Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale

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Ressources pour l’élaboration des politiques
RESSOURCES COMPLÉMENTAIRES
Module EASYPol 114
Analyse rapport technique de
la matrice de comptabilité
sociale agricole
Année 2000
Du Ministère de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques, Secrétariat général,
Direction générale des prévisions et des statistiques agricoles, Direction des statistiques agricoles,
Cellule d’anticipation de politiques, Burkina Faso
Unité - Progrès – Justice
Burkina Faso
Appui financier de la Norvège et du Danemark
Appui technique : Service d'appui à l'assistance aux politiques de la FAO
Septembre 2007
À propos d’EASYPol
Adresse de la page d’accueil d’EASYPol : www.fao.org/easypol
EASYPol est une banque de ressources multilingues portant sur l'élaboration des politiques
dans les domaines de l'agriculture, du développement rural et de la sécurité alimentaire.
Issues des travaux théoriques et pratiques d'experts de la FAO, ces ressources
téléchargeables librement sont composées d'études sur les résultats des politiques,
d'outils méthodologiques et de matériels de renforcement des capacités en matière
d'élaboration des politiques. Le site est géré par le Service d'appui à l'assistance aux
politiques de la FAO.
Sommaire
INTRODUCTION
I- MATRICE DE COMPTABILITE SOCIALE (MCS) ......................................................................... 1
I-1. DEFINITION ......................................................................................................................................... 1
I-2. CHOIX DE LA CLASSIFICATION UTILISEE POUR LA MCS ELABOREE ................................................... 1
I-3. PRESENTATION DES COMPTES DE LA MCS AGRICOLE DU BURKINA FASO ........................................ 1
I-3.1. Activités de production................................................................................................................ 2
I-3.2. Biens et services .......................................................................................................................... 4
I-3.3. Comptes des facteurs de production ........................................................................................... 6
I-3.4. Comptes des institutions.............................................................................................................. 6
I-3.5. Le compte épargne et investissement .......................................................................................... 7
I-3.6. Le compte du reste du monde ...................................................................................................... 7
I-4. RENSEIGNEMENT DE LA MCS ............................................................................................................ 7
I-4.1. Sources de données ..................................................................................................................... 7
I-4.2. Etapes du remplissage ................................................................................................................ 7
II- DETERMINATION DE LA MATRICE DES MULTIPLICATEURS DE LA MCS .................. 10
III- SIMULATIONS DE POLITIQUES ................................................................................................. 14
III-1. APERÇU SUR LES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE. .................................................. 14
III-1.1. Objectifs quantitatifs de développement à moyen terme ........................................................ 15
III-1.2. Priorités nationales ................................................................................................................ 15
III-1.3. Objectifs du programme d'actions prioritaires (PAP) ........................................................... 15
III-1.4. Axes stratégiques du PAP 2005-2007 .................................................................................... 16
CONCLUSION .......................................................................................................................................... 16
Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale agricole
Année 2000
Introduction
Le Burkina Faso a connu ces dix dernières années une baisse de l’incidence et de la profondeur
de la pauvreté. Ces résultats s'expliquent par l’engagement du gouvernement dans la lutte pour la
réduction de la pauvreté. En effet, en 1995, le Gouvernement burkinabè avait tracé sa vision de
développement à long terme à travers la Lettre d'intention de politique de développement humain
durable qui aurait pour finalité de concentrer la stratégie de développement du pays sur le concept
de sécurité humaine c'est-à-dire la sécurité économique, sanitaire, alimentaire, environnementale,
individuelle et politique. Cette lettre d'intention a permis par la suite au Gouvernement d'élaborer
le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) en 2000 et révisé en 2003.
Parallèlement, un programme triennal d'actions prioritaires a été élaboré pour permettre la mise
en œuvre du CSLP. Des objectifs escomptés sont assignés à toutes ces politiques et leur mise en
œuvre aura certainement des impacts sur les différents secteurs de l'économie, sur les populations
et sur l'environnement. Cependant, au niveau national, il existe très peu d'outils fonctionnels
d'analyse de politiques qui permettent d'appréhender les effets de ces différentes politiques. C'est
ainsi qu'à l'issue des deux semaines de formation organisées par la FAO à Tunis en Août 2005
pour les pays francophones africains sur les outils d'analyse de la pauvreté et des impacts socio
économiques, la Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles (DGPSA) du
Ministère de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques du Burkina a
manifesté son désir de collaborer avec la FAO, notamment le Service de Soutien aux Politiques
Agricoles (TCAS), pour la mise en place d'une unité d'analyse de politiques qui aurait pour tâches
de construire des cadres macro-meso-micro économiques pour l’analyse des politiques de
développement agricole et rural, du type analyse de filière, MCS/EGC. Ces cadres macro-mesomicro permettraient de mettre en exergue les liens entre les différents secteurs de l'économie et le
contexte macro-économique du pays, de faire ressortir l'impact des politiques macro et
sectorielles sur la distribution des revenus au niveau national, les performances du milieu rural, le
rôle du secteur agricole dans la réduction de la pauvreté et l'insécurité alimentaire, l'importance
des différentes filières et l'étude des aspects socio-économiques. Suite à ce désir manifesté, une
mission exploratoire FAO TCAS a été conduite au Burkina Faso entre le 24 et le 28 Octobre
2005. A la suite de cette mission, une phase pilote de projet a été exécutée entre novembre 2005
et juin 2006. Les résultats encourageants de la phase pilote ont permis la rédaction conjointe d'un
document de projet entre la FAO et la DGPSA représentant le gouvernement. Les activités du
projet ont débuté en septembre 2006 et le lancement officiel a eu lieu en novembre 2006.
Le présent rapport vise à décrire les travaux menés au cours de la construction de la matrice de
comptabilité sociale, les hypothèses retenues pour son utilisation comme outils de simulation de
politiques et les documents de base des politiques.
Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale agricole
1
Année 2000
1 MATRICE DE COMPTABILITE SOCIALE (MCS)
1.1 Définition
Une matrice de comptabilité sociale familièrement connue sous SAM a deux principaux objectifs
qui sont l’organisation de l’information portant sur la structure économique et sociale d’un pays
pour une année donnée et la mise à disposition d'une base statistique pour la construction de
modèles plausibles.
D'un point de vue technique, la Matrice de Comptabilité Sociale est un tableau carré à double
entrée qui regroupe en ligne et en colonne une série de comptes qui sont souvent les comptes des
activités de production, les comptes des biens et services, les comptes des facteurs de production,
les comptes des institutions, les comptes du capital ou accumulation et le compte du reste du
monde pour une économie ouverte. Il faut souligner que l’ordre des comptes en ligne et en
colonne doit être identique.
Vue sous l'angle comptable, la MCS est un tableau synthétique des données économiques,
permettant de retracer pour une année donnée, l'ensemble des flux de production, de revenu, de
demande et d'échanges entre les différents secteurs d'une économie suffisamment désagrégée.
Cette présentation lui permet donc de faire ressortir les interrelations entre l’emploi, la
distribution du revenu et la structure de la production.
1.2 Choix de la classification utilisée pour la MCS élaborée
Vu les objectifs de la MCS qui sera construite, il est nécessaire de la construire en cohérence avec
les tableaux économiques du pays. Ainsi, nous avons retenu les nomenclatures appliquées dans le
TES nationale de 2000. Ainsi, la Nomenclature d'Activités des Etats Membres d'Afristat
(NAEMA) a été utilisée pour la répartition des activités de production et la Nomenclature des
Produits des Etats Membres d'Afristat (NOPEMA) pour les biens et services. Nous tenons à
préciser que ces classifications sont une adaptation des classifications CITI et CPC des Nations
Unies aux pays membres d'Afristat.
1.3 Présentation des comptes de la MCS agricole du Burkina Faso
On rappelle que la matrice de comptabilité sociale est un cadre comptable cohérent qui permet de
décrire pour une économie donnée les comptes des activités de production, des facteurs de
production, des agents économiques, de l’investissement et épargne et du reste du monde et ce
pour une année donnée. Le format final d’une MCS dépend des objectifs de l’étude et de la
disponibilité des données.
Le présent travail s’inscrit dans le cadre de la construction d’un cadre macro-meso économique
du Burkina Faso pour l’analyse des politiques en général et des politiques agricoles en particulier.
Pour ce faire, nous avons poussé la désagrégation pour les activités et les biens et services
agricoles et agro-industriels comme décrit ci-dessous. Aussi, les comptes des activités de
production sont séparés des comptes de biens et services.
Module EASYPol 114
2
Ressources complémentaires
1.3.1
Activités de production
1.3.1.1
Activités de production végétale
La production végétale a été désagrégée en treize (13) comptes d’activités suivant l’importance
de la production en volume et aussi suivant l’importance des produits dans l’alimentation et dans
l'économie du pays. Comme nous l'avons dit ci haut, cette désagrégation nous prépare à l'analyse
des politiques agricoles. Le compte cultures maraîchères regroupe un ensemble de cultures dont
la séparation n'est pas évidente faute d'une clef de répartition des intrants. Les comptes suivants
sont distingués.
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
xii.
xiii.
Culture du maïs,
Culture du riz,
Culture du mil,
Culture du sorgho,
Culture du fonio,
Culture des tubercules,
Culture des légumineuses,
Culture de l’arachide,
Culture des autres oléagineux (sésame et soja principalement),
Culture du coton,
Culture autres plantes (fleurs, tabac, calebasses, plantes aromatiques,
médicinales),
Maraîchage,
Culture des fruits.
1.3.1.2
Activités de production animale
La production animale a été désagrégée en cinq (5) comptes d’activités comme suit.
i.
Elevage des bovins,
ii. Elevage des ovins, caprins et équidés
iii. Elevage des porcins,
iv.
Elevage de la volaille,
v.
Elevage des camélidés.
1.3.1.3
i.
ii.
iii.
Activités de production du reste du secteur primaire
Activités de chasse,
Activités forestières (exploitation forestière et cueillette),
Activités de pêche.
Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale agricole
3
Année 2000
1.3.1.4
Activités de production de l'agro-industrie
Les activités agro-industrielles ont été désagrégées en douze (12) comptes. Une précision
importante à apporter est que les activités considérées dans cette rubrique ne sont pas toutes
formelles. En fait, c'est l'ensemble des activités de transformation des produits agricoles qu'elles
soient formelles ou informelles.
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
xii.
Activités annexes à la culture et à l’élevage (égrenage du coton surtout),
Activités extractives
Activités d'abattage, de transformation et de conservation des viandes et poissons,
Activités de fabrication de corps gras alimentaires,
Activités de travail des grains et de fabrication des produits amylacés,
Activités de fabrication de produits alimentaires à base de céréales nca,
Activités de fabrication de produits alimentaires nca,
Activités de fabrication des boissons,
Activités de fabrication de produits à base de tabac,
Activités de fabrication textile et articles d'habillement,
Activités de travail des cuirs, fabrication d'articles de voyage et chaussures
Activités de travail du bois, fabrication d'articles en bois, vannerie.
1.3.1.5
Activités de production des autres industries, bâtiments et
travaux publics
Les activités de ces industries et BTP ont été désagrégées de façon identique au TES nationale.
Dix (10) comptes ont été distingués comme suit.
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
Activités de fabrication de papier, carton, édition et imprimerie,
Activités de fabrication de produits chimiques,
Activités de fabrication de produits en caoutchouc ou en plastique,
Activités de fabrication de verre, poterie, métaux pour construction,
Activités métallurgiques, fonderie, fabrication d'ouvrages en métaux,
Activités de fabrication de machines et de matériels divers,
Activités de construction de matériels de transports,
Activités de fabrication de meuble, fabrication nca, récupération,
Activités de production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau,
Activités de construction.
1.3.1.6
Activités de production du commerce, transport et autres
services
Les activités sous cette rubrique ont été désagrégées de façon identique au TES nationale. Douze
(12) comptes ont été distingués comme suit.
i.
Activités du commerce,
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Ressources complémentaires
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
xii.
1.3.2
Activités de réparation,
Activités d'hébergement et de restauration,
Activités de transport,
Activités des postes et télécommunications,
Activités financières,
Activités immobilières,
Activités de services aux entreprises,
Activités d'administration publique,
Acticités de l'Education,
Activités de santé et d'action sociale,
Activités à caractère collectif ou personnel.
Biens et services
1.3.2.1
Biens et services agricoles
Treize (13) comptes des biens et services sont distingués. On a fait correspondre à chaque activité
de production un produit, sauf le blé importé qui est associé au fonio.
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
xii.
xiii.
Le maïs,
Le riz paddy,
Le mil,
Le sorgho,
Le fonio et blé,
Les tubercules,
Les légumineuses,
L’arachide en coque,
Les autres produits oléagineux,
Le coton graine,
Les produits des autres plantes (fleurs, calebasses, produits médicinaux et autres),
Les produits maraîchers,
Les fruits.
1.3.2.2
Biens et services animaux
Cinq (5) comptes de produits sont distingués. On a fait correspondre à chaque compte d'activité
d'élevage un compte produit.
i.
Les produits bovins (animaux et lait),
ii.
Les produits ovins, caprins et équidés (animaux et lait de caprins),
iii. Les produits porcins,
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Année 2000
iv.
v.
Les produits des volailles,
Les produits des camélidés et autres animaux.
1.3.2.3
Biens et services du reste du secteur primaire
Trois comptes sont distingués ; à chaque activité de production correspond un produit.
i. Les produits de la chasse,
ii. Les produits forestiers (produits de l’exploitation et de cueillette),
iii. Les produits de la pêche.
1.3.2.4
Biens et services agro-industriels
Douze (12) comptes de produits sont distingués. A chaque activité de production correspond un
produit comme suit.
i.
Le coton fibre et les graines de coton,
ii.
Les produits de l'extraction
iii. les produits d'abattage, transformation et conservation des viandes & poissons,
iv.
Les corps gras alimentaire,
v.
La farine et les produits amylacés,
vi.
Les produits alimentaires à base de céréales nca
vii.
Les produits alimentaires nca
viii. Les boissons (alcoolisées et non alcoolisées),
ix.
Les produits à base de tabac,
x.
Les textiles et articles d'habillement,
xi.
Les cuirs, articles de voyage, chaussures,
xii.
Les produits du bois et de vannerie
1.3.2.5
Biens et services des autres industries, bâtiments et
travaux publics.
Douze (12) comptes de produits ont été distingués pour cette rubrique suivant le TES nationale
comme suit.
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
Le papier, carton, produits de l'édition, de l'imprimerie, enregistrements sonores,
Les produits pétroliers,
Les produits chimiques,
Les produits en caoutchouc ou en plastique,
Les Verres, poteries et matériaux pour la construction,
Les produits de la métallurgie et du travail de métaux,
Les machines et matériels divers,
Les équipements, radio, télévision, communication, instruments médicaux,
Les matériels de transports,
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Ressources complémentaires
x.
xi.
xii.
Les meubles et produits divers nca,
L'électricité, le gaz et l'eau,
Les travaux de construction.
1.3.2.6
Biens et services du commerce, transport et autres
services
Onze (11) comptes de produits ont été distingués suivant le TES nationale.
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
vii.
viii.
ix.
x.
xi.
Les services de réparation,
Les services d'hôtellerie et de restauration,
Les services de transports,
Les services de postes et télécommunications,
Les services financiers,
Les services immobiliers,
Les services aux entreprises,
Les services d'administration publique,
Les services d'éducation,
Les services de santé et d'action sociale,
Les services collectifs ou personnels.
1.3.3
Comptes des facteurs de production
1.3.3.1
Comptes du travail
Trois comptes sont distingués pour le facteur travail
i. Le travail agricole salarial (main d’œuvre agricole rémunérée),
ii.
La main d’œuvre familiale agricole (travail des membres de la famille),
iii. Le travail non agricole (main d’œuvre employée dans les activités non agricoles).
1.3.3.2
Comptes du capital
Deux comptes ont été distingués pour le facteur capital.
i. Le capital agricole,
ii.
Le capital non agricole.
1.3.4
Comptes des institutions
Sept (7) comptes sont distingués pour les agents économiques.
i.
Les ménages ruraux pauvres,
ii.
Les ménages urbains pauvres,
iii. Les ménages ruraux non pauvres,
iv.
Les ménages urbains non pauvres,
v.
Les entreprises non financières,
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Année 2000
vi.
vii.
1.3.5
1.3.6
Les entreprises financières,
L’Etat.
Le compte épargne et investissement
Le compte du reste du monde
1.4 Renseignement de la MCS
1.4.1
Sources de données
Le renseignement des différents comptes de la MCS a nécessité le recours à plusieurs sources de
données dont les principales sont le TES nationale de l'année 2000 construit par l'Institut National
de la Statistique et de la Démographie (INSD), le Tableau des Ressources et des Emplois de la
filière agricole Année 2000 du projet GTZ du Ministère de l'Economie et du Développement et
du Ministère de l'Economie et des finances, l'Instrument Automatisé de Prévision (IAP) publié
par le Ministère de l'Economie et du Développement, l’Enquête Burkinabè sur les Conditions de
Vie des Ménages (EBCVM) 2003 réalisée par l’INSD, l'Enquête Nationale des Statistiques
Agricole (ENSA) de 1993, l'Enquête Permanente Agricole (EPA), l'Enquête Maraîcher (EMA) de
la DGPSA du Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques.
1.4.2
Etapes du remplissage
1.4.2.1
Bloc des consommations intermédiaires (TES)
Une partie des données dans ce bloc provient du TRE agricole notamment pour ce qui concerne
les activités agricoles. Les données des autres comptes proviennent du TES nationale. La prise en
compte des données du TRE agricole s'explique par le fait que le TES nationale n'est pas
suffisamment détaillé pour répondre à la désagrégation adoptée. En effet, dans le TES nationale
l'élevage est représenté par un seul compte et l'agriculture par deux comptes (agriculture de rente
et agriculture vivrière).
1.4.2.2
Bloc des productions
A ce niveau également, toutes les données concernant les productions de l'agriculture et de
l'élevage proviennent du TRE agricole 2000. Pour ce qui concerne les autres valeurs de
production, la source est le TES nationale. Il faut tout de même préciser que les valeurs des
productions agricoles du TRE agricole 2000 sont une moyenne des valeurs des productions des
années 1999 et 2000. L’objectif poursuivi par cette pratique étant de réduire les fluctuations
interannuelles. A l’intersection entre la ligne commerce et les colonnes des produits sont
enregistrées les marges commerciales qui sont attribuées à la production du commerce.
1.4.2.3
Blocs des valeurs ajoutées
La recherche de données ne nous a pas permis d'obtenir des chiffres pour la rémunération des
différents facteurs de production distingués dans la MCS. Donc, pour le calcul des valeurs
ajoutées de l'agriculture et de l'élevage, on est parti sur la base que les valeurs des productions
inscrites dans le bloc des productions sont exactes pour chaque activité. De ce fait, pour chaque
activité de production la valeur inscrite dans la colonne totale a été reprise dans la ligne totale.
Ainsi, la valeur ajoutée globale (rémunération des facteurs de production) de chaque activité de
Module EASYPol 114
8
Ressources complémentaires
production est calculée par différence entre la valeur totale de sa production inscrite dans la ligne
totale et l’ensemble des consommations intermédiaires inscrites suivant sa colonne. Cette
méthode a été appliquée pour toutes les activités de production.
Pour les activités non agricoles, les rémunérations du travail ont été tirées du TES nationale et
celles du capital ont été obtenues par différence.
Les étapes de la répartition des valeurs ajoutées ainsi calculées entre les différents facteurs de
production sont les suivantes.
Au niveau des activités de production végétale, on a d’abord calculé la part du facteur capital en
appliquant des taux de consommation du capital estimés à partir des données de l’ENSA 1993.
Cette pratique peut se justifier par le fait que l’investissement est faible dans l’agriculture du
Burkina (dans les années 2000) et que la part du profit pourrait se limiter à la consommation du
petit équipement productif qui n’est pas classé comme consommation intermédiaire puisqu'il peut
être utilisé sur plus d’une année. Après cette estimation de la rémunération du capital, le solde est
réparti entre la rémunération de la main d'œuvre salariale et la rémunération de la main d'ouvre
familiale agricole par application de taux également calculés grâce aux données de l'ENSA 1993.
Cette méthode a permis d'estimer la rémunération de la main d'ouvre salariale agricole à 10 996,1
millions fcfa contre 10 136,9 fcfa millions inscrits dans le TRE agricole 2000. Le tableau 1 cidessous donne les pourcentages utilisés pour la répartition des valeurs ajoutées produites par les
différentes cultures. En remarque, on peut souligner la vieillesse de la base de données utilisée
(ENSA 1993). On espère toutefois que ces taux pourront être actualisés grâce aux résultats du
Recensement Général de l'Agriculture (RGA) lancé en fin janvier 2007.
Tableau 1: Taux de répartition de la valeur ajoutée des cultures
Activités de production
Culture du mil
Culture du sorgho
Culture du maïs
Culture du riz
Culture du fonio
Culture des légumineuses
Culture des tubercules
Culture de l'arachide
Culture d'autres oléagineux
Culture du coton
Culture des fruits
Maraîchage
Culture d'autres plantes
% Consommation de
capital fixe/VA brute
% Travail
agricole salarial
% Main d'œuvre
familiale agricole
2,5
2,0
1,2
1,3
1,5
0,1
0,4
1,8
0,4
2,0
0,1
2,5
2,5
3,6
3,9
4,8
4,2
6,2
4,4
5,5
3,3
4,5
6,4
0,1
0,1
0,1
96,4
96,1
95,2
95,8
93,8
95,6
94,5
96,7
95,5
93,6
0,9
0,9
0,9
Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale agricole
9
Année 2000
Au niveau des activités de l'élevage, on est parti des données primaires de EBCVM 1998 qui
estiment la rémunération des personnes actives dans l'élevage à 90 000 fcfa par an et par
personne. Les effectifs dans l'élevage sont estimés à 887 000 personnes en 2000 (ce chiffre a été
obtenu par interpolation linéaire entre les effectifs de 1998 et ceux de 2002) selon les données de
l'enquête agricole. Selon la structure de l'emploi, établie à partir des fichiers primaires de
l'EBCVM, 98, 3 % des emplois dans l'élevage sont rémunérés c'est-à-dire alloué à la main
d'œuvre salariale. Ces informations ont donc permis de calculer la part de la main d'œuvre
salariale et celle de la main d'œuvre familiale. Ainsi, la rémunération du capital de l'élevage est
obtenue par solde. Pour ce qui concerne la répartition des rémunérations de la main d'œuvre
salariale et de la main d'œuvre familiale entre les différentes espèces animales, on a choisi une clé
basée sur les Unités Bovines Tropicales (UBT). On a donc converti toutes les espèces en UBT et
évalué le pourcentage de UBT de chaque espèce dans les UBT totales. Ensuite, on a appliqué ces
pourcentages aux valeurs globales des rémunérations de chaque compte. Le tableau 2 ci-dessous
donne la synthèse des taux appliqués.
Tableau 2 Taux des UBT utilisés dans la répartition de la valeur ajoutée de
l'élevage.
Espèces animales
Bovins
Ovins
Caprins
Porcin
volaille
% UBT
73,06
9,60
9,79
1,54
1,43
Pour ce qui concerne les comptes des autres activités, les données sont issues du TES nationale.
Les valeurs de la rémunération du capital non agricole sont estimées par solde après déduction
des valeurs des consommations intermédiaires et des salaires.
1.4.2.4
Bloc des consommations finales
Les consommations finales des produits agricoles et de l'élevage sont obtenues du TRE
2000. Les consommations finales des produits des autres comptes sont issues du TES nationale.
Pour ce qui est de la ventilation des consommations finales entre les différentes catégories de
ménages, on a utilisé les données de l'EBCVM 2003 qui ont permis de dresser une structure de
consommation par type de produit et par catégorie de ménage (niveau de vie et milieu de
résidence).
1.4.2.5
Bloc des importations et des exportations
Les valeurs des importations et des exportations des produits de l'agriculture et de l'élevage
sont tirées du TRE 2000. Pour ce qui concerne les importations et les exportations des produits
des autres comptes, la sources est le TES nationale. Ces deux sources ont également fourni les
valeurs des taxes et impôts à l'importation et à l'exportation.
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10
Ressources complémentaires
1.4.2.6
Bloc des revenus
Le revenu total des ménages obtenu des facteurs de production et des transferts est estimé à
1 761 634,95 millions fcfa. La ventilation du revenu tiré des facteurs de production entre les
quatre catégories de ménage a été faite grâce à l'EBCVM 2003. En effet, cette enquête a permis
d'établir des structures de sources de revenu par activités et par catégorie de ménage. Ainsi, ces
structures ont été utilisées pour répartir le travail salarial issu de la production végétale, et le
travail salarial de l'élevage. Il a été procédé de même pour la main d'œuvre familiale. Pour ce qui
concerne le travail non agricole et le capital non agricole, les données de cette même source ont
été utilisées pour la répartition des salaires et la répartition des revenus non agricoles.
Les transferts quant à eux, ont été tirés de l'IAP 2000. La structure de ventilation a été également
tirée des fichiers primaires de l'EBCVM 2003 par l'établissement d'un tableau de contingence
croisant les transferts versés et les transferts reçus par catégorie de ménage (pauvre, non pauvre)
et par milieu de résidence (urbain, rural). A ce niveau, on a confronté les pourcentages des
transferts reçus et des transferts versés pour chaque catégorie de ménage, ce qui a permis de
ventiler la valeur globale entre les catégories de ménages en terme de transferts reçus et de
transferts versés. Toutefois, on a supposé en utilisant cette méthode qu’il y a une indépendance
entre les transferts reçus et les transferts versés pour chaque catégorie de ménage.
1.4.2.7
Bloc des épargnes investissements
A ce stade du travail, on a utilisé la ligne de l’épargne-investissement pour équilibrer les
comptes des ménages connaissant leurs dépenses de consommations finales et de transferts. Pour
ce qui concerne les variations des stocks et les FBCF, celles des produits agricoles sont tirées du
TRE agricole 2000 et celles des autres produits sont tirées du TES nationale.
2 DETERMINATION DE LA MATRICE DES MULTIPLICATEURS
DE LA MCS
La matrice des multiplicateurs comptables est une matrice dérivée de la matrice de base. Elle est
utilisée pour explorer les effets directs et indirects induits par les injections exogènes dans le
système économique. Au préalable, l'on doit séparer les comptes de la matrice de base en
comptes endogènes et en comptes exogènes. Les résultats détaillés du calcul des multiplicateurs
sont enregistrés dans le fichier SAM Burkina 2000.xls. On précise également que le code écrit
sous GAMS (General Algebraic Modeling System) par le Pr. DOUKKALI 1 a été utilisé pour
inverser la matrice (I-A) puisque le nombre de comptes endogènes de notre matrice dépasse les
capacités d'inversion du logiciel Microsoft Excel.
Une synthèse de la matrice des multiplicateurs par activités de production, produits, facteurs de
production et revenus de ménages des différentes activités de l'économie est présentée dans le
tableau 3 suivant.
L'un des principaux avantages de la structure des multiplicateurs de la matrice des comptes
sociaux est de capter aussi bien les effets directs que les effets indirects de toute injection
exogène ou de tout changement politique induit. En effet, en plus de la demande intermédiaire
qui sert de multiplicateur dans le modèle Entrées-Sorties, la prise en compte de la valeur ajoutée
1
Rachid DOUKKALI, Prof. à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat Maroc, Département des
Sciences Humaines.
Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale agricole
11
Année 2000
et des revenus des ménages génère des enchaînements de demande dans l’approche
multiplicateurs comptables de la MCS.
Comme on peut le constater à partir du tableau, en considérant les effets d’entraînement crées par
le revenu de l’agriculture comme inclus dans les multiplicateurs de la matrice, les activités
agricoles, qui ont habituellement de très faibles multiplicateurs dans le modèle Entrées-Sorties,
rivalisent les activités des autres secteurs dans cette approche multiplicateurs.
Le tableau complet des multiplicateurs montre qu'une injection d'un million fcfa dans la culture
maraîchère entraîne une augmentation additionnelle de 60 335 fcfa dans la même activité, une
augmentation de 287 203,6 fcfa dans la production des céréales, 149 674,0 fcfa dans la
production des autres cultures, 244 896,6 fcfa dans l'élevage, 106 391,0 fcfa dans le reste du
secteur primaire, 505 218,9 fcfa dans la production agro-industrielle et 1 117 054,4 fcfa dans le
reste de l'économie.
La même injection d'un million fcfa dans la production du maraîchage entraîne au niveau des
facteurs de production une augmentation de 116 084,1 fcfa au niveau du travail agricole salarial,
1 195 804,9 fcfa pour la main d'œuvre familiale agricole et 131 561,7 fcfa pour le travail non
agricole. Au niveau du capital, on a une augmentation de 240 888,5 fcfa pour le capital agricole
et 784 231,1 fcfa pour le capital non agricole.
Au niveau du revenu des ménages, la même injection d'un million fcfa dans la culture maraîchère
entraîne un revenu supplémentaire de 549 224,9 fcfa pour les ménages ruraux pauvres, 26 343,2
fcfa pour les ménages urbains pauvres, 1 425 055,0 fcfa pour les ménages ruraux non pauvres et
554 409,8 fcfa pour les ménages urbains non pauvres.
Une vue globale montre que, l'injection d'un million de fcfa dans l'activité de production du
maraîchage pourrait entraîné une augmentation supplémentaire de 1 848 499,9 fcfa dans les
activités de producteur du secteur primaire, 723 072,1 fcfa dans les activités de production du
secteur secondaire et 899 201,2 dans le secteur des services. La valeur ajoutée et le revenu des
ménages pourraient enregistrer une croissance de 2 468 570,3 fcfa et 2 555 032,8 fcfa
respectivement.
Selon les besoins, la même analyse peut être faite pour toutes les activités de production dans le
but d'évaluer ou de prédire l'impact d'une injection d'une unité monétaire dans une activité de
production sur la production des autres activités, sur la valeur ajoutée et sur les revenus des
ménages.
Les résultats des calculs de la matrice des multiplicateurs montrent que les activités agricoles ont
les effets multiplicateurs les plus importants sur la production, sur la valeur ajoutée et sur les
revenus des ménages pauvres. Comparativement aux activités agricoles, les activités agroindustrielles ont des effets multiplicateurs moins importants sur les revenus des ménages.
Module EASYPol 114
12
Ressources complémentaires
Tableau 3: Synthèse des multiplicateurs de la matrice par activités, produits,
facteurs et revenus
Activités de production
Maïs
Riz paddy
Mil
Sorgho
Fonio
Tubercules
Légumineuses
Arachide
Autres oléagineux (y noix karité)
Coton
Autres plantes
Maraîchage
Fruits
Bovins
Ovins, caprins, équidés
Porcins
Volailles
Camélidés
Chasse
Forêt
Pêche
Activités annexes
Activités extractives
Abat. transf. et conserv. des viandes et
pois
Fabrication de corps gras alimentaires
Travail des grains, fabrication de produits
amylacés
Fabrication de produits alimentaires à
base de céréales nca
Fabrications de produits alimentaires
n.c.a.
Fabrication de boissons
Fabrication de produits à base de tabac
Fabrication textile et articles d'habillement
Travail du cuir; fabrication articles de
voyage et chaussures
Travail du bois; fabrication d'articles en
bois; vannerie
Fabrication de papier, carton, édition et
imprime
Fabrication de produits chimiques
Fabrication de produits en caoutchouc ou
en plastique
Fabrication verre, potérie et matériaux
pour construction
Métallurgie, fonderie; fabrication
d'ouvrages en métaux
Fabrication de machines et de matériels
divers
Construction de matériels de transports
Fabrication de meuble, fabrication n.c.a.;
Récupération
Total des
Activités
Total des
produits
Total des
Facteurs
Total des revenus
des ménages
3,4486
3,4506
3,4611
3,4500
3,4033
3,4598
3,4487
3,5796
3,6133
3,3859
3,4226
3,4708
3,3973
3,5584
3,5564
3,5546
3,6330
3,5626
3,5289
3,5252
3,5178
3,9974
3,1389
3,0779
3,0872
3,0901
3,0777
3,0406
3,0872
3,0767
3,2150
3,2476
3,0240
3,0520
3,1009
3,0314
3,1675
3,1623
3,1578
3,2363
3,1822
3,1318
3,1297
3,1230
3,6191
2,7489
2,4969
2,4440
2,4993
2,5093
2,4166
2,5109
2,5076
2,4450
2,4081
2,4344
2,4970
2,4686
2,4612
2,6468
2,6734
2,6960
2,6906
2,5551
2,6788
2,6615
2,6624
2,2365
2,1394
2,6814
2,6247
2,6840
2,6947
2,5956
2,6964
2,6928
2,6258
2,5870
2,6144
2,6815
2,6514
2,6432
2,8423
2,8706
2,8948
2,8891
2,7444
2,8762
2,8578
2,8586
2,4076
2,3113
4,0570
3,6316
2,5229
2,7140
3,6077
3,2302
2,0716
2,2333
3,7502
3,4343
1,9515
2,0983
3,0357
2,7885
1,3528
1,4586
3,3646
2,9753
2,0743
2,2366
3,3928
3,0346
2,5869
2,9506
2,7081
2,3224
2,0866
1,7145
1,3433
2,2496
1,8494
1,4498
3,5462
3,2285
1,7546
1,8906
3,5291
3,0891
2,3607
2,5447
2,9262
2,5135
2,0404
2,2029
3,6313
3,1857
2,4047
2,5917
2,8758
2,5774
1,5219
1,6436
3,4094
3,0160
2,1480
2,3198
3,2068
2,8499
1,8547
2,0015
2,9891
2,6605
1,6982
1,8345
2,9233
2,6490
1,3827
1,4928
3,2283
2,8498
2,0629
2,2283
Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale agricole
13
Année 2000
Activités de production
Production et distribution d'électricité, de
gaz et d'eau
Construction
Commerce
Réparation
Activités d'hébergement et de restauration
Transports
Postes et télécommunications
Activités financières
Activités immobilières
Activités de services aux entreprises
Activités d'administration publique
Education
Activités de santé et d'action sociale
Activités à caractère collectif ou personnel
Total des
Activités
Total des
produits
Total des
Facteurs
Total des revenus
des ménages
2,5400
2,2477
1,3811
1,4919
3,2178
3,2122
3,1241
3,3536
2,8567
3,3023
3,3906
3,1579
3,0317
3,2261
3,4954
3,1964
3,1797
2,8116
2,7953
2,6902
2,9029
2,5070
2,8652
2,9520
2,6874
2,6026
2,7979
3,1095
2,8199
2,7414
2,0865
2,0732
2,2399
2,2266
1,7686
2,2254
2,2598
2,3398
2,1721
2,3251
2,4317
2,1528
2,1748
2,2532
2,2388
2,4188
2,4032
1,9102
2,4038
2,4412
2,5261
2,3456
2,5119
2,6296
2,3266
2,3488
Module EASYPol 114
14
Ressources complémentaires
3 SIMULATIONS DE POLITIQUES
L'un des objectifs du volet matrice de comptabilité sociale est de procéder à la simulation d'un
certain nombre de mesure de politiques afin de voir leurs différents impacts. Comme nous en
avons brièvement parlé en introduction, ces politiques sont élaborées dans le PAP afin de
soutenir la mise en œuvre du CSLP. Ces deux documents sont présentés en quelques lignes dans
les paragraphes suivantes.
Pour ce qui concerne la simulation des mesures de politiques, nous avons utilisé le modèle de
Leontief à prix constants dont les hypothèses de validité sont comme suit.
 Les prix sont supposés constants.
 On suppose que l'économie est totalement tirée par la demande et qu'il n'y a pas de
contraintes sur l'offre.
 On suppose que les facteurs travail et capital sont disponibles en quantités suffisantes.
 On admet qu'il n'y a pas de phénomène de substitution entre les facteurs primaires de
production (salaires et profit), entre les intrants (consommations intermédiaires), ou entre
facteurs primaires et intrants.
 On admet que l'utilisation des facteurs travail et capital se fait selon des proportions
constantes.
Les hypothèses retenues dans ce modèle montrent qu'il y a une relation linéaire entre la
production et la quantité des facteurs utilisés.
3.1 Aperçu sur les politiques de lutte contre la pauvreté.
Dans la vision de développement à long terme du Burkina Faso, la lutte contre la pauvreté est un
objectif stratégique qui nécessite une posture prospective. Depuis 1995, le Gouvernement
burkinabè a tracé sa vision de développement à long terme à travers la Lettre d'intention de
politique de développement humain durable. La finalité de cette lettre était de concentrer la
stratégie de développement du pays sur le concept de sécurité humaine qui inclut la sécurité
économique, sanitaire, alimentaire, environnementale, individuelle et politique.
Donc, la stratégie de réduction de la pauvreté formulée en 2000 et révisée en 2003 tire ses
fondements de cette lettre, et aussi des résultats d'étapes de l'étude nationale prospective "Burkina
2025" qui confirment l'urgence de s'attaquer à la pauvreté dans une perspective structurelle.
Analyse rapport technique de la matrice de comptabilité sociale agricole
15
Année 2000
Afin d'atteindre cet objectif, la dynamique de l'intégration régionale est considérée comme une
variable d'action qui devra permettre au Burkina Faso de mieux s'insérer dans le processus de la
mondialisation. Le pays est également appelé à poursuivre des politiques macro-économiques de
qualité en vue de réaliser une croissance forte, durable et mieux répartie. Le pays devra accroître
et améliorer la qualité des dépenses publiques pour accélérer le développement du capital humain
et de renforcer le processus de décentralisation et les actions de modernisation de l'administration
publique.
3.1.1
Objectifs quantitatifs de développement à moyen terme
Dans la mise en œuvre du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), les objectifs
quantitatifs majeurs retenus sont la réduction de l'incidence de la pauvreté de 46,4 % en 2003 à
moins de 35 % à l'horizon 2015, l'accroissement du produit intérieur brut par habitant d'au moins
4 % par an à partir de 2004, l'accroissement de l'espérance de vie à au moins 60 ans à l'horizon
2015. Ces objectifs s'intègrent dans la perspective de la réalisation des objectifs du millénaire
pour le développement et également de ceux poursuivis par le Nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique.
3.1.2
Priorités nationales
Les secteurs jugés prioritaires sont l'éducation et la santé de base, l'eau potable et le
développement rural y compris la sécurité alimentaire et le désenclavement, la lutte contre le
VIH/SIDA, l'environnement et le cadre de vie (désertification, assainissement, électrification
rurale), la lutte contre l'insécurité, les petites et moyennes entreprises et industries et la petite
mine, le renforcement des capacités y compris la promotion des TIC.
La synergie des actions dans tous ces secteurs permettrait de lutter de manière significative contre
la pauvreté.
3.1.3
Objectifs du programme d'actions prioritaires (PAP)
Le PAP, pour la période 2006-2008, est appelé à contribuer à la levée des contraintes qui limitent
les progrès économique et social. Pour 2008, il s'agira de ramener le taux de pauvreté globale à
un niveau de 39,9 %. Cela correspondra à des taux de pauvreté rurale de 44,8 % et urbaine de
13,4 %. Pour 2006, les objectifs retenus étaient respectivement de 42,8 %, 47,7 % et 15,1 %.
Les objectifs intermédiaires du PAP 2006-2008 sont les suivants :
• Améliorer les fondamentaux et la compétitivité de l'économie, notamment le climat de
l'investissement pour développer le secteur privé,
•
Améliorer l'efficacité des dépenses sociales pour créer les conditions d'accès aux services
sociaux de base et de protection sociale,
•
Contribuer à la création d'emplois et de revenus pour les pauvres pour réduire l'incidence
de la pauvreté rurale,
•
Accélérer le processus de décentralisation, accroître l'efficience et la transparence de la
gestion des finances publiques pour permettre une croissance forte dans l'équité.
Module EASYPol 114
16
Ressources complémentaires
3.1.4
Axes stratégiques du PAP 2005-2007
La réalisation des objectifs précédemment énoncés se fera à travers des programmes organisés
autour des quatre axes stratégiques du CSLP qui sont :
•
Axe 1 : Accélération de la croissance fondée sur l'équité
•
Axe 2 : Amélioration de l'accès des pauvres aux services sociaux de base et à la
protection sociale
•
Axe 3 : Elargissement des opportunités d'emploi et d'activités génératrices de revenus
pour les pauvres dans l'équité
•
Axe 4 : Promotion de la bonne gouvernance.
4 CONCLUSION
L'objectif de ce rapport est de faire une présentation de la matrice de comptabilité sociale agricole
pour l'année 2000. Les différents comptes ont ainsi été expliqués. Une explication du processus
de remplissage a aussi été faite ainsi que la présentation des principales sources de données. Une
synthèse du calcul de la matrice des multiplicateurs comptables qui sert de base pour les
simulations de politiques est aussi présentée. On a aussi présenté les hypothèses qui doivent être
admises afin d'utiliser les multiplicateurs comme outils de simulation de politiques. Enfin, le
document du Programme d'actions prioritaires qui sert de principale base des politiques simulées
est présenté brièvement. Les résultats des simulations de politiques sont contenus dans un
document séparé.
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