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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 1, vol. III - janvier/février/mars 2003
fiche
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L’autosondage
G. Amarenco*, P. Denys**
autosondage (ou autocathétérisme
intermittent) est une méthode théra-
peutique permettant d’assurer la vidange vési-
cale en cas de rétention urinaire complète ou
incomplète quelle qu’en soit la cause. Le prin-
cipe en est simple : c’est l’introduction, par le
patient lui-même, d’une sonde dans la vessie à
travers l’urètre, pour la vider.
L’autosondage est une technique déjà ancienne
développée dans les années 70. Initialement,
elle était utilisée par des patients para-
plégiques à la phase aiguë de leur accident et
dont la vessie ne se contractait pas. Progres-
sivement, les indications se sont élargies et,
désormais, cette technique est utilisée comme
mode de drainage à long terme dans de nom-
breuses maladies touchant l’appareil urinaire :
maladies urologiques, affections neurolo-
giques, enfants, personnes âgées. Sa facilité de
réalisation, le recul important et les nom-
breuses études qui ont été pratiquées ont pu
démontrer tout son intérêt dans la préservation
de la fonction rénale et la prévention des infec-
tions urinaires.
Fonctionnement vésical
normal et pathologique
conduisant à l’autosondage
Le déroulement de la miction (évacuation des
urines contenues dans la vessie) est, chez l’in-
dividu sain, totalement automatique : le réser-
voir vésical se contracte, alors que les sphinc-
ters s’ouvrent largement pour laisser s’écouler
les urines. Au contraire, pendant la phase de
continence, la vessie est parfaitement relâchée,
se laissant remplir d’urines, alors que les
sphincters sont contractés. Cette coordination
entre vessie et sphincters au cours de la miction
est totalement automatique. Dans certaines
conditions pathologiques, le fonctionnement
vésical est défaillant, avec une miction soit
impossible, soit incomplète. Deux types de dys-
fonctionnements vésicaux peuvent se rencon-
trer au cours des rétentions urinaires.
●La vessie hypo- ou acontractile rétentioniste,
qui est une vessie qui ne se contracte pas ou
peu, en raison :
– d’une paralysie du muscle vésical secondaire
à une lésion neurologique soit des centres ner-
veux (cerveau, moelle), soit des voies de
conduction de l’influx nerveux (faisceaux
médullaires, racines nerveuses, nerfs) ;
– d’une altération de sa structure musculaire :
vessies forcées (“vessie claquée”) secondaires
à une distension excessive prolongée dépas-
sant 1 litre ; altération de la vessie chez la per-
sonne âgée avec modification progressive de la
structure mécanique ;
– d’une acontractilité induite volontairement
par des médicaments (anticholinergiques) .
●La vessie reste contractile mais est rétention-
niste, la contraction du muscle vésical restant
possible, mais la vessie ne se vide pas, en raison :
– d’une non-ouverture des sphincters pendant
cette contraction ;
– d’un obstacle à l’écoulement des urines le
long du trajet de l’urètre, soit par une compres-
sion extérieure (adénome de la prostate...), soit
du fait d’une lésion à l’intérieur du conduit
(rétrécissement posttraumatique, postinfec-
tieux, diverticule...).
Le pourquoi
de l’autosondage
La mauvaise vidange vésicale et/ou les pous-
sées abdominales pour tenter de la vider, peu-
vent déterminer des complications plus ou
moins graves et plus ou moins immédiates :
*Hôpital Rothschild, Paris.
**Hôpital Raymond-Poincaré, Garches.
patient
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L’
Fiche à détacher et à archiver