propres et, d’autre part, pour l’exercice clôturé à cette date, la nature et le
montant de ses charges et produits ».
Selon Gillet et al. (1989, pp. 88-89), le principe de prudence
« veut que l’on prenne compte les pertes probables et que l’on
n’enregistre pas de profits incertains. Il veut donc, lorsqu’il concerne la
comptabilisation des actifs, que l’on choisisse toujours la valeur la plus
basse et lorsqu’il concerne les résultats, que l’on utilise toujours la valeur
qui donne le résultat le moins élevé.
« Ce principe est fort discuté. Ses partisans font valoir que les évaluations
d’inventaire et le calcul du profit ont tout avantage à être effectués en
respectant le principe de prudence : la détermination d’un bénéfice est
toujours aléatoire et, dans le doute, il vaut mieux déclarer le profit
minimum, non point pour réduire la charge fiscale, mais pour éviter que
l’on ne distribue des dividendes fictifs.
« Par contre, le principe a de nombreux adversaires. [Il est] selon
Hendriksen (1982, p. 83) ‘au mieux une très médiocre méthode pour
traiter l’existence de l’incertitude. Au pire, il entraine une complète
distorsion des chiffres comptables. Il est particulièrement dangereux par
ses effets capricieux [et] les chiffres comptables établis avec prudence ne
permettent pas une interprétation correcte même par les mieux informés
des lecteurs. [Il enfreint également d’autres principes] dans la mesure où
il entraine des distorsions de l’information’ ».
Les critiques relatives au principe de coût historique ont fait durant ces dernières,
années, apparaître le principe d’enregistrement à la juste valeur4, et ce surtout pour ce
qui concerne les institutions financières. Parallèlement, des normes comptables ont
été mises en place. Ces normes avaient, au départ, une portée nationale (certains
lecteurs se souviendront peut être avec émotion de l’introduction, en Belgique, du
Plan Comptable Minimum Normalisé en 1976). Elles sont progressivement devenues
internationales. Les grandes banques établissent actuellement leurs comptes annuels
consolidés conformément aux normes IAS/IFRS telles qu’approuvées par l’Union
Européenne5. Ces normes doivent s’adapter à l’évolution des marchés financiers et
sont dès lors elles-mêmes en constante évolution. Elles ont, en particulier, dû suivre
le développement spectaculaire des marchés de produits dérivés et l’apparition de
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
4 Il est intéressant de souligner que le principe du prix du marché n’est pas admis, par exemple, dans la
comptabilisation des stocks. On ne peut pas enregistrer les sorties de stocks aux prix auxquels on sait
qu’il faudra commander les nouvelles unités.
5!Les norms IAS/IFRS sont établie par l’International Standard Accounting Board (IASB), une
organisation privée créée en 1973 par les organisations professionnelles comptables de pays
industrialisés.