Les pourparlers de Cancun sur le climat sont sauvés mais le climat ne l’est pas
La colère et la trahison profonde à la fin des pourparlers de Copenhague sur le climat l’année dernière
ont put être évitées à Cancun, mais cela n’implique pas que la conférence de Cancun a permis au
monde de trouver une solution pour se sauvegarder. Cette situation n’a pas surpris ceux qui estimaient
que la Conférence de Cancun a été sciemment organisée pour aboutir à ce résultat à travers son
programme ayant de faibles attentes et par crainte de mettre irréversiblement en péril la crédibilité du
processus de négociation de l’ONU en cas d’impasse. Cette impression a été renforcée par le
négociateur en chef de l’ONU à la conférence, Christiana Figueres, lorsqu’elle déclara que les résultats
ont réanimé de l’espoir dans les pourparlers. Selon le Président du Mexique, pays hôte, Calderon, le
succès de Cancun « marque le début d’une nouvelle ère de coopération sur le changement climatique. Il
s’agit des premières étapes de cette longue campagne renouvelée ».
Cependant, pour les personnalités comme le Directeur des Politiques de Green Peace International,
Wendel Trio, « la conférence de Cancun aurait sauvé le processus onusien mais elle n’a pas encore
sauvé le climat ».
Un bloggeur sur le Groupe Canadien résume les attentes de la Conférence de Cancun.
« La conférence de Cancun ne doit pas être un tremplin ! La conférence de cette année à Cancun
devrait réaliser ce que Copenhague était censé de faire l’année dernière : mettre au point un accord
équitable, ambitieux et juridiquement contraignant. C’est la politique à courte vue dépourvue de tout
lien avec les sciences du climat et ceux qui seront touchés par le changement climatique ainsi qu’avec
les principes de justice ou d’équité qui est la force motrice de ces négociations et anime ceux qui sont
contents de considérer la conférence de Cancun comme un tremplin. Disons tout simplement que ceux
qui veulent utiliser la Conférence de Cancun comme un tremplin ne vont pas hésiter à utiliser tant
d’autres choses.
Malgré les tentatives audacieuses de la Bolivie dont le leader, Evo Morales, a mis en garde que
l’abandon du Protocole de Kyoto signifierait un « écocide et génocide » le deal a été conclu.
La perte de l’Afrique
Dans tout ceci, la voix de l’Afrique semble noyée au fur et à mesure que les leaders africains tenaient
individuellement des propos contradictoires, mettant ainsi en péril la voix et la position de l’Afrique lors
des pourparlers. Le Premier Ministre du Kenya lors d’un discours qui aurait été rédigé par un conseiller
japonais auprès du gouvernement du Kenya a brisé le cœur et les rangs de l’Afrique en suggérant qu’une
seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto – pendant laquelle, les pays nantis sont
juridiquement obligés de réduire leurs émission- n’était pas essentiel. Il a une fois encore réitéré que les
100 milliards de dollars promis l’année dernière à Copenhague pour les pays en développement étaient
suffisants bien que l’Afrique avait lancé un appel à un minimum de six fois ce montant.
La voix de l’Afrique a été ternie davantage par le Premier Ministre éthiopien Meles Zenawi, nommé
porte parole par l’Union Africaine pour les pourparlers, qui aurait dit aux négociateurs africains que