LA LETTRE DE L’AFMA
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dépasser un événement qui a fait voler en
éclats toutes nos certitudes et surtout
notre foi en l’espèce humaine.
Le permis de construire relatif à cette
réhabilitation sera déposé en février cette
année et nous espérons vous accueillir en
janvier 2016 au plus tard dans un nou-
veau bâtiment rénové. Dans ce projet le
soutien de la SNCF est décisif.
Victor Hugo disait que « l’art est le reflet
que renvoie l’âme humaine éblouie de
la splendeur du beau ». Mais après
Auschwitz le miroir s’est brisé.
Nous ne devons rien forcer, nous
ne devons pas vouloir transmettre à
tout prix, mais nous devons dialoguer,
interroger, inviter les jeunes et les moins
jeunes à se poser des questions. A une
question, nous devons répondre par une
autre question.
Vous savez que nous tenons à l’idée de
faire vivre, ici, avec le moins de
contrôle possible, un jardin de friche
composé uniquement de plantes qui
s’installent de façon naturelle sur place.
Parmi ces plantes certaines sont dites
pionnières. Lors de l’inventaire de ces
plantes sur place, nous avons trouvé
quatre espaces rares et protégées.
Certaines autres sont dites invasives,
d’autres exotiques, voire colonisatrices.
Tous ces termes doivent pourvoir être
interrogés intelligemment. Nous devons
nous demander ensemble qu’elle est la
différence entre un pionnier et un colon.
Nous devons nous intéresser à tout ce
qui est vivant, sensible et présent autour
de nous pour faire émerger de la
connaissance du passé, un avenir paci-
fié. La pensée et l’intelligence se doi-
vent d’être confrontées à l’intuition. La
curiosité des visiteurs doit être aiguisée
et leur intelligence touchée.
Le succès de ce projet ne dépendra pas
du nombre de visiteurs annuels, mais
bien de la qualité de ceux que l’on aura
accueillis.
ici et de la qualité des questions qui y
auront été posées et des réponses que
nous y aurons apportées. Nous ne
devons pas forcer, mais inciter.
Si un seul enfant, parmi ceux qui vien-
drons ici, prend conscience des méca-
nismes qui conduisent au mieux à la
méfiance de l’autre au pire à sa haine ;
si un seul de ces enfants apprend à faire
des ponts entre ce qui relève du présent,
du passé et du futur et si celui-ci devient
l’un des diplomates qui obtiendra la
paix au Proche-Orient, nous aurons
ensemble gagné notre pari.
Je vous remercie de votre attention.
Marseille 27 janvier 2014
à l'école Yavné de Marseille
Une journée pour ne pas oublier
pour que cela ne se reproduise pas
Aboutissement d'un remarquable travail
impulsé par le chef d'établissement Mireille
Pallot, dans lequel se sont impliqués les
élèves et leurs professeurs.
Monsieur le Recteur de l'Académie d'Aix-
Marseille a honoré de sa présence cette
journée à laquelle furent conviés : Albert
Barbouth, Président de l'AFMA-Marseille,
Serge Coen, délégué du Comité français
pour Yad Vashem, Robert et Gilberte
Mizrahi, élus des 13
ème
et 14
ème
arrondisse-
ments, Renée Dray-Bensoussan, histo-
rienne, Présidente de l'A.R.E.S (Association
pour la Recherche et l'Enseignement de la
Shoah), l'Amicale d'Auschwitz, représentée
par Maurice Finkelstein.
La cérémonie commémorative nous a ras-
semblés dans l'amphithéâtre, aux côtés des
délégués des classes et des élèves.
Intervention remarquée de Monsieur le
Recteur de l'Académie d'Aix-Marseille qui
s'est adressé aux citoyens de demain : après
avoir rappelé les valeurs qui fondent notre
République démocratique, il les a exhortés
à ne pas se laisser influencer par ceux qui
tiennent des discours extrémistes émaillés
d'idées simplistes. Il a aussi rappelé aux
adultes qu'ils ont un rôle à jouer et se doi-
vent d'être un modèle.
Puis la parole fut aux élèves : ils nous ont
offert un magistral parcours de Mémoire et
Citoyenneté : une scène chargée de symbo-
les évoquant l'extermination à Auschwitz,
lecture de lettres de détenus dans les camps
d'internement de Gurs, Rivesaltes, les
Milles, projection de photographies et de
dessins réalisés par les classes, évocations
musicales avec la magnifique prestation d'un
jeune lycéen dans deux chants : elle s'appe-
lait Sarah, rahem.
La cérémonie s'est achevée par l'allumage
des bougies.
Les jeunes acteurs de cette commémoration
se sont rassemblés sur la scène et Maurice
Finkelstein, au nom de notre amie Denise
Toros-Marter, Présidente de l'Amicale
d'Auschwitz-Provence, a remis à chacun un
exemplaire de l'ouvrage Marseille, Vichy et
les nazis, initié par l'Amicale.
Dans le hall, la très belle exposition réalisée
par les classes, faite de panneaux de photo-
graphies et de dessins, engage une réflexion
sur les génocides, ce qui y conduit et ce qui
doit être.
Une journée placée sous le signe de la
convivialité, très émouvante, qui a amené
à beaucoup des larmes dans les yeux. Un
bonheur !
Mireille Champion - 30/01/2014
Journée internationale de commémoration de la Shoah
Une vue partielle des participants
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