
industrialisés. Il en va de même pour les contrôles des changes.
L’éventail des produits financiers disponibles sur le marché s’est
considérablement élargi. Ainsi, en 1980, une poignée de pays
seulement, dont les anglo-saxons, avait créé des marchés de
titres à court terme (bons du Trésor négociables émis par le
Trésor public, certificats de dépôts émis par les banques et billets
de trésorerie émis par les entreprises). Dix ans plus tard, les pays
ne disposant pas d’un tel marché de titres monétaires font
figures d’exception. La possibilité pour les banques d’engager
des opérations sur titres a été considérablement élargie dans
la plupart des pays, surtout depuis le milieu des années
quatre-vingt.
Le cas français peut servir d’illustration des évolutions qui
viennent d’être évoquées. La création d’un marché de titres de
créances négociables, c’est-à-dire d’un compartiment court du
marché des capitaux, date de 1985-1986, la création d’un
marché à terme d’instruments financiers (Matif, rebaptisé
Marché à terme international de France) et d’un marché
d’options négociables (Monep) ainsi que la suppression de
l’encadrement du crédit remontent à 1987, alors que la levée du
contrôle des changes eut lieu en 1989. Ces réformes ont favorisé
un développement considérable des marchés financiers. Cette
évolution reflète de fortes modifications des comportements des
agents non financiers tant en matière de placement de la part
des ménages que de financement de la part des entreprises. Ces
transformations ont évidemment eu un impact majeur sur l’acti-
vité bancaire.
Cet ouvrage tente donc de faire le point sur un champ
d’analyse économique qui a connu, au cours des vingt-cinq
dernières années, une profonde mutation. Non seulement
celle-ci a été conditionnée par la transformation en profondeur
de son objet d’études, à savoir la banque et le secteur bancaire,
mais elle est également imputable aux avancées théoriques dans
des domaines dont la banque est un champ d’application privi-
légié, économie industrielle et économie de l’information
notamment.
Après avoir fait le point dans un premier chapitre sur les diffé-
rentes formes d’intermédiation, sur la spécificité des banques
parmi les intermédiaires financiers et sur l’évolution de l’activité
INTRODUCTION 5