Eco Gab + : Mme la directrice
générale d’Y Infi nity Consulting
dit #YINF, nous nous proposons de
publier dans le prochain numéro
de notre magazine « Economie
Gabon+ », un dossier mensuel et
spécial sur la « Femme dirigeante
d’entreprise ». Connaissant votre
dynamisme pour avoir mis sur le
marché gabonais Gaboma Voice,
nous vous sollicitons pour répon-
dre à quelques questions relatives
à la place de la femme dans notre
société et à cette première question
en rapport avec votre entreprise.
Pour commencer, voudriez-vous
bien nous présenter votre entre-
prise et nous dire ce qu’elle fait pré-
cisément pour la gent féminine ?
Le secteur de l’information et de la
communication est un milieu com-
plexe. Est-ce facile pour une femme
de s’investir durablement dans ce
secteur?
Orlie Melba Meyo : Y Infi nity Consult-
ing dit #YINF est une entreprise regroupant
de jeunes consultants en communication
web exclusivement. Son impact n’est pas
uniquement axé sur la gent féminine mais
sur la jeunesse en général. L’objectif pour
nous est de démontrer que la jeunesse ga-
bonaise a de la valeur, et est déterminée
à réussir en étant au Gabon. Concernant
l’investissement durable d’une « femme »
dans ce secteur, je tiens à souligner que ce
secteur n’offre pas uniquement des oppor-
tunités propres à un sexe particulier. La
communication est un milieu favorable à
la jeunesse gabonaise parce qu’il est en-
core vierge au Gabon et les jeunes doivent
le conquérir.
Eco Gab + : Les services contribuent,
avec tout le secteur hors pétrole,
à hauteur de +7,2% de croissance
moyenne pour un taux de crois-
sance réel annuel de l’ordre de 5,9%
sur la période 2010-2014. Quelle est
votre appréciation des performanc-
es du secteur hors pétrole ? Qu’en
attendez-vous?
Ces chiffres ne représentent pas l’idéal,
mais je reste convaincue qu’avec la déter-
mination du Gabon pour une marche réelle
vers la diversifi cation de son économie, on
réussira à produire de bons résultats dans
quelques années. Pourvu que nos efforts
soient soutenus.
Eco Gabon + : La gent féminine
peut-elle contribuer davantage, par
ses activités économiques, à élever
le taux croissance du PIB quand on
sait que les femmes ne sont plus
vouées à rester à la maison et pré-
tendent elles aussi à des carrières
professionnelles épanouissantes et
enrichissantes?
Bien sûr que la gent féminine peut
contribuer davantage par ses activités
économiques à élever le taux de crois-
sance du PIB. Je suis ravie de constater
un éveil entrepreneurial féminin, surtout
chez la jeune femme gabonaise. Je pense
aussi que les politiques l’ont compris, d’où
l’incitation à l’éveil entrepreneurial auprès
de la jeunesse de JA Gabon aux différents
forums organisés à Libreville.
Eco Gabon + : Les femmes ont sou-
vent du courage et de l’opiniâtreté,
mais moins de confi ance en elles
pour aller dire qu’elles sont les
meilleures. Pourtant l’Afrique oc-
cupe d’ailleurs le premier rang
mondial par le nombre de femmes
créatrices d’entreprises : l’effectif
des entrepreneuses est ainsi pra-
tiquement équivalent à celui des
entrepreneurs, voire supérieur par
exemple au Ghana, au Nigeria et en
Zambie. Quel est votre jugement ?
Je reviendrai sur votre formule, « moins
de confi ance en elles ». Cela n’est pas
faux et je crois que c’est l’un des plus
grands freins de l’entreprenariat féminin.
Il faudrait aussi que la jeune femme gabo-
naise, africaine, ait plus confi ance en elle,
et engage sa part de responsabilité dans
l’épanouissement économique de son
pays, de son continent.
Eco Gabon + : Vous dirigez une en-
treprise du secteur des Tics. Quels
sont les secteurs des services aux-
quels vous orientez vos priorités
et surtout pour la promotion d’une
classe de femmes entrepreneures?
Les secteurs des services vers lesquels
j’oriente mes priorités sont ceux du mar-
keting, de la promotion web et de l’e-répu-
tation, mais aussi des communications
et des blogs propres à la promotion de la
jeune femme entrepreneure.
Eco Gabon + : L’on voit arriver de
plus en plus de jeunes femmes sor-
ties des grandes écoles avec une
plus forte confi ance en elles, mais
malheureusement elles ne sont pas
nombreuses à être formées dans les
fi lières techniques et des technolo-
gies de l’information et de la com-
munication ou du web, qui créent
les entreprises les plus innovantes.
Quelle est la stratégie d’Y Infi nity
Consulting pour l’encadrement des
femmes dans ce secteur créateur
de richesses et d’emplois?
Y Infi nity Consulting est une jeune PME
et nous proposons en premier lieu des for-
mations web, quand nous avons l’oppor-
tunité d’intervenir dans des conférences
ou forums, pour poser les problèmes de la
jeunesse et des femmes. Mais la priorité d’Y
Infi nity est de promouvoir surtout la com-
munication web auprès de la jeunesse afi n
qu’elle ait un impact réel dans notre société.
Eco Gabon + : Etre une femme et en-
treprendre, un parcours de combat-
tante ? Votre commentaire ?
A défaut de femme j’aime mieux que l’on
dise de moi que je suis une jeune femme.
L’entreprenariat est un parcours semé
d’embûches où seuls les plus endurants,
déterminés et avec une réelle volonté de
participer au développement de leur so-
ciété sont les « winners ». Entreprendre
n’est pas vouloir se faire de l’argent mais
avoir la volonté et le courage de réaliser
un rêve et impacter positivement sur d’au-
tres jeunes. Le reste suivra. Mais seule une
véritable personnalité et une volonté de fer
peuvent faire oublier le côté endurant de
l’entreprenariat.
Eco Gabon + : La création d’entre-
prise, observe-t-on, porte l’image
d’un milieu un peu guerrier et les
femmes, malgré un super parcours
sur le papier, ne trouvent pas leur
place dans l’entreprise, en particu-
lier dans les grands groupes ? Qu’en
dites-vous ?
De nos jours l’innovation est un point im-
portant dans le processus de recrutement
en entreprise. Beaucoup peuvent avoir le
même « super parcours sur le papier » mais
dans un monde de plus en plus concurren-
tiel, le regard des entreprises est porté plus
sur la valeur ajoutée de chacun que sur le
diplôme. Travaillons à être des exceptions.
Eco Gabon + : Si l’on observe dans
le milieu des affaires ou dans tout
autre secteur d’activité que les
femmes gardent une tendance à la
gestion en bonne mère de famille,
pourquoi à diplômes égaux, ne leur
confi e-t-on pas la direction des en-
treprises ou des postes de respons-
abilité dans les secteurs public ou
privé ? Pourtant on leur reconnait
cette valeur…
VIE ECONOMIQUE4N°43 - Octobre 2015
www.economie-gabon.com
INTERVIEW DE MME LA DIRECTRICE GÉNÉRALE D’Y INFINITY CONSULTING
«Travaillons à être des exceptions»
La pleine intégration de la jeune femme selon la vision de la directrice générale d’
Y Infi nity Consulting dit #YINF, Melba Orlie, dans l’économie nationale passe par
son engagement et sa prise de conscience de la place de reine qui lui est faite
par la communauté. La jeune femme gabonaise n’a plus besoin d’aide, elle a plutôt
besoin de se prendre en main, de s’autonomiser pour réussir. Elle doit désormais
être actrice, proactive et non spectatrice des enjeux socioéconomiques, politiques
et environnementaux de son pays.
Dr Neltoh, Rédacteur en chef éditorial
Orlie Melba Meyo
www.economie-gabon.com
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Lu er contre la pauvreté et
les inégalités dans le pro-
gramme de développement
pour l’après-2015
Nous nous sommes engagés, dans une ambition légitime, à faire du
magazine Economie Gabon+ le périodique des dirigeants et leaders
d’opinion, une tribune offerte aux acteurs économiques des deux sexes.
Et dans cette sous-rubrique « Femme entrepreneure » de « Vie Econo-
mique », nous continuons à privilégier la gent féminine pour valoriser
davantage les femmes du monde des affaires et faire des émules. Cette
tribune est donc à vous, mesdames les entrepreneures.
FEMMES DIRIGEANTES