Maintien à domicile
des personnes âgées
AM Magnier
Le maintien à domicile des personnes âgées en alternative à l’hospitalisation nécessite plusieurs conditions
préalables concernant à la fois le patient et son environnement. L’état de santé, ainsi que le degré d’autonomie
et de dépendance, doivent être précisés. L’habitat doit être aménagé et la lutte contre l’isolement est importante.
L’entourage joue un rôle primordial. Bien que la prévalence de la dépendance à chaque âge soit en baisse, une
organisation rigoureuse doit être mise en place pour permettre d’éviter les institutionnalisations prolongées.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.
Mots-clés : maintien à domicile, personnes âgées, autonomie, dépendance, médecine générale.
Introduction
Alternative à l’hospitalisation, le maintien à
domicile ne correspond à aucune structure au sens
juridique ou médical. En 1962, le rapport Laroque a
rappelé le principe de citoyenneté des personnes
âgées, leur intégration dans la vie sociale, la
nécessité de mettre à leur disposition des aides pour
leur permettre de vivre à domicile. Ce rapport a créé
l’impulsion nécessaire à la mise en place des
financements indispensables. Néanmoins,
actuellement, le maintien à domicile des personnes
âgées ressemble plus à une juxtaposition de
réponses hétérogènes plus ou moins articulées entre
elles qu’à une vraie organisation. C’est dire
qu’apparaît d’emblée la nécessité d’une coordination
effective et d’une réelle adaptation aux besoins
spécifiques de chaque personne âgée.
État des lieux
Le vieillissement est un phénomène démogra-
phique inéluctable se traduisant par l’accroissement
de la proportion et du poids des personnes âgées
dans notre société. Il est la conséquence directe de la
baisse de la fécondité, de la baisse de la mortalité et
de l’allongement de la durée de la vie.
Entre 1960 et 2010, le nombre de personnes
âgées de 65 ans et plus aura plus que doublé dans
15 pays de l’Union européenne. La part des
personnes âgées de plus de 80 ans est en forte
augmentation. En France, les plus de 80 ans
représentaient 2 % de la population totale en 1960,
2,8 % en 1980 et 3,9 % en 1997, et représenteront
5,9 % en 2010.
En France, 93,2 % des personnes âgées de 65 ans
et plus, et 63 % des plus de 85 ans vivent
aujourd’hui à domicile. L’âge moyen d’entrée en
maison de retraite se situe au-delà de 80 ans.
Les incapacités augmentent-elles avec l’âge ?
La moitié des 530 000 personnes les plus
dépendantes (groupe iso-ressource [GIR]1à3)a
85 ans ou plus. Ce sont des femmes dans plus de
sept cas sur dix. On estime à 530 000 le nombre de
personnes dans les équivalents GIR1à3,soit
environ 4,4 % de la population des 60 ans et plus,
260 0000 au total en équivalent GIR 4, soit environ
2,2 % de la population des 60 ans et plus, et
390 0000 en équivalent GIR 5.
La population âgée est moins handicapée et
moins malade que prévu, aux États-Unis
[9]
comme
en France. Le nombre de personnes de 65 ans et
plus confinées au lit ou au fauteuil, ou ayant besoin
d’aide pour la toilette et l’habillage, était estimé en
1990 à 670 000. Ce nombre est passé en 10 ans à
600 000. Dans la même période, la population de
personnes âgées de 65 ans et plus est passée de 7,9
millions à environ 9,4 millions, soit une baisse
globale de la prévalence de la dépendance physique
de 8,5 à 6,4 %. Il semble bien que la prévalence de
dépendance à chaque âge devrait continuer à
baisser...
[6]
.
Piliers du maintien à domicile
Le maintien à domicile d’une personne âgée
repose sur un équilibre qui doit être consolidé
régulièrement.
Entourage : famille, ami ou autre jouant
le rôle de « référent »
Le rôle des familles est primordial
[7]
. Bien qu’on
observe une diminution de la proportion de
personnes âgées vivant avec leurs enfants, la famille
est le premier soutien naturel des personnes âgées
dépendantes. En France, 80 % des personnes
lourdement dépendantes reçoivent de l’aide de leurs
proches, dont 50 % de manière exclusive. En France,
82 % des personnes âgées de plus de 80 ans vivent
seules ou en couple. Ce sont surtout les femmes de
45 à 69 ans qui aident les personnes âgées ; elles
sont de plus en plus nombreuses à travailler. Mais les
familles peuvent s’épuiser. En Allemagne, au
Luxembourg et en Finlande, il existe des
programmes de service de répit pour les familles un
week-end par mois.
Les sujets âgés qui dispensent des soins à un
conjoint malade présentent un risque accru de
mortalité de toute cause si les soins sont associés à
une fatigue physique ou affective
[11]
. C’est dire à
quel point la prise en charge des besoins et de l’état
de santé de l’entourage de la personne âgée est
importante.
Conditions indispensables
à tout maintien à domicile
Un certain nombre de « conditions préalables »
sont nécessaires. Le maintien à domicile ne peut être
décidé qu’après évaluation des points suivants : état
de santé de la personne âgée, état d’autonomie et
de dépendance, état psychosocial, adaptation de
l’habitat et état financier.
État de santé de la personne âgée
Outre les moyens matériels et financiers, un
certain nombre de mesures médicales de prévention
sont utiles.
Les troubles visuels et auditifs, dont on sait que la
persistance est source d’isolement néfaste, doivent
être dépistés et corrigés. Il est indispensable
d’encourager le port des prothèses auditives de
manière précoce. La mise en place des appareils dès
le lever du lit doit devenir un geste aussi
automatique que le port des lunettes.
Les troubles de l’équilibre doivent être dépistés et
les anomalies de la mobilité prises en charge. La
pratique régulière d’exercices physiques adaptés
permet de diminuer le nombre de chutes et de
blessures
[10]
. La prescription de kinésithérapie est
recommandée par l’Andem (accord professionnel
fort), de préférence après évaluation par un test tel
l’épreuve de Tinetti (tableau I) en prévention
primaire
[1]
. Elle est indispensable en prévention
secondaire afin d’éviter le syndrome postchute et
l’altération de l’autonomie. Les règles de prescription
ont changé en 2000 et il est nécessaire de
1
AKOS Encyclopédie Pratique de Médecine 3-1078
3-1078
mentionner l’indication médicale de la prescription,
d’y joindre une évaluation avec formulation
d’objectifs rédigée par le kinésithérapeute.
L’évaluation de l’état nutritionnel, qui est un
facteur pronostique de perte d’autonomie, peut se
faire par l’utilisation de grilles de type min nutritional
assesment (MNA), ou par au moins la mesure
régulière du poids et le calcul de l’indice de masse
corporelle, et l’interrogatoire sur les habitudes
alimentaires et les aides éventuelles pour le
ravitaillement et la cuisine.
La recherche des troubles psychocomporte-
mentaux dès les premiers signes comprend
l’évaluation des fonctions supérieures (MMS) et la
recherche d’états anxiodépressifs. Le généraliste est
en place privilégiée pour repérer d’éventuels
dérapages. Il peut, en demandant une sauvegarde
de justice, arrêter tous les actes financiers. La
sauvegarde de justice permet une protection
juridique des intérêts d’une personne « quand les
facultés mentales sont altérées par une maladie, une
infirmité ou un affaiblissement dû à l’âge ». C’est une
mesure provisoire ouverte sur déclaration médicale
adressée au procureur de la République. Le médecin
traitant peut faire cette déclaration accompagnée
d’un avis conforme d’un médecin spécialiste.
La recherche d’une incontinence urinaire est
systématique.
La gestion des ordonnances a pour objectif la
prévention des erreurs de prise, des interactions
inopportunes et des surdosages.
État d’autonomie et de dépendance
de la personne âgée
Quelques définitions sont inévitables. En effet,
s’agissant de problèmes à la limite du médical et du
social, il est indispensable d’utiliser le même langage
afin de pouvoir communiquer au mieux et
coordonner les soins autour de la personne âgée. En
outre, il est indispensable de distinguer autonomie et
dépendance afin de répondre au mieux aux besoins
des personnes âgées dans leur individualité
[5]
.
La dépendance de la population âgée est évaluée
par des études épidémiologiques, afin de déterminer
les besoins en santé publique. Ces données
nécessitent un recueil standardisé et l’utilisation
d’échelles validées en termes de pertinence,
performance (fidélité, reproductibilité, sensibilité,
spécificité) et applicabilité. Il existe de nombreuses
échelles de mesures, dont les objectifs sont à chaque
fois différents. Les échelles de performance globale
ont un intérêt épidémiologique d’évaluation du
retentissement du handicap sur les activités de la vie
quotidienne (AVQ de Katz) (tableau II) ou les activités
instrumentales de la vie quotidienne (IADL de
Lawton) (tableau III). Les échelles de réadaptation
sont utilisées pour mesurer les progrès d’un
programme de réadaptation. Les échelles de
dépendance gériatrique (Géronte, échelle de la
société française de gérontologie ; grille Colvez)
(tableau IV) permettent d’évaluer la dépendance et
les besoins de soins dans les services de soins aux
personnes âgées.
La grille autonomie gérontologique groupes
iso-ressources (AGGIR) (tableau V) a une place
particulière. En effet, la grille AGGIR est inscrite dans
la loi française (JO n° 97-60 du 24 janvier 1997) et
reprise dans celle du 20 juillet 2001 comme outil
d’évaluation de la dépendance en vue de
déterminer si une personne peut bénéficier, et à quel
niveau, de la prestation spécifique dépendance
(PSD). Les personnes dont le GIR est coté 1, 2, 3 ou 4
peuvent prétendre à l’APA. Les généralistes sont
souvent sollicités pour remplir les documents
nécessaires à l’attribution de l’APA. La grille AGGIR
est remplie, selon les départements, soit par le
médecin traitant (contrôlé par une équipe
médicosociale), soit par une équipe médicosociale
du département qui se rend au domicile du patient
âgé.
Les grilles ont des limites. Elles sont largement
convergentes pour appréhender les dépendances
les plus lourdes mais pas pour repérer les personnes
incohérentes ou désorientées. Soixante mille
personnes sont classées en équivalent GIR 2 ou 3,
mais ne sont ni confinées au lit ou au fauteuil, ni
aidées pour la toilette ou l’habillage. Un peu plus de
60 % d’entre elles sont partiellement ou totalement
incohérentes et les trois quarts sont partiellement ou
totalement désorientées. Il en résulte un
confinement à l’intérieur du domicile du fait de
difficultés psychologiques ou émotionnelles. Les
autres présentent des incapacités physiques mais
pas la combinaison besoin d’aide pour la toilette ou
l’habillage... La grille AGGIR prend en compte la
dépendance psychique, mais seulement dans ses
formes les plus sévères. Les désorientations ou
incohérences partielles peuvent ne conduire qu’à un
classement dans les GIR4à6quinedonnaient pas
forcément accès à la PSD. C’est pourquoi depuis
janvier 2002 et grâce à l’APA ont été inclus les GIR 4.
État psychosocial
La lutte contre la solitude et l’isolement affectif est
importante. L’entretien de la mémoire et des facultés
intellectuelles peut être favorisé par la fréquentation
de clubs et d’associations.
Tableau I. – « Performance-oriented mobility assesment » de Tinetti.
Évaluation de l’équilibre
Pour chacun des 13 tests, l’équilibre est noté normal (= 1), partiellement compensé (= 2), franchement anor-
mal (= 3)
1. Équilibre assis droit sur une chaise
2. Le patient se lève (si possible sans l’aide des bras)
3. Équilibre debout, juste après s’être levé
4. Équilibre debout, les yeux ouverts, les pieds joints
5. Équilibre debout, les yeux fermés, les pieds joints
6. Le patient effectue un tour complet sur lui-même
7. Capacité à résister à trois poussées successives en arrière, les coudes joints sur le sternum
8. Équilibre après avoir tourné la tête à droite
9. Debout en équilibre sur une seule jambe pendant plus de 5 secondes
10. Équilibre en hyperextension de la tête en arrière
11. Le patient essaie d’attraper un objet qui serait au plafond
12. Le patient ramasse un objet posé à terre devant lui
13. Évaluation de l’équilibre lorsque le patient se rassied
Évaluation de la marche
Évaluation complète des différentes composantes de la marche
Pour chacun des neuf paramètres étudiés, la marche est notée normale (= 1) ou anormale (= 2)
1. Début, initiation de la marche
2. Évaluation de la hauteur du pas (à droite et à gauche)
3. Évaluation de la longueur du pas (à droite et à gauche)
4. Évaluation de la symétrie du pas (à droite et à gauche)
5. Évaluation de la régularité de la marche
6. Capacité à marcher en ligne droite
7. Exécution d’un virage tout en marchant
8. Évaluation de la stabilité du tronc
9. Évaluation de l’espacement des pieds lors de la marche
Aucun matériel particulier n’est nécessaire pour cette épreuve
Un score inférieur à 26 indique un problème. Un score inférieur à 19 est corrélé avec une multiplication par cinq du risque de chute.
La notion de handicap a fait l’objet
d’une classification établie par Wood.
Cette classification internationale des
handicaps permet de décrire les
conséquences des maladies
chroniques. Elle situe l’incapacité à
travers trois concepts distincts.
La déficience est l’altération d’une
structure ou d’une fonction
anatomique, physiologique ou
psychologique.
L’incapacité est la réduction
partielle ou totale de la capacité à
accomplir une activité d’une façon et
dans les limites considérées comme
normales. Elle est la conséquence de
la déficience.
Le désavantage est la résultante
d’une déficience ou d’une incapacité
qui limite ou interdit
l’accomplissement d’un rôle normal.
L’autonomie peut être définie comme
la capacité à se gouverner soi-même, à
faire des choix dans la vie
(Dictionnaire Robert).
La dépendance est définie comme le
transfert vers un tiers d’actes
nécessaires pour assurer les tâches
élémentaires de la vie courante. Elle
ne tient compte que de la dépendance
physique ou instrumentale, à
l’exclusion de la dépendance affective
ou économique.
3-1078 - Maintien à domicile des personnes âgées
2
Adaptation de l’habitat
Elle doit accompagner l’avancée en âge.
Les chutes représentent 80 % des accidents
de la vie courante chez les personnes âgées
de plus de 65 ans. La majorité d’entre elles
sont accidentelles. Après une première chute,
la possibilité de retomber est multipliée
par 20
[4]
.
L’aménagement du domicile nécessite parfois des
travaux importants : installation de toilettes par
exemple. Le PACT (Protection, amélioration,
conservation et transformation de l’habitat) est un
organisme national qui aide les personnes âgées à
améliorer leur logement : devis, négociation avec le
propriétaire qui peut obtenir une subvention auprès
de l’Agence nationale pour l’amélioration de
l’habitat (ANAH) et un financement par certaines
caisses de retraite.
Des conseils simples (tableau VI) ne sont jamais
inutiles.
État financier
Les ressources nécessaires au maintien à domicile
sont à la fois personnelles (retraites, rentes,
patrimoine, aides des enfants) et relèvent souvent en
partie de l’aide sociale. L’espérance de vie sans
incapacité est plus importante pour les catégories
socioprofessionnelles les plus élevées
[3]
.
Moyens du maintien à domicile
Moyens matériels
Les divers appareillages (déambulateur, cannes
anglaises, fauteuil roulant, fauteuil garde-robe) sont
parfois nécessaires et pris en charge par l’assurance
maladie. Les couches et matériels pour
l’incontinence ne le sont pas et il est souvent utile de
passer par des associations pour bénéficier des
meilleurs fournisseurs.
Le service de téléalarme permet à une personne
seule d’actionner en cas de besoin un émetteur qui
alertera des secours (intervenant prévenu). Certains
CCAS participent à la prise en charge de la
téléalarme.
Services de soutien du maintien
à domicile
Les clubs du troisième âge entretiennent vie
sociale et stimulation intellectuelle de qualité.
Les centres de jour accueillent les sujets âgés
souffrant de solitude, de troubles psychocomporte-
mentaux. Ils peuvent permettre à des enfants qui
travaillent de continuer à héberger chez eux un
parent qui ne peut rester seul la journée.
Le portage des repas est en général un service
rendu par le Centre communal d’action sanitaire et
sociale, obtenu après production d’un certificat
médical attestant l’impossibilité de sortir du domicile
pour se rendre au foyer-restaurant.
Des associations de bénévoles assurent parfois de
petits dépannages.
Les aides ménagères et les services de soins à
domicile (SSIAD) dépendent soit d’associations, soit
du Centre communal d’action sanitaire et sociale. Un
certificat médical est nécessaire. Les services des
SSIAD sont réservés aux personnes âgées de plus de
60 ans et sont pris en charge à 100 %. La prise en
charge des aides ménagères (aides à domicile) est
soumise à condition de ressources par l’aide sociale
ou par certaines caisses de retraite.
Tableau III. – Échelles des activités instrumentales de la vie quotidienne. Test de Lawton.
Activités Homme Femme
1. Téléphone Utilise le téléphone de sa propre initiative, compose le
numéro 11
Compose quelques numéros connus 1 1
Décroche mais ne compose pas seule 1 1
N’utilise pas le téléphone 0 0
2. Faire les courses Achète seul la majorité des produits nécessaires 1 1
Fait peu de courses 0 0
Nécessite un accompagnement lors des courses 0 0
Incapable de faire ses courses 0 0
3. Faire la cuisine Prévoit et cuisine les repas seule 1
Cuit les repas après préparation par une tierce per-
sonne 0
Fait la cuisine mais ne tient pas compte des régimes
imposés 0
Nécessite des repas préparés et servis 0
4. Ménage S’occupe du ménage de façon autonome 1
Fait seule des tâches ménagères légères 1
Fait les travaux légers mais de façon insuffısante 1
Nécessite de l’aide pour les travaux ménagers 1
Nécessite de l’aide pour les travaux ménagers quoti-
diens 0
5. Linge Lave tout son linge seule 1
Lave le petit linge 1
Tout le linge doit être lavé à l’extérieur 0
6. Transport Utilise les moyens de transport de manière autonome 1 1
Commande et utilise seule un taxi 1 1
Utilise les transports publics avec un accompagnant 0 0
Parcours limités en voiture, en étant accompagnée 0 0
Ne voyage pas 0 0
7. Médicaments Prend ses médicaments correctement et de façon res-
ponsable 11
Prends correctement les médicaments préparés 0 0
Ne peut pas prendre correctement les médicaments 0 0
8. Argent Règle ses affaires financières de façon autonome 1 1
Règle ses dépenses quotidiennes, aide pour les vire-
ments et les dépôts 11
N’est plus capable de se servir de l’argent 0 0
Pour chaque item, la cotation ne peut être que 0 ou 1. Le score est coté de0à5pour les hommes et de0à8pour les femmes.
Tableau II. – Échelle des activités de la vie quotidienne. Indice de Katz.
Activités Définition d’une activité indépendante Oui Non
Soins corporels Ne reçoit pas d’aide ou seulement pour une partie du
corps
Habillement Peut s’habiller sans aide à l’exception du laçage des
souliers
Toilette Se rend aux toilettes, utilise les toilettes, arrange ses
vêtements et retourne sans aide (peut utiliser une canne
ou un déambulateur, un bassin ou un urinal pendant la
nuit)
Transfert Se met au lit et se lève du lit et de la chaise sans aide
(peut utiliser une canne ou un déambulateur)
Continence Contrôle fécal et urinaire complet (sans accidents occa-
sionnels)
Alimentation Se nourrit sans aide (sauf pour couper la viande ou
pour beurrer du pain)
L’autonomie pour une activité de vie quotidienne est cotée 1. Un score de 6 indique une autonomie complète. Un score inférieur à 3 est témoin de
dépendance.
Maintien à domicile des personnes âgées - 3-1078
3
Les hospitalisations à domicile qui ne sont pas
spécifiques des personnes âgées permettent souvent
un retour au domicile progressif.
Des hospitalisations temporaires pour soulager
les familles peuvent être programmées.
Moyens financiers
Exonérations des charges sociales pour l’emploi
d’une tierce personne : certaines associations se
chargent du recrutement et des démarches
nécessaires à l’embauche d’une garde-malade.
Les aides au logement comprennent l’aide
personnalisée au logement (APL) et l’allocation au
logement social. La demande doit en être faite
auprès des caisses d’allocations familiales.
La PSD (Prestation spécifiée dépendance) (loi n°
97/60 du 24 janvier 1997) était une prestation en
nature versée par le Conseil général aux plus de 60
ans selon le degré dépendance GIR 1, 2 ou 3
variable selon les ressources et récupérée sur toute
succession supérieure à 45 700 euros environ. Afin
d’améliorer l’aide apportée par la PSD, jugée très
insuffisante par un grand nombre d’intervenants,
une loi a été publiée le 20 juillet 2001 : l’allocation
personnalisée d’autonomie (APA), est attribuée par le
Conseil général sur les quatre premiers échelons de
dépendance et non récupérable et non imposable
(loi de finances 2002). Son montant varie de 467 à
1 092 euros par mois en fonction du degré de
dépendance et des ressources financières de la
personne concernée.
En juin 2002, 683 000 demandes ont été
déposées : 35 % des bénéficiaires relèvent du
GIR 4
[8]
.
Événements remettant en cause
le maintien à domicile
Les chutes et les fractures qui en résultent, tous les
problèmes médicaux aigus, peuvent nécessiter une
hospitalisation. La sortie d’hôpital doit être
programmée avec tous les intervenants du domicile
(un coordinateur formel ou informel est nécessaire),
afin que le maintien à domicile puisse s’organiser à
nouveau au mieux. Le retour à domicile non
programmé s’accompagne souvent d’une
réhospitalisation
[2]
.
Le départ en vacances de l’entourage rend
souvent le maintien à domicile précaire.
L’anticipation peut permettre de passer ce cap :
séjour en maison de repos ou même hospitalisation
d’été.
Le décès du conjoint est parfois source d’un
déséquilibre profond, si le survivant se reposait
exclusivement sur le conjoint décédé.
Et puis, parfois, le maintien à domicile n’est plus
possible : il n’y a plus de référent dans l’entourage du
patient, ou l’entourage est épuisé ou dépassé par des
conditions matérielles trop difficiles. C’est la qualité
du maintien à domicile, bonne coordination,
attention des intervenants, qui permet le plus
souvent d’anticiper vers une autre prise en charge :
maison de retraite, section de cure médicale, services
de long séjour...
Conclusion
Actuellement, 630 000 personnes de 60 ans et
plus sont confinées au lit ou au fauteuil ou ont
Tableau V. – Grille autonomie gérontologique groupes iso-ressources (AGGIR).
Variable Autonomie
Fait seul (totalement,
habituellement, correctement) = A
Fait partiellement = B
Ne fait pas = C
Cohérence : converser et/ou se comporter de façon logique et sensée
Orientation : se repérer dans le temps, les moments de la journée et
dans les lieux
Toilette du haut et du bas du corps : assurer son hygiène corporelle
(AA = A, CC = C, autres : B)
Habillage (haut, moyen, bas) : s’habiller, se déshabiller, se présenter
(AAA = A, CCC = C, autres : B)
Alimentation : se servir et manger les aliments préparés (AA = A,
CC = C, BC = C, CB = C, autres : B)
Élimination urinaire et fécale : assurer l’hygiène de l’élimination
urinaire et fécale (AA = A, CC = C, AC = C, CA : C, BC = C, CB =
C, autres : B)
Transfert : se lever, se coucher, s’asseoir
Déplacements à l’intérieur : avec ou sans canne, déambulateur, fau-
teuil roulant
Déplacements à l’extérieur : à partir de la porte d’entrée sans
moyen de transport
Communication à distance : utiliser les moyens de communications :
téléphone, alarme, sonnette
La grille AGGIR cherche à définir le profil de dépendance d’un sujet âgé donné. La dépendance y est évaluée en termes de niveau de demande de soins
requis (appelé groupe iso-ressource GIR). La grille comporte dix items ou « variables discriminantes ». Un algorithme classe les combinaisons de réponses
aux variables discriminantes en six groupes iso-ressources. Les groupes iso-ressources GIR correspondent aux profils les plus fréquents d’association de
variables. Le groupe 1 correspond aux personnes les plus dépendantes, alors que le groupe 6 rassemble les personnes qui n’ont pas perdu leur autonomie
pour les actes discriminants de la vie courante.
Tableau VI. – Adapter l’habitat.
- La moquette, à l’instar des carrelages, linos, parquets vitrifiés ou cirés est le revêtement qui occasionne le
moins de chutes.
- Il est préférable de prévoir des tapis antidérapants ou de fixer les tapis sur le sol à l’aide de rouleaux adhé-
sifs.
- Éviter de cirer les sols.
- Augmenter la puissance des ampoules électriques.
- Éviter les obstacles (petits meubles, plantes vertes) dans les lieux de passage.
- Fixer les fils électriques et ceux du téléphone.
- Des points d’appui, des barres d’appui peuvent être prévus ou aménagés : rampes dans les escaliers, bar-
res dans les couloirs.
- Ranger à portée de mains les affaires utilisées fréquemment.
- Attendre la présence d’une autre personne lors de l’usage d’un escabeau ou d’une échelle.
- Éviter les descentes de lit.
- Poser des poignées dans la baignoire ou la douche et des tapis antidérapants dans le fond de la baignoire.
Tableau IV. – Grille Colvez.
La grille Colvez est une grille d’appréhension de la dépendance au sens du besoin d’aide qui mesure la
perte de mobilité. Elle classe les personnes en quatre groupes :
Niveau 1 : personnes confinées au lit ou au fauteuil ;
Niveau 2 : personnes non confinées au lit ou au fauteuil ayant besoin d’aide pour l’habillage ;
Niveau 3 : personnes ayant besoin d’aide pour sortir de leur domicile ou de l’institution où elles sont héber-
gées mais n’appartenant pas aux niveaux 1 ou 2 ;
Niveau 4 : autres personnes (considérées comme non dépendantes).
Comme cette grille est limitée à la dépendance physique, un autre indicateur (EHPA) prenant en compte
l’existence ou non de troubles du comportement ou de désorientation temporospatiale, comporte 8 groupes.
EHPA : E
´chelle des établissements d’hébergement des personnes âgées.
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