SUPPORT DE COURS DE B61 : BIOLOGIE DES POPULATIONS ET EVOLUTION Troisième partie : Evolution Attention : ce support de cours est incomplet. Il manque exemples et approfondissements qui doivent faire l’objet d’un travail personnel (ou collectif) des étudiants. Bon travail ! Pascale Giraudet Introduction et définitions Qu’est ce que l’évolution ? - Au 18e siècle, on employait le terme évolution au sens de développement (ontogenèse). Il a ensuite été utilisé pour désigner une des deux théories en cours sur le développement, celle selon laquelle toute l’organisation de l’être est présente dans le germe (=évolutionnisme), en opposition avec les épigénistes pour qui l’embryon se forme peu à peu à partir d’un plasma amorphe. - Il est employé actuellement pour décrire le processus par lequel les espèces végétales et animales se succèdent et s’engendrent tout en variant au cours du temps. Le principe même d’évolution au sens actuel n’a pas toujours été évident puisque la théorie transformiste s’est au début (19e siècle) opposée à une théorie créationniste selon laquelle les différentes espèces avaient été créées telles quelles, et n’avaient donc subi aucune transformation. Cette opposition est complètement dépassée aujourd’hui et ne peut se comprendre que dans un contexte historique du conflit entre les Eglises chrétiennes dont l’interprétation de la bible est passé par une période très littérale au 19e siècle et la science qui a cette époque cherchait à expliquer par des causes naturelles les faits jusque là attribués au Créateur. I. Les preuves de l’évolution Il existe tant de preuves scientifiques que l’évolution n’est plus une hypothèse mais un fait. Ce qui reste de l’ordre de la théorie, ce sont les mécanismes de l’évolution. 1) Preuves paléontologiques Les fossiles nous permettent de connaître les différentes formes de vie qui ont existé sur Terre, et les techniques de datation des roches (physiques, chimiques et géologiques) nous permettent de savoir à quelles époques elles ont vécu et nous renseignent sur la leur succession au cours des temps. Les preuves paléontologiques sont donc les plus fortes, car elles donnent l'image de ce que fut l'évolution réelle sur Terre. On constate que les formes de vie les plus simples sont les plus anciennes, et que sont apparues au cours du temps des formes de plus en plus complexes. Forme de vie Procaryotes (Bactéries puis Cyanophycées = Algues bleues) Eucaryotes unicellulaires (hétérotrophes et autotrophes) Animaux pluricellulaires Végétaux pluricellulaires (Algues) Végétaux terrestres (Cryptogames vasculaires) Vertébrés Tétrapodes Phanérogames Reptiles Mammifères Angiospermes Age approximatif des plus anciens fossiles trouvés 3 500 millions d’années 1 500 millions d’années 700 millions d’années 450 millions d’années 440 millions d’années 400 millions d’années 350 millions d’années 320 millions d’années 300 millions d’années 200 millions d’années 150 millions d’années → L'ordre évolutif, c'est-à-dire l'ordre chronologique d'apparition des groupes, correspond à l'ordre de complication anatomique et physiologique tel que les zoologistes l'ont établi. Ce qui permet d'assurer que les formes simples sont plus anciennes que les complexes (à la réserve près des phénomènes d'évolution régressive). Jusqu'ici, aucune trouvaille paléontologique n'est venue infirmer cette règle; les Agnathes précèdent les Poissons, et ceux-ci, les Batraciens... Si on découvrait un Mammifère antérieur aux Reptiles, on mettrait en doute la valeur de la loi; mais étant donné la masse des documents accumulés, on peut sans crainte tenir une telle éventualité pour hautement improbable. 2) Preuves embryologiques L'étude comparative des embryogenèses a révélé des faits démontrant l'existence du processus évolutif. : au cours de son développement, l'animal passe rapidement par les états embryonnaires de ses ancêtres => « L’ontogenèse récapitule la phylogenèse » (Ernst Haeckel, 1866). 1 Exemple des Mammifères: au cours de leur ontogenèse, ils sont d'abord zygote (unicellulaire) morula (pluricellulaire acoelomate), puis blastula (coelomate) et gastrula que déforme un ample lécithocèle (cavité pleine d'un liquide nutritif). Leur neurula rappelle singulièrement celles des Amphibiens et des Reptiles, les fentes branchiales et arcs branchiaux sont reconnaissables et présents, mais les fentes ne s'ouvrent pas, et le matériel cellulaire qui les forme participe à la construction du cou et à la genèse de glandes endocrines (thyroïde, parathyroïdes, thymus). L'ébauche du coeur est tubulaire et courbée en S à la manière d'un coeur de Poisson; le rein est d'abord un pronéphros, puis un mésonéphros et enfin un métanéphros. Tous les embryons de Vertébrés ont la corde dorsale des Amphioxus et des Agnathes; autour d'elle se moulent les vertèbres. Ces faits sont inintelligibles si l'on ne reconnaît pas une parenté, une communauté d'origine aux animaux qui, au cours de leur développement embryonnaire, possèdent les mêmes ébauches organiques et passent par les mêmes stades. 3) Unité cellulaire et de composition chimique Travail personnel : développer cette argumentation (cf cours de Bio Cell. et Biochimie) 4) Anatomie comparée a) Les organes homologues Qu’est ce que c’est ? Trouver des exemples. En quoi prouvent-ils l’évolution ? b) Les organes rudimentaires Qu’est ce que c’est ? Trouver des exemples. En quoi prouvent-ils l’évolution ? 5) La biogéographie La répartition des différents groupes biologiques sur la planète n’est pas uniforme. Ainsi, on trouve tous les marsupiaux en Australie, tous les lémurs à Madagascar, ou tous les singes à queue préhensile en Amérique du Sud, et aucun ours en Afrique, par exemple. De même, les espèces de plantes et d'animaux qui ressemblent le plus à celles des îles Galápagos sont des espèces vivant en Équateur, la terre ferme la plus proche, à environ 1000 km. Pourtant, aucune caractéristique climatique ne limite chacun de ces groupes aux zones qu’il occupe. 6) Les preuves expérimentales Elles sont très difficiles à mettre en place puisque le processus évolutif s’étale sur des échelles de temps inaccessibles à l’expérimentateur. Il existe toutefois quelques expériences sur des espèces dont le cycle de reproduction est très court : depuis environ cent ans, on a montré, en laboratoire, qu'on pouvait changer plusieurs caractères mesurables des bactéries et des mouches drosophiles, par exemple. De même, en quelques milliers d'années d'élevage sélectif, l'humain a changé plusieurs caractéristiques des espèces qu'il a domestiquées (vaches, chiens…). C'est une preuve directe, expérimentale que les espèces peuvent être transformées, qu'elles ne sont pas immuables. Nous appliquons involontairement le même type de sélection sur les bactéries qui deviennent résistantes à nos antibiotiques. II. Théories explicatives de l’évolution Il ne faut pas confondre évolution et théories explicatives de l’évolution. D'un côté, il y a les faits, et ils sont l'essentiel, qui prouvent l’évolution et d'un autre les vues théoriques, les systèmes d'hypothèses, qui essaient de l’expliquer (lamarckisme, darwinisme…). On peut être un évolutionniste convaincu et rejeter toutes les théories prétendues explicatives de l'évolution. 1) Le Lamarckisme Le lamarckisme est une des théories qui a subi le plus de critiques, pourtant Lamarck est le père de l'évolutionnisme : il constate la continuité du règne animal dans la diversité et la filiation parentale des grandes unités zoologiques comme celle des espèces. Il a clairement vu que l'évolution s'est déroulée, allant du simple au complexe. Dès 1802, il écrit: « Cette gradation, soutenue dans la simplification ou dans la complication des êtres vivants, est un fait incontestable ». Travail perso : exposer la théorie de Lamark Qu’a-t-il établit ? Qu’est-ce qui est discutable dans sa théorie ? Pourquoi ? 2) Darwinisme Darwin (1809-1882) a eu la révélation du transformisme, non à la suite de lectures, mais au cours de son voyage à bord du Beagle (1831-1836), en comparant la faune des îles Galapagos à celle de l'Amérique du Sud. L'observation des espèces venues du continent et vivant depuis longtemps dans les îles lui révéla que les espèces ont la faculté de devenir autres. Ces observations suivies de réflexion lui ont permis d’élaborer une théorie sur les mécanismes de cette évolution, présentée dans L’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle. 2 Travail perso : exposer la théorie de Darwin 3) Néo-darwinisme Malgré l’avancée incontestable que constitue la théorie de Darwin, de nombreux points restent insatisfaisants, en particulier à cause de la méconnaissance du matériel génétique. Nombreux sont les biologistes qui ont tenté de perfectionner la doctrine et de la mettre en accord avec les progrès de la science, ce qui a donné lieu au néo-darwinisme. - August Weismann (1834-1914) : rechercher la distinction soma/germen et la transmission du germen. - La redécouverte des lois de l'hérédité qu'avait établies le moine Gregor Mendel (1865) a permis de résoudre le problème de l’ « hérédité mélangeante » de Darwin. Recherche perso - Le botaniste hollandais, Hugo De Vries : rechercher mutationnisme 4) La théorie synthétique de l’évolution Il fallut attendre les progrès de la génétique formelle, puis de la génétique des populations pour pouvoir proposer des mécanismes expérimentalement étayés. La difficulté de l'entreprise résidait dans la nécessité d'expliquer des phénomènes développés sur des dizaines ou des centaines de millions d'années, à partir d'expériences ou d'observations menées sur quelques semaines, quelques mois ou quelques années. La théorie synthétique, aujourd'hui la plus généralement admise, s'appuie sur l’idée darwinienne de la sélection naturelle et considère que la différenciation des catégories systématiques (taxa) d'ordre supérieur s’est faite par différenciation progressive, selon des mécanismes analogues à ceux que l’on rencontre au sein des populations: pour ses partisans, les mécanismes contrôlant la macro-évolution ne sont pas fondamentalement différents de ceux contrôlant la micro-évolution. La recherche des mécanismes contrôlant l'évolution peut donc être effectuée expérimentalement, en ce qui concerne les populations, par la génétique des populations et les modèles proposés confrontés à la réalité paléontologique. Cette théorie, apparue aux alentours des années quarante, grâce à l'action conjuguée de généticiens de populations, de zoologistes et de paléontologistes, tels Teissier et Dobzhansky (1937), Mayr (1942) et Simpson (1944), s'est enrichie , tous les progrès de la biologie moléculaire et de la biochimie comparée effectués ces dernières années. a) Comment expliquer la variabilité génétique des populations? Cf bio pop : maintient du polymorphisme b) La sélection naturelle Cf bio pop c) Comment deux espèces se séparent-elles ? Rechercher modèles de spéciation d) La différenciation des taxa d'ordre supérieur 5) Les théories actuelles Se sont pratiquement toutes des variations sur le principe de la théorie synthétique de l’évolution qui prennent en compte les nouvelles avancées de la science pour améliorer les hypothèses restés peu satisfaisantes. a) Les faiblesses de la théorie synthétique A développer b) Les apports de l’embryologie A développer c) Le point de vue de Richard Dawkins (Le gène égoïste) = le point de vue du gène III. Les grandes étapes de l’évolution Connaître les grandes étapes suivantes (date approximative, hypothèses de mécanismes, importance de l’étape pour l’évolution) : 1) L’apparition des molécules organiques 2) L’apparition des macromolécules et des premiers globules 3) L’apparition de la vie = premières cellules procaryotes 4) Les premières cellules eucaryotes 5) L’apparition de la reproduction sexuée 6) Les premiers organismes pluricellulaires 7) Les premiers végétaux terrestres 8) Les premiers tétrapodes 9) Les premiers amniotes 3