- Rotondes

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loko
d’Zeitung vun de Rotonden
/02
édito 03
Robert Garcia
Directeur Rotondes
Following
the
midsummer
night’s
dream…
FR Trois mois après la réouverture du
site des Rotondes à la mi-juin, on peut déjà
s’aventurer à dresser un timide premier bilan.
Commençons par le côté plus festif qu’artistique : l’ambiance de friche berlinoise ou de
camp de gens de voyages culturels qui a régné
tout au long de cet interminable été caniculaire devant la Rotonde 2 : ah, quel bonheur !
du jeu. Mais n’aura-t-elle dansé qu’un seul
été ? Pour éviter l’effondrement de l’ambiance
buvette, il faudra dès lors se mettre à rendre
le lieu plus convivial pour les périodes
moins radieuses du changement climatique
mondial. À suivre donc, l’évolution de la
partie gastronomique du lieu où les idées ne
manquent pas.
Côté artistique ensuite : si les arts de la
scène, hormis un interlude particulièrement
Schmock, ont pu bénéficier d’un répit estival
bien mérité avant le redémarrage en force à
partir d’octobre, les musiques actuelles ont
connu un premier moment de gloire tout au
long des congés annulés du mois d’août. S’il a
fallu apporter de menues améliorations – et ce
n’est pas fini – de l’acoustique de cette nouvelle
salle, les concerts n’ont point déçu, une petite
polémique autour de Viet Cong incluse.
Mais une fois les rêves d’été révolus, il est
maintenant temps d’entamer le premier col
hors catégorie qui sera la première saison
2015/2016 sur le site des Rotondes. Sans vouloir construire ni un mur des lamentations ni
un pont des soupirs, nous ne devons toutefois
point cacher que les moyens des explorations
culturelles aux Rotondes restent limités.
Les visiteurs plus contemplatifs ont, de leur
côté, apprécié le fait que la première exposition d’été dans la galerie ait été consacrée
au corpus delicti des bâtiments restés trop
longtemps en friche. Soulevons le fait que bien
des visiteurs n’ont su faire la distinction entre
projets réels et mirages utopiques, ce qui a
contribué à l’amusement collectif.
Evidemment, c’est notre Buvette qui a le plus
su tirer ses épingles de burgers et de bières
Ainsi avons-nous décidé de rester trop souvent
en dessous de nos capacités volumétriques
pour ne pas dénigrer la qualité des prestations
artistiques au profit du grand nombre. Nous
continuerons donc de refuser beaucoup de
public, mais également des acteurs culturels
intéressants. Nous nous en excusons, mais
nous renvoyons pour toute complainte aux
autorités compétentes qui acceptent, dans une
période de croissance économique soutenue,
que la part de la culture dans le budget de
l’État continue sa dérive de 1,45% vers une part
homéopathique de moins de 0,8%. À chacun sa
responsabilité.
LU Dräi Méint no der Reouverture vum
Rotondes-Site Mëtt Juni kënne mir schonns
e klenge Bilan woen, ugefaang mat der
éischter méi festlecher wéi artistescher Säit.
D’Ambiance vun den „Berlin-like“ Frichen
oder d’kulturell Wanderleit, déi de ganze
Summer mat sengem schéinen, waarme
Wierder virun der Rotonde 2 campéiert hunn:
super!
A wat dat Kënschtlerescht ugeet: Während den
Bühnekonschtprogramm bis op en zimlech
Schmockt Zwëschespill am Summer eng
wuel verdéngte Paus ageluecht huet, ier et
am Oktober erëm voll lass geet, huet d’Musek
am August während de congés annulés en
éischte glorräiche Moment erlieft. Och wann
d’Akustik vum neie Sall huet missen e bësse
verbessert ginn – mir schaffen drun – hunn
d’Concerten net enttäuscht. Inklusiv e bësse
Viet Cong-Polemik.
Déi méi kontemplativ Visiteuren hu fir hiren
Deel appreciéiert, dass déi éischt Summerexpo
an der Galerie dem Corpus delicti vun de
Gebaier, déi vill ze laang eidel stoungen,
gewidmet war. An esou munche Visiteur huet
net den Ënnerscheed tëschent reelle Projeten
a realitéitsfriemen Utopië gesinn, wat zum
allgemengen Amusement bäigedroen huet.
Eis Buvette mat hire Burger an dem Béier hat
selbstverständlech dee meeschte Succès. Mä
huet si just ee Summer gedanzt? Fir ze verhënneren, dass d’super Stëmmung verschwënnt,
musse mir d’Buvette elo méi gemittlech fir
déi manner schéi Periode vum weltwäite
Klimawandel maachen. Verpasst also net
d’Entwécklung vum gastronomeschen Deel
vum Site mat ëmmer neien Iddien.
D’Summerdreem sinn eriwwer an den éischte
Col „hors catégorie“ muss elo an Ugrëff
geholl ginn: déi éischt Saison 2015/2016
um Rotondes-Site. Mir wëlle weder eng
Klagemauer nach eng Seufzerbréck bauen,
mä et ass awer kee Geheimnis, dass d’Mëttel
fir kulturell Exploratiounen an de Rotonden
limitéiert bleiwen.
Aus deem Grond hu mir decidéiert, oft ënnert
eise raimleche Kapazitéiten ze bleiwen,
fir d’Qualitéit vun de kënschtlereschen
Evenementer net zugonschte vun der
Quantitéit ze afferen. Mir refuséieren
deemno och an Zukunft eng grouss Zuel u
Spektateuren, grad wéi interessant kulturell
Acteuren. Heifir entschëllege mir eis, mä mir
verweise fir all Reklamatioun op déi kompetent Autoritéiten, déi et an der Rei fannen,
dass – an Zäite vun unhalendem wirtschaftlechem Wuesstem – den Deel fir d’Kultur am
Staatsbudget weider erofgeet: vun 1,45 % op
eng homeopathesch Dosis vu manner wéi 0,8 %.
Jidderee muss Verantwortung iwwerhuelen.
5
04 saison 15/16
2
© MASKéNADA
still extrait de 5m80 © Nicolas Deveaux
Le cirque poussière © Vincent d'Eaubonne
1
Multiplica
3
7
place au CarréRotondes, dans le cadre de la
programmation Traffo. Aux Rotondes, le cirque
nouveau sera encore plus mis à l’honneur
grâce à un cycle spécifiquement dédié aux arts
du cirque, avec en tout cinq productions tout
au long de la saison. À commencer par Flaque
de la compagnie française Defracto (Ven 16.10,
19:00), qui va à contre-courant du cirque dit
classique. Ici, le jonglage se veut sans attrape
ou sans objet, il y a des ratés chorégraphiés
assumés, le tout associé à des lancers uniques,
des trajectoires improbables, des plongeons
spectaculaires, des rebonds et de la gravitation… Dans un espace clos, délimité par du
scotch, deux jongleurs se livrent à des délires
cartoonesques, sur fond de musique électro. À
partir de 14 ans.
Jonglage également dans Lento, une création
de la compagnie finlandaise Nuua (Jeu 19.11,
15:00 + Ven 20.11, 19:00 (complet)), dans
laquelle même les objets manipulés (ballons
d’hélium) prennent vie.
Attached des Suédois de Magmanus (Ven
18.03, 19:00) met en scène deux personnages
aux physiques contrastés. Ils sont désespérément connectés : quand l’un résiste, l’autre
vole. Quand l’un tombe, l’autre s’accroche.
La compagnie EaEo de Wevelgem (BE) propose avec la pièce All the fun (Ven 22.04, 19:00)
une voie alternative au propre, au bien rodé et
au réussi. Le public est convié à un rituel où se
mêlent incertitude, bizarrerie et doute.
Et pour finir, Le Faux Populaire de Mont­
pellier présente Le Cirque Poussière (Jeu
09.06, 15:00, Ven 10 + Sam 11.06, 19:00), un
music-hall de poche, dans lequel quatre personnages sortent d’un vieux placard, jouent
avec les silences, les corps et la musique,
alternant entre effets surréalistes et petits
moments intimes du quotidien.
2 À l’heure du digital, l’Institut Pierre Werner
et les Rotondes initient au Luxembourg, en
Eat It!
Theaterlabo © Sven Becker
© Sven Becker
Trioman Orchestri © Sven Becker
6
nouvelles fraîcheurs
1 Les productions de cirque avaient déjà leur
Cube et Spot
Marionnettefestival
Vendredis cirque
Loin de vouloir réinventer la roue, nous
nous efforçons, pour chaque saison,
d’être à l’écoute de notre public afin de
faire des choix judicieux auxquels il
peut s’identifier, tout en maintenant
des critères élevés, ainsi que notre
soif de dénicher de nouveaux talents et
de nouvelles tendances. Cette saison
15/16 ne déroge nullement à la règle,
va même plus loin, en multipliant les
rendez-vous réguliers, et instaurant,
non pas un, mais deux nouveaux
festivals (en plus de prendre les rênes
du Marionnettefestival, initié par
MASKéNADA). Bien sûr, petits et
grands y trouveront leur compte.
À vos calendriers !
New Playground by Trixi Weis © Sven Becker
4
Mois des Labos
Concerts en famille
l’espace de deux soirées, une réflexion sur
les interactions multiples entre la création
culturelle et les technologies numériques.
Les rencontres Multiplica : une exploration
des arts numériques accueillent lors de cette
première édition les 8 et 9 octobre 2015, les
artistes Robert Henke (DE), Romain Tardy
(FR) (lire notre interview p. 14), Nicolas
Deveaux (FR), Steve Gerges (LU) et Mathieu
Labaye (BE). Ces esprits créatifs prospectent
au croisement de nombreuses disciplines, et
embrassent les paysages de l’animation, de la
musique électronique ou encore du mapping
vidéo.
Au programme, une table ronde animée
par l’expert du numérique Jean-Paul
Fourmentraux, une installation immersive,
la nouvelle vidéo loop (LAN 2.0 de Steve
Gerges) et une exposition. Les différentes
formes proposées par Multiplica donneront
une vision globale des arts et des potentialités
numériques.
3 Eat It!, le premier festival de « street food » au
Luxembourg, accueille les dimanches 11.10.15
et 06.03.16 toute une panoplie de food trucks
venant de la Grande Région et bien au-delà.
Sur le parvis des Rotondes tous les amateurs
de produits frais pourront s’en donner à cœur
joie en découvrant la variété de plats - du
terroir ou exotiques, sucrés ou salés, épicés
ou doux, fins gastronomes ou simplement
gourmands - que les différents trucks auront
à offrir.
4 Tous les deux ans, l’équipe des Rotondes
sortira de son camp de base afin d’organiser le
Marionettefestival dans le village pittoresque
de Tadler, au nord du Luxembourg. Le collectif
d’artistes MASKéNADA, initiateur du festival
en 2001, a proposé aux Rotondes de reprendre
la direction artistique et la coordination de
cette biennale des arts de la marionnette et
du théâtre d’objets. Rendez-vous pendant le
week-end de la Pentecôte, du samedi 14 au
lundi 16 mai 2016.
5 cube et spot sont deux nouveaux cycles
d’installations artistiques temporaires,
conçues dans un espace « hors galerie » afin
d’en faire profiter le plus grand nombre. Le
cube se situe dans un sas entre l’entrée de la
Rotonde 2 et la Buvette, tandis que le spot a été
installé en plein milieu de la Rotonde 2, et est
visible uniquement à travers les vitres de la
Buvette.
Les installations cube et spot sont visibles
pendant les heures d’ouverture de la Buvette
(Lun, Mar, Mer, Jeu et Sam : 11:00 – 01:00,
Ven : 11:00 – 03:00 et Dim : 10:00 – 01:00)
Actuellement : cube : New Playground by Trixi
Weis (LU) jusqu’au 19.11.15.
Prochaines installations cube : Jeu 26.11.15
+ Jeu 14.04.16 + Ven 29.07.16
Prochaines installations spot : Jeu 29.10.15
+ Jeu 25.02.16 + Jeu 30.06.16
6 Non curieux s’abstenir : une offre musicale
d’un nouveau genre vient se poser sur le paysage sonore luxembourgeois : le nouveau cycle
de concerts en famille propose un programme
de musiques actuelles destiné à un public
jeune et adulte. Habituellement réservés à un
auditoire plus âgé, les concerts de musiques
amplifiées regorgent pourtant de curiosités
et de surprises dont il serait dommage de ne
pas faire profiter les plus jeunes. Les horaires,
la durée et le volume sonore sont adaptés à
un public à partir de cinq ans. Les genres
musicaux sont variés: folk psychédélique
déjantée, musique électronique accompagnée
de visuels ou encore concerts acoustiques
avec instruments classiques préparés.
La programmation détaillée et les dates seront
dévoilées prochainement sur rotondes.lu.
7 Le travail participatif et les ateliers sont mis
à l’honneur durant tout le mois de juin. C’est
l’occasion de découvrir les présentations de
fin de projets et d’ateliers, de dormir sur le
site ou de participer aux formations professionnelles. Pendant le mois de juin, les étapes
finales de douze projets seront présentées
dans les différentes salles des Rotondes.
L’inscription à certains ateliers commençant
d’ici les prochains mois, voire semaines, est
d’ores et déjà possible sur notre site
rotondes.lu. Il s’agit notamment des
Theaterlabos, des ateliers de théâtre hebdomadaires pour des jeunes âgés entre 6 et 19
ans (à partir du Mar 06.10.15). Structurés en
différents groupes d’âges, les Theaterlabos
permettent de réaliser un travail d’improvisation et d’inventer des histoires. Les
participants sont encadrés par une pédagogue
de théâtre.
En plus d’initier au théâtre, le Figurelabo (à
partir du Mar 10.11.15) encadre les 7-9 ans
dans la création d’objets, qui seront ensuite
intégrés dans leur travail théâtral.
Le Labo Musical (à partir de janvier 2016),
né en collaboration avec le Nest – Centre
dramatique national de Thionville, s’adresse
aux musiciens, jeunes groupes, DJ’s et
rappeurs âgés entre 13-20. Jonathan Pontier,
musicien et compositeur en résidence au Nest,
animera plusieurs rencontres musicales
entre des jeunes musiciens du Luxembourg
et de Thionville, dans le but de créer des morceaux collectifs originaux. Les inscriptions
démarrent courant octobre.
Il est près de 16h. Nous sommes installés
à la Buvette. En face de moi, Larisa semble
fatiguée, mais heureuse. Et pour cause, le
spectacle qu’elle joue actuellement, Schmock,
fait salle comble à quasiment chaque représentation. Programmée du 5 au 8 août dans
le cadre des congés annulés, Schmock est la
première pièce pour jeunes publics à venir se
greffer à une programmation axée principalement autour de la musique, attirant forcément
une audience plus mature. Mais le goût du
challenge, la conviction de tenir là une pièce
susceptible de faire mouche, même en période
dite creuse, lui fit embrasser le projet corps et
âme. Seule sur scène, sans trop d’artifices, elle
incarne tous les rôles, dont ceux du renard et
de l’ours, tous deux à la recherche de nourriture sous un soleil de plomb. En juin, déjà,
lors du week-end inaugural des Rotondes,
Larisa s’est faufilée à travers la foule, histoire
de sonder le terrain. Elle disait chercher
les Rotondes, demandant son chemin aux
passants intrigués par son accent joué et son
étrange costume (réalisé pour l’occasion par
Anouk Schiltz). Elle était alors la Baba, une
conteuse venue d’une Europe de l’Est d’une
autre époque, ayant fait le voyage pour nous
livrer les pièces Frrrups (création janvier 2014
au CarréRotondes), Schmock et Basta, adaptations luxembourgeoises (Serge Tonnar à la
traduction) des contes de l’auteur roumain Ion
Creangă (1837 –1889), véritable légende dans
son pays. Larisa Faber, d’origine roumaine, n’a
jamais oublié ces histoires à l’humour critique
particulier, teinté d’ironie, qui ont bercé son
enfance. L'envie de les partager avec le public
est devenue, au fil des années, un véritable
labeur d’amour.
Pour l’amateur de théâtre, il semble que
le nom de la jeune comédienne ait été sur
toutes les lèvres, ces deux dernières années.
Enchaînant les rôles et les registres à une
allure folle, on l’a vue sur les scènes du TNL,
du CarréRotondes, de la Kulturfabrik et de la
Philharmonie. Mais également hors scène,
voire hors les murs. Larisa Faber : « Les quatre
derniers spectacles se sont déroulés en dehors
d’une scène de théâtre classique. Pour Plan(g)
B (juin 2013), Fräulein Else & Leutnant Gustl
(juillet 2014), It Felt Empty When the Heart
Went at First But It Is Alright Now (septembre
2014) et Frittparade 2000 (mai-août 2015), la
frontière entre public et acteur a complètement disparu. Je jouais en interaction avec le
public. » Quand on l’interroge sur le pourquoi
de cette prise de risque qui demande un
sens inné de l’improvisation, tout en gardant
le fil de l’histoire, elle ne voit pas vraiment
d’explication : « Ça s’est fait comme ça. » On
mettra peut-être cette immersion en terre
inconnue au compte d’une nouvelle tendance
dans le théâtre qui, faute de pouvoir bénéficier
d’effets spéciaux en 3D, va encore plus loin,
en faisant de nous, humbles spectateurs, des
participants, malgré nous. Dans Schmock,
l’implication des enfants se fit tout naturellement : « Les enfants me donnaient des conseils
autoportrait 07
Larisa Faber
la Passion
de l’artiste
sur quoi faire. Ils disaient à l’ours de ne pas
aller dans une direction, parce que là se trouvait un piège tendu par le renard. Bien sûr, je
devais prendre en considération toutes ces
paroles sages, mais tout de même les déjouer,
sinon l’histoire se terminait prématurément. »
L’idée de la savoir toujours sur le qui-vive
artistiquement est plutôt pour nous réconforter : pas de routine à l’horizon, mais la volonté
de parfaire un jeu tout-terrain.
Schmock nous montre une jeune comédienne
(née en 1986) qui se défoule, qui y va à cœur
joie dans la grimace à outrance. Dans une
maîtrise autant du verbe que du corps, la
pièce la voit contorsionner son corps et mimer
avec un sens aigu du détail les gestuelles
des animaux qu’elle incarne. On ne peut
s’empêcher de mettre pareil dévouement sur
le compte du plaisir de danser. Des carrières
dont elle est admirative, elle cite sans hésiter
celle de Juliette Binoche, pour qui il n’y a
plus vraiment de limites : cinéma, théâtre et
danse, elle a tout fait. C’est cette ouverture
d’esprit qui l’habite et dresse un CV en forme
de kaléidoscope fait de rôles dramatiques,
comiques et tragi-comiques. Avec des rôles qui
continuent de tomber, Larisa touche du bois
pour que ça dure, disant qu’on n’est jamais à
l’abri du téléphone qui dort. Des idées de mises
en scène pour le cinéma comptent parmi les
nombreuses possibilités qu’elle n’exclut pas
à l’avenir. Prendre elle-même ses décisions
est un principe qui vaut plus que tout : « Je
n’ai jamais aimé l’idée d’être dépendante
d’un agent ou de qui que ce soit d’autre.
Une fois l’école d’art dramatique terminée
(NDLR : Drama Centre, Londres), j’ai créé
avec deux autres comédiennes la compagnie
de théâtre Speaking In Tongues [The Cave
Monologues (2010), The Journey (2012), Olga’s
Room (2013)], et me suis aussi battue pour
imposer certains choix de projets en lesquels
je croyais. » Ce projet, celui de la pièce It Felt
Empty When the Heart Went at First But It
Is Alright Now dans laquelle elle interprète
une prostituée issue de l’immigration, était
en gestation pendant deux ans. Au-delà du
spectaculaire et de la performance habitée,
il y a ce lien, fort, avec la troisième partie de
l’histoire : ce flashback qui retrace son histoire
à elle : l’arrivée au Luxembourg avec sa mère
en 1990, à l’âge de 4 ans, après le coup d’État en
Roumanie.
Aujourd’hui, avec un agent en Allemagne,
une maîtrise parfaite des langues française,
allemande et anglaise, et surtout l’adoption de
cette dernière comme sa langue de théâtre,
le vent lui est favorable pour voguer où bon
lui semble. Face à pareille liberté, la jeune
femme, à la vie comme à la scène, a du mal
à rester sur place. Appelez ça la Passion de
l’artiste.
n.b. représentations d’organes reproducteurs masculins autorisées.
06 portrait
steiv. aka
Stephen Korytko
Bonjour.
Stephen Korytko (aka steiv.)
Mon nom est ________________________________________________________________________,
on me connait à cause de mes _____________________________
docus, pubs, vidéo clips, vidéos artistiques, shows télé...
deux-mille quelque-chose en faisant des enregistrements audio de mon groupe
J’ai commencé en de
____________________________________________________________________________________________________________________________________.
musique au lycée avant de me mettre à la vidéo à 20 ans.
Être vidéaste indépendant, c’est ___________________________________________________________________________________________________________________
50% devant un ordinateur, 30% de travail de terrain, 20% de contact client, 15%
de
compta,
0,8%
de
mathématiques.
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
un docu à Miami à propos d’un des mecs les plus barrés de la planète et une pub
Actuellement, je prépare ____________________________________________________________________________________________________________________________.
cinéma pour une chaîne de télé d’ici (mystère mystère).
inventer un bouton SHUFFLE EDIT dans les logiciels de montage pour la santé
Mon rêve serait de pouvoir un jour ________________________________________________________________________________________________________________
psychologique des personnes qui montent des vidéos de mariage.
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
plutôt des studios que des réalisateurs : PostPanic (TOUT); Daniels (vidéo clips);
Mes réalisateurs préférés sont _____________________________________________________________________________________________________________________.
The Mill (pubs avec gros budgets)...
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
Si je devais donner un conseil aux jeunes qui veulent se lancer dans la réalisation, ce serait ____________________________________________
-____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Apprend les règles pour mieux les contourner.
- Si tu deviens trop confortable, change !
-____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Rappelle-toi qu’il y a forcément quelqu’un quelque part qui en sais plus que toi. Donc oublie tout ce que je
viens
de raconter.
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
était d’accoster sur l’île de Gorée (Sénégal) et se sentir comme au début de
Mon plus beau souvenir de tournage _____________________________________________________________________________________________________________
“Shutter Island”. C’est le genre de moment qui reste avec toi pour toujours. C’était pour une collaboration avec le
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
binôme
d’artistes David Brognon / Stéphanie Rollin.
j’ai tourné la vidéo d’ouverture en suivant les artistes brésiliens VJ Suave
La première fois que j’étais aux Rotondes, ________________________________________________________________________________________________________
qui projetaient des animations à partir d’un vélo en faisant le tour de Bonnevoie.
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
mes plans pour construire un parc aquatique pour adultes et animaux de savane dans le vieux
bâtiment Rotondes vont être accordés. Rotondes is dead, long live Rotondes!
J’espère que ___________________________________________________________________________________________________________________________________________.
Rendez-vous
Basta
Rotondes / création/ théâtre / 5+ / en
luxembourgeois / dans le cadre des
Chrëschtdeeg am Theater
Lun 28.12.15 >15:00 (Première) >17:00
Mar 29 + Mer 30.12.15 >15:00 >17:00
Merci !
signature :
Rendez-vous Exit:LX Night
steiv.
xxx
Ven 02.10.15 >18:00 / dans le cadre du season opening. Au programme : la projection des Exit:LX
Sessions, filmées par steiv. lors des congés annulés 2015 ; les concerts de Wooderson Slater (LU),
Leaf House (BE), Dillendub (LU) et Napoleon Gold (LU) et des sets DJ. Entrée gratuite.
08 musique
09
Le black metal, tel que le conçoit
Hunter Hunt-Hendrix, leader du
groupe Liturgy, dans son manifeste
Transcendental Black Metal, est le
fruit de longues réflexions philosophiques et d’associations musicales
improbables, de Steve Reich à Three 6
Mafia. Explications avant le concert du
groupe, le 2 novembre prochain.
Liturgy :
Metal is
the new
black
Comme pour toute sous-culture, du rap
au flamenco, une fois celle-ci reprise par
le courant dominant, les chiens de garde
s’insurgent, crient au blasphème et accusent
leurs artistes préférés d’avoir non seulement
vendu des disques, mais aussi d’avoir perdu
leur âme. C’est peu ou prou ce qu’on continue à
reprocher au groupe Liturgy, depuis plusieurs
années déjà. Quatuor originaire de Brooklyn,
composé de Hunter Hunt-Hendrix au chant
et à la guitare, Glenn Fox à la batterie, Tyler
Dusenbury à la basse et Bernard Grann à la
guitare, Liturgy fut catapulté sur le devant
de la scène grâce au second album, au titre
bien senti, Aesthethica (2011). Ce disque
allait pourtant vite s’avérer être une pierre
d’achoppement pour le groupe. Il cimente
non seulement la réputation de bêtes de scène
et de musiciens hors pair, mais aussi celle
d’artistes aux chevilles enflées. Qu’est-ce
qu’on leur reproche, au juste ? C’est le fait que
leur musique s’inscrive dans une démarche
philosophique peu digeste qui viendrait
brouiller de manière ostensible l’image du
groupe metal « classique », à savoir : agressif
sur scène, introverti partout ailleurs. Liturgy,
au contraire, continue de gueuler même après
le concert. Sans même changer de t-shirt,
Hunt-Hendrix se rend au MoMA (Museum
of Modern Art) de New York pour y disserter
sur le renouveau dans le black metal. Oui, ce
diplômé en philo a publié un manifeste de 12
pages, intitulé Transcendental Black Metal (A
Vision of Apocalyptic Humanism), dans lequel
il décrit ce vers quoi le genre devrait tendre
afin d’impacter la culture de demain.
et autres passionnés doutent sérieusement de
la sincérité des quatre New-Yorkais. Se faire
chouchouter dans les chroniques du webzine
Pitchfork et partir en tournée avec le producteur électro-pop Diplo, est, pour certains fans,
la preuve d’un polissage dont ils ne veulent
pas. Hipster scum est l’insulte qui fera le plus
mal à Hunt-Hendrix et à ses camarades. La
déchirure est inévitable. Le groupe se dissout,
quelques mois à peine après qu’Aesthethica
se soit classé 26e au Top 50 des meilleurs
disques de 2011, tous genres confondus, selon
le magazine Spin.
En voici deux extraits, traduits de l’anglais :
« Le black metal né en Scandinavie
sous le signe de la Fortification, est
appelé Hyperborean Black Metal. Le
Hyperborean Black Metal est lunaire,
atrophique, dépravé, infini et pur.
Le symbole de sa naissance est la
Mort des Morts, sa tonalité serait le
nihilisme et sa technique clé, le blast
beat. »
tente, le premier, de recoller les pièces,
servant d’intermédiaire neutre entre des
membres déçus, qui n’arrivent plus à se
comprendre. Chacun vaquait à ses occupations dans son coin, jusqu’au jour où batteur
et bassiste ont dû se rendre à l’évidence que
Liturgy était, par définition, plus qu’un simple
groupe de musique, que l’idée de départ a toujours été de justement transcender la norme,
quitte à être à contre-courant. Il aura fallu
plusieurs années et plusieurs haltes aux bains
russes (rituel imposé par Tyler Dusenbury, le
benjamin) pour se remettre les idées en place.
Mens sana in corpore sano.
Premiers balbutiements
Faire table rase
À la base, projet solo devenu quartette en 2008,
Liturgy sort un premier maxi (Immortal Life),
suivi l’année d’après de l’album Renihilation.
Ce premier jet, enregistré et masterisé par
Colin Marston (guitariste au sein de plusieurs
groupes dont Krallice, grosse référence pour
le groupe) mélange la densité du black metal
avec la verve psychédélique du hardcore
extrême. Les interludes évoquent le drone
metal du groupe Sunn O))), avec ces ralentissements écrasants et lancinants. À ce titre,
on évoquera aussi le morceau Mysterium,
composé comme une succession de montées
d’adrénaline. La sortie d’Aesthethica, deux
ans plus tard, confirmera une maîtrise de
leur art et une démarche esthétique calculée.
Une heure et quart de violence sonique à 180
bpm plus tard, la messe est dite. Et les avis
divergent. Du style sans substance, disent les
uns, les autres, au contraire, déplorent le trop
de substance pseudo cryptique.
« Le temps est venu de rompre une
fois pour toutes avec la tradition
européenne, et d’établir les bases
d’un black metal véritablement
américain. Nous préférons utiliser
le terme américain ou Amérique,
plutôt que de parler des États-Unis,
cet empire en déclin. L’Amérique,
en revanche, est une idée éternelle
qui représente la dignité humaine,
l’hybridation et l’évolution créative. »
Hunt-Hendrix en Messie. Ça a de quoi en
agacer certains. Y compris les membres du
groupe. Quand on regarde sa trajectoire ces
cinq dernières années, on est surpris du rôle
à double tranchant endossé bon gré mal gré.
En effet, son ascension fulgurante a permis de
faire connaître une scène qui, justement, a le
mérite de ne pas avoir été récupérée. Et c’est
là que tombe le coup de massue : les puristes
Lorsque le groupe se sépare, c’est le guitariste
Bernard Grann, le plus posé de la bande, qui
Rendez-vous
Liturgy
Lun 02.11.15 >20:00 / 14€
Allant jusqu’à renier les deux albums précédents (« Je n’ai jamais tiré satisfaction d’aucun
album de Liturgy avant celui-ci »), Hunter HuntHendrix entreprend l’écriture d’un nouvel
album, d’abord seul. Au cours des trois années
qui ont suivi la séparation, il s’est familiarisé
avec le logiciel Ableton, a beaucoup philosophé,
et a cessé les drogues et l’alcool. Il n’a fait
aucune concession dans la composition de ce
qui devait être la bande-son de son nouveau
mode de vie. Vu qu’il vivait mieux, la musique
allait devoir refléter de manière structurée
et radicale pareille métamorphose. Hendrix
s’invente tout un système de pensée ésotérique
et de diagrammes afin d’appuyer sa nouvelle
démarche.
Les autres membres du groupe n’y comprennent pas grand-chose. Mais, contrairement aux fois précédentes, ils n’essaient pas
de comprendre. Le jargon intello ne vient pas
interférer dans la création de la musique. Il y
a là un poids en moins quand ils se retrouvent
en studio. Hunter Hunt-Hendrix : « Ils ont vu les
diagrammes, mais on n’en a pas discuté. Avec
eux, je parle essentiellement musique. Je suis
très reconnaissant d’avoir pareils talents à mes
côtés. »
The Ark Work
En ce qui concerne la composition des
morceaux pour le nouvel album, The Ark Work
(2015), Hunt-Hendrix a déclaré dans la presse
avoir voulu réunir l’univers de la musique
médiévale et celui de la trap music (style hiphop originaire du sud des États-Unis, reposant
sur une sub-basse proéminente, des synthés
et une programmation sur boîte à rythmes
Roland TR-808). « Quand j’écoute des groupes
comme Three 6 Mafia et, surtout, Bone
Thugs-n-Harmony, leur phrasé cryptique
à moitié chanté me rappelle la cadence des
prières monastiques, ce qui colle tout à fait à
la musique de Guillaume de Machaut (NDLR :
tapez le nom sur Youtube). Sur ce nouvel
album, j’ai voulu faire cohabiter deux cultures
qui, historiquement parlant, n’ont rien à voir,
l’une et l’autre. » Ajoutez à cela l’influence des
grands penseurs minimalistes comme Glenn
Branca et Steve Reich (surtout, la pièce Music
for 18 Musicians), des guitares en retrait au
profit d’élements électroniques (l’exemple le
plus flagrant est le maxi Quetzalcoatl), la présence d’une cornemuse (Reign Away), et l’on
tient là un véritable affront aux détracteurs,
assumé à 100%, aussi subversif qu’intensément riche en bonnes trouvailles. The Ark
Work est-il l’album de la transcendance
comme l’entendait Hunt-Hendrix dans son
manifeste ? Les chiens sont déjà dressés.
Rendez-vous
PICelectroNIC
Sam 07 + Dim 08.11.15
Pendant le dernier week-end des congés
de la Toussaint, petits et grands ont
l’occasion d’explorer tous les espaces
des Rotondes en assistant à des performances musicales, installations sonores,
ciné-concerts, sessions DJ et ateliers. Le
PICelectroNIC passe déjà à sa 7e édition et
s’est établi comme un des temps forts les
plus importants de toute la saison.
Programme intégral disponible à partir
du 01.10.15 sur rotondes.lu
festival for headbanging kids and grooving parents
Réveil difficile. Un arrière-goût d’Orval chaude et de vomi en bouche. Les
mômes qui crient. Mon épouse, déjà
levée (déjà lavée, déjà habillée, presque
déjà maquillée), sur un ton faussement
sévère (elle sait que ça ne sert plus à
grand-chose), demande à Calvin, le
dernier, de finir son verre de betterave-orange avant de partir rejoindre
sa sœur Sophie qui joue dans le jardin.
Nous sommes en automne, mais il fait
doux. Ayant tout perdu la nuit précédente – mon blouson, mon portefeuille
qui était dans sa poche intérieure, mes
chaussures - je suis rentré à pied de la
Gare, sans vraiment sentir le froid. Du
moins, je n’en ai pas le souvenir… Les
cris dehors amplifient mon mal de crâne.
Sophie et Calvin sont plus agités que
d’ordinaire. Et pour cause. Aujourd’hui,
c’est la fête. Cela fait une semaine qu’ils
ne parlent que de ça. Aujourd’hui, l’excitation atteint son apogée. Aujourd’hui,
le jour où mère poule, père saoul et les
deux loups (7 et 5 ans) iront, pour la
première fois, au…
PICELECTRONIC
10 temps fort
11
sous forme de croquis** – répartis çà et là dans
toutes les pièces de la maison.
** Contrat de confiance : depuis sa toute première
édition en 2009, une seule et même personne
illustre l’affiche du PICelectroNIC chaque année :
Guillaumit. Illustrateur, graphiste et concepteur
d’animations, vivant et travaillant à Bordeaux,
Guillaumit partage son temps entre un travail
d'atelier au calme et des concerts multimédias
frénétiques, en tournée un peu partout dans le
Yay ! Alors, le PICelectroNIC, qu’est-ce que
c’est ? Un ami à moi, père de deux enfants,
fidèle au rendez-vous depuis qu’il l’a découvert
quelques années auparavant, me l’a décrit
un peu comme une garderie installée au
CarréRotondes (R.I.P.), où l’on propose des
jeux interactifs axés sur la musique. Il y a des
animateurs un peu partout qui ne demandent
qu’à emprunter vos gosses le temps d’une
après-midi pour jouer avec eux, pendant que
vous, parents au chômage technique, discutez
au bar, entre le premier café du réveil et le
verre de blanc bien mérité, en fin de journée.
« Parfois, tu jettes quand même un coup d’œil
pour voir si elle s’est pas perdue, la petite.
Pour le reste, les mômes ça joue et toi, t’es
tranquille ! », rajoute mon ami, père de deux.
Autant dire qu’une fois levé, le PICelectroNIC
s’imposait comme le meilleur moyen de
dégriser tout en étant un père de famille responsable. Une douche et une engueulade plus
tard (« Comment ça, "perdu" tes chaussures ? »),
nous voilà en route, ma femme et moi, taiseux,
et nos enfants derrière, des robinets de
paroles, qui éclaboussent d’anticipation.
Arrivés sur place (le regard incrédule de
ma femme quand je lui raconte le coup du
portefeuille), nous sondons l’ambiance. Nous
sommes parmi les premiers arrivés, c’est
dire la motivation. Si j’ai bien repéré le bar,
je ne vois pas d’animateurs ultra-motivés
accourir vers nous pour nous débarrasser de
nos précieux sujets. Dommage. Patience. Au
fait il s’avère, et ce sera le cas tout au long de
la longue journée, que le seul point commun
entre le PICelectroNIC et une garderie, c’est
la présence d’enfants. Pour le reste, ce ne sont
ni les animateurs ni les assistants qui vous les
kidnappent. Pendant toute une journée, vous
et vos petits partez ensemble à la découverte
d’installations sonores, assistez à des performances musicales et participez activement à
différents ateliers. La musique, elle, électronique avant tout, résonne dans toutes les
pièces. Une joyeuse cacophonie, quoi*.
* Sous le slogan « Festival for headbanging kids
and grooving parents », le PICelectroNIC s’étale
sur tout un week-end et propose une découverte
sonore et festive pour toute la famille. Par le biais
d’installations, de (ciné-)concerts, de jeux interactifs et d’ateliers, il offre au public (900 visiteurs
en 2014) autant de moyens de se familiariser avec
une même thématique. Un côté fédérateur par
lequel le PICelectroNIC a su éviter d’être connoté
festival « pour les petits ».
Au point accueil, on vous tend un plan du site
qui liste les diverses attractions. Cela va de
l’atelier DJ à l’animation radio pour reporters
en herbe. Ajoutez à cela des bornes d’écoute,
des (ciné-)concerts, et bien sûr, la sempiternelle table de découpage/coloriage. Calvin
m’arrache le bras, impatient de démarrer le
jeu de piste. Il s’agit de trouver une douzaine
d’indices – les mascottes de l’affiche du festival
monde avec les formations Gangpol & Mit, Carton
Park et Radio Minus (les deux premières ayant été
invitées régulièrement au CarréRotondes depuis
son ouverture en 2008, tandis que Radio Minus
fut l’une des attractions phare lors de son passage
au PICelectroNIC, l’année dernière). Guillaumit a
montré son travail lors de nombreuses expositions, de Paris à Londres, de Londres à Tokyo, de
Tokyo à Berlin. (guillaumit.com)
Une fois repérés, on tamponne sa feuille
de route. Bien évidemment, c’est facile
comme bonjour sauf pour le dernier indice.
Impatience et frustration pour père et fils. J’en
viens même à demander à l’accueil s’il ne se
serait pas glissé une erreur sur le plan qu’on
m’a tendu. Calvin, lui, donne des coups de pied
dans le vide, râle, grince des dents. À deux
doigts de se frapper la tête contre le mur, son
supplice est abrégé par l’une des nombreuses
étudiantes qui servent de guide pendant les
deux jours que dure le festival. Elle conseille
à Calvin de jeter un rapide coup d’œil derrière
la borne du DJ. Nos indices trouvés, nous nous
précipitons récupérer notre prix : un gadget
souvenir et un bon pour une collation au bar.
Le bar, enfin. Bonne transition. Calvin, tout
fier, donne son bon pour une sangria « sin
alcohol ». Moi, je le regarde. Je n’ai pas de quoi
payer un café. J’en profite d’être sur le lieu
du crime pour demander à la serveuse si elle
n’aurait pas trouvé, en arrivant, un blouson
en cuir noir, près du comptoir. Elle me tend le
blouson. Le portefeuille n’y est plus, évidemment. J’avale ma salive, Calvin son dernier
morceau de raisin, puis on se dirige vers les
autres activités, à la recherche de sa maman et
de Sophie.
Entre-temps, l’espace s’est bien rempli. La
musique, les cris des mômes, les couleurs, tout
ça a de quoi donner le tournis à ma gueule de
bois. Je croise ma belle-sœur qui m’indique
que maman et Sophie sont dans la cour, et
assistent à un concert. Le groupe qui joue, un
orchestre muni d’instruments fabriqués uniquement avec de la récup, rappelle certaines
de mes fanfares de rue préférées, avec ses airs
des Balkans. L’inventivité dans la création, son
sens de la comédie, sans parler de la musique,
excellente, me parlent, me touchent, même. Je
bats du pied, entrevois ma petite et sa maman
à quelques mètres devant nous. Nous les rejoignons, formons un cercle et dansons. Manque
de bol, nous sommes venus trop tard. Le
concert touchait à sa fin quand nous sommes
arrivés. Nous retournons à l’intérieur, où un
étudiant tout sourire nous dirige vers la salle
de spectacle qui, pour le coup, fait salle de
cinéma. Sur l’écran, un film d’animation qui ne
m’aurait pas parlé davantage, si ce n’était pour
le son bruité en direct par un seul monsieur.
Il remuait dans son bric-à-brac pour une
synchronisation parfaite. C’en était bluffant.
Mes mômes n’y ont vu que du feu, mais moi, je
le regardais, ce monsieur. Quel âge pouvait-il
avoir, 45, 50 ans ? Mais son regard était celui
de Calvin devant sa boîte de Duplo.
Je sors de la séance un peu sonné et la gorge
sèche, mais trop fier pour demander un billet
à ma femme. Pour me changer les idées, je
m’affale sur une pile de coussins posés négligemment dans un coin. À côté de moi, d’autres
parents privés de sieste tirent d’un cageot de
vieux disques vinyles contenant des contes
qu’on n’ose plus lire. Nous sommes dans ce
qu’on appelle le Lauschbar, le coin rétro du
festival. Pour les enfants, au contraire, ce doit
être l’une des attractions les plus surréalistes
qu’ils aient vues : des platines ? Des disques
vinyles ? Je laisse Calvin choisir un conte :
Max et les Maximonstres. Bon choix. On enfile
les casques. Au bout de cinq minutes, il file
rejoindre sa sœur de l’autre côté de la salle
pour une installation interactive, où chaque
enfant voit son avatar projeté sur grand écran.
Je les regarde s’amuser, fasciné par leur totale
incompréhension du charme que recèlent
l’écoute d’un disque, le toucher de la matière.
Eux ne touchent plus, ils glissent leurs petits
doigts gras et sucrés sur des écrans tactiles.
Cela suffit pour que s’ouvre Sésame, et que
tout s’anime devant eux, comme par magie.
Ainsi évolue la journée, entre moments
exaltés et complices pendant les activités en
famille, et moments de quiétude nostalgique
quand un peu en retrait. Le final sera l’after-­
party du festival, assuré par un type vêtu
d’une combinaison en peluche blanche, et
qui répond au doux nom de DJ Yeti. Le point
culminant, me disait mon ami, père de deux, le
moment où tout explose.
« L’ambiance y est survoltée. Ce qui
reste difficile à déterminer, c’est si
ce sont les enfants ou les parents qui
s’amusent le plus. »
Florence Bécanne, Le Jeudi, octobre 2013
Yeti enchaîne les perles : The Clash, Desmond
Dekker, Talking Heads, Van Morrison… Oui,
de la musique de vieux ! Du même calibre que
la veille. D’ailleurs, il se pourrait bien que
derrière son masque de singe des neiges, se
cache le même DJ. L’envie de danser me prend.
Impossible de rester de simples spectateurs
au regard un peu las mais bienveillant qu’ont
tous les parents du monde à cette heure-ci.
Sophie et Calvin s’éclatent. Quelques adultes
les rejoignent. Je regarde ma femme qui
timidement bat les mesures de Under My
Thumb des Stones. « Allez, viens ! », je fais et lui
arrache le bras, avec la même fougue juvénile
dont fit preuve mon petit, avant le jeu de piste.
« Entrez dans la danse ! Les soucis n’ont pas
de chance… » Le générique de Fraggle Rock
me replonge 30 ans en arrière et me fait l’effet
d’une réelle communion. Les bras en l’air,
je provoque fous rires étonnés de ma petite
Sophie qui, pour la première fois de sa vie, me
voit tel que je suis vraiment : un môme, qui
parfois court les rues pieds nus, sans un rond
en poche et criant : « Même pas froid. »
Didi dit « Didier »
Eye candy :
Des koalas employés de bureau, des
robots émotifs, des poissons curieux et
bavards… Vue en plongée sur tout ce
beau monde qui, malgré des différences
sociales et anatomiques apparentes, cohabite paisiblement. Vous aurez peut-être
aperçu l’un ou l’autre de ces personnages
dans une des nombreuses affiches
PICelectroNIC. Réalisation : Guillaumit
12 arts de la scène
arts de la scène 13
synergies 15
Né à Paris en 1984. Y étudie les arts appliqués, ensuite les Beaux-Arts. En
parallèle, utilise ce qu’il apprend en animation de jour pour l’appliquer de
nuit, en faisant du VJing dans des clubs. Cofonde le label visuel ANTIVJ.
Enchaîne les collaborations avec d’autres artistes visuels, s’éloignant petit à
petit des clubs et des festivals, afin de faire valoir ses projections davantage
comme des installations autonomes. Des projets aux quatre coins du monde,
dont une commande pour le rappeur américain Jay Z. On le retrouve le 9
octobre aux Rotondes, parmi les invités d’une table ronde, dans le cadre du
festival Multiplica : une exploration des arts numériques, organisé conjointement avec l’Institut Pierre Werner. Actuellement, Romain Tardy réside et
travaille à Bruxelles.
Comment appeler ce que vous faites ?
Bonne question. Moi-même, j’ai du mal à
définir ce que je fais exactement. Ma pratique
est au croisement de différentes disciplines,
dont le mapping vidéo*, le graphisme et
l’animation.
* Également appelé fresque lumineuse, le
mapping vidéo est une technologie multimédia
permettant de projeter de la lumière ou des vidéos
sur tout type de support, de recréer des images de
grande taille sur des structures en relief, tels des
monuments, ou de recréer des univers à 360°.
Il y a un terme que j’aime bien en anglais,
qui est « expanded animation ». Il n’y a pas
vraiment d’équivalent en français, mais on
pourrait le traduire par « animation qui s’étend
au-delà de l’écran, pour prendre possession
d’autres supports physiques, que ce soit des
bâtiments, des arbres... ».
Romain
Tardy :
Hombre
Lumière
En effet, vous intervenez sur des
supports aux dimensions assez
conséquentes (NDLR : des façades
immaculées des buildings de New
Songdo en Corée du Sud, à l’intérieur de
la Cathédrale Saint-Antoine de Breda
aux Pays-Bas…). Est-ce que dans votre
cas, plus grand c’est, mieux c’est ?
Non, pas forcément. Je m’intéresse à toutes
les échelles au niveau des possibilités
de projection. Vu que quand on parle de
vidéo-projection, on parle de lumière, celle-ci
a l’avantage de s’adapter à toutes les tailles,
à tous les volumes et à toutes les surfaces.
Le mapping ne doit pas toujours être spectaculaire, il peut être aussi au service de
l’intime. Il y a deux ans, j’ai présenté une pièce
au Mexique, où je projetais sur des cactus
(NDLR : The Ark, premier prix à la 4e Biennale
ibéro-américaine de Design de Madrid, en
2014), donc à une échelle beaucoup plus petite
que celle d’un bâtiment. Le spectateur n’était
plus le petit être minuscule devant une toile
gigantesque. Il y avait un véritable rapport
d’égal à égal qui s’est installé.
Remontons en arrière, si vous le voulez
bien. Vous avez commencé votre carrière par le VJing. Comment est-ce qu’on
quitte les soirées pour se retrouver
nommé dans des grands festivals d’arts
numériques ?
Le VJing, le premier moyen par lequel j’ai
pu montrer mon travail en dehors de l’école,
m’a fait fréquenter des milieux constitués de
gens qui venaient d’horizons différents. Je
ne fréquentais pas que des étudiants en école
d’art, mais aussi des cinéastes, d’autres VJ, des
ingénieurs qui développaient des logiciels, etc.
Je me suis vite retrouvé dans une petite scène
assez vivante et variée au niveau des profils.
En parallèle, je travaillais dans des lieux d’art
contemporain, dont le Palais de Tokyo. Ce qui
a provoqué d’autres rencontres intéressantes.
En plus, il y a eu tout un développement de
la scène des arts numériques qui a facilité
le croisement entre art contemporain et
technologie au service de la création. La
musique électronique a, elle aussi, contribué à
renforcer ce lien entre les deux.
En visionnant certaines de vos vidéos
sur votre site (romaintardy.com), on
remarque comme un paradoxe, qui est
que vous vous servez de supports à la
pointe de la technologie pour créer une
expérience très organique et humaine.
Est-ce là une définition juste de votre
travail ?
C’est exactement ça. Même si je place rarement l’humain directement dans la création,
l’idée est de concevoir une expérience hautement sensorielle. La composante humaine de
mes créations, c’est le public qui les regarde.
C’est lui qui crée cette tension entre le
numérique et le tangible. Le côté humain vient
aussi beaucoup du fait que mes installations
sont éphémères. En général, elles durent une
à trois nuits. Il y a donc une nécessité pour
le spectateur d’être là physiquement afin de
pouvoir partager ce moment. Je ne parlerais
pas de communion, c’est un peu fort, mais
ce que je souhaite créer va dans ce sens-là :
un moment de partage entre l’homme et la
machine.
Parlons de votre rapport à la musique.
Vous avez collaboré avec Murcof
(NDLR : Murcof était notre invité lors
d’une soirée organisée avec le Casino
Luxembourg – Forum d’art contemporain, en novembre 2014), vous travaillez
régulièrement avec Squeaky Lobster.
Est-ce que, depuis vos débuts (NDLR :
vers 2006), musique et images ont
toujours été indissociables dans votre
travail ?
Je n’ai jamais envisagé la projection sans
musique. C’est sûrement dû à un héritage
cinématographique. C’est aussi dû à ma
période VJing, dans laquelle j’ai baigné pendant plusieurs années, et ce plusieurs heures
d’affilée chaque nuit, où l’enjeu était justement
de réagir à la musique.
Comment est-ce qu’on communique
ses idées aux musiciens ? Est-ce qu’on
a un storyboard avec des instructions
claires, ou est-ce qu’on fixe une trame à
l’intérieur de laquelle ils auraient carte
blanche ?
La raison pour laquelle je travaille avec les,
voire le, même(s) artiste(s), en l’occurrence
Squeaky Lobster de Bruxelles, est qu’ensemble nous avons créé, au fil du temps, une
méthode de langage très abstraite qui ne parle
jamais directement ni de son ni d’image. On
travaille plutôt sur des notions, en partant
d’une histoire écrite à deux. Il y a toujours
dans mes projets l’idée de narration, même
si le public ne le perçoit pas comme tel. Les
images et la musique en sont les métaphores,
en quelque sorte. Aussi, j’aime la subjectivité,
le fait qu’un musicien puisse s’approprier
l’image pour en composer sa vision personnelle. C’est important que les musiciens avec
lesquels je travaille se fassent une image
mentale du projet.
Vous parlez d’histoires. D’où vous
viennent-elles ? Qu’est-ce qui les
inspire ?
Souvent, il y a une impulsion qui est créée par
le lieu. Je prends en compte plein de petites
approximations, étant donné que je suis
souvent amené à travailler dans des endroits
que je ne connais pas, avec une culture,
voire une langue, que je ne connais pas. Mes
histoires sont celles d’un lieu ou d’un bâtiment
vu par l’étranger que je suis. C’est justement
cela qui stimule l’imagination. Je m’autorise
un maximum de libertés, sans avoir vraiment
peur de la fausse note. Cette subjectivité à
outrance permet d’éviter le regard de touriste
qui croit savoir où il met les pieds. Si, par
exemple, je pars au Mexique, je ne vais jamais
essayer de jouer avec les « codes » mexicains,
dont je ne connaissais rien trois jours avant,
pour essayer de concevoir quelque chose de
pseudo-mexicain.
En moyenne, combien de temps vous
faut-il pour réaliser une installation, du
premier repérage à la projection finale ?
En général, la prise de contact se fait plus ou
moins un an à l’avance. Parfois plus, parfois
moins, tout dépend de l’importance du projet.
Pour la création en elle-même, cela varie entre
un mois et demi pour des productions assez
légères, à 3 à 4 mois pour des installations
plus conséquentes. Ça commence toujours
par un premier voyage de repérage du lieu,
où je prends plein de notes en me fiant à ma
première impression. On en revient à ce que je
vous disais tout à l’heure au sujet de l’importance de la subjectivité. Je prends évidemment
un tas de mesures afin d’évaluer les besoins
techniques. Donc, dépendant du budget, il va
y avoir deux, voire trois, voyages, le deuxième
me permettant de faire une première projection-test et de voir quels éléments j’aurais
peut-être loupés la première fois, avant de
finir la création. En général, j’aime bien passer
15 jours à trois semaines sur le lieu avant la
diffusion du projet, afin de pouvoir le finaliser
sur place.
Quand il s’agit de projeter sur un
bâtiment, faites-vous aussi appel à des
architectes, ou en consultez-vous les
plans ?
Oui, je travaille souvent avec plusieurs corps
de métier, mais à distance. Je fais appel aux
architectes responsables de la rénovation
ou de la construction d’un bâtiment, qui me
fournissent les plans qui sont le support sur
lequel travailler. Au début, je venais sur place
pour prendre les mesures au laser et faire un
premier mapping complet du bâtiment, mais
cette façon de faire, même si elle permet une
plus grande précision que le travail sur plans,
s’est avérée trop lourde logistiquement et
financièrement.
Rendez-vous
Multiplica :
Une exploration des arts numériques
Jeu 08 + Ven 09.10.15
Table ronde, installation interactive,
performance sonore, exposition / avec
les artistes Robert Henke (DE), Romain
Tardy (FR), Nicolas Deveaux (FR), Mathieu Labaye (BE) et Steve Gerges (LU) /
en collaboration avec l’Institut Pierre
Werner
16 backstage
un café avec 17
Et la
lumière fut
Caroline
Place
Caroline Place est originaire de
Bradford, une petite ville au nord de
l’Angleterre. Elle n’est ni chanteuse
ni comédienne, mais sa présence aux
Rotondes a toutefois fait des étincelles.
C’est en effet à la jeune Anglaise que l’on
doit l’installation du pont lumière à l’intérieur de la Rotonde 1. Embauchée par
la firme Charcoalblue (basée à Londres),
elle a réalisé les plans, pris les mesures,
calculé le poids que pourrait supporter
le toit de la vieille bâtisse. Le résultat en
a mis plein la vue.
Caroline, que faites-vous dans la vie ?
Je suis agent technique du spectacle chez
Charcoalblue, en charge de la conception
des systèmes d'éclairage et des dispositifs
scénographiques.
spectacles. Ça m’a plu, et j’ai commencé à travailler comme ingénieur du son remplaçant,
ensuite comme technicienne freelance.
Après vos études à Manchester, vous
vous retrouvez à Londres, comme chef
électricienne-gréeuse* au Royal Albert
Hall, l’une des plus prestigieuses salles
de spectacle du Royaume-Uni. L’entrée
fut-elle facile ?
Non, du tout. J’ai dû faire mes preuves comme
freelance, en travaillant très dur, et en ne refusant aucun contrat. Je faisais plus d’heures
que mes collègues masculins. C’est suite à ces
sacrifices que j’ai été embauchée.
* Gréeur (fém. : gréeuse) : spécialiste de l'accrochage du matériel, le gréeur est celui qui organise
le plafond et qui suspend les équipements, que
Quel âge avez-vous, si ce n’est pas
indiscret ?
34 ans, la dernière fois que j’ai vérifié.
Pouvez-vous expliquer en quoi l’aspect
technique du théâtre vous intéresse
plus que le côté créatif, apparemment
plus gai, plus léger ?
À aucun moment, je ne me suis dit que j’allais
faire carrière dans la production, la mise en
scène ou d’autres aspects dits plus créatifs.
Il faut dire que je suis entrée dans le milieu
par voie détournée. À la base, je possède un
diplôme d’ingénieur électrique.
Là en effet, on est loin du spectacle
vivant…
Tout à fait. D’ailleurs, au lycée, j’étais nulle en
littérature, en dissertation. Par contre, j’aimais les sciences, la logique, les maths. Plus
tard, l’idée de me lancer dans une carrière qui
impliquait la maîtrise des maths me paraissait
plutôt normale. Une fois à l’université, je me
faisais un peu d’argent de poche en aidant un
ami ingénieur du son. Je l’assistais lors des
scepticisme par une légère expression faciale.
Pour le reste, ça n’a jamais été bien méchant.
Bien au contraire.
Alors, pourquoi, dans ce cas, avoir quitté
le poste ?
J’ai eu une petite fille, et j’avais donc besoin
de passer plus de temps avec elle. Travailler
comme gréeur signifie parfois rentrer à 3h du
matin pour reprendre à 5h du matin. Ce n’était
tout simplement plus possible. En plus de cela,
j’avais besoin d’un nouveau challenge. Ce qui
est formidable chez Charcoalblue, c’est que j’ai
vraiment pu utiliser mon expérience pratique
au Royal Albert Hall pour concevoir des
supports adaptés à différents types de salles.
Ce qui nous amène à votre implication
dans la Rotonde 1…
Tout à fait. Il s’agit d’ailleurs du premier projet
que m’a confié l’agent technique supérieur
lorsque j’ai commencé chez Charcoalblue.
Le projet était déjà en cours d’élaboration
entre lui, David Dominici (responsable
technique et logistique des Rotondes) et Roga
(directeur des Rotondes). Il m’a demandé si
je pouvais apporter quelques idées à ce sujet,
et c’est comme ça que, graduellement, j’ai été
impliquée. C’était un défi assez passionnant
car les murs et le toit de la Rotonde, bien
qu’extrêmement solides, n’ont pas été conçus
pour soutenir 10 tonnes de projecteurs et de
barres métalliques. Il a donc fallu imaginer un
pont lumière assez léger, tout en étant capable
de couvrir toute la surface.
ce soit pour accrocher des éléments de décor,
d'éclairage ou de son.
Quels sont, à vos yeux, les plus gros
avantages à être une femme dans un
environnement professionnel principalement masculin ?
Outre le fait que cela soit bénéfique pour
l’image de l’employeur, qui passe pour plutôt
progressiste parce qu’il a embauché une
femme, il y a de sacrés avantages à être une
femme quand vous travaillez au montage
d’un pont lumière, par exemple. Le fait
d’être petite, légère et fine vous permet de
mieux vous déplacer sur l’échafaudage. Il y a
d’ailleurs de plus en plus de gréeuses dans le
milieu depuis que les femmes ont découvert
que cet environnement était tout à fait adapté à
leurs prouesses physiques.
Au début, quelles étaient les réactions
de la part de vos collègues masculins ?
Il n’y a pas vraiment eu de commentaires
négatifs à mon égard, du moins pas verbalement. Certains ont montré leur surprise et/ou
Combien de temps a duré la réalisation
du projet ?
Je dirais environ un an et demi à deux ans.
D’autres projets ?
Il y en a pas mal, mais celui qui me tient
peut-être le plus à cœur est la conception des
gradins et de la scène du futur Performing
Arts Center du World Trade Center (NDLR :
ouverture en 2019).
Quels conseils donneriez-vous aux
jeunes femmes qui souhaitent évoluer
dans votre domaine ?
En aucun cas hésiter. Si c’est vraiment ce
que vous sentez, allez-y, envoyez des CV,
faites des stages. Demandez autour de vous
où est-ce qu’il y a la possibilité de faire un
apprentissage. Pour travailler en tant qu’agent
technique, il n’est pas forcément nécessaire
d’être calée en maths. Je vois arriver des
filles qui ont un background en architecture,
d’autres en dessin technique ou encore en
électronique.
Bertrand Dauplais
service streetwork
de Caritas Accueil et
Solidarité a.s.b.l.
Streetwork est un service de la Ville de
Luxembourg qui a pour terrain d’intervention – comme son nom l’indique – la
rue et sa population fragilisée. Sa
mission consiste notamment à prendre
contact avec les personnes en situation
précaire et à leur fournir les informations nécessaires afin de réintégrer la
société. Bertrand Dauplais a intégré le
service en 2009, en tant qu’éducateur
gradué. Entretien dans son bureau, sis
1 rue des Gaulois à Bonnevoie, juste en
face des Rotondes.
M. Dauplais, comment est né
Streetwork ?
En 2001, il y a eu une commande d’enquête
sur les besoins d’un travail de rue dans les
quartiers de Luxembourg. Ce qui a mené à la
création de Streetwork l’année suivante. Au
départ, le projet était porté par les associations Caritas Jeunes et Familles, Inter-Actions
et le CESIJE (NDLR : Centre d’Études sur la
situation des jeunes en Europe). L’équipe était
constituée d’une poignée d’éducateurs de rue
qui travaillaient ensemble. En 2009, la Ville de
Luxembourg a pris en charge le financement
intégral du service, et l’équipe s’est agrandie.
Quand avez-vous rejoint l’équipe ? Et,
quelle est votre formation ?
J’ai commencé le 1er avril 2009 et fais partie
de l’équipe gérée par Caritas Accueil et
Solidarité*. J’ai fait éducateur spécialisé en
France. J’ai la reconnaissance comme éducateur gradué ici au Luxembourg. On est tous
au moins éducateur gradué dans le service,
sauf pour un poste (NDLR : Stéphanie Silva
est assistante sociale, en partie initiatrice du
projet Streetwork au Luxembourg, en 2002).
*Streetwork est géré par quatre associations :
Caritas Jeunes & Familles, Caritas Accueil et
Solidarité, Inter-Actions et ASTI. Si le service géré
par Caritas Accueil et Solidarité – dont fait partie
Bertrand Dauplais – s’oriente principalement vers
les personnes sans logis, les « streetworkers » liés
Comment se passe une journée typique
pour vous ?
Je commence ma journée vers 9h, en faisant
un tour dans les structures ouvertes le matin,
comme Kontakt 28, l’accueil « bas seuil »** de
Jugend- an Drogenhëllef, pour prendre un peu
la température de ce qui s’est passé en soirée.
** Structure bas seuil : un lieu d’accueil et de
prévention ouvert sur la rue. Il se distingue des
centres traditionnels par le fait qu’il offre la
possibilité de ne pas se tenir à des obligations
strictes (prise de rendez-vous, communication
des coordonnées personnelles), des exigences
souvent trop contraignantes pour la population
spécifique.
L’avantage est qu’au matin, les gens sont
plus frais, même sobres. En général, il y en a
toujours un pour raconter ce qui s’est passé
la nuit. Ça me permet de déjà bien me situer
par rapport à l’ambiance dans le quartier. Je
ne reste jamais très longtemps, une petite
demi-heure, pas plus. Je ne veux pas les
déranger non plus. La plupart des personnes
qui fréquentent ces centres le font pour
échanger des seringues ou prendre le petit
déjeuner. Ensuite, je repars vers le quartier
Gare, histoire de me montrer et de repérer des
gens qui auraient besoin d’être orientés vers
une permanence sociale ou un autre service.
Notre boulot est un gros travail d’orientation,
mais aussi d’accroche.
aux trois autres a.s.b.l. axent leur travail avant
tout sur les jeunes.
Quels sont les groupes cibles auxquels
s’adresse votre service ?
Les groupes cibles sont des gens qui occupent
le territoire public dans la rue. Il peut s’agir
de jeunes qui y sont pour passer le temps,
de petits, voire de grands, délinquants ou
de personnes sans logis. Streetwork fournit
auprès de la population jeune un travail de
prévention. Aux éducateurs de prévenir sur
les risques de la délinquance ou de toute autre
déviance. On essaie d’orienter les personnes
plus âgées vers une situation où elles ne
seront plus marginalisées.
Justement, comment fait-on pour les
« accrocher » ?
Certains me connaissent déjà de l’époque où
j’étais éducateur au foyer Ulysse. Sinon, pour
ce qui est de notre présence dans la rue, on
est là régulièrement, souvent. Les mercredis
matin, je commence ma journée à 6h30. Le
mercredi matin, je me trimballe avec un
thermos et vais voir les gens qui dorment
encore dans la rue, pour leur donner un petit
café. C’est comme ça que j’en ai accroché
certains qui, aujourd’hui, me reconnaissent
comme celui qui vient avec le café le matin.
Je passe une fois, deux fois, et au bout de la
troisième fois, ils vont me faire part d’un
18
souci, ou me demander un renseignement.
Ce renseignement, je le leur fournis parfois
seulement le mercredi d’après, parce que c’est
mercredi que « Bertrand se balade avec son
thermos de café ». C’est un rendez-vous qu’ils
ont déjà enregistré. Le jeudi soir, je vais tirer
ma journée jusqu’à 22h, étant arrivé en début
d’après-midi. Autre « truc » : ça fait plus de 11
ans que je ne fume plus, mais j’ai toujours un
paquet de cigarettes sur moi. Cela me permet
de donner une cigarette aux personnes avec
lesquelles je discute, plutôt que de les voir
interrompre la discussion pour demander une
clope à des passants. Et comme la personne
sait que j’ai toujours des clopes sur moi, elle
est plus détendue, et on peut diriger la conversation vers ce qui la préoccupe véritablement.
Un sujet intéressant aussi, c’est le journal.
Quand j’arrive le matin, je commence soit par
une blague, soit en leur demandant s’ils ont vu
quelque chose d’intéressant dans le journal.
C’est comme ça que naît la conversation.
Quel est, d’après vous, le plus gros
problème – ou problème récurrent – dont
vous font part les personnes que vous
rencontrez ?
L’absence d’adresse. C’est le gros problème au
Luxembourg.
Si tu n’as pas d’adresse au
Luxembourg, tu es mort.
Ma collègue Stéphanie (Silva) assure une
permanence trois fois par semaine pour
accueillir des gens en manque de domicile, et ainsi faire une demande d’adresse
fictive auprès du ministère de la Famille,
de l'Intégration. Il existe une commission
interministérielle (ministère de la Famille,
ministère de l’Immigration) à laquelle se
joignent l’ADEM et le Fonds national de
solidarité, qui se réunit tous les mois au siège
du ministère de la Famille pour décider
d’attribuer ou non cette adresse. Celle-ci
est accordée pour une période courte, trois
mois en général. Cela permet de s’inscrire à
l’ADEM, au Fonds national de solidarité, de
contracter ou de garder un contrat de travail.
En effet, si en début d’année vous n’avez pas
d’adresse, vous ne recevez pas de carte d’impôt. Et sans carte d’impôt, le patron n’est pas
en mesure de vous garder. Mais le but reste
toujours d’avoir une adresse fixe, ce vers quoi
on essaie d’orienter tous ces gens.
Et comment gère-t-on les divers problèmes de dépendance ?
Ce n’est pas un secret qu’au Luxembourg
l’accès aux drogues et à l’alcool est plus que
facile. On se retrouve effectivement avec des
gens dépendants pour qui faire une démarche
devient quelque chose de pesant. Dans leur
tête, la principale recherche consiste à combler leur manque au plus vite. La recherche
d’un travail est quelque chose de trop long, de
trop compliqué. Ils ne peuvent pas attendre
une fiche de paie. Mais il y en a qui s’en sortent.
Avez-vous des chiffres ? Des
statistiques ?
De tête, non. Mais les chances sont là. J’en
connais qui s’en sont sortis par eux-mêmes,
dont un de mes collègues. D’ailleurs, une fois
sortis, ils s’orientent souvent vers le milieu
social. En France, on considère que quelqu’un
est sorti du problème de la dépendance quand
ça fait un an qu’il n’a pas fréquenté la scène
toxicomane. En revanche, devant la gare,
j’en connais quelques-uns qui ont arrêté il
y a 10 ans, et ont replongé par la suite. Cela
parce qu’à un moment ils se sont sentis seuls,
ont changé de pays. Et quel est le groupe
social qui accepte tout le monde ? La scène
toxicomane. Pareil pour le milieu alcoolique.
On ne regarde pas si tu es beau ou moche. Si
un dealer arrive à t’accrocher, il s’en fout que
t’aies un œil en moins, que tu boites, tant que
tu es un consommateur. Et décrocher, c’est
dur.
Il ne faut pas oublier que la dépendance est une maladie.
De quelle façon la vie « à la rue » a-t-elle
évolué, ces cinq dernières années ?
Je dirais qu’
il y a un rajeunissement croissant de
la population en errance.
Les problèmes de fond restent les mêmes.
Le problème est qu’une grande partie de la
population est soit mal formée, soit trop formée. Cela rend difficile l’obtention d’un boulot.
On vit dans une société où tu existes par ton
travail. Les personnes qui ne travaillent pas,
ne se sentent pas vraiment valorisées, donc
se démotivent vite et glissent. Les jeunes en
premier.
À côté du streetwork, vous fournissez
aussi un travail d’ordre communautaire. On imagine qu’à ce niveau, il y a
également beaucoup à faire. Comment
dressez-vous la liste des priorités ?
Nous fournissons, en effet, un travail communautaire, même si cela n’est pas la mission
première du service. Nos bureaux situés dans
la rue des Gaulois (NDLR : permanences de
lundi à vendredi, de 10:00 à 12:00) permettent
aux habitants de Bonnevoie et de la Gare de
nous soumettre des problèmes quelconques
qui, ensuite, sont rapportés au bourgmestre
par nos soins.
Quels sont les moments qui vous
donnent le plus de satisfaction ?
C’est quand vous rencontrez quelqu’un qui,
avant, vivait dans un foyer et qui, plusieurs
années après, possède un toit et vous demande
s’il peut vous payer un verre. En plus de ça, il
vous annonce que la semaine prochaine, il y a
son fils qui débarque à la maison. C’est quand
vous voyez des jeunes se promener avec une
poussette, alors qu’auparavant ils faisaient
les pires conneries imaginables. C’est quand
quelqu’un n’a plus le temps de discuter avec
vous parce qu’il travaille.
On a de temps en temps des choses
qui nous remontent le moral et, à côté
de ça, on s’endurcit.
On est comment le soir, en fin de journée ? On refait la journée, ou…
BD : Non, il ne faut pas. Je suis content
d’habiter en France. Depuis mes débuts en
tant qu’éducateur, dès que je monte dans ma
voiture, je cesse d’être le « vieux aux lunettes »
(NDLR : son surnom dans la rue) pour
redevenir Bertrand. J’ai même un collègue qui
habitait à Luxembourg-Gare, avant de déménager à Dudelange. Lui-même m’a dit : « J’ai
changé de vie. » Il a commencé le streetwork
avant moi. D’ailleurs, je n’ai pas d’« amis » dans
le milieu social. Cela permet de parler d’autre
chose.
Traduction : « Là où jadis sifflèrent les
locomotives, aujourd’hui, l’orchestre du
cirque fait ses gammes. » Apparemment,
en 2005, le Luxembourg possédait un
Grand Cirque National. Et ce Grand
Cirque National du Luxembourg était
hébergé dans une des Rotondes. Le 14
avril de la même année aurait dû avoir
lieu la grande ouverture sous forme de
soirée de gala, à laquelle serait conviée
le « who’s who » national. Ce, bien sûr, au
grand dam des défenseurs des droits des
animaux. Les employés du Service des
sites et monuments, quant à eux, étaient
littéralement en larmes à l’idée de voir
des pachydermes frotter leur lourde et
dure cuirasse contre des murs datant du
19e. Il était évident que pareils éléphants
blancs allaient faire couler beaucoup
d’encre. Et les journaux, le Luxemburger
Wort en tête, d’y consacrer des articles
conséquents.
Si le projet a finalement capoté, cela
n’est nullement le résultat de pétitions
de la part de militants PETA. C’est tout
simplement, que tel projet n’a jamais vu
le jour, du moins, pas publiquement. La
date de parution de l’article aurait dû
nous mettre la puce à l’oreille (1er avril).
Seulement voilà, rares sont celles et
ceux qui s’attendent à de l’humour dans
les pages « Zentrum » du très respectable
Wort, non ?
« Nicht von ungefähr wurde
auch das erst am 10. März
vorgestellte Logo des Blauen
Hirschen für das Kulturjahr
2007 gewählt. Dieses Symbol,
das auch den Werbeprospekt des
Nationalen Zirkus ziert, ist eine
Reverenz an die einheimische
Tierwelt, die neben Exoten die
Dressurnummern bevölkern
soll. »
Extraits des nombreuses perles contenues dans l’article :
« [email protected] »
« Die Verantwortlichen der
Zirkusschule Zaltimbanq
freuen sich nach zwölf Jahren
Bestehen endlich professionnelle Arbeitsbedingungen
vorzufinden. Und zur Schaffung
originalen Zirkus-Ambientes
mit Live-Musik wurden die
unterbeschäftigten Musikanten
der Luxemburger Militärmusik
verpflichtet. »
Rendez-vous
Vendredis Cirque
cycle de cirque nouveau
Avec les spectacles Flaque (Ven
16.10.15, 19:00), Lento (Jeu 19.11.15,
15:00 + Ven 20.11.15, 19:00) Attached
(Ven 18.03.16, 19:00), All the fun
(Ven 22.04.16, 19:00) et Le Cirque
Poussière (Jeu 09.06.16, 15:00 + Ven
10.06.16, 19:00 + Sam 11.06.16, 19:00)
Vous pouvez lire l’article dans son intégralité en ligne sur :
rotondes.lu/rewind2
20
re
play
congés annulés
01 – 28.08.15
photos : Sven Becker
Exit:LX Session de No Metal In This Battle / Lubomyr
Melnyk / Emre Sevindik Release Night / Ghost Culture
Rendez-vous
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Ven 02.10.15, 18:00
dans le cadre du season opening
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Sessions, filmées par steiv. lors des congés
annulés ; les concerts de Wooderson Slater
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zu Bouneweg an de Rotonden - do wou de Festival virun 8 Joer gebuer
gouf, dës Kéier als Deel vum season opening. Den On Stéitsch ass e
Jugendfestival vum Service national de la Jeunesse bei deem och dëst
Joer erëm iwwer 200 Jonker sech an hir Kënschten engem breede
Publikum kënne weisen. Niewent 3 Musék- an Danzbühnen, wou méi
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Concerts de
Wooderson Slater (LU),
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Félicitations
aux
Karyatides !
La compagnie bruxelloise a reçu le
Prix du public Festival Off Avignon
2015 dans la catégorie mimes, marionnettes, objets pour son spectacle
Les Misérables, accueilli avec grand
succès au CarréRotondes en janvier
2015 dans le cadre de Fabula Rasa.
La mise en scène avait été signée par
Agnès Limbos (voir notre article dans
loko 1), que l’on retrouvera sur la
scène des Rotondes dans Ressacs (samedi 24.10.15, 20:00). À voir le même
jour à 17:00 la reprise de la création
Monsieur Jean et Monsieur Jean,
également mise en scène par Madame
Limbos.
Non contente de servir
un des meilleurs burgers en ville, la Buvette
reste ouverte tout au
long de la journée
(>11:30 – 22:00) afin de
combler vos petites et
grandes faims.
Nouveauté
10:00 – 18:00
De lokale Maart
marché de produits,
services et design locaux
par lët’z go local
entrée gratuite
16:00 – 24:00
On Stéitsch
par les artistes de Bounce!
10+ / 3€
19:00
Bounce!
spectacle de danse et musique
par la Cie Arcosm (FR)
6+ / 55’ / sans paroles / 6/12€
première séance de
l'atelier de théâtre
hebdomadaire / en
luxembourgeois / 120€
Mar 06.10.15 >19:00
queer loox :
Any Day Now
Projection de film /
en anglais, sous-titré
en français / entrée
gratuite
LAN 2.0
installation vidéo
interactive, dans le
cadre du cycle loop, par
Steve Gerges (LU)
Dim 04.10.15
Mer 07.10.15 >18:00
10:00 – 18:00
atelier / en français et
d'autres langues sur
demande / inscriptions : daniela.ragni@
caritas.lu
De lokale Maart
10:30 – 12:30
Upcycle your textile
par les artistes de Bounce!
pour duo enfant-parent (6+) / 6€/couple
Jeu 08.10.15
>16:00 – 18:00
11:00 + 15:00 + 17:00
Theaterlabo
(groupe d’âge 8-9 ans)
Niet Drummen
le spectacle musical
pour enfants de 1,5 à 3 ans
du Theater de Spiegel (BE)
se joue à guichet fermé
cross-over festival (musique,
danse, expo et sport) par le
première séance de
l'atelier de théâtre
hebdomadaire / en
luxembourgeois / 120€
Jeu 08 – Sam 10.10.15
Schreimutter
Objekttheater
sold out
Service National de la Jeunesse
entrée gratuite
Sam 10.10.15 >10:00
Ven 16.10.15 >21:00
Danse ta différence
The Phantom Band
(UK)
début de la première
session des ateliers
de danse ouverts aux
enfants en situation
de handicap / 4-6 (duo
enfant-adulte) (le
groupe d'âge 7-12 est
complet) / en français /
Lieu : Banannefabrik,
LuxembourgBonnevoie / 70€/duo
Heartbeat Parade
Record Release (LU)
support : X Syndicate
(FR) + Cassée (LU)
mathrock, metal / 5€
Soirée de projection de
photos et diaporamas /
entrée gratuite
Bonjour, on est un
tsunami
théâtre d’objets / en
français et en anglais /
16+ / 6/12€
Sam 17.10.15 >20:00
Poetry Slam
de Lux' 6
Soirée slam avec
Clotilde de Brito (FR),
Elias Hirschl (AU),
Sélénien (CH),
Professeur V (BE),
Sebastian 23 (DE) / en
français et en allemand / 5/10€
Dim 25.10.15
>12:00 – 18:00
Vide-Dressing
d’automne
entrée gratuite
Mar 27.10.15 >15:00
L’ennemi
MicMac Théâtre (BE)
théâtre / en français /
7+ / 6/12€
Compagnie Renards
(BE/FR)
théâtre / en français /
14+ / 6/12€
Jeu 29.10.15
spot
nouvelle installation
Novembre
Lun 02.11.15 >20:00
Liturgy (US)
Transcendental Black
Metal / 14€
wandel.BAR
Dim 11.10.15
>10:00 – 18:00
Foire aux disques
entrée gratuite
Dim 11.10.15
>12:00 – 18:00
Eat it!
Street Food Festival
Jeu 08.10.15 >19:30
Infos & Tickets : rotondes.lu
Jeu 29.10.15 >19:00
Ressacs
Indie rock / 13€
Mer 21.10.15 >19:00
entrée gratuite
Street Photography
Slide Night
Sam 24.10.15 >20:00
Cie Gare Centrale (BE)
Sam 10.10.15 >21:00
le Pulled Pork servi en
burger, tous les mardis
à partir de 18:00.
Heures d’ouverture :
Lun, Mar, Mer, Jeu,
Sam >11:00 – 01:00
Ven >11:00 – 03:00
Dim >10:00 – 01:00
Theaterlabo
(groupe d’âge 6-7 ans)
Beatbox Labo
Labo Duo Dance
Sam 03.10.15
La Buvette,
on en bave
15:30 – 17:00
Mar 06.10.15
>14:00 – 15:30
Jeu 08.10 – Jeu 31.12.15
fast
forw
Dim 11.10.15 >18:30
routwäissgro
public viewing des
épisodes 11 (par Anne
Schiltz) & 12 (par
Yann Tonnar) / entrée
gratuite
ateliers et séances
d’information / infos et
inscriptions : [email protected]
Sam 24.10.15 >17:00
Monsieur Jean
et Monsieur Jean
Rotondes & United
Instruments of
LUCILIN (LU)
Danz, Schauspill,
Objetstheater a
Musek / Reprise / op
Lëtzebuergesch / 8+ /
6/12€
Mar 27.10.15 >18:30
De Wunnengsbau
nei beliewen
Instrumente der
Wohnungsmarkt­
politik und ihre
Wirkungen /
Diskussionsrunde
mit Marc Hansen,
Roberto Traversini
und Bernard Faller /
in deutscher Sprache /
Eintritt frei
Mer 28.10.15 >20:00
Israël : une radicalisation jusqu'où ?
Conférence-débat
avec Thomas Vescovi /
entrée gratuite
Mar 03 – Sam 07.11.15
>14:00 – 17:00
Instrumentelabo
ateliers de musique
et de construction
d’instruments pendant
les congés de la
Toussaint / 8-11 / en
luxembourgeois et en
français / 50 €
Mar 03.11.15 >20:00
Circa Waves (UK)
Indie rock / 19€ +
presale fees
t
ward
Sam 28.11.15 >20:00
Gavin James (IE)
pop-soul / 18€ +
presale fees
Chrëschtdeeg
am Theater
Sam 26 – Mer 30.12.15
Rotondes & Théâtres de
la Ville de Luxembourg
Lun 30.11.15 >19:00
Klamms Krieg
MASKéNADA (LU)
Theater / in deutscher
Sprache / 14+ / 6/12€
Décembre
Sam 26 + Dim 27.12.15
D’Zaubermillen
Rotondes
Erzieltheater,
Livezeechnung
a Musek / 5+ / op
Lëtzebuergesch /
6/12€
Mar 01.12.15 >19:00
queer loox
projection de film /
entrée gratuite
Dim 27.12.15, 15:00
Le cri du lustre
Tutti (FR)
spectacle musical / 6+ /
sans paroles / 6/12€
Mer 02.12.15 >18:30
Hungry Planet
Mer 04.11.15 >20:00
Mar 17.11.15 >19:00
Sam 21.11.15 >19:00
Nosaj Thing (US)
wandel.BAR
RIFFestival
Electronica / instrumental hip-hop / 18€
ateliers et séances
d’information / infos et
inscriptions : [email protected]
Music festival with
Projekt Rakija (NL),
Electroshock
Company (AUS), The
Disliked (LU) + DJ set
by dr. gonZo / 20/25€
soirées d’information,
ateliers
PICelectroNIC
Sam 07 + Dim 08.11.15
Festival for headbanging kids and grooving
parents / 8/14€
Mar 10.11.15
>16:00 – 18:00
Figurelabo
première séance de
l'atelier hebdomadaire de théâtre et de
création d’objets / 7-9 /
en luxembourgeois et
en français / 120€
Mer 11.11.15 >18:30
Hungry Planet
soirées d’information
et de dégustation
Jeu 19.11.15 >15:00
+ Ven 20.11.15 >19:00
vendredis cirque
Mar 24.11.15
D’Zaubermillen
Erzieltheater,
Livezeechnung a
Musek
sold out
Lento
Mer 25.11.15 >18:00
Nuua (FI)
Upcycle your textile
cirque nouveau / 5+ /
atelier / en français et
d'autres langues sur
demande / inscriptions : daniela.ragni@
caritas.lu
6/12€
Jeu 19.11.15 >19:00
Sam 12 – Mar 15.12.15
Sous la neige
Jeu 26.11.15
Theater / in deutscher
Sprache / 14+ / 6/12€
nouvelle installation
Dim 13.12.15 >18:30
routwäissgro
public viewing / entrée
gratuite
Ven 27.11.15 >21:00
Shabazz Palaces
(US)
Punk-rock / 13€
Nots (US)
Alternative hip-hop /
14€
Junges Ensemble
Stuttgart (DE)
Theater / 7+ / in
deutscher Sprache /
6/12€
more to be announced
Soul, experimental,
lo-fi / 14€
pour le programme
complet et actualisé :
rotondes.lu
facebook.com/
RotondesLuxembourg
Mer 16.12.15 >19:00
wandel.BAR
ateliers et séances
d’information / infos et
inscriptions : [email protected]
Jeu 17.12.15
>10:00 – 16:00
première séance de
l'atelier de théâtre
hebdomadaire / en
luxembourgeois / 60€
Labo Radio
ludothèque / 3+ /
entrée gratuite
Johannes und
Margarethe
Willis Earl Beal
Theaterlabo
(groupe d’âge 13-19 ans)
Playgirls &
Gameboys
Mar 29.12.15 >19:00
+ Mer 30.12.15 >11:00
cube
Jeu 19.11.15 >20:00
Sam 21.11.15
>14:00 – 19:00
Theater / Kreatioun /
5+ / op Lëtzebuergesch / 6/12€
Dim 13.12.15 >20:00
Ven 13.11.15
>16:30 – 18:30
Dim 15.11.15
Patoussalafoi
théâtre musical
sold out
Basta
Les Bestioles (FR)
Jugend ohne Gott
Vorstadttheater Graz
(AT)
Lun 28 - Mer 30.12.15
Rotondes
théâtre / 1,5-3 / sans
paroles / 6/12€
Mer 18.11.15 >19:00
Connected
soirées d’information
et de dégustation
Sam 28.11.15
Silence
marionnettes
sold out
ateliers radio par
Graffiti / 12-20 / en
luxembourgeois,
français, allemand ou
anglais / 12€
Jeu 17.12.15 >18:00
Troc`N`Brol
Le troc artistico-foutraque de Noël / entrée
gratuite
colophon
Éditeur Rotondes Rédaction
Kalonji Tshinza, Robert Garcia
Coordination et développement Marc Scozzai Design
graphique comed Photos
Sven Becker Illustrations
guillaumit, Romain Tardy,
steiv., Charcoalblue Relecture
Emmanuelle Ravets Traduction
why vanilla? Impression
Editpress Remerciements
Caroline Place, Charcoalblue,
Larisa Faber, steiv., guillaumit,
Romain Tardy, Roger Faber,
Bertrand Dauplais, Sven Becker,
Luxemburger Wort, Dani Jung
Contact kalonji.tshinza@
rotondes.lu / marc.scozzai@
rotondes.lu
Sous réserve de modification.
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