simplifiées de la réalité. Mais leur côté « approximation » de la réalité n’invalide pas le modèle. En
revanche, il faudra avoir en tête que les différences entre les résultats du modèle et la réalité
viennent sans doute en grande partie du caractère « approximatif » de ces hypothèses.
B/ La loi des débouchés
C’est une hypothèse essentielle. Les mécanismes de marché assurent un débouché à toutes les
productions (quitte à le faire à des prix très faibles…). Tous les facteurs de production sont tous
employés à des prix déterminés par le modèle. On doit à Jean-Baptiste SAY l’énoncé de cette loi.
(PPT) Elle repose sur l’idée que tout le revenu créé par la production est utilisé pour demander ces
mêmes produits. Il n’y a pas de fuite dans le circuit, pas d’argent non utilisé. Si les agents
épargnent, cette épargne servira aux entreprises à acheter des biens de production qui forment
une partie de l’offre des biens. L’épargne sera égale à l’investissement.
Ainsi, la demande globale DOIT être égale à l’offre globale, et une surproduction généralisée est
inconcevable. On va donc vers un équilibre.
CONSEQUENCE 1 : Il ne peut pas y avoir de surproduction et plus on produit plus on gagne.
Logique de croissance extensive (« travailler plus pour gagner plus »)
CONSEQUENCE 2 : La monnaie est un simple intermédiaire des échanges, un bien qui n’est pas
demandé pour lui-même puisque toute l’épargne est nécessairement dépensée. Le modèle
néoclassique est bien un modèle de troc (type Robinson sur une île).
CONSEQUENCE 3 : Les théoriciens classiques et néoclassiques sont des économistes de l’OFFRE.
Le niveau de production global dépend forcément des quantités de facteurs de production
disponibles sur le marché : il détermine le niveau de revenus et le niveau des prix. Comme le
modèle néoclassique raisonne à court terme, c’est en particulier l’offre de travail qui déterminera
le niveau de production global (le niveau de capital est donné à court terme).
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C/ La loi des rendements décroissants
C’est une hypothèse forte du modèle néoclassique. Elle énonce que la productivité décroit
quand les facteurs de production augmentent. Or les rendements peuvent être constants ou
même croissants, ce qu’on nomme économie d’échelle.
Les rendements doivent être posés comme décroissants, pour qu’une entreprise ne monopolise
pas toute la production en baissant des coûts avant les autres et pour que les courbes de demande
de travail soient décroissantes. En effet, l’utilité marginale du loisir est également décroissante ce
qui fait qu’on demande un plus grand salaire quand on travaille plus (car on sacrifie plus de loisirs
dont le coût d’opportunité augmente).
EN RESUME : Les prix sont exogènes aux agents (ils s’imposent à eux, tout le monde est price
taker) mais sont endogènes au modèle (car déterminé par le modèle, par les rencontres entre
offres et demandes) mais. C’est pour ça qu’on les met en ordonnée. Les quantités et les revenus
sont également endogènes et découleront des équilibres qui s’établiront sur les marchés.
Les vraies variables exogènes sont les dotations initiales des offreurs et des demandeurs, la
technologie et les goûts des consommateurs (qui vont permettre de définir leurs offres et leurs
demandes).
III/ Les propriétés de l’équilibre général walrassien
A/ L’équilibre sur le marché des biens et services
Nous allons montrer que l’équilibre général aboutit à la meilleure efficacité et à la meilleure
efficience des marchés. La productivité est le produit de l’efficacité et de l’efficience (pas la
somme, car si l’efficacité est nulle, l’efficience ne sert à rien)
1°) Principe de l’efficacité (=efficiency) des marchés concurrentiels
Les marchés concurrentiels sont efficaces car ils satisfont les consommateurs, non seulement
parce qu’ils trouvent à acheter tout ce qu’ils veulent au prix du marché, mais parce que certains
d’entre eux étaient prêts à payer plus pour le même bien. Cette idée s’observe dans l’étude du
« surplus du consommateur » (qui devrait être au pluriel mais c’est LE consommateur au sens
générique). C’est l’hypothèse de décroissance de l’utilité marginale qui permet de comprendre
pourquoi les consommateurs étaient prêts à payer plus les premières unités consommées. Le(s)
producteur(s) retirent aussi un surplus de la détermination du prix d’équilibre dans la mesure
ils étaient à vendre moins cher une plus petite quantité de biens (leurs rendements décroissants
leur assuraient quand même des profits élevés).
On constate que le surplus total augmente quand les courbe d’offre (ou de demande) se
déplacent vers la droite. Le surplus est donc un bon indicateur de « bien-être » social puisque sa
hausse accompagne la hausse des quantités échangées.
Une conséquence : l’intervention de l’Etat réduit l’efficacité des marchés. La preuve par le
contrôle des loyers. On voit que le surplus global diminue. Seuls ceux qui ont déjà un logement
sont gagnants : les propriétaires et tous les demandeurs qui ne trouvent pas de logement sont
pénalisés. Comme le plafonnement rend moins rentable l’offre de logements, elle va diminuer.
L’Etat peut aider les locataires en redistribuant les revenus en leur faveur, mais sans toucher au
prix d’équilibre sur le marché. Stiglitz : « On ne peut pas faire comme si les lois de l’offre et de la
demande n’existaient pas » ;
Conclusion : Sur un marché concurrentiel, le prix et la quantité d’équilibre correspondent au
surplus total le plus élevé possible. (Smith : 1° citation)
2°) Conditions de l’efficacité (ou de l’efficience) « au sens de Pareto » … A VENIR
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