Télécharger la newsletter #1 - Association Française du Marketing

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News
2017 N°1
afmNews
fait peau neuve !
Pour cette première édition 2017 d’afmNews, l’équipe de rédaction a
décidé, en collaboration avec le bureau de l’afm, de vous proposer une
nouvelle version de votre newsletter. Désormais, vous retrouverez trois
fois par an, autour de rubriques récurrentes, un contenu enrichi, des
sujets approfondis et davantage d’informations pratiques concernant la
vie de notre communauté. Alors sans plus attendre, nous vous laissons
le plaisir de découvrir cette nouvelle formule d’afmNews.
Bonne lecture à tous !
Sonia Capelli
Vice-Présidente afm Communication – Valorisation
Arnaud Rivière
Chargé de mission Responsable afmNews
Jérôme Boissel et Koffi Selom Agbokanzo
Equipe de rédaction
Sommaire
1
5
2
6
L’édito
du président
p.1 - 2
3
4
A la une
p.3 - 4
Focus sur
p.5 - 7
Le dossier
p.8 - 11
7
Retour
en images
p.12 - 13
Save
the date
p.14
Le coin
des lecteurs
p.15 - 16
L’Edito du président
de l’afm
‘
C’est avec enthousiasme et énergie
que je poursuis les actions
engagées par mon prédécesseur
‘
1
Chers collègues, chers membres de l’afm,
C’est avec enthousiasme et énergie que je poursuis les actions engagées par
mon prédécesseur, Pierre Volle. Elles ont été nombreuses et certaines d’entre
elles – non des moindres - ne seront réalisées que lors de ce mandat. Que ce
soient par exemple les actions conjointes menées avec l’Academy of Marketing Science ou la réalisation d’un nouveau site Web mieux adapté aux besoins
et au fonctionnement d’une communauté comme la nôtre. Je souhaite que les
années qui viennent soient animées par un état d’esprit général fait de convivialité et de proximité. Dans cet esprit, nous tenterons de répondre aux attentes de chacun d’entre vous en orientant notre action selon plusieurs axes :
a) Favoriser la création de connaissances nouvelles en marketing. Il s’agira notamment d’institutionnaliser les hot topics, de s’ouvrir plus largement sur
les disciplines connexes, de favoriser les interactions entre chercheurs par la
création et le développement de groupes d’intérêts thématiques etc.
b) Renforcer la diffusion de nos travaux de recherche. Cela passe notamment par la consolidation de nos revues dans les classements nationaux et internationaux, et les facilités de soumission. Une plateforme de soumission est
d’ailleurs opérationnelle pour DM (http://dma.fontismedia.com/dma/) et pour
RAM (https://mc.manuscriptcentral.com/ram ). Une réflexion d’ampleur sur les
stratégies de classement de nos revues est actuellement en cours.
c) Renforcer les services à notre communauté. Les rencontres de l’afm, qui
sont aujourd’hui un véritable succès, seront déclinées régionalement et internationalement. Les doctorants feront l‘objet d’une attention particulière.
d) Renforcer la valorisation de la recherche auprès des différents publics.
Il s’agit ici d’encourager les membres de notre communauté à prendre la parole dans l’espace public tout en valorisant leurs travaux et leur visibilité.
Le programme est dense mais j’ai la chance d’être accompagné d’une équipe
étoffée, composée de Vice-présidents et de chargés de mission compétents,
impliqués et mobilisateurs.
Je reviendrai vers vous avec davantage de précisions dans les mois qui
viennent.
Bertrand Urien
Président de l’afm
2
À LA
UNE
Première personnalité à figurer « A la
Une », Michaël Flacandji, maître de
conférences à l’IAE de Bordeaux, et
lauréat du prix de la meilleure thèse
FNEGE-afm 2016 pour son travail
doctoral sur le management du souvenir des clients, réalisé à l’Université de Bourgogne sous la direction
des Professeurs Marc Filser et JeanLuc Hermann.
Dans sa thèse, Michaël Flacandji
propose un enrichissement du paradigme expérientiel en s’intéressant
non pas au contenu mais aux conséquences de l’expérience. Il démontre
ainsi que le souvenir de l’expérience
constitue un meilleur prédicteur de
la relation à l’enseigne que ne l’est
la satisfaction, que l’expérience soit
vécue dans un magasin, un centre
3
commercial ou sur un site internet.
L’important pour un distributeur serait alors de faire vivre une expérience riche à ses clients et ainsi leur
laisser un bon souvenir pour les faire
revenir – ce que Michaël Flacandji
appelle le « management du souvenir de l’expérience client » (ou Customer Experience Memory Management, CEMM).
Durant sa thèse, Michaël Flacandji
a bénéficié, dans le cadre du programme CEFAG de la FNEGE, d’un
séjour de recherche auprès du Professeur Barry Babin à Louisiana Tech
University.
La transition est donc toute trouvée
puisque la seconde personnalité à
figurer « A la Une » n’est autre que
le professeur Barry Babin, l’homme
aux 17 000 citations (H-index 39 /
i10-index 59) et aux plus de 100 publications académiques et professionnelles, avec des papiers parus
dans les plus prestigieuses revues
en marketing.
Professeur en management à Louisiana Tech University depuis 2007,
ce père de deux enfants travaille sur
des domaines aussi riches et variés que l’éthique et la politique publique, le management des services,
la vente et la promotion des ventes,
etc. Outre ses ouvrages de référence
(Multivariate Data Analysis, par
exemple) et ses articles méthodologiques, Barry Babin est aussi connu
4
pour ses travaux sur la distribution et
la valeur : Perceived appropriateness
and its effect on quality affect and
behavior (papier classé à la 6ème
position des articles publiés dans le
Journal of Retailing and Consumer
Services) ou Work and/or fun : measuring hedonic and utilitarian shopping value (papier cité plus de 6 000
fois).
Son article intitulé Pride and Prejudice in the evaluation of Wine, récompensé aux Literati Network Awards
en 2010, montre son attachement à
la France. D’ailleurs, comme évoqué
à Lyon en mai dernier, Barry Babin
sera présent au prochain Congrès
de l’afm à Tours en mai 2017, signe
de sa volonté de renforcer les liens
entre l’afm et l’AMS.
Focus
sur
LA CHAIRE « FRANCHISE
& COMMERCE EN RESEAU »
DE L’IGR-IAE RENNES
Si de nombreuses acceptions et réalités peuvent s’abriter derrière le terme de « chaire »
au sein des universités et écoles, force est de constater qu’en sciences de gestion, elle
constitue souvent l’aboutissement d’une coopération approfondie entre la recherche et
des acteurs socio-économiques, réunis autour d’une thématique forte. C’est le cas de
la chaire « Franchise & Commerce en Réseau » de l’IGR-IAE Rennes qui a été créée au
printemps 2013 par Mme Rozenn Perrigot, maître de conférences HDR et chercheur
au CREM à l’Université de Rennes 1. Retour sur une initiative qui pourrait bien susciter
d’autres vocations au sein de la communauté…
La chaire « Franchise & Commerce en Réseau » de l’IGR-IAE Rennes -Université de
Rennes 1 est née d’une volonté croisée
entre une chercheuse et une institution.
Fille de franchisés, Rozenn Perrigot a soutenu sa thèse en sciences de gestion sur
la survie des réseaux de points de vente
en 2004 à l’Université de Rennes 1 et a
continué, depuis, à travailler avec d’autres
membres du CREM (Centre de Recherche
en Economie et Management – UMR
CNRS 6211) sur la thématique de la franchise et du commerce en réseau.
En 2008, l’IGR-IAE Rennes a décidé de
développer son offre de formation en
créant un Master « Franchise & Commerce en Réseau » en apprentissage, dispensé aussi, depuis 2012, en formation
5
initiale en langue anglaise. En cohérence
avec cette double expertise enseignement / recherche, la chaire « Franchise
& Commerce en Réseau » a vu le jour au
printemps 2013.
Avec pour ambition de rapprocher les
étudiants, les chercheurs et les professionnels autour des problématiques de
la franchise et du commerce en réseau,
les missions de la chaire s’articulent autour de la formation, de la recherche et de
la valorisation, avec une volonté de faire
émerger des synergies grâce à une approche globale (multi-métiers, multi-disciplinaire et multi-pays).
La chaire
en chiffres
20 chercheurs français et internationaux + 1 ingénieur d’études
8 entreprises partenaires (Apef Services, Axe Réseaux, Banque Populaire de l’Ouest – Pôle
Franchise, Groupe Beaumanoir, KPMG Filière Franchise et Réseaux, Mc Donald’s Rennes, O2
Home Services, Subway Bretagne – Pays de Loire)
6
partenaires académiques (DeGroote School of Business – McMaster University - Canada,
IAE Bordeaux, University of Groningen – Pays-Bas, University of Hertfordshire – Royaume-Uni,
Westfälische Wilhelms-Universität Münster - Allemagne, Universidad de Oviedo - Espagne, et
d’autres partenariats sont en cours avec des universités aux Etats-Unis et en Australie)
Depuis 2013 :
- une 20aine d’articles publiés
- une 15aine de communications présentées lors de congrès internationaux
- 1 étude de cas publiée en 2016 chez Ivey Publishing intitulée « Burger King France: Acquiring the Quick Chain »
- 3 rapports parus (2013/2014 : « Prix de vente dans la franchise : pratiques et
challenges », 2014/2015 : « Le E-recrutement des candidats à la franchise » ,
2015-2016 : « L’utilisation d’Internet dans les réseaux de franchise ».
‘
Rozenn Perrigot,
Maître de conférences HDR, directrice de la chaire
6
‘
La Chaire Franchise & Commerce en réseau
s’inscrit dans cette perspective d’échanges, de
dialogue et de rapprochement entre le monde
universitaire (étudiants et chercheurs) et les
entreprises en réseau.
Les thématiques de recherche de la chaire sont définies et explorées en fonction des besoins des entreprises. Notamment, chaque année, une étude est menée
en profondeur dont le sujet, défini en collaboration avec les entreprises partenaires,
porte sur une problématique concrète rencontrée au sein des réseaux de franchise. De
même, un feedback sur les événements académiques internationaux liés à la franchise
et au commerce en réseau est effectué auprès des partenaires et étudiants.
7
La chaire est impliquée dans différents
contrats de recherche à titre de porteur
principal ou en tant que partenaire, en collaboration avec d’autres chercheurs français et étrangers. Par exemple, un projet de
recherche ANR est actuellement mené sur
la « règlementation de la Commission Européenne : ses conséquences sur les pratiques,
les conflits et la performance dans les réseaux
de franchise : une approche pluridisciplinaire
et internationale ».
Parmi les sujets traités par la chaire, celui
de la micro-franchise et de la franchise sociale revêt une importance toute particulière.
Il s’agit de considérer ces formes de franchise comme des réponses potentielles aux
problématiques humanitaires et sociétales.
Ainsi, la mission de la chaire, au travers des
enseignants-chercheurs, des étudiants et des
entreprises partenaires, est de participer au
développement de la franchise dans les secteurs de l’éducation, de l’énergie, de l’eau, de
la santé, de la nutrition, du développement
rural, etc., dans les pays africains ainsi que
dans d’autres pays émergents. Certains des
travaux menés, portant plus spécifiquement
sur la franchise dans le secteur des cliniques
au Kenya, ont été récemment récompensés
par l’attribution d’un Award lors de la Convention de l’International Franchise Association
réunissant entre 3700 et 4000 professionnels
de la franchise.
Les activités de la chaire consistent également à animer un réseau de parties-prenantes
(étudiants, chercheurs et professionnels), en
organisant différentes occasions d’échange
de bonnes pratiques et de vulgarisation des
résultats de recherche, ainsi que des moments de réflexion.
Ces temps forts peuvent prendre des formes
variées : organisation de workshops / événe-
ments thématiques (en moyenne, 5 par an ; le
dernier était dédié aux problématiques liées
à l’e-commerce dans la franchise), présentation et restitution de travaux de recherche,
présentation des mémoires de fin d’études
des étudiants du master, sous forme d’une
session posters, devant les partenaires (les
problématiques ayant initialement été suggérées par les partenaires), interventions lors
de séminaires chez des partenaires, coordination de challenges ouverts à tous les étudiants en master 1 et 2 avec remise de prix
(cette année, la 4ème édition a pour thématique
: « comment la franchise et le commerce en
réseau peuvent-ils contribuer au développement du continent africain ? 14 équipes – 60
étudiants »), organisation d’activités pour les
étudiants lors d’événements nationaux (tel
que Franchise Expo Paris) et régionaux (tels
que les Salons Entreprendre dans l’Ouest),
publication de quatre newsletters par an, tenue d’un blog sur le site internet de la chaire,
parution d’articles dans des revues managériales (telles que Franchise Magazine, Franchising World).
La chaire « Franchise & Commerce en Réseau
» est, au final, une belle illustration d’une recherche scientifique exigeante (au vu de la
qualité des revues de publication ciblées par
la chaire) et utile (au regard notamment des
travaux menés sur la micro-franchise et la
franchise sociale)… une belle histoire d’une
coopération réussie entre chercheurs, professionnels, et étudiants.
Pour plus d’informations sur la chaire : http://
www.chaire-franchise-commerce-reseau.fr/
Nous tenons à remercier Mme Rozenn Perrigot,
directrice de la chaire, pour l’ensemble des informations fournies.
LE
DOSSIER
LA CONTRIBUTION SOCIÉTALE DU
MARKETING – FAIRE D’UNE UTOPIE
UNE RÉALITÉ
PAR PIERRE VOLLE, POUR AFMNEWS
8
Il y a un peu plus d’un an sortait le livre
blanc adetem / afm sur la contribution sociétale du marketing. Dans ce document,
nous nous donnions comme objectif d’encourager les enseignants-chercheurs et
les professionnels à « s’interroger sur la
contribution sociétale du marketing pour
les amener à améliorer leurs pratiques » (F.
Laurent et P. Volle).
autour du « bilan » (peut-on parler d’un «
bon » ou d’un « mauvais » marketing ?) et
la seconde autour des voies d’amélioration (quelles seraient les incitations pour
encourager les entreprises et les organisations à pratiquer un « meilleur » marketing ?).
Le site dédié a été consulté par plusieurs
centaines de membres des deux associations. Il est encore ouvert aux contributions de chacun d’entre vous (www.marketingsocietal.org). Ainsi, pour renouveler
cet appel au débat, je souhaiterais exposer ici quelques-unes des convictions développées par les dix contributeurs à ce
livre blanc, animé pour l’afm par Amina
Béji-Bécheur (Université de Paris-Est).
Pour réaliser une ébauche de bilan, tant
la tâche est ardue, plusieurs contributeurs
se sont appuyés sur l’ambition initiale du
marketing qui consiste à contribuer positivement au progrès économique et social,
à la création de richesses, au développement des marchés, à l’innovation comme
à la satisfaction des individus, prônant la
liberté de choix et d’action… et prenant
dès lors « une très lourde responsabilité,
morale et politique » (A. Béji-Bécheur).
« Le marketing est un projet éthique pour
ne pas pousser n’importe quel type de
produit vers les consommateurs, mais plutôt comprendre leurs besoins pour créer
les produits adaptés. Depuis les années
1990, « le marketing est passé de la réponse aux besoins à la création de désirs
[…] il a perdu son rôle éthique hérité de
l’époque du projet de gestion scientifique
» (B. Cova).
L’ensemble des contributeurs a été animé
par un souci commun de porter un regard
lucide sur la contribution sociétale du marketing, un regard éclairé et sans concession. Cependant, chacun ayant été incité
à développer ses propres idées, plutôt
que de rechercher une convergence de
façade, il semble important de tracer les
lignes du débat, pour permettre de le prolonger. Les contributions ont été guidées
par deux grandes questions, la première
CONTRIBUTIONS AUTOUR DU BILAN
Cependant, face à cette ambition « historique
», la plupart des contributeurs soulignent les
nombreuses critiques dont le marketing fait
l’objet et les risques de dérive par rapport au
projet initial : une technicisation mal socialisée
qui échappe aux acteurs et leur fait perdre leurs
compétences vitales (B. Cova), les pratiques
de surconsommation (S. Rieunier), la captation
de données à l’insu des consommateurs (A.
Tripier), ou encore la marchandisation de l’authentique (B. Cova).
« Les dérapages peuvent être réels et porter
atteinte à l’ensemble de la profession ». En
particulier, « les fameux ‘nudges’, quand ils
sont utilisés en omettant des informations ou
en transmettant des informations erronées, induisent la cible en erreur » (R. Fahd).
D’autres contributeurs insistent sur la promotion par le marketing de valeurs individualistes, relativistes, voire nihilistes, et l’hégémonie croissante du marketing dans toutes les
sphères de la vie publique.
« Le marketing serait capable de se mettre
au service de n’importe quelle finalité, qu’elle
qu’en soit la valeur ou l’axiologie » (D. Roux).
« Le marketing partout, c’est les sophistes qui
nous dictent à tous ce qu’il faut dire, faire et
penser, de préférence comme les autres » (X.
Charpentier).
Pourtant, plusieurs contributeurs reconnaissent
volontiers que le marketing ne peut pas être
tenu pour responsable de tous les maux dont
il est accablé.
« Le marketing n’est pas totalement innocent.
Il a des effets performatifs importants : il influence fortement la culture dans laquelle il se
développe ». Pour autant, il joue principalement
« un rôle de bouc émissaire pour tous ceux qui
sont fragilisés par l’évolution de nos sociétés
occidentales » (B. Cova).
En effet, la critique du marketing doit être associée à une critique du capitalisme actionnarial qui vise essentiellement la rentabilité à
court terme, sans oublier le rôle essentiel des
dirigeants et des conseils d’administration qui
définissent les orientations de l’entreprise.
« L’obsolescence programmée est-elle vraiment le fait du marketing ou faut-il chercher
ailleurs, et plus haut ? » (F. Laurent).
« Ne blâmons pas le marketing pour le résultat de ses actions lorsque ces dernières se
déploient dans la ligne souhaitée par le conseil
9
d’administration de l’entreprise lorsque celle-ci
ne sert pas les clients, les salariés et, plus largement, la société civile […] Ne séparons pas
l’évaluation du marketing des missions, des objectifs, des stratégies et des actions que l’entreprise – ses responsables ou/et ses actionnaires
– elle-même définit […] Le marketing participe à
une stratégie d’ensemble dont il n’est ni le seul
responsable, ni même parfois le coupable que
l’on croit » (D. Roux).
Après avoir examiné de façon critique la responsabilité et la contribution sociétale du marketing, diverses pistes et solutions sont exposées afin d’améliorer ces pratiques, dans une
optique qui dépasse la stricte efficacité commerciale.
CONTRIBUTIONS AUTOUR
VOIES D’AMÉLIORATION
DES
De façon peut être un peu artificielle, on peut
distinguer des voies d’amélioration essentiellement internes (réflexivité accrue des praticiens,
changement des objectifs et des indicateurs)
et des voies d’amélioration essentiellement
externes (régulation, injonction à la vigilance,
prise en compte des parties prenantes et intégration de l’ensemble des externalités), voies
qui ne sont naturellement pas indépendantes
les unes des autres.
Avant d’examiner quelques-unes de ces voies
d’amélioration, en vue d’une contribution sociétale plus positive, une question préalable
porte sur le champ d’application du marketing.
Sur ce thème, les points de vue des contributeurs sont contrastés.
D’un côté, certains pensent que le marketing
ne devrait pas s’étendre au-delà de la sphère
marchande, en particulier dans la sphère politique. Ainsi, pour X. Charpentier, il s’agit de «
cesser de voir le marketing partout pour mieux
définir sa place réelle ». Dans la mesure où « le
marketing n’inventera jamais un ethos », il s’agit
donc de laisser les citoyens, accompagnés par
leurs dirigeants mandatés, « faire leur travail
moral et éthique ».
Au contraire, d’autres contributions insistent
sur la nécessité d’intégrer les préoccupations
sociétales dans les pratiques de marketing et,
symétriquement, d’étendre le marketing à la
promotion d’enjeux sociétaux. Ainsi, pour A.
Béji-Bécheur, il s’agit de combiner la vision
civique et la vision marchande afin de mieux
articuler les attentes de l’ensemble des parties
prenantes pour « accompagner la performance
économique de projets au service de la cité ».
« L’adoption d’une démarche marketing peut
être extrêmement positive pour la société si elle
vise réellement à mieux satisfaire les individus
[…] ou à les influencer dans un sens positif pour
la société » (S. Rieunier).
DES VOIES D’AMÉLIORATION
INTERNES
S’agissant des pistes d’amélioration reposant
essentiellement sur les professionnels euxmêmes, plusieurs contributeurs insistent sur la
nécessité de procéder à un examen réflexif des
pratiques.
« La contribution du marketing est dépendante
des intentions des acteurs, de leur vigilance à
l’égard des effets qu’ils ont sur le monde […]
La réflexivité et la compréhension de la portée
de nos actes et de nos choix sont les meilleurs
moyens de contribuer au bien commun » (A.
Béji-Bécheur).
De façon ingénue mais provocante, S. Rieunier
incite les responsables marketing à se poser
cette question simple : « Est-ce que j’aimerais
que cette action de marketing vise l’un de mes
enfants » ? P. Volle encourage les professionnels à examiner leurs pratiques à trois niveaux
: celui des finalités (ce qui inspire l’action), celui
des modalités (comment l’action est conduite)
et celui des conséquences.
Plusieurs contributeurs insistent sur la nécessité de changer progressivement les objectifs
des organisations, qu’il s’agisse de « créer de
nouveaux indicateurs de performance pour
prendre en compte l’influence du marketing sur
les comportements de consommation positifs,
et non pas seulement sur les comportements
d’achat » (R. Bordenave) ou de « faire en sorte
que les entreprises ne visent pas exclusivement
10
une augmentation des ventes ou des profits,
mais la satisfaction et la fidélisation de leurs
clients dans la durée » (P. Volle). Au-delà, de
ces indicateurs de performance relationnelle, il
s’agirait également de déployer des indicateurs
plus orientés vers le long terme.
« C’est l’horizon temporel du court terme qui
conduit principalement aux dérives ». Dès lors,
une façon d’aligner les préoccupations économiques et éthiques consiste à envisager la
performance dans le long terme, ce qui supposerait « d’adopter une vision patrimoniale et
pas seulement commerciale, en favorisant les
investissements plutôt que les dépenses, et en
adoptant des mesures de performance orientées vers le long terme », comme le capital de
marque » (P. Volle).
DES VOIES D’AMÉLIORATION
EXTERNES
S’agissant des pistes d’amélioration reposant
essentiellement sur l’externe (c’est-à-dire, les
parties prenantes, incluant les clients, mais
allant bien au-delà), deux contributeurs appellent de leurs vœux une refondation des relations qu’entretiennent les organisations avec
le marché. Cela dit, à un régime de personnalisation fondé sur la confiance envers les entreprises qui exploitent des données massives
(A. Tripier), s’oppose un registre relationnel à
teneur plus sociale qui consiste à « repenser la
construction des relations marchandes non pas
sous l’angle de l’utilitarisme mais celui du don
et du contre-don » (A. Béji-Bécheur).
Une voie d’amélioration consiste également à
élargir la vision du marketing pour prendre en
compte les dimensions émotionnelles, contextuelles et sociales, en contrepoint d’une vision
souvent trop rationnelle du consommateur.
En promouvant les démarches « nudge for good
», R. Bordenave considère que le marketing
peut contribuer à accélérer les changements
de comportements qui ont potentiellement des
effets positifs sur la société (recyclage, économie d’énergie et d’eau, réduction du gaspillage…) et « faciliter l’adoption par chacun de
solutions favorables à un style de vie plus sain
et durable ».
En prolongement du point précédent, l’intégration de l’ensemble des externalités du marketing, positives comme négatives, devrait permettre de faire en sorte que « les professionnels
soient comptables de leurs actes et acceptent
d’en examiner toutes les conséquences, ce qui
suppose au préalable d’assumer ce rôle d’acteur du changement sociétal » (P. Volle), rôle qui
est parfois nié par les professionnels au profit d’une vision plus confortable du marketing,
qui consisterait essentiellement à répondre aux
attentes des clients ou à satisfaire une hypothétique demande, et non pas à créer ou développer des marchés.
« Intégrer l’ensemble des externalités du développement économique (y compris dans ses dimensions sociales, environnementales et culturelles) dans les prix de revient […]. Par exemple,
si le crédit à la consommation permet à des
foyers modestes d’accéder plus facilement à
la consommation, les conséquences sociales
du surendettement sont-elles assumées par
les entreprises qui proposent ces crédits ? » (P.
Volle)
Cette dimension sociétale passe également par
l’intégration des buts poursuivis par les parties
prenantes et la capacité qui doit leur être donnée d’exercer un contrôle. Ainsi, pour D. Roux,
il s’agit d’aligner « autant que possible les intérêts de l’entreprise avec ceux de leurs parties prenantes », sachant que « cette posture
n’étant pas à mettre au crédit du marketing plus
que de la culture d’entreprise dans laquelle il
s’insère ».
Les parties prenantes doivent pouvoir exercer
un contre-pouvoir, notamment les associations
de consommateurs afin de « délimiter le périmètre d’action et la légitimité des acteurs à
s’emparer de tel ou tel sujet » (R. Bordenave).
Plusieurs contributeurs insistent sur la nécessité d’une forte vigilance de la part de l’ensemble
des acteurs et de la société en général, dans
la mesure où « parce que le marketing devien-
11
dra plus sociétal, il faudra qu’il devienne encore
plus vigilant pour rester responsable dans ses
actions » (R. Fahd).
Finalement, certains contributeurs insistent
sur la nécessité d’une régulation, soit par les
pouvoirs publics, soit par une autorité indépendante (R. Fahd).
« Au travers de la critique du marketing lié à
la surconsommation, n’est-on pas en train de
faire le procès du capitalisme ? Pourquoi l’entreprise devrait-elle rentrer dans une logique de
décroissance ? N’est ce pas le rôle des pouvoir
publics, à certains moments, d’imposer cette
logique aux entreprises, dans un souci sociétal
» (S. Rieunier).
CONCLUSION
Ce livre blanc trace quelques perspectives
permettant d’éclairer un débat important pour
notre discipline, en tant que professionnels
de l’enseignement et de la recherche ayant la
double responsabilité de contribuer à l’élaboration de nouvelles connaissances et à leur appropriation par des publics variés.
Cependant, il est clair que ce livre blanc doit
désormais évoluer, en permettant l’expression
de nombreux autres points de vue. Si ce texte
vous a donné l’envie de réagir, à la fois sur le
bilan sociétal du marketing et sur les voies et
moyens d’en améliorer la contribution, n’hésitez pas à vous connecter à la plateforme :
www.marketingsocietal.org.
RETOUR
EN
IMAGES
15EME JOURNEE DE RECHERCHE SUR LE
MARKETING DIGITAL
La 15ème Journée de Recherche sur le
Marketing Digital s’est tenue le vendredi
09 septembre 2016 à l’Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne.
Cette journée a donné lieu à de riches
échanges sur les médias sociaux et le
comportement des acteurs, ainsi que
sur les innovations digitales et le Big
Data. Une table ronde, animée par le Pr
Jean-François Lemoine, a également
été l’occasion de discuter des Hot Topics en marketing digital.
12
COLLOQUE ETIENNE THIL
2016
L’édition 2016 du Colloque Etienne THIL,
dont l’invité d’honneur était le Pr Eric Arnould, a réuni, les 13 et 14 octobre dernier
à Roubaix, les plus grands experts (académiques et professionnels) en marketing de
la distribution sur le nouveau campus de
l’IMMD (Institut du Marketing et du Management de la Distribution – Université de
Lille 2).
Le colloque a été précédé par le Retail
Tour qui a été l’occasion de découvrir différents concepts implantés au sein de la
métropole lilloise (nouvel entrepôt Quai 30
de La Redoute inauguré cet été, Blanchemaille by Euratechnologies, les locaux de
showroomprive.com et le salon Conext au
Grand Palais). Rendez-vous les 12 et 13
octobre prochain pour le 20ème anniversaire du colloque !
RENCONTRES AFM
D’AUTOMNE : FOCUS SUR
LA 6EME EDITION AFM /
IREP
Dans le cadre des journées afm d’Automne, plus de 60 participants se sont
retrouvés le 18 novembre 2016 dans
les locaux de l’IAE de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à l’occasion de la 6ème
édition de la matinée afm/IREP.
Cet événement constitue un espace
de rencontre et de dialogue privilégié
entre chercheurs et professionnels de
la communication et des médias.
11EME JOURNEE DE
RECHERCHE EN
MARKETING HORLOGER
La 11ème Journée de Recherche en Marketing Horloger s’est tenue à la Haute
Ecole de Gestion Arc le 30 novembre
2016. Six communications ont été présentées et ont permis de décrire la
montre du futur comme porteuse d’une
marque légitime, financée de manière
participative, qui sera plus ou moins
connectée, promue par une stratégie digitale (réseaux sociaux) et entourée de
multiples services : livraison, location ou
partage.
La 20ème Journée Internationale du Marketing Horloger s’est ensuite déroulée
le 1er décembre 2016 au théâtre de
L’heure Bleue à La Chaux-de-Fonds et a
donné lieu à de passionnants échanges
entre professionnels de l’horlogerie.
13
SAVE THE
DATE
SOUMISSIONS
31
MARS 2017
Dans le cadre de leur partenariat, l’afm et l’AMS
lancent un appel à projets de recherche communs à leurs membres respectifs dans le but
d’encourager des collaborations de recherche
internationales. Pour participer, il vous faut soumettre un document de 3 pages en anglais avant
le 31 mars 2017, avec au moins un membre de
l’afm et un membre de l’AMS par projet. A la
clé, une participation aux congrès de l’afm et de
l’AMS 2018, ce qui vous ouvrira, nous l’espérons, les portes des plus grandes revues internationales ! Découvrez vite l’appel à projets sur
le site de l’afm : www.afm-marketing.com
21
AVRIL 2017
Le prochain Colloque International Etienne Thil
aura lieu les 12 et 13 octobre 2017, à Roubaix.
Il sera précédé le 11 octobre d’un retail tour.
Vous souhaitez échanger entre académiques
et entreprises sur le thème du commerce et de
la consommation ? Vous désirez proposer une
communication ? N’hésitez plus, vous avez
jusqu’au 21 avril 2017. Découvrez la thématique phare et les innovations 2017 dans l’appel à communication. Pour plus d’informations :
www.afm-marketing.com
10
JUIN 2017
La 16ème Journée de Recherche sur le Marketing
Digital se déroulera le 8 septembre 2017 à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Deadline
pour la soumission des communications : 10
juin 2017 ! Téléchargez vite l’appel à communications sur le site de l’afm :
www.afm-marketing.com
20
14
SEPTEMBRE 2017
Date limite de soumission pour le numéro spécial de Décisions Marketing « Distribution et
commerce : se réinventer face au client connecté ? ». Les rédacteurs en chef invités sont Gilles
Paché et Régine Vanheems. Plus d’informations
sur : www.afm-marketing.com
EVENEMENTS
15/16
MARS 2017
RENCONTRES D’HIVER DE L’AFM – Paris.
- Mercredi 15 mars : Atelier d’approfondissement (Peut-on encore faire des recherches avec
les équations structurelles ?) et Job Market
- Jeudi 16 mars : Rendez-vous AFM-Syntec,
Table ronde sur les innovations pédagogiques
et les études de cas de l’afm, et Regards croisés sur le management des marques à l’ère digitale et mobile
Pour vous inscrire : www.afm-marketing.com
17/18/19
MAI 2017
33ÈME CONGRÈS INTERNATIONAL DE
L’AFM – Tours
Le prochain congrès de l’afm, organisé par le
laboratoire Vallorem des Universités de Tours et
d’Orléans, aura lieu à Tours les 17, 18 et 19 mai
2017. Le congrès sera précédé du colloque doctoral qui se déroulera à Orléans le 16 mai.
Les inscriptions au 33ème congrès international
de l’afm sont ouvertes ! N’attendez plus pour
vous inscrire et profitez des tarifs préférentiels
jusqu’au 31 mars 2017.
Attention : le pack hébergement n’est disponible
que jusqu’au 15 mars 2017. Pour vous inscrire :
http://afm2017.univ-tours.fr/inscription/
Contact : [email protected]
23
au
26
MAI 2017
THE EMAC 46TH ANNUAL CONFERENCE,
à Groningen aux Pays-Bas
Pour plus d’informations :
www.emac-online.org
27JUIN AU 1er
JUILLET 2017
20TH AMS WORLD MARKETING
CONGRESS,
à Christchurch en Nouvelle-Zélande
Pour plus d’informations :
http://www.ams-web.org/
Si vous souhaitez nous communiquer des informations sur vos événements à venir, des suggestions
pour les prochains sujets d’afmNews ou pour toutes
autres remarques / questions, vous pouvez nous
joindre par mail à l’adresse suivante :
[email protected]
LE COIN
DES LECTEURS
Nous avons sélectionné pour vous quelques ouvrages en marketing labellisés
FNEGE en 2016 :
COMMERCE
DE GROS,
COMMERCE
INTER-ENTREPRISES :
DIGITAL NATIVES
Coordonné par
Thomas Stenger,
Editions EMS (2015)
Catherine Pardo et
Gilles Paché, Editions
EMS (2015)
LE MARKETING
EXPÉRIENTIEL
CROSSCANAL
ET OMNICANAL
Bertrand Belvaux et
Jean-François Notebaert, Editions Dunod
(2015)
15
LE MARKETING
DE L’INNOVATION
:
Emmanuelle Le
Nagard-Assayag,
Delphine Manceau et
Sophie Morin-Delerm,
3ème édition, Editions
Dunod (2015)
ETUDES
DE MARCHÉ
Claire Roederer et
Marc Filser, Editions
Dunod (2015)
Jean-Luc Giannelloni et Eric Vernette,
4ème Edition, Editions
Vuibert (2015)
Retrouvez la liste complète des ouvrages labellisés FNEGE en 2016 : www.fnege.org
MARKETING DE
L’ART ET DE LA
CULTURE
MANAGEMENT
DES ACHATS
Dominique Bourgeon-Renault,
Stéphane Debenedetti, Anne Gombault,
Christine Petr, 2ème
édition, Editions Dunod (2014)
Erik Leroux et
Emmanuel Chouraqi,
Editions Vuibert (2015)
LA NEGOCIATION
COMMERCIALE
Julien Viau, Héla Sassi
et Hubert Pujet, Editions Dunod (2015)
16
Coordonné par Géraldine Michel et Stéphane Borraz, Editions
Dunod (2015)
MARKETING
INTERNATIONAL
NUDGE
MARKETING
Eric Singler, Editions
Pearson (2015)
QUAND LES
ARTISTES
S’EMPARENT
DES MARQUES
Nathalie Prime et
Jean-Claude Usunier,
2ème édition, Editions
Pearson (2015)
REGARDS
CROISÉS SUR LA
CONSOMMATION
Coordonné par Eric
Rémy et Philippe
Robert-Demontrond,
Editions EMS (2015)
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