Notes pour le rapport de jury Histoire des arts 2013 Une certification complémentaire est nécessaire pour exercer en lycée dans les enseignements artistiques non sanctionnés par un concours de recrutement national (CAPES et agrégation d’arts plastiques et de musique). Ainsi, pour enseigner l’histoire des arts, il faut être titulaire d’une certification complémentaire en histoire de l’art. Cette particularité est valable aussi pour l’enseignement du cinéma-audiovisuel, de la danse, du cirque, du théâtre, des DNL. Cette certification, ouverte à toute discipline, permet de valider des compétences en histoire de l’art, fondement d’un enseignement interdisciplinaire. Chaque spécialité vient logiquement nourrir l’orientation professionnelle du candidat et sa culture personnelle (littérature, poésie, théâtre, arts visuels, musique, arts appliqués, document historique, etc.). Son parcours, universitaire ou autodidacte, doit mettre en avant des connaissances dans ce domaine. La spécificité « histoire DE l’art » de cette certification surprend encore parfois, puisqu’elle ne correspond pas à l’intitulé de l’enseignement. Notons donc sur quoi s’appuie la nuance : − l’histoire de l’art est une discipline universitaire, sanctionnée par des diplômes (licence, master et doctorat) mais par aucun concours de recrutement (ni CAPES ni Agrégation). − A l’inverse, l’histoire des arts n’est pas une discipline mais un enseignement interdisciplinaire fondé sur une complémentarité autour d’objets d’études. Si l’histoire de l’art restreint généralement son champ à l’histoire des arts plastiques, l’histoire des arts ne connaît pas de limites et s’étend sans hiérarchie au champ de la littérature, de la musique, de l’architecture, du cinéma, du spectacle vivant, des arts appliqués et des arts décoratifs. Ainsi, la publicité ou le vêtement peuvent-ils l’intégrer sans problème, comme la bande dessinée et le rap. L’histoire des arts ne connaît pas non plus de limite sociologique ni ethnologique : culture vernaculaire, populaire, dominante, extra-occidentale… tout peut la concerner. L’histoire des arts sollicite sur les phénomènes artistiques le regard de toutes les disciplines, y compris scientifiques. Le noyau commun à toutes ces approches est l’histoire de l’art, raison pour laquelle toutes les matières intervenant dans un dispositif complémentaire doivent y référer. Ce qui fait le lien tient à l’histoire des styles et des formes, à la connaissance des grands courants esthétiques et de leurs contextes d’émergence. La mise en relation des familles artistiques génère une tension interdisciplinaire validée par les programmes de lycée (par exemple : « un artiste et son temps »). En raison de l’enseignement d’histoire des arts en collège, dont l’apparition récente conduit de nombreux professeurs à mettre en place des projets interdisciplinaires en troisième, une confusion est apparue cette année chez de nombreux candidats à la certification. En effet, avant que cet enseignement ne soit évalué de façon obligatoire au DNB, il n’y avait aucun doute : on présentait la certification pour enseigner en lycée. Ce rappel s’avère donc nécessaire : la certification complémentaire n’étant pas requise pour enseigner en collège, rien n’impose aux candidats de produire un dossier relatant leur expérience à ce niveau d’enseignement. Bien que cela demeure possible à certaines conditions, il est plutôt souhaitable de présenter au jury un projet permettant d’évaluer des compétences à enseigner de la seconde à la terminale. A cet effet, il faut connaître les programmes, les filières, les horaires, les questions limitatives, les épreuves du Baccalauréat et s’appuyer sur cette connaissance pour démontrer au jury, compétences en histoire de l’art à l’appui, que l’on est prêt à s’engager dans cette voie. Imaginer une séquence portant sur une partie du programme, se pencher plus précisément sur un objet d’étude, sur une problématique liée à une question limitative, proposer un dispositif d’enseignement interdisciplinaire, inventer une forme pédagogique adaptée aux programmes… tout est possible dans ce cadre, l’essentiel étant de démontrer au jury que l’on connaît les enjeux de cet enseignement en lycée selon les deux axes relevés plus haut. Danielle Le Prado et Cyril Bourdois IA-IPR en charge du suivi de l’enseignement d’histoire des arts Rectorat de Montpellier Mai 2013