Rhinite allergique

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Chapitre 6
Rhinite allergique
Dr. Corinne ELOIT
Service ORL, Hôpital Lariboisière
10, Rue Ambroise Paré, 75010, Paris
Service d’Allergologie, Centre Médical Institut Pasteur
211, Rue de Vaugirard, 75015, Paris
[email protected]
AFVP
Monographie – Maladies allergiques
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Chapitre 6
Rhinite allergique
(Corine ELIOT)
Définition
La rhinite allergique est définie par l’ensemble de manifestations fonctionnelles nasales induites
par l’inflammation IgE dépendante de la muqueuse nasale après exposition à l’allergène.
Symptomatologie
Définition
Les réactions allergiques IgE dépendantes se manifestent en deux temps. La première phase
est silencieuse : phase de sensibilisation des cellules lymphocytes B qui fabriquent les IgE
spécifiques de l’allergène.
La deuxième phase est l’expression des symptômes cliniques lors de la réexposition à ce même
allergène. Les réactions immédiats apparaissent en quelques minutes et sont dues à la
libération d’histamine stockée dans les éosinophilies et mastocytes du tissu cible.
Les réactions retardées sont expliquées par la constitution en quelques heures d’un infiltrat
cellulaire polymorphe par recrutement, chimiotactisme et activation des éosinophiles et
mastocytes circulants, auxquels s’ajoutent progressivement les lymphocytes T et les cellules
épithéliales. Il en résulte la libération des cytokines et chimiokines par les cellules activées et
l’interconnexion avec le système immunitaire et la moelle osseuse.
Cette phase retardée est caractérisée par des réactions durables, qui s’intensifient avec
l’exposition. Une hyperréactivité non spécifique s’installe, le sujet éternue au moindre
changement de température, à l’exposition au soleil, etc. Cette Hyperréactivité non spécifique
pérennise et aggrave le processus inflammatoire ; elle explique la persistance et l’aggravation
des symptômes de la rhinite et favorise les complications cliniques.
Epidémiologie
La rhinite allergique a une prévalence variable selon les zones du globe et les pays mais
constitue la 4ème maladie la plus répandue (selon l’Organisation Mondiale de la Santé) pour les
maladies chroniques. Elle est en augmentation surtout dans les pays en voie de développement
et atteint 7% en moyenne pour les enfants de 6/7 ans, 14% en moyenne pour les enfants de
13/14 ans. Elle représente plus de 25% de la population générale (30 dernières années) et a un
impact sur la qualité de vie, la productivité à l’école et au travail. Le coût de cette maladie était
de 6,22 milliard de dollars aux Etats Unis en 1990. Ses liens avec l’asthme sont très étroits : il
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Monographie – Maladies allergiques
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y a 8 fois plus d’asthmatiques chez les patients atteints de rhinite que dans la population
tout-venant.
Symptômes cliniques
Les symptômes cliniques sont la conséquence immédiate et retardée de la libération des
médiateurs (dégranulation) des cellules présentes dans la muqueuse nasale et rhino-pharyngée.
Les symptômes classiques sont les éternuements en salve, la rhinorhée claire et le prurit nasal
et vélo-palatin.
Lorsque la symptomatologie se prolonge dans le temps (exposition prolongée) ces symptômes
sont souvent associés à un prurit conjonctival (50 à 80% rhino-conjonctivite), une irritation
pharyngée (40%), une atteinte inflammatoire sinusienne (congestion douloureuse) et de l’oreille
moyenne (sensation d’oreilles bouchées voire otite séreuse).
En dehors de la sphère ORL les patients se plaignent souvent de fatigue, de troubles du
sommeil, de céphalées consécutives à l’obstruction nasale, de toux due à l’irritation pharyngée
ou, dans un tiers des cas à un asthme. Le syndrôme dermo-respiratoire de pronostic parfois
redoutable associe les dermatites atopiques aux symptômes respiratoires ORL et bronchiques.
Les allergènes
Les pneumallergènes (aéroportés) les plus fréquemment en cause dans la rhinite allergique
sont:

Les allergènes domestiques : acariens, animaux domestiques, blattes, moisissures. Les
moisissures émettent des spores de petite taille qui pénètrent aussi bien dans le nez que
les bronches. Les plus couramment rencontrées, bien que globalement elles soient
rarement en cause, sont l’alternaria, le cladosporium, l’aspergillus et le Pénicillium.

Les allergènes atmosphériques : pollen de graminées, pollen d’herbacées (armoise) le
pollen d’arbres différents selon les régions géographiques bétulacées (bouleau, aulne
dans les régions nordiques) oléacées (frêne ou olivier) fagacées (chêne) cupressacées
(cyprès dans le sud). Le calendrier pollinique ainsi que les sites renseignant sur la
concentration pollinique tel le site du RNSA (réseau national de surveillance
atmosphérique) sont très utiles pour mettre en place le traitement symptomatique et
confirmer la corrélation clinique.

Les allergènes professionnels : latex (professions de santé), boulangers (farines),
coiffeuses (persulfates), biologistes, vétérinaires (animaux) …
Les allergies croisées tels latex-banane-kiwi-avocat sont très fréquentes en particulier pour les
pollens de bétulacées (frits à noyaux telles pêches, pommes, cerises, ou noisette, carotte, persil,
céleri). La liste des allergies croisées est longue. Il n’y a pas de relation apparente la plupart du
temps entre le pneumallergène et l’allergène alimentaire croisé. Il faut interroger les patients sur
l’existence de réactions alimentaires telles des gonflements localisés des lèvres, des brûlures,
picotements ou gonflement de la langue ou du pharynx à l’ingestion des aliments pouvant être à
l’origine d’allergies croisées.
Diagnostic
Le diagnostic d’une rhinite allergique repose sur un interrogatoire précis associé à des tests
cutanés positifs concordants aux données de l’interrogatoire (prick-tests). Ainsi, les symptômes
cliniques fortement évocateurs sont la rhinorhée, les éternuements, l’obstruction nasale, le prurit
nasal et vélo-pharyngé et l’absence de troubles de l’odorat (contrairement aux idées reçues, une
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Monographie – Maladies allergiques
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rhinite allergique non compliquée ne présente pas de troubles de l’odorat). Ces symptômes
surviennent en rapport avec une exposition animale ou selon une périodicité annuelle évocatrice
de pollinose en cas de rhinite périodique. Dans le cas d’une rhinite perannuelle, la
symptomatologie est souvent atténuée par les médications. Les symptômes associés sont très
souvent une conjonctivite et une toux (ou un asthme) survenant en accompagnement des
symptômes.
Les éléments d’orientation sont importants : caractère saisonnier, histoire personnelle ou
familiale atopique, association à des co-morbidités (broncho-pulmonaires, otlogiques,
conjonctivales, sinusiennes, dermatologiques), efficacité des traitements anti-histaminiques
et/ou corticoïdes locaux.
Le diagnostic d’une rhinite allergique consiste à mettre en évidence une réponse immunitaire
spécifique médiée par IgE détectables. Les prick-tests cutanés sont très sensibles, faciles à
réaliser et peu coûteux. Ils peuvent être réalisés avec des extraits standardisés ou bien avec
l’élément natif. Cette méthode est fréquemment utilisée pour les allergies alimentaires croisées
aux allergies respiratoires, car souvent plus sensible que les extraits du commerce. S’il est
besoin de confirmer le diagnostic, la recherche d’IgE spécifiques sériques est précise mais son
coût limite son utilisation. Les tests réalistes de « provocation allergénique » au niveau de
l’organe cible présentent un intérêt indiscutable en particulier en matière de médecine du travail.
Test de provocation allergénique
La réponse à l’exposition allergénique repose sur le calcul d’un score établi par l’estimation
clinique des symptômes provoqués (éternuements, rhinorhée, larmoiement, prurit nasal) et le
calcul objectif de l’obstruction nasale. Les produits appliqués sont standardisés, commercialisés
par les laboratoires (Stallergènes) et les doses appliquées sont alors cumulatives. Dans d’autres
cas le test est « réaliste » et consiste à mettre le patient sous des conditions strictes, dans les
mêmes conditions que celles de sa profession par exemple. Des protocoles validés sont utilisés
dans ces cas. L’examen objectif est la mesure de la perméabilité nasale. En effet, l’obstruction
nasale en réponse à la provocation allergénique est un symptôme cardinal. Cette mesure est
réalisée à l’aide d’un rhinomanomètre (calcul du débit respiratoire nasal en utilisant la mesure de
la pression et du débit) ou d’un rhinomètre acoustique (mesure du volume respiratoire nasal par
l’utilisation d’une sonde émettant des ultrasons). Le résultat de ces mesures est très fiable,
spécifique et reproductible. Cependant, de tels examens doivent être pratiqués par un personnel
rompu à cette pratique pour éviter des accidents d’exposition et suivre des méthodes
consensuelles et validées.
De multiples dosages d’IgE sériques existent par ailleurs. La plupart sont des multi-tests
qualitatifs ou semi-quantitatifs. Ils ne sont généralement pas utiles et souvent chers. Le
Phadiatop est le plus couramment utilisé. La liste des pneumallergènes qu’il contient est
maintenant précisée par la plupart des laboratoires. Ce test a une valeur d’orientation en
particulier lorsque les tests cutanés sont impossibles (dermographisme cutané).
En résumé : l’arbre décisionnel du diagnostic de rhinite allergique
Interrogatoire + histoire clinique >> Tests Cutanés (TC) par la méthode des prick-tests
1. Si les tests cutanés sont positifs, la sensibilisation est confirmée à condition d’une bonne
corrélation clinique.
2. Si les tests cutanés sont négatifs mais qu’il existe une forte suspicion, le dosage des IgE
spécifiques permet d’affirmer le diagnostic.
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3. Si l’interrogatoire, l’histoire clinique, le résultat des tests cutanés et IgE spécifiques sont
discordants, et que l’enjeu professionnel ou thérapeutique (indication d’une éviction par
ex.) le justifie, le test de provocation nasale (TPN) est indiqué, bien que peu de centres
le pratiquent.
Diagnostic differentiel
Toutes les pathologies rhinologiques (Fig.6) peuvent simuler une rhinite allergique ou comporter
une part d’allergie, associée à d’autres étiologies. Les rhinites et les rhino-sinusites sont des
pathologies fréquentes. Le diagnostic d’allergie suppose d’avoir éliminé ou de faire la part, d’une
inflammation non spécifique.
Le diagnostic différentiel le plus fréquent est la polypose naso-sinusienne dont la spécificité
clinique est d’associer un trouble de l’odorat aux autres symptômes et comme eux, d’être
cortico-réversible. Le diagnostic de polypose repose sur un examen endoscopique (endoscopes
souples ou rigides) sous anesthésie locale pour vérifier la partie haute des fosses nasales :
méats moyens, les fentes olfactives et le cavum. Les rhinites à éosinophiles sont peut-être des
formes de début de polypose naso-sinusienne. Leur caractéristique est l’agressivité des
symptômes cliniques, en relation probable avec le nombre élevé d’éosinophiles souvent
dégranulés, retrouvés au décompte des prélèvements cytologiques aux méats moyens.
Une composante allergique peut être associée à toute autre anomalie locale ou systémique.
L’indication d’un examen ORL spécifique permet en général d’apporter des précisions
indispensables dans le diagnostic et la prise en charge thérapeutique.(Fig.1 et 2)
1. anomalie du squelette (déviation septale, cornets moyens bulleux) (Fig.3 et 4)
2. hypertrophie muqueuse (végétations adénoïdes) ou tumorale du cavum,
3. hypertrophie des cornets inférieurs, réalisant souvent une obstruction à bascule
nocturne, sans rhinorhée (cycle nasal physiologique aggravé par l’augmentation de
volume des cornets) (Fig.1)
4. corps étrangers ou imperforation choanale (chez l’enfant),
5. valve nasale étroite ou collabée dont le diagnostic est fait par l’inspection clinique (pointe
du nez relevée), des mouvements respiratoires des ailes du nez,
6. tumeurs bénignes ou malignes (Fig.5) (souvent unilatérales, avec épistaxis : une rhinite
allergique ne saigne jamais, mais l’utilisation prolongée des corticoïdes locaux peut
expliquer un saignement récidivant)
7. dyskinésie ciliaire (Fig.8)
8. granulomatoses : Wegener, sarcoïdose
9. rhinorhée cérébro-spinale (généralement dans un contexte traumatique parfois ancien)
unilatérale
Le diagnostic de pathologie associée ou différentielle nécessite également une imagerie
adéquate. La radiologie simple n’a plus aucune indication. Elle ne permet pas d’éliminer une
polypose ni de faire le diagnostic d’une pathologie spécifique, en dehors des corps étrangers
intra nasal chez l’enfant. Le scanner des sinus (Fig 2) en coupes axiales (horizontales) et
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Monographie – Maladies allergiques
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coronales (frontales) sans injection permet de préciser l’extension des pathologies muqueuses,
des anomalies architecturales ainsi que de leurs complications mécaniques ou infectieuses. En
regardant attentivement la super-structure maxillaire (lorsque la fenêtre osseuse est bien
choisie), on peut identifier l’état des racines dentaires maxillaires sur les clichés axiaux.
L’injection de produit de contraste est nécessaire en cas de suspicion tumorale.
L’examen IRM est un complément parfois nécessaire dans l’évaluation des complications
infectieuses intra-orbitaires ou intra-crâniennes.
Causes des rhinites
Rhinites infectieuses et rhino-sinusites
Ces pathologies sont très fréquentes et spontanément réversibles pour la plupart. L’origine
virale est la plus fréquente : rhinovirus, influenzae et para- influenzae. Elles peuvent se
compliquer de surinfections bactériennes dont les germes les plus fréquents sont le
Streptococcus pneumoniae, l’Haemophylus influenzae, le Staphylococcus aureus et des
anaérobies en cas d’infection d’origine dentaire. Les infections fungiques sinusiennes sont
fréquentes en rapport avec des greffes aspergillaire sur dépassement de pâte dentaire
constituant des « balles fungiques » sans tests cutanés positifs ou anticorps anti-aspergillaires
ou arcs de précipitation à l’immuno-électrophorèse décelables. Les sinusites allergiques
fungiques par contre sont rares, souvent en terrain immunodéprimé.
Rhinite allergique
(voir ci-dessus)
Rhinites professionnelles
Constituent des pathologies déclenchées en milieu professionnel. Elles peuvent être allergiques
(avec tests cutanés et IgE circulantes positives) ou non allergiques liées à l’exposition aux
irritants professionnels tels les bois exotiques (risque de cancer de l’ethmoïde) des métaux
(nickel, chrome) des solvants peintures, et touchent très souvent l’acuité olfactive par la toxicité
des éléments. Elles sont également à l’origine d’atteintes diffuses des voies respiratoires
associées à des asthmes non allergiques. L’imagerie est importante dans ces cas où quelle que
soit l’origine allergique ou non, le traitement est l’éviction.
Rhinites médicamenteuses
De nombreux médicaments sont à l’origine de rhinites ou rhino-sinusites. L’aspirine et plus
largement les AINS associées à un asthme non allergique et une polypose naso-sinusienne
constituent le Syndrôme de Widal dont l’évolution est mieux controlée depuis l’association d’un
traitement médical permanent et d’une chirurgie fonctionnelle endoscopique dans des cas
choisis.
D’autres médicaments sont en cause en cas de congestion et obstruction nasale tels les IEC
(inhibiteurs de l’enzyme de Conversion), les antagonistes des alpha-adrénergiques, les collyres
β-bloquants, des contraceptifs oraux, la chlorpromazine. Fig. 6
Rhinite hormonale
Elle survient et évolue lors des cycles menstruels mais c’est surtout la rhinite gravidique qui est
très fréquente, parfois très sévère avec congestion et obstruction invalidante. Les reflux gastro-
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Monographie – Maladies allergiques
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oesophagiens pourraient intervenir dans l’évolution de ces pathologies par l’inflammation dont ils
sont responsables dans l’espace pharyngo-laryngé (reflux sus-glottiques).
Les rhinites physiques et chimiques
Elles sont dues à l’effet irritant des produits auxquels les patients sont exposés de façon
fréquente. Les symptômes n’ont pas de particularité mais ils sont rythmés par l’exposition et
évoluent en laissant une hyper-réactivité locale non spécifique, souvent associée à des
symptômes conjonctivaux de même type.
Rhinite atrophique ou ozène (Fig 7)
Elle se traduit par une symptomatologie d’obstruction nasale avec anosmie ou cacosmie. En fait,
l’examen endoscopique montre non pas une congestion mais une atrophie de la muqueuse
nasale et du squelette osseux Fig. 7. La pathologie de la muqueuse respiratoire, du drainage
ciliaire et du mucus olfactif sont d’aspect spécifique. La cause de cette pathologie reste
mystérieuse.
Rhinites idiopathiques ou « rhinites vasomotrices primitives »
Elles ne sont actuellement pas expliquées. Elles constituent un ensemble hétérogène. La
symptomatologie est souvent celle d’une rhinite allergique perannuelle. L’odorat est conservé en
dehors des rhinopathies surinfectées par dyskinésie ciliaire Fig. 8. Certaines de ces pathologies
sont sensibles aux thérapeutiques anti-histaminiques, ou aux corticoïdes locaux.
Classification des rhinites selon le consensus de la société francaise d’ORL
Rhinites chroniques
1- Allergiques
2 - Intriquées

inflammatoires : NARES

non inflammatoires : médicamenteuses, professionnelles non allergiques, hormonales,
liées au vieillissement, positionnelles, liées à l’alimentation, liées à l’environnement,
atrophiques, vasomotrices primitives
3 - Non allergiques idiopathiques
Traitement des rhinites allergiques
- Prise en charge selon la classification ARIA (Allergique Rhinitis and its Impact on Asthma)
Les rhinites allergiques sont classées en 4 catégories en associant des critères de durée et de
gravité.
1. Intermittente légère
2. Intermittente modérée à sévère
3. Persistante légère
4. Persistante modérée à sévère
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Monographie – Maladies allergiques
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Critères de durée : 4 jours/semaine ou 4 semaines consécutives
-
Rhinite intermittente

-
< 4 jours/semaine ou < 4 semaines consécutives
Rhinite persistante

> 4 jours/semaine ET > 4 semaines consécutives
Critères de gravité : importance des symptômes, perturbation du sommeil et des activités
professionnelles, scolaires, sociales
-
Rhinite légère

-
symptômes peu gênants, sommeil normal, activités normales
Rhinite modérée à sévère

symptômes gênants, sommeil perturbé, activités perturbées
- Caractéristiques des traitements pharmacologiques
Anti H1
per os
Anti H1
nasal
Corticoïd
es
inhalés
Anticholinergiques
Cromones
Rhinorhée
++
++
+++
++
+
0
Eternuments
++
++
+++
0
+
0
Prurit
++
++
+++
0
+
0
Obstruction
+
+
+++
0
+
++++
Conjonctive
++
0
+
0
0
0
Durée
d’action
12-24h
6-12h
12-48h
4-12h
2-6h
3-6h
+ effet marginal
AFVP
Vaso
Constricteur
+++ effet important
Monographie – Maladies allergiques
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Prise en charge thérapeutique selon l’ARIA 2008
Symptômes Intermittents
Légers
AH1 oral ou
local ou
Vasoconstricteur
ou ALT
Sans ordre
Modérés à
sévère
Symptômes persistants
Modérés à sévères
Par ordre de préférence
CS locaux
AH1 ou ALT
Revoir après 2-4 semaines
Légers
AH1 oral ou
local ou
Vasoconstricteur
ou ALT ou cromone
Mieux
Revoir après 2 à 4 semaines
en cas de rhinite persistante
Si insuffisant augmenter
Si mieux:continuer 1 mois
Insuffisant
Diminuer et
Continuer
> 1 mois
Ajouter ou
augmenter
les CS locaux
Revoir le diagnostic
Vérifier la compliance
Chercher une infection
ou une autre cause
Si rhinorrhée
Ipratropium
Éviction des allergènes et des irritants
Obstruction
Vasoconstricteur
ou CS oraux
courte durée
Immunothérapie
SI INSUFFISANT EN REFERER AU SPECIALISTE
Immunothérapie Spécifique (ITS)
Les Indications
L’éviction est le meilleur moyen thérapeutique, auquel on peut associer des traitements
symptomatiques et si nécessaire une Immunothérapie Spécifique dont, classiquement, l’effet est
d’autant meilleur que le patient est monosensibilisé et jeune.
Acariens
: housses pour la literie sont considérées comme moyen efficace
Animaux
: la séparation est souvent difficile
Moisissures, blattes
: mesures spécifiques
Pollens
: éviction impossible
Allergènes professionnels : reclassement
A Ŕ Indications de l’ITS
B - Contre-indications de l’ITS
1. Allergie IgE dépendante
1. Maladies auto-immunes
2. Eviction difficile ou inefficace
2. Déficit immunitaire
3. Traitements pharmacologiques inefficaces
3. Affections malignes
4. Asthme associé
4. Asthme instable
5. Patient compliant
5. Traitement par β-bloquants
6. Patient non compliant
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Monographie – Maladies allergiques
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Figure 1. Tissu Caverneux et Cycle Nasal.
•Le rapport de débit entre le côté obstrué et le côté perméable est de 1/10
•Le cycle nasal est universel et permanent même pendant le sommeil. Sa durée est variable
Aspect des fosses nasales chez le même patient avant et après application de vasoconstricteurs.
A : aspect physiologique : le côté droit est perméable, alors que le côté gauche est obstrué par
le tissu caverneux des cornets inférieur et moyen.
B : après application de vaso-constricteurs : rétraction du tissu caverneux et disparition du cycle
A
B
Figure 2.
A : aspect endoscopique de la fosse nasale droite comparé à l’aspect scanner en coupe
coronale sans injection
B : au premier plan le cornet inférieur volumineux (CI), le septum (S) sépare les deux fosses
nasales en haut desquelles se situent les fentes olfactives séparées de la base du crâne par les
lames criblées, le cornet moyen (CM), l’orbite (O)
B
A
O
C
M
CI
AFVP
Ostium maxillaire
C
M
S
Sin
S
max D CI
Monographie – Maladies allergiques
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Figure 3. Anomalies architecturales : déviation de cloison gauche, cornet moyen bulleux droit et
complications infectieuses.
A : Fosse nasale gauche surinfectée et obstruée par la déviation septale (S)
B : Image scanner : à Gauche : déviation septale réduisant la filière respiratoire et le méat
moyen responsable d’une sinusite maxillaire gauche atélectasique (SMG) ;
à Droite : cornet moyen bulleux (CB) obstacle au drainage du sinus maxillaire droit surinfecté
(SMD), l’obstruction du drainage muco-ciliaire maxillaire droit par le volumineux cornet moyen et
au drainage du sinus maxillaire gauche par la filliaire réduite du méat moyen.
C: l’obstruction mécanique du méat moyen droit par le cornet moyen bulleux (CB) polypoïde de
gros volume.
A : Fosse nasale gauche, vue
endoscopique
B : Image scanner
C
B
SMD
S
S
SMG
C Fosse nasale droite vue
endoscopique
CB
Partie VIII
AFVP
Monographie – Maladies allergiques
125
Figure 4. Anatomie des fosses nasales et des sinus : le méat moyen est la clé du drainage des
sinus maxillaire, ethmoïdal et frontal (pratiquement tous les sinus).
Figure 5. Obstruction respiratoire nasale par tumeur du cavum (Kaposi)
Vue endoscopique A, scanner coronal B et sagittal C.
A :Vue endoscopique du cavum
par la fosse nasale droite :
tumeur de Kaposi
B : Scanner du cavum
coupe coronale sans
injection
C : vue scanner coupe
sagittale tuméfaction du
cavum
AFVP
Monographie – Maladies allergiques
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Figure 6. Pathologies inflammatoires.
A : Rhinite allergique en crise : fosse nasale gauche : importante augmentation de volume du
cornet inférieur, associée à une rhinorhée claire abondante.
B : Rhinite iatrogène post-cortico-thérapie : FN gauche.
C : rhinite de type stase veineuse : FN gauche; Traces de traitement par cautérisation locale.
D : rhino-sinusite avec polype inflammatoire et écoulement, pourrait évoquer une greffe
aspergillaire (FN droite).
A : rhinite allergique en crise
C : rhinite de type stase veineuse :
Traces de traitement par cautérisation
locale
B : rhinite iatrogène post corticothérapie:
D : rhino-sinusite avec polype
inflammatoire et écoulement,
pourrait évoquer une greffe
aspergillaire
locale
AFVP
Monographie – Maladies allergiques
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Figure 7. Aspect de rhinite atrophique ou OZENE.
A : Pathologie du mucus des fentes olfactives en dedans et en dehors du cornet supérieur (CS)
Fosse nasale gauche ; septum (S).
B : aspect scanner d’une atrophie de type OZENE.
A
S
B
CS
Figure 8. Rhino-Sinusites inflammatoires liées à une dyskinésie ciliaire. Cadre complexe de
déficits immunitaires
Aspect endoscopique et scanner d’une pathologie majeure sans polypes associés, touchant la
totalité des muqueuses nasale et sinusiennes.
AFVP
Monographie – Maladies allergiques
128
Figure 9. Aspect post opératoire d’une Ethmoïdo-sphénoïdectomie.
Le drainage de toutes les cavités est assuré par une réépithélialisation de bonne qualité.
Ethmoïde
Sinus maxillaire
visible par la
méatotomie
moyenne
A : Endoscopie fosse nasale gauche
aspect post-ethmoïdosphénoïdectomie
AFVP
B : Aspect scanner Côté gauche :
aspect post-ethmoïdo-sphénoïdectomie
Monographie – Maladies allergiques
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