Nombre d`allergiques «saisonniers», sou rant du rhume des foins

ACTUA
Pas de traitement
sans prévention
Bien sûr, la première des
choses est d’éviter autant que
possible le contact avec la ou
les substances responsables de
votre rhinite allergique… pas
toujours simple.
Pour les pollens, consultez
les calendriers de pollinisa-
tion et évitez de sortir lors
d’une période de densité pol-
linique élevée.
Tondre le gazon est la pire
des choses que puisse faire
un allergique, mais un ga-
zon régulièrement coupé
produit moins de pollen.
Ne portez pas de lentilles de
contact lors des pics de polli-
nisation.
Portez des lunettes de soleil,
surtout s’il y a du vent.
N’ouvrez pas les fenêtres des
maisons et des voitures lors
de fortes tempêtes; de même,
ne laissez pas sécher votre
linge à l’extérieur.
Vos plantes d’intérieur ou
bouquets de fleurs coupées
peuvent également être res-
ponsables de symptômes
allergiques.
tages: la rapidité d’action et
l’absence d’effets indésirables.
Le traitement prescrit par le
médecin associera en général
des antihistaminiques contre
l’allergie à des corticoïdes lo-
caux contre l’inflammation.
Ils agissent sur l’ensemble de
la symptomatologie nasale et
améliorent la qualité de vie.
Pour ces patients souffrant
de rhinite allergique modé-
rée à sévère non contrôlée
par le traitement, c’est donc
l’immunothérapie allergé-
nique ou désensibilisation
qui s’impose. «Traitant la cause
de l’allergie, en plus des symp-
tômes, cette option thérapeutique
a pour but d’induire une tolérance
chez le patient, explique le Pr
Didier Ebo, immunologue-
allergologue à l’UZ Antwerpen.
On peut en attendre moins de
symptômes pendant et après le
traitement, ainsi qu’un moindre
développement de la maladie en
termes de nombre d’allergies et de
plaintes. Outre l’effet très signifi ca-
tif sur les symptômes et la qualité
de vie durant la saison pollinique,
l’immunothérapie allergénique
semble également réduire le risque
de développer de nouvelles allergies
et le risque d’apparition d’asthme
Ce qui n’est pas négligeable
quand on sait que 40% des pa-
tients avec rhinite allergique
présentent un asthme conco-
mitant. En effet, les parois
du nez et des bronches sont
tapissées du même type de cel-
lules et réagissent de la même
manière aux agressions des
allergènes.
Historiquement disponible sous
forme sous-cutanée (injections)
et sublinguale (solutions à dé-
poser sous la langue), cette ap-
proche existe désormais sous
forme de comprimés sublin-
guaux (à laisser fondre sous
la langue) uniquement pour
l’allergie aux pollens de grami-
nées.
Nombre d’allergiques «saisonniers», sou rant du
rhume des foins, voient arriver les beaux jours d’un
mauvais oeil. Cette année, pour ne pas laisser quelques
grains de pollen vous gâcher le printemps, soignez-vous!
Rencontre avec le Professeur Didier Ebo,
immunologue-allergologue à l’UZ Antwerpen.
LE PRINCIPE DE LA RÉACTION ALLERGIQUE
Face aux allergènes, le système immunitaire va déployer ses
mécanismes de défense et se mettre à produire des anticorps.
Ces anticorps particuliers – appelées IgE – se  xent alors sur
certaines cellules, les mastocytes.
Lors d’un contact répété avec l’allergène, ces mastocytes vont
libérer di érentes substances, dont l’histamine. En se  xant
sur les récepteurs cellulaires (les récepteurs H1), l’histamine
va provoquer les symptômes de l’allergie. C’est pourquoi les
allergies se traitent souvent au moyen de médicaments dits
«antihistaminiques».
L’immunothérapie, comment ça marche?
Elle consiste à «présenter» à l’organisme des doses contrôlées
de l’allergène qui provoque la réaction chez le sujet allergique.
L’idée est d’habituer progressivement les défenses du corps à
l’agression de l’allergène et de diminuer ainsi l’intensité et la
fréquence des symptômes quand l’organisme est, plus tard, mis
en contact accidentellement avec cet allergène (comme par
exemple les graminées, les poils d’animaux, etc).
Certains irritants
spéci ques comme
la fumée de tabac, la
poussière provenant
de la craie ou due à de
l’air pollué peuvent être
un facteur aggravant
de l’allergie.
Quels traitements?
La rhinite allergique n’occa-
sionne pas de fièvre ni de dou-
leur importante; cependant,
ces symptômes à répétition
peuvent handicaper la vie
sociale et professionnelle. La
fatigue est également au ren-
dez-vous, même chez les indi-
vidus les plus résistants. Votre
médecin choisira le traitement
en fonction de la gravité des
symptômes, du rapport béné-
fice/risque des médicaments
et de la facilité d’administra-
tion, mais il est important
d’agir dès les premiers symp-
tômes et de suivre scrupuleu-
sement les recommandations
(posologie,…).
Antihistaminiques
Dans le cas de rhinites aller-
giques saisonnières, un trai-
tement préventif par anti-
histaminique peut vous être
prescrit: un tel traitement
permettra souvent d’éviter
(complètement) l’apparition
des symptômes et, dans tous
les cas, il les diminuera de
façon importante. Celui-ci
doit être mis en route dès le
début de la période pendant
laquelle survient habituelle-
ment votre rhinite allergique.
Il existe aujourd’hui des anti-
histaminiques dits de seconde
génération qui, contrairement
à leurs prédécesseurs, n’en-
traînent pas de somnolence.
Attention, alcool et antihis-
taminiques ne font vraiment
pas bon ménage… Les antihis-
taminiques locaux (collyres et
sprays nasaux) ont deux avan-
Allergie, on réagit!
Outre l’e et très signi catif sur les symptômes
et la qualité de vie durant la saison pollinique,
l’immunothérapie allergénique semble également
réduire le risque de développer de nouvelles
allergies et le risque d’apparition d’asthme.
Pr Didier Ebo
RHINITE ET ASTHME
Asthme et rhinite peuvent apparaître en même temps,
mais la rhinite apparaît le plus souvent seule pendant
plusieurs années. Toute rhinite allergique peut évoluer vers un
état asthmatique dont l’évolution sera plus sévère si la rhinite
allergique n’a pas été correctement prise en charge.
Le rhume des
foins, ou rhinite
allergique, que vous
subissez depuis des
années n’est pas
une fatalité, parlez-
en à votre médecin.
La désensibilisation
Environ 20% des patients ne
répondent pas complètement
au traitement sympto-
matique; la désensibilisation
est alors envisagée. Il s’agit
d’une méthode qui consiste à
administrer un allergène (sub-
stance qui provoque l’allergie)
à petites doses et de manière
croissante, dans le but d’habi-
tuer peu à peu le patient à
cette substance (induire la to-
lérance). Une façon de soigner
le mal par le mal… qui a fait
ses preuves! Ce traitement per-
met généralement d’obtenir
une disparition durable des
symptômes et pour certains
patients, de dire adieu aux dif-
férents traitements.
Prudence avec les sprays nasaux
Les décongestionnants (gouttes ou sprays pour le nez), encore
appelés vasoconstricteurs, sont fréquemment utilisés pour
soulager l’obstruction nasale. Ils sont cependant à manier avec
prudence (à ne pas utiliser chez la femme enceinte, ni chez les
personnes sou rant d’hypertension) et modération (pas plus de
3 à 5 jours consécutifs). Leur utilisation prolongée peut en e et
entraîner une rhinite médicamenteuse… Un vrai cercle vicieux!
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