loko
d’Zeitung vun de Rotonden
/02
03édito
LU Dräi Méint no der Reouverture vum
Rotondes-Site Mëtt Juni kënne mir schonns
e klenge Bilan woen, ugefaang mat der
éischter méi festlecher wéi artistescher Säit.
D’Ambiance vun den „Berlin-like“ Frichen
oder d’kulturell Wanderleit, déi de ganze
Summer mat sengem schéinen, waarme
Wierder virun der Rotonde 2 campéiert hunn:
super!
A wat dat Kënschtlerescht ugeet: Während den
hnekonschtprogramm bis op en zimlech
Schmockt Zwëschespill am Summer eng
wuel verdéngte Paus ageluecht huet, ier et
am Oktober erëm voll lass geet, huet d’Musek
am August während de congés annulés en
éischte gloriche Moment erlieft. Och wann
d’Akustik vum neie Sall huet missen e bësse
verbessert ginn – mir schaffen drun – hunn
d’Concerten net enttäuscht. Inklusiv e bësse
Viet Cong-Polemik.
Déi méi kontemplativ Visiteuren hu fir hiren
Deel appreciéiert, dass déi éischt Summerexpo
an der Galerie dem Corpus delicti vun de
Gebaier, déi vill ze laang eidel stoungen,
gewidmet war. An esou munche Visiteur huet
net den Ënnerscheed tëschent reelle Projeten
a realitéitsfriemen Utopië gesinn, wat zum
allgemengen Amusement bäigedroen huet.
Eis Buvette mat hire Burger an dem Béier hat
selbstverständlech dee meeschte Sucs. Mä
huet si just ee Summer gedanzt? Fir ze verhën-
neren, dass d’super Stëmmung verschwënnt,
musse mir d’Buvette elo méi gemittlech fir
déi manner schéi Periode vum weltite
Klimawandel maachen. Verpasst also net
d’Entcklung vum gastronomeschen Deel
vum Site mat ëmmer neien Iddien.
D’Summerdreem sinn eriwwer an den éischte
Col „hors catégorie“ muss elo an Ugrëff
geholl ginn: déi éischt Saison 2015/2016
um Rotondes-Site. Mir wëlle weder eng
Klagemauer nach eng Seufzerbréck bauen,
mä et ass awer kee Geheimnis, dass d’Mëttel
fir kulturell Exploratiounen an de Rotonden
limitéiert bleiwen.
Aus deem Grond hu mir decidéiert, oft ënnert
eise raimleche Kapazitéiten ze bleiwen,
r d’Qualitéit vun de kënschtlereschen
Evenementer net zugonschte vun der
Quantitéit ze afferen. Mir refuséieren
deemno och an Zukunft eng grouss Zuel u
Spektateuren, grad wéi interessant kulturell
Acteuren. Heifir entschëllege mir eis, mä mir
verweise fir all Reklamatioun op déi kom-
petent Autoritéiten, déi et an der Rei fannen,
dass – an Zäite vun unhalendem wirtschaft-
lechem Wuesstem – den Deel fir d’Kultur am
Staatsbudget weider erofgeet: vun 1,45 % op
eng homeopathesch Dosis vu manner wéi 0,8 %.
Jidderee muss Verantwortung iwwerhuelen.
FR Trois mois après la réouverture du
site des Rotondes à la mi-juin, on peut déjà
s’aventurer à dresser un timide premier bilan.
Commençons par le côté plus festif qu’artis-
tique : l’ambiance de friche berlinoise ou de
camp de gens de voyages culturels qui a rég
tout au long de cet interminable été canicu-
laire devant la Rotonde 2 : ah, quel bonheur !
Côté artistique ensuite : si les arts de la
scène, hormis un interlude particulièrement
Schmock, ont pu bénéficier d’un répit estival
bien mérité avant le redémarrage en force à
partir d’octobre, les musiques actuelles ont
connu un premier moment de gloire tout au
long des congés annulés du mois d’août. S’il a
fallu apporter de menues améliorations – et ce
n’est pas fini – de l’acoustique de cette nouvelle
salle, les concerts n’ont point déçu, une petite
polémique autour de Viet Cong incluse.
Les visiteurs plus contemplatifs ont, de leur
côté, apprécié le fait que la première expo-
sition d’été dans la galerie ait été consacrée
au corpus delicti des bâtiments restés trop
longtemps en friche. Soulevons le fait que bien
des visiteurs n’ont su faire la distinction entre
projets réels et mirages utopiques, ce qui a
contribué à l’amusement collectif.
Evidemment, c’est notre Buvette qui a le plus
su tirer ses épingles de burgers et de bières
Following
the
midsummer
night’s
dream…
Robert Garcia
Directeur Rotondes
du jeu. Mais n’aura-t-elle dansé qu’un seul
été ? Pour éviter l’effondrement de l’ambiance
buvette, il faudra dès lors se mettre à rendre
le lieu plus convivial pour les périodes
moins radieuses du changement climatique
mondial. À suivre donc, l’évolution de la
partie gastronomique du lieu où les idées ne
manquent pas.
Mais une fois les rêves d’été révolus, il est
maintenant temps dentamer le premier col
hors catégorie qui sera la première saison
2015/2016 sur le site des Rotondes. Sans vou-
loir construire ni un mur des lamentations ni
un pont des soupirs, nous ne devons toutefois
point cacher que les moyens des explorations
culturelles aux Rotondes restent limités.
Ainsi avons-nous décidé de rester trop souvent
en dessous de nos capacités volumétriques
pour ne pas dénigrer la qualité des prestations
artistiques au profit du grand nombre. Nous
continuerons donc de refuser beaucoup de
public, mais également des acteurs culturels
intéressants. Nous nous en excusons, mais
nous renvoyons pour toute complainte aux
autorités compétentes qui acceptent, dans une
période de croissance économique soutenue,
que la part de la culture dans le budget de
l’État continue sa dérive de 1,45% vers une part
homéopathique de moins de 0,8%. À chacun sa
responsabilité.
04 saison 15/16
Loin de vouloir réinventer la roue, nous
nous efforçons, pour chaque saison,
d’être à l’écoute de notre public an de
faire des choix judicieux auxquels il
peut s’identifier, tout en maintenant
des critères éles, ainsi que notre
soif de dénicher de nouveaux talents et
de nouvelles tendances. Cette saison
15/16 ne déroge nullement à la règle,
va même plus loin, en multipliant les
rendez-vous réguliers, et instaurant,
non pas un, mais deux nouveaux
festivals (en plus de prendre les rênes
du Marionnettefestival, initié par
MASKéNADA). Bien sûr, petits et
grands y trouveront leur compte.
À vos calendriers !
1 Les productions de cirque avaient déjà leur
place au CarréRotondes, dans le cadre de la
programmation Traffo. Aux Rotondes, le cirque
nouveau sera encore plus mis à l’honneur
grâce à un cycle spécifiquement dédié aux arts
du cirque, avec en tout cinq productions tout
au long de la saison. À commencer par Flaque
de la compagnie française Defracto (Ven 16.10,
19:00), qui va à contre-courant du cirque dit
classique. Ici, le jonglage se veut sans attrape
ou sans objet, il y a des ratés chorégraphiés
assumés, le tout associé à des lancers uniques,
des trajectoires improbables, des plongeons
spectaculaires, des rebonds et de la gravita-
tion… Dans un espace clos, délimité par du
scotch, deux jongleurs se livrent à des délires
cartoonesques, sur fond de musique électro. À
partir de 14 ans.
Jonglage également dans Lento, une création
de la compagnie finlandaise Nuua (Jeu 19.11,
15:00 + Ven 20.11, 19:00 (complet)), dans
laquelle même les objets manipulés (ballons
d’hélium) prennent vie.
Attached des Suédois de Magmanus (Ven
18.03, 19:00) met en scène deux personnages
aux physiques contrastés. Ils sont désespé-
rément connectés : quand l’un résiste, l’autre
vole. Quand l’un tombe, l’autre s’accroche.
La compagnie EaEo de Wevelgem (BE) pro-
pose avec la pièce All the fun (Ven 22.04, 19:00)
une voie alternative au propre, au bien rodé et
au réussi. Le public est convié à un rituel où se
mêlent incertitude, bizarrerie et doute.
Et pour finir, Le Faux Populaire de Mont-
pellier présente Le Cirque Poussière (Jeu
09.06, 15:00, Ven 10 + Sam 11.06, 19:00), un
music-hall de poche, dans lequel quatre per-
sonnages sortent d’un vieux placard, jouent
avec les silences, les corps et la musique,
alternant entre effets surréalistes et petits
moments intimes du quotidien.
2 À l’heure du digital, l’Institut Pierre Werner
et les Rotondes initient au Luxembourg, en
l’espace de deux soies, une réflexion sur
les interactions multiples entre la création
culturelle et les technologies numériques.
Les rencontres Multiplica : une exploration
des arts numériques accueillent lors de cette
première édition les 8 et 9 octobre 2015, les
artistes Robert Henke (DE), Romain Tardy
(FR) (lire notre interview p. 14), Nicolas
Deveaux (FR), Steve Gerges (LU) et Mathieu
Labaye (BE). Ces esprits créatifs prospectent
au croisement de nombreuses disciplines, et
embrassent les paysages de l’animation, de la
musique électronique ou encore du mapping
vidéo.
Au programme, une table ronde animée
par l’expert du numérique Jean-Paul
Fourmentraux, une installation immersive,
la nouvelle vidéo loop (LAN 2.0 de Steve
Gerges) et une exposition. Les différentes
formes proposées par Multiplica donneront
une vision globale des arts et des potentialités
numériques.
3 Eat It!, le premier festival de « street food » au
Luxembourg, accueille les dimanches 11.10.15
et 06.03.16 toute une panoplie de food trucks
venant de la Grande Région et bien au-delà.
Sur le parvis des Rotondes tous les amateurs
de produits frais pourront s’en donner à cœur
joie en découvrant la variété de plats - du
terroir ou exotiques, sucrés ou salés, épicés
ou doux, fins gastronomes ou simplement
gourmands - que les différents trucks auront
à offrir.
4 Tous les deux ans, l’équipe des Rotondes
sortira de son camp de base afin d’organiser le
Marionettefestival dans le village pittoresque
de Tadler, au nord du Luxembourg. Le collectif
d’artistes MASKéNADA, initiateur du festival
en 2001, a proposé aux Rotondes de reprendre
la direction artistique et la coordination de
cette biennale des arts de la marionnette et
du théâtre d’objets. Rendez-vous pendant le
week-end de la Pentecôte, du samedi 14 au
lundi 16 mai 2016.
5 cube et spot sont deux nouveaux cycles
d’installations artistiques temporaires,
conçues dans un espace « hors galerie » afin
d’en faire profiter le plus grand nombre. Le
cube se situe dans un sas entre l’ente de la
Rotonde 2 et la Buvette, tandis que le spot a été
installé en plein milieu de la Rotonde 2, et est
visible uniquement à travers les vitres de la
Buvette.
Les installations cube et spot sont visibles
pendant les heures douverture de la Buvette
(Lun, Mar, Mer, Jeu et Sam : 11:00 – 01:00,
Ven : 11:00 – 03:00 et Dim : 10:00 – 01:00)
Actuellement : cube : New Playground by Trixi
Weis (LU) jusqu’au 19.11.15.
Prochaines installations cube : Jeu 26.11.15
+ Jeu 14.04.16 + Ven 29.07.16
Prochaines installations spot : Jeu 29.10.15
+ Jeu 25.02.16 + Jeu 30.06.16
6 Non curieux s’abstenir : une offre musicale
d’un nouveau genre vient se poser sur le pay-
sage sonore luxembourgeois : le nouveau cycle
de concerts en famille propose un programme
de musiques actuelles destiné à un public
jeune et adulte. Habituellement réservés à un
auditoire plus âgé, les concerts de musiques
amplifiées regorgent pourtant de curiosités
et de surprises dont il serait dommage de ne
pas faire profiter les plus jeunes. Les horaires,
la durée et le volume sonore sont adaptés à
un public à partir de cinq ans. Les genres
musicaux sont variés: folk psychédélique
déjantée, musique électronique accompagnée
de visuels ou encore concerts acoustiques
avec instruments classiques préparés.
La programmation détaillée et les dates seront
dévoilées prochainement sur rotondes.lu.
7 Le travail participatif et les ateliers sont mis
à l’honneur durant tout le mois de juin. Cest
l’occasion de découvrir les présentations de
fin de projets et d’ateliers, de dormir sur le
site ou de participer aux formations profes-
sionnelles. Pendant le mois de juin, les étapes
nales de douze projets seront présentées
dans les différentes salles des Rotondes.
L’inscription à certains ateliers commençant
d’ici les prochains mois, voire semaines, est
d’ores et déjà possible sur notre site
rotondes.lu. Il s’agit notamment des
Theaterlabos, des ateliers de théâtre hebdo-
madaires pour des jeunes âgés entre 6 et 19
ans (à partir du Mar 06.10.15). Structurés en
différents groupes d’âges, les Theaterlabos
permettent de réaliser un travail d’impro-
visation et d’inventer des histoires. Les
participants sont encadrés par une pédagogue
de théâtre.
En plus d’initier au théâtre, le Figurelabo
partir du Mar 10.11.15) encadre les 7-9 ans
dans la création d’objets, qui seront ensuite
intégs dans leur travail théâtral.
Le Labo Musical (à partir de janvier 2016),
né en collaboration avec le Nest – Centre
dramatique national de Thionville, s’adresse
aux musiciens, jeunes groupes, DJs et
rappeurs âs entre 13-20. Jonathan Pontier,
musicien et compositeur en résidence au Nest,
animera plusieurs rencontres musicales
entre des jeunes musiciens du Luxembourg
et de Thionville, dans le but de créer des mor-
ceaux collectifs originaux. Les inscriptions
démarrent courant octobre.
nouvelles
fraîcheurs
1
3
2
4
6
7
5
Vendredis cirque
Multiplica
Marionnettefestival
Concerts en famille
Mois des Labos
Cube et Spot
Eat It!
Le cirque poussière © Vincent d'Eaubonne
© Sven Becker
© MASKéNADA
New Playground by Trixi Weis © Sven Becker
Trioman Orchestri © Sven Becker
Theaterlabo © Sven Becker
still extrait de 5m80 © Nicolas Deveaux
06 07autoportraitportrait
steiv. aka
Stephen Korytko
Rendez-vous
Basta
Rotondes / création/ théâtre / 5+ / en
luxembourgeois / dans le cadre des
Chrëschtdeeg am Theater
Lun 28.12.15 >15:00 (Première) >17:00
Mar 29 + Mer 30.12.15 >15:00 >17:00
Il est près de 16h. Nous sommes installés
à la Buvette. En face de moi, Larisa semble
fatiguée, mais heureuse. Et pour cause, le
spectacle qu’elle joue actuellement, Schmock,
fait salle comble à quasiment chaque repré-
sentation. Programmée du 5 au 8 août dans
le cadre des congés annulés, Schmock est la
première pièce pour jeunes publics à venir se
greffer à une programmation axée principale-
ment autour de la musique, attirant forcément
une audience plus mature. Mais le goût du
challenge, la conviction de tenir là une pièce
susceptible de faire mouche, même en période
dite creuse, lui fit embrasser le projet corps et
âme. Seule sur scène, sans trop d’artifices, elle
incarne tous les rôles, dont ceux du renard et
de l’ours, tous deux à la recherche de nour-
riture sous un soleil de plomb. En juin, déjà,
lors du week-end inaugural des Rotondes,
Larisa s’est faulée à travers la foule, histoire
de sonder le terrain. Elle disait chercher
les Rotondes, demandant son chemin aux
passants intrigués par son accent joué et son
étrange costume (réalisé pour l’occasion par
Anouk Schiltz). Elle était alors la Baba, une
conteuse venue d’une Europe de l’Est d’une
autre époque, ayant fait le voyage pour nous
livrer les pièces Frrrups (création janvier 2014
au CarréRotondes), Schmock et Basta, adap-
tations luxembourgeoises (Serge Tonnar à la
traduction) des contes de l’auteur roumain Ion
Creangă (1837 –1889), véritable légende dans
son pays. Larisa Faber, d’origine roumaine, n’a
jamais oublié ces histoires à l’humour critique
particulier, teinté d’ironie, qui ont bercé son
enfance. L'envie de les partager avec le public
est devenue, au fil des années, un véritable
labeur d’amour.
Pour l’amateur de théâtre, il semble que
le nom de la jeune comédienne ait été sur
toutes les lèvres, ces deux dernières années.
Enchaînant les rôles et les registres à une
allure folle, on l’a vue sur les scènes du TNL,
du CarréRotondes, de la Kulturfabrik et de la
Philharmonie. Mais également hors scène,
voire hors les murs. Larisa Faber : « Les quatre
derniers spectacles se sont déroulés en dehors
d’une sne de théâtre classique. Pour Plan(g)
B (juin 2013), Fräulein Else & Leutnant Gustl
(juillet 2014), It Felt Empty When the Heart
Went at First But It Is Alright Now (septembre
2014) et Frittparade 2000 (mai-août 2015), la
frontière entre public et acteur a complète-
ment disparu. Je jouais en interaction avec le
public. » Quand on l’interroge sur le pourquoi
de cette prise de risque qui demande un
sens inné de l’improvisation, tout en gardant
le fil de l’histoire, elle ne voit pas vraiment
d’explication : « Ça s’est fait comme ça. » On
mettra peut-être cette immersion en terre
inconnue au compte d’une nouvelle tendance
dans le théâtre qui, faute de pouvoir bénéficier
d’effets spéciaux en 3D, va encore plus loin,
en faisant de nous, humbles spectateurs, des
participants, malgré nous. Dans Schmock,
l’implication des enfants se fit tout naturelle-
ment : « Les enfants me donnaient des conseils
sur quoi faire. Ils disaient à l’ours de ne pas
aller dans une direction, parce que là se trou-
vait un piège tendu par le renard. Bien sûr, je
devais prendre en considération toutes ces
paroles sages, mais tout de même les déjouer,
sinon l’histoire se terminait prématurément. »
L’idée de la savoir toujours sur le qui-vive
artistiquement est plutôt pour nous réconfor-
ter : pas de routine à l’horizon, mais la volonté
de parfaire un jeu tout-terrain.
Schmock nous montre une jeune comédienne
(née en 1986) qui se défoule, qui y va à cœur
joie dans la grimace à outrance. Dans une
maîtrise autant du verbe que du corps, la
pièce la voit contorsionner son corps et mimer
avec un sens aigu du détail les gestuelles
des animaux qu’elle incarne. On ne peut
s’empêcher de mettre pareil dévouement sur
le compte du plaisir de danser. Des carrières
dont elle est admirative, elle cite sans hésiter
celle de Juliette Binoche, pour qui il n’y a
plus vraiment de limites : cinéma, théâtre et
danse, elle a tout fait. Cest cette ouverture
d’esprit qui l’habite et dresse un CV en forme
de kaléidoscope fait de rôles dramatiques,
comiques et tragi-comiques. Avec des rôles qui
continuent de tomber, Larisa touche du bois
pour que ça dure, disant qu’on n’est jamais à
l’abri du téléphone qui dort. Des idées de mises
en scène pour le cinéma comptent parmi les
nombreuses possibilités qu’elle n’exclut pas
à l’avenir. Prendre elle-même ses décisions
est un principe qui vaut plus que tout : « Je
n’ai jamais aimé l’idée d’être dépendante
d’un agent ou de qui que ce soit d’autre.
Une fois l’école d’art dramatique terminée
(NDLR : Drama Centre, Londres), j’ai créé
avec deux autres comédiennes la compagnie
de théâtre Speaking In Tongues [The Cave
Monologues (2010), The Journey (2012), Olga’s
Room (2013)], et me suis aussi battue pour
imposer certains choix de projets en lesquels
je croyais. » Ce projet, celui de la pièce It Felt
Empty When the Heart Went at First But It
Is Alright Now dans laquelle elle interprète
une prostituée issue de l’immigration, était
en gestation pendant deux ans. Au-delà du
spectaculaire et de la performance habitée,
il y a ce lien, fort, avec la troisième partie de
l’histoire : ce flashback qui retrace son histoire
à elle : l’arrivée au Luxembourg avec sa mère
en 1990, à l’âge de 4 ans, après le coup d’État en
Roumanie.
Aujourd’hui, avec un agent en Allemagne,
une mtrise parfaite des langues fraaise,
allemande et anglaise, et surtout l’adoption de
cette dernière comme sa langue de théâtre,
le vent lui est favorable pour voguer où bon
lui semble. Face à pareille liberté, la jeune
femme, à la vie comme à la scène, a du mal
à rester sur place. Appelez ça la Passion de
l’artiste.
Larisa Faber
la Passion
de l’artiste
n.b. représentations d’organes reproducteurs masculins autorisées.
Bonjour.
Mon nom est ________________________________________________________________________, on me connait à cause de mes _____________________________
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
J’ai commencé en ____________________________________________________________________________________________________________________________________.
Être vidéast e indépendant, c’est ___________________________________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
A uellement, je prépare ____________________________________________________________________________________________________________________________.
Mon rêve serait de pouvoir un jour ________________________________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
Mes réalisateurs préférés sont _____________________________________________________________________________________________________________________.
Si je devais donner un conseil aux jeunes qui veulent se lancer dans la réalisation, ce serait ____________________________________________
____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
Mon plus beau souvenir de tournage _____________________________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
La première fois que j’étais aux Rotondes, ________________________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________.
J’e ère que ___________________________________________________________________________________________________________________________________________.
Merci !
signature :
Stephen Korytko (aka steiv.)
docus, pubs, vidéo clips, vidéos artistiques, shows télé...
deux-mille quelque-chose en faisant des enregistrements audio de mon groupe
de musique au lycée avant de me mettre à la vidéo à 20 ans.
50% devant un ordinateur, 30% de travail de terrain, 20% de contact client, 15%
était d’accoster sur l’île de Gorée (Sénégal) et se sentir comme au début de
j’ai tourné la vidéo d’ouverture en suivant les artistes brésiliens VJ Suave
mes plans pour construire un parc aquatique pour adultes et animaux de savane dans le vieux
bâtiment Rotondes vont être accordés. Rotondes is dead, long live Rotondes!
qui projetaient des animations à partir d’un vélo en faisant le tour de Bonnevoie.
“Shutter Island”. C’est le genre de moment qui reste avec toi pour toujours. C’était pour une collaboration avec le
binôme d’artistes David Brognon / Stéphanie Rollin.
plutôt des studios que des réalisateurs : PostPanic (TOUT); Daniels (vidéo clips);
The Mill (pubs avec gros budgets)...
- Apprend les règles pour mieux les contourner.
- Si tu deviens trop confortable, change !
- Rappelle-toi qu’il y a forcément quelqu’un quelque part qui en sais plus que toi. Donc oublie tout ce que je
viens de raconter.
de compta, 0,8% de mathématiques.
un docu à Miami à propos d’un des mecs les plus barrés de la planète et une pub
cinéma pour une chaîne de télé d’ici (mystère mystère).
inventer un bouton SHUFFLE EDIT dans les logiciels de montage pour la santé
psychologique des personnes qui montent des vidéos de mariage.
Rendez-vous
Exit:LX Night
Ven 02.10.15 >18:00 / dans le cadre du season opening. Au programme : la projection des Exit:LX
Sessions, filmées par steiv. lors des congés annulés 2015 ; les concerts de Wooderson Slater (LU),
Leaf House (BE), Dillendub (LU) et Napoleon Gold (LU) et des sets DJ. Entrée gratuite.
steiv.
xxx
08 musique 09
Rendez-vous
Liturgy
Lun 02.11.15 >20:00 / 14€
Liturgy :
Metal is
the new
black
Le black metal, tel que le conçoit
Hunter Hunt-Hendrix, leader du
groupe Liturgy, dans son manifeste
Transcendental Black Metal, est le
fruit de longues réflexions philoso-
phiques et d’associations musicales
improbables, de Steve Reich à Three 6
Mafia. Explications avant le concert du
groupe, le 2 novembre prochain.
Comme pour toute sous-culture, du rap
au flamenco, une fois celle-ci reprise par
le courant dominant, les chiens de garde
s’insurgent, crient au blasphème et accusent
leurs artistes préférés d’avoir non seulement
vendu des disques, mais aussi d’avoir perdu
leur âme. Cest peu ou prou ce qu’on continue à
reprocher au groupe Liturgy, depuis plusieurs
années déjà. Quatuor originaire de Brooklyn,
composé de Hunter Hunt-Hendrix au chant
et à la guitare, Glenn Fox à la batterie, Tyler
Dusenbury à la basse et Bernard Grann à la
guitare, Liturgy fut catapulté sur le devant
de la scène grâce au second album, au titre
bien senti, Aesthethica (2011). Ce disque
allait pourtant vite s’avérer être une pierre
d’achoppement pour le groupe. Il cimente
non seulement la réputation de bêtes de scène
et de musiciens hors pair, mais aussi celle
d’artistes aux chevilles enflées. Qu’est-ce
qu’on leur reproche, au juste ? C’est le fait que
leur musique s’inscrive dans une démarche
philosophique peu digeste qui viendrait
brouiller de manière ostensible l’image du
groupe metal « classique », à savoir : agressif
sur scène, introverti partout ailleurs. Liturgy,
au contraire, continue de gueuler même après
le concert. Sans même changer de t-shirt,
Hunt-Hendrix se rend au MoMA (Museum
of Modern Art) de New York pour y disserter
sur le renouveau dans le black metal. Oui, ce
diplômé en philo a publié un manifeste de 12
pages, intituTranscendental Black Metal (A
Vision of Apocalyptic Humanism), dans lequel
il décrit ce vers quoi le genre devrait tendre
afin d’impacter la culture de demain.
En voici deux extraits, traduits de l’anglais :
« Le black metal né en Scandinavie
sous le signe de la Fortification, est
appelé Hyperborean Black Metal. Le
Hyperborean Black Metal est lunaire,
atrophique, dépravé, infini et pur.
Le symbole de sa naissance est la
Mort des Morts, sa tonalité serait le
nihilisme et sa technique clé, le blast
beat. »
« Le temps est venu de rompre une
fois pour toutes avec la tradition
européenne, et d’établir les bases
d’un black metal véritablement
américain. Nous préférons utiliser
le terme américain ou Amérique,
plutôt que de parler des États-Unis,
cet empire en déclin. LAmérique,
en revanche, est une idée éternelle
qui représente la dignité humaine,
l’hybridation et l’évolution créative. »
Hunt-Hendrix en Messie. Ça a de quoi en
agacer certains. Y compris les membres du
groupe. Quand on regarde sa trajectoire ces
cinq dernières années, on est surpris du rôle
à double tranchant endossé bon gré mal gré.
En effet, son ascension fulgurante a permis de
faire connaître une scène qui, justement, a le
mérite de ne pas avoir été récupérée. Et c’est
là que tombe le coup de massue : les puristes
et autres passions doutent sérieusement de
la sincérité des quatre New-Yorkais. Se faire
chouchouter dans les chroniques du webzine
Pitchfork et partir en tournée avec le produc-
teur électro-pop Diplo, est, pour certains fans,
la preuve d’un polissage dont ils ne veulent
pas. Hipster scum est l’insulte qui fera le plus
mal à Hunt-Hendrix et à ses camarades. La
déchirure est inévitable. Le groupe se dissout,
quelques mois à peine après qu’Aesthethica
se soit classé 26e au Top 50 des meilleurs
disques de 2011, tous genres confondus, selon
le magazine Spin.
Premiers balbutiements
À la base, projet solo devenu quartette en 2008,
Liturgy sort un premier maxi (Immortal Life),
suivi l’année d’après de l’album Renihilation.
Ce premier jet, enregistré et masterisé par
Colin Marston (guitariste au sein de plusieurs
groupes dont Krallice, grosse référence pour
le groupe) mélange la densité du black metal
avec la verve psychédélique du hardcore
extrême. Les interludes évoquent le drone
metal du groupe Sunn O))), avec ces ralentis-
sements écrasants et lancinants. À ce titre,
on évoquera aussi le morceau Mysterium,
composé comme une succession de montées
d’adrénaline. La sortie dAesthethica, deux
ans plus tard, conrmera une mtrise de
leur art et une démarche esthétique calculée.
Une heure et quart de violence sonique à 180
bpm plus tard, la messe est dite. Et les avis
divergent. Du style sans substance, disent les
uns, les autres, au contraire, déplorent le trop
de substance pseudo cryptique.
Lorsque le groupe se sépare, c’est le guitariste
Bernard Grann, le plus posé de la bande, qui
tente, le premier, de recoller les pièces,
servant d’intermédiaire neutre entre des
membres déçus, qui n’arrivent plus à se
comprendre. Chacun vaquait à ses occupa-
tions dans son coin, jusqu’au jour où batteur
et bassiste ont dû se rendre à l’évidence que
Liturgy était, par définition, plus qu’un simple
groupe de musique, que l’idée de départ a tou-
jours été de justement transcender la norme,
quitte à être à contre-courant. Il aura fallu
plusieurs années et plusieurs haltes aux bains
russes (rituel imposé par Tyler Dusenbury, le
benjamin) pour se remettre les idées en place.
Mens sana in corpore sano.
Faire table rase
Allant jusqu’à renier les deux albums précé-
dents (« Je n’ai jamais tiré satisfaction daucun
album de Liturgy avant celui-ci »), Hunter Hunt-
Hendrix entreprend l’écriture d’un nouvel
album, d’abord seul. Au cours des trois années
qui ont suivi la séparation, il s’est familiarisé
avec le logiciel Ableton, a beaucoup philosophé,
et a cessé les drogues et l’alcool. Il n’a fait
aucune concession dans la composition de ce
qui devait être la bande-son de son nouveau
mode de vie. Vu qu’il vivait mieux, la musique
allait devoir refléter de manière structue
et radicale pareille métamorphose. Hendrix
s’invente tout un système de pene ésotérique
et de diagrammes an d’appuyer sa nouvelle
démarche.
Les autres membres du groupe n’y com-
prennent pas grand-chose. Mais, contraire-
ment aux fois prédentes, ils n’essaient pas
de comprendre. Le jargon intello ne vient pas
interférer dans la création de la musique. Il y
a là un poids en moins quand ils se retrouvent
en studio. Hunter Hunt-Hendrix : « Ils ont vu les
diagrammes, mais on n’en a pas discuté. Avec
eux, je parle essentiellement musique. Je suis
très reconnaissant d’avoir pareils talents à mes
côtés. »
The Ark Work
En ce qui concerne la composition des
morceaux pour le nouvel album, The Ark Work
(2015), Hunt-Hendrix a déclaré dans la presse
avoir voulu réunir l’univers de la musique
médiévale et celui de la trap music (style hip-
hop originaire du sud des États-Unis, reposant
sur une sub-basse proéminente, des synthés
et une programmation sur boîte à rythmes
Roland TR-808). « Quand j’écoute des groupes
comme Three 6 Mafia et, surtout, Bone
Thugs-n-Harmony, leur phrasé cryptique
à moitié chanté me rappelle la cadence des
prières monastiques, ce qui colle tout à fait à
la musique de Guillaume de Machaut (NDLR :
tapez le nom sur Youtube). Sur ce nouvel
album, j’ai voulu faire cohabiter deux cultures
qui, historiquement parlant, n’ont rien à voir,
l’une et l’autre. » Ajoutez à cela l’influence des
grands penseurs minimalistes comme Glenn
Branca et Steve Reich (surtout, la pièce Music
for 18 Musicians), des guitares en retrait au
profit d’élements électroniques (l’exemple le
plus flagrant est le maxi Quetzalcoatl), la pré-
sence d’une cornemuse (Reign Away), et l’on
tient là un véritable affront aux détracteurs,
assumé à 100%, aussi subversif qu’intensé-
ment riche en bonnes trouvailles. The Ark
Work est-il l’album de la transcendance
comme l’entendait Hunt-Hendrix dans son
manifeste ? Les chiens sont déjà dress.
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