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8. La position des assureurs est-elle défendable ?
Non. Cette approche n’a rien à voir avec la désignation des médecins selon leurs prestations plus
avantageuses que requiert l’article 41 al. 4. de la LAMal. De plus, elle n'est absolument pas
vérifiée dans les faits, ce qui la rend arbitraire.
Un sondage dans les statistiques d'économicité établies par santésuisse indique au contraire que
les médecins généralistes ou internistes qui possèdent un autre titre de spécialiste se trouvent
fréquemment en dessous du coût annuel moyen par patient. Leur formation approfondie leur
permet en effet de limiter le recours à d'autres spécialistes et de réduire ainsi les coûts à charge
de l'assurance-maladie.
Il appartient à l’assureur de désigner les médecins sur le seul critère du coût de leurs prestations.
Or, en l’absence de cadre précis dans la loi définissant les modalités de sélection, rien ne permet
de justifier l’exclusion de médecins de ces listes au seul motif qu’ils sont doublement diplômés,
lorsqu’ils exercent également en qualité de médecin de famille et qu’ils sont en mesure de fournir
des prestations aux mêmes conditions avantageuses qu’un médecin de famille installé dans la
même région.
Les caisses-maladie qui considèrent que les prestations de ces médecins sont plus coûteuses
que les autres et utilisent cet argument pour exclure ces médecins des listes devraient être en
mesure de le justifier sur la base de critères objectifs et pertinents, tels que des chiffres. Tel n’est
pas le cas.
En excluant des listes ces médecins sans preuve ni argument concrets justifiant une telle
limitation, l’assureur viole non seulement le principe fondamental d’égalité de traitement, mais il
agit également de manière arbitraire.
9. Quelles sont les conséquences pour les patients ?
De très nombreux patients se sont vu contester ou refuser le remboursement des factures de leur
médecin et imposer :
soit de prendre un produit d’assurance plus coûteux (alors qu’ils avaient le plus souvent
adopté le modèle Médecin de famille depuis plusieurs années),
soit de renoncer à leur médecin de famille, subitement éjecté de la liste des médecins de
famille agréés, qui les suivait depuis des années, dans certains cas depuis des décennies.
10. Quelles sont les conséquences pour les médecins ?
Plusieurs dizaines de médecins ont été exclus des listes de médecins de famille de certains
assureurs, en particulier en Suisse romande dans les cantons de Genève et de Vaud.
Concrètement, cela signifie que bon nombre de patients ont été forcés de changer de médecin et
que les médecins traitants ont perdu de ce fait une partie de leur patientèle, avec des
conséquences économiques évidentes pour le médecin.
La relation thérapeutique essentielle qui s’était établie a été réduite à néant. Tout aussi
inacceptable, les compétences durement acquises durant de nombreuses années d’études par
ces spécialistes expérimentés sont clairement dévalorisées et considérées comme quantité
négligeable par les assureurs.
11. Pourquoi la SVM soutient-elle l’initiative parlementaire «Non-