5 4ème trimestre 2015 Minutes Avec Aberdeen Editio spécialn e Asie Editorial Sommaire Christine Duboÿs Obligations asiatiques - Un marché à démystifier 2 Asie : une consommation frénétique 6 L’actualité en France et en Europe 8 Head of Business Development France et Monaco Où va la Chine ? Après un début d’année en fanfare, la Chine cristallise soudain les inquiétudes et les investisseurs réduisent leurs expositions aux marchés asiatiques. Le ralentissement de la croissance chinoise n’est cependant pas nouveau et le décalage est parfois grand entre les peurs des marchés et la situation sur le terrain. Des signaux contradictoires rendent l’appréhension de la situation économique en Asie compliquée. C’est pour cela que nous avons lancé un microsite dédié qui rassemble des articles traitant de l’économie et des marchés financiers de la région, des vidéos de nos gérants asiatiques et bien d’autres contenus afin de vous aider à y voir plus clair. Vous pouvez accéder à ce contenu en vous rendant sur la page suivante: http://discoverasia.aberdeen-asset.fr/ Le soulèvement des machines 10 Le combat des géants asiatiques : Inde contre Chine 13 L’actualité d’Aberdeen 17 En effet, nous demeurons extrêmement confiants dans la qualité de notre sélection de valeurs et dans le potentiel de croissance à long terme dont jouit l’Asie et avons d’ailleurs le plaisir de vous annoncer le lancement de fonds de dette asiatique : le fonds Aberdeen Global – Indian Bond Fund et le fonds Aberdeen Global – Asian Credit Bond Fund. En cette rentrée, Aberdeen continue à croître et à se diversifier, et de nouvelles expertises sont dorénavant accessibles sous le format de fonds ouverts. Je vous souhaite une excellente lecture, Christine Duboÿs Réservé aux investisseurs professionnels Pleins feux Obligations asiatiques - un marché à démystifier « L’Asie demeure la région la plus florissante au monde » La mise en œuvre de la politique d’assouplissement quantitatif en Europe s’est accompagnée d’un rebond des cours obligataires. Un quart des emprunts d’État affiche un rendement négatif. Ce resserrement des rendements a incité les investisseurs à s’intéresser à des obligations plus risquées, stimulant ainsi une demande soutenue pour les titres high yield sur le continent. D’autres solutions peuvent être trouvées à l’international. Les marchés obligataires d’Asie offrent aux investisseurs la perspective de rendements corrects étayée par de solides fondamentaux et une croissance durable. Malgré tout, de nombreux malentendus entourent cette classe d’actifs. Nous dissipons ici quelques-uns des mythes les plus couramment associés aux obligations asiatiques. Mythe : La faiblesse des devises asiatiques est préoccupante Réalité : Depuis le début de l’année, la majeure partie des devises asiatiques ont certes reculé vis-à-vis du dollar américain, cependant cet affaiblissement de court terme ne doit pas masquer les atouts structurels des économies 02 5 Minutes Avec Aberdeen asiatiques qui sous-tendent le potentiel à long terme de la région. A l’inverse de leurs homologues européens, les responsables politiques asiatiques disposent de marges de manœuvre leur permettant de réduire les taux d’intérêt ou de mener des politiques de relance pour soutenir la croissance. En effet, les pays concernés bénéficient d’excédents de leur balance courante, de réserves de change confortables, et d’un faible niveau d’endettement. Les banques centrales jouissent à présent d’une plus grande crédibilité et d’une indépendance accrue. Certains pays ont pu résister à l’emprise d’un dollar fort. En Inde par exemple, d’importants flux de capitaux étrangers ont permis à la roupie de s’apprécier, les investisseurs comptant sur les effets à venir des réformes en cours. De même, le baht thaïlandais, soutenu par un fort excédent commercial, a fait preuve de résistance. Aux Philippines, les envois de fonds réguliers des travailleurs étrangers et les revenus de la sous-traitance soutiennent le peso. Plus généralement, l’Asie demeure la région la plus florissante au monde et la majorité des pays se situent encore à un stade de croissance précoce en comparaison du Japon, des ÉtatsUnis ou de l’Union européenne. A plus long terme, la solidité des fondamentaux continuera à soutenir la tendance à l’appréciation des devises asiatiques par rapport à l’euro, au yen ainsi qu’aux autres devises des pays du G10. Mythe : La Chine est la seule économie qui compte en Asie Réalité : Le ralentissement économique de la Chine est préjudiciable à l’économie mondiale. Les exportateurs de matières premières sont les plus exposés au sein du continent asiatique. Cependant, la région ne se limite pas à la Chine. L’Inde, qui dispose d’un grand marché relativement à l’abri, croit à présent plus vite que l’Empire du Milieu. Forte d’une population de plus de 1,2 milliards d’habitants, elle est appelée à devenir la troisième économie mondiale d’ici 2030. L’Indonésie, quatrième pays le plus peuplé au monde, n’est pas en reste. Riche en ressources et fort d’un marché intérieur important, ce pays pourrait figurer parmi les cinq plus grandes économies de la planète à l’horizon 2030. Un autre aspect positif pour l’Asie réside dans le bloc constitué par l’Association of Southeast Asian Countries (ASEAN), dont les dix pays membres revendiquaient en 2013 un PIB global de 2 400 milliards d’USD. Regroupant 625 millions de personnes, l’ASEAN représente une force de travail que seules la Chine et l’Inde peuvent surpasser. Les échanges et l’investissement au sein du bloc croissent et s’intensifient. Compte tenu de l’essor de la classe moyenne, la demande future de biens et services sera considérable. Mythe : Le risque politique est élevé en Asie Réalité : Les pays asiatiques se situent à des stades de développement économique et politique différents. La capacité d’élaboration des politiques, leur souplesse et leur indépendance diffèrent également. Les notes de crédit souverain en reflètent la diversité et le risque. Ainsi, Singapour a conservé une note de crédit de AAA pendant des années avec un même parti au pouvoir depuis son indépendance en 1965. Son économie ouverte repose sur des politiques judicieuses et des normes strictes en matière de gouvernance d’entreprise. Dans d’autres pays, l’adoption de politiques économiques orthodoxes a conduit à un relèvement des notes de crédit, notamment en Indonésie, Corée du Sud et aux Philippines. L’an dernier, l’élection de responsables politiques réformistes dans les principaux pays a encore rehaussé le profil de notation de la région. De plus, en dépit des occasionnels conflits territoriaux, les dirigeants asiatiques reconnaissent le bien-fondé économique de promouvoir de bonnes relations et des liens commerciaux durables. Comparons tout cela avec la détérioration observée dans d’autres parties du monde, et plus particulièrement dans les pays émergents. La note de la Russie a été rétrogradée à la catégorie « junk », le pays exportateur d’énergie faisant les frais de la forte baisse des prix du pétrole, de la volatilité du rouble et des sanctions occidentales. L’Ukraine et la Grèce ont pâti d’un abaissement de notation infligé, respectivement, par Moody’s et par Fitch. Au Brésil, l’économie chancelante et un scandale de corruption mettant en accusation Petrobras, la compagnie pétrolière d’État, mettent en danger la notation Investment Grade du pays. aberdeen-asset.fr 03 Mythe : L’investissement dans des obligations internationales ou des titres de dette émergente permet d’obtenir une exposition au continent asiatique Réalité : Nous ne partageons pas cette opinion. Les indices de référence de ces marchés, qui déterminent en général les allocations, sont faiblement exposés à l’Asie. Le continent n’est représenté qu’à hauteur de 1 % au sein de l’indice Citigroup World Government Bond, et encore ne s’agit-il que de la Malaisie et de Singapour. Les grands marchés que sont la Chine et l’Inde sont exclus des indices de dette émergente pour des raisons techniques, tout comme la dette souveraine, pourtant mieux notée, de la Corée du Sud et de Hong Kong. En conséquence, de nombreux investisseurs des marchés obligataires internationaux et de dette émergente ne disposent que d’une faible exposition à l’Asie, laquelle se concentre généralement sur un à deux marchés tout au plus. Beaucoup se privent ainsi du large éventail d’opportunités qu’offre l’ensemble de la région. Ceci est absurde ! L’Inde, par exemple, dispose d’un marché obligataire diversifié et liquide avec des rendements proches de 8 %. Nous voyons un cercle vertueux se dessiner à travers l’ensemble des marchés asiatiques. Parallèlement aux efforts des autorités de régulation pour développer et renforcer les marchés financiers, la demande des émetteurs et des investisseurs augmente. Les entreprises bénéficient de possibilités élargies pour mobiliser des fonds et réduire le coût du capital, tandis que d’autres solutions de placement s’offrent aux particuliers et aux institutions. Avec une base plus large d’investisseurs et une meilleure liquidité, la facilité d’accès, l’architecture et la résistance des marchés est grandement renforcée. Le développement des marchés obligataires asiatiques au cours des 10 dernières années en est la preuve. 04 5 Minutes Avec Aberdeen Mythe : Le marché des obligations asiatiques libellées en dollar est trop étroit et constitue un marché de niche Réalité : Le marché obligataire asiatique en dollars s’est rapidement développé au cours de la décennie écoulée. Avec un encours de 591 Md USD, sa taille est à présent comparable à celle de la dette corporate en livre sterling, de la dette souveraine émergente ou des marchés high yield européens. Avec un volume annuel d’émission compris entre 150 et 200 milliards de dollars, le marché devrait atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici à 2017. La classe d’actifs recouvre également un large éventail de pays, de secteurs et de notations. Parmi les 15 pays de la région, la Chine occupe une part prépondérante (35,5 %). La notation des titrés émis s’échelonne de AAA jusqu’à C, tandis que les secteurs se répartissent entre titres émis par les entreprises, les sociétés financières et la dette souveraine et quasi-souveraine. Les autres indicateurs du marché sont encourageants. Les investisseurs de la région achètent de la dette corporate asiatique. Ils représentent deux-tiers des acquéreurs de nouvelles émissions. Le marché est ainsi moins exposé aux fluctuations de l’appétit pour le risque des investisseurs internationaux, et sa résistance en est d’autant renforcée. Les taux de défaut sur la dette corporate sont peu élevés et comparables à ceux des États-Unis ou de l’Europe. Mythe : Les obligations asiatiques sont plus risquées et plus volatiles que la dette émergente Réalité : Les obligations asiatiques en monnaie locale ont généré des performances légèrement inférieures à celles de leurs homologues des marchés émergents, mais cependant, elles ont fait preuve d’une plus faible volatilité durant les dix dernières années. De même, les obligations d’entreprises asiatiques sont moins volatiles et mieux notées que celles issues des marchés de dette émergente. bien se trouver en situation de défaut, ce qui a rendu le marché plus volatil récemment. Le risque nous paraît cependant circonscrit à la société et son incidence systémique minime. Les fondamentaux relatifs aux obligations de catégorie Investment Grade se sont stabilisés ces dernières années. Le niveau d’endettement des entreprises a peu évolué en raison du faible nombre de fusions-acquisitions et d’investissements réduits. Des coûts de financement plus bas ont permis d’alléger la charge du service de la dette. Ensemble, les marchés du crédit et de l’investissement en devise locale sont gages de multiples opportunités pour les investisseurs : taux d’intérêt, devises et titres de crédit, et ce, en fonction des objectifs de rendement qui leur conviennent le mieux. L’Asie apporte non seulement le bénéfice de la diversification aux portefeuilles internationaux, mais aussi des valorisations raisonnables, grâce aux rendements réels positifs et des devises encore bon marché dans de nombreux pays. Il est important de noter que les responsables politiques, tout en restant attentifs aux réformes, sont en train de rééquilibrer la croissance vers la demande intérieure. Ceci va permettre de libérer les opportunités de valorisation. Nous avons en revanche quelques inquiétudes en ce qui concerne les obligations high yield. Le secteur immobilier chinois, qui englobe une large partie du marché, souffre de l’offre excédentaire de nouveaux logements et de l’affaiblissement des prix. En particulier, Kaisa, un promoteur de Shenzhen n’ayant pu honorer le paiement d’intérêts à deux reprises, pourrait aberdeen-asset.fr 05 Point de vue macroéconomique L’Asie : une consommation frénétique « La Chine possède le plus gros marché mondial de la téléphonie mobile » Saviez-vous que les chinois achetant en ligne ont dépensé 5,7 milliards de dollars par jour en novembre 2014 ? Que de plus en plus d’indiens nantis préfèrent acheter leur thé en pharmacie ? Ou que les thaïlandais urbains vont dans un hypermarché au moins une fois par semaine et dépensent près de la moitié de leur paie mensuelle en produits d’épicerie ? Pour la plupart d’entre nous, il s’agit là d’informations qui nous sont utiles pour répondre à un quiz organisé dans un pub. Pour des gérants de fonds, il s’agit d’informations précieuses sur le comportement des consommateurs qui reflètent les changements qui ont eu lieu sur le continent asiatique ces dernières années. L’essor fulgurant de la Chine a changé le monde. Qu’il s’agisse du prix des biens de consommation, de la demande en ressources naturelles ou des flux de capitaux internationaux. Les mesures de soutien à la consommation intérieure prises par le gouvernement ont fait couler beaucoup d’encre mais force est de constater que les consommateurs chinois font étalage de leur pouvoir d’achat depuis un certain temps déjà. Férue de commerce en ligne, la Chine possède également le plus gros marché mondial de la téléphonie mobile, comme en atteste les 98,8 millions de téléphones portables commandés au cours du seul premier trimestre. Le pays possède le plus gros marché de l’automobile au monde et est en concurrence avec l’Inde pour s’imposer comme le premier marché de l’or mondial. Il convient toutefois de ne pas focaliser toute son attention sur la Chine. L’Inde a également adopté un vaste programme de réformes et 06 5 Minutes Avec Aberdeen l’essor de la classe moyenne urbaine concourt à changer les habitudes de consommation. Il s’agit là d’un élément important car les personnes vivant en ville gagnent mieux leur vie et tendent à dépenser plus. Alors que seuls trois indiens sur dix vivent en ville d’après les chiffres du dernier recensement, la consommation urbaine représente plus de 70% du marché des biens de consommation courante. Ces individus développent de nouveaux schémas de consommation. Par exemple, les pharmacies se sont révélées être le canal de vente de l’ancienne économie ayant enregistré la croissance la plus rapide pour les biens de consommation courante. Cela s’explique par le fait que les clients plus aisés préfèrent acheter leur thé, leurs jus de fruits et des aliments sains auprès d’un pharmacien en blouse blanche. Parallèlement, les dix pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, plus connue sous le nom d’Asean ( « Association of Southeast Asian Nations »), forment désormais un marché unique de 625 millions de consommateurs. Cela a permis à la région de sortir doucement de l’ombre du géant chinois. La région a délaissé en partie ses activités d’extraction de matières premières pour des activités économiques à plus forte valeur ajoutée. A l’heure où le gouvernement chinois œuvre à un rééquilibrage de son économie, la région Asean a trouvé un bon moyen d’exporter et de recycler sa richesse en interne grâce à une hausse de la demande des consommateurs. Les salaires, jusqu’alors très faibles, ont augmenté et le pays a assisté à une forte hausse de la demande de logements, de biens de consommation durable, de transports et de services bancaires. Les populations, comme souvent dans les marchés émergents, sont jeunes. La consommation intérieure représente depuis un certain temps déjà près de 70% de la croissance économique des Philippines, d’après Jaime de Ayala, président-directeur général de Ayala Corp, le plus vieux conglomérat du pays. Les transferts de fonds des philippins de l’étranger ont fortement alimenté la croissance des marchés destinés aux consommateurs à revenu intermédiaire comme les télécommunications, l’immobilier et les autres services. Parallèlement, l’attractivité de l’Indonésie aux yeux des investisseurs réside principalement dans sa population de 254 millions d’individus. Plus de la moitié des indonésiens vivent en ville et ce nombre augmente de 300 000 chaque année. Ce qui rend le tout encore plus attrayant à nos yeux est le fait que les services aux consommateurs ne sont pas soumis à des contrôles stricts des autorités gouvernementales, à l’inverse des secteurs plus stratégiques comme la défense, les services aux collectivités locales et ou l’aéronautique. Cela favorise la concurrence et stimule l’innovation. Il est évident que tout n’est pas parfait. La Chine, par exemple, connaît un ralentissement de sa croissance. Cette contraction de l’activité pourrait être une bonne chose sur le long terme car un taux de croissance à deux chiffres était, avec du recul, insoutenable. Il n’en demeure pas moins que le monde pâtit de ce ralentissement à court terme. L’Asie peine à se redresser en partie à cause de sa dépendance à la demande chinoise. Si les taux de croissance observés dans la région restent supérieurs à ceux enregistrés dans les autres régions du monde, les bénéfices des entreprises diminuent, ce qui pourrait peser sur les emplois et les salaires. Les économies asiatiques qui dépendent en grande partie des investissements étrangers sont notamment pénalisés par les retraits de capitaux non sélectifs de la région. La hausse probable des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine pèse également sur la croissance. Néanmoins, un grand nombre de personnes en Asie voient leur niveau de vie augmenter. Elles sont nombreuses à jouir de revenus disponibles pour la première fois de leur existence et veulent dépenser cet argent. Les entreprises les plus avisées ont d’ores et déjà trouvé un moyen de profiter de ces changements majeurs. Alors que l’Asie doit surmonter plusieurs défis immédiats, les investisseurs seraient bien inspirés de garder à l’esprit les tendances à long terme qui contribuent à changer les vies de millions de gens de la région chaque jour. Car ces changements permettront tôt ou tard à quelqu’un de gagner de l’argent. aberdeen-asset.fr 07 L’actualité en France et en Europe L’interdépendance des économies émergentes et développées « Le contexte est aujourd’hui, et depuis 2013 avec la sensible dégradation des économies émergentes, à un retour de ces liquidités au sein des économies développées » Par Jérôme Ricatto, Investment Manager – Fixed Income EMEA Les récents déboires liés au ralentissement de l’économie chinoise inquiètent désormais de plus en plus les grandes banques centrales. Les minutes du Federal Open Meeting Comittee publiées le 8 octobre tendent en tout cas à le laisser croire. L’ambivalence prévalant entre la situation intérieure – relativement stabilisée, avec des perspectives avérées- et extérieure tend désormais à s’apprécier à l’aune des évolutions des marchés émergents et de la Chine en particulier. Au sein de la zone euro, la publication le même jour des « minutes » de la Banque Centrale Européenne renforce également ce postulat. La situation macroéconomique prime, la volatilité des marchés reste une composante cruciale, conditionnant par là même la teneur des décisions de politique monétaire. La situation désormais paradoxale dans laquelle se trouvent les banques centrales des pays développés réside notamment dans le fait suivant : l’afflux de capitaux des pays développés vers les émergents a été favorisé par les politiques monétaires particulièrement accommodantes avec des taux d’intérêts 08 5 Minutes Avec Aberdeen proches de zéro et une création de liquidités induite par des opérations d’ajustement quantitatifs. Le contexte est aujourd’hui, et depuis 2013 avec la sensible dégradation des économies émergentes, à un retour de ces liquidités au sein des économies développées. Enfin, les perspectives économiques des marchés émergents reposent principalement sur la demande extérieure de produits manufacturés, dont le poids au sein du PIB mondial s’inscrit depuis quelques années en recul. L’interdépendance des économies développées et émergentes, dans ce type de situation, permet de mieux appréhender la difficulté face à laquelle se trouvent les banques centrales des pays développés, toujours contraintes par les évolutions peu réjouissantes des perspectives d’inflation, comme par les fluctuations de leur devise contre les autres références. Ainsi, lors de sa dernière allocution de la fin du mois d’octobre, M. Draghi laissait entendre que diverses approches avaient d’ores et déjà été abordées, qu’il s’agisse d’un élargissement de la surface des opérations d’ajustement quantitatif ou encore d’une baisse de la facilité de dépôt elle-même, soulignant à nouveau que le ralentissement et les incertitudes sur l’évolution des économies émergentes pouvaient peser sur la croissance des économies de la zone euro. La teneur extrêmement accommodante de ce discours, laisse bien évidemment augurer d’une modification supplémentaire de la politique monétaire, y compris avant la fin de l’année, d’autant plus que la Federal Reserve ne semble pas être immédiatement en mesure d’intervenir pour les raisons citées précédemment. Avec cette évolution anticipée de sa politique monétaire, la Banque Centrale Européenne pourrait également agir sur sa devise, afin de la ramener sur des niveaux proches de ceux du mois de mars 2015, soit aux environs de 1,05 contre dollar. La baisse de la valorisation de la devise commune contre les principales devises des économies développées ou émergentes constitue un moyen évident de transmission de la politique monétaire à l’économie réelle, ainsi qu’un des moyen d’atteindre les objectifs d’inflation fixés par l’institution de la zone euro. Alors que nous écrivons ces lignes, l’euro s’inscrit en repli, non pas seulement contre le dollar, mais également contre les principales devises, dont les devises émergentes comme le real brésilien, le peso mexicain ou la roupie indienne. Bien évidemment, les mesures prises par les banques centrales des pays développés n’ont pas pour unique vocation de relancer la croissance mondiale ou de permettre un atterrissage en douceur des économies des marchés émergents… En revanche, les récentes décisions de la Banque Centrale Chinoise visant à réduire de 25 points de base ses taux de dépôt et de prêt à un an peuvent contribuer à accompagner le ralentissement de la première économie émergente mais des mesures d’une autre ampleur seront nécessaires pour redresser durablement cette économie prépondérante dans les échanges internationaux. aberdeen-asset.fr 09 Le soulèvement des machines « L’archipel nippon est le premier fournisseur au monde de robots industriels » La Chine prépare une révolution tranquille. Vous n’êtes sans doute pas nombreux à avoir entendu parler de la société Shenzhen Everwin Precision Technology, mais cette entreprise est en passe d’entrer dans l’histoire. En début d’année, le constructeur de composants électroniques avait annoncé un programme visant à construire la première usine entièrement automatisée du pays. Quelque 1 000 robots industriels remplaceront les ouvriers sur les lignes de production, l’entreprise cherchant à accroître sa productivité et à trouver une solution pérenne au déclin de la main-d’œuvre et à la hausse des salaires. 10 5 Minutes Avec Aberdeen L’offre de main d’œuvre bon marché qui a permis à la Chine de devenir l’atelier du monde se tarit. La politique controversée de l’enfant unique est sans doute parvenue à endiguer la croissance démographique galopante, mais la population active, âgée de16 à59 ans, diminue. Cela implique que la concurrence s’est intensifiée pour recruter dans les grandes zones industrielles chinoises, et notamment pour la province du Guangdong au sud-est du continent. Parallèlement, la jeune génération d’actifs tourne le dos aux emplois industriels au profit d’emplois moins pénibles. Les décideurs économiques répondent à cette tendance en promouvant de manière agressive l’automatisation industrielle. L’année dernière, la Chine était le plus gros acheteur de robots industriels, selon la Fédération internationale de la robotique (IFR), et dans deux ans, il y aura plus de robots industriels dans les usines chinoises qu’il n’y en aura au sein de l’Union européenne ou aux États-Unis. Mais nous ne sommes qu’aux prémices de cette révolution. Aujourd’hui, on recense seulement 30 robots pour 10 000 ouvriers du secteur manufacturier en Chine contre 323 au Japon et 437 en Corée du Sud, d’après les chiffres de l’IFR. L’automatisation industrielle est un thème récurrent au sein de nos fonds actions japonais. Nous avons en effet identifié un certain nombre d’entreprises solides capables de tirer partie de cette croissance anticipée de la demande chinoise pour la robotisation de pointe. Les entreprises japonaises représentent la moitié des entreprises étrangères qui vendent six robots industriels sur dix robots vendus en Chine, selon l’institut de recherche MIR Industry. L’archipel nippon est le premier fournisseur au monde de robots industriels, selon les chiffres recensés par le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie du pays. Le Premier ministre Shinzo Abe a appelé à une « révolution robotique » car la nation connaît des problèmes démographiques dus à la faiblesse de son taux de natalité et au vieillissement rapide de sa population. Fanuc, le premier fabricant mondial de robots, révèle au monde les prouesses de cette technologie, capable de gérer des lignes de production sans aucune surveillance pendant des semaines. Fanuc, qui produit des robots pour Apple, Samsung et Tesla, est une entreprise très rentable disposant d’une trésorerie abondante. Le groupe bénéficie d’une position de leader sur le marché, il affiche un plus grand savoir-faire que ses concurrents et jouit d’un service aprèsvente difficile à égaler. Ses propres commandes numériques pilotées par ordinateur, qui convertissent des conceptions assistées par ordinateur en coordonnées 3-D contrôlant le mouvement robotique, permettent une robotisation de ses machines-outils facile avec ses propres robots. La gouvernance d’entreprise s’est en outre largement améliorée. Aberdeen a été l’un des premiers investisseurs à rencontrer Fanuc après que la société ait mis en place un nouveau département des relations avec les actionnaires au mois d’avril. Ce fut pour nous l’occasion de rencontrer pour la première fois le président et directeur général de la société, Yoshiharu Inaba, au cours d’une journée jalonnée de réunions d’information et de visites d’usines. Nous avons certainement été encouragés par la promesse de la haute direction de s’ouvrir davantage et d’améliorer les rendements pour les actionnaires en augmentant les dividendes, en annulant les actions propres et en rachetant des actions à leur juste valeur. La société Keyence est également l’une de nos coqueluches. Ce fabricant d’équipements de détection et de mesure pour l’industrie de l’automatisation implanté à Osaka a connu une croissance rapide à l’étranger. Près de la moitié des ventes de Keyence sont générées hors du Japon et la société remporte un franc succès sur le marché américain. La société a, selon nous, le potentiel d’accroître ses distribution de dividendes. Bien qu’elle génère des flux de trésorerie solides et repose sur un bilan sain, la société s’est montrée réticente à distribuer davantage de dividendes aux actionnaires. Il s’agit d’un point que nous continuons de débattre avec l’équipe de direction. aberdeen-asset.fr 11 Nabtesco, le fabricant de composants pour bras robotisés destinés essentiellement aux usines automobiles pourrait être pénalisé par ses autres branches (sans rapport avec l’automatisation industrielle) actuellement à la peine. Cette diversité de sources de revenus est néanmoins l’une des raisons pour lesquelles nous apprécions la société. Nous apprécions également la faculté inhérente de l’entreprise à dégager des flux de liquidités importants grâce à ses opérations de maintenance et d’entretien, qui représentent près d’un quart de l’ensemble de ses ventes sur ses trois principales divisions. La division « Matériel de précision » fabrique des commandes de mouvement d’instruments de précision utilisés dans les articulations des robots industriels. Nabtesco détient 60 % du marché mondial et compte parmi ses clients les quatre plus grands fournisseurs étrangers de robots industriels en Chine (dont Fanuc fait partie). Nous avons toujours trouvé l’équipe de direction très accessible et nous détenons des titres Nabtesco en portefeuille depuis 2007, reflet de l’approche d’achat et de conservation des titres que nous appliquons à l’ensemble de nos portefeuilles actions. Beaucoup d’encre a coulé au sujet du programme de relance économique du Premier ministre Shinzo Abe et les spéculations sont allées bon train quant à savoir si ce programme suffirait à sortir le Japon de son marasme économique. Si ce plan baptisé « Abenomics » porte effectivement ses fruits, il est clair que les perspectives du pays s’amélioreront considérablement. Mais s’il n’y parvient pas, cela n’a, à nos yeux, aucune importance. En effet, investir sur le marché japonais ne consiste qu’en partie à investir sur le marché japonais. Les principaux marchés étrangers du pays que sont désormais les États-Unis et la Chine sont de plus en plus imbriqués, et cela, en dépit des signes occasionnels de tension. 12 5 Minutes Avec Aberdeen Nombre des plus grandes sociétés ont déplacé leur centre de gravité loin du Japon en délocalisant leur production vers des pays à moindre coût. Les autres génèrent une plus grande part de leur revenu sur les marchés étrangers. Comme le secteur de l’automatisation industrielle l’illustre, les plus grandes entreprises sont des leaders du secteur qui ont mis au point des technologies et des processus de fabrication de renommée mondiale. Elles possèdent des liquidités abondantes, ne sont pas endettées et sont gérées prudemment. Les meilleures entreprises accordent également de l’importance aux relations qu’elles entretiennent avec les actionnaires minoritaires. Shenzhen Everwin Precision Technology n’est sans doute pas une entreprise dont vous auriez entendu parler, mais ce qui se passera dans les ateliers du delta de la rivière des Perles sera suivi de très près par de nombreux dirigeants d’entreprises japonais de l’autre côté de la Mer de Chine orientale. Le combat des géants asiatiques : Inde contre Chine « Les indicateurs économiques actuels suggèrent que l’Inde pourrait ravir à la Chine sa place de première puissance mondiale » De l’époque romaine jusqu’au début du 19ème siècle, la moitié de la production économique mondiale au moins était le fait de la Chine et de l’Inde. Cette part a considérablement diminué aux 19ème et 20ème siècles, la révolution industrielle ayant entraîné une croissance et un développement rapides de l’Occident. Au cours des trente dernières années environ, la Chine et l’Inde ont entamé une ascension qui leur a permis de se repositionner comme des puissances mondiales de premier plan. En outre, les indicateurs économiques actuels suggèrent que l’Inde pourrait ravir à la Chine sa place de première puissance mondiale. Une simple analyse des fondamentaux sous-jacents de chaque pays nous permet d’affirmer, sans risque de se tromper, que les perspectives économiques de l’Inde sont légèrement plus favorables que celles de son gargantuesque rival. Sur les chapeaux de roue Le rythme de la croissance chinoise, et dans une moindre mesure, de la croissance indienne, est sans précédent. D’ici 2025, la Chine devrait ravir aux États-Unis la place de première puissance mondiale, tandis que l’Inde devrait s’imposer comme la troisième puissance mondiale, au détriment du Japon. L’économie de la Chine est actuellement quatre fois plus grande que celle de l’Inde. Toutefois, et pour la première fois, la croissance indienne devrait être supérieure à la croissance chinoise cette année. Les défis de la Chine La Chine s’est distinguée par sa capacité hors normes à réaliser des projets à forte intensité capitalistique, y compris des investissements d’infrastructures et immobiliers. Et ce, jusqu’à la démesure. À l’heure actuelle, plus de la moitié de la dette chinoise réside dans le secteur immobilier, lequel ne nécessite plus des niveaux aussi élevés d’investissement. Le marché chinois de l’immobilier résidentiel est saturé et le nombre de villes fantômes parcellées de rangées de maisons inhabitées a atteint un sommet. La demande n’est plus un problème (contrairement à l’offre excédentaire). Dès lors, les promoteurs immobiliers, surendettés, proposent des cadeaux et des options gratuites pour attirer les acheteurs. D’autres secteurs devraient souffrir de la baisse de la demande, à l’instar du secteur de l’automobile. Les exportateurs chinois resteront confrontés à des vents contraires, résultant de l’augmentation des salaires, de la progression du yuan, de la hausse des coûts de production et du ralentissement des marchés occidentaux. Le vieillissement de la population chinoise constitue un autre facteur défavorable. La population active de la Chine devrait diminuer de 0,5 % par an entre 2015 et 2030. En corollaire du vieillissement de la population, l’état devra augmenter son soutien à l’économie. aberdeen-asset.fr 13 De nouvelles routes de la soie et la mondialisation du yuan Du côté des facteurs favorables, la Chine a construit de nouvelles voies commerciales au cours des dernières années, lesquelles lui ont permis de se rapprocher de certaines régions. S’il s’agit d’un progrès notable, d’aucuns s’interrogent sur le financement et sur la rentabilité de ces projets. Le yuan pourrait devenir une monnaie de réserve mondiale. Il s’agirait là d’une avancée économique majeure pour le pays. Il faudrait toutefois plusieurs années au yuan pour construire une influence suffisante et concurrence le dollar. Contrôle centralisé La centralisation extrême du pouvoir gouvernemental est un problème majeur en Chine. Les dirigeants chinois ont souvent eu du mal à traduire les objectifs politiques fixés en haut lieu en actions au niveau local. La pollution, qui constitue désormais 14 5 Minutes Avec Aberdeen le principal sujet de préoccupation des citoyens chinois, en est le parfait exemple. Malgré les inquiétudes exprimées par les dirigeants chinois, le pays tarde à mettre en œuvre des politiques pour assainir l’environnement. L’autoritarisme du gouvernement chinois lui a probablement permis d’accéder rapidement au pouvoir, mais cela pourrait se révéler être un obstacle à la croissance maintenant que le pays a atteint le statut de pays à revenu intermédiaire. La Chine dispose néanmoins d’atouts majeurs, à savoir un taux d’épargne élevé, un système éducatif de premier plan, des investissements massifs dans la recherche et le développement et la présente d’institutions majeures qui peuvent aider le pays à échapper au piège du revenu intermédiaire. La croissance chinoise devrait toutefois ralentir et la hausse de la consommation ne pourra compenser ce ralentissement qu’en partie. Enfin, l’innovation sera un enjeu majeur pour que la Chine conserve son potentiel de croissance. L’Inde : tigre ou éléphant ? La croissance indienne a commencé à s’accélérer sous l’égide du gouvernement Modi, après une période d’atonie. Il convient toutefois de se demander si cette croissance va perdurer. En d’autres termes, l’Inde a-t-elle le profil d’un pays jeune et réactif ou sa taille est-elle une contrainte pour s’adapter? La réponse à cette question dépend de la capacité du pays à faire face à l’un de ses principaux problèmes structurels : la faiblesse de sa base manufacturière. En 2013, l’industrie manufacturière de l’Inde ne représentait que 13 % du produit intérieur brut (PIB), un chiffre bien trop faible, notamment si on le compare aux 32 % de la Chine. L’objectif du gouvernement visant à porter la part de l’industrie manufacturière à 25 % du PIB d’ici le début des années 2000 est un signe encourageant. Néanmoins, si le gouvernement de Narendra Modi se révélait incapable de régler les problèmes d’infrastructure et de la production manufacturière, l’Inde serait condamnée à vivre dans un état de stagnation économique. Le dividende démographique de l’Inde jouera un rôle essentiel dans la croissance future du pays, notamment à l’heure où l’éducation et l’alphabétisation progressent rapidement. En 2010, l’âge médian ressortait à 25,1 ans, contre 34,5 ans en Chine et 36,9 ans aux États-Unis. La Modi-fication de l’Inde L’homme à qui l’on doit le rebond de la croissance indienne est Narendra Modi. Les nombreuses mesures politiques qu’il a adoptées ont été saluées par les économistes. Le renouvellement du mandat du gouverneur de la Banque centrale, Raghuram Rajan, la consolidation du budget de l’État, les mesures visant à encourager les investissements directs étrangers et la simplification du régime fiscal sont autant de mesures favorables à la croissance. Narendra Modi souhaite faciliter la pratique des affaires et lutter contre la corruption, fléau historique de la société indienne. Dans le cadre de ce qui constitue l’une de ces décisions les plus audacieuses, Narendra Modi a annoncé sa volonté de réduire le pouvoir de la banque centrale en matière de fixation des taux d’intérêt. Mais son initiative la plus ambitieuse est peut-être sa campagne « Fabriquez en Inde », dont l’objectif est de convaincre les sociétés étrangères de produire et d’investir en Inde. Il s’agira d’un pan majeur de la stratégie du Premier ministre indien, en vue de renforcer la base manufacturière du pays. L’Inde sera confrontée à plusieurs défis. L’un des plus importants est la Land Acquisition Bill, défendue par le parti pro sociétés de Narendra Modi, et décriée par le parti d’opposition au Congrès, pro agriculteurs. Cette loi prévoit l’extension du réseau routier et d’autres infrastructures dont le pays a grand besoin. aberdeen-asset.fr 15 Le tigre contre le panda Les données de la Banque Mondiale montrent que l’économie indienne d’aujourd’hui ressemble beaucoup à l’économie chinoise de 2001, notamment en ce qui concerne les chiffres du PIB et des exportations. Aussi, tout semble indiquer que l’Inde connaîtra la même réussite que la Chine et, d’après la Banque Mondiale, que la croissance indienne dépassera la croissance chinoise d’ici 2017. La démographie et la démocratie sont les principaux facteurs qui devraient concourir à la réussite de l’Inde et à la stagnation de la Chine dans les années à venir. La main-d’œuvre chinoise a diminué pour la troisième consécutive en 2015, tandis que la population en âge de travailler en Inde devrait augmenter de 125 millions au cours de la prochaine décennie. Par ailleurs, la conjoncture économique actuelle est particulièrement favorable aux entreprises indiennes. Les valeurs démocratiques enracinées dans la société indienne ont favorisé une plus grande transparence et de meilleures pratiques de gouvernance au sein des entreprises indiennes, ce qui n’est pas le cas dans les entreprises chinoises. Cela ne veut pas dire que la corruption n’existe pas en Inde. 16 5 Minutes Avec Aberdeen Mais si Narendra Modi réussit à mener à bien les réformes qu’il a engagées, les entreprises indiennes deviendront encore plus attrayantes aux yeux des investisseurs. En Chine, un certain nombre d’entreprises ont fait défaut cette année, et le mois d’avril a été marqué par le premier événement de défaut d’une entreprise publique. La libre concurrence économique, la forte croissance de la population, les investissements d’infrastructures et les réformes politiques engagées par le nouveau gouvernement feront de l’Inde une puissance économique majeure dans les prochaines années. Nous en voyons déjà certains signes précurseurs. L’actualité d’Aberdeen Martin Gilbert, Fondateur et Directeur Général d’Aberdeen Asset Management Confrontés aux perspectives de rendements de plus en plus faibles et même à un environnement marqué par des taux d’intérêt bas, les investisseurs se tournent de plus en plus vers d’autres sources de performance. Plusieurs d’entre eux s’intéressent déjà à des classes d’actifs différentes en se mettant en quête d’une alternative aux investissements traditionnels en actions et en obligations, de manière à diversifier leurs portefeuilles et à améliorer la performance. Suite à plusieurs années de repli des taux d’intérêt et de perturbations ininterrompues à l’échelle mondiale, les opportunités en matière de rendement se sont amenuisées et les perspectives de croissance restent contrastées. Aujourd’hui, les fonds alternatifs sont devenus une composante essentielle de la plupart des portefeuilles de qualité. Ils offrent aux investisseurs de meilleures chances d’atteindre leurs objectifs que ce soit en diversifiant les moteurs de croissance, en donnant accès à un potentiel de performance plus élevé ou en réduisant la volatilité du portefeuille tout en accordant une protection contre les risques extrêmes. L’éventail des possibilités et les utilisations qu’en font les investisseurs pour atteindre leurs propres objectifs sont donc en hausse. Une étude de PricewaterhouseCoopers estime que d’ici 2020, les actifs alloués par les investisseurs aux fonds alternatifs aura quasiment doublé pour atteindre 15 milliards de dollars. Aberdeen possède une longue tradition d’investissement dans les fonds alternatifs. Nous gérons en effet des fonds de capitalinvestissement depuis les années 80 ; notre équipe gère des portefeuilles de hedge funds depuis 1998 ; et nous comptons parmi les premières sociétés de gestion à avoir lancé des fonds immobiliers multi-gérants. Afin de renforcer davantage nos activités alternatives et les solutions proposées à nos clients, nous avons récemment entrepris un certain nombre d’acquisitions stratégiques ciblées. En septembre, nous avons finalisé l’acquisition de FLAG Capital Management (FLAG), une société de gestion de capitalinvestissement et de solutions immobilières. Son activité est centrée sur le capital-risque, le capital-investissement spécialisé dans les petites et moyennes capitalisations et l’immobilier aux États-Unis, ainsi que sur le capital-investissement dans la région Asie-Pacifique. L’expertise de FLAG en matière d’investissement aux États-Unis et en Asie combinée à la position dominante d’Aberdeen en Europe permettra de proposer aux investisseurs une offre mondiale en matière de gestion privée. aberdeen-asset.fr 17 Par ailleurs, nous avons annoncé au mois d’août l’acquisition d’Arden Asset Management (Arden), un spécialiste des hedge funds basé aux États-Unis. Cette acquisition complète également notre expertise existante et va améliorer nos compétences en matière de recherches, notamment en termes de gérants basés aux États-Unis. Le lancement de notre fonds alternatif liquide domicilié à Dublin, Aberdeen Alternative Strategies Fund, qui a levé initialement plus de 500 millions de dollars, réaffirme notre engagement à proposer une gamme de solutions dédiées aux hedge funds. Nous avons aussi récemment fait l’acquisition d’Advance Emerging Capital Ltd (AEC), une société de gestion spécialisée basée à Londres, qui possède près de vingt ans d’expérience dans la gestion de fonds de fonds essentiellement fermés, mais également ouverts. 18 5 Minutes Avec Aberdeen Suite à la finalisation de ces trois acquisitions, la division gestion alternative d’Aberdeen, placée sous la responsabilité d’Andrew McCaffery (Global Head of Alternatives), gèrera plus de 30 milliards de dollars d’encours. Les fonds alternatifs sont devenus une composante essentielle de la plupart des portefeuilles de qualité - et leur rôle ainsi que leurs prérogatives continuent de s’étoffer. Les investisseurs y ont recours afin de diversifier leurs sources de croissance et de répondre à leurs objectifs d’investissement sur mesure. Si les placements alternatifs peuvent accroître la complexité de l’investissement, nous sommes convaincus qu’avec la structure de soutien adéquate ils peuvent profiter à tous les investisseurs en augmentant leurs chances d’atteindre leurs objectifs d’investissement. Votre opinion compte Cette newsletter a pour but de vous adresser des points sur l’actualité économique ainsi que d’analyser l’environnement de marché. Nous souhaitons entretenir un dialogue constant avec nos partenaires et nos clients, ainsi nous comptons sur votre opinion pour rendre le contenu de cette newsletter encore plus pertinent : quels sujets vous intéressent en ce moment? N’hésitez pas à nous contacter pour partager votre opinion : Aberdeen Asset Management Gestion Washington Plaza 29, rue de Berri, 75408 Paris Cedex 08 T: +33 1 73 09 04 12 E: [email protected] Angelina Puyo-Ozararat Senior Marketing Executive Informations importantes Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur des investissements peut varier à la hausse comme à la baisse, et les investisseurs peuvent récupérer des sommes inférieures à leur investissement initial. Les informations contenues dans la présente newsletter sont de nature générale et données à titre informatif seulement. Elles se basent sur des sources estimées fiables [mais nous ne pouvons en garantir l’exactitude et toutes les opinions exprimées le sont de manière honnête à la date applicable. 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