5 - Fiche animation © AGROPOLIS-MUSEUM
F i c h e a n i m a t i o n
Le goût
Chacun ses goûts
Des expériences scientifiques montrent que tous les nouveaux nés manifestent la même
attirance pour le sucré et la même répulsion pour l’acide et l’amer. Une partie de ce qui
forme notre goût est donc innée. Mais très vite, chaque nouvelle expérience culinaire d’un
bébé va enrichir son répertoire alimentaire. Ces expériences se transforment en souvenirs
sensoriels et affectifs, qui orientent ses goûts. Tout son environnement — familial, amical,
communautaire, culturel, religieux… — contribue à élaborer la palette des goûts qui lui sont
propres. L’acquis prend alors le pas sur l’inné.
Des pistes à creuser sur le thème de « Chacun ses goûts »
Les goûts d’aujourd’hui
Les goûts sont aussi fonction du temps qui passe. Les grands voyageurs du XVIIe siècle, en
apportant la pomme de terre, la tomate, le maïs, le chocolat en Europe, ont fait avancer
l’histoire du goût d’un grand pas.
Aujourd’hui, le goût est marqué par l’industrie et la transformation. Nous assistons à l’essor
de la restauration rapide, nous mangeons de plus en plus de surgelés. D’un autre côté, nous
sommes en quête de rtraditions et d’authenticité. Les recettes familiales sont mises en valeur.
Résultat : la cuisine de tradition fait une entrée en force dans les plats cuisinés. Les
boulangeries, en crise il y a quelques années encore, voient aujourd’hui leur chiffre d’affaires
augmenter. La culture du bon pain est de retour. On n’en consomme pas forcément plus, mais l’on
explore toute une palette de goûts au travers de pains dits « spéciaux ». Toutes ces évolutions
peuvent susciter une réflexion autour de la notion de goût : Comment se définit-il aujourd’hui ? Et
en comparaison avec ce que mangeaient nos grands-parents ? Qu’est-ce qui caractérise notre
alimentation, et qu’est-ce qui a radicalement changé en un siècle ?
Les tabous dans l’alimentation
Nos voisins d’Outre-Manche ne comprennent pas comment nous pouvons manger des
cuisses de grenouilles ou des escargots et nous ne concevons pas de déguster des insectes comme
le font certains peuples sud-américains ou africains. Les critères qui délimitent l’ensemble des
aliments comestibles au sein d’une culture sont arbitraires par rapport à leurs caractéristiques
nutritives : nous pourrions sans danger manger des insectes, des vers de terre, des rongeurs, des
chats, des chiens, etc. Ce sont nos représentations intellectuelles qui nous en interdisent la
consommation. Ainsi, la culture modèle également les représentations que nous nous faisons des
aliments et la valeur symbolique que nous leur attribuons.
Par exemple, l’idée de manger du rat nous dégoûte car dans notre culture, il est associé à la saleté
et à la maladie.
L’influence de nos connaissances sur nos goûts
Que faisons-nous devant un aliment que nous n’avons jamais rencontré ? Avant de décider
si nous allons le manger, voire seulement le goûter, nous cherchons à en savoir plus à son
sujet, nous questionnons ceux qui nous l’ont présenté.
Pour la première fois face à un poisson mariné, nous demanderons sûrement de quel poisson il
s’agit, comment il a été préparé, comment il a été conservé. Est-il vraiment frais ?
Faut-il le manger accompagné ? De quelle sauce ? En effet, lorsque nous mangeons, nous laissons
l’aliment devenir une partie de nous-même, il est donc normal d’avoir une certaine inquiétude quant
à l’effet qu’il aura sur nous. Les connaissances et les renseignements que nous avons sur un aliment
peuvent influer sur nos préférences.
L’influence de la publicité sur les comportements alimentaires
La publicité influence les comportements alimentaires des enfants. De récentes études ont
montré que des enfants exposés à la publicité télévisuelle ont tendance à moins suivre l’avis de
leurs parents et à accentuer l’importance du critère plaisir au moment du choix. Les enfants non
exposés aux publicités suivent plutôt l’avis de leurs parents ou les habitudes de
la famille. Les enfants sont-ils capables d’identifier les produits qu’ils mangent sous influence de la
publicité ? D’analyser comment elle réussit à les influencer ? Faut-il se laisser influencer ?
La publicité favorise-t-elle le grignotage, mal moderne à l’origine de certaines obésités
enfantines ?