5Minutes - Aberdeen Japan Investment Trust PLC

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4ème trimestre 2015
Minutes
Avec Aberdeen
Editio
spécialn
e
Asie
Editorial
Sommaire
Christine Duboÿs
Obligations asiatiques - Un marché à
démystifier
2
Asie : une consommation frénétique 6
L’actualité en France et en Europe
8
Head of Business Development France et Monaco
Où va la Chine ?
Après un début d’année en fanfare, la Chine
cristallise soudain les inquiétudes et les
investisseurs réduisent leurs expositions
aux marchés asiatiques.
Le ralentissement de la croissance chinoise
n’est cependant pas nouveau et le décalage
est parfois grand entre les peurs des marchés
et la situation sur le terrain.
Des signaux contradictoires rendent
l’appréhension de la situation économique
en Asie compliquée.
C’est pour cela que nous avons lancé un
microsite dédié qui rassemble des articles
traitant de l’économie et des marchés
financiers de la région, des vidéos de nos
gérants asiatiques et bien d’autres contenus
afin de vous aider à y voir plus clair.
Vous pouvez accéder à ce contenu en
vous rendant sur la page suivante:
http://discoverasia.aberdeen-asset.fr/
Le soulèvement des machines
10
Le combat des géants asiatiques :
Inde contre Chine
13
L’actualité d’Aberdeen
17
En effet, nous demeurons extrêmement
confiants dans la qualité de notre sélection de
valeurs et dans le potentiel de croissance à long
terme dont jouit l’Asie et avons d’ailleurs
le plaisir de vous annoncer le lancement de
fonds de dette asiatique : le fonds Aberdeen
Global – Indian Bond Fund et le fonds
Aberdeen Global – Asian Credit Bond Fund.
En cette rentrée, Aberdeen continue à croître
et à se diversifier, et de nouvelles expertises
sont dorénavant accessibles sous le format
de fonds ouverts.
Je vous souhaite une excellente lecture,
Christine Duboÿs
Réservé aux investisseurs professionnels
Pleins feux
Obligations asiatiques - un marché
à démystifier
« L’Asie demeure la région la plus florissante au monde »
La mise en œuvre de la politique
d’assouplissement quantitatif en Europe s’est
accompagnée d’un rebond des cours obligataires.
Un quart des emprunts d’État affiche un
rendement négatif. Ce resserrement des
rendements a incité les investisseurs à s’intéresser
à des obligations plus risquées, stimulant ainsi
une demande soutenue pour les titres high yield
sur le continent. D’autres solutions peuvent
être trouvées à l’international. Les marchés
obligataires d’Asie offrent aux investisseurs la
perspective de rendements corrects étayée
par de solides fondamentaux et une croissance
durable. Malgré tout, de nombreux malentendus
entourent cette classe d’actifs. Nous dissipons ici
quelques-uns des mythes les plus couramment
associés aux obligations asiatiques.
Mythe : La faiblesse des devises asiatiques
est préoccupante
Réalité : Depuis le début de l’année, la majeure
partie des devises asiatiques ont certes reculé
vis-à-vis du dollar américain, cependant cet
affaiblissement de court terme ne doit pas
masquer les atouts structurels des économies
02
5 Minutes Avec Aberdeen
asiatiques qui sous-tendent le potentiel à long
terme de la région.
A l’inverse de leurs homologues européens,
les responsables politiques asiatiques disposent
de marges de manœuvre leur permettant
de réduire les taux d’intérêt ou de mener des
politiques de relance pour soutenir la croissance.
En effet, les pays concernés bénéficient
d’excédents de leur balance courante,
de réserves de change confortables, et d’un faible
niveau d’endettement. Les banques centrales
jouissent à présent d’une plus grande crédibilité
et d’une indépendance accrue.
Certains pays ont pu résister à l’emprise d’un
dollar fort. En Inde par exemple, d’importants
flux de capitaux étrangers ont permis à la roupie
de s’apprécier, les investisseurs comptant sur les
effets à venir des réformes en cours. De même,
le baht thaïlandais, soutenu par un fort excédent
commercial, a fait preuve de résistance.
Aux Philippines, les envois de fonds réguliers
des travailleurs étrangers et les revenus de la
sous-traitance soutiennent le peso.
Plus généralement, l’Asie demeure la région la
plus florissante au monde et la majorité des
pays se situent encore à un stade de croissance
précoce en comparaison du Japon, des ÉtatsUnis ou de l’Union européenne. A plus long
terme, la solidité des fondamentaux continuera
à soutenir la tendance à l’appréciation des
devises asiatiques par rapport à l’euro, au yen
ainsi qu’aux autres devises des pays du G10.
Mythe : La Chine est la seule économie qui
compte en Asie
Réalité : Le ralentissement économique de la
Chine est préjudiciable à l’économie mondiale.
Les exportateurs de matières premières sont les
plus exposés au sein du continent asiatique.
Cependant, la région ne se limite pas à la
Chine. L’Inde, qui dispose d’un grand marché
relativement à l’abri, croit à présent plus vite
que l’Empire du Milieu. Forte d’une population
de plus de 1,2 milliards d’habitants, elle est
appelée à devenir la troisième économie
mondiale d’ici 2030. L’Indonésie, quatrième
pays le plus peuplé au monde, n’est pas en
reste. Riche en ressources et fort d’un marché
intérieur important, ce pays pourrait figurer
parmi les cinq plus grandes économies de la
planète à l’horizon 2030.
Un autre aspect positif pour l’Asie réside dans
le bloc constitué par l’Association of Southeast
Asian Countries (ASEAN), dont les dix pays
membres revendiquaient en 2013 un PIB global
de 2 400 milliards d’USD. Regroupant 625
millions de personnes, l’ASEAN représente une
force de travail que seules la Chine et l’Inde
peuvent surpasser.
Les échanges et l’investissement au sein du
bloc croissent et s’intensifient. Compte tenu de
l’essor de la classe moyenne, la demande future
de biens et services sera considérable.
Mythe : Le risque politique est élevé en Asie
Réalité : Les pays asiatiques se situent à des
stades de développement économique et
politique différents. La capacité d’élaboration
des politiques, leur souplesse et leur
indépendance diffèrent également. Les notes
de crédit souverain en reflètent la diversité et
le risque.
Ainsi, Singapour a conservé une note de crédit
de AAA pendant des années avec un même
parti au pouvoir depuis son indépendance en
1965. Son économie ouverte repose sur des
politiques judicieuses et des normes strictes
en matière de gouvernance d’entreprise.
Dans d’autres pays, l’adoption de politiques
économiques orthodoxes a conduit à un
relèvement des notes de crédit, notamment
en Indonésie, Corée du Sud et aux Philippines.
L’an dernier, l’élection de responsables
politiques réformistes dans les principaux
pays a encore rehaussé le profil de notation
de la région. De plus, en dépit des occasionnels
conflits territoriaux, les dirigeants asiatiques
reconnaissent le bien-fondé économique de
promouvoir de bonnes relations et des liens
commerciaux durables.
Comparons tout cela avec la détérioration
observée dans d’autres parties du monde,
et plus particulièrement dans les pays émergents.
La note de la Russie a été rétrogradée à la
catégorie « junk », le pays exportateur d’énergie
faisant les frais de la forte baisse des prix du
pétrole, de la volatilité du rouble et des sanctions
occidentales. L’Ukraine et la Grèce ont pâti d’un
abaissement de notation infligé, respectivement,
par Moody’s et par Fitch. Au Brésil, l’économie
chancelante et un scandale de corruption
mettant en accusation Petrobras, la compagnie
pétrolière d’État, mettent en danger la notation
Investment Grade du pays.
aberdeen-asset.fr
03
Mythe : L’investissement dans des obligations
internationales ou des titres de dette
émergente permet d’obtenir une exposition
au continent asiatique
Réalité : Nous ne partageons pas cette opinion.
Les indices de référence de ces marchés,
qui déterminent en général les allocations,
sont faiblement exposés à l’Asie.
Le continent n’est représenté qu’à hauteur
de 1 % au sein de l’indice Citigroup World
Government Bond, et encore ne s’agit-il que
de la Malaisie et de Singapour. Les grands
marchés que sont la Chine et l’Inde sont
exclus des indices de dette émergente
pour des raisons techniques, tout comme
la dette souveraine, pourtant mieux notée,
de la Corée du Sud et de Hong Kong.
En conséquence, de nombreux investisseurs
des marchés obligataires internationaux et
de dette émergente ne disposent que d’une
faible exposition à l’Asie, laquelle se concentre
généralement sur un à deux marchés tout au
plus. Beaucoup se privent ainsi du large éventail
d’opportunités qu’offre l’ensemble de la région.
Ceci est absurde ! L’Inde, par exemple, dispose
d’un marché obligataire diversifié et liquide
avec des rendements proches de 8 %.
Nous voyons un cercle vertueux se dessiner
à travers l’ensemble des marchés asiatiques.
Parallèlement aux efforts des autorités de
régulation pour développer et renforcer les
marchés financiers, la demande des émetteurs
et des investisseurs augmente. Les entreprises
bénéficient de possibilités élargies pour
mobiliser des fonds et réduire le coût du capital,
tandis que d’autres solutions de placement
s’offrent aux particuliers et aux institutions.
Avec une base plus large d’investisseurs et
une meilleure liquidité, la facilité d’accès,
l’architecture et la résistance des marchés est
grandement renforcée. Le développement des
marchés obligataires asiatiques au cours des
10 dernières années en est la preuve.
04
5 Minutes Avec Aberdeen
Mythe : Le marché des obligations asiatiques
libellées en dollar est trop étroit et constitue
un marché de niche
Réalité : Le marché obligataire asiatique en
dollars s’est rapidement développé au cours
de la décennie écoulée. Avec un encours de
591 Md USD, sa taille est à présent comparable
à celle de la dette corporate en livre sterling,
de la dette souveraine émergente ou des
marchés high yield européens. Avec un volume
annuel d’émission compris entre 150 et
200 milliards de dollars, le marché devrait
atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici à 2017.
La classe d’actifs recouvre également un large
éventail de pays, de secteurs et de notations.
Parmi les 15 pays de la région, la Chine occupe
une part prépondérante (35,5 %). La notation des
titrés émis s’échelonne de AAA jusqu’à C, tandis
que les secteurs se répartissent entre titres émis
par les entreprises, les sociétés financières et la
dette souveraine et quasi-souveraine.
Les autres indicateurs du marché sont
encourageants. Les investisseurs de la région
achètent de la dette corporate asiatique.
Ils représentent deux-tiers des acquéreurs
de nouvelles émissions. Le marché est ainsi
moins exposé aux fluctuations de l’appétit
pour le risque des investisseurs internationaux,
et sa résistance en est d’autant renforcée.
Les taux de défaut sur la dette corporate
sont peu élevés et comparables à ceux des
États-Unis ou de l’Europe.
Mythe : Les obligations asiatiques sont
plus risquées et plus volatiles que la
dette émergente
Réalité : Les obligations asiatiques en monnaie
locale ont généré des performances légèrement
inférieures à celles de leurs homologues des
marchés émergents, mais cependant, elles ont
fait preuve d’une plus faible volatilité durant les
dix dernières années.
De même, les obligations d’entreprises
asiatiques sont moins volatiles et mieux
notées que celles issues des marchés de
dette émergente.
bien se trouver en situation de défaut, ce qui
a rendu le marché plus volatil récemment.
Le risque nous paraît cependant circonscrit à
la société et son incidence systémique minime.
Les fondamentaux relatifs aux obligations de
catégorie Investment Grade se sont stabilisés
ces dernières années. Le niveau d’endettement
des entreprises a peu évolué en raison du
faible nombre de fusions-acquisitions et
d’investissements réduits. Des coûts de
financement plus bas ont permis d’alléger
la charge du service de la dette.
Ensemble, les marchés du crédit et de
l’investissement en devise locale sont gages
de multiples opportunités pour les investisseurs :
taux d’intérêt, devises et titres de crédit,
et ce, en fonction des objectifs de rendement
qui leur conviennent le mieux. L’Asie apporte
non seulement le bénéfice de la diversification
aux portefeuilles internationaux, mais aussi des
valorisations raisonnables, grâce aux rendements
réels positifs et des devises encore bon marché
dans de nombreux pays. Il est important de
noter que les responsables politiques, tout en
restant attentifs aux réformes, sont en train
de rééquilibrer la croissance vers la demande
intérieure. Ceci va permettre de libérer les
opportunités de valorisation.
Nous avons en revanche quelques inquiétudes
en ce qui concerne les obligations high yield.
Le secteur immobilier chinois, qui englobe
une large partie du marché, souffre de l’offre
excédentaire de nouveaux logements et de
l’affaiblissement des prix. En particulier, Kaisa,
un promoteur de Shenzhen n’ayant pu honorer
le paiement d’intérêts à deux reprises, pourrait
aberdeen-asset.fr
05
Point de vue macroéconomique
L’Asie : une consommation frénétique
« La Chine possède le plus gros marché mondial de la téléphonie mobile »
Saviez-vous que les chinois achetant en ligne
ont dépensé 5,7 milliards de dollars par jour
en novembre 2014 ? Que de plus en plus
d’indiens nantis préfèrent acheter leur thé en
pharmacie ? Ou que les thaïlandais urbains vont
dans un hypermarché au moins une fois par
semaine et dépensent près de la moitié de leur
paie mensuelle en produits d’épicerie ?
Pour la plupart d’entre nous, il s’agit là
d’informations qui nous sont utiles pour
répondre à un quiz organisé dans un pub.
Pour des gérants de fonds, il s’agit
d’informations précieuses sur le comportement
des consommateurs qui reflètent les
changements qui ont eu lieu sur le continent
asiatique ces dernières années.
L’essor fulgurant de la Chine a changé le
monde. Qu’il s’agisse du prix des biens
de consommation, de la demande en
ressources naturelles ou des flux de capitaux
internationaux. Les mesures de soutien à
la consommation intérieure prises par le
gouvernement ont fait couler beaucoup
d’encre mais force est de constater que les
consommateurs chinois font étalage de leur
pouvoir d’achat depuis un certain temps déjà.
Férue de commerce en ligne, la Chine possède
également le plus gros marché mondial de la
téléphonie mobile, comme en atteste les 98,8
millions de téléphones portables commandés au
cours du seul premier trimestre. Le pays possède
le plus gros marché de l’automobile au monde
et est en concurrence avec l’Inde pour s’imposer
comme le premier marché de l’or mondial.
Il convient toutefois de ne pas focaliser toute
son attention sur la Chine. L’Inde a également
adopté un vaste programme de réformes et
06
5 Minutes Avec Aberdeen
l’essor de la classe moyenne urbaine concourt
à changer les habitudes de consommation.
Il s’agit là d’un élément important car les
personnes vivant en ville gagnent mieux leur
vie et tendent à dépenser plus.
Alors que seuls trois indiens sur dix vivent en
ville d’après les chiffres du dernier recensement,
la consommation urbaine représente plus de
70% du marché des biens de consommation
courante. Ces individus développent de
nouveaux schémas de consommation.
Par exemple, les pharmacies se sont révélées
être le canal de vente de l’ancienne économie
ayant enregistré la croissance la plus rapide
pour les biens de consommation courante.
Cela s’explique par le fait que les clients plus
aisés préfèrent acheter leur thé, leurs jus
de fruits et des aliments sains auprès d’un
pharmacien en blouse blanche.
Parallèlement, les dix pays membres de
l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est,
plus connue sous le nom d’Asean ( « Association
of Southeast Asian Nations »), forment
désormais un marché unique de 625 millions
de consommateurs. Cela a permis à la région de
sortir doucement de l’ombre du géant chinois.
La région a délaissé en partie ses activités
d’extraction de matières premières pour des
activités économiques à plus forte valeur ajoutée.
A l’heure où le gouvernement chinois œuvre à un
rééquilibrage de son économie, la région Asean
a trouvé un bon moyen d’exporter et de recycler
sa richesse en interne grâce à une hausse de la
demande des consommateurs.
Les salaires, jusqu’alors très faibles, ont augmenté
et le pays a assisté à une forte hausse de la
demande de logements, de biens
de consommation durable, de transports et
de services bancaires. Les populations, comme
souvent dans les marchés émergents, sont jeunes.
La consommation intérieure représente depuis un
certain temps déjà près de 70% de la croissance
économique des Philippines, d’après Jaime de
Ayala, président-directeur général de Ayala
Corp, le plus vieux conglomérat du pays.
Les transferts de fonds des philippins de l’étranger
ont fortement alimenté la croissance des
marchés destinés aux consommateurs à revenu
intermédiaire comme les télécommunications,
l’immobilier et les autres services.
Parallèlement, l’attractivité de l’Indonésie aux
yeux des investisseurs réside principalement dans
sa population de 254 millions d’individus.
Plus de la moitié des indonésiens vivent en ville et
ce nombre augmente de 300 000 chaque année.
Ce qui rend le tout encore plus attrayant
à nos yeux est le fait que les services aux
consommateurs ne sont pas soumis à des
contrôles stricts des autorités gouvernementales,
à l’inverse des secteurs plus stratégiques comme
la défense, les services aux collectivités locales et
ou l’aéronautique. Cela favorise la concurrence et
stimule l’innovation.
Il est évident que tout n’est pas parfait. La Chine,
par exemple, connaît un ralentissement de sa
croissance. Cette contraction de l’activité pourrait
être une bonne chose sur le long terme car un
taux de croissance à deux chiffres était,
avec du recul, insoutenable. Il n’en demeure pas
moins que le monde pâtit de ce ralentissement
à court terme.
L’Asie peine à se redresser en partie à cause
de sa dépendance à la demande chinoise.
Si les taux de croissance observés dans la région
restent supérieurs à ceux enregistrés dans les
autres régions du monde, les bénéfices des
entreprises diminuent, ce qui pourrait peser
sur les emplois et les salaires.
Les économies asiatiques qui dépendent en
grande partie des investissements étrangers sont
notamment pénalisés par les retraits de capitaux
non sélectifs de la région. La hausse probable des
taux directeurs de la Réserve fédérale américaine
pèse également sur la croissance.
Néanmoins, un grand nombre de personnes
en Asie voient leur niveau de vie augmenter.
Elles sont nombreuses à jouir de revenus
disponibles pour la première fois de leur
existence et veulent dépenser cet argent.
Les entreprises les plus avisées ont d’ores
et déjà trouvé un moyen de profiter de ces
changements majeurs.
Alors que l’Asie doit surmonter plusieurs défis
immédiats, les investisseurs seraient bien
inspirés de garder à l’esprit les tendances à
long terme qui contribuent à changer les vies
de millions de gens de la région chaque jour.
Car ces changements permettront tôt ou
tard à quelqu’un de gagner de l’argent.
aberdeen-asset.fr
07
L’actualité en France et en Europe
L’interdépendance des économies
émergentes et développées
« Le contexte est aujourd’hui, et depuis 2013 avec la sensible dégradation
des économies émergentes, à un retour de ces liquidités au sein des
économies développées »
Par Jérôme Ricatto, Investment Manager – Fixed Income EMEA
Les récents déboires liés au ralentissement
de l’économie chinoise inquiètent désormais
de plus en plus les grandes banques centrales.
Les minutes du Federal Open Meeting Comittee
publiées le 8 octobre tendent en tout cas à le
laisser croire. L’ambivalence prévalant entre
la situation intérieure – relativement stabilisée,
avec des perspectives avérées- et extérieure
tend désormais à s’apprécier à l’aune des
évolutions des marchés émergents et de la
Chine en particulier.
Au sein de la zone euro, la publication le même
jour des « minutes » de la Banque Centrale
Européenne renforce également ce postulat.
La situation macroéconomique prime,
la volatilité des marchés reste une composante
cruciale, conditionnant par là même la teneur
des décisions de politique monétaire.
La situation désormais paradoxale dans
laquelle se trouvent les banques centrales
des pays développés réside notamment dans
le fait suivant : l’afflux de capitaux des pays
développés vers les émergents a été favorisé
par les politiques monétaires particulièrement
accommodantes avec des taux d’intérêts
08
5 Minutes Avec Aberdeen
proches de zéro et une création de liquidités
induite par des opérations d’ajustement
quantitatifs. Le contexte est aujourd’hui,
et depuis 2013 avec la sensible dégradation
des économies émergentes, à un retour de ces
liquidités au sein des économies développées.
Enfin, les perspectives économiques des marchés
émergents reposent principalement sur la
demande extérieure de produits manufacturés,
dont le poids au sein du PIB mondial
s’inscrit depuis quelques années en recul.
L’interdépendance des économies développées
et émergentes, dans ce type de situation,
permet de mieux appréhender la difficulté face
à laquelle se trouvent les banques centrales des
pays développés, toujours contraintes par les
évolutions peu réjouissantes des perspectives
d’inflation, comme par les fluctuations de leur
devise contre les autres références.
Ainsi, lors de sa dernière allocution de la
fin du mois d’octobre, M. Draghi laissait
entendre que diverses approches avaient
d’ores et déjà été abordées, qu’il s’agisse d’un
élargissement de la surface des opérations
d’ajustement quantitatif ou encore d’une
baisse de la facilité de dépôt elle-même,
soulignant à nouveau que le ralentissement et
les incertitudes sur l’évolution des économies
émergentes pouvaient peser sur la croissance
des économies de la zone euro. La teneur
extrêmement accommodante de ce discours,
laisse bien évidemment augurer d’une
modification supplémentaire de la politique
monétaire, y compris avant la fin de l’année,
d’autant plus que la Federal Reserve ne semble
pas être immédiatement en mesure d’intervenir
pour les raisons citées précédemment.
Avec cette évolution anticipée de sa politique
monétaire, la Banque Centrale Européenne
pourrait également agir sur sa devise, afin de
la ramener sur des niveaux proches de ceux
du mois de mars 2015, soit aux environs de
1,05 contre dollar. La baisse de la valorisation
de la devise commune contre les principales
devises des économies développées ou
émergentes constitue un moyen évident
de transmission de la politique monétaire
à l’économie réelle, ainsi qu’un des moyen
d’atteindre les objectifs d’inflation fixés par
l’institution de la zone euro. Alors que nous
écrivons ces lignes, l’euro s’inscrit en repli, non
pas seulement contre le dollar, mais également
contre les principales devises, dont les devises
émergentes comme le real brésilien, le peso
mexicain ou la roupie indienne.
Bien évidemment, les mesures prises par
les banques centrales des pays développés
n’ont pas pour unique vocation de relancer
la croissance mondiale ou de permettre un
atterrissage en douceur des économies des
marchés émergents… En revanche, les récentes
décisions de la Banque Centrale Chinoise visant
à réduire de 25 points de base ses taux de
dépôt et de prêt à un an peuvent contribuer à
accompagner le ralentissement de la première
économie émergente mais des mesures d’une
autre ampleur seront nécessaires pour redresser
durablement cette économie prépondérante
dans les échanges internationaux.
aberdeen-asset.fr
09
Le soulèvement des machines
« L’archipel nippon est le premier fournisseur au monde de robots industriels »
La Chine prépare une révolution tranquille.
Vous n’êtes sans doute pas nombreux à avoir
entendu parler de la société Shenzhen Everwin
Precision Technology, mais cette entreprise
est en passe d’entrer dans l’histoire. En début
d’année, le constructeur de composants
électroniques avait annoncé un programme
visant à construire la première usine
entièrement automatisée du pays. Quelque
1 000 robots industriels remplaceront les
ouvriers sur les lignes de production, l’entreprise
cherchant à accroître sa productivité et à
trouver une solution pérenne au déclin de la
main-d’œuvre et à la hausse des salaires.
10
5 Minutes Avec Aberdeen
L’offre de main d’œuvre bon marché qui a
permis à la Chine de devenir l’atelier du monde
se tarit. La politique controversée de l’enfant
unique est sans doute parvenue à endiguer la
croissance démographique galopante, mais
la population active, âgée de16 à59 ans,
diminue. Cela implique que la concurrence
s’est intensifiée pour recruter dans les grandes
zones industrielles chinoises, et notamment
pour la province du Guangdong au sud-est du
continent. Parallèlement, la jeune génération
d’actifs tourne le dos aux emplois industriels
au profit d’emplois moins pénibles.
Les décideurs économiques répondent à cette
tendance en promouvant de manière agressive
l’automatisation industrielle. L’année dernière,
la Chine était le plus gros acheteur de robots
industriels, selon la Fédération internationale
de la robotique (IFR), et dans deux ans, il y
aura plus de robots industriels dans les usines
chinoises qu’il n’y en aura au sein de l’Union
européenne ou aux États-Unis. Mais nous ne
sommes qu’aux prémices de cette révolution.
Aujourd’hui, on recense seulement 30 robots
pour 10 000 ouvriers du secteur manufacturier
en Chine contre 323 au Japon et 437 en
Corée du Sud, d’après les chiffres de l’IFR.
L’automatisation industrielle est un thème
récurrent au sein de nos fonds actions japonais.
Nous avons en effet identifié un certain nombre
d’entreprises solides capables de tirer partie
de cette croissance anticipée de la demande
chinoise pour la robotisation de pointe.
Les entreprises japonaises représentent la
moitié des entreprises étrangères qui vendent
six robots industriels sur dix robots vendus en
Chine, selon l’institut de recherche MIR Industry.
L’archipel nippon est le premier fournisseur au
monde de robots industriels, selon les chiffres
recensés par le ministère de l’Économie,
du Commerce et de l’Industrie du pays.
Le Premier ministre Shinzo Abe a appelé à une
« révolution robotique » car la nation
connaît des problèmes démographiques dus
à la faiblesse de son taux de natalité et au
vieillissement rapide de sa population.
Fanuc, le premier fabricant mondial de robots,
révèle au monde les prouesses de cette
technologie, capable de gérer des lignes de
production sans aucune surveillance pendant
des semaines.
Fanuc, qui produit des robots pour Apple,
Samsung et Tesla, est une entreprise très
rentable disposant d’une trésorerie abondante.
Le groupe bénéficie d’une position de leader sur
le marché, il affiche un plus grand savoir-faire
que ses concurrents et jouit d’un service aprèsvente difficile à égaler. Ses propres commandes
numériques pilotées par ordinateur,
qui convertissent des conceptions assistées
par ordinateur en coordonnées 3-D contrôlant
le mouvement robotique, permettent une
robotisation de ses machines-outils facile
avec ses propres robots.
La gouvernance d’entreprise s’est en outre
largement améliorée. Aberdeen a été l’un des
premiers investisseurs à rencontrer Fanuc après
que la société ait mis en place un nouveau
département des relations avec les actionnaires
au mois d’avril. Ce fut pour nous l’occasion
de rencontrer pour la première fois le
président et directeur général de la société,
Yoshiharu Inaba, au cours d’une journée
jalonnée de réunions d’information et de
visites d’usines. Nous avons certainement
été encouragés par la promesse de la haute
direction de s’ouvrir davantage et d’améliorer
les rendements pour les actionnaires en
augmentant les dividendes, en annulant les
actions propres et en rachetant des actions
à leur juste valeur.
La société Keyence est également l’une de
nos coqueluches. Ce fabricant d’équipements
de détection et de mesure pour l’industrie de
l’automatisation implanté à Osaka a connu une
croissance rapide à l’étranger. Près de la moitié
des ventes de Keyence sont générées hors du
Japon et la société remporte un franc succès
sur le marché américain.
La société a, selon nous, le potentiel d’accroître
ses distribution de dividendes. Bien qu’elle
génère des flux de trésorerie solides et repose
sur un bilan sain, la société s’est montrée
réticente à distribuer davantage de dividendes
aux actionnaires. Il s’agit d’un point que
nous continuons de débattre avec l’équipe
de direction.
aberdeen-asset.fr
11
Nabtesco, le fabricant de composants pour
bras robotisés destinés essentiellement aux
usines automobiles pourrait être pénalisé
par ses autres branches (sans rapport avec
l’automatisation industrielle) actuellement à
la peine. Cette diversité de sources de revenus
est néanmoins l’une des raisons pour lesquelles
nous apprécions la société. Nous apprécions
également la faculté inhérente de l’entreprise à
dégager des flux de liquidités importants grâce
à ses opérations de maintenance et d’entretien,
qui représentent près d’un quart de l’ensemble
de ses ventes sur ses trois principales divisions.
La division « Matériel de précision » fabrique
des commandes de mouvement d’instruments
de précision utilisés dans les articulations des
robots industriels. Nabtesco détient 60 % du
marché mondial et compte parmi ses clients
les quatre plus grands fournisseurs étrangers
de robots industriels en Chine (dont Fanuc fait
partie). Nous avons toujours trouvé l’équipe de
direction très accessible et nous détenons des
titres Nabtesco en portefeuille depuis 2007,
reflet de l’approche d’achat et de conservation
des titres que nous appliquons à l’ensemble de
nos portefeuilles actions.
Beaucoup d’encre a coulé au sujet du
programme de relance économique du Premier
ministre Shinzo Abe et les spéculations sont
allées bon train quant à savoir si ce programme
suffirait à sortir le Japon de son marasme
économique. Si ce plan baptisé « Abenomics
» porte effectivement ses fruits, il est clair
que les perspectives du pays s’amélioreront
considérablement. Mais s’il n’y parvient pas,
cela n’a, à nos yeux, aucune importance.
En effet, investir sur le marché japonais ne
consiste qu’en partie à investir sur le marché
japonais. Les principaux marchés étrangers du
pays que sont désormais les États-Unis et la
Chine sont de plus en plus imbriqués, et cela, en
dépit des signes occasionnels de tension.
12
5 Minutes Avec Aberdeen
Nombre des plus grandes sociétés ont
déplacé leur centre de gravité loin du Japon
en délocalisant leur production vers des
pays à moindre coût. Les autres génèrent
une plus grande part de leur revenu sur les
marchés étrangers.
Comme le secteur de l’automatisation
industrielle l’illustre, les plus grandes entreprises
sont des leaders du secteur qui ont mis
au point des technologies et des processus
de fabrication de renommée mondiale.
Elles possèdent des liquidités abondantes,
ne sont pas endettées et sont gérées
prudemment. Les meilleures entreprises
accordent également de l’importance aux
relations qu’elles entretiennent avec les
actionnaires minoritaires.
Shenzhen Everwin Precision Technology n’est
sans doute pas une entreprise dont vous auriez
entendu parler, mais ce qui se passera dans les
ateliers du delta de la rivière des Perles sera
suivi de très près par de nombreux dirigeants
d’entreprises japonais de l’autre côté de la
Mer de Chine orientale.
Le combat des géants asiatiques :
Inde contre Chine
« Les indicateurs économiques actuels suggèrent que l’Inde pourrait ravir à la
Chine sa place de première puissance mondiale »
De l’époque romaine jusqu’au début du 19ème
siècle, la moitié de la production économique
mondiale au moins était le fait de la Chine et de
l’Inde. Cette part a considérablement diminué
aux 19ème et 20ème siècles, la révolution
industrielle ayant entraîné une croissance
et un développement rapides de l’Occident.
Au cours des trente dernières années environ,
la Chine et l’Inde ont entamé une ascension qui
leur a permis de se repositionner comme des
puissances mondiales de premier plan. En outre,
les indicateurs économiques actuels suggèrent
que l’Inde pourrait ravir à la Chine sa place
de première puissance mondiale. Une simple
analyse des fondamentaux sous-jacents de
chaque pays nous permet d’affirmer, sans risque
de se tromper, que les perspectives économiques
de l’Inde sont légèrement plus favorables que
celles de son gargantuesque rival.
Sur les chapeaux de roue
Le rythme de la croissance chinoise, et dans
une moindre mesure, de la croissance indienne,
est sans précédent. D’ici 2025, la Chine devrait
ravir aux États-Unis la place de première
puissance mondiale, tandis que l’Inde devrait
s’imposer comme la troisième puissance
mondiale, au détriment du Japon. L’économie
de la Chine est actuellement quatre fois plus
grande que celle de l’Inde. Toutefois, et pour la
première fois, la croissance indienne devrait être
supérieure à la croissance chinoise cette année.
Les défis de la Chine
La Chine s’est distinguée par sa capacité hors
normes à réaliser des projets à forte intensité
capitalistique, y compris des investissements
d’infrastructures et immobiliers. Et ce, jusqu’à
la démesure. À l’heure actuelle, plus de la
moitié de la dette chinoise réside dans le
secteur immobilier, lequel ne nécessite plus
des niveaux aussi élevés d’investissement.
Le marché chinois de l’immobilier résidentiel
est saturé et le nombre de villes fantômes
parcellées de rangées de maisons inhabitées
a atteint un sommet. La demande n’est
plus un problème (contrairement à l’offre
excédentaire). Dès lors, les promoteurs
immobiliers, surendettés, proposent des
cadeaux et des options gratuites pour attirer
les acheteurs. D’autres secteurs devraient
souffrir de la baisse de la demande, à l’instar
du secteur de l’automobile.
Les exportateurs chinois resteront confrontés
à des vents contraires, résultant de
l’augmentation des salaires, de la progression
du yuan, de la hausse des coûts de production
et du ralentissement des marchés occidentaux.
Le vieillissement de la population chinoise
constitue un autre facteur défavorable.
La population active de la Chine devrait
diminuer de 0,5 % par an entre 2015 et
2030. En corollaire du vieillissement de la
population, l’état devra augmenter son
soutien à l’économie.
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De nouvelles routes de la soie et la
mondialisation du yuan
Du côté des facteurs favorables, la Chine a
construit de nouvelles voies commerciales au
cours des dernières années, lesquelles lui ont
permis de se rapprocher de certaines régions.
S’il s’agit d’un progrès notable, d’aucuns
s’interrogent sur le financement et sur la
rentabilité de ces projets.
Le yuan pourrait devenir une monnaie
de réserve mondiale. Il s’agirait là d’une
avancée économique majeure pour le pays.
Il faudrait toutefois plusieurs années au yuan
pour construire une influence suffisante et
concurrence le dollar.
Contrôle centralisé
La centralisation extrême du pouvoir
gouvernemental est un problème majeur
en Chine. Les dirigeants chinois ont souvent
eu du mal à traduire les objectifs politiques
fixés en haut lieu en actions au niveau local.
La pollution, qui constitue désormais
14
5 Minutes Avec Aberdeen
le principal sujet de préoccupation
des citoyens chinois, en est le parfait
exemple. Malgré les inquiétudes exprimées
par les dirigeants chinois, le pays tarde
à mettre en œuvre des politiques pour
assainir l’environnement.
L’autoritarisme du gouvernement chinois lui a
probablement permis d’accéder rapidement au
pouvoir, mais cela pourrait se révéler être un
obstacle à la croissance maintenant que le pays
a atteint le statut de pays à revenu intermédiaire.
La Chine dispose néanmoins d’atouts majeurs,
à savoir un taux d’épargne élevé, un système
éducatif de premier plan, des investissements
massifs dans la recherche et le développement
et la présente d’institutions majeures qui
peuvent aider le pays à échapper au piège du
revenu intermédiaire. La croissance chinoise
devrait toutefois ralentir et la hausse de la
consommation ne pourra compenser ce
ralentissement qu’en partie. Enfin, l’innovation
sera un enjeu majeur pour que la Chine conserve
son potentiel de croissance.
L’Inde : tigre ou éléphant ?
La croissance indienne a commencé à
s’accélérer sous l’égide du gouvernement Modi,
après une période d’atonie. Il convient toutefois
de se demander si cette croissance va perdurer.
En d’autres termes, l’Inde a-t-elle le profil d’un
pays jeune et réactif ou sa taille est-elle une
contrainte pour s’adapter?
La réponse à cette question dépend de la
capacité du pays à faire face à l’un de ses
principaux problèmes structurels : la faiblesse
de sa base manufacturière. En 2013, l’industrie
manufacturière de l’Inde ne représentait
que 13 % du produit intérieur brut (PIB),
un chiffre bien trop faible, notamment si on
le compare aux 32 % de la Chine. L’objectif
du gouvernement visant à porter la part de
l’industrie manufacturière à 25 % du PIB
d’ici le début des années 2000 est un signe
encourageant. Néanmoins, si le gouvernement
de Narendra Modi se révélait incapable de régler
les problèmes d’infrastructure et de la production
manufacturière, l’Inde serait condamnée à vivre
dans un état de stagnation économique.
Le dividende démographique de l’Inde jouera
un rôle essentiel dans la croissance future du
pays, notamment à l’heure où l’éducation et
l’alphabétisation progressent rapidement.
En 2010, l’âge médian ressortait à 25,1 ans,
contre 34,5 ans en Chine et 36,9 ans aux
États-Unis.
La Modi-fication de l’Inde
L’homme à qui l’on doit le rebond de la
croissance indienne est Narendra Modi.
Les nombreuses mesures politiques qu’il a
adoptées ont été saluées par les économistes.
Le renouvellement du mandat du gouverneur
de la Banque centrale, Raghuram Rajan,
la consolidation du budget de l’État, les mesures
visant à encourager les investissements
directs étrangers et la simplification du régime
fiscal sont autant de mesures favorables à la
croissance. Narendra Modi souhaite faciliter
la pratique des affaires et lutter contre la
corruption, fléau historique de la société
indienne. Dans le cadre de ce qui constitue
l’une de ces décisions les plus audacieuses,
Narendra Modi a annoncé sa volonté de réduire
le pouvoir de la banque centrale en matière de
fixation des taux d’intérêt. Mais son initiative
la plus ambitieuse est peut-être sa campagne
« Fabriquez en Inde », dont l’objectif est de
convaincre les sociétés étrangères de produire
et d’investir en Inde. Il s’agira d’un pan majeur
de la stratégie du Premier ministre indien,
en vue de renforcer la base manufacturière
du pays.
L’Inde sera confrontée à plusieurs défis.
L’un des plus importants est la Land
Acquisition Bill, défendue par le parti pro
sociétés de Narendra Modi, et décriée par le
parti d’opposition au Congrès, pro agriculteurs.
Cette loi prévoit l’extension du réseau routier et
d’autres infrastructures dont le pays a
grand besoin.
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15
Le tigre contre le panda
Les données de la Banque Mondiale montrent
que l’économie indienne d’aujourd’hui
ressemble beaucoup à l’économie chinoise
de 2001, notamment en ce qui concerne
les chiffres du PIB et des exportations.
Aussi, tout semble indiquer que l’Inde
connaîtra la même réussite que la Chine
et, d’après la Banque Mondiale, que la
croissance indienne dépassera la croissance
chinoise d’ici 2017.
La démographie et la démocratie sont les
principaux facteurs qui devraient concourir
à la réussite de l’Inde et à la stagnation de la
Chine dans les années à venir. La main-d’œuvre
chinoise a diminué pour la troisième consécutive
en 2015, tandis que la population en âge
de travailler en Inde devrait augmenter de
125 millions au cours de la prochaine décennie.
Par ailleurs, la conjoncture économique actuelle
est particulièrement favorable aux entreprises
indiennes. Les valeurs démocratiques
enracinées dans la société indienne ont
favorisé une plus grande transparence et de
meilleures pratiques de gouvernance au sein
des entreprises indiennes, ce qui n’est pas le
cas dans les entreprises chinoises. Cela ne veut
pas dire que la corruption n’existe pas en Inde.
16
5 Minutes Avec Aberdeen
Mais si Narendra Modi réussit à mener à bien
les réformes qu’il a engagées, les entreprises
indiennes deviendront encore plus attrayantes
aux yeux des investisseurs. En Chine, un certain
nombre d’entreprises ont fait défaut cette
année, et le mois d’avril a été marqué par
le premier événement de défaut d’une
entreprise publique.
La libre concurrence économique, la forte
croissance de la population, les investissements
d’infrastructures et les réformes politiques
engagées par le nouveau gouvernement feront
de l’Inde une puissance économique majeure
dans les prochaines années. Nous en voyons
déjà certains signes précurseurs.
L’actualité d’Aberdeen
Martin Gilbert,
Fondateur et
Directeur Général
d’Aberdeen Asset
Management
Confrontés aux perspectives de rendements
de plus en plus faibles et même à un
environnement marqué par des taux d’intérêt
bas, les investisseurs se tournent de plus en
plus vers d’autres sources de performance.
Plusieurs d’entre eux s’intéressent déjà à des
classes d’actifs différentes en se mettant en
quête d’une alternative aux investissements
traditionnels en actions et en obligations, de
manière à diversifier leurs portefeuilles et à
améliorer la performance.
Suite à plusieurs années de repli des taux
d’intérêt et de perturbations ininterrompues à
l’échelle mondiale, les opportunités en matière
de rendement se sont amenuisées et les
perspectives de croissance restent contrastées.
Aujourd’hui, les fonds alternatifs sont devenus
une composante essentielle de la plupart
des portefeuilles de qualité. Ils offrent aux
investisseurs de meilleures chances d’atteindre
leurs objectifs que ce soit en diversifiant les
moteurs de croissance, en donnant accès à
un potentiel de performance plus élevé ou en
réduisant la volatilité du portefeuille tout en
accordant une protection contre les risques
extrêmes. L’éventail des possibilités et les
utilisations qu’en font les investisseurs pour
atteindre leurs propres objectifs sont donc en
hausse. Une étude de PricewaterhouseCoopers
estime que d’ici 2020, les actifs alloués par
les investisseurs aux fonds alternatifs aura
quasiment doublé pour atteindre
15 milliards de dollars.
Aberdeen possède une longue tradition
d’investissement dans les fonds alternatifs.
Nous gérons en effet des fonds de capitalinvestissement depuis les années 80 ;
notre équipe gère des portefeuilles de
hedge funds depuis 1998 ; et nous
comptons parmi les premières sociétés
de gestion à avoir lancé des fonds
immobiliers multi-gérants.
Afin de renforcer davantage nos activités
alternatives et les solutions proposées à
nos clients, nous avons récemment
entrepris un certain nombre d’acquisitions
stratégiques ciblées.
En septembre, nous avons finalisé l’acquisition
de FLAG Capital Management (FLAG),
une société de gestion de capitalinvestissement et de solutions immobilières.
Son activité est centrée sur le capital-risque,
le capital-investissement spécialisé dans
les petites et moyennes capitalisations et
l’immobilier aux États-Unis, ainsi que sur
le capital-investissement dans la région
Asie-Pacifique.
L’expertise de FLAG en matière
d’investissement aux États-Unis et en
Asie combinée à la position dominante
d’Aberdeen en Europe permettra de proposer
aux investisseurs une offre mondiale en matière
de gestion privée.
aberdeen-asset.fr
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Par ailleurs, nous avons annoncé au mois
d’août l’acquisition d’Arden Asset Management
(Arden), un spécialiste des hedge funds basé
aux États-Unis. Cette acquisition complète
également notre expertise existante et va
améliorer nos compétences en matière de
recherches, notamment en termes de gérants
basés aux États-Unis.
Le lancement de notre fonds alternatif liquide
domicilié à Dublin, Aberdeen Alternative
Strategies Fund, qui a levé initialement plus
de 500 millions de dollars, réaffirme notre
engagement à proposer une gamme de
solutions dédiées aux hedge funds.
Nous avons aussi récemment fait l’acquisition
d’Advance Emerging Capital Ltd (AEC), une
société de gestion spécialisée basée à Londres,
qui possède près de vingt ans d’expérience dans
la gestion de fonds de fonds essentiellement
fermés, mais également ouverts.
18
5 Minutes Avec Aberdeen
Suite à la finalisation de ces trois acquisitions,
la division gestion alternative d’Aberdeen,
placée sous la responsabilité d’Andrew
McCaffery (Global Head of Alternatives),
gèrera plus de 30 milliards de dollars d’encours.
Les fonds alternatifs sont devenus une
composante essentielle de la plupart des
portefeuilles de qualité - et leur rôle ainsi que
leurs prérogatives continuent de s’étoffer.
Les investisseurs y ont recours afin de diversifier
leurs sources de croissance et de répondre à
leurs objectifs d’investissement sur mesure.
Si les placements alternatifs peuvent
accroître la complexité de l’investissement,
nous sommes convaincus qu’avec la structure
de soutien adéquate ils peuvent profiter à tous
les investisseurs en augmentant leurs chances
d’atteindre leurs objectifs d’investissement.
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d’analyser l’environnement de marché. Nous souhaitons entretenir un dialogue constant avec
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Angelina Puyo-Ozararat
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