loko d’Zeitung vun de Rotonden /02 édito 03 Robert Garcia Directeur Rotondes Following the midsummer night’s dream… FR Trois mois après la réouverture du site des Rotondes à la mi-juin, on peut déjà s’aventurer à dresser un timide premier bilan. Commençons par le côté plus festif qu’artistique : l’ambiance de friche berlinoise ou de camp de gens de voyages culturels qui a régné tout au long de cet interminable été caniculaire devant la Rotonde 2 : ah, quel bonheur ! du jeu. Mais n’aura-t-elle dansé qu’un seul été ? Pour éviter l’effondrement de l’ambiance buvette, il faudra dès lors se mettre à rendre le lieu plus convivial pour les périodes moins radieuses du changement climatique mondial. À suivre donc, l’évolution de la partie gastronomique du lieu où les idées ne manquent pas. Côté artistique ensuite : si les arts de la scène, hormis un interlude particulièrement Schmock, ont pu bénéficier d’un répit estival bien mérité avant le redémarrage en force à partir d’octobre, les musiques actuelles ont connu un premier moment de gloire tout au long des congés annulés du mois d’août. S’il a fallu apporter de menues améliorations – et ce n’est pas fini – de l’acoustique de cette nouvelle salle, les concerts n’ont point déçu, une petite polémique autour de Viet Cong incluse. Mais une fois les rêves d’été révolus, il est maintenant temps d’entamer le premier col hors catégorie qui sera la première saison 2015/2016 sur le site des Rotondes. Sans vouloir construire ni un mur des lamentations ni un pont des soupirs, nous ne devons toutefois point cacher que les moyens des explorations culturelles aux Rotondes restent limités. Les visiteurs plus contemplatifs ont, de leur côté, apprécié le fait que la première exposition d’été dans la galerie ait été consacrée au corpus delicti des bâtiments restés trop longtemps en friche. Soulevons le fait que bien des visiteurs n’ont su faire la distinction entre projets réels et mirages utopiques, ce qui a contribué à l’amusement collectif. Evidemment, c’est notre Buvette qui a le plus su tirer ses épingles de burgers et de bières Ainsi avons-nous décidé de rester trop souvent en dessous de nos capacités volumétriques pour ne pas dénigrer la qualité des prestations artistiques au profit du grand nombre. Nous continuerons donc de refuser beaucoup de public, mais également des acteurs culturels intéressants. Nous nous en excusons, mais nous renvoyons pour toute complainte aux autorités compétentes qui acceptent, dans une période de croissance économique soutenue, que la part de la culture dans le budget de l’État continue sa dérive de 1,45% vers une part homéopathique de moins de 0,8%. À chacun sa responsabilité. LU Dräi Méint no der Reouverture vum Rotondes-Site Mëtt Juni kënne mir schonns e klenge Bilan woen, ugefaang mat der éischter méi festlecher wéi artistescher Säit. D’Ambiance vun den „Berlin-like“ Frichen oder d’kulturell Wanderleit, déi de ganze Summer mat sengem schéinen, waarme Wierder virun der Rotonde 2 campéiert hunn: super! A wat dat Kënschtlerescht ugeet: Während den Bühnekonschtprogramm bis op en zimlech Schmockt Zwëschespill am Summer eng wuel verdéngte Paus ageluecht huet, ier et am Oktober erëm voll lass geet, huet d’Musek am August während de congés annulés en éischte glorräiche Moment erlieft. Och wann d’Akustik vum neie Sall huet missen e bësse verbessert ginn – mir schaffen drun – hunn d’Concerten net enttäuscht. Inklusiv e bësse Viet Cong-Polemik. Déi méi kontemplativ Visiteuren hu fir hiren Deel appreciéiert, dass déi éischt Summerexpo an der Galerie dem Corpus delicti vun de Gebaier, déi vill ze laang eidel stoungen, gewidmet war. An esou munche Visiteur huet net den Ënnerscheed tëschent reelle Projeten a realitéitsfriemen Utopië gesinn, wat zum allgemengen Amusement bäigedroen huet. Eis Buvette mat hire Burger an dem Béier hat selbstverständlech dee meeschte Succès. Mä huet si just ee Summer gedanzt? Fir ze verhënneren, dass d’super Stëmmung verschwënnt, musse mir d’Buvette elo méi gemittlech fir déi manner schéi Periode vum weltwäite Klimawandel maachen. Verpasst also net d’Entwécklung vum gastronomeschen Deel vum Site mat ëmmer neien Iddien. D’Summerdreem sinn eriwwer an den éischte Col „hors catégorie“ muss elo an Ugrëff geholl ginn: déi éischt Saison 2015/2016 um Rotondes-Site. Mir wëlle weder eng Klagemauer nach eng Seufzerbréck bauen, mä et ass awer kee Geheimnis, dass d’Mëttel fir kulturell Exploratiounen an de Rotonden limitéiert bleiwen. Aus deem Grond hu mir decidéiert, oft ënnert eise raimleche Kapazitéiten ze bleiwen, fir d’Qualitéit vun de kënschtlereschen Evenementer net zugonschte vun der Quantitéit ze afferen. Mir refuséieren deemno och an Zukunft eng grouss Zuel u Spektateuren, grad wéi interessant kulturell Acteuren. Heifir entschëllege mir eis, mä mir verweise fir all Reklamatioun op déi kompetent Autoritéiten, déi et an der Rei fannen, dass – an Zäite vun unhalendem wirtschaftlechem Wuesstem – den Deel fir d’Kultur am Staatsbudget weider erofgeet: vun 1,45 % op eng homeopathesch Dosis vu manner wéi 0,8 %. Jidderee muss Verantwortung iwwerhuelen. 5 04 saison 15/16 2 © MASKéNADA still extrait de 5m80 © Nicolas Deveaux Le cirque poussière © Vincent d'Eaubonne 1 Multiplica 3 7 place au CarréRotondes, dans le cadre de la programmation Traffo. Aux Rotondes, le cirque nouveau sera encore plus mis à l’honneur grâce à un cycle spécifiquement dédié aux arts du cirque, avec en tout cinq productions tout au long de la saison. À commencer par Flaque de la compagnie française Defracto (Ven 16.10, 19:00), qui va à contre-courant du cirque dit classique. Ici, le jonglage se veut sans attrape ou sans objet, il y a des ratés chorégraphiés assumés, le tout associé à des lancers uniques, des trajectoires improbables, des plongeons spectaculaires, des rebonds et de la gravitation… Dans un espace clos, délimité par du scotch, deux jongleurs se livrent à des délires cartoonesques, sur fond de musique électro. À partir de 14 ans. Jonglage également dans Lento, une création de la compagnie finlandaise Nuua (Jeu 19.11, 15:00 + Ven 20.11, 19:00 (complet)), dans laquelle même les objets manipulés (ballons d’hélium) prennent vie. Attached des Suédois de Magmanus (Ven 18.03, 19:00) met en scène deux personnages aux physiques contrastés. Ils sont désespérément connectés : quand l’un résiste, l’autre vole. Quand l’un tombe, l’autre s’accroche. La compagnie EaEo de Wevelgem (BE) propose avec la pièce All the fun (Ven 22.04, 19:00) une voie alternative au propre, au bien rodé et au réussi. Le public est convié à un rituel où se mêlent incertitude, bizarrerie et doute. Et pour finir, Le Faux Populaire de Mont­ pellier présente Le Cirque Poussière (Jeu 09.06, 15:00, Ven 10 + Sam 11.06, 19:00), un music-hall de poche, dans lequel quatre personnages sortent d’un vieux placard, jouent avec les silences, les corps et la musique, alternant entre effets surréalistes et petits moments intimes du quotidien. 2 À l’heure du digital, l’Institut Pierre Werner et les Rotondes initient au Luxembourg, en Eat It! Theaterlabo © Sven Becker © Sven Becker Trioman Orchestri © Sven Becker 6 nouvelles fraîcheurs 1 Les productions de cirque avaient déjà leur Cube et Spot Marionnettefestival Vendredis cirque Loin de vouloir réinventer la roue, nous nous efforçons, pour chaque saison, d’être à l’écoute de notre public afin de faire des choix judicieux auxquels il peut s’identifier, tout en maintenant des critères élevés, ainsi que notre soif de dénicher de nouveaux talents et de nouvelles tendances. Cette saison 15/16 ne déroge nullement à la règle, va même plus loin, en multipliant les rendez-vous réguliers, et instaurant, non pas un, mais deux nouveaux festivals (en plus de prendre les rênes du Marionnettefestival, initié par MASKéNADA). Bien sûr, petits et grands y trouveront leur compte. À vos calendriers ! New Playground by Trixi Weis © Sven Becker 4 Mois des Labos Concerts en famille l’espace de deux soirées, une réflexion sur les interactions multiples entre la création culturelle et les technologies numériques. Les rencontres Multiplica : une exploration des arts numériques accueillent lors de cette première édition les 8 et 9 octobre 2015, les artistes Robert Henke (DE), Romain Tardy (FR) (lire notre interview p. 14), Nicolas Deveaux (FR), Steve Gerges (LU) et Mathieu Labaye (BE). Ces esprits créatifs prospectent au croisement de nombreuses disciplines, et embrassent les paysages de l’animation, de la musique électronique ou encore du mapping vidéo. Au programme, une table ronde animée par l’expert du numérique Jean-Paul Fourmentraux, une installation immersive, la nouvelle vidéo loop (LAN 2.0 de Steve Gerges) et une exposition. Les différentes formes proposées par Multiplica donneront une vision globale des arts et des potentialités numériques. 3 Eat It!, le premier festival de « street food » au Luxembourg, accueille les dimanches 11.10.15 et 06.03.16 toute une panoplie de food trucks venant de la Grande Région et bien au-delà. Sur le parvis des Rotondes tous les amateurs de produits frais pourront s’en donner à cœur joie en découvrant la variété de plats - du terroir ou exotiques, sucrés ou salés, épicés ou doux, fins gastronomes ou simplement gourmands - que les différents trucks auront à offrir. 4 Tous les deux ans, l’équipe des Rotondes sortira de son camp de base afin d’organiser le Marionettefestival dans le village pittoresque de Tadler, au nord du Luxembourg. Le collectif d’artistes MASKéNADA, initiateur du festival en 2001, a proposé aux Rotondes de reprendre la direction artistique et la coordination de cette biennale des arts de la marionnette et du théâtre d’objets. Rendez-vous pendant le week-end de la Pentecôte, du samedi 14 au lundi 16 mai 2016. 5 cube et spot sont deux nouveaux cycles d’installations artistiques temporaires, conçues dans un espace « hors galerie » afin d’en faire profiter le plus grand nombre. Le cube se situe dans un sas entre l’entrée de la Rotonde 2 et la Buvette, tandis que le spot a été installé en plein milieu de la Rotonde 2, et est visible uniquement à travers les vitres de la Buvette. Les installations cube et spot sont visibles pendant les heures d’ouverture de la Buvette (Lun, Mar, Mer, Jeu et Sam : 11:00 – 01:00, Ven : 11:00 – 03:00 et Dim : 10:00 – 01:00) Actuellement : cube : New Playground by Trixi Weis (LU) jusqu’au 19.11.15. Prochaines installations cube : Jeu 26.11.15 + Jeu 14.04.16 + Ven 29.07.16 Prochaines installations spot : Jeu 29.10.15 + Jeu 25.02.16 + Jeu 30.06.16 6 Non curieux s’abstenir : une offre musicale d’un nouveau genre vient se poser sur le paysage sonore luxembourgeois : le nouveau cycle de concerts en famille propose un programme de musiques actuelles destiné à un public jeune et adulte. Habituellement réservés à un auditoire plus âgé, les concerts de musiques amplifiées regorgent pourtant de curiosités et de surprises dont il serait dommage de ne pas faire profiter les plus jeunes. Les horaires, la durée et le volume sonore sont adaptés à un public à partir de cinq ans. Les genres musicaux sont variés: folk psychédélique déjantée, musique électronique accompagnée de visuels ou encore concerts acoustiques avec instruments classiques préparés. La programmation détaillée et les dates seront dévoilées prochainement sur rotondes.lu. 7 Le travail participatif et les ateliers sont mis à l’honneur durant tout le mois de juin. C’est l’occasion de découvrir les présentations de fin de projets et d’ateliers, de dormir sur le site ou de participer aux formations professionnelles. Pendant le mois de juin, les étapes finales de douze projets seront présentées dans les différentes salles des Rotondes. L’inscription à certains ateliers commençant d’ici les prochains mois, voire semaines, est d’ores et déjà possible sur notre site rotondes.lu. Il s’agit notamment des Theaterlabos, des ateliers de théâtre hebdomadaires pour des jeunes âgés entre 6 et 19 ans (à partir du Mar 06.10.15). Structurés en différents groupes d’âges, les Theaterlabos permettent de réaliser un travail d’improvisation et d’inventer des histoires. Les participants sont encadrés par une pédagogue de théâtre. En plus d’initier au théâtre, le Figurelabo (à partir du Mar 10.11.15) encadre les 7-9 ans dans la création d’objets, qui seront ensuite intégrés dans leur travail théâtral. Le Labo Musical (à partir de janvier 2016), né en collaboration avec le Nest – Centre dramatique national de Thionville, s’adresse aux musiciens, jeunes groupes, DJ’s et rappeurs âgés entre 13-20. Jonathan Pontier, musicien et compositeur en résidence au Nest, animera plusieurs rencontres musicales entre des jeunes musiciens du Luxembourg et de Thionville, dans le but de créer des morceaux collectifs originaux. Les inscriptions démarrent courant octobre. Il est près de 16h. Nous sommes installés à la Buvette. En face de moi, Larisa semble fatiguée, mais heureuse. Et pour cause, le spectacle qu’elle joue actuellement, Schmock, fait salle comble à quasiment chaque représentation. Programmée du 5 au 8 août dans le cadre des congés annulés, Schmock est la première pièce pour jeunes publics à venir se greffer à une programmation axée principalement autour de la musique, attirant forcément une audience plus mature. Mais le goût du challenge, la conviction de tenir là une pièce susceptible de faire mouche, même en période dite creuse, lui fit embrasser le projet corps et âme. Seule sur scène, sans trop d’artifices, elle incarne tous les rôles, dont ceux du renard et de l’ours, tous deux à la recherche de nourriture sous un soleil de plomb. En juin, déjà, lors du week-end inaugural des Rotondes, Larisa s’est faufilée à travers la foule, histoire de sonder le terrain. Elle disait chercher les Rotondes, demandant son chemin aux passants intrigués par son accent joué et son étrange costume (réalisé pour l’occasion par Anouk Schiltz). Elle était alors la Baba, une conteuse venue d’une Europe de l’Est d’une autre époque, ayant fait le voyage pour nous livrer les pièces Frrrups (création janvier 2014 au CarréRotondes), Schmock et Basta, adaptations luxembourgeoises (Serge Tonnar à la traduction) des contes de l’auteur roumain Ion Creangă (1837 –1889), véritable légende dans son pays. Larisa Faber, d’origine roumaine, n’a jamais oublié ces histoires à l’humour critique particulier, teinté d’ironie, qui ont bercé son enfance. L'envie de les partager avec le public est devenue, au fil des années, un véritable labeur d’amour. Pour l’amateur de théâtre, il semble que le nom de la jeune comédienne ait été sur toutes les lèvres, ces deux dernières années. Enchaînant les rôles et les registres à une allure folle, on l’a vue sur les scènes du TNL, du CarréRotondes, de la Kulturfabrik et de la Philharmonie. Mais également hors scène, voire hors les murs. Larisa Faber : « Les quatre derniers spectacles se sont déroulés en dehors d’une scène de théâtre classique. Pour Plan(g) B (juin 2013), Fräulein Else & Leutnant Gustl (juillet 2014), It Felt Empty When the Heart Went at First But It Is Alright Now (septembre 2014) et Frittparade 2000 (mai-août 2015), la frontière entre public et acteur a complètement disparu. Je jouais en interaction avec le public. » Quand on l’interroge sur le pourquoi de cette prise de risque qui demande un sens inné de l’improvisation, tout en gardant le fil de l’histoire, elle ne voit pas vraiment d’explication : « Ça s’est fait comme ça. » On mettra peut-être cette immersion en terre inconnue au compte d’une nouvelle tendance dans le théâtre qui, faute de pouvoir bénéficier d’effets spéciaux en 3D, va encore plus loin, en faisant de nous, humbles spectateurs, des participants, malgré nous. Dans Schmock, l’implication des enfants se fit tout naturellement : « Les enfants me donnaient des conseils autoportrait 07 Larisa Faber la Passion de l’artiste sur quoi faire. Ils disaient à l’ours de ne pas aller dans une direction, parce que là se trouvait un piège tendu par le renard. Bien sûr, je devais prendre en considération toutes ces paroles sages, mais tout de même les déjouer, sinon l’histoire se terminait prématurément. » L’idée de la savoir toujours sur le qui-vive artistiquement est plutôt pour nous réconforter : pas de routine à l’horizon, mais la volonté de parfaire un jeu tout-terrain. Schmock nous montre une jeune comédienne (née en 1986) qui se défoule, qui y va à cœur joie dans la grimace à outrance. Dans une maîtrise autant du verbe que du corps, la pièce la voit contorsionner son corps et mimer avec un sens aigu du détail les gestuelles des animaux qu’elle incarne. On ne peut s’empêcher de mettre pareil dévouement sur le compte du plaisir de danser. Des carrières dont elle est admirative, elle cite sans hésiter celle de Juliette Binoche, pour qui il n’y a plus vraiment de limites : cinéma, théâtre et danse, elle a tout fait. C’est cette ouverture d’esprit qui l’habite et dresse un CV en forme de kaléidoscope fait de rôles dramatiques, comiques et tragi-comiques. Avec des rôles qui continuent de tomber, Larisa touche du bois pour que ça dure, disant qu’on n’est jamais à l’abri du téléphone qui dort. Des idées de mises en scène pour le cinéma comptent parmi les nombreuses possibilités qu’elle n’exclut pas à l’avenir. Prendre elle-même ses décisions est un principe qui vaut plus que tout : « Je n’ai jamais aimé l’idée d’être dépendante d’un agent ou de qui que ce soit d’autre. Une fois l’école d’art dramatique terminée (NDLR : Drama Centre, Londres), j’ai créé avec deux autres comédiennes la compagnie de théâtre Speaking In Tongues [The Cave Monologues (2010), The Journey (2012), Olga’s Room (2013)], et me suis aussi battue pour imposer certains choix de projets en lesquels je croyais. » Ce projet, celui de la pièce It Felt Empty When the Heart Went at First But It Is Alright Now dans laquelle elle interprète une prostituée issue de l’immigration, était en gestation pendant deux ans. Au-delà du spectaculaire et de la performance habitée, il y a ce lien, fort, avec la troisième partie de l’histoire : ce flashback qui retrace son histoire à elle : l’arrivée au Luxembourg avec sa mère en 1990, à l’âge de 4 ans, après le coup d’État en Roumanie. Aujourd’hui, avec un agent en Allemagne, une maîtrise parfaite des langues française, allemande et anglaise, et surtout l’adoption de cette dernière comme sa langue de théâtre, le vent lui est favorable pour voguer où bon lui semble. Face à pareille liberté, la jeune femme, à la vie comme à la scène, a du mal à rester sur place. Appelez ça la Passion de l’artiste. n.b. représentations d’organes reproducteurs masculins autorisées. 06 portrait steiv. aka Stephen Korytko Bonjour. Stephen Korytko (aka steiv.) Mon nom est ________________________________________________________________________, on me connait à cause de mes _____________________________ docus, pubs, vidéo clips, vidéos artistiques, shows télé... deux-mille quelque-chose en faisant des enregistrements audio de mon groupe J’ai commencé en de ____________________________________________________________________________________________________________________________________. musique au lycée avant de me mettre à la vidéo à 20 ans. Être vidéaste indépendant, c’est ___________________________________________________________________________________________________________________ 50% devant un ordinateur, 30% de travail de terrain, 20% de contact client, 15% de compta, 0,8% de mathématiques. ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________. un docu à Miami à propos d’un des mecs les plus barrés de la planète et une pub Actuellement, je prépare ____________________________________________________________________________________________________________________________. cinéma pour une chaîne de télé d’ici (mystère mystère). inventer un bouton SHUFFLE EDIT dans les logiciels de montage pour la santé Mon rêve serait de pouvoir un jour ________________________________________________________________________________________________________________ psychologique des personnes qui montent des vidéos de mariage. ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________. plutôt des studios que des réalisateurs : PostPanic (TOUT); Daniels (vidéo clips); Mes réalisateurs préférés sont _____________________________________________________________________________________________________________________. The Mill (pubs avec gros budgets)... ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________. Si je devais donner un conseil aux jeunes qui veulent se lancer dans la réalisation, ce serait ____________________________________________ -____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Apprend les règles pour mieux les contourner. - Si tu deviens trop confortable, change ! -____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Rappelle-toi qu’il y a forcément quelqu’un quelque part qui en sais plus que toi. Donc oublie tout ce que je viens de raconter. ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________. était d’accoster sur l’île de Gorée (Sénégal) et se sentir comme au début de Mon plus beau souvenir de tournage _____________________________________________________________________________________________________________ “Shutter Island”. C’est le genre de moment qui reste avec toi pour toujours. C’était pour une collaboration avec le ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________. binôme d’artistes David Brognon / Stéphanie Rollin. j’ai tourné la vidéo d’ouverture en suivant les artistes brésiliens VJ Suave La première fois que j’étais aux Rotondes, ________________________________________________________________________________________________________ qui projetaient des animations à partir d’un vélo en faisant le tour de Bonnevoie. ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________. mes plans pour construire un parc aquatique pour adultes et animaux de savane dans le vieux bâtiment Rotondes vont être accordés. Rotondes is dead, long live Rotondes! J’espère que ___________________________________________________________________________________________________________________________________________. Rendez-vous Basta Rotondes / création/ théâtre / 5+ / en luxembourgeois / dans le cadre des Chrëschtdeeg am Theater Lun 28.12.15 >15:00 (Première) >17:00 Mar 29 + Mer 30.12.15 >15:00 >17:00 Merci ! signature : Rendez-vous Exit:LX Night steiv. xxx Ven 02.10.15 >18:00 / dans le cadre du season opening. Au programme : la projection des Exit:LX Sessions, filmées par steiv. lors des congés annulés 2015 ; les concerts de Wooderson Slater (LU), Leaf House (BE), Dillendub (LU) et Napoleon Gold (LU) et des sets DJ. Entrée gratuite. 08 musique 09 Le black metal, tel que le conçoit Hunter Hunt-Hendrix, leader du groupe Liturgy, dans son manifeste Transcendental Black Metal, est le fruit de longues réflexions philosophiques et d’associations musicales improbables, de Steve Reich à Three 6 Mafia. Explications avant le concert du groupe, le 2 novembre prochain. Liturgy : Metal is the new black Comme pour toute sous-culture, du rap au flamenco, une fois celle-ci reprise par le courant dominant, les chiens de garde s’insurgent, crient au blasphème et accusent leurs artistes préférés d’avoir non seulement vendu des disques, mais aussi d’avoir perdu leur âme. C’est peu ou prou ce qu’on continue à reprocher au groupe Liturgy, depuis plusieurs années déjà. Quatuor originaire de Brooklyn, composé de Hunter Hunt-Hendrix au chant et à la guitare, Glenn Fox à la batterie, Tyler Dusenbury à la basse et Bernard Grann à la guitare, Liturgy fut catapulté sur le devant de la scène grâce au second album, au titre bien senti, Aesthethica (2011). Ce disque allait pourtant vite s’avérer être une pierre d’achoppement pour le groupe. Il cimente non seulement la réputation de bêtes de scène et de musiciens hors pair, mais aussi celle d’artistes aux chevilles enflées. Qu’est-ce qu’on leur reproche, au juste ? C’est le fait que leur musique s’inscrive dans une démarche philosophique peu digeste qui viendrait brouiller de manière ostensible l’image du groupe metal « classique », à savoir : agressif sur scène, introverti partout ailleurs. Liturgy, au contraire, continue de gueuler même après le concert. Sans même changer de t-shirt, Hunt-Hendrix se rend au MoMA (Museum of Modern Art) de New York pour y disserter sur le renouveau dans le black metal. Oui, ce diplômé en philo a publié un manifeste de 12 pages, intitulé Transcendental Black Metal (A Vision of Apocalyptic Humanism), dans lequel il décrit ce vers quoi le genre devrait tendre afin d’impacter la culture de demain. et autres passionnés doutent sérieusement de la sincérité des quatre New-Yorkais. Se faire chouchouter dans les chroniques du webzine Pitchfork et partir en tournée avec le producteur électro-pop Diplo, est, pour certains fans, la preuve d’un polissage dont ils ne veulent pas. Hipster scum est l’insulte qui fera le plus mal à Hunt-Hendrix et à ses camarades. La déchirure est inévitable. Le groupe se dissout, quelques mois à peine après qu’Aesthethica se soit classé 26e au Top 50 des meilleurs disques de 2011, tous genres confondus, selon le magazine Spin. En voici deux extraits, traduits de l’anglais : « Le black metal né en Scandinavie sous le signe de la Fortification, est appelé Hyperborean Black Metal. Le Hyperborean Black Metal est lunaire, atrophique, dépravé, infini et pur. Le symbole de sa naissance est la Mort des Morts, sa tonalité serait le nihilisme et sa technique clé, le blast beat. » tente, le premier, de recoller les pièces, servant d’intermédiaire neutre entre des membres déçus, qui n’arrivent plus à se comprendre. Chacun vaquait à ses occupations dans son coin, jusqu’au jour où batteur et bassiste ont dû se rendre à l’évidence que Liturgy était, par définition, plus qu’un simple groupe de musique, que l’idée de départ a toujours été de justement transcender la norme, quitte à être à contre-courant. Il aura fallu plusieurs années et plusieurs haltes aux bains russes (rituel imposé par Tyler Dusenbury, le benjamin) pour se remettre les idées en place. Mens sana in corpore sano. Premiers balbutiements Faire table rase À la base, projet solo devenu quartette en 2008, Liturgy sort un premier maxi (Immortal Life), suivi l’année d’après de l’album Renihilation. Ce premier jet, enregistré et masterisé par Colin Marston (guitariste au sein de plusieurs groupes dont Krallice, grosse référence pour le groupe) mélange la densité du black metal avec la verve psychédélique du hardcore extrême. Les interludes évoquent le drone metal du groupe Sunn O))), avec ces ralentissements écrasants et lancinants. À ce titre, on évoquera aussi le morceau Mysterium, composé comme une succession de montées d’adrénaline. La sortie d’Aesthethica, deux ans plus tard, confirmera une maîtrise de leur art et une démarche esthétique calculée. Une heure et quart de violence sonique à 180 bpm plus tard, la messe est dite. Et les avis divergent. Du style sans substance, disent les uns, les autres, au contraire, déplorent le trop de substance pseudo cryptique. « Le temps est venu de rompre une fois pour toutes avec la tradition européenne, et d’établir les bases d’un black metal véritablement américain. Nous préférons utiliser le terme américain ou Amérique, plutôt que de parler des États-Unis, cet empire en déclin. L’Amérique, en revanche, est une idée éternelle qui représente la dignité humaine, l’hybridation et l’évolution créative. » Hunt-Hendrix en Messie. Ça a de quoi en agacer certains. Y compris les membres du groupe. Quand on regarde sa trajectoire ces cinq dernières années, on est surpris du rôle à double tranchant endossé bon gré mal gré. En effet, son ascension fulgurante a permis de faire connaître une scène qui, justement, a le mérite de ne pas avoir été récupérée. Et c’est là que tombe le coup de massue : les puristes Lorsque le groupe se sépare, c’est le guitariste Bernard Grann, le plus posé de la bande, qui Rendez-vous Liturgy Lun 02.11.15 >20:00 / 14€ Allant jusqu’à renier les deux albums précédents (« Je n’ai jamais tiré satisfaction d’aucun album de Liturgy avant celui-ci »), Hunter HuntHendrix entreprend l’écriture d’un nouvel album, d’abord seul. Au cours des trois années qui ont suivi la séparation, il s’est familiarisé avec le logiciel Ableton, a beaucoup philosophé, et a cessé les drogues et l’alcool. Il n’a fait aucune concession dans la composition de ce qui devait être la bande-son de son nouveau mode de vie. Vu qu’il vivait mieux, la musique allait devoir refléter de manière structurée et radicale pareille métamorphose. Hendrix s’invente tout un système de pensée ésotérique et de diagrammes afin d’appuyer sa nouvelle démarche. Les autres membres du groupe n’y comprennent pas grand-chose. Mais, contrairement aux fois précédentes, ils n’essaient pas de comprendre. Le jargon intello ne vient pas interférer dans la création de la musique. Il y a là un poids en moins quand ils se retrouvent en studio. Hunter Hunt-Hendrix : « Ils ont vu les diagrammes, mais on n’en a pas discuté. Avec eux, je parle essentiellement musique. Je suis très reconnaissant d’avoir pareils talents à mes côtés. » The Ark Work En ce qui concerne la composition des morceaux pour le nouvel album, The Ark Work (2015), Hunt-Hendrix a déclaré dans la presse avoir voulu réunir l’univers de la musique médiévale et celui de la trap music (style hiphop originaire du sud des États-Unis, reposant sur une sub-basse proéminente, des synthés et une programmation sur boîte à rythmes Roland TR-808). « Quand j’écoute des groupes comme Three 6 Mafia et, surtout, Bone Thugs-n-Harmony, leur phrasé cryptique à moitié chanté me rappelle la cadence des prières monastiques, ce qui colle tout à fait à la musique de Guillaume de Machaut (NDLR : tapez le nom sur Youtube). Sur ce nouvel album, j’ai voulu faire cohabiter deux cultures qui, historiquement parlant, n’ont rien à voir, l’une et l’autre. » Ajoutez à cela l’influence des grands penseurs minimalistes comme Glenn Branca et Steve Reich (surtout, la pièce Music for 18 Musicians), des guitares en retrait au profit d’élements électroniques (l’exemple le plus flagrant est le maxi Quetzalcoatl), la présence d’une cornemuse (Reign Away), et l’on tient là un véritable affront aux détracteurs, assumé à 100%, aussi subversif qu’intensément riche en bonnes trouvailles. The Ark Work est-il l’album de la transcendance comme l’entendait Hunt-Hendrix dans son manifeste ? Les chiens sont déjà dressés. Rendez-vous PICelectroNIC Sam 07 + Dim 08.11.15 Pendant le dernier week-end des congés de la Toussaint, petits et grands ont l’occasion d’explorer tous les espaces des Rotondes en assistant à des performances musicales, installations sonores, ciné-concerts, sessions DJ et ateliers. Le PICelectroNIC passe déjà à sa 7e édition et s’est établi comme un des temps forts les plus importants de toute la saison. Programme intégral disponible à partir du 01.10.15 sur rotondes.lu festival for headbanging kids and grooving parents Réveil difficile. Un arrière-goût d’Orval chaude et de vomi en bouche. Les mômes qui crient. Mon épouse, déjà levée (déjà lavée, déjà habillée, presque déjà maquillée), sur un ton faussement sévère (elle sait que ça ne sert plus à grand-chose), demande à Calvin, le dernier, de finir son verre de betterave-orange avant de partir rejoindre sa sœur Sophie qui joue dans le jardin. Nous sommes en automne, mais il fait doux. Ayant tout perdu la nuit précédente – mon blouson, mon portefeuille qui était dans sa poche intérieure, mes chaussures - je suis rentré à pied de la Gare, sans vraiment sentir le froid. Du moins, je n’en ai pas le souvenir… Les cris dehors amplifient mon mal de crâne. Sophie et Calvin sont plus agités que d’ordinaire. Et pour cause. Aujourd’hui, c’est la fête. Cela fait une semaine qu’ils ne parlent que de ça. Aujourd’hui, l’excitation atteint son apogée. Aujourd’hui, le jour où mère poule, père saoul et les deux loups (7 et 5 ans) iront, pour la première fois, au… PICELECTRONIC 10 temps fort 11 sous forme de croquis** – répartis çà et là dans toutes les pièces de la maison. ** Contrat de confiance : depuis sa toute première édition en 2009, une seule et même personne illustre l’affiche du PICelectroNIC chaque année : Guillaumit. Illustrateur, graphiste et concepteur d’animations, vivant et travaillant à Bordeaux, Guillaumit partage son temps entre un travail d'atelier au calme et des concerts multimédias frénétiques, en tournée un peu partout dans le Yay ! Alors, le PICelectroNIC, qu’est-ce que c’est ? Un ami à moi, père de deux enfants, fidèle au rendez-vous depuis qu’il l’a découvert quelques années auparavant, me l’a décrit un peu comme une garderie installée au CarréRotondes (R.I.P.), où l’on propose des jeux interactifs axés sur la musique. Il y a des animateurs un peu partout qui ne demandent qu’à emprunter vos gosses le temps d’une après-midi pour jouer avec eux, pendant que vous, parents au chômage technique, discutez au bar, entre le premier café du réveil et le verre de blanc bien mérité, en fin de journée. « Parfois, tu jettes quand même un coup d’œil pour voir si elle s’est pas perdue, la petite. Pour le reste, les mômes ça joue et toi, t’es tranquille ! », rajoute mon ami, père de deux. Autant dire qu’une fois levé, le PICelectroNIC s’imposait comme le meilleur moyen de dégriser tout en étant un père de famille responsable. Une douche et une engueulade plus tard (« Comment ça, "perdu" tes chaussures ? »), nous voilà en route, ma femme et moi, taiseux, et nos enfants derrière, des robinets de paroles, qui éclaboussent d’anticipation. Arrivés sur place (le regard incrédule de ma femme quand je lui raconte le coup du portefeuille), nous sondons l’ambiance. Nous sommes parmi les premiers arrivés, c’est dire la motivation. Si j’ai bien repéré le bar, je ne vois pas d’animateurs ultra-motivés accourir vers nous pour nous débarrasser de nos précieux sujets. Dommage. Patience. Au fait il s’avère, et ce sera le cas tout au long de la longue journée, que le seul point commun entre le PICelectroNIC et une garderie, c’est la présence d’enfants. Pour le reste, ce ne sont ni les animateurs ni les assistants qui vous les kidnappent. Pendant toute une journée, vous et vos petits partez ensemble à la découverte d’installations sonores, assistez à des performances musicales et participez activement à différents ateliers. La musique, elle, électronique avant tout, résonne dans toutes les pièces. Une joyeuse cacophonie, quoi*. * Sous le slogan « Festival for headbanging kids and grooving parents », le PICelectroNIC s’étale sur tout un week-end et propose une découverte sonore et festive pour toute la famille. Par le biais d’installations, de (ciné-)concerts, de jeux interactifs et d’ateliers, il offre au public (900 visiteurs en 2014) autant de moyens de se familiariser avec une même thématique. Un côté fédérateur par lequel le PICelectroNIC a su éviter d’être connoté festival « pour les petits ». Au point accueil, on vous tend un plan du site qui liste les diverses attractions. Cela va de l’atelier DJ à l’animation radio pour reporters en herbe. Ajoutez à cela des bornes d’écoute, des (ciné-)concerts, et bien sûr, la sempiternelle table de découpage/coloriage. Calvin m’arrache le bras, impatient de démarrer le jeu de piste. Il s’agit de trouver une douzaine d’indices – les mascottes de l’affiche du festival monde avec les formations Gangpol & Mit, Carton Park et Radio Minus (les deux premières ayant été invitées régulièrement au CarréRotondes depuis son ouverture en 2008, tandis que Radio Minus fut l’une des attractions phare lors de son passage au PICelectroNIC, l’année dernière). Guillaumit a montré son travail lors de nombreuses expositions, de Paris à Londres, de Londres à Tokyo, de Tokyo à Berlin. (guillaumit.com) Une fois repérés, on tamponne sa feuille de route. Bien évidemment, c’est facile comme bonjour sauf pour le dernier indice. Impatience et frustration pour père et fils. J’en viens même à demander à l’accueil s’il ne se serait pas glissé une erreur sur le plan qu’on m’a tendu. Calvin, lui, donne des coups de pied dans le vide, râle, grince des dents. À deux doigts de se frapper la tête contre le mur, son supplice est abrégé par l’une des nombreuses étudiantes qui servent de guide pendant les deux jours que dure le festival. Elle conseille à Calvin de jeter un rapide coup d’œil derrière la borne du DJ. Nos indices trouvés, nous nous précipitons récupérer notre prix : un gadget souvenir et un bon pour une collation au bar. Le bar, enfin. Bonne transition. Calvin, tout fier, donne son bon pour une sangria « sin alcohol ». Moi, je le regarde. Je n’ai pas de quoi payer un café. J’en profite d’être sur le lieu du crime pour demander à la serveuse si elle n’aurait pas trouvé, en arrivant, un blouson en cuir noir, près du comptoir. Elle me tend le blouson. Le portefeuille n’y est plus, évidemment. J’avale ma salive, Calvin son dernier morceau de raisin, puis on se dirige vers les autres activités, à la recherche de sa maman et de Sophie. Entre-temps, l’espace s’est bien rempli. La musique, les cris des mômes, les couleurs, tout ça a de quoi donner le tournis à ma gueule de bois. Je croise ma belle-sœur qui m’indique que maman et Sophie sont dans la cour, et assistent à un concert. Le groupe qui joue, un orchestre muni d’instruments fabriqués uniquement avec de la récup, rappelle certaines de mes fanfares de rue préférées, avec ses airs des Balkans. L’inventivité dans la création, son sens de la comédie, sans parler de la musique, excellente, me parlent, me touchent, même. Je bats du pied, entrevois ma petite et sa maman à quelques mètres devant nous. Nous les rejoignons, formons un cercle et dansons. Manque de bol, nous sommes venus trop tard. Le concert touchait à sa fin quand nous sommes arrivés. Nous retournons à l’intérieur, où un étudiant tout sourire nous dirige vers la salle de spectacle qui, pour le coup, fait salle de cinéma. Sur l’écran, un film d’animation qui ne m’aurait pas parlé davantage, si ce n’était pour le son bruité en direct par un seul monsieur. Il remuait dans son bric-à-brac pour une synchronisation parfaite. C’en était bluffant. Mes mômes n’y ont vu que du feu, mais moi, je le regardais, ce monsieur. Quel âge pouvait-il avoir, 45, 50 ans ? Mais son regard était celui de Calvin devant sa boîte de Duplo. Je sors de la séance un peu sonné et la gorge sèche, mais trop fier pour demander un billet à ma femme. Pour me changer les idées, je m’affale sur une pile de coussins posés négligemment dans un coin. À côté de moi, d’autres parents privés de sieste tirent d’un cageot de vieux disques vinyles contenant des contes qu’on n’ose plus lire. Nous sommes dans ce qu’on appelle le Lauschbar, le coin rétro du festival. Pour les enfants, au contraire, ce doit être l’une des attractions les plus surréalistes qu’ils aient vues : des platines ? Des disques vinyles ? Je laisse Calvin choisir un conte : Max et les Maximonstres. Bon choix. On enfile les casques. Au bout de cinq minutes, il file rejoindre sa sœur de l’autre côté de la salle pour une installation interactive, où chaque enfant voit son avatar projeté sur grand écran. Je les regarde s’amuser, fasciné par leur totale incompréhension du charme que recèlent l’écoute d’un disque, le toucher de la matière. Eux ne touchent plus, ils glissent leurs petits doigts gras et sucrés sur des écrans tactiles. Cela suffit pour que s’ouvre Sésame, et que tout s’anime devant eux, comme par magie. Ainsi évolue la journée, entre moments exaltés et complices pendant les activités en famille, et moments de quiétude nostalgique quand un peu en retrait. Le final sera l’after-­ party du festival, assuré par un type vêtu d’une combinaison en peluche blanche, et qui répond au doux nom de DJ Yeti. Le point culminant, me disait mon ami, père de deux, le moment où tout explose. « L’ambiance y est survoltée. Ce qui reste difficile à déterminer, c’est si ce sont les enfants ou les parents qui s’amusent le plus. » Florence Bécanne, Le Jeudi, octobre 2013 Yeti enchaîne les perles : The Clash, Desmond Dekker, Talking Heads, Van Morrison… Oui, de la musique de vieux ! Du même calibre que la veille. D’ailleurs, il se pourrait bien que derrière son masque de singe des neiges, se cache le même DJ. L’envie de danser me prend. Impossible de rester de simples spectateurs au regard un peu las mais bienveillant qu’ont tous les parents du monde à cette heure-ci. Sophie et Calvin s’éclatent. Quelques adultes les rejoignent. Je regarde ma femme qui timidement bat les mesures de Under My Thumb des Stones. « Allez, viens ! », je fais et lui arrache le bras, avec la même fougue juvénile dont fit preuve mon petit, avant le jeu de piste. « Entrez dans la danse ! Les soucis n’ont pas de chance… » Le générique de Fraggle Rock me replonge 30 ans en arrière et me fait l’effet d’une réelle communion. Les bras en l’air, je provoque fous rires étonnés de ma petite Sophie qui, pour la première fois de sa vie, me voit tel que je suis vraiment : un môme, qui parfois court les rues pieds nus, sans un rond en poche et criant : « Même pas froid. » Didi dit « Didier » Eye candy : Des koalas employés de bureau, des robots émotifs, des poissons curieux et bavards… Vue en plongée sur tout ce beau monde qui, malgré des différences sociales et anatomiques apparentes, cohabite paisiblement. Vous aurez peut-être aperçu l’un ou l’autre de ces personnages dans une des nombreuses affiches PICelectroNIC. Réalisation : Guillaumit 12 arts de la scène arts de la scène 13 synergies 15 Né à Paris en 1984. Y étudie les arts appliqués, ensuite les Beaux-Arts. En parallèle, utilise ce qu’il apprend en animation de jour pour l’appliquer de nuit, en faisant du VJing dans des clubs. Cofonde le label visuel ANTIVJ. Enchaîne les collaborations avec d’autres artistes visuels, s’éloignant petit à petit des clubs et des festivals, afin de faire valoir ses projections davantage comme des installations autonomes. Des projets aux quatre coins du monde, dont une commande pour le rappeur américain Jay Z. On le retrouve le 9 octobre aux Rotondes, parmi les invités d’une table ronde, dans le cadre du festival Multiplica : une exploration des arts numériques, organisé conjointement avec l’Institut Pierre Werner. Actuellement, Romain Tardy réside et travaille à Bruxelles. Comment appeler ce que vous faites ? Bonne question. Moi-même, j’ai du mal à définir ce que je fais exactement. Ma pratique est au croisement de différentes disciplines, dont le mapping vidéo*, le graphisme et l’animation. * Également appelé fresque lumineuse, le mapping vidéo est une technologie multimédia permettant de projeter de la lumière ou des vidéos sur tout type de support, de recréer des images de grande taille sur des structures en relief, tels des monuments, ou de recréer des univers à 360°. Il y a un terme que j’aime bien en anglais, qui est « expanded animation ». Il n’y a pas vraiment d’équivalent en français, mais on pourrait le traduire par « animation qui s’étend au-delà de l’écran, pour prendre possession d’autres supports physiques, que ce soit des bâtiments, des arbres... ». Romain Tardy : Hombre Lumière En effet, vous intervenez sur des supports aux dimensions assez conséquentes (NDLR : des façades immaculées des buildings de New Songdo en Corée du Sud, à l’intérieur de la Cathédrale Saint-Antoine de Breda aux Pays-Bas…). Est-ce que dans votre cas, plus grand c’est, mieux c’est ? Non, pas forcément. Je m’intéresse à toutes les échelles au niveau des possibilités de projection. Vu que quand on parle de vidéo-projection, on parle de lumière, celle-ci a l’avantage de s’adapter à toutes les tailles, à tous les volumes et à toutes les surfaces. Le mapping ne doit pas toujours être spectaculaire, il peut être aussi au service de l’intime. Il y a deux ans, j’ai présenté une pièce au Mexique, où je projetais sur des cactus (NDLR : The Ark, premier prix à la 4e Biennale ibéro-américaine de Design de Madrid, en 2014), donc à une échelle beaucoup plus petite que celle d’un bâtiment. Le spectateur n’était plus le petit être minuscule devant une toile gigantesque. Il y avait un véritable rapport d’égal à égal qui s’est installé. Remontons en arrière, si vous le voulez bien. Vous avez commencé votre carrière par le VJing. Comment est-ce qu’on quitte les soirées pour se retrouver nommé dans des grands festivals d’arts numériques ? Le VJing, le premier moyen par lequel j’ai pu montrer mon travail en dehors de l’école, m’a fait fréquenter des milieux constitués de gens qui venaient d’horizons différents. Je ne fréquentais pas que des étudiants en école d’art, mais aussi des cinéastes, d’autres VJ, des ingénieurs qui développaient des logiciels, etc. Je me suis vite retrouvé dans une petite scène assez vivante et variée au niveau des profils. En parallèle, je travaillais dans des lieux d’art contemporain, dont le Palais de Tokyo. Ce qui a provoqué d’autres rencontres intéressantes. En plus, il y a eu tout un développement de la scène des arts numériques qui a facilité le croisement entre art contemporain et technologie au service de la création. La musique électronique a, elle aussi, contribué à renforcer ce lien entre les deux. En visionnant certaines de vos vidéos sur votre site (romaintardy.com), on remarque comme un paradoxe, qui est que vous vous servez de supports à la pointe de la technologie pour créer une expérience très organique et humaine. Est-ce là une définition juste de votre travail ? C’est exactement ça. Même si je place rarement l’humain directement dans la création, l’idée est de concevoir une expérience hautement sensorielle. La composante humaine de mes créations, c’est le public qui les regarde. C’est lui qui crée cette tension entre le numérique et le tangible. Le côté humain vient aussi beaucoup du fait que mes installations sont éphémères. En général, elles durent une à trois nuits. Il y a donc une nécessité pour le spectateur d’être là physiquement afin de pouvoir partager ce moment. Je ne parlerais pas de communion, c’est un peu fort, mais ce que je souhaite créer va dans ce sens-là : un moment de partage entre l’homme et la machine. Parlons de votre rapport à la musique. Vous avez collaboré avec Murcof (NDLR : Murcof était notre invité lors d’une soirée organisée avec le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, en novembre 2014), vous travaillez régulièrement avec Squeaky Lobster. Est-ce que, depuis vos débuts (NDLR : vers 2006), musique et images ont toujours été indissociables dans votre travail ? Je n’ai jamais envisagé la projection sans musique. C’est sûrement dû à un héritage cinématographique. C’est aussi dû à ma période VJing, dans laquelle j’ai baigné pendant plusieurs années, et ce plusieurs heures d’affilée chaque nuit, où l’enjeu était justement de réagir à la musique. Comment est-ce qu’on communique ses idées aux musiciens ? Est-ce qu’on a un storyboard avec des instructions claires, ou est-ce qu’on fixe une trame à l’intérieur de laquelle ils auraient carte blanche ? La raison pour laquelle je travaille avec les, voire le, même(s) artiste(s), en l’occurrence Squeaky Lobster de Bruxelles, est qu’ensemble nous avons créé, au fil du temps, une méthode de langage très abstraite qui ne parle jamais directement ni de son ni d’image. On travaille plutôt sur des notions, en partant d’une histoire écrite à deux. Il y a toujours dans mes projets l’idée de narration, même si le public ne le perçoit pas comme tel. Les images et la musique en sont les métaphores, en quelque sorte. Aussi, j’aime la subjectivité, le fait qu’un musicien puisse s’approprier l’image pour en composer sa vision personnelle. C’est important que les musiciens avec lesquels je travaille se fassent une image mentale du projet. Vous parlez d’histoires. D’où vous viennent-elles ? Qu’est-ce qui les inspire ? Souvent, il y a une impulsion qui est créée par le lieu. Je prends en compte plein de petites approximations, étant donné que je suis souvent amené à travailler dans des endroits que je ne connais pas, avec une culture, voire une langue, que je ne connais pas. Mes histoires sont celles d’un lieu ou d’un bâtiment vu par l’étranger que je suis. C’est justement cela qui stimule l’imagination. Je m’autorise un maximum de libertés, sans avoir vraiment peur de la fausse note. Cette subjectivité à outrance permet d’éviter le regard de touriste qui croit savoir où il met les pieds. Si, par exemple, je pars au Mexique, je ne vais jamais essayer de jouer avec les « codes » mexicains, dont je ne connaissais rien trois jours avant, pour essayer de concevoir quelque chose de pseudo-mexicain. En moyenne, combien de temps vous faut-il pour réaliser une installation, du premier repérage à la projection finale ? En général, la prise de contact se fait plus ou moins un an à l’avance. Parfois plus, parfois moins, tout dépend de l’importance du projet. Pour la création en elle-même, cela varie entre un mois et demi pour des productions assez légères, à 3 à 4 mois pour des installations plus conséquentes. Ça commence toujours par un premier voyage de repérage du lieu, où je prends plein de notes en me fiant à ma première impression. On en revient à ce que je vous disais tout à l’heure au sujet de l’importance de la subjectivité. Je prends évidemment un tas de mesures afin d’évaluer les besoins techniques. Donc, dépendant du budget, il va y avoir deux, voire trois, voyages, le deuxième me permettant de faire une première projection-test et de voir quels éléments j’aurais peut-être loupés la première fois, avant de finir la création. En général, j’aime bien passer 15 jours à trois semaines sur le lieu avant la diffusion du projet, afin de pouvoir le finaliser sur place. Quand il s’agit de projeter sur un bâtiment, faites-vous aussi appel à des architectes, ou en consultez-vous les plans ? Oui, je travaille souvent avec plusieurs corps de métier, mais à distance. Je fais appel aux architectes responsables de la rénovation ou de la construction d’un bâtiment, qui me fournissent les plans qui sont le support sur lequel travailler. Au début, je venais sur place pour prendre les mesures au laser et faire un premier mapping complet du bâtiment, mais cette façon de faire, même si elle permet une plus grande précision que le travail sur plans, s’est avérée trop lourde logistiquement et financièrement. Rendez-vous Multiplica : Une exploration des arts numériques Jeu 08 + Ven 09.10.15 Table ronde, installation interactive, performance sonore, exposition / avec les artistes Robert Henke (DE), Romain Tardy (FR), Nicolas Deveaux (FR), Mathieu Labaye (BE) et Steve Gerges (LU) / en collaboration avec l’Institut Pierre Werner 16 backstage un café avec 17 Et la lumière fut Caroline Place Caroline Place est originaire de Bradford, une petite ville au nord de l’Angleterre. Elle n’est ni chanteuse ni comédienne, mais sa présence aux Rotondes a toutefois fait des étincelles. C’est en effet à la jeune Anglaise que l’on doit l’installation du pont lumière à l’intérieur de la Rotonde 1. Embauchée par la firme Charcoalblue (basée à Londres), elle a réalisé les plans, pris les mesures, calculé le poids que pourrait supporter le toit de la vieille bâtisse. Le résultat en a mis plein la vue. Caroline, que faites-vous dans la vie ? Je suis agent technique du spectacle chez Charcoalblue, en charge de la conception des systèmes d'éclairage et des dispositifs scénographiques. spectacles. Ça m’a plu, et j’ai commencé à travailler comme ingénieur du son remplaçant, ensuite comme technicienne freelance. Après vos études à Manchester, vous vous retrouvez à Londres, comme chef électricienne-gréeuse* au Royal Albert Hall, l’une des plus prestigieuses salles de spectacle du Royaume-Uni. L’entrée fut-elle facile ? Non, du tout. J’ai dû faire mes preuves comme freelance, en travaillant très dur, et en ne refusant aucun contrat. Je faisais plus d’heures que mes collègues masculins. C’est suite à ces sacrifices que j’ai été embauchée. * Gréeur (fém. : gréeuse) : spécialiste de l'accrochage du matériel, le gréeur est celui qui organise le plafond et qui suspend les équipements, que Quel âge avez-vous, si ce n’est pas indiscret ? 34 ans, la dernière fois que j’ai vérifié. Pouvez-vous expliquer en quoi l’aspect technique du théâtre vous intéresse plus que le côté créatif, apparemment plus gai, plus léger ? À aucun moment, je ne me suis dit que j’allais faire carrière dans la production, la mise en scène ou d’autres aspects dits plus créatifs. Il faut dire que je suis entrée dans le milieu par voie détournée. À la base, je possède un diplôme d’ingénieur électrique. Là en effet, on est loin du spectacle vivant… Tout à fait. D’ailleurs, au lycée, j’étais nulle en littérature, en dissertation. Par contre, j’aimais les sciences, la logique, les maths. Plus tard, l’idée de me lancer dans une carrière qui impliquait la maîtrise des maths me paraissait plutôt normale. Une fois à l’université, je me faisais un peu d’argent de poche en aidant un ami ingénieur du son. Je l’assistais lors des scepticisme par une légère expression faciale. Pour le reste, ça n’a jamais été bien méchant. Bien au contraire. Alors, pourquoi, dans ce cas, avoir quitté le poste ? J’ai eu une petite fille, et j’avais donc besoin de passer plus de temps avec elle. Travailler comme gréeur signifie parfois rentrer à 3h du matin pour reprendre à 5h du matin. Ce n’était tout simplement plus possible. En plus de cela, j’avais besoin d’un nouveau challenge. Ce qui est formidable chez Charcoalblue, c’est que j’ai vraiment pu utiliser mon expérience pratique au Royal Albert Hall pour concevoir des supports adaptés à différents types de salles. Ce qui nous amène à votre implication dans la Rotonde 1… Tout à fait. Il s’agit d’ailleurs du premier projet que m’a confié l’agent technique supérieur lorsque j’ai commencé chez Charcoalblue. Le projet était déjà en cours d’élaboration entre lui, David Dominici (responsable technique et logistique des Rotondes) et Roga (directeur des Rotondes). Il m’a demandé si je pouvais apporter quelques idées à ce sujet, et c’est comme ça que, graduellement, j’ai été impliquée. C’était un défi assez passionnant car les murs et le toit de la Rotonde, bien qu’extrêmement solides, n’ont pas été conçus pour soutenir 10 tonnes de projecteurs et de barres métalliques. Il a donc fallu imaginer un pont lumière assez léger, tout en étant capable de couvrir toute la surface. ce soit pour accrocher des éléments de décor, d'éclairage ou de son. Quels sont, à vos yeux, les plus gros avantages à être une femme dans un environnement professionnel principalement masculin ? Outre le fait que cela soit bénéfique pour l’image de l’employeur, qui passe pour plutôt progressiste parce qu’il a embauché une femme, il y a de sacrés avantages à être une femme quand vous travaillez au montage d’un pont lumière, par exemple. Le fait d’être petite, légère et fine vous permet de mieux vous déplacer sur l’échafaudage. Il y a d’ailleurs de plus en plus de gréeuses dans le milieu depuis que les femmes ont découvert que cet environnement était tout à fait adapté à leurs prouesses physiques. Au début, quelles étaient les réactions de la part de vos collègues masculins ? Il n’y a pas vraiment eu de commentaires négatifs à mon égard, du moins pas verbalement. Certains ont montré leur surprise et/ou Combien de temps a duré la réalisation du projet ? Je dirais environ un an et demi à deux ans. D’autres projets ? Il y en a pas mal, mais celui qui me tient peut-être le plus à cœur est la conception des gradins et de la scène du futur Performing Arts Center du World Trade Center (NDLR : ouverture en 2019). Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent évoluer dans votre domaine ? En aucun cas hésiter. Si c’est vraiment ce que vous sentez, allez-y, envoyez des CV, faites des stages. Demandez autour de vous où est-ce qu’il y a la possibilité de faire un apprentissage. Pour travailler en tant qu’agent technique, il n’est pas forcément nécessaire d’être calée en maths. Je vois arriver des filles qui ont un background en architecture, d’autres en dessin technique ou encore en électronique. Bertrand Dauplais service streetwork de Caritas Accueil et Solidarité a.s.b.l. Streetwork est un service de la Ville de Luxembourg qui a pour terrain d’intervention – comme son nom l’indique – la rue et sa population fragilisée. Sa mission consiste notamment à prendre contact avec les personnes en situation précaire et à leur fournir les informations nécessaires afin de réintégrer la société. Bertrand Dauplais a intégré le service en 2009, en tant qu’éducateur gradué. Entretien dans son bureau, sis 1 rue des Gaulois à Bonnevoie, juste en face des Rotondes. M. Dauplais, comment est né Streetwork ? En 2001, il y a eu une commande d’enquête sur les besoins d’un travail de rue dans les quartiers de Luxembourg. Ce qui a mené à la création de Streetwork l’année suivante. Au départ, le projet était porté par les associations Caritas Jeunes et Familles, Inter-Actions et le CESIJE (NDLR : Centre d’Études sur la situation des jeunes en Europe). L’équipe était constituée d’une poignée d’éducateurs de rue qui travaillaient ensemble. En 2009, la Ville de Luxembourg a pris en charge le financement intégral du service, et l’équipe s’est agrandie. Quand avez-vous rejoint l’équipe ? Et, quelle est votre formation ? J’ai commencé le 1er avril 2009 et fais partie de l’équipe gérée par Caritas Accueil et Solidarité*. J’ai fait éducateur spécialisé en France. J’ai la reconnaissance comme éducateur gradué ici au Luxembourg. On est tous au moins éducateur gradué dans le service, sauf pour un poste (NDLR : Stéphanie Silva est assistante sociale, en partie initiatrice du projet Streetwork au Luxembourg, en 2002). *Streetwork est géré par quatre associations : Caritas Jeunes & Familles, Caritas Accueil et Solidarité, Inter-Actions et ASTI. Si le service géré par Caritas Accueil et Solidarité – dont fait partie Bertrand Dauplais – s’oriente principalement vers les personnes sans logis, les « streetworkers » liés Comment se passe une journée typique pour vous ? Je commence ma journée vers 9h, en faisant un tour dans les structures ouvertes le matin, comme Kontakt 28, l’accueil « bas seuil »** de Jugend- an Drogenhëllef, pour prendre un peu la température de ce qui s’est passé en soirée. ** Structure bas seuil : un lieu d’accueil et de prévention ouvert sur la rue. Il se distingue des centres traditionnels par le fait qu’il offre la possibilité de ne pas se tenir à des obligations strictes (prise de rendez-vous, communication des coordonnées personnelles), des exigences souvent trop contraignantes pour la population spécifique. L’avantage est qu’au matin, les gens sont plus frais, même sobres. En général, il y en a toujours un pour raconter ce qui s’est passé la nuit. Ça me permet de déjà bien me situer par rapport à l’ambiance dans le quartier. Je ne reste jamais très longtemps, une petite demi-heure, pas plus. Je ne veux pas les déranger non plus. La plupart des personnes qui fréquentent ces centres le font pour échanger des seringues ou prendre le petit déjeuner. Ensuite, je repars vers le quartier Gare, histoire de me montrer et de repérer des gens qui auraient besoin d’être orientés vers une permanence sociale ou un autre service. Notre boulot est un gros travail d’orientation, mais aussi d’accroche. aux trois autres a.s.b.l. axent leur travail avant tout sur les jeunes. Quels sont les groupes cibles auxquels s’adresse votre service ? Les groupes cibles sont des gens qui occupent le territoire public dans la rue. Il peut s’agir de jeunes qui y sont pour passer le temps, de petits, voire de grands, délinquants ou de personnes sans logis. Streetwork fournit auprès de la population jeune un travail de prévention. Aux éducateurs de prévenir sur les risques de la délinquance ou de toute autre déviance. On essaie d’orienter les personnes plus âgées vers une situation où elles ne seront plus marginalisées. Justement, comment fait-on pour les « accrocher » ? Certains me connaissent déjà de l’époque où j’étais éducateur au foyer Ulysse. Sinon, pour ce qui est de notre présence dans la rue, on est là régulièrement, souvent. Les mercredis matin, je commence ma journée à 6h30. Le mercredi matin, je me trimballe avec un thermos et vais voir les gens qui dorment encore dans la rue, pour leur donner un petit café. C’est comme ça que j’en ai accroché certains qui, aujourd’hui, me reconnaissent comme celui qui vient avec le café le matin. Je passe une fois, deux fois, et au bout de la troisième fois, ils vont me faire part d’un 18 souci, ou me demander un renseignement. Ce renseignement, je le leur fournis parfois seulement le mercredi d’après, parce que c’est mercredi que « Bertrand se balade avec son thermos de café ». C’est un rendez-vous qu’ils ont déjà enregistré. Le jeudi soir, je vais tirer ma journée jusqu’à 22h, étant arrivé en début d’après-midi. Autre « truc » : ça fait plus de 11 ans que je ne fume plus, mais j’ai toujours un paquet de cigarettes sur moi. Cela me permet de donner une cigarette aux personnes avec lesquelles je discute, plutôt que de les voir interrompre la discussion pour demander une clope à des passants. Et comme la personne sait que j’ai toujours des clopes sur moi, elle est plus détendue, et on peut diriger la conversation vers ce qui la préoccupe véritablement. Un sujet intéressant aussi, c’est le journal. Quand j’arrive le matin, je commence soit par une blague, soit en leur demandant s’ils ont vu quelque chose d’intéressant dans le journal. C’est comme ça que naît la conversation. Quel est, d’après vous, le plus gros problème – ou problème récurrent – dont vous font part les personnes que vous rencontrez ? L’absence d’adresse. C’est le gros problème au Luxembourg. Si tu n’as pas d’adresse au Luxembourg, tu es mort. Ma collègue Stéphanie (Silva) assure une permanence trois fois par semaine pour accueillir des gens en manque de domicile, et ainsi faire une demande d’adresse fictive auprès du ministère de la Famille, de l'Intégration. Il existe une commission interministérielle (ministère de la Famille, ministère de l’Immigration) à laquelle se joignent l’ADEM et le Fonds national de solidarité, qui se réunit tous les mois au siège du ministère de la Famille pour décider d’attribuer ou non cette adresse. Celle-ci est accordée pour une période courte, trois mois en général. Cela permet de s’inscrire à l’ADEM, au Fonds national de solidarité, de contracter ou de garder un contrat de travail. En effet, si en début d’année vous n’avez pas d’adresse, vous ne recevez pas de carte d’impôt. Et sans carte d’impôt, le patron n’est pas en mesure de vous garder. Mais le but reste toujours d’avoir une adresse fixe, ce vers quoi on essaie d’orienter tous ces gens. Et comment gère-t-on les divers problèmes de dépendance ? Ce n’est pas un secret qu’au Luxembourg l’accès aux drogues et à l’alcool est plus que facile. On se retrouve effectivement avec des gens dépendants pour qui faire une démarche devient quelque chose de pesant. Dans leur tête, la principale recherche consiste à combler leur manque au plus vite. La recherche d’un travail est quelque chose de trop long, de trop compliqué. Ils ne peuvent pas attendre une fiche de paie. Mais il y en a qui s’en sortent. Avez-vous des chiffres ? Des statistiques ? De tête, non. Mais les chances sont là. J’en connais qui s’en sont sortis par eux-mêmes, dont un de mes collègues. D’ailleurs, une fois sortis, ils s’orientent souvent vers le milieu social. En France, on considère que quelqu’un est sorti du problème de la dépendance quand ça fait un an qu’il n’a pas fréquenté la scène toxicomane. En revanche, devant la gare, j’en connais quelques-uns qui ont arrêté il y a 10 ans, et ont replongé par la suite. Cela parce qu’à un moment ils se sont sentis seuls, ont changé de pays. Et quel est le groupe social qui accepte tout le monde ? La scène toxicomane. Pareil pour le milieu alcoolique. On ne regarde pas si tu es beau ou moche. Si un dealer arrive à t’accrocher, il s’en fout que t’aies un œil en moins, que tu boites, tant que tu es un consommateur. Et décrocher, c’est dur. Il ne faut pas oublier que la dépendance est une maladie. De quelle façon la vie « à la rue » a-t-elle évolué, ces cinq dernières années ? Je dirais qu’ il y a un rajeunissement croissant de la population en errance. Les problèmes de fond restent les mêmes. Le problème est qu’une grande partie de la population est soit mal formée, soit trop formée. Cela rend difficile l’obtention d’un boulot. On vit dans une société où tu existes par ton travail. Les personnes qui ne travaillent pas, ne se sentent pas vraiment valorisées, donc se démotivent vite et glissent. Les jeunes en premier. À côté du streetwork, vous fournissez aussi un travail d’ordre communautaire. On imagine qu’à ce niveau, il y a également beaucoup à faire. Comment dressez-vous la liste des priorités ? Nous fournissons, en effet, un travail communautaire, même si cela n’est pas la mission première du service. Nos bureaux situés dans la rue des Gaulois (NDLR : permanences de lundi à vendredi, de 10:00 à 12:00) permettent aux habitants de Bonnevoie et de la Gare de nous soumettre des problèmes quelconques qui, ensuite, sont rapportés au bourgmestre par nos soins. Quels sont les moments qui vous donnent le plus de satisfaction ? C’est quand vous rencontrez quelqu’un qui, avant, vivait dans un foyer et qui, plusieurs années après, possède un toit et vous demande s’il peut vous payer un verre. En plus de ça, il vous annonce que la semaine prochaine, il y a son fils qui débarque à la maison. C’est quand vous voyez des jeunes se promener avec une poussette, alors qu’auparavant ils faisaient les pires conneries imaginables. C’est quand quelqu’un n’a plus le temps de discuter avec vous parce qu’il travaille. On a de temps en temps des choses qui nous remontent le moral et, à côté de ça, on s’endurcit. On est comment le soir, en fin de journée ? On refait la journée, ou… BD : Non, il ne faut pas. Je suis content d’habiter en France. Depuis mes débuts en tant qu’éducateur, dès que je monte dans ma voiture, je cesse d’être le « vieux aux lunettes » (NDLR : son surnom dans la rue) pour redevenir Bertrand. J’ai même un collègue qui habitait à Luxembourg-Gare, avant de déménager à Dudelange. Lui-même m’a dit : « J’ai changé de vie. » Il a commencé le streetwork avant moi. D’ailleurs, je n’ai pas d’« amis » dans le milieu social. Cela permet de parler d’autre chose. Traduction : « Là où jadis sifflèrent les locomotives, aujourd’hui, l’orchestre du cirque fait ses gammes. » Apparemment, en 2005, le Luxembourg possédait un Grand Cirque National. Et ce Grand Cirque National du Luxembourg était hébergé dans une des Rotondes. Le 14 avril de la même année aurait dû avoir lieu la grande ouverture sous forme de soirée de gala, à laquelle serait conviée le « who’s who » national. Ce, bien sûr, au grand dam des défenseurs des droits des animaux. Les employés du Service des sites et monuments, quant à eux, étaient littéralement en larmes à l’idée de voir des pachydermes frotter leur lourde et dure cuirasse contre des murs datant du 19e. Il était évident que pareils éléphants blancs allaient faire couler beaucoup d’encre. Et les journaux, le Luxemburger Wort en tête, d’y consacrer des articles conséquents. Si le projet a finalement capoté, cela n’est nullement le résultat de pétitions de la part de militants PETA. C’est tout simplement, que tel projet n’a jamais vu le jour, du moins, pas publiquement. La date de parution de l’article aurait dû nous mettre la puce à l’oreille (1er avril). Seulement voilà, rares sont celles et ceux qui s’attendent à de l’humour dans les pages « Zentrum » du très respectable Wort, non ? « Nicht von ungefähr wurde auch das erst am 10. März vorgestellte Logo des Blauen Hirschen für das Kulturjahr 2007 gewählt. Dieses Symbol, das auch den Werbeprospekt des Nationalen Zirkus ziert, ist eine Reverenz an die einheimische Tierwelt, die neben Exoten die Dressurnummern bevölkern soll. » Extraits des nombreuses perles contenues dans l’article : « [email protected] » « Die Verantwortlichen der Zirkusschule Zaltimbanq freuen sich nach zwölf Jahren Bestehen endlich professionnelle Arbeitsbedingungen vorzufinden. Und zur Schaffung originalen Zirkus-Ambientes mit Live-Musik wurden die unterbeschäftigten Musikanten der Luxemburger Militärmusik verpflichtet. » Rendez-vous Vendredis Cirque cycle de cirque nouveau Avec les spectacles Flaque (Ven 16.10.15, 19:00), Lento (Jeu 19.11.15, 15:00 + Ven 20.11.15, 19:00) Attached (Ven 18.03.16, 19:00), All the fun (Ven 22.04.16, 19:00) et Le Cirque Poussière (Jeu 09.06.16, 15:00 + Ven 10.06.16, 19:00 + Sam 11.06.16, 19:00) Vous pouvez lire l’article dans son intégralité en ligne sur : rotondes.lu/rewind2 20 re play congés annulés 01 – 28.08.15 photos : Sven Becker Exit:LX Session de No Metal In This Battle / Lubomyr Melnyk / Emre Sevindik Release Night / Ghost Culture Rendez-vous Exit:LX Night Ven 02.10.15, 18:00 dans le cadre du season opening Au programme : la projection des Exit:LX Sessions, filmées par steiv. lors des congés annulés ; les concerts de Wooderson Slater (LU), Leaf House (BE), Dillendub (LU) et Napoleon Gold (LU) et des sets DJ. Entrée gratuite. 22 petites annonces APPEL AUX DONS DE VÉLOS Nous sommes à la recherche de plusieurs vélos en bon état pour mettre à disposition des artistes accueillis aux Rotondes. Si vous en avez un ou plusieurs en trop, n’hésitez à nous contacter à [email protected] Buy online ! en cours En plus du CD D’Zaubermillen, vous trouverez, dans notre nouvelle boutique en ligne, notre premier CD E Kuerf Voller Geschichten (six contes en luxembourgeois narrés par Betsy Dentzer, avec accompagnement musical de Lisa Berg au violoncelle et Luc Hemmer au vibraphone), ainsi que toutes nos sérigraphies Graphicseries. rotondes.lu/shop jusqu'au Jeu 19.11.15 New Playground installation, dans le cadre du cycle cube par Trixi Weis (LU) Octobre Jeu 08 + Ven 09.10.15 Mer 14.10.15 >18:30 Multiplica : une exploration des arts numériques Hungry Planet avec Nicolas Deveaux, Steve Gerges, Robert Henke, Mathieu Labaye, Romain Tardy / table ronde, installation, exposition (entrée gratuite), performance sonore (7€) season opening Ven 02 – Dim 04.10.15 soirées d’information et de dégustation Ven 16.10.15 >19:00 / vendredis cirque Flaque Defracto (FR) cirque nouveau (jonglage, hip-hop, musique électro, butô) / 14+ / 6/12€ (voir programme ci-contre) Nouveau CD : D’Zaubermillen No den Opféierungen am Ufank vum Joer ass d’Mäerchen, vum Betsy Dentzer erzielt, elo och op CD ze kréien, fir se onendlech oft lauschteren ze kënnen. Dank der musikalescher Begleedung vun der Multi-Instrumentalistin Florence Kraus an dem Bichelche mat Zeechnunge vum Florence Weiser wäert Iech dës D’Zaubermillen „to go“ an eng Dramwelt entféieren, déi der ganzer Famill gefält. Verëffentlechung: Enn November 2015. D’CD kann online op rotondes.lu/shop bestallt ginn. D’Zaubermillen gëtt nees während de Chrëschtdeeg am Theater gespillt: Dënschdeg, 24.11., 15:00, Samschdeg, 26. an Sonndeg, 27.12., 11:00 + 15:00 + 17:00. Infoen + Ticketen: rotondes.lu Dim 04 – Mar 06.10.15 Niet drummen spectacle musical sold out SEASON OPENING Ven 02.10.15 18:00 Exit:LX Night Den On Stéitsch ass erëm zréck … projections, concerts, dj sets entrée gratuite zu Bouneweg an de Rotonden - do wou de Festival virun 8 Joer gebuer gouf, dës Kéier als Deel vum season opening. Den On Stéitsch ass e Jugendfestival vum Service national de la Jeunesse bei deem och dëst Joer erëm iwwer 200 Jonker sech an hir Kënschten engem breede Publikum kënne weisen. Niewent 3 Musék- an Danzbühnen, wou méi oder manner bekannte Formatiounen aus sëlleche Stiler optrieden, gëtt et och eng Hellewull u Stänn a verschidde Konschtexponater ze entdecken. Et kann een awer och selwer aktiv ginn, andeems een di eng oder aner Sportaktivitéit ausprobéiert oder un engem vun de Workshopen deel hëlt. 3. Oktober 2015, 16:00 – 24:00, gratis Entrée. Kommt einfach laanscht a genéisst di relax Ambiance vum Festival Présentation Exit:LX Sessions de No Metal In This Battle (LU), Seed To Tree (LU), Napoleon Gold (LU) réalisées par steiv. lors des congés annulés en août 2015 Concerts de Wooderson Slater (LU), Leaf House (BE), Napoleon gold (LU), Dillendub (LU) Félicitations aux Karyatides ! La compagnie bruxelloise a reçu le Prix du public Festival Off Avignon 2015 dans la catégorie mimes, marionnettes, objets pour son spectacle Les Misérables, accueilli avec grand succès au CarréRotondes en janvier 2015 dans le cadre de Fabula Rasa. La mise en scène avait été signée par Agnès Limbos (voir notre article dans loko 1), que l’on retrouvera sur la scène des Rotondes dans Ressacs (samedi 24.10.15, 20:00). À voir le même jour à 17:00 la reprise de la création Monsieur Jean et Monsieur Jean, également mise en scène par Madame Limbos. Non contente de servir un des meilleurs burgers en ville, la Buvette reste ouverte tout au long de la journée (>11:30 – 22:00) afin de combler vos petites et grandes faims. Nouveauté 10:00 – 18:00 De lokale Maart marché de produits, services et design locaux par lët’z go local entrée gratuite 16:00 – 24:00 On Stéitsch par les artistes de Bounce! 10+ / 3€ 19:00 Bounce! spectacle de danse et musique par la Cie Arcosm (FR) 6+ / 55’ / sans paroles / 6/12€ première séance de l'atelier de théâtre hebdomadaire / en luxembourgeois / 120€ Mar 06.10.15 >19:00 queer loox : Any Day Now Projection de film / en anglais, sous-titré en français / entrée gratuite LAN 2.0 installation vidéo interactive, dans le cadre du cycle loop, par Steve Gerges (LU) Dim 04.10.15 Mer 07.10.15 >18:00 10:00 – 18:00 atelier / en français et d'autres langues sur demande / inscriptions : daniela.ragni@ caritas.lu De lokale Maart 10:30 – 12:30 Upcycle your textile par les artistes de Bounce! pour duo enfant-parent (6+) / 6€/couple Jeu 08.10.15 >16:00 – 18:00 11:00 + 15:00 + 17:00 Theaterlabo (groupe d’âge 8-9 ans) Niet Drummen le spectacle musical pour enfants de 1,5 à 3 ans du Theater de Spiegel (BE) se joue à guichet fermé cross-over festival (musique, danse, expo et sport) par le première séance de l'atelier de théâtre hebdomadaire / en luxembourgeois / 120€ Jeu 08 – Sam 10.10.15 Schreimutter Objekttheater sold out Service National de la Jeunesse entrée gratuite Sam 10.10.15 >10:00 Ven 16.10.15 >21:00 Danse ta différence The Phantom Band (UK) début de la première session des ateliers de danse ouverts aux enfants en situation de handicap / 4-6 (duo enfant-adulte) (le groupe d'âge 7-12 est complet) / en français / Lieu : Banannefabrik, LuxembourgBonnevoie / 70€/duo Heartbeat Parade Record Release (LU) support : X Syndicate (FR) + Cassée (LU) mathrock, metal / 5€ Soirée de projection de photos et diaporamas / entrée gratuite Bonjour, on est un tsunami théâtre d’objets / en français et en anglais / 16+ / 6/12€ Sam 17.10.15 >20:00 Poetry Slam de Lux' 6 Soirée slam avec Clotilde de Brito (FR), Elias Hirschl (AU), Sélénien (CH), Professeur V (BE), Sebastian 23 (DE) / en français et en allemand / 5/10€ Dim 25.10.15 >12:00 – 18:00 Vide-Dressing d’automne entrée gratuite Mar 27.10.15 >15:00 L’ennemi MicMac Théâtre (BE) théâtre / en français / 7+ / 6/12€ Compagnie Renards (BE/FR) théâtre / en français / 14+ / 6/12€ Jeu 29.10.15 spot nouvelle installation Novembre Lun 02.11.15 >20:00 Liturgy (US) Transcendental Black Metal / 14€ wandel.BAR Dim 11.10.15 >10:00 – 18:00 Foire aux disques entrée gratuite Dim 11.10.15 >12:00 – 18:00 Eat it! Street Food Festival Jeu 08.10.15 >19:30 Infos & Tickets : rotondes.lu Jeu 29.10.15 >19:00 Ressacs Indie rock / 13€ Mer 21.10.15 >19:00 entrée gratuite Street Photography Slide Night Sam 24.10.15 >20:00 Cie Gare Centrale (BE) Sam 10.10.15 >21:00 le Pulled Pork servi en burger, tous les mardis à partir de 18:00. Heures d’ouverture : Lun, Mar, Mer, Jeu, Sam >11:00 – 01:00 Ven >11:00 – 03:00 Dim >10:00 – 01:00 Theaterlabo (groupe d’âge 6-7 ans) Beatbox Labo Labo Duo Dance Sam 03.10.15 La Buvette, on en bave 15:30 – 17:00 Mar 06.10.15 >14:00 – 15:30 Jeu 08.10 – Jeu 31.12.15 fast forw Dim 11.10.15 >18:30 routwäissgro public viewing des épisodes 11 (par Anne Schiltz) & 12 (par Yann Tonnar) / entrée gratuite ateliers et séances d’information / infos et inscriptions : [email protected] Sam 24.10.15 >17:00 Monsieur Jean et Monsieur Jean Rotondes & United Instruments of LUCILIN (LU) Danz, Schauspill, Objetstheater a Musek / Reprise / op Lëtzebuergesch / 8+ / 6/12€ Mar 27.10.15 >18:30 De Wunnengsbau nei beliewen Instrumente der Wohnungsmarkt­ politik und ihre Wirkungen / Diskussionsrunde mit Marc Hansen, Roberto Traversini und Bernard Faller / in deutscher Sprache / Eintritt frei Mer 28.10.15 >20:00 Israël : une radicalisation jusqu'où ? Conférence-débat avec Thomas Vescovi / entrée gratuite Mar 03 – Sam 07.11.15 >14:00 – 17:00 Instrumentelabo ateliers de musique et de construction d’instruments pendant les congés de la Toussaint / 8-11 / en luxembourgeois et en français / 50 € Mar 03.11.15 >20:00 Circa Waves (UK) Indie rock / 19€ + presale fees t ward Sam 28.11.15 >20:00 Gavin James (IE) pop-soul / 18€ + presale fees Chrëschtdeeg am Theater Sam 26 – Mer 30.12.15 Rotondes & Théâtres de la Ville de Luxembourg Lun 30.11.15 >19:00 Klamms Krieg MASKéNADA (LU) Theater / in deutscher Sprache / 14+ / 6/12€ Décembre Sam 26 + Dim 27.12.15 D’Zaubermillen Rotondes Erzieltheater, Livezeechnung a Musek / 5+ / op Lëtzebuergesch / 6/12€ Mar 01.12.15 >19:00 queer loox projection de film / entrée gratuite Dim 27.12.15, 15:00 Le cri du lustre Tutti (FR) spectacle musical / 6+ / sans paroles / 6/12€ Mer 02.12.15 >18:30 Hungry Planet Mer 04.11.15 >20:00 Mar 17.11.15 >19:00 Sam 21.11.15 >19:00 Nosaj Thing (US) wandel.BAR RIFFestival Electronica / instrumental hip-hop / 18€ ateliers et séances d’information / infos et inscriptions : [email protected] Music festival with Projekt Rakija (NL), Electroshock Company (AUS), The Disliked (LU) + DJ set by dr. gonZo / 20/25€ soirées d’information, ateliers PICelectroNIC Sam 07 + Dim 08.11.15 Festival for headbanging kids and grooving parents / 8/14€ Mar 10.11.15 >16:00 – 18:00 Figurelabo première séance de l'atelier hebdomadaire de théâtre et de création d’objets / 7-9 / en luxembourgeois et en français / 120€ Mer 11.11.15 >18:30 Hungry Planet soirées d’information et de dégustation Jeu 19.11.15 >15:00 + Ven 20.11.15 >19:00 vendredis cirque Mar 24.11.15 D’Zaubermillen Erzieltheater, Livezeechnung a Musek sold out Lento Mer 25.11.15 >18:00 Nuua (FI) Upcycle your textile cirque nouveau / 5+ / atelier / en français et d'autres langues sur demande / inscriptions : daniela.ragni@ caritas.lu 6/12€ Jeu 19.11.15 >19:00 Sam 12 – Mar 15.12.15 Sous la neige Jeu 26.11.15 Theater / in deutscher Sprache / 14+ / 6/12€ nouvelle installation Dim 13.12.15 >18:30 routwäissgro public viewing / entrée gratuite Ven 27.11.15 >21:00 Shabazz Palaces (US) Punk-rock / 13€ Nots (US) Alternative hip-hop / 14€ Junges Ensemble Stuttgart (DE) Theater / 7+ / in deutscher Sprache / 6/12€ more to be announced Soul, experimental, lo-fi / 14€ pour le programme complet et actualisé : rotondes.lu facebook.com/ RotondesLuxembourg Mer 16.12.15 >19:00 wandel.BAR ateliers et séances d’information / infos et inscriptions : [email protected] Jeu 17.12.15 >10:00 – 16:00 première séance de l'atelier de théâtre hebdomadaire / en luxembourgeois / 60€ Labo Radio ludothèque / 3+ / entrée gratuite Johannes und Margarethe Willis Earl Beal Theaterlabo (groupe d’âge 13-19 ans) Playgirls & Gameboys Mar 29.12.15 >19:00 + Mer 30.12.15 >11:00 cube Jeu 19.11.15 >20:00 Sam 21.11.15 >14:00 – 19:00 Theater / Kreatioun / 5+ / op Lëtzebuergesch / 6/12€ Dim 13.12.15 >20:00 Ven 13.11.15 >16:30 – 18:30 Dim 15.11.15 Patoussalafoi théâtre musical sold out Basta Les Bestioles (FR) Jugend ohne Gott Vorstadttheater Graz (AT) Lun 28 - Mer 30.12.15 Rotondes théâtre / 1,5-3 / sans paroles / 6/12€ Mer 18.11.15 >19:00 Connected soirées d’information et de dégustation Sam 28.11.15 Silence marionnettes sold out ateliers radio par Graffiti / 12-20 / en luxembourgeois, français, allemand ou anglais / 12€ Jeu 17.12.15 >18:00 Troc`N`Brol Le troc artistico-foutraque de Noël / entrée gratuite colophon Éditeur Rotondes Rédaction Kalonji Tshinza, Robert Garcia Coordination et développement Marc Scozzai Design graphique comed Photos Sven Becker Illustrations guillaumit, Romain Tardy, steiv., Charcoalblue Relecture Emmanuelle Ravets Traduction why vanilla? Impression Editpress Remerciements Caroline Place, Charcoalblue, Larisa Faber, steiv., guillaumit, Romain Tardy, Roger Faber, Bertrand Dauplais, Sven Becker, Luxemburger Wort, Dani Jung Contact kalonji.tshinza@ rotondes.lu / marc.scozzai@ rotondes.lu Sous réserve de modification. Tous droits réservés © Rotondes 2015