L`économie virtuelle et les TIC – Khelfaoui Mounia et Hamidi Youcef

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L’économie virtuelle et les TIC
Khelfaoui Mounia Hamidi Youcef
Centre Universitaire Centre Universitaire
de Khemis-Miliana de Médéa
Résumé
La locution e-économie ou net-economie connait une expansion considérable.
Elle renvoie à l’idée d’une nouvelle « économie encore appelée « économie
virtuelle ». C’est une économie émergente, dont l’essor ressemble à la
révolution industrielle du XIX siècle. Elle reflète le développement des
technologies d’information et de communication (TIC). Les pratiques liées à
cette économie n’évolueraient pas sans l’appui des TIC.
On se propose de démontrer dans cet article le rôle des TIC dans le
développement de l’économie virtuelle en l’occurrence aux Etats- Unis
d’Amérique et en Europe occidentale (Pays de l’OCDE)..
Mots clés : Economie Virtuelle, TIC, Croissance économique
Introduction
Le progrès technique connait un rythme incroyable dont le micro-ordinateur et
l’internet sont le plus impressionnant spécimen, il a un impact sur la cadence du
développement dans tous les domaines en l’occurrence celui de l’économie. Il
affecte même le contenu de l’activiéconomique « […] le contenu des activités
économiques, que ce soit les activités de production, celles de consommation,
celles de financement ou encore celles de régulation, que l'on changerait non
seulement de siècle et de millénaire mais également d'économie : on assisterait
ainsi à l'avènement d'une nouvelle économie »(Ch. Bialès,2012).
La nouvelle économie encore nommée e-économie ou net-economie ou encore
économie virtuelle, est devenue un thème d’actualité. On assiste à une
révolution semblable à celle vécue dans le XIXe siècle avec l’avènement de la
révolution industrielle. Elle incarne tout ce qui tourne autour des technologies
d’information et de communication (TIC). « […] qu’il s’agisse du progrès
technique ou de l’adaptation des stratégies des entreprises, de la croissance
économique et de ses modalités, ou encore de l’euphorie boursière et des
aventures de quelques start-up qui défrayent la chronique »(P. Jacket ,2001).Le
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développement des TIC et la simultanéité des réseaux couvrant le monde ont
favorisé la circulation de l’information, son stockage et la diffusion de la
connaissance. « Sans les TIC, les pratiques de la manipulation symbolique, liées
à la nouvelle économie, se dérouleraient trop lentement et leurs résultats, pour
être disponibles, devraient prendre la forme matérielle des objets palpables»
(ISTIA. Université d’Angers). Dans son rapport l’OCDE(2001), soutient que
les TIC sont un des facteurs de l’évolution de la croissance aux Etats-Unis
d’Amérique et certains pays de L’OCDE. Néanmoins, il est impossible
d’affirmer actuellement que les TIC auront cet effet sur le long terme.
En étudiant dans cet article le rôle des TIC dans le développement de
l’économie virtuelle aux Etats-Unis d’Amérique et en Europe, on aspire
progresser dans la compréhension du phénomène qu’est l’économie nouvelle,
encore appelée l’économie virtuelle.
La première partie est dédiée à la définition des deux concepts : économie
virtuelle et les TIC. Dans la deuxième partie on prétend démontrer l’impact des
TIC dans la croissance économique des USA et des pays de l’organisation et de
coopération pour le développement. En conclusion, il serra traité le retard des
pays émergents dans ce domaine.
1. Définitions des concepts
1.2 .Origine et définition du concept « la nouvelle économie » ou
« économie virtuelle »
Le mot virtuel est devenu à la mode depuis le développement des techniques
d’information ouvrant des voies illimitées de communication en réseau à
l’échelle planétaire. On utilise souvent cet adjectif pour désigner ce qui se passe
dans un ordinateur ou sur Internet, c'est-à-dire dans un monde numérique par
opposition au monde physique. Chez Pierre Lévy(1998) par exemple, la
virtualisation du réel s'opère par un renforcement des potentialités du donné. Le
virtuel ne s’oppose pas au réel mais à l’actuel (qui existe dans le concret), on
invoque souvent l’exemple de « l’arbre se trouve dans la graine ». « Le virtuel
est évidemment réel. De même qu'un texte est écrit sur du papier, de même les
objets virtuels ne sont que des logiciels. Certains juristes, comme Yochai
Benkler, ont beau jeu de citer une réplique du film Matrix : "There is no spoon"
et d'en déduire qu'il n'y a pas à se soucier du virtuel mais seulement de son
inscription dans la réalité : les logiciels qui le supportent » (M. Gensollen,
2007).
L’origine de la formule « nouvelle économie » est allouée aux journalistes, elle a
été inventée aux Etats-Unis d’Amérique à la fin des années 1990. « Nouvelle
économie » est entendue comme la partie de l’économie consacrée à
l’exploitation et au développement des Nouvelles Technologies de l’Information
et de la Communication (NTIC). Elle est alors synonyme de « Net-economie »
ou même d’« E-commerce » et plus généralement d’internet [.. .]. Autrement dit
: l'infiltration de l'Internet dans tous les circuits économiques, du travail à la
consommation, en passant par la distribution, la finance, le marketing, le
recrutement, etc. » (E. Poupardin, 2004).
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On attribue l’apparition de la nouvelle économie aux prouesses de l’économie
étasunienne durant les la deuxième moitié des années 1990. « Depuis le milieu
des années 1990, les Etats-Unis ont vu le rythme des gains de leur productivité
doubler » (P. Lemoine, B. Lavigne, M. Zajac ,2011). CETTE et
SYLVAIN(2003) argue que la productivité du travail a sensiblement progressé
dans cette période aux Etats-Unis d’Amérique et une baisse de chômage en
conséquence sans pour autant attribuer cette augmentation à une hausse
inflationniste.
La définition de la « nouvelle économie » dans J.E.TRIPLETT(2001) est
imputable à la fortune réalisée aux USA, mais le sens exact de ce terme diffère
d’un émetteur à un autre. En effet, certains économistes voient l’ancienne
économie, les lois régissant la production ainsi que distribution comme étant
désuètes. Selon les autres, la nouvelle économie fait référence à la cadence du
changement technologique. Celle-ci s’est accélérée surtout celle concernant les
modes de production, dans Triplett(1999) dans Triplett(2001), émet une
objection quand à cette argumentation car selon lui si le nombre de produit et de
changement a augmenté ce n’est pas pour autant que le rythme des innovations a
fait de même.
1.2.1La définition technique de l’économie virtuelle1
Ch. Bialés (2012) argue que la définition technique de la nouvelle économie est
basée sur trois fondements, à savoir :
- La numérisation ou digitalisation : C’est le caractère fondateur des TIC,
elle marque la frontière entre le secteur des TIC et les autres secteurs et
l’interdépendance existant entre les deux ;
- La commutativité ou permutabilité : Cette caractéristique appréhende la
fonction de base des TIC : création de relation spécialement les relations
d’information ;
- La transversalité c’est la spécificité qui différencie la révolution des TIC
de celle de l’industrie au début du siècle dernier. Ses techniques se diffusent
sans exception dans tous les secteurs et activités économiques.
1.2.2 Les caractéristiques de l’économie virtuelle
F.Jalat (2000), résume les caractéristiques de l’économie virtuelle dans les
points suivants :
La transition d’une économie réelle à une économie virtuelle ce passage est
inévitable parce qu’elle est inscrite sous l’égide « d’une poussée logique de
service » universellement reconnue ;
- La compétitivité de l’entreprise est plus instituée sur les anticipations du
consommateur que sur le produit lui-même ;
-L’expansion des technologies d’information, en l’occurrence l’internet, ont
manifestement influencé les stratégies concurrentielles des entreprises.
Rayport et Sviokla (1994) dans Jalat ( 2000) attestent qu’en remplaçant un
produit physique (un répondeur téléphonique par exemple) par une technique
d’information plus performante telle la messagerie téléphonique, cela permet à
1 Christian Bialès
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l’entreprise l’élimination des contraintes spatiatiales et temporelles qui
incombent les prestations.
Le capitalisme sans discorde les transactions commerciales ne sont plus
sujettes aux intermédiations et s’effectuent ainsi directement entre les
consommateurs et les fournisseurs. « C'est la liberté de commerce à son
summum, éliminant les coûts et les sources potentielles d'inefficacité ("The
Frictionless Capitalism", selon une expression chère aux Américains) » (F.Jalat,
2000).Ce créneau permet à l’entreprise de bien visualiser les gouts, les attentes
des consommateurs et à ces derniers de se renseigner sur les produis et services
convoités.
Les réseaux qui couvrent, actuellement, le monde entier favorisent l’essor du
commerce électronique et donne plus d’opportunités aux entreprises, il
redessine, ainsi l’allure de la transaction commerciale. « Trop souvent assimilé à
la seule transaction en ligne (l’acte de vente en lui-même), le e-commerce
englobe en fait toutes les étapes traditionnelles de la vente, en amont (recherche
du client, diffusion d’informations commerciales, gestion des commandes,
livraison) comme en aval (fidélisation, service après vente, relance).Il nécessite
la mise en place d’outils spécifiques et l’adaptation des structures déjà existantes
au sein de l’entreprise » (B.N.El Houssine, 2005).
Les prix dynamiques sont des prix non déterminés, susceptibles d'évoluer en
fonction du moment auquel a lieu la transaction, ils sont en permanence ajustés
en fonction de l'offre, de la demande et de la durée de vie restante du bien ou du
service. Selon ce principe et les vendeurs et les acheteurs négocient les clauses
de la transaction, les clients ont le pouvoir de négociation en proposant des prix
et attendent les réponses des vendeurs. Jalat (2000), donne des exemples de sites
qui offrent aux consommateurs la possibilité de traiter les prix à la baisse.
MobShop.com, propose aux clients cet avantage afin d’acquérir des produits
allant des électroménagers aux vêtements. Les prix dynamiques est une méthode
déjà connue, dans l’ancienne économie, la nouveauté concernant le commerce
électronique c’est qu’il élargie la panoplie des biens, autrefois réservé aux
voitures et aux résidences.
La compression des stocks la puissance qui qualifie les systèmes d’information
a permis aux transactionnaires un gain de temps considérable. Surtout entre les
fournisseurs et les distributeurs. Ces derniers sont continuellement avisés de
l’état des stocks. De ce fait, les entrepôts sont supprimés du circuit de
distribution et les usines ne fabriquent que par commande. Jalat (2000) évoque
l’entreprise Dell précurseur dans le domaine de l’informatique, qui a mis en
œuvre un système de vente directe par internet sur son site électronique Dell
Oline.
Individualisation des transactions commercialisations il s’agit ici de logiciels
de personnalisation, à cet effet il est élaboré des pages de site suivant le profil de
chaque client. Cette personnalisation peut prendre deux formes : implicite,
quand les espérances du client sont prises en compte sans qu’il se rende compte.
Elle est explicite, quand on prend en considération les avis des clients pour
l’élaboration de sa propre page d’accueil sur le site. Jalat (2000), évoque
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toujours l’entreprise Dell pour sa performance dans le commerce électronique en
s’inspirant de la vente par téléphone. Sa méthode se démarque par deux
essentiels avantages à savoir : la réduction du cout de transaction et le contact
direct avec le client.
L’application des principes du marketing « viral » le marketing « viral » est
une forme de promotion d’une offre commerciale ce sont les destinataires de
l’offre qui font la recommandation de la marque, du produit ou bien du service à
leur entourage et qui permettent ainsi la diffusion du message. De nos jours, le
marketing viral utilise les réseaux sociaux en incitant les clients à donner leurs
avis sur les entreprises, leur communication, leurs produits et à partager ces
informations avec leurs amis, collègues ou membres de leur famille. La
spécificité de ce type de marketing est que les consommateurs deviennent les
principaux vecteurs de la communication de la marque.
L’économie de l’attention L’économie de l’attention est un marché, les
consommateurs acceptent de recevoir des services en échange de leur attention.
Par exemple des actualités personnalisées, de la recherche personnalisée, ou
encore des alertes et des recommandations d’achat. Toute l’économie de
l’attention est basée sur la captation du fameux temps de cerveau disponible, «
Jusqu’ici, les médias vivaient de la publicité, c’est-à-dire vendaient leurs
audiences aux annonceurs. Aujourd’hui, tout le monde court après le fameux «
temps de cerveau humain disponible ». (Eric Scherer, 2008). Et l’un des
éléments clé de ce système est la pertinence : un contenu perçu comme pertinent
par le consommateur retiendra son attention et créera des opportunités
supplémentaires de lui vendre quelque chose…
Cette notion, déjà fortement ancrée dans l’économie virtuelle, essentiellement
basée sur la gratuité de services cherchant littéralement à capturer l’attention,
sous la forme d’utilisateurs, abonnés, de profils qualifiés, de trafic, est promise à
un développement important dans la prochaine décennie selon les experts.
1.3 Définition des TIC
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) occupent depuis
plus d’une décennie une place prépondérante dans les économies
contemporaines. Elles représentent un secteur d’activité très prospère pouvant
rivaliser avec d’autres secteurs de très grande envergure, comme elle sert de
plateforme pour les innovations dans ces mêmes secteurs.
Autrefois connues sous le nom des NTIC (nouvelles technologies d’information
et de communication) cette nomination n’est plus convoitée car certains auteurs
s’accordent que le temps elles étaient nouvelles est révolu et elles sont
appelées carrément les « TIC » (Ch. Bialès, 2012).
On a déjà mentionné que La digitalisation (numérisation) étant la
caractéristique du secteur des TIC. Elle constitue un dénominateur commun à ce
secteur et les autres activités.
Il n’existe pas de définition standard des TIC, toutes les recherches se référent à
celle édictée par l’OCDE2 : « le secteur de la TIC devrait inclure des industries
2 La définition de l'OCDE
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