3/ Anthropologie du corps - Fiches

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SEMESTRE 2
UE 1.1.S2 – Psychologie, sociologie, anthropologie
3/ Anthropologie du corps
L'image du corps
C'est la représentation que se fait le sujet de son corps
Elle s'organise autour d'une forme, d'un contenu, du savoir et de la valeur
Ces quatre composantes dépendent du contexte social, culturel, relationnel et personnel
Représentation du corps comme dissociée de l'homme
Sociétés occidentales: développement anatomophysiologie
L'acteur social dit "mon corps" sur le modèle de la possession
Représentation née du développement de l'individualisme au sein des sociétés occidentales
Le corps est une barrière qui délimite le sujet des autres (objet de scission)
La médecine moderne a favorisé une vision instrumentale du corps: "on répare un corps"
Cette vision amène le malade à se placer passivement entre les mains du médecin et à attendre que
le traitement reçu fasse son effet
Représentation du corps comme constituant de l'homme
Dans les sociétés communautaires le corps est un assemblage du cosmos et de la nature
Il n'y a pas de coupure entre l'intérieur et l'extérieur
L'homme n'est pas un individu mais un noeud de relations
L'individu est conçu comme étant la réunion éphémère de puissances qui s'ordonnent le temps d'une
vie avant de se défaire
Le corps se constitue de l'enveloppe corporelle (la peau), le double et le principe vital
Les valeurs du corps
Un système de valeur divise les différents organes et les différentes fonctions du corps humain, selon
les sociétés
Le visage a la valeur la plus élevée du corps humain. L'altération du visage peut être vécue comme
une privation d'identité.
La greffe d'organes
La médecine des greffes est une médecine de l'identité. Dans la greffe, médicalement le corps est
envisagé comme autre que l'homme qu'il incarne, il perd son ancienne valeur morale et voit
s'accroitre sa valeur technique (objet), voire marchande (prix)
Après une greffe, il y a changement d'identité. Ces modifications interrogent l'homme sur ses
rapports au corps.
Corps et communication
Le corps est l'espace qui se donne à l'appréciation des autres. C'est par lui que nous sommes
nommés, reconnus, singularisés et identifiés à une appartenance sociale.
La peau enveloppe le corps et incarne la personne en la distinguant des autres ou en la reliant à eux
selon les signes utilisés
Comme le langage verbal, le corps est un support de communication, de parole entre deux individus
parlant la même langue des gestes. Dans les interactions, le geste est réellement un support de sens.
Le corps est donc l'interprète d'une partition que sa culture et sa société lui ont donné. L'espace
même entre les corps est socialement et culturellement codé.
Le corps agit dans la communication à deux niveaux: il est mémoire et signe
Les inscriptions corporelles
Traces de démarcation avec la nature et les autres communautés d'appartenance
Elles ont différentes significations, sont indélébiles ou provisoires
Le corps "handicapé"
La relation sociale nouée avec l'homme souffrant d'un handicap est un analyseur de la façon dont un
groupe social vit sa relation au corps et à la différence
Le handicap conditionne les termes de l'échange
Le corps sexué
Le corps est porteur de l'identité sexuée
La condition de l'homme et de la femme n'est pas inscrite dans leur état corporel, elle est
culturellement construite
L’identité sexuelle est le produit d’un processus de sexuation et d’incorporation de principes
sexuants.
Le corps vieux
L'avance en âge, associée à des pertes souvent multiples, impose des adaptations inévitables dans le
domaine de l'intimité. L'adulte âgé, nécessitant des soins hospitaliers ou ambulatoires, peut risquer
d'être atteint dans son intimité.
Le corps transparent
L’avènement de l’imagerie moderne (scanner, IRM et, surtout, reconstruction de l’image en trois
dimensions) permet de voir directement l’organe et, par conséquent la lésion qui le frappe sous tous
ses angles de fuite, comme si l’enveloppe du corps était devenue transparente ou, plus précisément,
translucide.
En réalité, on croit voir l’organe alors que l’on ne voit que l’image. Mais la conséquence dans les vingt
dernières années est un réajustement du regard médical qui se détourne du corps pour contempler
l’image.
La transparence du corps nouvellement acquise annonce la clôture du corps chirurgical. L’invisible
est devenu visible avant une quelconque ouverture. Les indications d’opération chirurgicale à visée
exploratrice ont pratiquement disparu. La possibilité d’introduire dans le corps des moyens optiques
a radicalement transformé le regard chirurgical.
Conclusion
Le corps n'existe pas à l'état naturel, il est toujours saisi dans la trame du sens social
Les représentations du corps dépendent de la manière dont la personne voit, conçoit et comprend le
monde qui l'entoure
Ces représentations sont sociales et personnelles
Le corps se doit de refléter la notion positive de santé car « nos sociétés vouent un culte au corps
jeune séduisant, sain, tout-puissant », déniant toute aspérité qui rappellerait son caractère
périssable.
De cette manière, il est en mesure d'acquérir son intégrité en tant que membre de la vie sociale ; une
intégrité qui prend un sens à travers le regard des autres. Le jugement social résulte de l'appréciation
visuelle.
Mais ce corps que l’on doit temps maîtriser pour intégrer la norme va peu à peu s’effacer avec
l’arrivée de nouvelle technologie, tel que le téléphone portable et internet. Le cyberspace permet à
l’homme de ne plus être un corps, mais une personne avant tout.
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