27 · 28 avril 2013 © François Berthon samedi 18h · dimanche 17h Un chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche par le Centre Dramatique Régional de Tours Saison 2012-2013 | Dossier de presse Benoît Frachebourg · chargé de communication | [email protected] | +41 (0)32 717 82 05 Théâtre du Passage | 4, passage Maximilien-de-Meuron · CP 3172 · 2000 Neuchâtel | www.theatredupassage.ch Un chapeau de paille d’Italie de Eugène Labiche Mise en scène Gilles Bouillon Dramaturgie, Bernard Pico - Scénographie, Nathalie Holt - Costumes, Marc Anselmi - Lumière, Michel Theuil - Musique, Alain Bruel - Assistante mise en scène, Albane Aubry - Maquillages et coiffures, Eva Gorszczyk - Régie Générale, Laurent Choquet - Construction du décor, réalisée par l'équipe technique du CDR de Tours sous la direction de Pierre-Alexandre Siméon. Avec Frédéric Cherboeuf, Fadinard Jean-Luc Guitton, Nonancourt Cécile Bouillot, La Baronne Stéphane Comby, Tardiveau Xavier Guittet, Beauperthuis Denis Léger-Milhau, Achille Léon Napias, Emile Marc Siemiatycki, Vézinet Et les comédiens du Jeune Théâtre en Région Centre Clément Bertani, Bobin Camille Blouet, Clara Juliette Chaigneau, Anaïs Laure Coignard, Virginie Julie Roux, Hélène Mikael Teyssié, Félix Charlotte Barbier, Femme de chambre Et Alain Bruel, Musicien CRÉATION AU CDR DE TOURS du mercredi 10 au vendredi 26 octobre 2012 Durée approximative du spectacle : 2h Production : Centre Dramatique Régional de Tours. Coproduction : Théâtre de Sartrouville et des Yvelines ‐ CDN. Avec le soutien de la Drac Centre, la Région Centre, le Conseil Général d’Indre-et-Loire (Jeune Théâtre en Région Centre) et la participation artistique du Jeune Théâtre National et le soutien du DIESE # Rhône-Alpes. Un chapeau de paille d’Italie Un cheval mange un chapeau ! Un cheval mange un chapeau et la noce s’emballe pour deux heures, à la poursuite du chapeau volage et volant, comme d’une chimère, avec ses invités navigant sans boussole et le beau-père qui menace à la cantonade : « tout est rompu » ! Un chapeau de paille d’Italie tient dans ce raccourci ébouriffant ! Cause minuscule, effets démesurés. J’aime cette démesure. Tout le génie de Labiche condensé dans le mouvement d’une course poursuite effrénée, d’une odyssée de nains, d’une tempête dans un verre d’eau sucrée ! A toute vitesse Il faut aller vite. Mal peut-être mais vite, avec quelques réussites cependant, s’amusait Claudel ! Une frénésie bondissante emporte les personnages, les mots et les choses. Une énergie à très haute fréquence, un tempo qui ne faiblit pas. Un vertige ! On rit encore, on est déjà ailleurs. Jamais on n’avait su donner cette rapidité à l’intrigue, ce rythme à l’écriture théâtrale, cette vitesse au rire. Sprint et course de fond. Un train de cauchemar qui exige des acteurs une virtuosité pour jouer sur deux registres simultanés : la précision d’une mécanique de machine infernale qui menace d’exploser à tout instant et la vivacité, la liberté du jeu qui laisse entrevoir les dérapages oniriques d’un cauchemar gai. Plus proche de l’humour fou des Marx Brothers encore que de Kafka ! Un théâtre à l’estomac ! Burlesque J’aime entendre rire une salle de théâtre. J’ai toujours été sensible à la façon dont le théâtre s’empare des éclats et des excès de la farce. Entre le fou-rire et le chaos. J’aime le burlesque, chez Molière, Thomas Bernhardt, ou chez Labiche, parce qu’il conjugue la virtuosité verbale et l’énergie du geste, le mouvement et l’engagement « athlétique » des acteurs dans le jeu, le rire irrésistible et l’audace, la violence même, et l’extravagance qui conduit, sinon toujours au bord de la folie, du moins à la révélation soudaine de l’inquiétante étrangeté des êtres et des choses. Un chapeau de paille d’Italie fait feu du rêve comme du rire, avec ses coq-à-l’âne, son usage immodéré du nonsense, ses quiproquos, ses substitutions en chaîne, son stupéfiant-image, son fétichisme des objets, son retour du refoulé et sa fantasmagorie d’univers virtuels. Des trouvailles qui anticipent, dirait-on, les trouvailles surréalistes et celles du théâtre de l’absurde. On pense à Ionesco, on pense à Vitrac, et ce n’est pas par hasard que le surréaliste Philippe Soupault s’intéressait tant à Labiche ! Ce n’est pas un hasard non plus si René Clair et Nino Rota ont tiré du génial vaudeville de Labiche, l’un, un film burlesque (muet), l’autre un opéra (chanté). Mouvement pur et élan musical ! Un chapeau de paille d’Italie Un théâtre musical Cette noce est une fête ! Conjuguer le plaisir du théâtre et la joie de la musique. Comme dans Cyrano de Bergerac, je retrouve avec bonheur la dimension chorale - pas moins de quinze comédiens sur la scène ! Avec ses chansons, ses chœurs, sa chorégraphie, c’est un véritable musical théâtral. Les musiciens seront sur scène et joueront en direct, les comédiens chanteront. Alain Bruel, le compositeur avec qui je travaille depuis de nombreuses années, signera une musique originale qui donnera « la clef de cette parade sauvage ». L’aventure du mouvement Sur le plan de la scénographie, comme sur celui des costumes conçus par Marc Anselmi, loin d’une trop minutieuse reconstitution d’époque, je préfère toujours traiter la théâtralité du fragment. La scénographe Nathalie Holt, par son art de l’ellipse, la dimension poétique de ses agencements, collages, couleurs, matières, donnera aux cinq décors des cinq actes toute la fluidité que nécessite l’aventure de cette dramaturgie du mouvement, étonnamment explosive, aux harmoniques contemporaines. « Chaque époque rêve la suivante » ; Labiche nous fait rêver la nôtre ! La grande aventure d’une troupe Après Othello en 2007, Atteinte à sa vie de Martin Crimp en 2009, Peines d’amour perdues en 2010, Cyrano de Bergerac en 2011 et en 2012, je retrouve la plupart des comédiens ayant participé à ces grandes aventures. Avec un nouveau venu que je me réjouis d’accueillir dans cette talentueuse « troupe », Frédéric Cherboeuf à qui j’ai confié le rôle titre de Fadinard, qui mènera la danse dans ce Chapeau de paille. Un chapeau de paille d’Italie Une gaîté folle « ... La gaîté coule de son urne comme un fleuve charriant pêle-mêle la fantaisie la plus cocasse et le bon sens le plus solide, les coq-à-l’âne les plus fous et les observations les plus fines. (...) Je citerai d’abord Un chapeau de paille d’Italie, cette pièce qui est devenue le patron de tant de vaudevilles. Ce jour-là, M. Labiche avait fait mieux que d’écrire une pièce, il avait créé un genre. L’invention était un cadre si heureux, si souple pour contenir toutes les drôleries imaginables, que, fatalement, le moule devait rester. Je dirai presque une trouvaille de génie, car ne crée pas un genre qui veut. Dans notre vaudeville contemporain, on n’a encore rien imaginé de mieux, d’une fantaisie plus folle ni plus large, ni d’un rire plus sain, ni plus franc. » Emile Zola, Nos auteurs dramatiques Au fantastique et à l’absurde « Jamais pièce n’eut moins de bon sens, la farce y touche au fantastique et à l’absurde. Mais ce n’est, d’un bout à l’autre, qu’un feu roulant de bonnes bêtises sur le théâtre, qu’un fou rire perpétuel dans la salle. » Paul de Musset, Compte rendu de la pièce dans le journal « Le National » Le comique et la cruauté « L’esprit de Labiche jaillit de la réalité. Il naît de l’observation non des signes extérieurs, mais des mouvements intérieurs qui agitent les hommes. Il traque jusqu’au plus profond de l’âme bourgeoise les mots, les gestes qui feront rire parce qu’ils sont vrais, non parce qu’ils sont étranges, parce qu’ils ne sont pas extraordinaires, mais au contraire ordinaires jusqu’à la platitude. (...) Il éclaire de l’intérieur jusqu’à ce que ses personnages deviennent lumineux et bientôt transparents. Les spectateurs des pièces de Labiche peuvent voir les hommes agir, vouloir, inventer, fonctionner comme s’ils étaient radioscopés et non pas disséqués. » Philippe Soupault, Eugène Labiche, éditions du Mercure de France L’élan idéal du geste « Saisir la vraie portée du théâtre d’Eugène Labiche, c’est le profiler dans la grande aventure d’une dramaturgie du mouvement. La course-poursuite du Chapeau de paille d’Italie, les percuteurs déclenchés par le quiproquo et le coq-à-l’âne des vaudevilles, tout cela n’est chez Labiche que l’élan idéal du geste, le signe de vie. Débloquer l’inanimé. Un versant de l’art de Labiche peut être marqué par des verbes commençant par « dé » : dégourdir, débusquer, dépanner, décaper, etc... Délivrer. » Michel Cournot, dans un article du journal Le Monde (1991) © François Berthon Gilles BOUILLON Directeur du CDR de Tours, metteur en scène En juin 2004, Gilles Bouillon, directeur du Centre Dramatique Régional de Tours, inaugure le Nouvel Olympia avec LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ de Shakespeare ; Suivront ensuite : LÉONCE ET LENA de Büchner - DES CROCODILES DANS TES RÊVES OU SEPT PIÈCES EN UN ACTE de Tchekhov et KACHTANKA d’après Tchekhov - HORS-JEU de Catherine Benhamou - VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR de Roger Vitrac - OTHELLO de Shakespeare - LE JEU DE L’AMOUR ET DU HASARD de Marivaux. ATTEINTES Á SA VIE de Martin Crimp - PEINES D’AMOUR PERDUES de Shakespeare KACHTANKA de Tchekhov (nouvelle version en juin 2010) – CYRANO DE BERGERAC de Rostand – KIDS de Fabrice Melquiot. Dans le cadre du « Voyage des comédiens » (théâtre itinérant), Gilles Bouillon met en scène : TABATABA de B.M. Koltès, SCÈNE de François Bon et LA NOCE CHEZ LES PETITS BOURGEOIS de Brecht. JTRC : En 2005, grâce au soutien de la Région Centre et de la Drac Centre, il met en place au sein du CDR de Tours le dispositif JEUNE THEÂTRE EN REGION CENTRE, affirmant le choix de la permanence artistique au cœur d'une Maison de Théâtre. Ce choix énonce clairement la place centrale de l’acteur et de la troupe au cœur de son projet artistique et la volonté d’habiter le Théâtre de manière à instaurer entre le public et les artistes, une relation dynamique et inscrite dans la durée. Le JTRC est une véritable troupe de création et un véritable atelier de recherche. 7 comédiens et 1 technicien, tous sortis d’une grande école nationale de Théâtre. Ils participent à toutes les créations de Gilles Bouillon. OPERAS : Gilles Bouillon met en scène : ORLANDO PALADINO de Joseph Haydn, LE VIOL DE LUCRÈCE de Benjamin Britten, MONSIEUR DE BALZAC FAIT SON THÉÂTRE sur une musique d'Isabelle Aboulker, DIALOGUE DES CARMÉLITES de Francis Poulenc, DON GIOVANNI de Mozart, PELLÉAS ET MÉLISANDE de Claude Debussy, LA FLÛTE ENCHANTÉE de Mozart aux Chorégies d’Orange, JENUFA de Janacek, LA VIE PARISIENNE d’Offenbach, UN BAL MASQUÉ de Verdi, DON GIOVANNI de Mozart (Reprise), LA BOHÊME de Puccini, LE BARBIER DE SÉVILLE de Rossini, LE VIOL DE LUCRÈCE de Benjamin Britten (reprise), FALSTAFF de Giuseppe Verdi , LA BOHÊME de Puccini, PELLÉAS ET MÉLISANDE de Claude Debussy (reprises), CARMEN de Bizet (Création), ARMIDA de Haydn, DIALOGUE DES CARMÉLITES de Francis Poulenc (reprise), TOSCA de Puccini, SIMON BOCCANEGRA de Giuseppe Verdi. En 2012 LA BOHÊME de Puccini (Reprise) et MACBETH de Verdi (Création). En mars 2013 UN BAL MASQUÉ de Verdi et en Avril 2013 LE BARBIER DE SÉVILLE de Rossini. Frédéric CHERBOEUF Formation : Conservatoire de Rouen Yves Pignot. Ecole du Théâtre National de Strasbourg (1993/1996). Depuis 1995, au théâtre : il a joué notamment avec : J.M. Villégier, O. Werner, S. Tranvouez, S. Seide, C. Delattres, D. Mesguich, A. Hakim, A. Bézu, J. Osinski, S. Lecarpentier, G.P. Couleau, E. Chailloux… Au cinéma : il tourne sous la direction de P. Ferran, C. Kahn, F. Cazeneuve, B. Jacquot… Ecriture : «Too much fight » et « On ne me pissera pas éternellement sur la gueule » (Prix d’écriture théâtrale 2012 de la ville de Guérande, pièce co-écrite avec J.-A. Roth). Mise en scène : « Les Amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable » de H. Le Tellier. Jean-luc GUITTON Formation : Conservatoire National de Région de Clermont-Ferrand. Au théâtre : Il a joué notamment avec : B. Castan, L. Fréchuret, J.P. Jourdain, N. Pugnard, P. Siméon, D. Freydefont, D. Touzé, D. Lastère… Au cinéma : il tourne sous la direction de : C. Serreau, J. Marboeuf, M. Perrin, R. Garcia, C. Duty… Cécile BOUILLOT Formation : Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Au théâtre : elle a joué notamment avec : P. Adrien, M. Didym, L.D. de Lencquesaing, G. Paris, Mladenova/Dobchev, L. Fazer, D. Podalydes, J.P. Rossfelder, J. Lassalle, S. Maurice, P. Guillois, J.F. Sivadier et L. Lagarde… Et avec G. Bouillon : « Le songe d’une nuit d’été » et « Cyrano de Bergerac ». Stéphane COMBY Formation : Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Au théâtre : Il a joué notamment avec : M. Langhoff, A .M. Lazarini, R. Loyon, L. Laffargue, M. Fagadau, M. Leris, G. Milin, N. Pivain… Et avec G. Bouillon : « Le jeu de l’amour et du hasard » de Marivaux, « Scène » de F. Bon et « L’éloge du cycle » de J. Jouanneau. Au cinéma : il tourne sous la direction de : G. Nicloux, M. Rosier, D. Dercourt, G. Vergez, R. Davis, M. Seban, D. Granier-Deferre… Xavier GUITTET Il fonde et travaille avec la troupe de l’Emballage Théâtre. Au théâtre : il a joué notamment avec : B. Sobel, A. Zhamani et D. Lurcel… Avec P. Siméon, il créé la Cie Ecart Théâtre et joue dans plusieurs spectacles, dont « Dernier chant » de J-P. Siméon et aussi des pièces de A. Vvedenski, Beckett, J. Rivera, B.M. Koltès, M. Crimp, Molière et A. Chedid. Et avec G. Bouillon, depuis 10 ans : « Cyrano de Bergerac », « Othello », Tchekhov, Shakespeare, Büchner, Crimp, Miniana, Beckett… Denis LEGER- MILHAU Formation : Conservatoire de Montpellier - Ecole Jacques Lecoq, Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg Au théâtre : il a adapté et interprété la trilogie de Jules Vallès «L’Enfant », «Le Bachelier », « l’Insurgé », mise en scène J. Champagne. Il a mis en scène « Sur un théâtre de marionnettes » de Kleist et « L’histoire du soldat » de Stravinsky. Il a joué notamment avec : J. Lassalle, J.M. Villégier, P. Adrien, S. Seide, B. Sobel, E. Vigner, W. Christie, M. Jocelyn, T. Stepantchenko, J.C. Berutti, H. Colas, D. Hurstel, J.P. Rossfelder, J.L. Cordina, D. Lemahieu, P. Santini, P. Van Kessel … Et avec G. Bouillon : « Cyrano de Bergerac ». Léon NAPIAS Formation : Centre National de Danse Contemporaine (Angers), dirigé par A. Nikolaïs. Il a suivi une formation théâtrale avec P. Adrien, S. Seide, J.-L. Benoit et J.C. Fall. Au théâtre : il a joué notamment avec : P. Adrien, S. Braunschweig, J.-L. Thamin, L. Wurmser, F. Dupeu, R. Cojo, J. Savary, L.Pelly, J.-L. Martin Barbaz… Et avec G. Bouillon : « Woyzeck », « Les femmes savantes », « En attendant Godot », « Cyrano de Bergerac ». Marc SIEMIATYCKI Formation : Ecole Supérieure d’art dramatique du Théâtre National de Strasbourg. Au théâtre : il a joué notamment avec : J.L. Hourdin, J.M. Villégier, C. Berling, S. Seide, J. Champagne, A. Quesemand, X. Lemaire, S. Noyelle, B. Jaques.. Et avec G. Bouillon : « Cyrano de Bergerac ». Il a été assistant de S. Seide pour « L’Anniversaire » de H. Pinter et « La dernière bande » de S. Beckett. Alain BRUEL Musicien poly-instrumentiste, compositeur, arrangeur et formateur. Il a travaillé notamment avec : B. Lubat, J.-M. Padovani, J.-M. Machado, F. Laizaux, S. Roux, C. Marti, G. Pansanel, D. Labbé Quartet, G. Chabenat, F Thuillier, J.L. Pommier, J-L. Cappozzo, S. Bœuf, H. Haïchi, M. Passos, O. Bali… Nombreuses tournées à l’étranger. Depuis 2006, il compose toutes les musiques des spectacles de G. Bouillon. Troupe permanente du J.T.R.C. (Jeune Théâtre en Région Centre) Camille BLOUET Formation : Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris - Elève Comédienne de la Comédie Française - Cours Florent (Lauréate du Prix Olga Orstig). Au théâtre : elle a joué notamment avec : J.M. Ribes, E.Baer, M. Mayette, A. Arias, C. Hiegel, P. Notte… Elle est comédienne du J.T.R.C. au Cdr de Tours. Juliette CHAIGNEAU Formation : Ecole Nationale Supérieure de la Comédie de Saint Etienne. Au théâtre : elle a joué notamment avec : Y.J. Collin, H. Loichemol, S. Purcarete, J. Anselmino… Elle est comédienne du J.T.R.C. au Cdr de Tours. Laure COIGNARD Formation : Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Montpellier - Conservatoire Régional d’Art Dramatique de Toulouse. Au théâtre : Elle joue avec G. Bouillon : « Cyrano de Bergerac » et « Kids ». Elle est comédienne du J.T.R.C. au Cdr de Tours. Julie ROUX Formation : Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Au théâtre : elle a joué notamment avec : A. Porteu, V. Menjou, C. Loze, H. Charton… Elle est comédienne du J.T.R.C. au Cdr de Tours. Clément BERTANI Formation : Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier - Conservatoire National de Région de Tours. Au théâtre : il a joué notamment avec : G. Lavaudant, J.M. Besset, B. Geslin… Et avec G. Bouillon : « Kids ». Il est comédien du J.T.R.C. au Cdr de Tours. Mikaël TEYSSIE Formation : Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes - Arts du spectacle études théâtrales à Toulouse. Au théâtre : Il joue avec G. Bouillon : « Cyrano de Bergerac » et « Kids ». Il est comédien du J.T.R.C. au Cdr de Tours. Charlotte BARBIER Formation : Conservatoire à Rayonnement Régional de Tours. Au théâtre : Elle joue avec G. Bouillon : « Cyrano de Bergerac » et « Kids ». Elle est comédienne du J.T.R.C. au Cdr de Tours. © F. Berthon Cécile Bouillot, Jean-Luc Guitton, Frédérick Cherbœuf UN CHAPEAU [vaudeville] DE PAILLE D’ITALIE Pariscope Ce vaudeville de Labiche est l’un des meilleurs du genre, pourvu de tout ce qui en fait son enchantement : quiproquos, répétitions, tics de langage… Cette pièce, par sa facture, ouvre la voie à ce qui deviendra, au cinéma muet, le burlesque. Mais par sa forme, le texte fait également songer au mouvement surréaliste qui surgira bien des années plus tard. Car ici Labiche nous montre l’inconscient en action. Le matin des noces de Fadinard, son cheval mâchouille avec négligence le chapeau de paille d’une dame qui prend du plaisir au bois de Vincennes avec son amant. Pour éviter tout drame et se marier tranquillement, le jeune homme doit trouver un chapeau identique. S’ensuit une course folle après l’objet rare, poursuivie par toute la noce qui ne comprend rien. Au début de la pièce, Fadinard dort vautré dans son lit, certainement victime d’une soirée d’enterrement de vie de garçon trop arrosée. Nous le 14 Pariscope semaine du 14 au 20 novembre n n retrouvons à la fin dans la même position. Tout ce qui vient de se dérouler n’est que le cauchemar d’un homme qui semble éprouver une grande angoisse à s’engager. C’est ce que fait ressortir l’excellente mise en scène de Gilles Bouillon, directeur du Centre Dramatique de Tours, s’appuyant sur la dramaturgie pertinente de son complice Bernard Pico et la scénographie imagée de Nathalie Holt. Ce joyeux tourbillon cauchemardesque est mené à un rythme d’enfer par une troupe de comédiens impeccables. Dans le rôle du futur beau-père qui hurle à tout va que « tout est rompu », nous découvrons Jean-Luc Guitton. Son talent démontre que les théâtres de régions possèdent des perles rares que les Parisiens ignorent. Ce Galabru de Clermont-Ferrand est un sacré comédien. Pour incarner Fadinard et son cauchemar, Frédéric Cherbœuf est formidable. Sautillant, bondissant, il se débat contre le temps et cette noce qui ne le lâche pas d’une semelle, et nous arrache des éclats de rire. n Marie-Céline Nivière Cartoucherie - Tempête Renseignements page 38. 12 décembre 2012 novembre 2012 27 novembre 2012 A la Tempête, un formidable chapeau de paille Gilles Bouillon est un metteur en scène excellent et sa vision de la pièce d'Eugène Labiche et MarcMichel est remarquable, entraînée qu'elle est par un Fadinard idéal en la personne de Frédéric Cherbeuf. Sans rien renier de l'enthousiasme que peut susciter la mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti avec la troupe de la Comédie-Française, avouons que la production actuellement présentée au théâtre de la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes est aussi remarquable. Le travail de Gilles Bouillon va même plus loin pour ce qui concerne le traitement d'Hélène, la jeune mariée... Ce spectacle est passionnant car, soudain, on comprend que si Fadinard est pris dans un cauchemar, la fille du pépiniériste l'est tout autant. Ce n'est pas le même cauchemar, mais il est encore plus angoissant car il concerne les fondements mêmes de la vie, du mariage. Son père la "donne" et elle, littéralement, elle ne sait pas ce qui l'attend. Elle tremble de peur. Et la férocité de Labiche est sur ce point extraordinairement active... D'ailleurs, il ne laisse pas Hélène vraiment parler... Mais ici, elle est éloquente. Gilles Bouillon a confié ce rôle à une toute jeune comédienne issue de l'école qu'il dirige à Tours en même temps que le Centre dramatique régional, Julie Roux. Mais soulignons-le, toute la troupe est excellente et la production est particulièrement soignée. Les décors qui flirtent avec un certain surréalisme sont épatants et très efficaces, ils sont un protagoniste de plus et en plus d'un charme, d'inventions nombreuses, ils sont des machines à jouer...C'est Nathalie Holt qui les a imaginés. Les costumes de Marc Anselmi, clairement XIXème, sont pleins de fantaisie et d'harmonies amusantes. Musique et couplets sont très bien intégrés et les comédiens chantent bien, accompagnés par des instrumentistes sûrs. Dans les partitions essentielles de Fadinard et de Nonancourt, Frédéric Cherboeuf et Jean-Luc Guitton font merveille. Le premier est un interprète exceptionnel. Ici, il se dépense, il court, il vole, il est aérien et si l'on a dans ces colonnes mêmes beaucoup loué Pierre Niney, 23 ans, Frédéric Cherboeuf, qui est d'une génération différente et que l'on admire depuis le TNS il y a bien vingt ans, est éblouissant. Quant à Jean-Luc Guitton que l'on a souvent applaudi et qui aime à la folie le grand Michel Galabru, comme toujours, il n'a peur de rien et accroché à sa plante qui grandit à vue d'œil, il est très drôle... Citons la Baronne de Cécile Bouillot, très bien dessinée...et, répétons-le, tous sont excellents, unis et personnels et l'on rit tout le temps... N'est-ce pas qu'elle comprend son tragique destin, Hélène ! A suivre ! Armelle Héliot le 22 novembre 2012 © F. Berthon 14 novembre 2012 26 novembre 2012 PREMIERE 21 novembre 2012 Un Chapeau de paille d'Italie en double : lequel choisir ? © F. Berthon Hasard du calendrier ou concordance des temps, deux productions explosives présentent en ce moment la pièce d’Eugène Labiche, Un Chapeau de paille d’Italie, vaudeville déjanté qui raconte la quête effrénée d’un chapeau introuvable. Sur le plateau de la Comédie Française, le metteur en scène italien Giorgio Barberio Corsetti se plaît à explorer les frontières surréalistes de la pièce, tandis qu’au Théâtre de la Tempête Gilles Bouillon, le directeur du Centre Dramatique de Tours, dirige en fanfare sa joyeuse troupe de comédiens musiciens. Comment choisir entre ces deux versions ? Difficile tant les deux productions se révèlent réjouissantes. Petit passage en revue des personnages et de la manière de représenter la pièce. Par Hélène Kuttner La scénographie : seventies fluorescentes grand format au Français, décor bicolore escamotable à la Tempête. Giorgio Barberio Corsetti et son compère Massimo Troncanetti ont joué à fond le décalage ludique : l’immense plateau ressemble à une patinoire en lino noir sur lequel dérivent les personnages, les fauteuils ordinaires et les canapés au design de cuisine s’affaissent, voltigent devant une bâche en plastique transparente qui voile les préparatifs nuptiaux de Beauperthuis. Nathalie Holt et Gilles Bouillon ont opté pour des panneaux de papier peint aux motifs géométriques qui changent à chaque acte avec légèreté. Noir, blanc, rose bonbon ou jaune d’or, entre rêve et cauchemar. Les costumes : tailleurs pattes d’éléphant, semelles compensées, tissus satinées aux teintes acidulées et perruques peroxydées (superbes créations de Renato Bianchi) permettent aux comédiens du Français tous les excès dans une ambiance électrique à haute tension. A la Tempête, Marc Anselmi s’est inspiré des films burlesques anglo-saxons pour dessiner des silhouettes où la Comtesse de Ségur croise Buster Keaton et le vaudeville en noir et blanc des années 30 : chapeaux melons et robes à baleines. Le héros, Fadinard : 25 ans, une petite fortune de rentier, une énergie à à la hauteur de sa désinvolture, c’est Pierre Niney, jeune recrue de la Comédie Française, qui le campe avec la grâce et la désinvolture nerveuse d’un danseur dans une comédie musicale. Bondissant comme un chat, sautant comme Arsène Lupin, notre gentleman épouseur fait feu de tout bois avec un bagout étourdissant et la facilité des surdoués. Frédéric Cherboeuf, à la Tempête, n’a pas non plus son pareil pour faire cavaler sa noce. Magicien et séducteur en diable, il embobine son beau-père et conclut son contrat à 100 à l’heure mais avec une voluptueuse tendresse. Le beau-père pépiniériste : c’est Christian Hecq, le Bousin d’Un fil à la Patte, fausse bedaine et pot de myrte en bandoulière, qui tient le rôle du beau père insupportable. Véritable spectacle à lui tout seul, virtuose du gag, il donne à chaque situation la saveur épicée de son inventivité perpétuelle et délirante. Magistral. Tout comme Jean-Luc Guitton, Nonancourt dirigé par Gilles Bouillon. Faux frère de Michel Galabru, au parler méridional gouailleur et à la poltronnerie paillarde, l’acteur en fait des tonnes avec une générosité débordante. La musique : au croisement métissé du rock et des mélodies tsiganes d’Europe de l’Est, la partition d’Hervé Legeay pour la Comédie française fait intervenir sur scène 3 musiciens pour 7 instruments, qui accompagnent alternativement les comédiens dans leurs couplets. Pas un soupir, mais un tempo allegro qui fait vriller la narration et swinguer la noce. De son côté Alain Bruel a composé pour la troupe de Gilles Bouilllon un livret folk country qui livre les acteurs à leurs talents vocaux en même temps qu’instrumentaux. Grosse caisse, flûte, guitare accompagnent les mariés, mais le piano, lui, reste en coulisse. La troupe : électrisée au Français, avec des acteurs polyvalents qui n’aiment rien tant que d’être bousculés par un vent de folie. Mention spéciale à Eliot Jenicot, qui façonne son Achille de Rosalba comme un dandy rocky et cocaïné et à Adeline d’Hermy qui nous fait craquer dans le rôle de la fiancée bécasse piquée par des épingles. A la Tempête, ils sont quinze comédiens de tous âges qui mettent le feu aux poudres avec une énergie remarquable. Xavier Guittet, en maillot une pièce prenant un bain de pied dans sa baignoire, est impayable. Photo : Un Chapeau de paille d'Italie dans la version de Gilles Bouillon au Théâtre de la Tempête 26 novembre 2012 ARTS ET LETTRES Belgique Un Chapeau de paille d’Italie De Eugène Labiche à l’Aula Magna, un accueil du théâtre Jean Vilar Communiqué par Deashelle le 11 mars 2013 Un Chapeau de paille d’Italie De Eugène Labiche Mise en scène Gilles Bouillon par la compagnie du Centre Dramatique Régional de Tours, À l’Aula Magna, un accueil de L’ATJV (Atelier Théâtral Jean Vilar) ...Où le mot noces rime avec atroce! Tout commence par le cauchemar d’un quidam réveillé en sursaut tandis que le temps s’écoule à l’envers. Le temps de rentrer de plein fouet dans un magnifique spectacle parodique du temps passé ! Ou du futur, qui sait ? Chapeau, les Français ! Une double poursuite s’organise, ridicule et surréaliste. Futuriste aussi pour le dynamisme, le mouvement et la vitesse. Il y a ceux qui courent derrière leur marié, qui lui poursuit un chapeau. Comique de situation. Les comédiens sont en habits de noces fin de siècle - les superbes costumes sont de Marc Anselmi - et animent une débandade de polichinelles jamais rêvée sur les planches. Explication : une femme élégante prise au piège de l’adultère se présente avec son amant à la porte du futur marié dont le cheval a malencontreusement avalé le chapeau de paille d’Italie. Plainte musclée de l’amant, un « petit criquet » africain : Il faut d’urgence réparer l’injure (retrouver un chapeau identique) ou le mari de la friponne risque fort d’étrangler sa femme si elle revient nu-tête de son équipée. Les ferrets de la Reine revisités à la mode bourgeoise. Rien de plus au programme si ce n’est la course effrénée derrière des chimères, le mobilier qui vole et les vols planés des comédiens, une visite chez la modiste de nos grand-mères et au pire, un 80 Chasseurs saugrenu. Et des salves de rires parmi les spectateurs tant le spectacle est une chorégraphie endiablée réussie. C’est burlesque et beau. La scénographe Nathalie Holt, par son art de l’ellipse, la dimension poétique de ses agencements, collages, couleurs, matières, donne aux cinq décors des cinq actes toute la fluidité que nécessite l’aventure de cette dramaturgie du mouvement, étonnamment explosive, aux harmoniques contemporaines. Les tableaux qui fusent derrière le rideau sont autant de scènes bouffonnes que l’on croirait peintes à la main. Le texte a peu d’importance. C’est la gestuelle et la plasticité du spectacle qui plaisent. Unité de tons : il y a une succession de décors gris à fleurs, chevaux et hypocrites rayures assorties aux costumes de noce qui mettent les personnages en scène avec humour, à la manière de James Ensor. Unité de sons : cela gesticule chante et crie à s’en déjanter les mandibules! On retrouve l’ironie, la dérision et le sarcasme. Un personnage semble tout droit sorti de Watteau : c’est le cousin amoureux de la cousine, thème récurrent dans la pièce. Il a des allures de Gilles ou de Pierrot Lunaire avec ses pantalons bouffants trop larges et trop courts. Cela donne le dernier coup de pinceau à la pantomime. Une pantomime du spectacle de la bourgeoisie, il va sans dire. « Vous me rappelez les orgies de la Régence » fulmine le beau-père ! Et le pianiste d'égrener ses notes d'un air énigmatique. Comique de genre : la scène érotico-musicale dans les riches salons de la baronne de Champigny. « Allons berger, sors ton pipeau et y jouons un air en commun ! » Comique de posture : le futur beau-père (pépiniériste) est un « porc épic » affublé d’un pot de myrte qu’il arbore comme un bâton de maréchal. Et Georges Brassens saute aussitôt à l’oreille : « Avec son p’tit pot, l’avait l’air d’un c… ma mère! » Comique de répétition « Mon gendre, tout est rompu ! » une phrase de la plus belle essence de comportement bourgeois. Comique douloureux : « Père, vous m’avez sacrifiée » se lamente la future épouse déjà délaissée. « Que veux-tu, il était rentier» s’excuse le père! Comique de cabrioles, d’un bout à l’autre, ce n’est décidément pas avec cette pièce, que l’on mourra pour des idées! Mais qu’importe! LE BLOG D’Adrien LACASSAIGNE Journaliste, animateur de l’émission « Les Matinales » sur France Bleu Touraine Dimanche 14 octobre 2012 Un chapeau de paille d'Italie Après avoir vu hier soir le dernier spectacle du Centre Dramatique Régional de Tours, je ne peux que vous conseiller d’aller applaudir la dernière mise en scène de Gilles Bouillon : « Un chapeau de paille d’Italie » de Labiche. Eugène Labiche, on connait bien entendu, le chapeau de paille, nous l’avions déjà vu, évidemment mais je dois dire que j’ai été totalement séduit par la mise en scène de Gille Bouillon qui a su trouver un véritable équilibre entre modernité et tradition. Il y a juste ce qu’il faut de trouvailles décalées pour nous faire sourire et un profond respect de l’esprit « Labiche ». Très bon spectacle monsieur Bouillon. Parfaite distribution même si les comédiens sont plus en avant que les comédiennes, mais cela ne tient pas à l’interprétation mais à l’écriture de Labiche. Frédéric Cherboeuf est vraiment très juste et donne à ce rôle toute l’énergie qu’il demande. J’aurai un coup de cœur particulier pour Jean-Luc Guitton qui rend son personnage de Nonancourt absolument magnifique. Je salue aussi l’équipe des costumes. Un spectacle brillant, comme souvent au centre dramatique régional de Tours que je ne saurais que trop vous recommander et si vous ne pouvez pas le voir à Tours où il est en représentation jusqu’au 26 octobre, sachez qu’ils seront ensuite à Paris au Théâtre de la Tempête du 14 novembre au 16 décembre.