Avancées technologiques
RMC-2011 2
1
La place de l'EBUS (Endo Bronchial Ultra Sound)
dans l'évaluation de l'atteinte ganglionnaire médiastinale
Ph. PIÉRARD
2
- O. GILBERT
2
- V. NINANE
1
Service de Pneumologie
CHU Saint Pierre
1
- CHU Charleroi
2
INTRODUCTION
L
'article publié dans le premier numéro de la RMC (http://www.chu-
charleroi.be/RMC/rmc.aspx?a=2009&t=1) par notre confrère gastro-
entérologue S. DEBROUX vous a familiarisé avec la technique et les possibilités
diagnostiques de l'échoendoscopie par voie œsophagienne (EUS).
Pour des raisons essentiellement technologiques, cette discipline a nécessité
quelques années supplémentaires pour être adaptée et exploitable en routine par
les voies aériennes, en raison d'une nécessaire miniaturisation des différents élé-
ments.
Elle est actuellement parfaitement au point, et notre institution vient de s'équiper
du dernier modèle d'échographie linéaire développé en collaboration par Hitachi
et Pentax.
A cette occasion, nous précisons ici la place de l'EBUS parmi les différentes tech-
niques d'investigation ganglionnaire du médiastin.
Avancées technologiques
RMC-2011 2
2
D
ans le cancer broncho-pulmonaire, avant l’avènement de la TEP, la suspicion d’at-
teinte ganglionnaire reposait sur des critères de taille (petit diamètre en tomodensi-
tométrie au-delà du centimètre) et les adénomégalies faisaient l’objet d’explorations inva-
sives.
Les faible sensibilité et spécificité de ces critères de taille radiologique expliquent que
certaines équipes avaient généralisé l’exploration invasive du médiastin, même radiologi-
quement « normal ».
Avec l’introduction de la TEP, cette exploration s’est limitée à la confirmation des gan-
glions suspects en TEP au niveau N2 et N3, situations un traitement multimodal est
actuellement privilégié.
Des indications additionnelles sont les médiastins négatifs en TEP avec des tumeurs
centrales ou des atteintes ganglionnaires N1 suggérées par la TEP, ou encore des tu-
meurs qui captent faiblement le traceur car ces situations comportent un risque de TEP
faussement négative au niveau médiastinal.
L
e "gold-standard" de l'exploration du médiastin demeure l'abord chirurgical, la -
diastinoscopie axiale cervicale et ses variantes (médiastinoscopie antérieure, cervi-
cale étendue,…) ou la thoracoscopie. Il s’agit toutefois d’explorations invasives grevées
d’une morbidité (environ 2%) et qui nécessitent un chirurgien thoracique expérimenté et
souvent une hospitalisation qui a un coût.
La ponction transbronchique non guidée, basée sur les repères caractéristiques endo-
bronchiques et leurs relations anatomiques avec les chaînes ganglionnaires avoisinan-
tes, existe depuis de nombreuses années et donne de bons résultats dans l’exploration
des ganglions du médiastin.
Cette technique non guidée demeure d’ailleurs une technique de choix pour l’exploration
des ganglions dont la localisation est aisée par voie endoscopique, essentiellement ceux
qui siègent sous la carène principale (chaîne 7).
On peut compenser le handicap lié à l’absence de guidage par la répétition des ponctions
ou l’examen cytologique immédiat sur place des prélèvements.
L’ÉVALUATION DE LATTEINTE GANGLIONNAIRE MÉDIASTINALE
Avancées technologiques
RMC-2011 2
3
L
es premiers progrès significatifs dans le rendement diagnostique sont venus du -
veloppement des mini-sondes échographiques que l’on introduit par le canal opéra-
toire du bronchoscope et qui donnent, après inflation d’un ballon rempli d’eau, une image
circonférentielle des structures entourant la voie aérienne, y compris les ganglions.
Après repérage de la position du transducteur ultrasonique dans les bronches, la mini-
sonde est ensuite retirée et l’aiguille à ponction introduite dans un second temps pour ob-
tenir un prélèvement mieux orienté.
L
’avènement récent de l’endoscope échographique à tête convexe offrant une image
en plan longitudinal avec ponction guidée en temps réel constitue une étape supplé-
mentaire dans la course au meilleur rendement diagnostique.
Par rapport à son cousin œsophagien, sa plus petite taille ne permet pas d’offrir une ima-
ge d’aussi bonne qualité et l’exploration est plus difficile pour des raisons de tolérance
(toux, durée autorisée de l’examen probablement plus courte). Il permet l’exploration de
toutes les aires ganglionnaires médiastinales accessibles lors de la médiastinoscopie
axiale avec en surplus un accès plus aisé à la région sous carénaire postérieure (aire 7
postérieure).
A l’inverse de l’abord œsophagien, il ne permet pas d’accéder à la fenêtre aorto-
pulmonaire (aire 5) et au médiastin inférieur mais bien à la région paratrachéale droite et
antérieure. Il permet même d’accéder aux ganglions interlobaires et lobaires pour confir-
mer des diagnostics que la bronchoscopie ordinaire n’aurait éventuellement pas permis
d’obtenir ou de ponctionner des masses siégeant contre l’arbre bronchique principal.
L
es résultats d’études plus limitées en nombre suggèrent que ses performances
sont comparables à celles de l’échoendoscopie œsophagienne, sans complica-
tion notable.
Une des plus belles indications est l’exploration
des ganglions qui montrent une captation accrue lors de la TEP.
Enfin, en permettant l’accès à des aires ganglionnaires parfois distinctes,
EBUS et EUS sont également complémentaires pour assurer
un staging médiastinal plus complet
Avancées technologiques
RMC-2011 2
4
EN
EN
EN CONCLUSION
CONCLUSION
CONCLUSION
E
choendoscopies oesophagiennes et bronchiques (EBUS et EUS) avec
ponction guidée en temps réel devraient être le premier choix chaque
fois que le ganglion suspect sur la base de la tomodensitométrie thoracique ou
de la TEP se trouve dans leur champ d’exploration. Ces techniques qui explo-
rent des zones différentes du médiastin sont complémentaires et leur utilisation
devrait réduire les coûts principalement par la diminution des procédures chi-
rurgicales invasives et des hospitalisations. Un résultat négatif cessite enco-
re une confirmation chirurgicale.
D
es données récentes suggèrent également que l’EBUS est d’un excel-
lent apport diagnostic dans la sarcoïdose, avec une sensibilité dans
deux larges séries entre 85 et 88%.
Quelques illustrations à la page suivante ...
Avancées technologiques
RMC-2011 2
5
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !