Les quatre morts de dieu

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CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
LES QUATRE MORTS DE DIEU
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Tula. Guerriers toltèques en basalte.
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
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Site : www.alderan-philo.org
conférence N°1600-223
LES QUATRE MORTS DE DIEU
Allons, athées, encore un effort, la bête n’est pas encore morte !
conférence d’Éric Lowen donnée le 19/11/2007
à la Maison de la philosophie à Toulouse
La mort de dieu, depuis Nietzsche cette expression a fait le tour du monde, mais que signifiet-elle vraiment ? Il n'y a pas une mort de dieu, mais quatre morts ; à la fois sur le plan
historique et sur le plan individuel. Cette conférence présentera la notion de mort de dieu, son
origine, sa portée philosophique et les différentes “morts” de dieu.
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LES QUATRE MORTS DE DIEU
Allons, encore un effort, la bête n’est pas encore morte !
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Nouvelles luttes. - Après que le Bouddha fut mort, on montra encore des siècles
durant son ombre dans une caverne - ombre formidable et effrayante.
Dieu est mort : mais telle est la nature des hommes que, des millénaires durant
peut-être, il y aura des cavernes où l'on montrera encore son ombre.
- Et quant à nous autres - il nous faut vaincre son ombre aussi !
Friedrich Nietzsche (1844-1900)
Le gai savoir, §108, 1882
I
LA MORT DE DIEU, RETOUR SUR UN MYTHE
1 - La mort de dieu, une rupture absolue dans la manière de penser le réel
2 - Une notion au coeur de nombreuses polémiques et aux conséquences profondes
3 - Les confusions autour de la mort de dieu
4 - Précisons le sens de la mort de dieu : la mort de la crédibilité d’une idée
5 - Il n’y a pas une mort de dieu, mais quatre !
II
LA PREMIÈRE MORT DE DIEU
1 - Les origines de ce terme
2 - La première mort de dieu : la découverte de l’inexistence de dieu
3 - Les causes de cet athéisme
4 - Un athéisme sur la défensive, qui se doit d’être anti-religionniste et anticlérical pour être
5 - Un athéisme de crise, de destruction, d’écroulement
6 - Une libération intellectuelle
7 - L’homme de la première mort de dieu : l’homme qui ne croit plus en dieu
III
LA DEUXIÈME MORT DE DIEU
1 - Les origines de ce terme
2 - La deuxième mort de dieu : le dépassement existentiel de dieu
3 - Les causes de cet athéisme
4 - Un athéisme d’affirmation positive, un athéisme constructeur et post-théiste
5 - Une libération existentielle
6 - L’homme de la deuxième mort de dieu : l’homme qui n’a plus besoin de dieu
IV
LA TROISIÈME MORT DE DIEU
1 - Les origines de ce terme
2 - La troisième mort de dieu : la mort sociale des religions
3 - Les causes de cet athéisme
4 - Le défi sociétal de l’athéisme, un athéisme civilisationnel
5 - La dévalorisation culturelle de la religion, de toute religion
6 - Une libération civilisationnelle, le transfert de dieu au musée archéologique
7 - L’homme de la troisième mort de dieu : les hommes n’ont plus besoin de dieu
V
LA QUATRIÈME MORT DE DIEU
1 - Les origines de ce terme
2 - La quatrième mort de dieu : l’évanescence de dieu, l’évanescence de la religion
3 - Les causes de cet athéisme
4 - Un athéisme non plus contre, mais face à rien
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5 - Un athéisme de la fin de la dialectique athéisme-religion
6 - L’homme de la quatrième mort de dieu : c’est quoi la religion ? c’est quoi “dieu” ?
VI
CONCLUSION
1 - Dieu est donc encore à tuer dans les autres recoins de l’humanité où il se cache
2 - Les quatre morts de dieu sont une programmatique d’action antireligionniste
3 - Mais aussi une programmatique d’action athéiste
4 - Un projet d’aboutissement de l’émancipation de l’homme à l’égard de la religion
ORA ET LABORA
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Document 1 : Le silence de dieu à Auschwitz n’est pas forcément synonyme de mort de dieu, mais
obligation de repenser dieu. C’est ce qu’exprime le texte suivant de Hans Jonas.
Pour le juif, qui voit dans l'immanence le lieu de la création, de la justice et de la
rédemption divine, Dieu est éminemment le seigneur de l'Histoire, et c'est là qu'Auschwitz
met en question, y compris pour le croyant, tout le concept traditionnel de Dieu. À
l'expérience juive de l'Histoire, Auschwitz ajoute en effet un inédit, dont ne sauraient venir
à bout les vieilles catégories théologiques. Mais quand on ne veut pas se séparer du
concept de Dieu – comme le philosophe lui-même en a le droit – on est obligé, pour ne
pas l'abandonner, de le repenser à neuf et de chercher une réponse, neuve elle aussi, à
la vieille question de Job. Dès lors, on devra certainement donner congé au "seigneur de
l'Histoire". Donc : quel Dieu a pu laisser faire cela ?
Hans Jonas (1903-1993)
Le Concept de Dieu après Auschwitz, 1999
Document 2 : Le tremblement de terre qui détruisit Lisbonne le 1er novembre 1755 eut un profond
retentissement en Europe, comme en témoigne l'article "Lisbonne" de l'Encyclopédie de Diderot et
d'Alembert.
1755 - Tremblement de terre de Lisbonne
Lisbonne.
(La ville de Lisbonne a été détruite par «d’affreux tremblements de terre, dont le récit fait
frissonner les nations même, qui sont le plus à l’abri de leurs ravages».)
Le matin du premier novembre 1755, à neuf heures quarante-cinq minutes, a été
l’époque de ce tragique phénomène, qui inspire des raisonnements aux esprits curieux,
et des larmes aux âmes sensibles. Je laisse aux physiciens leurs conjectures, et aux
historiens du pays, le droit qui leur appartient de peindre tant de désastres. Quoeque ipsa
miserrima vidi, & quorum pars magna sui, écrivait une dame étrangère, le 4 novembre,
dans une lettre datée du milieu des champs, qu’elle avait choisi pour refuge à cinq milles
de l’endroit où était Lisbonne trois jours auparavant
Le petit nombre de maisons de cette grande ville, qui échappèrent aux diverses
secousses des tremblements de terre de l’année 1755 et 1756, ont été dévorées par les
flammes, ou pillées par les brigands. Le centre de Lisbonne en particulier, a été ravagé
d’une manière inexprimable. Tous les principaux magasins ont été culbutés ou réduits en
cendres ; le feu y a consumé en marchandises, dont une grande partie appartenait aux
Anglais, pour plus de quarante millions de creuzades. Le dommage des églises, palais et
maisons, a monté au-delà de cent cinquante millions de la même monnaie, et l’on
estimait le nombre des personnes qui ont péri sous les ruines de cette capitale, ou dans
son incendie, entre 15 à 20.000 âmes.
Toutes les puissances ont témoigné par des lettres à S.M.T.F. la douleur qu’elles
ressentaient de ce triste événement ; le roi d’Angleterre plus intimement lié d’amitié, et
par les intérêts de son commerce, y envoya, pour le soulagement des malheureux, des
vaisseaux chargés d’or et de provisions, qui arrivèrent dans le Tage au commencement
de janvier 1756, et ses bienfaits furent remis au roi de Portugal. Ils consistaient en trente
mille livres sterling en or, vingt mille livres sterling en pièces de huit, six mille barils de
viande salée, quatre mille barils de beurre, mille sacs de biscuit, douze cent barils de riz,
dix mille quintaux de farine, dix mille quintaux de blé, outre une quantité considérable de
chapeaux, de bas et de souliers. De si puissants secours, distribués avec autant
d’économie que d’équité, sauvèrent la vie des habitants de Lisbonne, réparèrent leurs
forces épuisées, et leur inspirèrent le courage de relever leurs murailles, leurs maisons et
leurs églises.
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Document 3 : Textes de Nietzsche présentant la mort de dieu.
L'insensé. - N'avez-vous pas entendu parler de cet homme insensé qui, ayant allumé une
lanterne en plein midi, courait sur la place du marché et criait sans cesse : «Je cherche
Dieu ! Je cherche Dieu !» - Et comme là-bas se trouvaient précisément rassemblés
beaucoup de ceux qui ne croyaient pas en Dieu, il suscita une grande hilarité. L'a-t-on
perdu ? dit l'un. S'est-il égaré comme un enfant ? dit un autre. Ou bien se cache-t-il
quelque part ? A-t-il peur de nous ? S'est-il embarqué ? A-t-il émigré ? - ainsi ils criaient
et riaient tous à la fois. L'insensé se précipita au milieu d'eux et les perça de ses regards.
«Où est Dieu ? cria-t-il , je vais vous le dire ! Nous l'avons tué - vous et moi ! Nous tous
sommes ses meurtriers ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment avons-nous pu
vider la mer ? Qui nous a donné l'éponge pour effacer l'horizon tout entier ? Qu'avonsnous fait, à désenchaîner cette terre de son soleil ? Vers où roule-t-elle à présent ? Vers
quoi nous porte son mouvement ? Loin de tous les soleils ? Ne sommes-nous pas
précipités dans une chute continue ? Et cela en arrière, de côté, en avant, vers tous les
côtés ? Est-il encore un haut et un bas ? N'errons-nous pas comme à travers un néant
infini ? Ne sentons-nous pas le souffle du vide ? Ne fait-il pas plus froid ? Ne fait-il pas
plus nuit ? Ne fait-il pas nuit sans cesse et de plus en plus nuit ? Ne faut-il pas allumer
les lanternes dès le matin ? N'entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui
ont enseveli Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la putréfaction divine ? - les dieux
aussi se putréfient ! Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué !
Comment nous consoler, nous, les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde avait
possédé jusqu'alors de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous nos
couteaux - qui essuiera ce sang de nos mains ? Quelle eau pourra jamais nous purifier ?
Quelles solennités expiatoires, quels jeux sacrés nous faudra-t-il inventer ? La grandeur
de cette action n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne nous faut-il pas devenir nousmêmes des dieux pour paraître dignes de cette action ? Il n'y eut jamais d'action plus
grande - et quiconque naîtra après nous appartiendra, en vertu de cette action même, à
une histoire supérieure à tout ce que fut jamais l'histoire jusqu'alors !» - Ici l'homme
insensé se tut et considéra à nouveau ses auditeurs : eux aussi se taisaient et le
regardaient sans comprendre. Enfin il jeta sa lanterne au sol si bien qu'elle se brisa et
s'éteignit. «J'arrive trop tôt, dit-il ensuite, mon temps n'est pas encore venu. Ce
formidable événement est encore en marche et voyage - il n'est pas encore parvenu aux
oreilles des hommes. Il faut du temps à la foudre et au tonnerre, il faut du temps à la
lumière des astres, il faut du temps aux actions, après leur accomplissement pour être
vus et entendus. Cette action-là leur est encore plus lointaine que les astres les plus
lointains - et pourtant ce sont eux qui l'ont accomplie !». On raconte encore que ce même
jour l'homme insensé serait entré dans différentes églises où il aurait entonné son
Requiem aeternam Deo. Jeté dehors et mis en demeure de s'expliquer, il n'aurait cessé
de repartir : "Que sont donc ces églises, si elles ne sont les caveaux et les tombeaux de
Dieu - ?"
«Dieu est mort» extrait du Gai savoir
Troisième Livre, § 125, 1882
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Ce qu'il en est de notre gaieté. - Le plus grand événement récent - à savoir que «Dieu est
mort», que la croyance au Dieu chrétien est tombée en discrédit - commence dès
maintenant à étendre son ombre sur l'Europe. Aux quelques rares, tout au moins, doués
d'une suspicion assez pénétrante, d'un regard assez subtil pour ce spectacle, il semble
en effet que quelque soleil vienne de décliner, que quelque vieille, profonde confiance se
soit retournée en doute : à ceux-là notre vieux monde doit paraître de jour en jour plus
crépusculaire, plus méfiant, plus étranger, «plus vieux». Mais sous le rapport essentiel on
peut dire : l'événement en soi est beaucoup trop considérable, trop lointain, trop au-delà
de la faculté conceptuelle du grand nombre pour que l'on puisse prétendre que la
nouvelle en soit déjà parvenue, bien moins encore, que d'aucuns se rendent compte de
ce qui s'est réellement passé - comme de tout ce qui doit désormais s'effondrer, une fois
ruinée cette croyance, pour avoir été fondée et bâtie sur elle, et pour ainsi dire,
enchevêtrée en elle : par exemple notre morale européenne dans sa totalité. Cette longue
et féconde succession de ruptures, de destructions, de déclins, de bouleversements, qu'il
faut prévoir désormais : qui donc aujourd'hui la devinerait avec assez de certitude pour
figurer comme le maître, l'annonciateur de cette formidable logique de terreurs, le
prophète d'un obscurcissement, d'une éclipse de soleil comme jamais il ne s'en produisit
en ce monde ?... Même nous autres devineurs d'énigmes, nous autres devineurs-nés qui
en quelque sorte vivons en attente sur les montagnes, placés entre aujourd'hui et
demain, et comme tendus par la contradiction entre aujourd'hui et demain, nous autres
prémices, nous autres progénitures prématurées du siècle à venir, qui dès maintenant
devrions être capables de discerner les ombres sur le point de recouvrir l'Europe : d'où
vient que même nous autres, nous envisagions la montée de cet obscurcissement sans
en être vraiment affectés, et surtout sans souci ni crainte pour nous-mêmes ? Subirionsnous trop fortement peut-être l'effet des conséquences immédiates de l'événement conséquences immédiates qui pour nous autres ne sont, contrairement à ce que l'on
pourrait peut-être en attendre, nullement affligeantes ni assombrissantes, mais bien plutôt
comme une lumière, une félicité, un soulagement, un égaiement, un réconfort, une
aurore d'une nouvelle sorte qui ne se décrit que difficilement... En effet, nous autres
philosophes, nous autres «esprits libres», à la nouvelle que le «vieux dieu est mort»,
nous nous sentons comme touchés par les rayons d'une nouvelle aurore : notre cœur, à
cette nouvelle, déborde de reconnaissance, d'étonnement, de pressentiment, d'attente voici l'horizon à nouveau dégagé, encore qu'il ne soit point clair, voici nos vaisseaux
libres de reprendre leur course, de reprendre leur course à tout risque, voici permise à
nouveau toute audace de la connaissance, et la mer, notre mer, la voici à nouveau
ouverte, peut-être n'y eut-il jamais «mer» semblablement «ouverte». «Dieu est mort» extrait du Gai savoir
Cinquième livre § 343, 1882
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Document 4 : Le thème sera repris dans Zarathoustra.
Zarathoustra descendit seul des montagnes, et il ne rencontra personne. Mais lorsqu’il
arriva dans les bois, devant lui un vieillard soudain se dressa, qui avait quitté sa sainte
chaumière pour chercher des racines dans la forêt. Et le vieillard parla ainsi à
Zarathoustra :
“Il ne m’est pas inconnu, ce voyageur ; voilà bien des années il est passé par ici. Il
s’appelait Zarathoustra, mais il s’est transformé.
Tu portais alors ta cendre à la montagne : veux-tu porter aujourd’hui ton feu dans la
vallée ? Ne crains-tu pas le châtiment promis à l’incendiaire ?
Oui, je reconnais Zarathoustra. Son œil est limpide et sa bouche n’exprime point de
dégoût. Ne marche-t-il pas comme un danseur ?
Il s’est transformé, Zarathoustra. Il s’est fait enfant, il s’est éveillé : que cherches-tu à
présent auprès de ceux qui dorment ?
Tu vivais dans la solitude comme dans la mer, et la mer te portait. Malheur à toi, tu veux
donc atterrir ? Malheur à toi, tu veux de nouveau traîner toi-même ton corps ?”
Zarathoustra répondit : “J’aime les hommes.
- Pourquoi donc, dit le sage, suis-je allé dans la forêt et dans la solitude ? N’était-ce pas
parce que j’aimais trop les hommes ?
“Maintenant j’aime Dieu ; je n’aime pas les hommes. L’homme est à mes yeux une chose
trop imparfaite. L’amour de l’homme me tuerait.”
Zarathoustra répondit : “Qu’ai-je parlé d’amour ! Je vais faire un don aux hommes.“
- Ne leur donne rien, dit le saint. Décharge-les plutôt de quelque chose et aide-les à le
porter, rien ne leur vaudra mieux: pourvu que toi aussi, cela te réconforte !
“Et si tu veux donner, ne leur donne pas plus qu’une aumône, et attends qu’ils la
mendient auprès de toi !
- Non, répondit Zarathoustra, je ne fais pas l’aumône. Je ne suis pas assez pauvre pour
cela.”
Le saint se prit à rire de Zarathoustra et parla ainsi : “Tâche donc de leur faire accepter
tes trésors. Ils se méfient des solitaires et ne croient pas que nous venions pour les
combler.
“Nos pas à travers les rues ont pour eux un son trop solitaire. Et de même qu’ils
s’inquiètent lorsque, la nuit, couchés dans leurs lits, ils entendent marcher un homme,
longtemps avant que se lève le soleil, ils se demandent peut-être : “Que cherche ce
voleur ?”
“Ne va pas parmi les hommes, reste dans la forêt ! Va plutôt chez les bêtes ! Pourquoi ne
veux-tu pas être comme moi, un ours parmi les ours, un oiseau parmi les oiseaux ?
- Et que fait le saint dans les bois ?” demanda Zarathoustra.
Le saint répondit : “Je compose des chants et je les chante, et quand je fais des chants,
je ris, je pleure et je grogne : c’est ainsi que je loue Dieu.
“Par des chants, des pleurs, des rires et des grommellements, je rends grâce à Dieu qui
est mon Dieu. Mais quel présent nous apportes-tu ?”
Lorsque Zarathoustra eut entendu ces paroles, il salua le saint et lui dit : “Que pourrais-je
vous donner ? Laissez-moi seulement repartir en hâte, afin que je ne vous prenne rien !”
Ainsi se séparèrent-ils l’un de l’autre, le vieillard et l’homme, riant tels deux jeunes
garçons.
Mais lorsque Zarathoustra fut seul, il parla ainsi à son cœur: “Serait-ce possible ? Ce
vieux saint dans sa forêt n’a donc pas encore appris que Dieu est mort !”
Friedrich Nietzsche (1844-1900)
Ainsi parlait Zarathoustra, 1885
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- Les cours et conférences sans nom d’auteurs sont d’Éric Lowen -
Revue de philosophie “ALDÉRAN”
- N°27 : Le plus vaste horizon du monde, par William Ruthenford
- N°28 : Le réenchantement du monde, par William Ruthenford
- N°29 : La seconde mort de dieu, par William Ruthenford
- N°29 : Pour des philosophies post-théistes : l’athéisme comme impératif philosophique, par Roman Wallis
Conférences sur l’athéisme
- Qu’est-ce que l’athéisme ?
- Pour des philosophies post-théistes
- Du matérialisme comme méthode de la connaissance
- Le défi de Monaghan
- Le paradoxe de Clarke
- L’athéisme religieux, l’athéisme comme alter-religiosité
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1600-064
1600-188
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1600-117
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Conférences sur la critique de la religion
- La critique des religions
- La déchristinatisation du fait religieux
- L’origine de la religion
- L’invention de dieu, présentation de la théogenèse
- L’obsolescence de dieu, le dépassement de l’idée de dieu
- L’infondation des religions
- La relativité des religions
- Pourquoi la religion aujourd’hui ?
- L’effet paravent de dieu : dieu n’explique rien
- L’imposture des religions
- L’amoralité des religions
- La nuisibilité des religions
- Croyance et foi, ou de l’aveuglement volontaire
- Les religions sont-elles des sectes qui ont réussi ?
- Les religions sont-elles les ennemies de la vérité ?
- De l’irreligiosité des religions
- La religion est-elle un obstacle à la spiritualité ?
1600-192
1600-195
1600-044
1600-127
1600-015
1600-193
1600-194
1600-186
1600-227
1600-177
1600-196
1600-197
1600-019
1600-184
1600-087
1600-088
1600-149
Conférences sur la sortie de la créance
- L’esprit critique, l'exigence de la pensée rigoureuse
- Qu’est-ce que la modernité ?
- La conquête des libertés
- La libération de l’humanité
- Le devenir de l’humanité
- L’aventure humaine
1600-155
1600-171
1600-167
1600-080
1600-097
1600-096
Quelques livres sur le sujet
- Le chant du peuple juif assassiné, Yitskhok Katzenlson, Zulma, 2007
- Dieu, Albert Jacquard, Lgf, 2004
- A-t-on encore besoin d'une religion ?, André Comte-Sponville, Alain Rémond, Bernard Feillet, Éditions de
l’Atelier, 2003
- La troisième mort de Dieu, André Glucksmann, NIL, 2000
- Le Concept de Dieu après Auschwitz, Hans Jonas, Rivages, 1999
- Histoire de l’athéisme, de Georges Minois, Fayard, 1998
- Penser après Auschwitz, affirmations juives et réflexions philosophiques, Emil Fackenheim, Cerf, 1986
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- Chants de la Terre lointaine, Arthur Charles Clarke, J’ai Lu, 1986
- Le vicaire, Rolf Hochhuth (1963), Seuil, 1967
- Le Mot de Nietzsche “Dieu est mort”, Martin Heidegger, trad. W. Brokmeier, Chemins qui ne mènent nulle
part, Gallimard, 1962
- L’Homme révolté, Albert Camus (1951), Gallimard, 1988
- Citadelle, Antoine de Saint-Exupéry (1948), Gallimard, 1992
- Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (1885), Gallimard, 1975
- Le gai savoir, Friedrich Nietzsche (1882), Folio, 1992
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