Comme le langage verbal, le corps est un support de communication, de parole entre deux individus
parlant la même langue des gestes. Dans les interactions, le geste est réellement un support de sens.
Le corps est donc l'interprète d'une partition que sa culture et sa société lui ont donné. L'espace
même entre les corps est socialement et culturellement codé.
Le corps agit dans la communication à deux niveaux: il est mémoire et signe
Les inscriptions corporelles
Traces de démarcation avec la nature et les autres communautés d'appartenance
Elles ont différentes significations, sont indélébiles ou provisoires
Le corps "handicapé"
La relation sociale nouée avec l'homme souffrant d'un handicap est un analyseur de la façon dont un
groupe social vit sa relation au corps et à la différence
Le handicap conditionne les termes de l'échange
Le corps sexué
Le corps est porteur de l'identité sexuée
La condition de l'homme et de la femme n'est pas inscrite dans leur état corporel, elle est
culturellement construite
L’identité sexuelle est le produit d’un processus de sexuation et d’incorporation de principes
sexuants.
Le corps vieux
L'avance en âge, associée à des pertes souvent multiples, impose des adaptations inévitables dans le
domaine de l'intimité. L'adulte âgé, nécessitant des soins hospitaliers ou ambulatoires, peut risquer
d'être atteint dans son intimité.
Le corps transparent
L’avènement de l’imagerie moderne (scanner, IRM et, surtout, reconstruction de l’image en trois
dimensions) permet de voir directement l’organe et, par conséquent la lésion qui le frappe sous tous
ses angles de fuite, comme si l’enveloppe du corps était devenue transparente ou, plus précisément,
translucide.
En réalité, on croit voir l’organe alors que l’on ne voit que l’image. Mais la conséquence dans les vingt
dernières années est un réajustement du regard médical qui se détourne du corps pour contempler
l’image.
La transparence du corps nouvellement acquise annonce la clôture du corps chirurgical. L’invisible
est devenu visible avant une quelconque ouverture. Les indications d’opération chirurgicale à visée
exploratrice ont pratiquement disparu. La possibilité d’introduire dans le corps des moyens optiques
a radicalement transformé le regard chirurgical.
Conclusion
Le corps n'existe pas à l'état naturel, il est toujours saisi dans la trame du sens social
Les représentations du corps dépendent de la manière dont la personne voit, conçoit et comprend le
monde qui l'entoure
Ces représentations sont sociales et personnelles
Le corps se doit de refléter la notion positive de santé car « nos sociétés vouent un culte au corps
jeune séduisant, sain, tout-puissant », déniant toute aspérité qui rappellerait son caractère
périssable.