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AGE TENDRE ET ANNÉES NOIRES
LE TRAGIQUE DESTIN DES ENFANTS JUIFS
L’étoile jaune de David est le signe
vestimentaire distinctif imposé aux
Juifs par les nazis. En France, une
ordonnance allemande (29 mai 1942)
a rendu son port obligatoire aux Juifs
de plus de 6 ans.
Bien avant que l'Allemagne
Furent déportés entre juillet et novembre 1942 : Henri
ne fasse pression sur le pays,
Bobbe, Oswald Pariser et Bernard Schainer (17 ans),
le gouvernement français
Nelly Reich (16 ans), Frida Brenner (14 ans), Théodore
mit en place sa propre poli-
(13 ans) et Thérèse (4 ans) Reicher, Marcel (11 ans) et
tique antisémite et, dans un
Berthe (3 ans) Krauze - la trace de leur sœur, Renée
contexte durci, ne chercha pas
(5 ans), se perd -, Alexandre Messinger (4 ans) et
à protéger les enfants juifs.
Régine Dyler (3 mois), puis en 1944 : René Lyon
(2 ans).
Organe du gouvernement
Les Justes
de Vichy, le Commissariat
général aux questions
Des initiatives individuelles et des réseaux organi-
juives, créé en mars 1941,
sés tel l’OSE, organisation de secours aux enfants,
conduisit
permirent de sauver des enfants juifs. Placés dans
une
politique
visant à contrôler et à
exclure les Juifs de France.
Progressivement, les Juifs sont exclus de la
majorité des lieux publics : ici, une aire
de jeux parisienne, novembre 1942.
Les autorités françaises se chargèrent elles-mêmes du
recensement des familles juives, contribuèrent à leur
arrestation et à leur rassemblement dans des
des familles d'accueil ou dans des institutions, ceux-ci
ne durent leur survie qu’au dévouement de leurs
protecteurs et à de multiples supercheries (adoption
d’une fausse identité et mensonge sur la religion...).
Izieu, un lieu de mémoire
camps français provisoires, favorisant ainsi leur identification et leur déportation.
Sur ordre de l’administration, Raymond
Alkan déclare son appartenance à la religion
juive, juillet 1941 (1W452)
Izieu, été 1943
Entre mai 1943 et avril 1944,
la colonie d’Izieu (Ain) servit de
refuge à plus d’une centaine
d’enfants juifs.
Le 6 avril 1944, les 44 enfants
présents, âgés de 4 à 17 ans,
et leurs éducateurs
sont arrêtés sur ordre de
Klaus Barbie puis déportés.
Léa Feldblum, adulte, fut la seule
survivante.
Parcours En mai 1940, Joseph et Annette
Israël furent expulsés de Lorraine
avec leurs trois enfants. Réfugiés
Extrait de recensement des Juifs
de Saône-et-Loire, 1941 (1W451)
à Mâcon, ils sympathisent avec
Albert et Renée Blanvillain, égale-
Repères -
ment parents de trois enfants.
Au total, plus de 75 000 Juifs - dont 24 000 de natio-
Diplôme remis aux Justes
par l’Institut Yad Vashem
Malgré les dangers – Léon, le
nalité française - ont été déportés depuis la France.
frère de Joseph, est assassiné par
Parmi eux se trouvaient 11 000 mineurs dont 2 000
la milice le 27 avril 1944 –, la famille Blanvillain
avaient moins de 6 ans et 4 000 entre 6 et 12 ans. En
apporte un soutien infaillible (faux papiers,
général gazés dès leur arrivée dans les camps, moins
caches) à la famille Israël. Les liens entre les deux
de 100 d’entre eux ont survécu à leur déportation.
familles ont perduré jusqu’à ce jour.
M. et Mme Blanvillain ont reçu le titre de Justes
Rapport de police
rapportant l’arrestation
et l’internement
de la famille Krauze,
1944
(1W451)
parmi les Nations en 2006.
Ayant trouvé refuge à La Clayette chez la famille
Gaillard, Rébecca Hakim, jeune lyonnaise juive
née en 1935, est présentée comme une fille de
prisonnier mise à l’abri à la campagne. Pour ne
pas éveiller les soupçons, elle fréquente l’école
libre et va à l’église. En 1945, Rébecca a le bonheur
de retrouver vivants sa mère, ses frères et sœurs
ainsi que son père, prisonnier de guerre rapatrié.
Alors que les travaux d’identification des victimes se
Clothilde et Marie-Aimée Gaillard ont reçu le titre
poursuivent encore aujourd’hui, une liste - assurément
de Justes parmi les Nations le 14 novembre 2007.
non exhaustive - de 12 mineurs juifs résidant en Saôneet-Loire au moment de leur arrestation a pu être établie
d’après les listes officielles des convois de déportation.
7
Centre de
documentation
«Résistance
et Déportation
de Saône-et-Loire»
SED cg71
AGE TENDRE ET ANNÉES NOIRES
RESISTANCES ET COLLABORATIONS
Les enfants dont les parents appartenaient à la
Résistances
Résistance, non Résistants eux-mêmes, ressentirent
L’exaspération, l’audace, la disponibilité, le patriotisme,
les effets de leur implication. Malgré les précautions de
pour certains aussi la traque dont ils furent l’objet
ses parents, Michel Wicker, 10 ans, se rendit compte
(Juifs, jeunes soumis au travail obligatoire…), ont
des absences nocturnes de son père et surprit des
poussé des milliers de jeunes à agir malgré le danger
conversations aux mots étranges : « avion », « tract »,
de mort encouru.
« planque ». Sans savoir ce qu’était la Résistance, il
En grand nombre dans les
comprit qu’il devait se taire pour protéger sa famille.
mouvements organisés de la
Résistance, les moins de 30 ans
Collaborations
ont aussi été nombreux à expriAffiche clandestine posée à
Cormatin, juillet 1943 (AD71)
mer et à opposer leur résistance
La collaboration des jeunes, phénomène minori-
par des actions isolées : chant
taire prit des formes variées : action militante au
subversif, commémoration du 11 novembre et du
sein de mouvements radicaux,
14 juillet, campagne des V…
délation, engagement volontaire sous l’uniforme allemand,
participation aux exactions de
la Milice…
(1910W33)
Seule une poignée de jeunes rejoignit les mouvements
(collection privée)
Maquisards à Saint-Martin-en-Bresse
(collection privée)
de jeunesse des partis de la collaboration, le parti
franciste de Marcel Bucard, le Rassemblement National
Populaire (RNP) de Marcel Déat et le Parti Populaire
Français (PPF) de Jacques Doriot.
Parcours Denise Griveau, agent de liaison
Les jeunes miliciens, plus nom-
FTP, arrêtée puis déportée, mourut a
breux mais fraction mineure des
23 ans des suites de sa déportation
35 000 membres que compta la
peu de jours après sa libération.
Milice, présentaient pour la plupart
un profil de marginaux davantage
Avant de rejoindre le maquis de
Brancion en 1943 et de participer à
séduits par l’appât du gain, l’aven-
Denise Griveau
(BH4970)
(BH4603)
ses coups de mains (sabotages de voies ferrées…),
ture, la violence que mus par des
considérations idéologiques.
Jean Effernelli, dit « Séraphin », fut de ces jeunes qui
ont commencé par tracer des croix de Lorraine.
Dans le sillage de son frère aîné,
Roland Degueurce, Montcelien, effectue ses premières missions à 12 ans
en tant qu’agent de liaison puis de
renseignements. Dénoncé, il rejoint
le maquis de Marizy et participe
notamment aux combats de libération
Roland
Degueurce
(Grenadier
bourguignon)
de Montceau-les-Mines.
(1714W135)
Les jeunes de Saône-et-Loire ont vécu, entre 1939 et
1945, des expériences différentes, plus ou moins
traumatisantes, qui les ont fait mûrir avant l’âge et
privés d’une part d’insouciance propre à la jeunesse.
« Mourir à 20 ans, il vaudrait mieux
n’avoir jamais existé » Cellule 51
A jamais marquantes, ces années ont déterminé
nombre d’engagements publics et personnels dans leur
vie d’adulte.
(1328W44)
8
Centre de
documentation
«Résistance
et Déportation
de Saône-et-Loire»
SED cg71
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