d o s s i e r CULTURES ORNEMENTALES
La PBI à l’aide d’auxiliaires, notamment
l’acarien prédateur Neoseiulus californi-
cus, a été testée contre l’acarien ravageur
Tetranychus urticae (tetranyque tisserand)
en production florale de choisya (en pots)
et gerbera (fleurs coupées).
Dans un essai sur choisya en 2009, des
lâchers répétés de N. californicus en vrac
(4 lâchers préventifs et 1 curatif) ont montré
une bonne efficacité : qualité des plantes
(état sanitaire et aspect esthétique) supé-
rieure à celle obtenue en conventionnel
avec 2 traitements acaricides.
Dans un essai sur gerbera en 2010, 2 lâchers
de N. californicus en sachets d’élevage à
libération lente (présentation Spical Plus),
dont un très précoce, combinés à 2 apports
de P. persimilis (peu efficaces, rythme des
lâchers à revoir) et 3 traitements acaricides
dont un seul généralisé ont abouti au même
résultat final (fleurs commercialisables)
que 9 traitements conventionnels (8 aca-
ricides et un mixte acaricide-insecticide)
généralisés.
Mots-clés : cultures ornementales, PBI,
protection biologique intégrée, choisya,
gerbera, acariens ravageurs, Tetranychus
urticae, PBI, cultures ornementales, Neo-
seiulus californicus, Phytoseiulus persimi-
lis, Spical Plus, Spidex.
traitements acaricides, réalisés en semaines
20 et 21, sont des traitements localisés réalisés
pour stopper des foyers naissants.
Deux lâchers de P. persimilis réalisés en semai-
nes 22 et 25 ne permettent pas de contrôler les
populations. Un deuxième apport de N. califor-
nicus (renouvellement de Spical Plus) est réa-
lisé, lui aussi en semaine 25. Mais on sait que ce
prédateur « de fond » a besoin de temps pour
faire son effet. En semaine 26, la population de
tétranyques augmente de façon significative
avec des foyers importants qui exigent d’être
régulés. Un traitement acaricide généralisé est
alors effectué.
Par ailleurs deux insecticides ont été appliqués,
tous deux localisés sur foyers : en semaine 22
contre les aleurodes puis en semaine 27 contre
les thrips sur variétés sensibles.
En semaine 30, les ravageurs sont maîtrisés.
Les phytoséiides (A. swirskii qui régule les thrips
et N. californicus qui régule les acariens rava-
geurs) sont bien présents sur les feuilles, avec
en moyenne 7 individus/feuille. En revanche
P. persimilis est en nombre insuffisant.
L’intérêt des lâchers précoces
Ainsi, dans le suivi de cette culture difficile
qu’est le gerbera fleur coupée, les lâchers pré-
coces de phytoséiides ont permis de contenir
les populations de tétranyques et de limiter
de façon très significative le recours aux trai-
tements phytosanitaires.
En effet dans la modalité PBI, un seul acari-
cide en généralisé s’est révélé indispensable,
plus 2 en localisé. Le constat est le même pour
d’autres ravageurs régulés avec A. swirski :
1 seul traitement visant les aleurodes et 1 seul
visant les thrips, tous deux localisés.
Ainsi en PBI, seuls 5 traitements insecticides
et/ou acaricides au total ont été effectués dont
seulement 1 généralisé, contre 17 traitements
généralisés en conventionnel. De plus, il a été
remarqué que la dynamique des populations
de ravageurs a été beaucoup moins rapide et
de plus faible ampleur dans la modalité PBI que
dans la modalité conventionnelle.
Le « sprinter » : des lâchers
à améliorer
En revanche, P. persimilis n’a pas été retrouvé
de façon significative malgré le nombre impor-
tant d’individus lâchés, et n’a pas maîtrisé les
foyers d’acariens. Il apparaît que d’une part, les
lâchers ont été réalisés trop tardivement après
détection des foyers et que, d’autre part, l’in-
tervalle de 3 semaines entre deux lâchers est
trop long. Il permet aux acariens phytophages
de se développer rapidement.
Cela ne remet pas forcément en cause la
conjugaison des deux auxiliaires (P. persimilis
comme « sprinter » et N. californicus comme
« coureur de fond » – voir aussi Phytoma n°640)
mais oblige à revoir les périodes de lâchers de
P. persimilis.
Les conditions climatiques de juin dans le Sud
de la France favorisent la reproduction des rava-
geurs ; en 2010, la moyenne des températures
de juin a atteint 26,9 °C (source Météociel).
Des données bibliographiques montrent que
le développement total œuf à œuf des tétrany-
ques à 25 °C et à 65 % d’hygrométrie relative
varie de 11,4 à 17 jours en gerbera suivant les
cultivars (Krips et al., 1998), et que les femel-
les peuvent pondre jusqu’à 129 œufs (Sabilis,
1981).
À 25 °C et 65 % hygrométrie relative, P. persi-
milis se développe deux fois plus rapidement
que les tétranyques. Il faut le lâcher très tôt
sur foyers repérés et renouveler les apports de
façon rapprochée afin de rompre le cycle des
ravageurs et optimiser ainsi l’action prédatrice
de cet auxiliaire de choc.
Le « coureur de fond »
bien au point
En revanche N. californicus a bien joué son
rôle avec seulement deux lâchers sous sa
présentation Spical Plus. Celle-ci, avec sa li-
bération lente des auxiliaires, permet une ré-
partition homogène et une bonne dispersion
des acariens prédateurs sur le long terme.
Les phytoséiides assurent un travail de fond
et laissent ainsi aux producteurs davantage
de marge de manœuvre pour réagir face aux
ravageurs. Ce nouveau conditionnement a
été récompensé en obtenant une citation au
Sival 2011.
À noter que, avec la réduction des traitements
phytosanitaires permise par la mise en œuvre
de la PBI, les horticulteurs sont dans la démar-
che promue par le plan Écophyto 2018.
Résumé
L’acarien enfin sous contrôle
3 modes d’action complémentaires
pour une Protection Biologique Intégrée optimisée
Spidex
Spidend
Spical-Plus
Neoseiulus californicus
Traitement curatif ciblé avec attaque
frontale de l’acarien tetranyque.
Indispensable à la prospection. Spidend
assure une détection ultra efficace de
l’ennemi.
Phytoseiulus persimilis
Feltiella acarisuga
Lauréat du Prix Citation
Sival d’Or 2011, Spical-Plus
en sachet est proposé par
Koppert depuis janvier 2010. Véritable
innovation, Spical-Plus anticipe. Il garantit
la prévention globale ainsi que la
protection intégrale des cultures.
Koppert France - Tel. 04 90 78 30 13
Ref. 641-02